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 Laëssya [Validée]

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Laëssya
Humain
Laëssya


Nombre de messages : 18
Âge : 31
Date d'inscription : 13/07/2011

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MessageSujet: Laëssya [Validée]   Laëssya [Validée] I_icon_minitimeSam 23 Juil 2011 - 11:07

Nom/Prénom : Laëssya
Âge : 19 ans
Sexe : Féminin
Race Humaine
Particularité : Joli brin de jeune femme. Outre ce détail, elle est tout à fait banale, en plus d'être ordinaire.

Alignement : Neutre
Métier : Serveuse, courtisane
Classe d'arme : Corps à corps
Équipement :
Laëssya n’a jamais rien eu pour elle en ce qui concerne les possessions matériels, si ce n’est ses vêtements. Habituée depuis sa plus tendre enfance à nettoyer les sols crasseux d’une auberge et à récurer les plats et les verres usités par divers ivrognes, elle sait se contenter d’une vêture simple et sobre. Habituellement, la jeune femme est parée d’une longue robe aux reflets violacés, surmontée d’un bustier cuivré dénudant la naissance de sa poitrine et ses épaules, accoutrement bien plus simple qu’il n’y parait, tout en permettant d’attirer le regard des hommes. N’ayant jamais appris à se battre, le simple couteau dissimulé dans sa manche a d’avantage une fonction dissuasive que défensive.


Description physique :
Encore dans la fleur de la jeunesse, et malgré les épreuves qu’elle a déjà traversées, Laëssya demeure une jeune femme tout à fait charmante, peut-être même un peu trop, aux traits finement cisaillés et à la peau d’albâtre. Une longue chevelure rousse cascade de part et d’autre d’un visage innocent, pourvu de grands yeux émeraude aux longs cils et de lèvres vermeilles délicatement ciselées.
De longues jambes gracieuses la portent presque à hauteurs des hommes, bien souvent charmés par son air angélique, tandis que ses hanches, bien qu’étroites, donnent à son corps une courbe gracieuse et élégante, encore accentuée par sa poitrine acceptable qui cambre agréablement son corsage.
Sa frêle constitution se révèle être autant une qualité qu’un défaut ; si pour les uns elle invite à protéger la jeune femme, elle n’est pour d’autre qu’un argument de plus pour satisfaire leur désir, comme elle l’a déjà constaté au Dessous de la Couronne.


Description mentale :
Dans sa jeunesse, Laëssya avait toujours été une jeune femme simple, charmante, ayant le sourire facile, et un tantinet aguicheuse. Consciente de son apparence avenante, elle avait développé un petit côté narcissique, se sachant à l’abri de la prostitution qui menaçait les jeunes autres filles de son âge. Toutefois, elle déchanta rapidement, après s’être fait violer, et la chaleureuse servante laissa rapidement la place à une jeune femme réservée, toujours sur le qui-vive, les yeux constamment baissés. Travaillant dans une maison de passe, ce qu’elle avait toujours méprisé, et subissant la perversion des mâles, elle surmonta ces épreuves en coupant tout lien avec la réalité lors de tels moments. Laëssya acquit également une maturité et une expérience de la vie qu’une jeune femme n’aurait pas dû connaître si tôt, ainsi qu’une certaine assurance dans ce qu’elle entreprenait. Sa propre opinion d’elle-même n’avait plus rien eu à voir avec sa vanité d’autrefois ; désormais, elle ne se voilait plus la face quant à sa condition et à sa place dans la société. Elle était une putain, et assumait entièrement ce fait et les éventuelles insultes qui pouvaient fuser, ayant déjà connu à ses yeux les pires humiliations possibles. Cependant, si elle acceptait ce qu’elle était devenue, elle ne voulait pas moins y mettre un terme, et en finir avec cet épisode sombre de son existence.


Histoire :
Des images lointaines et floues lui revinrent en mémoire, comme des esquisses de peintres s’essayant à une nouvelle technique. Elle se revit petite fille, six ans à peine, et s’amusant déjà à passer le balai dans cette auberge malfamée. Sa mémoire ne pouvait remonter plus loin dans ses souvenirs. Ça n’avait été qu’un jeu, la première fois. Elle revoyait encore une silhouette aux courbes féminines qui s’attelait à cette tâche pesante et laborieuse un soir d’été. Laëssya ne parvenait pas à mettre un visage, encore moins un prénom sur cette ombre qui nettoyait alors le sol crasseux de l’édifice ; tout ce dont elle se rappelait, c’est qu’au travers de son innocence et de sa candeur propre aux enfants de son âge, elle avait voulu imiter la serveuse. Comment avait-elle réussi à obtenir ce rôle, et ce balai entre ses mains, elle ne s’en souvenait pas, pas plus en ce qui concernait sa vie avant cet épisode. Ce qui était sûr, c’est que l’ustensile était bien trop lourd et trop long pour elle, et qu’elle avait fortement peiné pour laver en plusieurs minutes ce que la jeune femme aurait fait en quelques secondes. Un sourire, peut-être, avait finalement éclairé le visage de la serveuse, caché dans l’ombre, au-delà des ténèbres de ses souvenirs confus. Et à partir de ce moment-là, la fillette avait trouvé son utilité dans la taverne.

Pour autant qu’elle s’en souvînt et depuis ce temps, Laëssya avait toujours passé la plus grande partie de sa vie à l’intérieur de ces murs noircis par la fumée de l’âtre. Elle n’avait jamais su d’où elle venait, auparavant ; si elle n’avait été qu’une enfant orpheline que ses pas hasardeux avaient conduit dans cette auberge, ou si elle y avait toujours vécu. Quoi qu’il en soit, le bâtiment avait fini par être son foyer.
Laver le sol était une tâche trop harassante et trop difficile pour une enfant de son âge et de sa taille, aussi le tenancier lui avait-il confié le nettoyage des couverts graisseux et de piètre qualité fournis aux clients en même temps que leur maigre repas. A genoux devant une bassine d’eau tout aussi sale que ce qu’elle devait laver, ses petites mains potelées agrippaient avec difficulté l’éponge et les différents plats qui flottaient à la surface. Son travail ne valait pas grand-chose, et le rendement aurait été bien meilleur si la serveuse ou l’homme qui dirigeait le commerce s’en était occupé. Pourtant, elle recevait une petite pièce qui lui permettait d’acheter une ou deux friandises au marché quand elle avait l’occasion de sortir. Un geste qui ne coutait presque rien au tenancier, mais qui lui permettait de s’assurer que la fillette revienne toujours au port d’attache, en attendant qu’elle grandisse et qu’elle puisse fournir un travail plus conséquent.

Si l’homme n’était pas méchant, il n’était pas bon non plus avec elle. La fillette ne savait que de lui son prénom, Albrecht, mais jamais elle n’aurait osé l’appeler aussi familièrement. Elle s’en tenait à des « Monsieur » tout en gardant les yeux baissés lorsqu’il la réprimandait, sous prétexte qu’elle ne travaillait pas assez vite à son goût. L’aubergiste n’avait jamais eu l’étoffe d’un père ; elle n’avait jamais été sa fille, juste un bien dont l’entretien finirait par être amorti un jour ou l’autre. Il la considérait avec le détachement attribué aux animaux de trait, et n’avait jamais été patient avec elle : il la battait de temps à autre lorsqu’il était trop énervé après une dure journée de labeur, ou lorsqu’elle ne travaillait pas assez vite à son goût. Et pourtant, jamais elle n’avait pensé à s’enfuir, la valeur enfantine qu’elle accordait à cette unique piécette dépassant de loin celle de la correction. Tout doucement, il la formait à être la serveuse de son commerce.

Laëssya ne parvenait pas non plus à se remémorer ce qu’il était advenu de l’ancienne servante, qui un jour lui avait tendu ce balai qu’elle avait tant souhaité par jeu. Ses seuls échos à cette pensée ne se retrouvaient qu’en de violents cris qu’elle avait entendus alors qu’elle tentait de s’endormir sous sa couverture miteuse, dans la petite chambre exiguë au bout du couloir de l’étage. Une dispute avait probablement dû avoir lieu, ce qui avait donné suite à la fuite de cette silhouette sans visage et sans prénom. Laëssya trouvait étrange de ne rien se rappeler de cette personne alors qu’elle avait été la seule présence féminine et habituelle dans son enfance. D’un autre côté, après plus d’un an passé à récurer les plats des autres, elle n’accordait plus aucune importance aux personnes qu’elle côtoyait lors de ces moments gris et monotones passés à l’auberge.

La vie au-dehors était bien plus palpitante. Elle s’était peu à peu fait son cercle d’amis, qui regroupait une demi-douzaine d’enfants de son âge en provenance des différents quartiers de la ville de Sharas. Ensemble, ils se réunissaient et s’amusaient dans les ruelles à chasser des chats ou des chiens galeux, à faire tomber des caisses sur les passants et à s’échapper lorsqu’ils les poursuivaient en jurant de tous les noms. Il leur arrivait de faire du vol à l’étalage, et à vendre ou échanger le fruit de leurs larcins contre quelques piécettes, qui formaient alors à leurs yeux un véritable trésor avec lequel ils s’achetaient des pâtisseries dont ils raffolaient. Laëssya était heureuse en ces moments-là, et regrettait que le temps ne passât bien plus vite en lai%3A1311356839%3Bi%3A15326%3Bi%3’en celle de l’aubergiste et de ses éponges moisies. Cependant elle ne pouvait pas se souscrire à ses obligations, et alors que le temps s’écoulait, elle grandissait en même temps que sa perception des choses.

Elle ne tarda pas à comprendre qu’elle était différente des autres. Non pas qu’elle était plus intelligente ou plus brillante que ceux qu’elle fréquentait, non pas qu’elle possédait un quelconque don pour se tirer des ennuis dans lesquels ils aimaient se fourrer, simplement, elle se rendit compte qu’elle disposait d’une meilleure condition de vie que ses camarades. C’était elle qui pouvait donner le plus lors d’achats de sucrerie grâce à ce qu’elle gagnait à l’auberge, c’était elle qui s’attirait le plus de remerciements et de reconnaissance de par ce simple fait, c’était elle qui disposait des meilleurs vêtements et de la meilleure hygiène, c’était elle encore qui possédait un toit sous lequel s’abriter là où les autres devaient se contenter d’un tas de détritus.

Malgré elle, Laëssya tira une certaine satisfaction de sa condition, et s’adressa aux autres avec une certaine condescendance, n’hésitant pas à imposer sa décision au groupe qui la suivait. Il lui sembla qu’elle avait d’avantage de valeur que les autres par le simple fait qu’elle était utile, et en vint presque à remercier Albrecht pour ce qu’il avait fait d’elle. La jeune fille ne savait pas quelles avaient été les véritables intentions de cet homme qui semblait dénué de sentiment lorsqu’il l’avait prise à son service, si ça avait été pour lui épargner une vie de misère, ou simplement pour avoir une pauvre hère sous-payée à son service, mais peu lui en coûtait à présent. La somme gagnée par son labeur avait augmenté alors même que naturellement et par la force des choses, l’adolescente qu’elle était devenue se montrait plus apte à travailler tout en étant plus efficace que la fillette qu’elle avait été.

Toutefois, la sécurité que lui procurait son travail ne se révéla que plus tard. Laëssya s’était encore épanouie, et était en passe de devenir une belle jeune femme, au même titre que certaines filles de son groupe. Elle voyait ce dernier moins souvent maintenant qu’elle était véritablement devenue une serveuse dans la taverne dans laquelle elle avait travaillé depuis son plus jeune âge. Le travail affluait, mais l’envie de revoir ses anciens et anciennes camarades de jeu la tenaillait toujours autant. Voyant que l’auberge se remplissait moins que d’habitude, Albrecht lui avait jeté à la figure avec sa sensibilité coutumière qu’il s’en sortirait mieux s’il n’avait plus cette petite morveuse dans les pattes. Loin de s’en offusquer, Laëssya avait pris cette insulte avec joie, comme une permission de quitter son travail de serveuse pour redevenir la petite fille insouciante qui trainait dans les ruelles avec sa bande. Et ce fut dans l’optique de retrouver cette dernière qu’elle se glissa hors de la taverne.

Elle parcourra les rues sales et étroites qu’elle connaissait à présent comme sa poche, cherchant les membres de son petit groupe dans divers lieux où ils avaient l’habitude de se rencontrer. Ce ne fut qu’au bout d’un certain temps qu’elle en découvrit un, ou plutôt une. Dans un coupe-gorge, près d’une artère principale de la ville, Laëssya découvrit l’une de ses compagnes de jeu, Séphora. Adossée contre un mur humide, elle se tenait là, les jambes écartées, la jupe retroussée au-dessus de ses cuisses et s’arc-boutant plus ou moins volontairement contre un rustre grognant de plaisir qui s’emparait de son intimité. La spectatrice avait observé malgré elle le déroulement de la scène, avec une fascination horrifiée mêlée d’incompréhension. Elle pensait que Séphora allait se débattre, appeler à l’aide, tenter de s’enfuir de ce violeur qui la possédait. Et pourtant, devant une Laëssya qui comprit avec un temps de retard de quoi il en retournait, elle semblait accepter l’homme en elle, bien que la honte se lût pleinement sur son jeune visage lorsqu’après un ultime coup de rein, ce dernier retira son membre dressé vers elle et la paya de quelques piécettes.

Un sentiment de dégoût avait traversé Laëssya, suite à cette vision qui l’avait hantée longtemps après qu’elle eût assisté à cet acte aussi ignoble qu’incompréhensible. Elle ne parvenait pas à se faire à l’idée que l’on pût échanger son corps contre quelques piécettes, somme qu’elle pouvait gagner en quelques minutes à peine, et le mépris l’emporta sur le dégoût. Elle n’aborda jamais ce sujet avec sa compagne de jeu devenue prostituée, mais par la suite et dans sa suffisance, s’adressa à elle avec tous les égards que méritait ce « travail » à ses yeux.



***



Une méchante taloche fut adressée à l’arrière du crâne de la jeune femme.

« Allez, bordel, va donc t’occuper des clients au lieu de rêvasser et de rien foutre !
- Tout’ d’suite, Monsieur ! »

Laëssya baissa les yeux, reprit ses esprits, et alla déposer les verres déjà vides au comptoir. Elle se maudit de s’être laissée se faire surprendre une nouvelle fois par Albrecht, à repenser à cette scène qui semblait l’avoir marquée à vie. Si elle continuait à ressasser ces pensées en plein travail, sans rien faire qu’errer çà et là le regard dans le vague, nul doute que le tenancier de l’auberge allait la mettre à la porte. Et elle préférait ignorer le sort qui l’attendait au-dehors. Tout, mais pas ça. Elle déambula dans ce lieu qui avait toujours été son foyer depuis qu’elle était haute comme trois pommes. Les images fugaces de ses souvenirs avaient laissé la place à de réelles impressions et vision qu’elle vivait tous les jours.

La pièce principale était assez grande, permettant d’y installer plusieurs tables de bois dur dont les interstices naturels que formaient les stries étaient bien souvent emplis d’un mélange de sauce et de moisissure. En dépit de sa bonne volonté, la jeune femme ne parvenait jamais à récurer entièrement les saletés et dépôts de nourritures que laissaient les divers clients assis sur des bancs disposés de part et d’autre de chaque table. Si la propreté que proposait l’édifice était des plus douteuses, elle n’arrêtait en rien les voyageurs et habitués, prêts à débourser un minimum d’argent pour une bière ou un repas qui valaient bien moins que ce qu’ils venaient de dépenser. Si l’auberge n’était pas aussi renommé et célèbre qu’Au Baron Cocu, il était des soirs où il y avait tant de passage que le sol en mauvais parquet, un luxe que s’était offert Albrecht, devenait collant, tandis qu’on ne parvenait plus à distinguer le plafond qui se perdait dans des voluciété. Elle était une putain, etovenance de la cheminée dégoulinante de suie.

« Par ici, ma mignonne ! Ressers-moi la même chose !
- J’arrive tout de suite, Ed’ »

Laëssya accourut en direction du gros l’homme avec un grand sourire, prête à lui remplir son verre de cette infâme vinasse qu’il affectait tant. C’était un habitué des lieux, pour autant qu’elle s’en souvînt, il avait toujours été présent dans l’établissement. Lorsqu’elle se trouva à sa portée, il tenta une fois de plus de lui glisser une main sur sa cuisse et de la remonter sous sa jupe, geste qu’elle devina avant même qu’il eût esquissé le moindre mouvement. La jeune femme le réprimanda presque négligemment alors qu’elle le servait, sachant par avance qu’il retenterait l’expérience tôt ou tard.
Désormais, elle était loin d’être la fillette innocente qu’elle avait été, et au fur et à mesure qu’elle grandissait et que son corps se développait, Laëssya attirait de plus en plus le regard et les mains des clients de l’établissement. Elle sentait les yeux qui la suivaient dans son dos à chacun de ses passages ; lorsqu’elle se retournait, elle croisait des regards où se lisaient à la fois le désir et la lubricité, sans que rien ne fût fait pour tenter de dissimuler ces émotions malsaines qui brillaient dans les pupilles intéressées. Si au début elle s’en était fortement offusquée, lui faisant piquer un fard qui provoquait un grand éclat de rire du possesseur de ladite main baladeuse, elle en était venue à les ignorer partiellement en les évitant, tant que cela n’allât pas plus loin. Le corps humain pouvait-il s’habituer à tout ?

La serveuse avait déjà eu l’occasion de constater l’héritage physique dont elle avait hérité, un héritage qui s’apparentait plus à un fardeau qu’à une bénédiction quand elle s’apercevait des intentions des hommes à son égard, bien qu’Albrecht s’en félicitât en constatant que certains habitués revenaient justes pour se faire servir par cette ravissante jeune femme. Elle s’en était rendue compte alors qu’elle flânait sur les bords du Ner. Laissant son regard dériver sur l’eau paresseuse qui s’écoulait en direction de la mer, Laëssya avait découvert sur l’onde placide une gracieuse jeune femme qui lui rendait son regard. Un regard émeraude, de grands yeux aux longs cils qui ornaient un visage aux traits finement ciselés. Un visage angélique et délicat, aux pommettes roses et aux lèvres bien dessinées, encadré par de longs cheveux cuivrés qui cascadaient librement sur ses épaules.
Stupéfaite par ce qu’elle venait de découvrir, Laëssya, alors accoudée posément sur les bordures du fleuve, s’était relevée vivement, finissant par avoir un point de vue extérieur de par le reste de son reflet sur ce qu’elle savait déjà. De longues jambes gracieuses la portaient presque à hauteurs des hommes, tandis que ses hanches, bien qu’étroites, donnaient à son corps une courbe gracieuse et élégante, encore accentuée par sa poitrine acceptable qui cambrait agréablement son corsage.
Elle surprit un petit sourire narcissique qu’elle s’adressait à elle-même, devant cette image qui la montrait non pas sous son meilleur jour, mais telle qu’elle était vraiment. Laëssya s’était toujours doutée qu’elle n’était pas si désagréable que ça à regarder, mais elle venait d’avoir la preuve qu’elle se sous-estimait fortement. De nouvelles perspectives s’offraient à la jeune femme, ce jeu tellement attrayant qui consistait à charmer les hommes sans pour autant aller assez loin pour finir comme cette catin de Séphora. Un passe-temps qui pourrait égayer sa petite vie morne de serveuse, dont la récompense flatteuse se retrouverait en ces hommes qui la dévoreraient du regard. Une amusette qui ne resterait qu’un innocent divertissement. Elle ne sut jamais à quel moment précis elle dépassa les bornes.



***


« Ed’ ! Cesse donc cela tout de suite ! »

Laëssya s’écarta brutalement sur le côté, manquant de renverser le contenu de son plateau, alors que la main du rustre venait de tâter de la fermeté de l’une de ses fesses sous sa jupe. Elle poussa un juron en se maudissant d’avoir autant la tête dans les nuages, permettant aux clients habitués les plus téméraires de profiter des ouvertures qu’elle leur laissait bien malgré elle.

« Pas mal, p’tit cul bien appétissant ! J’aimerais bien avoir un p’tit tête à tête avec toi, un de ces jours ! Ou un p’tit tête à queue, remarque, c’serait tout aussi agréable ! »

Passablement ivre, Ed’ éclata d’un rire tonitruant, bientôt suivit par la moitié de l’établissement suite à sa plaisanterie. Elle le foudroya du regard en lui remplissant rageusement son verre, avant de s’en aller la tête haute, sans parvenir toutefois à esquiver la tape qu’il lui administra sur son postérieur qu’il semblait tant apprécier. A croire qu’au plus il était saoul, au plus il était précis et rapide dans ses mouvements, à n’y rien comprendre. Laëssya se faufila jusqu’au comptoir, non sans ayant remarqué le regard réprobateur que lui adressa Albrecht, comme si perdre du temps à amuser la galerie n’était pas de son ressort, mais entièrement sa faute.
Cependant, la plaisanterie d’Ed ne tarda pas à rejoindre les si nombreuses autres au placard, et la jeune femme n’y pensa plus, retrouvant son sourire enjôleur et sa bonne humeur coutumière, bien qu’un peu forcée de temps à autre.

La porte s’ouvrit, laissant entrer deux nouveau arrivants qui allèrent directement s’assoir dans un coin de la pièce. Laëssya les détailla d’un regard appréciateur, qui ne tarda pas à être rendu quand ils s’aperçurent qu’ils étaient en train d’être dévisagés. Les deux nouveaux contrastaient fortement avec les badauds de bas-étages qui s’accumulaient d’ordinaire dans l’auberge. Elle dut admettre qu’ils étaient plutôt beaux garçons, de par leur peau halée par le soleil, leur fine musculature qui se dessinait sous leur vêtement de marin, et leur visage ouvert. Ils avaient tous deux les cheveux châtains clairs, probablement éclaircis par les heures passées dans la mâture sous un soleil de plomb.

La jeune serveuse s’avança vers eux pour les accueillir, un chaleureux sourire, un brin aguicheur, dessiné sur ses lèvres vermeilles. Pour une fois qu’elle ne devait pas véritablement se forcer pour s’amuser de leur regard flatteur suite à ses airs un tant soit peu provocateur, pourquoi ne pas en profiter ?

« Bienvenue, Messieurs, que puis-je pour vous ?
- Et bien… mets-nous deux bières, pour commencer, répondit l’un d’entre eux en la fixant de son regard pâle, et agrémentant le tout d’un sourire franc.
- Entendu, je reviens tout de suite. »

Laëssya s’empara de deux choppes de bière qu’elle remplit et apporta aussitôt. Si donner la première choppe au premier fut aisé, il n’en était pas de même pour le second, s’étant placé dans le coin de la pièce. Elle dut se pencher sur la table pour déposer la boisson en face de celui qui l’avait commandée, et son corsage béat bien plus que de raison. Peut-être même avait-elle exagéré le mouvement, dévoilant bien plus de peau blanche et encore inviolée que n’exigeaient les règles de la bienséance. Si cela permettait à ces Messieurs de revenir plus souvent, ils dépenseraient d’avantage leur argent en boisson, et cela se ressentirait sur la paie de la jeune femme. Une technique dont elle usait bien souvent, et qui fonctionna, d’après le regard du marin qu’elle surprit, perdu dans cette vallée laiteuse que constituaient ses seins. Ce dernier échangea un petit sourire complice et entendu avec son compagnon ; bien, elle les avait déjà dans sa poche.
En balayant la salle des yeux, la jeune dilettante dans les jeux de provocation s’assura que personne ne quémandait ses services, et reporta son attention sur les deux hommes qui sirotaient leur bière.

« Excusez ma curiosité et mon audace, mais que peuvent bien faire deux marins dans cette ville ? Vous venez de prendre deux bières « pour commencer », comptez-vous rester plus longtemps ?
- On vient du Nord, de la forêt de Malwen. Notre truc, c’est le bois, qu’on prend là-bas, où il y en a en quantité. Et puis on le vend dans les villes du Sud, comme ici, à Sharas. On a une grosse cargaison à écouler, il se peut qu’on reste quelques temps. Donc ouais, on va prendre une chambre ici-même, si ça ne te dérange pas, et si t’as encore des chambres libres.
- Je vais aller vérifier, mais je ne pense pas que vous devez avoir la moindre inquiétude à ce sujet. »

Laëssya sentit deux paires d’yeux qui la suivaient alors qu’elle se dirigeait vers le comptoir, pour demander à Albrecht s’il y avait de la place, ce dont elle était presque certaine. La réponse de ce dernier confirma sa certitude, et lorsqu’elle revient en direction des deux marins, la jeune femme s’aperçut qu’ils étaient toujours en train de la dévisager. Le premier alla même jusqu’à flanquer un coup de coude complice dans le flanc du second, en le regardant avec un sourire de défis, avant de désigner Laëssya de la tête sans même la regarder, tandis que l’autre affichait une mine plutôt sceptique, bien qu’une étrange lueur intrigante flamboyât dans son regard. Une étrange appréhension saisit la jeune femme, sentant que quelque chose clochait, ou n’allait pas dans le comportement de ces deux jeunes gens. Pourtant, elle ne pouvait se soustraire à sa tâche, et se présenta devant eux en leur ouvrant la voie vers l’étage afin de leur désigner leur chambre. Le premier accepta avec entrain, toujours souriant, le second fit de même, son scepticisme ayant laissé place à un air résigné.

Ils grimpèrent un petit et étroit escalier de bois en colimaçon, dont les marches mal agencées craquaient sous chaque pas, avant d’arriver à l’étage. De part et d’autre d’un mince couloir central se trouvaient plusieurs chambres mitoyennes les unes aux autres, dont celle de Laëssya, la dernière au fond du bâtiment.

« Voilà, Messieurs » s’exclama la jeune femme après être entrée dans l’une de ces chambres vacantes. Exiguë, la pièce n’était pourvu que d’un lit de taille moyenne permettant à deux personnes de se tenir allongées pourvu qu’elles se serrassent l’une contre l’autre, d’une petite commode grossièrement taillée dans un bois qui était loin d’être fin, et d’une fenêtre donnant sur la rue. Il ne s’agissait vraiment pas de l’une de ces chambres luxueuses des plus beaux hôtels de Diantra ; au contraire, le mobilier en bois brut et la couverture miteuse du lit témoignaient bien de la maigre somme requise pour disposer de ce toit. Les deux homme rentèrent alors à leur tour et jaugèrent la pièce du regard.

« Mouais, j’imagine qu’il y a pire…
- Ca suffira pour la nuit, heureusement qu’on a pas payé trop cher quand même… »

Laëssya haussa les épaules, habituée à ce genre de remarque sur la qualité des lieux. De toute façon, les clients finissaient toujours par accepter, faisant la fine bouche pour sauver ce qu’il leur restait de fierté après avoir échoué à sauvegarder le contenu de leur bourse.
Soudainement, le premier matelot la plaqua contre le mur, cherchant à l’embrasser d’une façon bien peu cavalière. La jeune femme chercha à se soustraire, repoussant l’homme en lui demandant d’un ton gêné et indigné s’il ne pouvait pas mieux se tenir. Elle comprit qu’il ne s’arrêterait pas lorsque le second la fit tomber au sol, l’accompagnant dans sa chute avant de chercher à lui retrousser ses jupes. Frappée d’horreur, elle mit quelque secondes à réagir, leur ordonnant d’une voix stridente de la lâcher tout en tambourinant contre les mains inquisitrices qui se glissaient sous le tissu.

« He bien ma chérie, tu n’étais pas aussi farouche tout à l’heure, lorsque tu nous as apporté nos verres ! On sait bien ce que tu réclames, t’en fais pas, on va bien s’occuper de toi. »

Il l’empêcha de répondre en planquant ses lèvres contre les siennes, en les forçant à s’ouvrir en usant de sa langue. Laëssya frappa la poitrine de l’homme couché sur elle, mais il lui sembla que la peau du marin était aussi dure que du roc. L’impuissance la saisit alors qu’elle redoublait en vain d’effort, sous les ricanements du second qui appréciait fortement sa position dominante. Après quelques instants, le premier en eu assez de ses protestations qui lui faisaient perdre du temps, et la gifla violemment à deux reprises. Les larmes affluèrent, brouillant sa vue en même temps que ses capacités de raisonnement, mettant à bas ses maigres tentatives pour se dégager du poids qui l’entravait.
Alors qu’elle croyait que tout était perdu, la porte de la chambre s’ouvrit. Clignant faiblement des paupières, chassant le flou qui lui masquait sa vision, elle discerna Albrecht que ses cris avaient probablement dû alerter.

« Messieurs, que se passe-t-il ? Il s’arrêta soudainement, découvrant la scène qui se déroulait sous son regard stoïque. Laëssya n’est pas là pour ça, reprit-il calmement, des clients attendent en bas qu’elle les resserve. Laissez-la faire son travail.
Le premier cessa de retirer sa propre ceinture, regardant le patron tandis qu’un sourire torve se peignait sur ses lèvres.
- Peut-être pourrait-elle faire autre chose l’espace de quelques minutes, faudrait qu’elle apprenne, la petiote. Tenez, prenez ça en guise de dédommagement, le temps qu’on vous la ravisse quelques minutes. V’s’inquiétez pas, on vous la rendra en bonne état ! lança-t-il en même temps qu’une petite bourse qui semblait assez lourde. Albrecht la réceptionna habilement, soupesant l’objet d’un air surprit.

Alors qu’un genou impérieux l’obligeait à écarter les cuisses, et que deux mains avides lui pétrissaient ses seins à présent dénudés, la porte claqua, se refermant à jamais sur un monde bercé d’illusion.




***



La porte se referma une seconde fois sur elle. Les marins venaient de l’abandonner sans un seul regard en arrière, ayant pour seul commentaire qu’après ce coup-là, le reste de la journée ne pouvait qu’être bon.
Laëssya gisait au sol, sanglotante, dans toute sa nudité. Elle les avait supplié d’arrêter, et alors que ses larmes ruisselantes traçaient des sillons de honte sur son visage, les deux hommes l’avaient simplement ignorée. Ils avaient manifesté de la surprise lorsqu’ils s’étaient rendus compte qu’à son âge, elle était toujours vierge, puis, l’un après l’autre, avaient continué leur besogne avec ardeur. Le déshonneur, le chagrin et l’incompréhension la rongeait désormais. La jeune femme n’osait plus se lever, de peur de raviver les douleurs de son corps meurtri et souillé. Peur également de redescendre dans la pièce, d’affronter le regard d’Albrecht et les autres clients, dont les mains aventureuses fourniraient autant d’autres occasions de lui infliger à nouveau ce qu’elle venait de subir. Elle se revit dans sa condescendance, à mépriser Séphora pour ce qu’elle était devenue. A lui couler des regards en biais, à scruter son expression dans le but de deviner si elle songeait avec craintes à ses futures rencontres. Autant de suffisance qui s’évanouit lorsque Laëssya réalisa ce qu’elle était devenue, elle. Une éventuelle catin qui n’avait rien vu venir, un morceau de viande dont on s’était régalé pour quelques sous qu’elle n’avait pas même récupérés à la fin. Une simple jeune femme que son employeur avait jetée en pâture pour le seul fait de s’enrichir un peu plus.

En dépit de son univers bouleversé qui venait de s’effondrer tout autour d’elle, la serveuse puisa d’ultimes ressources dans son organisme pour se relever. Elle pensa l’espace de quelques secondes à se jeter par la fenêtre, avant de se rendre compte que le premier et unique étage de l’auberge ne lui permettrait guère de perdre sa vie, simplement l’usage de ses deux jambes pour le restant de ses jours.
Elle se revêtit lentement, déboussolée, avant d’effacer les traits clairs sur ses joues qu’avaient été ses larmes. Tout en rajustant ses cheveux, elle tenta de se forger une expression neutre qui ne laissât rien paraître de ce qu’elle venait de subir. Il fallait que personne ne sût qu’on venait de la violer ; que serait devenue sa réputation si cette rumeur se faisait connaître ? Laëssya entendait déjà les ragots qui circuleraient dans son dos alors qu’elle serait en train de servir tous ces ivrognes en manque de vinasse et de chair. Tous ces commérages qui lui referaient subir ce moment qu’elle souhaitait déjà tant oublier, qui remueraient le couteau dans cette plaie infectée de l’ancienne opinion qu’elle avait des catins, ce qu’elle était à présent.

Elle descendit les escaliers, marche après marche, comme si chaque pas la rapprochait d’un enfer tant redouté. Albrecht avait pris le relai en son absence, s’occupant des clients comme elle l’avait toujours fait. Il sembla sentir sa présence dans son dos, et se retourna. Laëssya croisa son regard une seconde avant de détourner les yeux, sentant sa main commencer à trembler faiblement. Elle avait en réalité devant elle celui qui était responsable de toute son humiliation, celui qui possédait son corps sans pour autant en avoir encore profiter. Croiser son regard ne revenait qu’à revivre sans cesse cette même scène gravée dans sa mémoire, où il l’avait contemplée de son regard dénué de tout sentiment en la laissant entre les mains de ses violeurs. A revivre cet épisode, mais aussi tout ce qui s’en était suivi. Ses mains tremblantes, imperceptiblement, étaient devenues moites, tout comme son dos auquel sa robe commençait à se coller. Elle se sentit oppressée, extrêmement vulnérable. Elle avait peur.

Il lui indiqua de poursuivre la tâche qu’il avait effectuée en son absence, et elle s’empressa avec une certaine maladresse de répondre à sa requête, apportant aux badauds leur lot de boisson. Mais là où auparavant elle vagabondait entre les bancs avec le sourire, elle errait à présent comme un fantôme au sein de cette masse humaine détestable et obscène. Les yeux éternellement baissés et vide, les joues rouges d’une honte dans laquelle elle s’enlisait en ressassant ses souvenirs, elle se sentait sur le point de craquer. La jeune femme perdue se sentait perpétuellement observée par quelques iris malsains, frôlée par des mains perverses dont elle s’écartait avec un empressement qui témoignait fortement de sa vigilance craintive, même quand il ne s’agissait que du frottement de sa robe contre le coin d’une table en bois.

Les jours s’enchainèrent, les heures s’égrenèrent avec la même lenteur désespérante de celle que l’on subit lorsqu’un évènement important à nos yeux est sur le point de se produire. Pourtant, Laëssya n’attendait rien. Rien autour d’elle n’avait été perturbé, l’univers était resté exactement le même qu’auparavant, totalement indifférent à ce qui s’était déroulé son regard infini. Les passants affluaient toujours autant, se comportaient toujours de la même manière envers les autres et envers elle, Albrecht la contemplait avec cette éternelle indifférence qui le caractérisait si bien. Ni elle, ni lui n’avait abordé ce sujet qui la rongeait de jours en jour, répandant en son âme un poison impérissable. Elle avait peur, il reflétait toute une honte qui demeurait en partie scellé tant qu’aucune bribe de cette histoire n’avait franchi ses lèvres, tandis qu’Albrecht n’en avait cure, tout simplement. Un sujet tabou, inexprimé qui pourrissait en elle. Comme un poids de mercure au fond de son être, elle ne pouvait s’empêcher d’y penser, et la moindre étincelle d’allégresse et de joie qui la ramenait à la surface de la vie, sentiment physique qu’elle semblait avoir oublié, se voyait immédiatement balayée dès que les ondes noires et empoisonnées de cette mer de souvenir imbibaient lentement son esprit.

A tel point que le contact humain lui était devenu impossible à supporter, de même que toute sensation de toucher qu’elle n’avait pas longuement appréhendée. Mais comment vivre en redoutant chaque présence qui s’offrait à elle ? Comment survivre dans ce monde où côtoyer les autres était aussi nécessaire que de boire ou de manger ? Où ces dernières actions n’étaient rendues possibles que par les interactions incluant justement des êtres humains dont les uns pouvaient être marchands, et les autres de simples clients ? Vivre sans pouvoir supporter ce principe dont sa vie dépendait était aussi tout aussi impensable que de subir son existence sans tenter de remédier à ce mal.

Une idée totalement folle germa tout doucement dans les limbes de son esprit. Une idée qu’elle tenta d’évincer sans même s’en apercevoir, mais qui pourtant s’implanta dans les méandres de ses pensées et de ses peurs, prenant lentement mais sûrement forme. Combattre le mal par le mal. Principe aussi connu que douteux, mais qu’avait-elle à perdre, en équilibre précaire au bord de l’abysse ? Faire le premier pas serait ce qu’elle aura fait de pire dans sa vie, mais une fois cette frontière passée, Laëssya aimait s’imaginer que sa terreur viscérale se muerait en une simple peur dont le temps gommerait peu à peu les effets, jusqu’à ne devenir plus que les vestiges d’une ancienne crainte. L’idée du suicide lui avait également effleuré l’esprit, mais elle ne demeurait être que le fragment d’une pensée lointaine qui ne parvenait pas à s’ancrer dans sa tête, et dont la présence éphémère ne durait pas plus de quelques secondes.




***




Ce ne fut qu’un mois plus tard qu’elle décida enfin de s’y risquer. La jeune serveuse venait de terminer son service, mais au lieu de rejoindre le cagibi qui lui servait de chambre, elle quitta l’auberge sous le regard presque curieux de son patron, qui ne la retint pas. Comme à son habitude, ce que pouvait bien faire la jeune femme ne le concernait pas, et il n’y accordait qu’une attention complètement désintéressée. Tout ce qui comptait pour lui était que sa serveuse se tînt prête à travailler aux horaires convenus. Peut-être que son indifférence générale avait quelque chose de bon, se dit Laëssya.

Au-dehors, une fine bruine ne tarda pas à la tremper sous le ciel ténébreux dont aucune lune ne parvenait à filtrer la noirceur. Ses vêtements lui collèrent bientôt à la peau pâle alors qu’elle s’enfonçait dans le dédalle de ruelles qu’elle connaissait si bien pour y avoir joué toute son enfance. Un pied après l’autre, ses pas la menèrent jusqu’au bordel le plus proche, Les Dessous de la Couronne ; elle se refuser à penser, sachant que la moindre hésitation lui ferait retrousser le chemin, et tous ses efforts pour mobiliser sa volonté pour franchir le cap auraient été réduits à néant. A ses yeux, elle se devait de le faire, ou du moins de tenter l’expérience, sous peine de s’enliser dans une folie et dans une détresse que son corps ne pourrait supporter.

Ce fut la première fois que Laëssya approcha de nuit de ce lieu que personne ne connaissait mais que tout le monde fréquentait. Si elle avait déjà pu dans sa jeunesse contempler les aller-venus des citoyens nocturnes de loin, ce fut la première fois qu’elle s’y mêla. Entraînée dans le tumulte vigoureux de ces gens qui y entraient seuls ou accompagnés, la jeune femme ne put faire autrement que de se laisser porter par ce flot humain, jusqu’à une entrée surveillée par deux gorilles qui jugeaient la foule d’un regard à la fois belliqueux et scrutateur. Dans ce tourbillon de paroles et de vêtements dont la couleur ne parvenait pas à transparaître par l’obscurité régnante, Laëssya franchit la porte sans aucune difficulté.

Elle pénétra dans un monde qu’elle n’avait encore jamais exploré, où les hommes et les femmes se mêlaient au gré de leur rencontre hasardeuse, et d’une petite somme d’argent. Sous ces lumières roses et évanescentes, les groupes se faisaient et se défaisaient, s’unissaient et se déliaient alors que les membres qui les composaient se libéraient de leur vêture sans aucune gêne, dans cette intimité commune dont la lueur tamisée et le nombre important de personnes permettaient de garder secret l’identité de chacun. Laëssya déambulait d’un pas incertain dans cet univers qu’elle ne connaissait pas mais qu’elle voulait s’approprier, tout en coulant un regard anxieux sur tout ce qui se passait autour d’elle.

« Ça te dit qu’on passe un petit moment à deux, rien que toi et moi ? » Cette voix, chuchotée à son oreille, la fit bondir de terreur, alors qu’elle se retournait vivement, l’air apeuré, vers celui qui venait d’énoncer ces paroles. Dans l’ombre se tenait un homme qui paraissait être bien plus âgé qu’elle, et la détaillait du regard.
« Cela doit bien faire deux minutes que je t’observe, et je n’arrive pas à mettre un nom sur ton joli minois. Tu es nouvelle ici ? » Sa main vint emprisonner doucement le poignet de la jeune femme, sans rudesse, mais l’invitant fermement à se diriger vers l’escalier du lupanar qui menait vers les différentes chambres du bâtiment.

La panique envahit Laëssya. Elle ne pensait pas trouver un client aussi vite ; à vrai dire, elle pensait simplement trouver la gérante des lieux dans le but de travailler dans l’établissement, tout en ayant connaissance de la façon de procéder. Elle se maudit elle-même : il était impossible de faire la différence entre une fille de joie qui travaillait ici depuis quelques temps déjà, et une nouvelle-venue qui souhaitait se faire embaucher en ce lieu. Laëssya se retrouva dans une situation qui lui fit perdre ses moyens. Elle n’avait pas la moindre idée de comment procéder en ce qui concernait le paiement, ni de comment répondre à cet homme entreprenant dont le contact de sa main sur sa peau réveillait ses peurs les plus intimes. Elle ne voulait alors que se soustraire de cette entrave et prendre ses jambes à son cou. Pourtant, ses jambes tétanisées par cette situation imprévue et ce contact malsain refusaient de bouger, tandis que sa langue s’agitait dans sa bouche sans pour prononcer le moindre mot qui lui permît de gagner du temps.

« Allons, allons Erik, pourquoi importunes-tu donc cette pauvre petite qui semble bien perdue ? Pourquoi n’irais-tu pas avec Alexia, comme d’habitude ? » Une main féminine vint se poser à son tour sur le poignet dudit Erik, l’empêchant d’emmener Laëssya à l’étage. Cette dernière coula vers sa sauveuse un regard empli de reconnaissance, bien que la peur n’eût pas tout à fait disparu. L’homme haussa les épaules avant de répondre.
« Je l’ai cherchée un moment, sans pour autant la trouver. Et puis, un peu de nouveauté ne me ferait pas de mal.
- Il est possible qu’elle soit déjà occupée. Mais… attend un peu, ne soit pas si impatient, il faut encore que je règle deux ou trois petites choses avec la nouvelle. Peut-être sera-t-elle à toi par la suite.
- Merde, elle avait l’air sympa, celle-là ! Enfin, on dit bien que l’attente est en proportion du bonheur qu’elle prépare. Je vais m’en dégoter une autre en patientant. »

Erik s’en alla non sans avoir jeter un petit clin d’œil plein de promesses à l’égard de Laëssya, qui, encore sous le choc, le regarda partir. Alors sa sauveuse qui l’avait secourue jeta aux oubliettes son apparente gentillesse et plaqua violement la serveuse contre le mur le plus proche.

« Eh bien, ma cocote, que fais-tu donc là ? Dis-moi, tu n’essayerais pas un peu de te remplir les poches sur notre dos et sur celui de la maison en ouvrant tes cuisses à ton propre compte ? »
Les épaules acculées contre la pierre, se retrouvant dans l’incapacité de bouger, les grands yeux émeraude écarquillés de Laëssya eurent tout leur temps pour détailler le visage de ceux qui les agressaient. La femme semblait aurait pu être sa mère, et en dépit de son âge avancé, disposait encore d’une force suffisante pour l’immobiliser aisément. Elle semblait avoir été d’une grande beauté, beauté désormais défraichie par les outrages du temps qui avaient creusé son visage plusieurs rides tout en accentuant ses traits devenus sévères.
Laëssya tenta bien tant que mal de se justifier.
« Non, pas du tout…
- Tu sais ce qui arrive aux gamines dans ton genre ? coupa l’autre.
- Non, mais…
- Je crois que tu ne souhaiterais pas le savoir.
- Je voulais juste trouver quelqu’un pour travailler ici ! » finit par lâcher piteusement la jeune femme.

Sa détentrice la libéra, haussant un sourcil étonné et ses lèvres esquissaient un sourire sarcastique alors qu’elle la contemplait de bas en haut.
« Toi ? Tu veux travailler ici ? La femme eut un petit rire amusé. J’ai vu comment tu t’es comportée avec Erik, comment tu as régi lorsqu’il t’a agrippé le poignet. Que feras-tu quand il ira plus loin que t’effleurer la peau ? Crois-moi, ce n’est pas un travail pour toi.
- Qu’est-ce que ça peut vous faire, du moment que l’établissement touche sa part ?
- Faudrait pas que l’on croit que nos filles sont des saintes nitouches, sans quoi plus personne ne viendrait fréquenter notre maison. J’imagine que tu peux aisément comprendre ça.
- Il faut vraiment que je travaille ici, j’ai… J’ai besoin d’argent. »

Un mensonge, évidemment. Mais après être parvenue jusqu’ici, renoncer ou se laisser abattre par les propos de cette mégère qui avait mal vieilli auraient été idiots. Tant qu’elle avait un tant soit peu de courage, qu’elle ne faiblissait pas, Laëssya devait continuer jusqu’au bout.

« Toutes celles qui travaillent ici ont besoin d’argent… Mais remarque, tu es un sacré beau morceau, toi. »
Agrippant le menton de Laëssya, elle le lui souleva légèrement, avant de l’ausculter de son regard perçant sous toutes les coutures, comme si elle n’était qu’une bête de foire dont on jugeait la qualité. Un fait qui n’était pas si loin de la vérité, somme toute.
« Bon, tu as le physique requis, c’est certain, mais probablement pas l’assurance nécessaire, et encore moins l’expérience. Un truc que tu devras apprendre sur le tas, et plutôt rapidement, si tu tiens tant à ton argent.
Bon, j’vais t’expliquer le fonctionnement rapidement. La moitié de ce que tu gagneras par client sera versée à la maison. Et vaudrait mieux pour toi que tu ne déroges pas à la règle. Tu nous donneras ce que tu dois le moment venu, moi et d’autres filles veillons au grain, ne te fais pas d’illusion. Tu as également intérêt à ne pas chômer, on n’est pas là pour filer un toit à toutes les putains du quartier.
J’espère que c’est bien clair ; tu commenceras demain soir. »


***



A peine avait-elle mit un pas en dehors des Dessous de la Couronne qu’elle se retrouvait déjà devant son auberge, où elle logeait la nuit. Plongée dans ses pensées, elle ne put évaluer la notion du temps qui passait. Ce n’est qu’une fois dans son lit qu’elle le trouva extrêmement long, ne parvenant à trouver le sommeil, se tournant et se retournant sous ses draps au même titre que son esprit qui vagabondait librement.
Il en fut de même pour le lendemain. Un réveil difficile, une appréhension de la soirée qui paraissait à la fois si lointaine et si proche. Albrecht regarda d’un mauvais œil les cernes qu’elle arborait, sans toutefois faire de commentaire. Et l’instant fatidique arriva.

Une grande inspiration, comme pour s’aider à se lancer à l’eau. Une seconde, la première n’ayant pas suffi. Une main tremblante posée sur la poignée, elle ouvrit la porte et se glissa dans la nuit qui l’absorba. Quelques personnes trainaient encore au-dehors, dans ces ruelles sombres et étroites, étrangères à la nuit qu’elle allait passer. Arrivée devant son nouveau « lieu de travail », elle s’infiltra une fois de plus dans cet attroupement qui s’entassait autour de l’entrée, et franchit le seuil de l’établissement avec la même facilité que la veille.

L’ambiance était toujours aussi tamisée, de même que les nuances lumineuses qui semblaient plonger la grande pièce du bas dans une quasi-obscurité à travers laquelle miroitaient des teintes de couleurs vives et chatoyantes. Des inconnus se liaient et se déliaient, se mouvant dans un ballet d’ombres et de silhouettes éparses selon leurs envies en constante évolution. La femme qui l’avait plaquée au mur pas plus tard qu’hier sortit de nulle part, et lui saisit le poignet dans un geste qui s’apparentait fortement à celui d’Erik ; geste qui la fit sursauter, lui procurant un frisson des plus désagréables. La mégère ne put s’empêcher de ricaner en voyant sa réaction.

« Toujours aussi peureuse, hein ? Tu t’y feras, le début est toujours... difficile et pénible, mais par la suite, on s’en détache totalement. Bon, viens par ici, je crois qu’Erik t’attends. Je ne sais pas quel effet tu lui as fait hier, mais il est tout simplement impatient de te connaître. »

La femme, dont elle sut par la suite qu’elle s’appelait Tarja, l’emmena à l’étage, et la jeune serveuse grimpa les marches une à une avec une crainte et une appréhension croissantes. Alors elle fut lâchée dans une chambre sombre dont la porte se referma derrière elle, après que Tarja lui eut tapoté l’épaule dans un geste de soutien.
Erik se tenait là, debout, et un petit sourire fleurit sur ses lèvres en la regardant s’avancer à pas hésitant. Il ne lui adressa pas une seule parole, il marcha simplement à sa rencontre, avant de l’inviter à s’assoir sur le lit, ce qu’elle fit docilement. Alors il se coucha sur elle, l’obligeant à s’allonger, et lui ayant retroussé sa jupe et dénudé sa poitrine, il la prit rudement, comme s’il devait rattraper toute une journée d’attente impossible à supporter.

Il ne réagit pas quand tout son corps se contracta à son contact, se tétanisant brutalement dans une immobilité rigide qui ne fournissait aucune réponse à ses coups de butoir. Il ne réagit pas non plus quand les larmes coulèrent le long de ses joues alors que le monde prenait une telle densité autour d’elle qu’elle se retrouva dans l’incapacité d’esquisser le moindre mouvement pour se défaire de cette étreinte souillée. Laëssya se revit plaquée par les deux marins, dans une chambre mitoyenne à la sienne. Elle revécut ce viol où elle avait subi, impuissantes, les assauts effrénés des deux hommes. Un viol qui ressemblait en tout point à celui qu’elle subissait en ce moment même, à la différence qu’elle avait choisi volontairement celui d’aujourd’hui.

Ce fut rapide, l’homme semblant simplement vouloir satisfaire un désir aussi violent que fugace, et pourtant, elle eut l’impression que le monde avait cessé de tourner, que tout avait duré des heures. Il se rhabilla prestement, lança quelques pièces sur le lit, et s’en fut, laissant derrière lui une loque humaine.
Des coups frappés à sa porte firent sortir Laëssya de la léthargie emplie de vides pensées dans laquelle elle s’était embourbée, toujours allongée et les yeux humides en direction du plafond. Tarja surgit dans la chambre, et alla récupérer la moitié de la somme se situant sur le matelas. Puis, indifférente aux différentes parties de la féminité exposée de Laëssya, elle se pencha vers cette dernière, l’aidant à se relever tout en plongeant son regard dans le sien.

« Ça a l’air d’aller bien mieux que je ne l’aurai cru au premier abord ! T’es complétement perdue et déboussolée, mais tu vas t’en remettre, crois-moi, contrairement à certaines que je n’ai pas même pu récupérer à la petite cuillère. Question d’habitude, je te dis. Allez, y’en a encore un qui t’attend, il ne sait pas à quoi tu ressembles mais il s’en fou. M’est avis qu’il va être agréablement surpris. »

Trois autres défilèrent avant qu’elle ne pût rentrer chez elle, lessivée. Toujours le même schéma, toujours le même enchainement des choses quant à ce qu’il se passait dans la chambre. Elle restait immobile, et attendait avec une passivité qui lui déchirait l’âme, pour peu qu’elle se mît à réfléchir sur ce qu’elle laissait délibérément faire. Une fois que le client avait finit sa besogne et quittait la pièce, Tarja surgissait pour s’emparer voracement des quelques piécettes tombées au bord du lit. Après quoi seulement elle s’inquiétait légèrement de l’état de la jeune femme, avant de lui annoncer un autre homme à satisfaire.

Une fois rentrée, elle se lava à l’eau froide, n’ayant pas d’autre solution, avant de se coucher sur son lit, grelotant autant par le bain qu’elle venait de prendre que par ce qu’elle venait de vivre.
Le lendemain, elle se leva péniblement et de bonne heure, le corps tout courbaturé de s’être contracté en refusant ce qui s’était pourtant produit. Tous ses muscles protestaient, la harassant d’une douleur tenace et perpétuelle. Elle fit abstraction de la nuit qu’elle avait passée, redevenant la simple petite servante qu’elle avait toujours été. Bien qu’elle manquât de sommeil et qu’elle n’osât toujours pas croiser les regards, elle parvint à assurer son rôle au sein de l’auberge, accueillant les ivrognes en leur apportant leur boisson demandée. Rien ne laissait supposer de la voie qu’elle avait empruntée.

Et les nuits s’enchainèrent, plus dures les unes que les autres. Si au début, Tarja se contentait de refiler à la novice des mâles aux envies bestiales, qui ne désiraient que se vider de leur désir, elle lui procura d’autres clients qui n’appréciaient guère que leur partenaire fût aussi amorphe qu’un cadavre. Les débuts furent rudes, et se faisant souvent violenter à force de rester impassible, Laëssya se vit obligée d’apprendre à satisfaire leurs envies, à répondre, faussement mais d’une façon convaincante, à leurs caresses, à leurs baisers et à leurs coups de bassin. Comme Tarja l’avait prédit, il lui sembla qu’au fur et à mesure de ses escapades vespérales, elle parvenait à surmonter la honte et le dégoût d’elle-même et des autres qu’elle ressentait alors. En se s’abstrayant de l’instant présent, en faisant le vide dans son esprit, l’idée que son être ne soit qu’un réceptacle qui exacerbait et recueillait le plaisir humain lui paraissait presque supportable. Mais dans ces moments-là, il ne s’agissait pas de son corps, non, mais de celui d’une autre, une inconnue qu’elle ne connaissait pas et qui n’avait aucun lien ni attache avec Laëssya. Un corps vide et dénué d’âme et de pensées, sans aucune morale, prêt à accomplir la volonté d’idées aussi obscènes et dérangeantes que pouvait l’être l’entendement humain.

En compartimentant ainsi son esprit, elle pouvait, et ce dès qu’elle quittait ce lieu de perversion, réintégrer son corps qui ne lui semblait plus aussi souillé qu’après les premières fois dans le lupanar. La jeune femme redevenait celle qu’elle avait été avant son premier viol, rangeant ce dernier dans la catégorie des souvenirs appartenant à la maison close. Laëssya réussissait de temps à autres à perdre sa sombre et mélancolique expression qui lui voilait son beau visage, et en venait à éclairer ses traits avenants d’un charmant sourire. Cependant, bien qu’elle eût réussi à surmonter son outrage et ses effets, et aussi efficace pût être sa façon de discerner les choses entre ce qu’il se passait dans le bordel et en dehors, la jeune femme doutait bien de garder quelques séquelles tributaires de ses activités nocturnes, qu’elle allait finalement abandonner un jour ou l’autre.



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MessageSujet: Re: Laëssya [Validée]   Laëssya [Validée] I_icon_minitimeDim 24 Juil 2011 - 9:42

Fiche terminée, en attente d'éventuelles modifications. =)
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MessageSujet: Re: Laëssya [Validée]   Laëssya [Validée] I_icon_minitimeDim 24 Juil 2011 - 14:23

Like a Star @ heaven Foire au RP ~ Pour tout ce qui est recherche de compagnons RP. En bref, que du bonheur !
Like a Star @ heaven Inventaire ~ Pour suivre ton évolution {obligatoire}.
Et enfin, si tu as des question, n'hésite surtout pas à demander l'aide d'un parrain, ou à tout simplement poser tes questions dans la partie créée à cet effet.

Bon jeu !

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[Métier & Classe] : Serveuse et prostituée

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[Alignement] : Neutre


PS : Je te laisse enlever l'historie de l'apprentie dame de compagnie. Ca se verra en rp et la modification de ton profil se fera le cas échéant.
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