Malaurie Mytheiril [Calli]

Noms: Malaurie Mytheiril

Surnoms: Maly, Malou, « Mademoiselle » *-*

Race: Malaurie est une bâtarde au sang de Drow. Bien que son héritage Drow soit beaucoup moins marqué que chez ses congénères, Malaurie arbore les oreilles pointues caractéristiques du peuple sombre. Son corps à la particularité de réagir en fonction du pourcentage de sang drow ou humain qui coule dans ses veines. Fort heureusement pour elle, elle ne se transfuse pas souvent du sang de drow pour s’amuser…

Sexe: Féminin

Classe d'arme : Magie

Age: 27 ans. Malaurie a grandi dans les communautés humaines pendant la majeure partie de sa vie et est déjà adulte. Elle est largement plus jeune que les autres bâtards séjournant au Puy d’Elda, mais pas forcément plus bête.


Classe: Malaurie est une façonneuse. Versée dans les pratiques occultes de toutes sortes, elle s’est vite rendue compte de son affinité avec les enchantements. Capable d’imprégner des objets plus ou moins nobles sur une durée plus ou moins grande, la jeune Mytheiril est cependant peu à l’aise quand elle doit lancer des sortilèges dits traditionnels. Même dotée d’une force de volonté incroyable, Malaurie ne pourrait pas tenir plus de deux sortilèges de combat lancés via son propre corps sans s’évanouir de fatigue. Pour pouvoir montrer tout son talent, elle a besoin de ses focaliseurs.


Arsenal: Malaurie n’aime pas se battre, mais le séjour à Abyssea lui a prouvé que les autres n’étaient pas de cet avis. Quand les temps sont durs, il fallait être aussi durs qu’eux. C’est pour ça que notre petite façonneuse trimballe désormais sur elle un attirail spécifique à ses compétences et tout aussi dangereux qu’une dizaine d’épées et de flèches.

Mascarade : Malaurie est parvenue à récupérer la dague magique aux cent fourreaux : cette même dague qui n’est jamais dans le fourreau au moment où on a besoin d’elle. Malaurie a fini par comprendre que cette dague avait une conscience. Mascarade est son nom. Sa personnalité est quelque peu étrange, d’autant qu’elle n’appartient en théorie à personne, même pas à ceux qui portent ses fourreaux d’apparition. Longue de 40 centimètres, Mascarade ressemble plus à une épée courte qu’à une dague. Sertie de runes, le fil tranchant, la lame n’a rien à envier aux rapières des nobles, qu’elle méprise souverainement. La magicienne n’a pas encore observé toutes les possibilités de la lame, mais il apparait que Mascarade a des prédispositions pour tout ce qui relève des illusions. La personnalité de la dague est celle d’une femme à la logique froide et subtile. Malaurie a vite constaté que plus elle dialoguait avec la conscience de la dague, plus elle restait dans le fourreau…fidélité ou simple intérêt passager ? Toujours est-il que Mascarade considère Malaurie comme étant une “maîtresse intéressante” et n’hésite pas à lui donner son avis quand le besoin s’en fait sentir.

Arbalète de poing : La magicienne a réussi à développer une arbalète de poing plus efficace que les arbalètes ordinaires grâce à des munitions imprégnées. Ces munitions sont des carreaux particuliers, dont les têtes sont imprégnées régulièrement par la magicienne (acide, feu, glace, sortilèges de poussière féérique,...). Cette arbalète assure une certaine polyvalence à distance et permet à Malaurie de lancer des sorts par le biais d’objets, sans se fatiguer autant qu’avec des sortilèges normaux.


Alignement: Neutre. Malaurie est encore jeune, si bien qu’elle a du mal à garder la neutralité prônée par sa famille. Convaincue du bien qu’il y a dans chaque chose, ses croyances ont été rudement mises à mal par son séjour à Abyssea et au Puy d’Elda, donc elle garde les traces sur son corps et dans son esprit. Elle préfère rester en retrait par rapport aux évènements. Son poids politique étant inexistant, elle a passé ces dernières années à peaufiner ses techniques et à parcourir le monde pour se forger sa propre philosophie de la vie.


Equipement: L’équipement de Malaurie est très variable et adapté à ses besoins. Toutes ses possessions personnelles sont rangées dans une immense malle qu’elle trimballe partout, on ne sait trop comment d’ailleurs. Malaurie ne peut faire bouger la malle et elle seule peut réussir à l’ouvrir. Il faut au minimum deux personnes pour la soulever, et comme Malaurie n’est pas très physique, elle ne la bouge pas de position. Coup de chance, il suffit que Malaurie considère un endroit comme étant son chez-elle pour que la malle apparaisse dans la pièce la plus appropriée. C’est...magique !
Outre la malle et ses affaires de rechanges, Malaurie est une collectionneuse d’objets magiques et insolites. Entre la jarre d’invocation des farfadets kleptomanes, et la flûte à bulles, la magicienne a de quoi faire.
Quand elle voyage, Malaurie se déplace généralement avec un havresac en tissu gris ou noir très résistant, brodé de fils enchantés de sortilèges de protection. A sa ceinture pendent des sacoches contenant des baguettes, des colliers d’anneaux magiques ou simplement quelques potions et composantes. C’est une lectrice assidue, elle se déplace rarement sans un livre dans son havresac


Description physique: La silhouette de Malaurie est considérablement marquée par les sévices qu’elle a subi durant ses séjours répétés à Abyssea et au Puy d’Elda. Son corps entier comporte des cicatrices, qui mettront du temps à se résorber. De plus, certaines parties de son corps sont encore d’un noir d’ébène à cause des expériences étranges de la nécromancienne Rosa au Puy d’Elda. Ces traces là ne partiront que si Malaurie parvient à purger une grande partie de son sang Drow. Le reste de son physique est comme suit :

La jeune femme est taillée comme l’aurait fait un des plus habiles orfèvres adepte de la Cyse. Sa silhouette épouse parfaitement les formes des robes de soie tout comme l’eau glisse sur les rochers et les polit au fil des siècles. La douceur est de mise dans son apparence physique. Elle semble tellement fragile, comme un brin de paille au milieu d’un champ de blés vigoureux. Pourtant, son corps tout entier respire la santé. Sa beauté est celle d’une capucine au milieu des marguerites. Elle est là, tout simplement, à la même hauteur que les autres, mais se démarquant par un petit quelque chose de mystérieux...sa couleur, son apparence. Un éclat différent ? L’orfèvre qui travailla les formes de la jeune femme voulut la faire à l’image de la femme qui sait toucher le cœur des hommes par sa douceur et sa simplicité. Il rechercha à faire jaillir un éclat sans pareil du cœur de son œuvre par la couleur de l’épiderme. La peau de Malaurie est aussi douce que le lait et arbore la couleur de la chair des hommes. Une teinte de chair pâle enveloppée d’une lumière grise chaude. L’effet est saisissant. L’observateur à l’esprit poétique comparera sa peau à de la nacre, celle des perles grises que l’on trouve seulement sur les rivages elfiques.

Le souci du détail de l’orfèvre se retrouve des pieds à la tête. Sa création est dotée de proportions idéales, pensées par un génie de sobriété et d’esthétisme. Des pieds à la plante tendre et claire forment la base de la sculpture. Le dessus de ses pieds est quelque peu grisé, et montre son héritage honni à l’observateur très attentif.

En remontant le long de ses jambes fines et gracieuses, enveloppées de lumière grise, se trouve son sanctuaire, surmonté par un bassin aux hanches agréables et aux courbes marquées. Un fessier aussi délicieux que les gâteaux d’antan : une pâte croquante et un intérieur fondant et chaud. En remontant le long de son dos à la pente douce se trouve de remarquables tatouages en forme de papillons. Ils semblent se mouvoir sur le dos de Malaurie sans aucunes entraves.

Juste au-dessus de son bassin se trouve son nombril, formant un petit puits de science maternelle, départ de la vie. Un ventre doux comme la brise et toujours en quête de saveurs inconnues se dessine tout autour de ce petit nombril, formant une douce colline.

Plus haute, sa poitrine, ni trop abondante comme celle des Drows, ni trop menue comme celle des elfes. Ses épaules claires soutiennent avec force ses bras aux angles ronds, aussi fragiles et légers que les flocons de neige l’hiver. La peau des mains de Malaurie est aussi cendrée que le dessus de ses pieds et ses doigts aux ongles rosés aussi agiles que les fées qui peuplent les forêts du monde.

Passons maintenant au visage de la jeune magicienne. L’orfèvre donna toute sa mesure dans cette partie là. Au-dessus de son cou à la chair claire se découpe la forme de son visage. Une bouche rose assez fine au-dessus de laquelle pointe un nez plutot petit et très légèrement retroussé. Derrière son agréable sourire se cache une belle rangée de dents blanches comme la neige. Sous un voile de cils noirs et de sourcils sombres, ses yeux sont comme deux pierres précieuses: celui de gauche est d’or tandis que celui de droit est d’un violet profond. Ce même regard semble osciller entre absences et moments d’intenses observations. La jeune femme semble perdue dans ses pensées quand vous lui parlez. Ses pommettes, agréablement constellées de tâches de rousseur jusqu’à l’arrête du nez, contrastent avec son teint de perle blanche.

La jeune femme garde les cheveux plutôt courts depuis sa sortie miraculeuse de prison. Assez longs pour cacher des oreilles en pointes, mais assez courts pour que ceux-ci ne tombent pas en cascade sur ses épaules. Ses cheveux sont désormais teint en brun, pour cacher l’ancienne couleur noire aux reflets violets et gris qui la caractérisaient. Elle préfère rester discrète sur son ascendance elfique.


Description psychologique: Malaurie a été tellement traumatisée durant son enfance et durant ces dernières années qu’il est miraculeux qu’elle ait réussi à garder un semblant de santé mentale. Profondément marquée par ce qu’elle découvre dans ses études magiques, Malaurie reste un être rempli de curiosité et d’ingéniosité. Très intelligente et capable de comprendre les choses en un coup d’œil, la jeune femme n’aime cependant pas faire étalage de ses dons, magiques ou non. Discrète de nature c’est une jeune femme qui croit, malgré tout ce qu’elle a pu voir d’horrible dans sa vie, qu’il existe toujours quelque chose de bien chez les gens. Malaurie aime rendre service, mais s’attendra toujours à une compensation, car pour elle, tout ce qui est donné doit avoir un retour d’une valeur équivalente. C’est une personne particulièrement ancrée sur ce principe. Elle paiera toujours les dettes qu’elle aura contractées auprès d’une personne. Malicieuse, elle sait trouver les failles dans un contrat pour tirer son épingle du jeu au bon moment.

Malaurie sourit très peu, ce n’est pas une personne très exubérante de nature. Sous l’emprise de l’alcool, elle est cependant gaie comme un pinson et parlera toujours trop. Les rêves de la jeune femme sont souvent sujets à des hallucinations. Elle revoit souvent ses bourreaux en train de la torturer, ce qui l’épuise énormément et la réveille en sueur. La présence de ses frères et sœurs a un effet stabilisant sur son moral et l’empêche de sombrer dans l’apathie et la déprime. En effet, les mois passés dans les geôles ont développé chez elle des troubles psychologiques assez graves dont une tendance à la schizophrénie, à la paranoïa et autres troubles du comportement, se déclenchant dans les moments de stress ou de déprime.

Malaurie est une excellente menteuse et une bonne comédienne. Habituée à mentir sur ses origines, la jeune femme aime changer d’identité le temps de quelques jours afin de vivre de nouvelles expériences. Se faisant passer pour une courtisane dans telle ville puis comme apothicaire dans une autre, Malaurie aime mener plusieurs vies quand elle en a l’occasion, ce qui lui a permis de jouir d’un réseau assez étendu de contacts, du Clair-Obscur jusqu’à la basse noblesse, en passant par les artisans les plus méconnus.

Ce n’est pas quelqu’un de borné. De nature tolérante, elle s’adapte aux croyances et aux idées de chacun, même si elles ne sont pas en accord avec les siennes…du moment qu’on ne lui impose pas des idées, Malaurie traitera avec le plus grand respect ce que sont les autres. C'est aussi quelqu'un de profondément attaché à la notion de famille. Entourée de frères et de soeurs depuis son enfance, Malaurie est liée par la vie et non par le sang à sa famille. Elle tentera toujours de leur venir en aide, même si le plus souvent leurs intérêts divergent. Ce n'est pas de la loyauté, mais un très fort esprit de cohésion qui maintient sa famille en état. De bonne compagnie, Malaurie voyage souvent en compagnie d'un de ses frères ou soeurs, quand elle n'est pas à Havresort, le domaine familial.


Particularités: Outre le fait qu’elle soit une demi-Drow vivant dans les contrées des hommes (ce qui est déjà assez exceptionnel il faut le dire), Malaurie possède d’autres particularités. Son oeil gauche est d’origine magique. Ayant perdu son oeil alors qu’elle errait aux abords du Puy d’Elda, elle l’a finalement remplacé à la suite d’une sombre histoire. Les tatouages en forme de papillons sont des dons d’un esprit de la nature qu’elle a autrefois aidé. Il n’est pas rare de la voir avec un livre ou en train de modifier des équations magiques. Généralement, quand on la surprend en train de manipuler la magie, elle arrête aussitôt et reprend maladroitement une activité normale, comme...la cuisine...ah non, pas la cuisine. Elle maîtrise la magie de façon quasi-naturelle, sûrement que le fait de vivre entourée des flux magiques l'a considérablement changée, mais elle en est aussi totalement dépendante. L’en priver revient à la faire mourir à petit feu. Malaurie a parfois des douleurs à la jambe gauche, celle qui a été brisée à Abyssea, mais ce ne sont que des douleurs occasionnelles. Toujours est-il qu’elle parvient maintenant à sentir la présence des sbires du Chaos rien qu’à leur non-aura. Cela réveille en elle de vives douleurs et une haine sans merci. Malheur au Chaotique qui croisera son chemin.


Métiers: Malaurie est une façonneuse. En tant que telle, elle vend sa magie ou des services s'y rattachant. Ces services prennent la forme de voeux dont le paiement est équivalent à la valeur du souhait. C’est en autre pour ça que la jeune femme à en sa possession des objets si étranges. Habituée à vivre en pratiquant toutes sortes d’activités plus ou moins bien rémunérées, Malaurie se félicite d’avoir un mode de vie approchant du nomadisme. Ne restant que rarement en place, la jeune façonneuse prend généralement la route dès que ses contrats sont terminés. Ecrivain un jour, façonneuse un autre ou encore artiste de rue, Malaurie sait revêtir le masque qui sied le mieux à chaque situation pour faire don de ses talents à ceux qui ont les moyens de se les payer.


Comment as-tu connu le forum? En cherchant des forums RP.

Comment trouves-tu le forum? En cliquant sur favoris??? Ah? C'était pas ça la question...tant pis...

Crédit avatar et signature (lien vers l'image d'origine et nom de l'artiste dans la mesure du possible) : www.loish.net

“Jarad....Jarad....Jarad !!! Répond moi...”

Une main blafarde toucha le front du jeune Drow. Il était froid comme la neige.

“S’il te plait....Jarad...ne me laisse pas...”

Les yeux du Drow étaient clos, et celui-ci avait le visage de ceux que la mort a apaisé. Des sanglots mélés à la peur et à l’inconnu traversèrent les marais.

“Jarad...s’il te plait, allez, on y va...tu verras, on sortira des marais...”

La frèle silhouette se mit tant bien que mal sur ses pieds et attrapa la main du cadavre...Elle était froide, glacée.

“Allez, tu viens...”

Elle tira de toute ses forces, les yeux embués par les larmes, à moitié folle, le bras gauche balant, ses os en miettes. Elle tomba sur le sol.

“Jarad....”
“Celui que tu appelles Jarad est mort petite...”

“Qui êtes-vous?”

Un sentiment de malaise, l’air se raréfie, les marais se font oppressants. Devant Malaurie se tient , accroupie sur un tronc pourri, une espèce de silhouette rongée par la maladie, la pourriture et les vers, enveloppée dans une couverture de lin moisie et couverte de boue verdâtre. Un râle...une main à quatre doigts sans chair se lève. La créature n’a pas d’yeux...Rien ne transparait sous son noir capuchon.
Odeur méphytique...La jeune fille vomit les maigres racines qu’elle a avalé la veille.

De la buée malsaine s’élève de la “bouche” de la créature, si tant est que l’on puisse appeler ça une bouche. Les plantes semblent faner sous son aura ancienne et corrompue. La silhouette observe la jeune Drow brisée sur le sol, s’accrochant au cadavre sans vie de Jarad.

“Qui je suis?”

Le cadavre putréfié ricane...un râle d’agonie...le temps s’est arrêté sous les frondaisons enténèbrées...

“Je suis...celui que vous nommez...le Passeur...”

Sa respiration est lourde et insistante...Malaurie serre plus fort la main de son défunt compagnon. Elle ne sait pas si elle doit avoir peur...
Elle se décide à parler.

“Que me voulez-vous...?”

“La question est plutot...que veux-tu toi?”

Malaurie réfléchit...Elle veut qu’on la rassure, elle veut Jarad à ses côtés...

“Désolé petite, les morts doivent rester où ils sont...”

“Comment savez-vous que...?”

“Peu importe...”

La sombre apparition se lève...son sillage est parsemé de végétation moisie et corrompue. Ce n’est pas humain...ses jambes interminables sont grèlées par la peste, les infections...et les vers. La toile de lin part en lambeaux...ainsi que la chair de l’être...Il s’approche. Malaurie peut sentir son aura...et achève de vomir ses tripes dans la boue.
Celui que l’on dénomme le Passeur se penche au-dessus de la jeune Drow. Odeur insoutenable...

“Tu veux sortir de ces marais, n’est-ce pas?”
Pas de réponse...

“N’est-ce pas?”

La voix se fait insistante.

“Oui, répond-elle dans un murmure.”

Un craquement sinistre se fait entendre...l’atelle de Malaurie, qui soutenait sa jambe blessée est rompue, de même que son tibia. Elle sère les dents, les larmes lui montent aux yeux...
La créature darde un de ses doigts squelettiques bien haut vers le sommet des arbres et se redresse. Il se met à tourner autour de la jeune fille, piétinant sans sourcillier le cadavre de Jarad de ses pattes aux ongles crasseux...

“Et si je te disais que je connais un moyen pour sortir des marais...”

“Donnez-le moi !”

“Pas si vite petite...dans ce monde tout a un prix...”

“Je n’ai pas d’argent...”

“Qui te parles d’argent? De l’or, du bronze, foutaises...Encore des inventions....humaines...sans intérêt...”

La créature crache une immonde glaire noire aux pieds de Jarad. La vermine s’y aglutine et il ne reste au sol, qu’une trace noire...
En l’espace d’un instant, le Passeur se retrouve face à Malaurie, accroupi, tenant la tête de la blessée avec sa main décharnée.

“Et si je te disais qu’en ce monde, il est des choses qui valent plus que de l’or...tu me croirais...?”

“Seulement...si je peux sortir d’ici...parvient-elle à articuler, suffoquant sous l’odeur du Passeur.”

La créature émet un râle...Malaurie manque de s’évanouir.

“Je t’offre...ta liberté...à toi et à toi seule...contre...ton oeil gauche...”

“Mon oeil....?”

“Oui ton oeil...tu n’as pas vraiment le choix...soit tu meures ici, avec ton ami, soit tu marchandes avec...Moi...Et je te promets que tu sortiras des marais...”

“Mais Jarad...”

“Laisse les morts où ils sont...il ne te servira plus à rien dans son état...”
La vue de la jeune fille était brouillée, ses sens également. Elle ne savait pas quoi faire...Mourir ici? Non, elle voulait vivre...Vivre à tout prix, même au point de perdre son oeil...Sinon Jarad serait mort pour rien...

“J’accepte...”

“Bien...parfait !!!”

La créature éclate d’un rire sinistre, qui fait s’envoler les rares oiseaux qui n’étaient pas dérangés par sa présence. Malaurie se demande si elle a fait le bon choix.

“Ne bouge pas...”

La jeune fille n’est plus en état de bouger...elle a trop mal. Des picotements...Le Passeur la tient fermement...Douleur atroce...Elle sent quelque chose percer sa chair et ses entrailles...Elle essaye de distinguer ce que le Passeur lui fait...Des vers !!! Des vers par dizaine...des asticots...ils entrent par tous les pores de sa peau....Son oeil gauche la fait souffrir...ça brûle !!!
Elle sent son oeil partir...Il tombe dans la main putride du Passeur, qui ne dit mot. La vermine s’enfuit pas l’orifice béant, laissé par la perte de l’oeil gauche...

Plus un mot...seulement un cri d’agonie...

A travers son oeil unique, Malaurie parvint à distinguer que sous le capuchon du Passeur, une lueur violette est apparue...son oeil gauche...Elle hurle.

“Bien, bien, maintenant que j’ai ton paiement...détend toi...je t’amène dans un endroit où tu ne risqueras rien...”

Une vague d’odeur et de musc enveloppe la jeune fille...Elle succombe...Plus rien...

“Où suis-je?”

Malaurie s’éveilla...Une sensation de froid lui engourdissait ses membres brisés...Peu à peu, ses sens revenaient. Elle porta sa main à son oeil gauche...ce n’était pas un rêve...Un tissu moisi lui couvrait à présent l’oeil...Ainsi, le Passeur avait rempli son contrat...Elle n’était plus dans les marais...Sans Jarad...
Elle ne pouvait plus bouger, tant ses blessures étaient douloureuses.

Un petit oiseau vint se poser sur la main valide de la jeune Drow. Il émit un pépillement puis s’en alla, laissant Malaurie constater, qu’elle était au bord d’une rivière au cours paisible. Le chant mélodieux des oiseaux, le bruissement des arbres...tout ce qu’elle avait oublié dans sa cellule, espèce de cloaque immonde, surveillé par ces vieilles marâtres Drows...

Quelque chose approchait à pas lents. Un parfum délicat flottait dans les airs. Une présence rassurante et douce, mèlée à une aura mystérieuse, mais non agressive comme celle du Passeur.

“Que fais-tu ici toi?”

Une voix douce s’éleva par-dessus le lit de la rivière. Les cheveux de Malaurie flottaient négligemment sur l’eau placide. Du sang vint s’y méler...

“Hey, ça n’a pas l’air d’aller...regarde moi.”

Une main se posa sur l’épaule de Malaurie qui tressaillit. Ce contact était enrobé de chaleur et de douceur. Un instant plus tard, elle était sur le dos. Elle contemplait avec étonnement ce qui semblait être une femme. Sa demie-vue brouillée l’empéchait de bien distinguer ses traits, mais elle sût immédiatement que ce n’était pas une menace.
Elle sentit la douce main de la femme sur son bandage.

“Je vois...encore Ton oeuvre...décidément, tu ne changeras jamais Passeur...”

Elle s’approcha de la jeune fille et la prit dans ses bras. Douce chaleur...Bien être...

“Viens avec moi...je t’offre un toit et une famille, toi qui a tout perdu...”

Malaurie murmura quelques mots...La présence lui répondit.

“Deirdre Mytheiril, je m’appelle Deirdre Mytheiril...”

Vague de douceur et de ténèbres...Malaurie s’endort, apaisée...

Je m’éveille...sensation de chaleur et non de douleur...Mes membres ne me font plus mal...Mon esprit avance d’un pas décidé vers la lumière de l’éveil.
Mon oeil n’est plus brouillé par le froid, ni les larmes. Où suis-je? Ces draps sont si doux...Que s’est-il passé? Ce matelas moelleux...Qui m’a sauvé?

“Hey !!! Aëlys !!! Elle se réveille.”

“Quoi? Déjà...Appelle Deidre...”

“Pfff, encore moi, j’en ai marre...elle doit encore être en train de boire sur la terrasse.”

“Sûrement.”

Une silhouette fine et élancée se penche par-dessus mon lit. Une elfe...Je n’ai jamais vraiment compris pourquoi ceux de ma race les détestent tant...mais il doit y avoir une raison. D’instinct je me méfie...On raconte des tas de choses horribles sur eux...
“Aëlys, Deirdre ne veut pas venir...”

“Raaaah incapable...Hey toi !”

Mon oeil est grand ouvert sur le visage de l’elfe.

“C’est quoi ton nom?, me dit-elle d’un air hautain.”

Je ne répond pas...Je n’ai pas envie.

“Répond-moi...”

Ca ne sert à rien de continuer, je ne te répondrai pas...

“Elle s’appelle Malaurie, Aëlys...Laisse-la dormir.”

J’entrevois enfin la dénommée Deidre, celle qui m’a sauvé, semble-t-il. Je me souviens...c’est pourtant si flou...
“Mais Deirdre...”

“Y’a pas de mais qui tienne, va plutôt faire les courses, on manque de beignets de poisson frit pour ce soir...et ramène de la liqueur de Meca, tu sais que j’adore ça.”

La jeune elfe soupire, sa mine est exaspérée. Je peux voir son air méprisant me toiser à mesure qu’elle passe le pas de la porte de la chambre.
A côté d’elle se tient un jeune garçon, sûrement ce Marian avec qui la dénommée Aëlys parlait. Contrairement à Aëlys, celui-ci me regarde avec une certaine...compassion. Il franchit le pas de la porte et emboîte le pas d’Aëlys.
Mon regard se plonge alors dans les grands yeux bleux profonds de Deidre. Elle me dévisage d’un air mystérieux.

“Tu étais sacrément amochée Malaurie...mais j’ai fais de mon mieux pour réparer tes blessures. Tu devrais être rétablie sous peu...Après, tu pourras rester ici autant que tu le souhaites. Ne fait pas attention à Aëlys, elle est un peu revèche en ce moment. Marian est un bon garçon, tu devrais vite t’entendre avec lui...”

Ma gorge est sèche. J’arrive à articuler quelques mots.

“Merci...merci beaucoup...”

Elle passe sa main sur mon visage...toujours cette sensation de douceur...

“Tu ne crains plus rien maintenant...quels que soient ceux qui t’ont fait ça, tu ne crains rien dans ma maison...”

Etrangement...je la crois...

@ Admin :
• PM : 100 •

Code:

[Métier & Classe] : Façonneuse

[Âge & Sexe] : 27 ans & Féminin

[Classe d'arme] : Magie

[Alignement] : Neutre