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Nombre de messages : 1011 Âge : 33 Date d'inscription : 10/02/2010
| Sujet: [Langehack] Baronnie de Merval Mer 18 Jan 2012 - 7:49 | |
| [Écrit par Eulalie de Merval]Merval est un territoire que les membres de l'académie baronniale de géographie découpent volontiers en deux entités distinctes et très peu complémentaires. L'élite intellectuelle des salons des amis de la théologie philosophale de Merval, nomment la partie nord dans leur jargon obscur, le nord, et le sud, le midi. Comme cet amphigouri pourrait paraître inadapté à la lecture pour un public béotien, nous nous contenterons de les appeler « régions d'en haut » et « régions d'en bas ».Les régions d'en haut :Les régions d'en haut sont un peu plus vallonnées que les autres. On ne trouve pourtant guère de hautes montagnes, de sommets enneigés ou même de plateaux, il s'agit principalement de quelques éminences, qui n'empêchent aucunement Merval d'être considéré comme un plat pays. Ces régions sont balayées par un vent froid qui souffle entre les feuilles des arbres émettant ainsi une sorte de hurlement lancinant et lugubre. Il est de coutume de conter, dans les taudis de vilains, que c'est là les vestiges de la dernière plainte d'un homme sanglier venu de Scylla, cochonomorphe qui fut défait par un triton ailé venu des côtes dans une rixe épique. Taudis ai-je dis? Oui certes. Le nord est l'arrière pays Mervallois, le fief étant un géant dont le regard est attiré vers les côtes, il a délaissé ses enfants des coteaux. Jadis, ces champs ruisselaient du bonheur agreste des paysans qui dévalaient les pentes à la recherche de fleurs sauvages après une récolte qui permettait à des familles populeuses de prospérer sous le regard doux des mères encore pleines d'enfants à naitre. Aujourd'hui, ne subsistent que des spectres de bourgs éparpillés au bord des voies, ravagés par les guerres, les taxes et les ponctions effectuées par les plus hautes autorités. Les habitants tentèrent bien un exode massif vers la côte, mais l'accueil glacial et le rejet dont ils firent l'objet les contraignit à se replier dans leurs masures. Ils ne cultivent désormais plus que de maigre jardinets dans des terres salées et n'ont plus guère d'espoir. Façades noircies, faces sombres, toits effondrés, la misère porte bien des masques en cette désolation septentrionale.La cité des tronches en miettes :Ce riant bourg, engoncé dans un vallon un rien escarpé, chose singulière en ce septentrion, n'est plus gouverné que symboliquement par le pouvoir central de Merval. Des dizaines de tentatives infructueuses furent commandées pour ramener l'ordre dans ce dépotoir où les détritus se partagent les sinistres bâtisses avec les spectres de la luxure et du stupre. Le suzerain Hervigonome, podagre plus tatillon en ce qui concerne le choix de ses ribaudes de compagnie que que pour « lécher le séant de ces messieurs-dames du sud », ne répond à aucune injonction de la baronnie depuis des années. Voyous et malandrins se donnent la main, le crochet ou le moignon dans cette antre de ténèbres ou les trafics les plus abominables se trament dans le secret le plus profond. Nécromancie, cannibalisme, combats de coqs, lancer de nains, les rumeurs les plus folles courent sur la cité des tronches en miettes. On n'entre qu'avec une tête mise chèrement à prix.Le Marais Pharétan :Le marais est un lieu paisible, où toutes les bonnes âmes éprouvent le besoin de se ressourcer... C'est en tout cas ce que voudraient faire croire les édiles des hameaux qui le peuplent. Ils rêvent d'attirer les pécunieux de tous bords afin de les voir installer leurs pénates sur les rives boueuses d'un bras de rivière exhalant un fumet délicieux de ragondin crevé. Cette région de Merval est de loin la plus mal desservie. Les routes ne sont que des pistes (quand elles ne sont pas inondées) et aucune infrastructure stable n'a été installée ici. Quelque colons avides de posséder leur propre arpent se ruèrent ici au siècle dernier afin de récolter une malaria virulente. Aujourd'hui, les descendants de ces premiers hommes sont bien plus résistants à la maladie et sont malgré tout attachés à leur marais.Les plaines agraires :Mais, me direz-vous (avec raison), n'existe donc-t-il pas dans ce joyau de fief quelque endroit délicieux? Évidemment, mes bons amis, mais trop peu. Tout du moins, moins qu'en pays Scylléen. Les plaines agraires sont délicieuses au regard, et c'est souvent par la route des maraîchers que l'on conduit les étrangers de marque au cœur de Merval. Les gros exploitants, une douzaine de puissants fermiers de Merval détiennent la quasi totalité des terres qu'ils laissent sous forme de tenures héréditaires à des métayers durs au labeur et lents à la plainte. On y cultive les pêches, les abricots, mais aussi un peu de blé. Longtemps, le gouvernement tenta d'atteindre l'auto-subsistance, mais il y renonça sous Morgause, et l'on consentit de mauvaise grâce à accepter les marchés honteux que proposent les duchés du Nord. La production permet de nourrir 90% de la population, le reste est acheté et le trop plein est stocké en cas de famine dans les greniers des grandes villes.Les cités côtières :Fleuron de Merval, au bord de la mer s'élèvent avec tout l'orgueil de la race qui permit leur érection, les principales cités de la baronnie. Morriana, Yanon, Merval, Port-Bax, Gardeflot. Le luxe des margoulins enrichis a rendu à ces villes marchandes le lustre qu'elles avaient perdu après leur rattachement au royaume. Les pauvres n'y sont pas les bienvenus, surtout près du centre. On les congédie dans de vastes banlieues où, malgré leur modeste extraction, ils survivent dans de fort meilleures conditions que leurs frères du nord. Ces cités s'enrichissent à la faveur des activités bancaires et du commerce en ce qui concerne les trois premières, de la récolte du sel et de la pêche pour Port-Bax et de la construction navale, civile et militaire à Gardeflot. L'architecture de ces endroits est soigné, ces villes constituent la vitrine de Merval et le moindre grenier à sel est décoré de riches statues et d'ornements divers qui les rendent remarquables. |
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