Sujet: Où l'on rattrape ses fautes, corrige ses erreurs, bref règle sa merde Jeu 8 Mar 2012 - 21:36
Altiom contemplait, l'horreur imprimée sur sa face blême, la monstrueuse aberration qu'il était devenu se dresser devant lui. Abjecte et suintante perversion d'une multitude de vies happées par une haine ancestrale, si grandiose dans sa laideur. Hideuse à la vue, dissonante à l'ouïe, répugnante à l'odeur, ébranlant par sa seule essence les fondations de l'âme, et balayant le courage déjà chancelant de notre petite bande d'intrus. - Nous avons créé un monstre, lâcha l'Ydrilote dans un souffle contrit. Et l'espace d'un instant, la plus absolue des terreurs se refléta dans leurs yeux exorbités. Mais n'allons pas trop vite en besogne! On ne gâche pas les derniers instants d'une histoire avant d'en avoir établi les plus élémentaires bases! Une règle de vie, que dis-je un pilier, au même titre que de ne pas manger son dessert avant ses haricots. Bref, attendez que je m'éclaircisse la gorge et que je sorte mes marionnettes de narrateur. "L'histoire que je m'en vais vous conter bonnes gens prit racine voilà bien cinq longues années, alors que les Dieux quittaient à nouveau nos terres meurtries et que la Malenuit laissait place à l'astre radieux qui -pardonnez le jeu de mots- avait jusque-là brillé par son absence. Dans la haine et la souffrance, dans l'outrage et la mort, liés au-delà des actes, au-delà des âges, au-delà des terres. L'homme, le sombre & le demi-elfe (ou le bon, la brute & le truand au choix) venaient de sceller leur destin dans le sang."
Ce fut en cette éclatante quoique frisquette matinée de Favriüs que l'archonte reçut une bien étrange missive de sa rouxstar personnelle. Légèrement froissée, cachetée si précipitamment que la cire en avait coulé jusque sur le bord, lardée d'une plume aussi fébrile qu'illisible, constellée de taches d'encre. Sur l'instant Altiom songea d'ailleurs à faire mander un précepteur pour ce pauvre Ollvar, quelques cours de calligraphie ne seraient vraiment pas du luxe. Puis il parvint finalement à déchiffrer lut le contenu de la lettre.
Ollvar a écrit:
Altiom, reçu nouvelles à Nelen: problème à l'est. Impossible [une tache] tout expliquer dans une lettre, rapport avec ton histoire. Protectrice elfe, le drow et Eidren, en Aduram. [trois petites taches] Mes hommes ont découvert rumeurs de comptoir sur quelque chose de malsain. Même zone que "sépulture" de Von D. Pas eu d'autres nouvelles de l'influence d'Olosachta dans ce secteur, mais piste probable. Témoignages: lueurs dans la nuit, bruits étranges dans les bois, odeurs insupportables sur des kilomètres à la ronde, animaux frappés de maladies inconnues. Informations venant de fermiers, bûcherons, voyageurs et rares patrouilles principalement. [longue trace baveuse] Fais mon possible pour garder mercenaires et autres chercheurs de gloire hors du coup [monstrueux plâtras d'encre] mais la rumeur se répand vite. Si éviter les bains de sang fait toujours partie de tes [tache de bière] priorités, pars au plus tôt, la situation a l'air d'empirer. Déjà envoyé un messager prévenir Eidren et un type efficace sur place en soutien. Signe distinctif: masque. Bon voyage et attrape pas froid en chemin. [croquis simplifié d'Altiom, une écharpe enroulée autour du cou, le pouce en l'air]
Ollvar.
- De deux choses l'une. Soit ce type a connu ma mère, soit son fantôme lui donne des conseils épistolaires, murmura le suderon pour lui-même avant de conclure sur un ton de défi: bah de toutes façons j'ai pas d'écharpe, na. Ni une ni deux, l'aventurier à la retraite partit retrouver la malle au fond de laquelle trônait son équipement pour l'ouvrir dans un grincement plein d'espoir (assez dur à percevoir, certes, il faut bien tendre l'oreille). Oh bon sang si tu savais c'que tu m'as manqué toi! Et tel un bambin recevant ce merveilleux présent attendu depuis tant de mois, il enfila prestement tout l'attirail, ceignit ses fourreaux, agrippa son yari et vola de couloir en couloir, de salle en salle, tout rayonnant de bonheur, sifflotant comme un rossignol les matins d'été, gambadant comme un chien fou parmi les herbes folles d'une prairie sauvage! Il croisa sur le chemin son bon majordome, Alfred -ou Alfredo comme on disait dans le sud-, qu'il prévint de son départ, laissant la régence à ce brave Alaric -ou Alarico comme on disait dans le sud- et s'en retourna à sa course endiablée! Nobles et servants se retournaient sur son passage, tantôt outrés tantôt amusés, s'insurgeant ou s'esclaffant! Ah que le ciel était bleu, que l'air était pur! Si frais, si doux, SI VIVIFIANT! AAAAAAH VOLUPTÉÉÉÉÉÉ! Em... entrer dans la psyché d'Altiom fait certes partie des choses à faire au moins une fois dans sa vie, mais aussi de celles à ne surtout pas prolonger. Continuons donc notre histoire en usant d'un narrateur externe pour plus de sûreté: notre archonte sous acide se pressa aux écuries pour enfourcher sa monture favorite -un cheval blanc négligemment nommé Altivo- et partit ainsi au triple galop, cheveux au vent, face au levant.- VAI ALTIVO! VAI! Battant farouchement la terre de ses sabots, le fougueux destrier filait telle l'étoile du berger, jusqu'à destinatioooooooooon, et les rois m..ages.. en G.. Ok! Ok! Em, donc le fougueux destrier filait telle une "comète", à travers les plaines venteuses, les forêts ténébreuses, les montagnes graveleuses et tout un tas d'autres endroits en -euses. Mais voilà qu'au détour d'un sentier sablonneux perdu en plein Odélian, un accueillant petit établissement montra le bout de son enseigne. S'il était bien une chose en ce monde -lorsque l'on excepte les innombrables autres- à laquelle notre cavalier ne pouvait résister, c'était au doux fumet d'un pot-au-feu en train de mijoter dans ces grandes marmites de cuivre qu'ont toutes nos grand-mères dans leur attirail de cuisinières d'élite. Et bien oui, au "Trèfle à quatre feuilles" -qui faisait face au "Nèfle à quatre dents"- les forces du destin s'étaient mises à l'œuvre pour rameuter notre aventurier de passage: ça mijotait dur dans les cuisines! Le drille entra, tout frétillant à l'idée d'une assiette bien remplie, et se cala nonchalamment sur une chaise grinçante. Après trente bonnes secondes d'un duel globulaire à faire trembler un régiment Ysarien... non mauvais exemple, "à faire trembler un régiment Ancenois" (voilà ça a tout-de-suite plus de gueule)... hm bref, après avoir soutenu le regard du patron sans ciller, il comprit que l'animal souhaitait peut-être simplement lui dire deux mots et non prouver son endurance oculaire. Diplomate, il s'avança au comptoir en souriant. Bon dieu mais c'est bien sûr! Cette taverne faisait partie du réseau de contacts d'Ollvar! Enfin peut-être? Bah ce nom avait été donné par tant d'aubergistes dénués d'imagination à travers le Royaume. Une seule façon de savoir: le mot de passe. - Comment est votre blanquette? - Pardon? - Les plats à base de viande sont-ils de bonne qualité? - Oui... - Bon? - Faut aimer mais... oui. - Avec du veau? - Non, à base d'agneau plutôt j-je crois. Y a du poulet aussi. - Il n'y a rien à base de veau avec... des champignons des... pommes de terre? - J-je sais pas, au revoir messer. - Hmm, bonne journée messer, salua le voyageur en s'éloignant du zinc. - Comment est votre... blanquette? fit alors une voix depuis un coin d'ombre de la pièce. - HAHAHA DREDREN! Comment vas-tu vieux pirate? Ah qu'chuis content d'te r'voir! En guise de poignée de main, de tape sur le dos ou même de brofist, les deux larrons s'entichèrent d'une étrange chorégraphie manuelle ponctuée d'un bruitage pour le moins particulier.
Esh mate le nouveau check des banlieues aiiiight!
Ainsi les deux amis continuèrent-ils leur voyage, discutaillant sans trop se soucier du sujet, voguant de guerre civile en anecdotes croustillantes sur l'hospitalité de dame Dasfan, en s'extasiant au passage de l'incroyable qualité de ce fromage originaire des Wandres qu'avait récemment fait importer l'archonte et tant d'autres babillages encore. Une fois de plus cependant Eidren rapporta l'absence de piste quant à la disparition d'Aarnis depuis la révolte en Etherna. Aucun corps n'avait pourtant été retrouvé, et le suderon gardait bon espoir. Le châtelain cumulait certes les mésaventures au point qu'on l'eut volontiers considéré maudit, mais il avait de la ressource et retombait toujours sur ses pattes. Plus ou moins. Non à vrai dire il y avait fort à parier qu'il soit en ce moment même en train de s'enfiler toutes les catins que comptait le Médian!
Après deux bonnes journées de chevauchée, l'équipée sauvage débarqua dans la capitale d'Alonna, fief des Kastelord. Rodés à la tâche par des années de pratique, ils commencèrent leur enquête dans l'auberge voisine. Puis dans l'autre adjacente. Celle d'en face. Une q-quatrième au coin de la rue. Encore... une au t-tournant. La sixième? Allez! S-sept mon gars! Et plaf, Altiom s'étala avec une élégance peu commune (l'habitude) sur le parquet collant de l'enseigne. - F-foutredieu v'là qu'le sol s'est mis debout? baragouina-t-il tandis que son compère le soulevait par les épaules. Soit, ils en étaient quittes pour une nuit supplémentaire. On l'entendit finalement clabauder quelques fois "c'est ma tournée" depuis l'étage avant que l'écho de ses ronflements n'emplisse toute la bâtisse. Encore passablement avinée, l'outre sur pattes fut réveillée en fanfare par un Eidren des plus agités le lendemain, et accessoirement par un parchemin reçu en plein trogne. Tandis qu'il roupillait allègrement, son compagnon avait déniché une carte des environs Est de la baronnie où s'étendaient les bois touffus d'Aduram. Après trois bonnes minutes, l'Ydrilote finit par réagir et empoigna la-dite carte qu'il entreprit d'étudier avec force plissements d'yeux. - Hoho j'te parie dix souverains que même avec ça on se paume! ...
Track 18 - Darkness Falls In Florence by Jesper Kyd on Grooveshark
... - Dredren si tu portais ne serait-ce qu'une once d'humanité dans ton cœur tu effacerais immédiatement ce sourire condescendant d'ton visage, maugréa le parieur à l'essai d'un ton accusateur, quelques heures plus tard. Les deux loulous n'étaient pas encore sur les lieux de l'intrigue mais le chemin s'étirait droit devant eux, comme indiqué sur la carte. Ce n'était l'affaire que d'une autre poignée d'heures et les dix souverains avaient donc dors et déjà changé d'escarcelle. Au-dessus d'eux, lentement, les feuillages renaissants engloutissaient ce qui restait de ciel. Des rais filtrant depuis les frondaisons illuminaient encore les sous-bois alentours, changeant les rares vestiges du blanc manteau en tapis d'or. Une mésange solitaire chantonnait gaiement, les échos d'un pic-vert creusant quelque tronc venaient résonner jusqu'à la route, un cerf en rut leur vola même la vedette l'espace d'une minute, de son "majestueux" brame. Tout semblait normal à première vue. Pas de lueur verdâtre sortant d'on ne sait où, pas de corbeaux ripaillant sur le cadavre d'un aventurier égaré, pas de râle sinistre depuis les profondeurs insondables d'Aduram, pas de squelette ambulant venant poliment vous demander un petit avant-goût de votre cervelle. Non, tout était on ne peut plus banal jusqu'ici. Altiom s'autorisa même une petite collation en selle, laissant à son camarade le soin de surveiller les abords de la sente. Abords qu'engloutissait doucement, tout doucement la pénombre. La nuit tomba comme une chape de plomb sur la sylve, sans que l'on s'en rende compte. La mésange avait laissé place aux chouettes, le pic-vert au murmure du vent et le cerf aux hurlements de loups dans le lointain. Comme émergeant d'un songe, l'archonte secoua du chef, tout-à-coup paniqué: restons alertes Eidren! La fatigue ne doit pas élimer notre attention. Oh ce n'était pas la fatigue qu'il craignait, non. Mais cette torpeur écrasante, irrépressible et pourtant si subtile... ce mélange entre rêve et réalité, cette voix indiscernable qui nous endort, nous trompe, nous guide et fait taire notre volonté... était-ce lui? L'archonte hésita, garder ça pour lui risquerait de les mettre en danger plus qu'autre chose. - Eidren il y-OH FOUTREDIEU!! vociféra-t-il tout d'un coup. Là! Juste en face! Une ombre venait de traverser le chemin dans un soupir sépulcral, faisant cabrer les montures des deux hommes. HOLÀ ALTIVO!! Du calme! Du calme, lààà. Il lança tout en scrutant les alentours, main au fourreau: tu as pu voir ce que c'était? Après un quart d'heure on ne peut plus tendu de recherches intensives, le duo reprit son chemin. Les traces de pas, lourdes et saccadées, s'arrêtaient subitement en bordure d'une mare croupie comme si la chose avait... simplement disparu. "Tout pour nous foutre la frousse" comme disait l'Ydrilote. Restant au pas pour éviter d'attirer l'attention -quelle qu'elle soit-, ils progressèrent sans autre embûche pendant une trentaine de minutes. En y repensant, les deux lurons n'avaient pas croisé le moindre autre voyageur sur ce sentier, même en pleine journée. Qu'à cela ne tienne! Voilà qu'une lueur -toujours pas verdâtre- se profilait dans le prochain virage. Sur leurs gardes, nos deux compagnons vidèrent les étriers et grimpèrent le talus jouxtant la piste, contournant le coude par les bois. Une fois arrivés juste au-dessus des lumières, ils jetèrent un coup d’œil. Un bivouac? Ni une ni deux, le suderon dévala la déclivité pour atterrir en plein milieu du campement: holà braves... hm campeurs, voilà qui fait chaud au cœur nous n'avons pas croisé âme qui vive depuis notre départ d'Alonna! Du moins pas assurément vivante. Mais basta, je me prénomme Altiom et voici Eidren, fit-il en montrant le haut de la pente. Sors donc de ton buisson ils sont amicaux! Ou moins farouche que notre précédent visiteur en tout cas... Revenant à son auditoire, il reprit: em dites-moi, nous cherchons un individu avec un... masque, envoyé par son "Parrain". Quelqu'un l'aurait-il aperçu emprunter cette route? Ridicule nom de code pour un chef de réseau criminel de l'avis d'Altiom. Toujours mieux que "copain rouquin", rétorquait usuellement Ollvar.
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Eidren Alderion
Sang-mêlé
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Sujet: Re: Où l'on rattrape ses fautes, corrige ses erreurs, bref règle sa merde Mer 6 Juin 2012 - 23:03
Voilà déjà quelques heures qu’Eidren errait d’auberges en auberges, à l’hygiène plus douteuse l’une que les autres. La présence ou l’absence de trace de lèvres sur les chopines apparaissaient comme le critère principal de propreté. Le demi elfe allait ainsi de comptoir en comptoir, tentant, jusqu’à maintenant sans succès, d’en dégotter une qui fasse partie du soi-disant « très vaste réseau » d’Ollvar le Rouquin, avec qui il dirigeait le « reste » de la Bastòla. Notre mercenaire avait par ailleurs reçu plusieurs objectifs : le premier consistait à retrouver Aarnis d’Ack, destructeur de taverne et chapardeur de virginité, un collègue de notre cher Altioum qui avait apparemment contribué à développer le fameux réseau. Durant de nombreuses semaines, il avait interrogé, soudoyé, corrompu afin que les langues se délient…En vain. Les rumeurs qu’il avait récolté faisaient état d’une disparition aussi soudaine qu’inattendue néanmoins y avait fort à parier que le récent coup d’Etat y soit pour quelque chose… A cette mission se rajoutait désormais celle d’identifier les origines d’évènements étranges se produisant dans la forêt d’Aduram, à l’endroit précis où, cinq années auparavant, Gwaewyr, un drow devenu compagnon de fortune d’Altiom et Eidren, était passé du côté obscur de la force et avait violemment troussé une elfette.- Von Drenkul…Il ressentit un certain malaise lorsque les souvenirs de cette nuit sanglante resurgirent de sa mémoire. Le sourire sardonique crispé sur les lèvres du sombre avait glacée le sang du demi elfe, et malgré la mort certaine de Gwaerwyr, l’écho lointain de son rire psychédélique résonnait encore dans son esprit. Ce devait être la quatorzième porte d’auberge qu’Eidren poussait. Nonchalamment, il entra dans « Le Trèfle à quatre feuilles ». Avec une lassitude extrême proche de l’apathie, il s’adossa au comptoir et interpella l’aubergiste : - Comment…est votre blanquette ? Cette formule magique était inlassablement répétée par Eidren à chaque fois qu’il entrait dans une taverne. En fonction de la réponse, il savait directement s’il se trouvait dans un des établissements sous la coupe de la Bastolà… mais à en croire la mine pour le moins déconfite du tavernier, Eidren allait probablement une fois de plus passer pour un demeuré… - HAHAHA DREDREN! Le sang mêlé tourna la tête en direction du joyeux drille qui l’avait reconnu et fut soulagé de retrouver l’ydrilote et son éternelle gouaille. Enfin un visage familier. - Comment vas-tu vieux pirate? Ah qu'chuis content d'te r'voir! - Plaisir partagé bro’ ! Paumes contre paumes puis revers de main contre revers de mains, les paluches des deux compères s’effleurèrent à deux reprises avant de s’éloigner l’une de l’autre en frétillant, mouvement pour le moins atypique qui fut ponctué d’un « mnuhuhu » sonore (en français dans le texte). Le demi elfe put alors poursuivre son voyage en compagnie de l’archonte fraîchement nommé. Durant le trajet et même une fois qu’ils firent halte dans un énième bouge, Altiom conta à son acolyte combien la vie de noble était à la fois si plaisante et si ennuyeuse : manier les ficelles du pouvoirs, grimper les échelons mais savoir contenir la soif de pouvoir qui nous ronge, museler ce caprice qui s’il se libérait compromettrait tout un plan mathématiquement échafaudé… - CAR OUI, cria Eidren montant tant bien que mal sur le comptoir, malgré le regard courroucé de la mégère qui avait le rôle de tenancière, Vous avez en face de vous, dans cette piètre gargote, un homme puissant. Animé par une ambition muette, guidé par d’augustes principes et lié à une sinistre revanche, qui a su instaurer une paix à la fois sincère et durable en Ydrilie !! Un bref instant il s’arrêta, croyant que son public de ballots éméchés buvaient ses paroles en même tant qu’ils vidaient leurs chopines, et finalement poursuivit son discours. - Messieurs…et madame, ajouta-t-il prestement à l’intention de la matrone irritée dont la duveteuse moustache l’avait induit en erreur, j’ai ce soir l’honneur de vous présenter Altioum d’Ydrilie, le futur Roi de Diantra ! Quelques timides « hourra » s’élevèrent de la clientèle qui nageait dans l’ivresse. -…Et c’est pour cela que j’offre ce soir une tournée générale en l’honneur de notre futur monarque ! Mes amis, GLOIRE A ALTIOUM LE PREUX !! Cette fois ci, une immense clameur s’éleva. Dans un même geste, tous levèrent patriotiquement leur verre et direction de l’archonte qui avait beaucoup de mal à comprendre la situation, ce qui ne l’empêchait pas de serrer chaleureusement les mains pleines d’espoir de ses adorateurs d’un soir. Le meeting électoral du roitelet touchait à sa fin. Ses partisans s’abandonnaient les uns après les autres au doux appel du coma éthylique.Décuvant lentement mais sûrement, Eidren rassembla le peu d’intégrité mentale qui lui restait pour rejoindre sa chambre, bras dessus bras dessous avec Altiom qui, comme à son habitude (bourré ou pas j’ai presque envie de dire) se perdait dans ses élucubrations. - Un jour ch’rai roi j’vous diiis…
Le réveil fut difficile et une fois n’est pas coutume, le sang mêlé loua ses capacités de récupérations elfiques qui minimisaient l’effet « gueule de bois ». La matinée n’était que peu avancée lorsqu’il décida de vagabonder dans les ruelles de la bourgade. Quelques instants plus tard, il s’en retourna à l’auberge et alla retrouver Altiom qui, quoique réveillé et en passe d’aligner des mots pour faire une phrase cohérente, avait au fond des yeux une vive lueur qui laissait présager que son alcoolémie n’était pas tout à fait nul… Le sang mêlé lui présenta la carte qu’il avait déniché. - Hoho j'te parie dix souverains que même avec ça on se paume! Le visage d’Eidren se para d’une des plus belles incarnations de l’arrogance……Mais une arrogance qui fut légitimée quelques temps plus tard, lorsque les fameux souverains changèrent de bourse : ils trouvèrent le chemin indiqué par la carte, facilitant grandement leur pérégrination. Transformation / Creepy Little Crawler / Subway Confrontation by Christopher Young on Grooveshark
La forêt d’Aduram. Grouillante de vie, elle faisait néanmoins pâle figure face aux bois elfiques, que le sang mêlé avait traversé. Eux étaient les véritables berceaux de la vitalité. Leur progression fut régulière et sans accroche, si bien que l’ambiance conviviale du voyage ne fut troublée que par la tombée de la nuit qui leur paru à fois soudaine et insidieuse. La nature s’était tut et il aurait été plus juste de dire qu’elle paraissait plus morte qu’endormie. Son lourd silence était malgré cela troublé ponctuellement par des hululements de chouettes ou par l’agitation de quelques animaux fuyant furetant lors du passage des deux voyageurs. Prenant conscience de leur négligence au cours de leur traversée, les deux compagnons eurent une recrudescence de vigilance, comme pour compenser vainement l’imprudence dont ils avaient fait preuve jusqu’alors. La soudaine irruption d’une ombre informe fit se cabrer les montures. - Eidren il y-OH FOUTREDIEU!! fit Altiom en l’apercevant. Instinctivement, le demi elfe porta la main à son arme. L’étrange entité avait subitement traversé le chemin pour aussitôt disparaître dans les ténèbres. Eidren mit pieds et terre, sur le qui-vive, il s’approcha prudemment des fourrés et s’accroupit près de l’endroit où la chose avait foulé le sol. Les herbes s’étaient tassées sous le poids de la bayte, définissant une empreinte rappelant celle d’un homme en plus fine toutefois…Celle d’un drow ? - Cela ne me dit rien qui vaille, lâcha le sang mêlé. Avec Altiom, il poursuivit les empreintes, ces dernières les menèrent jusque vers un marais nauséabond. L’eau semblait totalement opaque, aucun reflet ne vivait à sa surface, noire comme la suie et agitée par des ondulations régulières naissant de ses profondeurs, sa nature même était incertaine. Crainte et fascination s’étaient alors emparées de l’esprit d’Eidren qui se penchait lentement vers la surface. Sa raison lui hurlait de se tenir au plus loin de cette flaque turbide mais ses injonctions de prudence résonnaient vainement. Absorbé par l’énergie mystique qui se dégageait de cet endroit, il n’aperçut pas son compagnon lorsque celui-ci continua son chemin, il ne l’entendit pas non plus lorsqu’il l’appela. La surface d’onyx parut alors se troubler, la vigueur des ondes s’intensifia. Alors qu’Eidren basculait doucement en avant, les eaux noires du marais se fendirent puis se refermèrent sur lui… - Dredren...?
Dernière édition par Eidren Alderion le Sam 13 Juin 2015 - 12:07, édité 2 fois
Eliwa
Elfe
Nombre de messages : 1691 Âge : 28 Date d'inscription : 10/08/2011
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 140 ans Taille : Niveau Magique : Non-Initié.
Sujet: Re: Où l'on rattrape ses fautes, corrige ses erreurs, bref règle sa merde Dim 22 Juil 2012 - 13:48
Mouillé et humide. Collant aussi. Ça sentait le chaud et la charogne. Elle ouvrit les yeux sur sa louve qui la regardait d'un drôle d'air, comme si l'elfe n'était pas trop en forme et puait le pâté. Émergeant doucement d'un sommeil lourd et sans rêve, elle essaya de se lever avec difficulté. Enfin, elle s'assit. Tenta de s’asseoir. Elle retomba lourdement sur le dos et referma les yeux un court instant. Aralaurë gémissait et sa tête lui tournait. L'elfe poussa un grognement et repoussa le museau d'où était sortit la langue qui l'avait copieusement léché. Elle ouvrit les yeux péniblement une seconde fois, se forçant à observer son environnement. Un pigeon, quatre sabot, une palissade de bois, deux crabes et des cailloux. Surtout des cailloux. Ils rentraient sans scrupules dans la chair tendre de son dos et meurtrissaient ses os chaque fois qu'elle remuait. Elle tenta de se lever une seconde fois, mais avec succès, échappant ainsi à la douleur de son dos pour en découvrir une plus forte encore. Celle qui comprimait sa tête dans un étau. Qu'avait-elle donc fait pour mériter cela ? Elle essaya de se souvenir tant bien que mal – en l’occurrence, plus mal que bien – de soulever la brume qui avait élu domicile dans la partie de son cerveau réservé à ses souvenirs. Histoire de comprendre quels actes irréfléchis avaient provoqué son malaise. Mais comme elle s'escrimait en vain, elle rejoignit son destrier en butant à chaque pas sur le sol penché. Vraiment plus penché que d'ordinaire. Elle arriva tout de même à bon port, c'est à dire à six pas d'elle. L'elfe s'accrocha à la selle, le temps de reprendre un peu ses esprits. Lorsque le sol tangua moins et s'aplatit un peu, elle put remarquer que la palissade de bois n'était autre que son navire, remorqué sur la côte. Puis, elle reporta les yeux sur la chose à quatre sabot en dessous de la selle et se surprit à marmonner un mot :
-Amarthluin ?
Ça, c'est ce qu'elle voulait dire. Ce qu'elle avait vraiment dit ressemblait plus à cela :
- Amrglodrulun ?
Un gargouillement infâme qui sortait du fond de sa gorge et que seule une personne dans le même état qu'elle pouvait [s]déchiffrer[/s] comprendre. Elle était surprise de voir son étalon ici, l'ayant laissé à Ydril quelques temps au paravent. Quand elle avait dut partir pour Nelen avec Jester. Ses souvenirs commençaient à revenir, c'était déjà une bonne chose. Avait-elle réussit ce qu'elle voulait y faire ? Elle porta instinctivement la main à sa gorge et y trouva une nouvelle chaîne. Tirant dessus, elle extirpa un bijoux magnifique de sous son vêtement. Deux dragons d'or s'enroulaient, protecteurs, autour d'une ambre brute, non taillée. L'un avait les yeux bleus saphirs, l'autre les yeux rouge rubis. Le relief était saisissant de précision, tant d'un côté que de l'autre. Le soulagement l'envahit. Elle l'avait donc trouvé. Maintenant, autre question. Que faisait-elle ici, à présent ? Elle était aux bordures d'Aduram, à n'en pas douter. Les effluves florales que le vent charriait vers elle étaient belles et bien celle de la forêt situé entre les peuples. Des souvenirs remontèrent dans sa mémoires. Elle et Altiom. Dans le lac, la boue et la clairière. Puis, elle seule, pressée de rentrer chez elle. Rentrait-elle chez elle ou... ? Non. Elle savait maintenant. Elle cherchait Altiom. A cause du Mal qui s'étendait dans la région de la sépulture de Von Drenkul. A cause, peut-être, du sorcier qu'il n'avaient put vaincre à deux, surtout avec leur médiocre niveau de passe d'arme. Heureusement, elle s'était considérablement améliorée depuis et avait bon espoir de mettre un terme au agissements néfastes d'une personne tout autant néfaste dans un carrefour qu'elle appréciait malgré tout ce qui y circulait. Au moins, elle pouvait ce raccrocher à ce but. Quand à savoir pourquoi elle était dans cet état lamentable, pas si éloigné de celui d'une loque, elle n'en avait, pour le moment, pas la moindre idée. Elle avait passé trois jours en mer, pour rallier Aduram depuis Nelen et elle supposait que Jester était encore avec elle à ce moment là puisqu'elle ne pouvait conduire seule son bâtiment sans grande difficulté. Ledit bateau était désormais échoué sur la plage et il lui sembla bien que c'était là son idée. De cette manière, elle espérait que quelques voleurs malintentionnés passant par ici seraient découragé par le fait de devoir remettre le bateau à l'eau pour pouvoir partir avec. Elle espérait que cela ressemblait moins à une invitation que le fait de le laisser amarré, juste avec une corde simple à couper. Le mieux, sûrement, c'était de trouver une âme charitable qui voudrait bien, moyennant une somme importante d'argent, veillé sur son navire. Ça lui parut être une bonne idée et elle décida de se mettre en route, premièrement pour trouver cette « âme charitable » et deuxièmement, pour tomber sur Altiom. Seulement, avant d'exécuter ce magnifique plan, elle devait faire quelque chose contre ce mal de crâne. Elle retourna donc, avec moins de difficulté cette fois, au bord de l'eau pour s'asperger la tête d'eau salée. Non pour le fait qu'elle soit salée, mais plus pour sa température qui, espérait-elle, la secouerait un peu. Et en effet, elle eut l'impression de se prendre une méga baffe dans la tête. Et passé cette douleur, elle constata avec soulagement que sa mémoire ne lui jouait plus de tour et que, désormais, elle se souvenait. Hier soir, en arrivant sur le continent, elle et Jester, histoire de rire et de se détendre un peu suite à leurs péripéties, avaient fait un petit jeu de taverne. Et sur le coup, elle avait pensé remporter rapidement le duel mais il avait résisté et elle ne souvenait pas, à cause de l’alcool, de la personne qui avait gagné et de celle qui avait lancé le jeu. Bien qu'elle eut la vague impression que c'était elle. Qui avait lancé l'idée, s'entend. Des joueurs de tambours continuaient de se défouler dans sa tête. Elle devait les arrêter ou elle deviendrait folle dans peu de temps. Elle réfléchis deux secondes puis chercha une plante qui, espérait-elle du moins, pourrait la sauver. Et lorsqu'elle finit par la trouver, elle en aurait presque pleuré de soulagement. Elle mâcha longuement les feuilles et passa sur leur goût atroce. Le jus, tout aussi infect, coulait dans sa bouche et elle du se forcer à l'avaler. Mais il la soulagea presque aussitôt, noyant les joueurs de tambours. Elle pouvait maintenant se mettre en route et tenir sur son cheval, chose qu'elle n'aurait pas juré pouvoir faire il y avait un instant. La forêt regorgeant de monde, elle ne s'inquiéta pas trop pour la première partie du plan. La deuxième, en revanche,devrait être plus délicate. S'élançant au galop sur Amarthluin, elle savourait le raisonnement de la terre sous les sabots, les arbres qu'elle frôlait de ses vêtements et le vent, tellement différent de l'air marin. L'odeur d'humus, de fleur et d'animal parvenait à son nez comme un doux parfum enjôleur. Peu avant la tombé de la nuit, elle s'arrêta devant une vielle masure où un ermite venait d'entrer. Elle l'interpella, heureuse que sa journée ne se solde pas par un échec. Elle lui expliqua ce qu'elle cherchait et lui déclara qu'il était disposé à l'aider mais que l'argent ne l'intéressait nullement.
- Voyez-vous, jeune demoiselle, je rêve d'aventure, de découvert et, par-dessus tout, de solitude. Cependant, une carte et une boussole me font défaut pour me lancer dans cette aventure. Si vous êtes disposé à me donner ces objets, je vous aiderais volontiers.
Elle tapa dans sa main tendue, scellant la pacte. Une carte et une boussole, c'était bien peu demander et elle trouva l'affaire fort réjouissante. Elle lui dit qu'elle le mènerait demain, à l'aube, à la crique où reposait son bien et qu'elle lui donnerait, là-bas, ce qu'il avait demandé. Elle se retira poliment et dormit, en bonne elfe, dans une fourche que formait deux branches d'un arbre. Méfiante, elle ne dormit que d'un œil, veillant sur son destrier. Le lendemain, elle refit le chemin en sens inverse avec l'Ermite dans son dos. Il avait refusé de lui communiquer son nom, prétextant qu'il n'en avait plus depuis longtemps. Sur les lieux, elle lui expliqua qu'elle risquait d'en avoir pour fort longtemps et qu'il ferait mieux de se construire un abri. Elle caressa l'idée qu'elle s'enfonçait peut-être dans la forêt pour toujours mais ne juge pas utile d'en informer l'homme. Si elle prenait plus de temps que prévenu, il risquait de se débarrasser du bateau assez rapidement en le revendant ou en partant dessus, dans le but de sillonner la mer. Maintenant que cela était réglé, elle remonta sur Amarthluin, salua le vieillard et partit avec sa louve. Jester et elle s'était divisés pour mieux trouver et il avait un jour d'avance sur elle. Peut-être était-il, en ce moment, en compagnie de l'Ydrilote, l'attendant patiemment. Elle empruntait les chemins, pour la première fois de sa vie, se disant qu'elle rencontrerait plus facilement l'homme qu'elle cherchait. Elle avançait au pas, savourant le calme de la matinée, précurseur du vacarme et des embuscades qui viendraient envahir la forêt dans quelque heures. Mais c'était pour cela qu'elle aimait Aduram, ses bandits, son calme apparent et surtout, ce carrefour si spécial qu'elle formait. Chaque branche qui craquait, chaque éclat de voix et chaque tournant du chemin la faisait espérer. Elle croyait toujours l'avoir trouver, mais chaque fois, il s'agissait de voyageurs, de marchands ou d'habitants de La Dross. Sa gueule de bois n'était maintenant plus qu'un lointain souvenir et elle avait retrouvé sa joie en même temps que l'entière possession de ses moyens. Le gargouillement que produisit son ventre parut la contredire. Elle avait mangé, pour la dernière fois, hier après-midi et commençait à ressentir les méfaits de la faim. Le temps était au plus beau et la fraîcheur des sous-bois lui était agréable. Les sentiers commençaient à se remplir de monde et elle décida de s'en écarter légèrement pour éviter le trafic des caravanes ou autre. Attrapant son arc et une flèche, elle encocha cette dernière et mit tout ses sens en alerte, en vue de dénicher une proie facile ou un buisson de baies juteuses et comestibles. Elle guettait donc un oiseau, un lièvre ou un crapaud, enfin, non, pas un crapaud tout de même, et sourit à cette pensée. Elle devait être l'elfe la plus carnivore qu'il exista. Mais elle ne pouvait bannir son goût pour la viande crue et deux jours sans viande la mettaient en rogne. Et puis, il n'y avait pas là que du mauvais ! Elle s'entraînait chaque fois qu'elle chassait, s'améliorant si possible. Un volatile se posa sur une branche et fit bouger le feuillage. Elle tira avant qu'il ne décolle de nouveau et le corps chuta au sol. Elle alla le ramasser et mordit dedans avec délectation après l'avoir plumé en règle. Elle offrit une patte à sa louve qui la prit délicatement, broyant la chaire et les os entre ses dents. Elle repartit ensuite sur sa lancé, tentant de s'offrir un deuxième volatile. Mais la silhouette qui se découpa alors entre les arbres lui fit abandonner l'idée. Elle lui semblait familière et à deux pas du chemins, elle sauta à terre et couru vers elle. - Altiom ! Que c'est bon de te revoir !
Se détachant de lui, elle observa les alentours. Elle n'avait pas remarqué le paysage qui l'entourait, tant elle avait été obnubilé par le fait d'avoir trouvé celui qu'elle cherchait. Apparemment, il cherchait aussi quelqu'un dans le bourbier qui se trouvait en face de lui. D'ordinaire, elle aimait se baigner, mais là, rien qu'à voir la couleur de l'eau, elle était rebuté de l'idée. Ce qu'elle avait pris pour le sentier était en fait une ouverture sur les marécages qui proliféraient en cet endroit.
- Et si tu m'expliquais la situation plus en détails ? demanda-t-elle dans un sourire.
Jester Jasper
Humain
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Sujet: Re: Où l'on rattrape ses fautes, corrige ses erreurs, bref règle sa merde Lun 8 Oct 2012 - 17:59
Ah l'odeur fétide et putride des marécages, ce doux fumet de végétaux (entres autres "éléments") en décomposition, ces créatures enchanteresses telles le crapaud buffle ou encore la grenouilles-vache, tout ça mettait notre "fou" en émoi. Il était tout excité de rencontrer cet Altiom dont on vantait tant les mérites dans les diverses tavernes et bordels qu'il avait pu visiter (à croire que le bougre s'était mis en tête de créer "Le guide du Queutard" avec un système d'étoiles équivalent à la qualité des dits établissements).
Après cette "mission" en compagnie d'Eliwa, et le temps passé en mer il avait besoin de se dégourdir les jambes. Et les forêts étaient un excellent terrain d'entrainement. Tout bon assassin se doit d'avoir quelques talents d'acrobate, ceux-ci étant très utile pour fuir ou bien approcher une cible silencieusement (surtout en milieu urbain).
Il grimpa alors au premier arbre venu et une fois bien perché il enfila son masque. Une sensation de liberté teintée de folie l'envahit et il s'élança, sautant de branche en branche, tel un petit écureuil.
Il ne faisait pas très attention à son environnement d'ordinaire lorsqu'il s’entraînait (bien qu'il fut sans cesse sur ses gardes) mais là l'absence de vie, de mouvement même l'intrigua. La folie et la liberté firent place à l'excitation et l’adrénaline : il se passait quelque chose de pas net dans cette partie de la forêt. Il avança alors plus prudemment, plus silencieusement prêtant attention à chaque détail, chaque feuille manquante, chaque elfe aux formes affriolantes en pleine discussion avec un barbu louche aux riches atours...
Préférant la prudence a toute autre forme de courtoisie il retomba en silence sur le lit de feuilles juste derrière l'homme et ignorant le regard horrifié d'Eliwa (sûrement dû au faciès horrible de l'inconnu) il plaça "Joie" sous le cou dudit étranger.
- Cette lame s'appelle Joie, dit-il d'une voix étouffée par le masque. Elle est enduite d'un poison qui, après plusieurs minutes de convulsions douloureuses, vous tue en laissant un joli sourire sur votre visage. Alors on évite les mouvements brusques n'est-ce pas Monseigneur? Bien que ce sourire soit le plus joli du monde, l'état "mort" qui l'accompagne n'est pas, aux dernières nouvelles des plus agréables.
Dernière édition par Jester Jasper le Dim 18 Nov 2012 - 23:54, édité 1 fois
Tyra Dalwéria
En attente de validation..
Nombre de messages : 111 Âge : 38 Date d'inscription : 24/02/2011
Sujet: Re: Où l'on rattrape ses fautes, corrige ses erreurs, bref règle sa merde Dim 18 Nov 2012 - 22:43
Il fallait croire que Tyra n’avait pas eu son lot d’aventures. Qu’est-ce qui lui était passé par la tête au départ déjà ? Rien ne s’était déroulé comme prévu et pourtant elle défiait toute logique en voulant repartir de plus belle vers ce très probable lot de problèmes. Elle avait conduit Anna là où elle souhaitait puis ils s’étaient arrêtés dans un village pour se reposer. Alors qu’elle était frêle, fiévreuse et fourbue, Tyra retrouva toute sa vigueur après un bon repas et une bonne nuit de sommeil. Elle se réveilla avant l’aube et écrivit à leur intention les directions à prendre pour rejoindre le village bordant le fleuve qui leur permettrait traverser celui-ci pour rejoindre Anaëh. Elle n’en avait jamais démordue avec son idée première et ses dernières expériences n’avaient fait que la conforter dans sa détermination. Le problème était que Lorélia les avaient accompagné et déjà que ça aurait pu se révéler vraiment très dangereux pour elle, la suite, imprévue, ne risquait pas de l’être moins. Kaëlian n’était plus très motivé depuis l’épisode assez perturbant qu’ils avaient vécu mais elle savait qu’il s’inquiéterait au point de tenter par tous les moyens de l’empêcher de partir. Tyra était une solitaire, elle avait vécu par elle-même jusqu’il y avait peu de temps et pourrait bien se débrouiller toute seule surtout que Kaëlian, en dépit de ses bonnes intentions, n’était même pas capable de se protéger lui-même alors il ne risquait pas de lui être d’une grande aide et lui-même le savait. A présent qu’elle avait réglé ses différents avec son passé, un poids incroyablement pesant avait disparu de sa poitrine et son esprit lui semblait complètement différent, beaucoup plus clair. Les pensées qu’elle croyait entendre comme n’étant pas les siennes, le conflit entre son passé et son présent, à présent elle comprenait. Traversant la porte qu’elle avait barricadée et de laquelle elle avait détourné le regard si longtemps, les émotions enfouies avaient ressurgies brusquement et comprenant alors ses peurs, luttant contre sa propre conscience, Tyra avait finalement atteint la paix avec elle-même. Par la même occasion, une nouvelle compréhension de sa relation avec la mort et avec la Déesse s’était offerte à son esprit. Tout ce qu’on lui avait raconté de la légende des dieux et de la déesse, ses questions sur la balance du « bien » et du « mal », elle y avait longuement réfléchi sans y trouver son compte. Pourquoi vénérer une déesse sournoise, manipulatrice, vengeresse et capricieuse ? Maintenant tout semblait plus clair. Le monde ne pouvait pas trouver la paix et la sérénité comme elle l’espérait simplement à cause de la nature même des dieux. Il ne pouvait y avoir ni bien ni mal défini dans le monde si ce n’est au regard des conventions et des croyances personnelles, notions propres à chacun individu, notions variant en fonction des circonstances et des évènements. Bien sûr, tout n’était pas encore parfaitement défini dans son esprit sur toutes ces notions. Toutefois, avoir les idées claires et tiré un trait sur ses peurs avait redonné confiance, courage et volonté à Tyra. Ainsi, elle avait repris la route sans regrets, en laissant ses compagnons derrières. Bien sûr ils s’inquiéteraient, mais ils rentreraient tout de même sans elle, par impuissance, et la confiance conforterait leurs espoirs que Tyra revienne saine et sauve.
Tyra marcha sans précipitation mais à allure soutenue. Elle n’avait pas l’intention de s’éterniser des mois, même si quelques jours de plus ou de moins ne changeraient pas les conséquences de sa fugue lorsqu’elle reviendrait à l’orphelinat et lorsqu’elle ferait face aux prêtres. Ainsi, Tyra évita précautionneusement de s’approcher de la Dross ce qui la fit prendre le chemin du marécage. Elle était déjà venue dans cet endroit étant petite en compagnie de son père pour récupérer des ingrédients particuliers pour les potions de sa mère, mais cela faisait bien longtemps. Elle atteignit les abords boueux en soirée. On pouvait entendre les habituels habitants des lieux tels que les crapauds et les corbeaux animer la tombée de la nuit par leurs coassements et croassements respectifs. Les arbres se firent beaucoup plus clairsemés ce qui rendait difficile de choisir sa direction si l’on décidait de traverser en passant de branche en branche, ce que Tyra avait l’intention de faire car elle préférait éviter de se salir inutilement et de risquer de s’embourber dangereusement par mégarde malgré sa relativement bonne vision nocturne. Elle aperçut alors une lueur qui devait provenir d’un feu de camp. Rumeurs voulait dire d’autres personnes sur le coup, probablement au courant depuis longtemps même, mais c’était préférable de se joindre à des aventuriers, peu importe leurs origines et leurs motivations du moment que l’objectif principal était le même, à savoir découvrir se qui se tramait exactement.
Tyra s’approcha du camp avec prudence. Elle aperçut plusieurs formes, plusieurs personnes en train de parler ainsi qu’une ombre dans un arbre tout proche qui sauta et attrapa un homme légèrement barbu. Il avait l’air menaçant. Un bandit, seul ? Qu’avait-il l’intention de faire ? Seul contre trois, s’il tuait son otage il se retrouvait face aux deux autres. Etait-il extrêmement confiant et suffisamment sûr de lui pour gérer la situation ou était-il un peu stupide ? S’il s’agissait d’un bandit s’était sans nul doute les deux à la fois. Tyra n’avait pas entendu ce qu’il avait dit sur sa lame empoisonnée, mais cela n’avait pas grande importance. Plutôt que d’attendre de voir ce qui allait advenir, elle décida d’agir. Elle déboucha sa gourde, forgea trois pointes de glace et s’élança dans l’arbre suivant puis visa un branche basse dans celui d’après pour arriver un peu derrière l’individu dangereux, non loin de là où lui-même se trouvait l’instant d’avant. Malgré les bruits ambiants et le crépitement du feu, le bruissement de quelques feuilles avait sûrement attiré l’attention, à moins qu’ils ne soient tous trop focalisés sur la situation. Accroupie sur sa branche, se tenant d’une main à celle-ci et de l’autre au tronc, elle tendit l’une de ses pointes de glace par la pensée au plus proche de la nuque, -ou du moins la tête- du dangereux individu, et tout en maintenant les deux autres près de ses tempes afin de mieux viser si nécessaire de les projeter, elle déclara :
« J’éviterai de précipiter mon départ en Nifheilmorn si j’étais vous… Je peux me tromper, mais je pense que tout le monde est ici à propos des rumeurs alors je pense que cette situation n’est pas vraiment appropriée. »
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Sujet: Re: Où l'on rattrape ses fautes, corrige ses erreurs, bref règle sa merde
Où l'on rattrape ses fautes, corrige ses erreurs, bref règle sa merde