[Quête] Le Grimoire de Giapardi - Acte 1

La torche crépitait ou vrombissait répondant selon l’humeur du bras qui la tenait. Vincente d’un pas plus assuré qu’au début de son entrée examinait les noms sans qu’aucuns ne lui évoque quelque chose, ce qui était sur c’est que Giapardi n’avait pas l’air d’être de la fête. Il put toutefois trouver une épitaphe qui laissait entendre qu’un des cercueils était celui de la femme du savant. La pensée se voulait sans doute romantique mais la poésie et Manolesti vous savez; il sourit en se disant qu’il aurait bien demandé son avis au rimailleur mais ce dernier était encore enfermé dehors. Se retournant il approcha sa flamme de la statue et fut frappé par le détail saisissant de l’œuvre, pour sur l’artisan devait être un maitre sculpteur, car le raffinement de l’œuvre allait dans un tel souci du détail que s’en était presque écœurant. Ça lui rappela des bons souvenirs notamment sa première rencontre avec le comte de Scylla, celle-ci avait couté chère en statues, Vincente et Bash en ayant brisé plusieurs à de multiples occasions. Au pied de la statue gisait un livre et un bâton tous deux dans le même blanc que la statue et on pouvait lire une inscription sur le socle pour le moins énigmatique. Ce qui retint l’attention du pirate était surtout la coupe criarde que la statue tenait dans les mains et qui semblait autant dire "prends moi " que " je suis un piège placé par un savant ramolli du bulbe " . Manolesti essayait déjà de retourner la devinette dans tous les sens lorsque un vacarme si fit entendre et tournant la tête vers l’entrée il put voir le poète s’évertuer à tataner la porte à grand renfort de bruits de gonds rouillés digne de réveiller les morts (cocasse dans un cimetière). Vincente regarda la scène avec sourire jaune, mitigeait entre le respect pour cet acte effronté ou l’indignation d’un acte aussi stupide.

* Diantre, pourquoi se faire chier à se fatiguer avec un sort d’une grande complexité alors qu’on peut enfoncer la porte et rameuter tout ce qui se trouve dans cette nécropole. *

Une fois l’action faite Ulysse arriva l’air de rien et lorsque le mage allait y aller de sa petite remarque, c’est Darcan qui parla pour les deux. N’ayant rien à ajouter (à part un sourire de connivence à Darcan à l’annonce complimentant le sort), on laissa aux autres le soin d’examiner à leur tour les différents éléments trouvés et c’est Darcan qui fit LA découverte en sentant une présence magique ainsi que le mécanisme caché dans le X. Quel amateur, Vincente n’avait pas relevé cette essence résiduelle, sans doute était-il trop empêtré dans sa propre odeur lié à son sort lors de son entrée. Écoutant son binôme d’un temps, il s’écarta de la statue pendant que le mécanisme entrait en action, une vive fluctuation se mit en branle dans le corps du golem, car oui ceci était sans doute ce que l’on pouvait considérer comme un golem. Manolesti n’était pas très bien renseigner sur la magie de la terre mais il avait réussi à lire quelques traités lors de son séjour chez la duchesse de soltariel et le spectacle qu’il avait sous les yeux était une belle preuve pratique de cet art plutôt rare. Ses yeux lui montraient un scintillement dans ce corps de pierre dont d’innombrables ramifications allaient s’étendre dans les membres de la statue afin que celle-ci s’anime; même si une pointe d’effroi traversa la pièce, la représentation était fascinante.

L’érudit de pierre se tenait à présent debout, la pierre se modelant dans une parodie humaine immonde, toisant son oratoire d’un regard vide. Manolesti regarda ses confrères (et surtout Darcan qui avait l’air de maitriser aussi la magie) puis il fixa le visage impassible d’un air sibyllin, il aurait pu détruire facilement ce bloc de marbre, mais cette création était il fallait l’avouer de toute beauté et puis, ce garde attendait quelque chose :

" Gardien, que gardes-tu en ce lieu ? " Il réfléchit un instant à la citation " Et le naufrage m’est doux en cette mer ? "

Se retournant, vers ses comparses sourire aux lèvres : " L’un de vous n'aurez pas une fiole d’alcool sur lui ? "

Vincente traversa la grille sous leurs yeux. Arrivé de l'autre côté, il alluma une torche qui jeta un halo blafard dans un périmètre assez restreint. Eliwa se creusait la tête pour trouver un moyen d'ouvrir la porte pour faire entrer le reste du groupe lorsqu'elle entendit un bruit sourd. Ulysse venait de donner un coup de pied dans la serrure. Elle avait sursauté et s'était mise en garde. Le bruit allait réveiller tout les morts du quartier ! Mais elle n'eut pas le temps de l'arrêter. Au bout du troisième coup, la serrure avait sauté et la grille était désormais ouverte.
A l'expression du visage de Tinfar, elle sut que cette action lui avait fort déplu. Cependant, il ne pouvait (et elle non plu) nier que cette méthode avait été efficace. Eliwa pénétra silencieusement dans le caveau, tout ses sens à l'affut du moindre piège.
Mais ce fut le magicien qui fit remarquer la présence étrange d'un flux magique et qui appuya, courageusement sur le «X».
La statue frappante de réalisme se leva lentement de son socle, tel un golem. Rassurante effigie du peuple de la sylvestre, le géant n'en paraissait pas moins dangereux.
Une fois debout, il les regarda d'un yeux vide, comme s'il attendait quelque chose.

" Gardien, que gardes-tu en ce lieu ? " demanda Vincente à l'imposante créature de pierre.

Puis, " Et le naufrage m’est doux en cette mer ? " commme pour vérifier une hypothèse qu'il avait formulé dans son esprit.


" L’un de vous n'aurez pas une fiole d’alcool sur lui ? "

L'elfe en possédait une gourde. Non entièrement remplie mais cela devrait suffire à satisfaire le golem (si s'en était un).
Elle s'approcha et, dans un geste gracieux, versa le liquide, doucement. Eliwa remplit la coupelle qu'il tenait, seulement à moitié. Puis, elle recula et retint son souffle, dans l'attente d'un mouvement du géant.

HRP : Ulysse seul entend le bruit car il n'est pas lancé sur la statue, merci d'attendre qu'il vous en fasse part avant de faire quoique ce soit à ce sujet^^. Au cas où votre personnage désire sortir dans votre post suivant, laissez moi décrire ce qui se trame à l'extérieur avant de filer^^.

Il fallait s’en douter, la statue resta impassible devant les paroles du pirate; pas un mot juste un regard vide. Manolesti pensa qu’après tout cela aurait été surprenant que le gardien prenne la parole, le fait que ce marbre s’anime était déjà un bien étrange spectacle mais si il était en plus doué de parole…Le pirate laissa son esprit vagabondait, essayant d’imaginer le son qu’aurait pu produire cette chose, le timbre de voix de cette créature, cette dernière était muette ou simplement taciturne ?

Il sorti de ses réflexions lorsque l’elfe répondit à sa question concernant l’alcool. Comprenant le plan du pirate, elle versa de sa fiole une lampée dans la coupe sémillante qui fut remplie à moitié. On attendit quelques secondes qui parurent des heures lorsque la statue s’ébranla pour porter le calice à ses lèvres et si celle-ci ne semblait pas parler, Vincente fut interloqué de la voir pourtant apprécié une bonne rasade de spiritueux. Après avoir dégusté le breuvage la statue s’écarta légèrement de sa position découvrant une cavité cachée sous ses pieds; en y regardant de plus près on pouvait voir qu’elle contenait une sorte de capsule pour parchemin, de proportion plutôt imposante, pouvant contenir une carte ou plan d’architecte, pour un bateau ou une maison. Darcan s’agenouilla afin d’inspecter la cavité à la recherche d’un piège mais son enquête fut stoppé nette lorsque le spadassin l’épée déjà au poing chuchota de se cacher. Sans doute que ce dernier avait entendu un bruit, une conséquence du ramdam qu’il avait produit un peu plus tôt et il demandait à ce que le groupe se cache dans ce réduit sans tentures ni camouflages, sans même un caveau à même le sol pour les abriter. Une fois de plus Darcan traduisit la pensée de Vincente avant de lui demandait ainsi qu’à l’elfe de se préparer à tuer.

Vincente qui souriait déjà de la situation : " Avant de se mettre en branle-bas de combat et de mouliner tout ce que arrivera dans cette pièce, peut-être que l’un d’entre nous devrait vérifier la pertinence de cette alerte éminente. "

Ignorant le danger qu’aurait pu engendrer son acte, le pirate se saisit de l’étui à parchemin tout en découvrant qu’il n’y avait aucune conséquence à l’action de ce geste. Plutôt satisfait à l’idée qu’il ait conservé sa main, son bras et l’intégralité de sa personne, il laissa Darcan se grimait pendant qu’il s’avança à l’entrée pour y risquer un coup d’œil. Là il put distinguer trois hommes, l’un se trouvait dans l’allée près du caveau avec une mine fatiguée et inquiète, lançant des regards vers le caveau puis vers deux autres personnages qui remontaient le chemin. Si l’on spéculait un peu le roux aux frusques et aux visages fatigués devait être l’un des fossoyeurs du cimetière, quant aux autres, l’un avait la dégaine d’un garde en armure et l’autre portait les couleurs qu’il avait pu apercevoir sur les prêtres quelques minutes plus tôt.

Se réessayant au sort qu’il avait effectué sous l’arbre, il augmenta sa concentration afin d’amplifier la résonance des sons environnants jusqu’à saisir la conversation des deux hommes arrivant :

" La situation devient inquiétante.

Effectivement, si cela continue la place va commencer à nous manquer. Cette guerre privée n’a aucun intérêt…multiplication des saccages et des dégradations, s’étendant même dans ce lieu sacré.

Tu crois que cela a un rapport avec le caveau de Giapardi ?

Je ne sais pas, le fossoyeur a été flou à ce sujet, peut-être des pillards ou des charognards, de toute manière nous allons pouvoir constater la situation, nous arrivons sur les lieux. "


Mouais, massacré du pignouf dans une baraque ou dans une ruelle tortueuse, ce n’était pas trop un problème mais buter trois types dont deux appartenant aux cultes locales et tout ça en pleine journée; c’était une autre paire de manches. Avant donc de sortir avec sa bite et son couteau pour aller massacrer du pécore, Le pirate prenant en compte le travestissement de Darcan prit un air renfrogné et une démarche claudicante, fondant sur le roux à la mine pataude :

" Ah te voila pendard, ça fait une éternité que l’maitre y t’attend, un vrai scandale c’te histoire. " Attrapant le fossoyeur par l’épaule il l’entraina sans ménagement dans le caveau. Regardant Tinfar et Eliwa " Ma dame, Mon seigneur, v’la fossoyeur. Hey vilain s’plique à mes maitres pourquoi l’caveau familiale il est tout cassé. "

L'attention entière d'Eliwa était alors focalisé sur la statue. Celle-ci porta la coupe à ses lèvres et but le liquide qui sembla lui redonner des couleurs et l'elfe alla même jusqu'à entendre le son caverneux et chaleureux de sa voix.
Une fois la coupe finie, l'édifice de pierre recula d'un pas,dévoilant une cache où se trouvait une capsule d'un parchemin, assez volumineux semblait-il.
L'alerte d'Ulysse la tira de sa contemplation. Il fallait se cacher dans un caveau de pierre qui contenait à peine les quatre personnes et la statues. L'elfe scruta les murs et remarqua un coin plus ombragé qu'un autre. Elle rabattit la capuche rapidement sur sa tête, se plaça (bien que cela ne puisse la dissimuler) dans le coin d'ombre et ne bougea plus.
Elle focalisa ses sens sur l'extérieur du tombeau et réussit à intercepter une conversation entre deux personnages, semblait-il importants.

-La situation devient inquiétante.

-Effectivement, si cela continue la place va commencer à nous manquer. Cette guerre privée n’a aucun intérêt…multiplication des saccages et des dégradations, s’étendant même dans ce lieu sacré.

-Tu crois que cela a un rapport avec le caveau de Giapardi ?

-Je ne sais pas, le fossoyeur a été flou à ce sujet, peut-être des pillards ou des charognards, de toute manière nous allons pouvoir constater la situation, nous arrivons sur les lieux.

Ses dagues pesèrent soudain plus lourd le long de ses cuisses, comme pour lui rappeler leur présence. Vincente avait lui aussi entendu la conversation et, après quelques instants de réflexion, il fondit sur le fossoyeur et l'attrapa par l'épaule.

-Ah te voila pendard, ça fait une éternité que l’maitre y t’attend, un vrai scandale c’te histoire.

Puis se tournant vers l'elfe et le vieil homme :

-Ma dame, Mon seigneur, v’la fossoyeur. Hey vilain s’plique à mes maitres pourquoi l’caveau familiale il est tout cassé.

Le roux poussa un petit cri de surprise. N'ayant pas le temps de résister, il fut trainé dans le caveau.
Il répondit à son agresseur par une série de mots baragouinés et (ça tombe sous le sens) inintelligibles.

Eliwa ne soufflait mot mais n'en pensait pas moins. Vincente avait une capacité à improviser époustouflante à ses yeux.
Les deux prêtres avaient posé la question à Tinfar, pensant sans doute qu'il était l'organisateur de cette petite virée au "caveau familial". Ulysse s'était posté à l'entrée du mausolé, assurant la fonction de gardien d'on ne sait trop quoi, mais pour paraitre occupé à quelque chose, lui sembla-t-il. Il entonna même une chansonnette qui ne lui déplu pas.
Comme Tinfar ne prononçait toujours aucune parole, elle décida de répondre. D'une voix douce et triste, elle chuchota (assez fort pour être entendue, quand même ) :

- Comme souvent, nous étions venu nous recueillir et s'assurer que le caveau ne tombait pas en ruine. Mais lorsque nous sommes arrivé... La grille était grande ouverte et nous avons craint un pillage. Mais heureusement, aucun objet, nous semble-t-il n'a été dérobé.

Eliwa se tu et regarda les deux hommes de foi. Il lui sembla qu'ils avaient peine à la croire, mais peut-être, et espérait-elle, n'était-ce qu'une impression. Ce qui la rendait nerveuse était qu'ils avaient réussit à récupérer l'objet de leur recherche et qu'ils étaient maintenant bloqués ici comme des rats dans une souricière.

Le pauvre Paulo la surprise passée se déroba à la prise de Manolesti avant de reprendre contenance à l’arrivée de ses comparses. Et tout ce petit monde sembla gober l’histoire qui venait d’être improvisée, chacun des membres de la compagnie essayant de s’improviser un rôle et de s’y tenir. Il faut dire que Manolesti avait exploité l’idée que semblait avoir Darcan et l’avait suivi dans son bluff. Pour un pirate qui se fait passer au quotidien pour un vicomte, jouer le pauvre pécore boiteux n’avait pas été bien difficile mais là, où il y avait un paradoxe, c’est que la tenue du serviteur qu’il était sensé incarner valait deux fois plus que celles de ses maitres réunis. Ulysse se mit à jouer les spadassins tout en sifflotant un air parlant de son " petit oiseau " et le pirate eu du mal à retenir son rire en se demandant si son petit oiseau avait vraiment appris à voler (oui on est assez grivois chez les pirate).

Ils n’avaient reçu cette mission que seulement depuis quelques heures mais l’incursion dans le caveau de Giapardi avait semblé durer des semaines voire des mois à ce bon Manolesti qui commençait à trouver le temps long. Eliwa prit la parole dans le rôle que Vincente lui avait attribué mais le mage commençait à entrevoir toute les failles de son plan : le style sauvage que possédait la dame, la tenue trop riche que portait le pirate, les propos de l’elfe qui semblait commun mais avec attention aurait pu les trahir.

* Pourquoi a-t-elle dit : comme souvent, nous étions venus nous recueillir ? Si l’un de ces types connait un peu l’histoire de ce caveau la supercherie pourrait être vite découverte.*

Ce n’est pas que Manolesti n’avait pas les nerfs solides mais ça commençait à pas mal carburer dans sa caboche. Entre les incohérences, les deux hommes qui demandaient à ce que l'on attende jusqu’à ce qu'ils aient vérifié tout ça et surtout les renforts supplémentaires en chemin, une étincelle maligne se créa dans le cerveau du pirate. Il regarda lentement dans sa main et sut qu’il avait eu raison de se risquer à prendre l’objet de la cache pour éviter qu’un autre ne fasse justement ce qu’il allait faire. Il regarda ses compagnons avec un grand sourire, tout en s’approchant de l’entrée à reculons comme pour faire face à son auditoire :

" Ma dame, Mes sieurs peut-être à tout à l’heure mais en attendant…CHACUN POUR SOI !! "

Dit-il en sautant vers le seuil alors que les deux hommes faisant office d’autorité le gratifiait d’un air aussi surpris que stupéfié et en particulier le plus vieux (ouais autant choisir la cible facile) qui avait le visage crispé du type qui va se recevoir un caramel. En effet Manolesti fit bénéficier le prêtre d’un magnifique tampon avant de continuer sa course tout en essayant de se remettre sur ses appuis. Il ne lâcha pas un regard en arrière; le mot d’ordre était la fuite et si ses compagnons avaient un peu de jugeote ils profiteraient de la brèche et l’imiteraient sans se poser de questions. Il entendit de l’agitation derrière lui mais ce qui l’ennuyait c’était plus Paulo et son cortège de novices qui pouvaient très bien déboulé en face de lui, d’ailleurs il sembla au pirate entendre des voix provenant d’une allée adjacente et qui se rapprocher de lui. Ne connaissant que l’entrée (et la sortie) de tout à l’heure, Vincente improvisa et avec souplesse, dans sa course, il s’élança sur la dalle d’un tombeau avant d’agripper le pan du mur d’enceinte et de sauter par-dessus celui-ci.

Il était sorti enfin de ce foutu cimetière et fonça à toute blinde pendant une bonne dizaine de minutes dans l’enchevêtrement des rues labyrinthiques de la ville. Il serpenta un bon moment dans ces allées et une fois se considérant à bonnes distances, il reprit un rythme posé, une démarche tranquille ; il ne pensait pas qu’on lui donnerait la chasse dans toute la ville juste pour une histoire de grille fracturée. Il sourit en prenant un pas serein mais déchanta deux fois : la première fois c’est lorsqu’il pensa à la belle coupe en or qui était dans le caveau et dont il aurait pu tirer un bon prix. La deuxième fois, c’est quand il s’aperçut qu’il ne connaissait pas la ville et qu’il s’était complètement paumé. De plus une patrouille qui faisait sa ronde et qui arrivait dans sa direction, ne lui inspira pas confiance. Il entra dans la première auberge qu’il trouva et s’y attabla un instant, le temps de siffler une bière, au passage il lâcha quelques écus à celui qui lui dirait comment arriver au quartier des tanneurs. Un vieux borgne édenté et aux derniers chicots pourris lui donna la marche à suivre :

" Tu vas par là…tourne à gauche au niveau de l’échoppe à poisson…passe devant les cuisses ouvertes et puis… "

Bref, le pirate fini sa bière d’une traite et sorti afin de rejoindre le collège. Pendant qu’il marchait il se demanda si le vieux borgne ne l’envoyait pas au casse-pipe, mais il n’avait pas vraiment le choix et n’ayant pas de repaire dans cette ville. Il marchait d’un bon pas en jetant des coups d’œils afin de voir si aucun inconvénient ne viendrait ponctuer son voyage de retour mais tout se passa bien. Il lui arriva même un peu de flâner en marchant, regardant les gosses jouaient dans la rue ou sentant les odeurs des étales et des choppes jouxtant les devantures des maisons :

" Qui veut mes bonnes épices, tout droit importées de Thaar...

- Venez gouter mon fromage d’Odélian, un fromage qui a du caractère…

- Comment ça, il est pas frais mon poisson Ydrilote ? "

C’est avec soulagement qu’après une dizaine voire quinzaine de minutes il reconnut le pont qui menait à la citée. Il l’emprunta tranquillement, il n’y avait pas de patrouille, de gardes, ni de barrages ou un quelconque danger. Maintenant plus familier avec le chemin, il avança tranquillement, le tube de métal pour parchemin solidement arrimé à sa main gauche il sifflota un petit air marin avant d’enfin arriver au collège (bon cela n’avait dû que lui prendre que 45 minutes mais bon) qu’il était assez content de retrouver. Le moustachu de tout à l’heure lui ouvrit la porte et il fut rapidement introduit auprès de ce bon vieux Albio :

" Et voila messer ce que j’ai trouvé. (N’aurait-il pas dû dire nous ? Bah) J’espère que c’est le document que vous recherchiez, il était dissimulé dans le caveau familial. "

- Comprenez, il faut que je m’assure que ce sont les bons documents avant de vous récompenser… Au fait, où sont les autres ?
-En voilà un...

Attendez... Il maque quelque chose, on peut pas commencer comme ça sans avoir tout dit (m'enfin dit pas tout Gaspard!) revenons au moins un quinze minutes plus tôt. Ulysse, fière Ulysse, rêvant de capes et d'épée, de dieux et d'elfes, de batailles et 'estocades mais aussi d'amour et de choses semblables. Il fut sorti de sa rêverie de façon bien étrange, le fourbe, le félon, Vincente pour faire court venait de passer devant lui, fendant es airs comme l'aurait fait un vaisseau en pleine mer. Or, un plus un faisant deux, Ulysse associa rapidement cette course effréné à une chose négatif dans le mausolée. Sans prendre son temps en palabre ou réflexion, notre champion couru à la suite du malhonnête qui pensait plus avec sa tête que notre bâtard ne l'eut crut.
Cependant, malgré la forte agilité de notre bretteur, il perdit rapidement de vue son "adversaire". Bien, il était donc dehors du cimetière, ce qui le réconfortait, mais sans la moindre idée de ce qui s'y était passé ni de ce qu'ils avaient put y trouver. Ajustant sa veste, passant sa main dans se cheveux, il réfléchis à quelques options possible. La meilleur semblait d'attendre directement devant chez Albio, mais la question était comment s'y rendre.
Il se mit alors en chemin et demanda gentiment à quelques gardes qui patrouillaient. N'ayant rien fait ni rien à se reprocher, les gardes lui indiquèrent clairement le chemin à prendre, il échangea par ailleurs quelques bons mots avec eux, et s'en fut ni vu ni connu. Il se perdit en cours de route et dut une seconde fois demander son chemin avant d'enfin trouver l'endroit qu'il cherchait avec tant d'entrain. Après quelques déboires (incluant la pause pour prendre un verre, l'achat d'un morceau de pain et la drague d'une prostitué et la course-poursuite d'un maquereau peut compréhensif, notre héros arriva enfin à l'endroit tant recherché.
Il toqua à la porte et le moustachu qui avait un vague air de ressemblance avec un mari qu'il avait fait cocufié il y a quelques années le fit arrivé vers le bureau d'Albio.
Il lui souffla pendant qu'ils marchaient qu'un autre était arrivé et Ulysse en déduit que Vincente était déjà là. Notre bon héros croisa la délicieuse Jeanne (ou jeaaaaaannne pour les intimes) et ce fut à cet instant que la réplique fut dite :

- Comprenez, il faut que je m’assure que ce sont les bons documents avant de vous récompenser… Au fait, où sont les autres ?
-En voilà un...

Sans rien ajouter, il se posa sur l'un des fauteuils, son regard se posa courroucé sur Vincente, mais il ne souffla mot, après tout il n'avait aucune idée de ce qui s'était passé.

- Allez-vous-en ! Malapris, malhonnêtes ! Foutez le camp, mercenaires ! Nous avons d’autres chats à fouetter que des ceux de pillards pas doués ! Décampez d’ici fissa avant que je ne vous dénonce aux autorités gérants les vivants déviants dans votre genre !

Eliwa ne se le fit pas dire deux fois et partit au quart de tour, laissant le mausolée derrière elle. Mais ce retard l'avait empêcher de savoir quelle direction son acolyte avait pris. Cependant, elle ne chercha pas à rejoindre Vincente à tout prix car elle tenait tout d'abord à récupérer son arc auprès de celui qui lui avait confisqué. Cet échange dura bien cinq minute car, au vu des faits de dégradation commis par eux, le gardien était réticent à lui rendre ses armes, ce qu'elle comprenait entièrement. Mais l'important était qu'elle avait pu récupérer son arme et déguerpir aussi sec. Elle se pressa de sortir du lieu lugubre et se retrouva dans la rue. Bien qu'elle ait essayé de retenir le trajet d'ici le Collège, elle ne connaissait pas la ville et se retrouva vite perdu. Car il était évident que Manolesti retournerait chez Albio. L’appât de la récompense l'y avait attiré une première fois et s'était attaché à lui. Et ce risque, il l'avait pris selon ce dernier, pour recevoir une somme d'argent. Elle, elle ne l'avait pas fait en quête d'une récompense (même si cela y faisait tout de même u peu, faut pas pousser mémé dans les orties non plus, hein !) mais en quête d'aventure.
Elle demanda son chemin à plusieurs mendiant, leur offrant une piécette par-ci, un baiser par-là (pour les moins vicelards s'entend car elle ne tenait pas à ce que cela dégénère).
Elle finit tout de même par arriver à bon port et frappa à la porte. Le moustachu mis du temps avant de lui ouvrir, temps qu'elle mis à profit pour lisser sa cape. Puis, avant de l'introduire dans le salon, il lui signala la présence de deux hommes fraîchement arrivés. Bien qu'elle eu pris du retard sur Tinfar, elle avait réussit à arriver avant lui.

- Comprenez, il faut que je m’assure que ce sont les bons documents avant de vous récompenser… Au fait, où sont les autres ? Réussit-elle à entendre lorsqu'elle était dans le couloir.
-En voilà un...

Ulysse venait de s'asseoir dans un fauteuil et paraissait on ne peut plus en colère contre Vincente lorsqu'elle entra. Elle ne voulu pas s’asseoir, préférant rester debout près d'un siège.

- Veuillez me pardonner mon retard, s'excusa-t-elle auprès du directeur.

Manolesti écouta avec un intérêt scientifique l’expertise d’Albio, ce dernier ayant l’air d’un enfant qui déballait ses cadeaux de noël. Le vicomte servit deux verres et sirota le breuvage qui avait un arrière gout de cerise au palet pendant qu’on continuait l’analyse du document. Albio sortit un moment la tête de son travail pour d’un coup s’enquérir de la localisation des " associés " du pirate, ce qu'à vrai dire Vincente ignorait complètement. Il s’en moquait pas mal à vrai dire mais s’ils n’étaient pas trop stupides, ils avaient dû savoir utiliser leurs jambes au moment où le pirate avait sonné le repli. Ce qui se passa dans le cimetière lui rappela une scène analogue qu’il avait vu sur le chemin du retour où des enfants qui faisait les zigotos et qui volèrent quelques pommes sur une étale se firent houspiller par le marchand. Ce dernier leur courra après sur deux mètres mais trop fatigué par un physique peu avantageux et ne pouvant laisser sa marchandise sans surveillance, il se contenta de lever un poing vengeur et de gueuler après les garnements qui s’enfuyaient en riant.

Bref, si une bande de gamins de 6 ans avait compris ce principe Vincente gagea que trois mercenaires-s’ils n’étaient pas trop demeurés- comprendraient l’astuce. Alors qu’il réfléchissait à ce qu’il allait dire à Albio (surement la vérité après tout) le spadassin entra dans la pièce et on le sentait quelque peu tendu, lançant un regard colérique à notre héros qui soutint son regard, lui offrant même un petit sourire :

" Alors ce trajet de retour, ça s’est passé comment ? "

Puis la porte s’ouvrit de nouveau et cette fois-ci ce fut la présence féminine du groupe qui fut introduite s’excusant de son retard. C’était satisfaisant au regard du mage, les autres ayant compris qu’à la suite de cette fuite, ils se retrouveraient ici. Vincente alla même jusqu’à réconforter l’elfe :

" Ne vous inquiétez pas ma chère nous venons juste d’arriver. Messer Albio venait à peine de commencer l’authentification du document. Ser Ulysse versait donc un verre de vin à notre amie. "

Alors que jouant avec son verre, jetant un coup d’œil au document étudié par le membre du collège ou encore jetant un regard distrait sur l’ameublement et ouvrages de la pièce, le pirate regarda la porte qui s’ouvra encore une fois pour laisser entrer ce brave Darcan. Ce dernier semblait plongé dans une mélancolie et une amertume abyssale. Manolesti fut extrêmement déçu des paroles proféré par son équipier d’un temps, lui qui paraissait un combinard du même acabit que le pirate devait savoir qu’en cas de difficulté le repli s’avérait être une bonne stratégie.

" Qu’est-ce qui se passe Darcan, vos jambes étaient incapables de vous faire courir ? La mission est remplie et personne n’est blessé, l’affaire s’arrête là. "

D’ailleurs il lui sembla sentir une hostilité ambiante que tous les membres de l’équipe semblaient diriger contre lui. Très bien, ils voulaient un méchant, Manolesti serait cet homme. Ils voulaient extérioriser, demander au pirate tels des enfants abandonnés : Pourquoi, papa, pourquoi nous as-tu laissé ? Cela en était navrant. Le noble vida son verre et s’adressa à Albio :

" Bon il n’est si bonne compagnie qui se ne quitte. Si le document est authentifié je vais effectivement encaisser ce qui me revient et prendre congé. "

Le triste sire Darcan se revitalisait au fur et à mesure que les gorgées " s’évaporaient " du verre qu’il portait à ses lèvres. Il reprit le comportement léger et sibyllin que Manolesti avait perçu lorsqu’ils s’étaient parlé il y a quelques heures, cependant la mésaventure qui était survenue et les réactions qui en découlaient, avait brisé quelque chose chez le pirate qui se sentait bien déçu des attitudes qu’on lui présentait. Le pirate soupira-comme un professeur qui aurait entendu une ânerie de l’un des ses élèves-devant les traits d’esprit du mercenaire. Il déclara d’un ton las :

" Vous devriez alors changer de profession mon ami. Dans cette branche des imprévus surviennent sans arrêt et je vois mal vos poursuivants s’arrêter à votre demande sous prétexte que vous ne vous êtes pas décider à courir. "

Le pirate ragea intérieurement lorsque Albio leur signala qu’ils devraient patienter encore, le temps que les documents soient certifiés comme étant de la main de Giapardi. Tel l’usager dans une file d’attente d’un bureau de poste, le pirate essaya de s’occuper au mieux pendant que l’expertise continuait. Il laissait son regard vagabondait sur les titres d’ouvrages écrasés les uns contre les autres dans les rangées tout en gobelottant quelques gorgées de son verre à intervalles trop réguliers pour qu’il y prenne un quelconque plaisir, trahissant son impatience à partir s’occuper de tractations autrement plus importantes. A l’instar de l’enfant se lassant d’un jouet pour un autre ou encore de l’homme déjà fatigué d’une lubie qu’il venait de prendre en affection, Vincente pensa que cette petite escapade ne l’amusait plus et qu’il était heureux qu’elle touche enfin à son terme.

Ainsi après avoir blablaté sur les précautions à prendre dans l’authentification et l’étude du document, le membre du collège apporta enfin la preuve salvatrice que toute cette aventure n’avait pas été vaine. Les documents étaient donc bien de la main de l’érudit mais Albio se garda bien de préciser ce que les pages contenaient : était-ce des pages du grimoire ? Des indications menant à ce dernier ? Des informations intéressantes ? Pressé d’évincer ces mercenaires du dimanche de son bureau afin de se remettre à l’étude du document; le chercheur tira de son bureau une bourse pour chacun ainsi qu’une lettre offrant un séjour intéressant dans les lupanars huppé de la ville (à la description qui en était fait). Une fois la récompense posée sur la table et les congratulations faites, on les invita à prendre congé. C’est Darcan qui sortit le premier pendant que Vincente attendit quelques instants pour que les deux hommes n’aient pas à faire le chemin de retour ensemble. Le pirate finit son verre puis se leva pour se diriger vers le bureau. Il se saisit de sa récompense, échangea quelques formules de politesse avec albio (lui demandant notamment au passage d’embaucher un personnel plus professionnel la prochaine fois) puis prit la porte sans vraiment faire attention aux restes de la troupe. Une fois dehors, il se dirigea vers le quartier du port afin de voir comment Bash avait réussi à négocier la vente.