Quand l'Or de l'ouest et le Bronze de l'est arrivent en ville | Libre

Naelis était une ville particulière pour la mercenaire Nisétienne. Ville de départ voici plusieurs années, un navire l'avait emmenée vers les rivages de Diantra pour un voyage dont elle ne savait pas les aboutissants. Fille du clan des dragons, elle vivait pour la guerre et les armes afin de pouvoir subsister. Jamais elle n'aurait imaginé à cette époque qu'elle reviendrait en cette ville pour une toute autre motivation et encore moins sous un nouveau statu, officieux celui-là.
Il fallait dire qu'être lié à un dragon lorsqu'on était membre d'un clan vénérant ce genre de créature légendaire avait de quoi bouleverser la vie d'une simple mercenaire, rien n'avait été pareil le jour où elle était retournée auprès des siens. Arnhild était devenue elle-même une sorte de légende aux yeux des siens, une aura quasi-divine lui était attribuée et le clan s'était presque mis à sa disposition. Voir ses frères, ses cousins et chaque personne qu'elle connaissait s'incliner à ses pieds fut un spectacle assez difficile à vivre mais elle s'en était accommodé et, avec ses efforts, la vie du clan avait reprit, non plus uniquement autour d'elle mais plus à ses activités régulières. Cela dit le clan connaissait un regain d'activité sans précédent, répandant son nom dans les terres Nisétiennes, l'étendard du Dragon parcourait à nouveau les terres qu'il avait défié voici des millénaires.

De son coté, Arnhild avait du se retirer de la vie de mercenaire, totalement incompatible avec le secret qui devait entourer l'existence des dragons. A la place, elle voyageait dans les terres qu'elle n'avait pas connue ou revenait dans des lieux qui avaient vus son passage. A chaque fois Adelheid devait être dissimulée non loin, Arnhild continuant le voyage à pied. Le Dragon de Bronze n'en prenait aucun ombrage, s'occupant de plus en plus à ses propres activités, différentes de celles des humains. Adelheid n'était plus le jeune dragon qui se dissimulait dans la besace de sa dragonnière mais possédait de plus en plus sa propre personnalité, il n'était plus au cotés de sa dragonnière à chaque heure de la journée mais préférant voler de ses propres ailes pour visiter le monde. Mais il arrivait souvent que les deux protagonistes voyagent de concert.

Arnhild avait décidée de revenir à Naelis, ville qui avait connue sa toute première visite du monde d'au delà des Terres Stériles. La région avait connue de grands changements politiques et la Nisétienne espérait explorer un peu plus les environs.
Le Dragon de Bronze s'était posé non loin de la ville, dans un endroit à l'abri des regards. Arnhild laissa ensuite Adelheid repartir vers le ciel, les environs de Naelis n'étaient pas vraiment adaptés pour dissimuler un dragon adulte. Rassemblant ses affaire de voyage, Arnhild termina le chemin à pieds jusqu'à la ville qu'elle atteignit à la tombée de la nuit.
Passer les portes fut assez difficile, la surveillance étant inhabituellement forte. Voir une jeune femme en armes semblant venir des terres n'appartenant pas aux royaumes des hommes était suspect et il fallut un petit bout de temps pour qu'elle soit autorisée à passer.

La jeune femme s'employa alors à chercher un logement pour la soirée, elle ne pouvait pas rester dehors même si elle n'était que de passage. C'est dans ces recherches qu'elle s'aperçut qu'elle était suivie par deux gardes depuis un petit moment. Visiblement le capitaine des portes n'avait pas eu confiance en la Nisétienne et était avait décidé de la surveiller.
Arnhild décida de couper court en entrant dans une taverne proche, les deux gardes semblant arrêter de la suivre.
L'intérieur de l'établissement était ce à quoi n'importe qui pouvait attendre d'une taverne de cité. Seulement, la malchance fit qu'une autre patrouille de gardes était en train de faire la fête à une tablée. Aucun problème, ces gardes-là ne la connaissaient pas.
La Nisétienne ne fit pas attention aux autres clients et vint s'accouder au comptoir pour s'entretenir avec le gérant, mais c'était sans compter le retour des deux zigotos.

Les deux soldats qui la suivait eurent enfin le courage de venir la voir et entrèrent dans la taverne, se dirigeant directement vers elle et attirant toute l'attention sur eux. La mercenaire pesta en les voyant arriver. Le premier garde se mit à lui parler d'une voix forte, semblant vouloir user de son autorité.

Au nom du seigneur Hereon .. vous êtes étrangère à cette cité et suspecte d'espionnage, veuillez nous suivre Mademoiselle ...

Arnhild les regarda sans comprendre au début mais se dit finalement que ce n'était qu'une excuse comme une autre pour faire impression sur l'assemblée, un mensonge sans grande gloire.

Il me semblait pourtant que votre officier a autorisé mon entrée .. Fait-il volte-face aussi souvent ? je n'ai rien à me reprocher.

- Ne discutez pas les ordres et suivez nous !

Un regard échangé, il ne servait à rien de discuter et de provoquer un esclandre dans cette taverne, la mercenaire se laissa donc raccompagner au dehors. Une fois à l'extérieur, elle demanda les vraies raisons de cette arrestation.

Bien .. que me voulez vous réellement ? Je n'aime guère passer contrôle sur contrôle ..

- Silence l'intruse .. Vois tu il nous a semblé bizarre qu'aucune tour de guet ne signale ton arrivée avant que tu ne te présentes aux portes. J'ai bien envie de voir ce que tu caches étrangère ..

Ce que je cache ? Que voulez vous dire ?

Le simple regard du garde se portant sur son corps et non sur son regard lui fit comprendre que les étrangères esseulées étaient un met de choix pour ces deux gardes. Peut être se sont-ils dit que simplement surveiller une intruse ne suffisait pas et qu'il fallait passer à une étude plus "poussée". Ah les hommes, leurs pensées étaient toujours aussi prévisibles .. La Nisétienne se mit à soupirer alors que le premier garde s'avançait vers elle pour s'en saisir.
De l'intérieur de la taverne, la discussion n'était entendue de personne mais des cris soudains d'hommes indiquèrent que la situation venait de basculer. Brusquement des coups se firent entendre, suivis de cris de douleurs avant qu'un garde ne traverse la vitre la tête la première pour venir rouler sur une table située près de l'ouverture. L'homme assommé chuta lourdement sur le plancher tandis qu'au dehors d'autres bruits de lutte se firent brièvement entendre avant de s'éteindre aussi vite qu'ils étaient apparus.

Au dehors, le deuxième garde gisait le nez en sang aux pieds de la mercenaire, assommé lui aussi. La jeune femme semblait intacte tandis qu'elle se massait la main qui avait servie à maîtriser les deux hommes. Mais la porte de la taverne s'ouvrit brusquement, laissant passer en trombe les quatre autres gardes qui buvaient à l'intérieur. Voyant leurs collègues au sol, ils décidèrent de faire payer cette infamie à l'étrangère, deux d'entre eux dégainant des épées, les autres des gourdins. En colère, ils étaient prêts à bondir sur leur proie.

- On ne la tue pas les gars .. Tu va souffrir ma beauté.

En réponse, Arnhild dégaina son arme et s'apprêta à livrer un combat de rude haleine, seule contre quatre.

Ces hommes ont tentés de me violenter, je n'ai fais que me défendre et ferais de même si vous m'attaquez.

- Vraiment ? Dans ce cas on va te mettre dans un cachot enchainée et nous enverrons ces deux gardes régler leurs comptes avec toi ..

Naelis, aux rumeurs la cité avait été reprise par une ancienne troupe de mercenaire ces dernières année, nettoyant ainsi la vermine Drow et autre qui avait pu s'installer sur place pendant des siècles. Cependant elle restait sûrement un bon repère de brigand en dehors de l'influence néfaste de la péninsule dirigée par un imposteur et ça, ce n'était qu'un plus ! Mais tout ca n'était que des rumeurs qui avaient certainement été enjolivées et la réalité serait tout autre, certainement encore comme toutes ces foutues baronnies avec juste un peu plus de bandits et de corruption qu'ailleurs vu que les vieilles habitudes avaient la peau dure ! Après tout les mercenaires endurcis habitués aux pillages en temps de paix ne devenaient pas de gentils petits soldats du jour au lendemain ! En bref, il faudrait tout de même rester prudent, surtout après un tel voyage !

Ca serait d'ailleurs la dernière escale de son voyage avant de s'aventurer dans les terres stériles et se perdre définitivement en terrain hostile à la recherche d'une tribu qui vit planquée au fin fond du trou du cul du monde ! Et c'était dans la cité de Naelis qu'elle trouverait certainement les meilleures indications pour avoir une chance de les retrouver sans finir dépecée par une quelconque créature venue de l'au delà. Il était inutile de décrire les espoirs potentiellement vains que soulevaient ce voyage car complètements logiques : trouver enfin un endroit ou se poser et faire son deuil convenablement avant de s'occuper de l'avenir.

Traverser la campagne n'avait pas été le parcours du combattant comme elle aurait pu l'imaginer, enfin... Pas dans ce sens là ! Évidemment qu'un cavalier armé pouvait être arrêté pour quelques "contrôles" pour s'assurer qu'il ne fasse pas de bêtise, mais certainement pas autant par la garde en place. Mais bon au moins ils n'avaient pas causé de soucis pour une simple voyageuse qui souhaitait juste ne pas avoir d'ennuis !

Naelis même ! Passer les portes n'avait rien eut de bien difficile, il fallait juste qu'elle mette pied à terre pour éviter tout soucis. Après remonter n'avait pas été un problème, l'histoire d'explorer la ville et de trouver plus facilement les endroits qui seraient les plus utiles. Jusqu'à...

"Elle est ici !"
"Quoi ?"
"Elles sont ici, certainement de l'autre côté de la ville."

Ca pour une nouvelle, c'était une bonne nouvelle ! Il n'y avait plus à chercher une aiguille dans le désert, maintenant ca se réduisait juste à une aiguille dans une meule de foin. Elle traversa donc la ville le plus rapidement possible, autant dire au trot selon les endroits pour éviter le galop et ainsi se retrouver encore une fois arrêtée par une garde zélée et visiter encore une fois les cachots !

Aaaaah... Si seulement sa prudence avait pu être récompensée quand enfin elle reconnu la tête brune de l'autre Dragonnière en mauvaise passe avec un petit groupe de garde. Et là, que faire ? Coller un coup de botte a travers la tronche du premier garde venu et se retrouver ainsi avec une armée au cul, autant tenter avec diplomatie !

"Un problème avec la demoiselle ? Quatre contre une, c'est un peu facile !"

Le ton n'était pas vraiment à la menace, plus au reproche, mais restait tout de même là. Elle n'avait pas mis pied à terre et attendait que ces gentils messieurs se calment.

[hrp : on devrait pas plutôt laisser les PJ de Naelis gérer leurs PNJs ?]

Sixième année du onzième cycle, mi printemps. Revenue depuis très peu dans la cité de Naelis, l'elfe se délectait de pouvoir enfin passer une soirée calme loin des problèmes qu'un lieutenant peut avoir, surtout lorsqu'il est envoyé pour mission politique dans son pays natal et qu'en plus il se retrouve à y faire la chasse aux drows ! Chose qui n'aurait jamais dû y arriver d'ailleurs... Bref, la jeune femme se remettait le temps d'une journée de son voyage avant de reprendre le petit train de vie quotidien et son uniforme militaire. Ce n'était pas une véritable journée de congé puisque la première chose qu'elle avait fait avait été d'aller rendre compte à Glenn puis, par la suite, d'aller rendre visite au commandant Trimak (son supérieur direct) pour avoir un magnifique compte-rendu de l'état de la Garde – qui semblait-il allait très bien malgré les récents problèmes avec les Drows ! Mais bon. Passons donc tout cela et concentrons-nous sur ce qui allait se dérouler en ces lieux !

Glinaina avait accepté de passer la soirée en compagnie de quelques gardes, qui fêtaient l'anniversaire de l'une des leurs et avaient gentiment pris comme prétexte son retour pour l'y inviter. Là, rien de spécial me direz vous. Mais il n'empêche que cela mènerait une fois de plus le lieutenant dans une drôle d'histoire.

L'elfe avait donc pris à une heure assez tardive le chemin menant à l'une des auberges, assez proche des murailles. N'ayant pas oublié dans quelle région de Miradelphia elle était et surtout que les temps n'étaient pas des plus rassurants, elle avait donc eu la délicatesse de prendre ses armes de corps-à-corps, même si l'armure manquait à cet attirail. La nuit était sombre, belle et douce. Celle d'une belle journée de printemps, pourrait-on dire. Même que le gazouillement des oiseaux était remplacé par les cris de joie des fêtards nocturnes qui, selon elle, avaient tous une bonne pinte de bière en trop dans le gosier. Tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles (tout est relatif, vous en conviendrez), jusqu'à ce que...

*CRAC !*

Un bris de glace ainsi que plusieurs cris retentirent dans la rue qu'elle allait justement prendre, et une sorte d'ambiance se fit alors sentir... Ce n'était pas pour lui plaire ! Et c'est en bonne militaire qu'elle au devant du danger, prête à mettre la main à l'épée si la vie de personnes en dépendait.

L'elfe s'aperçut très rapidement que la Garde maîtrisait déjà la situation (d'ailleurs ce n'étaient pas ceux qu'elle allait justement voir ?!) : épée au clair, une femme visiblement prête à en découdre et une autre arrivant de l'extérieur. Malheureusement elle remarqua également la personne à terre et reconnut son uniforme. Franchement, ils étaient obligés de faire ça ce soir ? (de le faire tout court d'ailleurs)
Avant que le spectacle ne se termine en combat - visiblement, la personne extérieure devait être de trop, vu la réaction qu'eut l'un des soldats (il lui cria que ce n'était pas ses oignons si vous voulez tout savoir) – elle s'approcha du groupe et réclama d'un ton autoritaire le calme. Scène bien triste que de voir deux de ses frères d'armes hors combat et trois autres ayant déjà commencé à bien boire (encore une chance qu'ils aient encore toute leur tête... ou presque) !

« Bon, avant que vous ne vous entretuiez, quelqu'un aurait-il l'amabilité de me dire en un ce que tout cela signifie ?

Elle regarda rapidement les deux humaines avant de reprendre la parole, sans vraiment avoir laissé le temps à autrui de répondre à sa question.

-Et que font ces deux-là à terre (ou inconscient dans la taverne) ?

Bien évidemment, celle qui se trouvait au centre du cercle fut désignée comme la coupable de ces méfaits. Et la parole d'un collègue ayant plus de foi que celle d'une parfaite inconnue en temps troubles, il va sans dire que la décision ne fut pas des plus compliquées à prendre.

-Bon, Nolwen et Eude, occupez-vous des deux « rescapés ». Vous, dit-elle en se tournant vers la Nisetienne, veuillez nous suivre, que cette histoire soit tirée au clair ailleurs qu'en pleine rue ! Et tant qu'on y est, rangainez vos épées.

L'elfe n'employant pas un ton permettant une quelconque discussion, tous furent bien enclins à obéir à ses ordres. Avant de partir, elle prit en considération l'autre humaine et lui demanda si elle avait quelque chose à voir avec tout cela et, si et seulement si c'était le cas, de bien vouloir les suivre aussi.

La petite troupe marcha jusqu'à un bâtiment tout en pierre et installa les deux étrangères à une table dans une salle assez petite, maintenant surveillée à l'intérieur comme à l'extérieur. Il allait sans dire que toutes les deux n'avaient plus aucune arme sur elles...

-Et si vous me racontiez votre version des faits ? Parce qu'à moins que vous ne fassiez partie de la pègre – dans ce cas vous êtes bien folle de vous en être pris à des gardes alors qu'il y en avait juste à côté – je ne vois pas pourquoi vous auriez engagé un combat avec plusieurs de mes hommes, à moins qu'il n'y ait une excellente raison. En tout cas vous avez de la chance, je ne suis pas d'humeur à prendre des mesures drastiques ce soir. »

Malgré cela, il allait y avoir besoin d'une bonne histoire pour qu'Aina soit encline à les relâcher. De plus alors qu'elle aurait pu se passer de toute cette histoire, voilà qu'elle se retrouvait à jouer au juge !

La mercenaire se demandait par quel garde elle allait commencer les joyeusetés quand une voix familière vint s'élever dans son dos. Elle se retourna pour poser un regard surpris sur la silhouette juchée sur un cheval et dont elle n'avait pas espéré la revoir si vite.

- Vous !

Johann, la dragonnière du dragon d'Or était là et voulait connaître la situation. Honnêtement Naelis n'était pas un endroit indiqué pour la femme-chevalier, surtout qu'elle était la commandante des chevaliers au service du Roi de Diantra. Arnhild ne savait pas ce qu'il s'était passé au cours des dernières années donc revoir une ancienne connaissance dans un lieu en dehors de ses frontières était une rencontre totalement inattendue. Peut être était elle en voyage mais elle en doutait au vu de l'équipement plus trop rutilant de Johann. Dommage qu'Adelheid soit loin à l'heure actuelle, elle aurait pu l'avertir plus tôt de la présence de Johann ou de Néra mais bon, maintenant tout le monde savait où chacun se trouvait et Arnhild était assez contente de retrouver une tête connue aussi vite dans son voyage.
Sur le coup également les gardes savaient que la jeune femme qui venait d'assommer deux gardes connaissait la nouvelle venue, ce qui changeait un peu la donne. Elle se mit à parler en vieux Nisétien à l'intention de Johann, cette dernière ne comprendrait pas peut être mais nul doute que Néra pourra lui faire la traduction.

- Maintenant c'est deux contre un .. plutôt équilibré je dirais, même si je ne suis pas sûre qu'ils savent se répartir équitablement.

La situation allait tourner à l'affrontement général quand une Elfe vint calmer le jeu. C'était certainement un officier car les quatre gardes abandonnèrent aussitôt toute hostilité à l'égard de la Nisétienne même si ils la menaçaient toujours. Comme prévu les gardes désignèrent Arnhild comme la semeuse de troubles mais ces ivrognes ne savaient rien étant donné qu'ils étaient au bar quand leurs collègues avaient roulés au sol. A dire vrai .. ils avaient du entendre ces deux idiots la soupçonner d'espionnage, la situation n'était pas enviable à vrai dire pour la Nisétienne.
Finalement tout le monde fut emmené au poste pour tirer tout ça au clair. Arnhild était assez intéressée par le fait qu'une Elfe commanda la garde de la cité, surtout des êtres aussi "zélés" que ceux qu'elle avait corrigée. La présence de Johann était aussi source de nombreuses questions mais autant les garder pour plus tard, la question "dragon" était totalement confidentielle.

Arnhild assise devant une table simple dans le poste de garde plutôt crasseux, elle se décida à livrer sa version des faits à la supérieure des gardes tout en remettant une partie de ses cheveux en place.

- Tout ceci n'est aucunement une affaire de pègre. Vos deux gardes ont cru bon de me coller au train depuis mon arrivée dans la cité. Soit disant je traîne avec moi une aura de suspicion. De plus ils ont voulus m'arrêter sous un motif futilement juste pour se "rapprocher" plus de moi étant donné que je suis étrangère à la province. J'ai connue de nombreux endroits où les hommes se pensent tout puissant et je sais reconnaitre quand un homme me ment et désire outrepasser ma volonté pour son plaisir personnel.

Elle se tourna ensuite vers Johann.

- Quand à cette personne, il s'agit juste d'une connaissance, elle n'a pas participé au combat, c'est moi seule qui ait corrigé vos deux gardes trop entreprenants.

Oh, la dragonnière de bronze l'avait reconnue, et c'était d'ailleurs bon signe ! Au moins c'était une partie du travail qui était fait. Enfin... Pour le moment ce n'était pas vraiment l'heure des retrouvailles dans les larmes et la bonne humeur, et de toute manière ca ne l'aurait pas été vu qu'elles n'avaient jamais été réellement de bonne "amies" se prenant le choux sur leurs visions différentes parasite-dieu surtout au début.

Elle lui parla dans une langue qui lui était inconnue, comme pensant qu'elle allait la comprendre, ce qui tira d'ailleurs un regard d'incompréhension à Joh, puis un joli soupir signifiant tout et rien à la fois... Il n'avait pas été dur de comprendre qu'elle voulait en découdre avec la garde, et ça c'était hors de question car au final elles seraient perdantes... Non, elle ne jouerait pas à ça, l'Or avait finit par avoir une bonne influence à ce niveau là, c'est à dire poser les questions d'abord et cogner ensuite, bien que généralement Joh pratiquait régulièrement l'inverse.

La situation délicate fût interrompue par une elfe, visiblement la supérieure hiérarchique des gardes qui marchèrent au pas. Tant mieux, sinon ca aurait certainement finit à les corriger d'elle même pour non respect à un supérieur ! Enfin... Elle n'avait pas trop d'autres choix que de suivre, sinon elle perdait son ticket qui était le centre de ses préoccupations depuis un moment. Alors tant qu'à faire, ne pas se faire avoir par son comportement de brute épaisse !

"Tu vas encore t'attirer des ennuis"
"Tu lui dira ça."

Évidemment qu'elle parlait d'Arnhild, de qui voulait-elle parler sinon ? De l'elfe ? Non, certainement pas !

Elles se retrouvèrent donc en... Garde à vue ? Après avoir déposé aimablement leur armement à l'entrée, le garde eut d'ailleurs droit à une magnifique menace de la part de Joh "Je la retrouve rayée, je vous ferais payer les réparations à ma manière" ou quelque chose du genre qui signifiait que ca serait avec un coup de la même lame à travers la tronche, en gros : bravo la diplomatie !

Sa "consœur" commença son histoire, en profitant pour la disculper, vu qu'en effet elle n'y était pour rien. Il ne manquerait plus qu'elle paye en même temps les pots cassés alors que, pour une fois, elle n'y était strictement pour rien !

"Je confirme, je n'y suis pour rien, je suis juste arrivée quand vos gardes allaient la corriger, quatre contre un, ce n'est pas ce que j'appelle du combat équitable. Je dois d'ailleurs dire que je m'attendais a peu près à un tel accueil quand on connait son histoire récente, surtout avec les ragots qui peuvent circuler."

Hop, on joue au petit jeu "je te renvoie la balle", les accuser de membres d'une mafia quelconque et de gens malhonnête ? Elle avait gagné a peu près la même insulte. C'était gratuit, simple et efficace, avec l'Or qui en prime lui montrait son mécontentement "Et la diplomatie ?". Elle avait tout gagné

Le lieutenant écouta attentivement les explications de la semeuse de bagarres, ne laissant aucunement paraître la moindre émotion sur son visage. Cette femme disait avoir été suivie par "ses" deux gardes, faute de traîner derrière elle une soit-disante aura de suspicion que l'elfe pouvait très bien comprendre en ces temps troubles. Par contre en ce qui concerne les "attentes" des deux loustiques, elle était incapable d'aller envers ou contre les dires de l'humaines ; elle ne les connaissait tout simplement pas assez, et ce certainement parce qu'ils ne faisaient pas partie de l’archerie.
Dans le cas ou l'étrangère disait vrai, Glinaina concédait volontiers que les deux gardes n'avaient eu que ce qu'ils méritaient (on a beau être de n'importe quel métier, classe sociale ou religion, on reste femme avant tout). Dans le cas contraire, elle irait sûrement séjourner un petit bout de temps en prison... Quoi qu'il en soit, l'elfe priait pour qu'elle ait au moins dit la vérité sur le fait qu'il n'y ait pas question de pègre ! Ce n'était pas pour dire, mais ceux-là continuaient encore et toujours à leur mettre des bâtons dans les roues. A savoir s'ils n'étaient pas liés avec ces satanés drows eux !

"Quand à cette personne, il s'agit juste d'une connaissance, elle n'a pas participé au combat, c'est moi seule qui ait corrigé vos deux gardes trop entreprenants.
-Je confirme, je n'y suis pour rien, je suis juste arrivée quand vos gardes allaient la corriger, quatre contre un, ce n'est pas ce que j'appelle du combat équitable. Je dois d'ailleurs dire que je m'attendais a peu près à un tel accueil quand on connait son histoire récente, surtout avec les ragots qui peuvent circuler.

A ces mots le lieutenant releva un peu les sourcils et laissa un sourire en coin se dessiner sur ses fines lèvres. Des ragots disait-elle ? Ça ne l'étonnait pas trop.

-Veuillez croire, madame, que si tous les ragots qui couraient de par Miradelphia étaient à croire, alors personne ne serait digne de confiance, une simple maladie serait un assassinat, un nouveau gouvernement dans une cité de l'Ithri'Vaan serait forcément perverti et moi-même je serais morte depuis des années ! Et à ce que je sache je suis bien vivante, et devant vous qui plus est. Un conseil, apprenez à connaître avant de juger ; cela peut aider en bien des domaines.

Elle sembla réfléchir un instant puis lança, comme si de rien n'était :

-Au fait j'ai oublié toute politesse, j'ai (encore) oublié les présentations ! Bon, en ce qui me concerne je sais que je ne suis pas en uniforme ce soir, mais Lieutenant Wylenaryn, de la Garde de Naelis - comme vous avez certainement dû le deviner. Et vous ?

Une fois les présentations faites, Glinaina prit congé et sortit de la salle. Elle revint cinq minutes plus tard avec le témoignage des gardes (enfin le peu qu'ils avaient vu et entendu) et une petite note qu'elle n'aimait pas trop. Le fait qu'elle les connaisses assez intimement avait dû aider à ne pas ajouter n'importe quoi à la vérité, si bien qu'elle pouvait être en accord avec le fait que Johann n'était pas impliquée dans cette histoire. Après, pour l'histoire du suivi, c'était plus compliqué... Il y avait quelque chose d'assez gros qui clochait.

-Alors alors... souffla-t-elle en s'asseyant. Il y a encore un point à éclaircir justement sur votre venue et je parie que c'est la raison pour laquelle vous avez été suivie (en ce qui concerne le commandement uniquement). Comment avez-vous fait pour n'avoir été vue par aucune tour de guet ? Ils sont pourtant doués pour repérer les gens..."

L'elfe fixa ses yeux bleus dans ceux de la Nisetienne, son visage n'exprimant aucunement les idées qui pouvaient lui traverser l'esprit. Pour tout vous dire, Glinaina se demandait vraiment quelle réponse pourrait donner cette femme.

Se retrouver assise dans un poste de garde, surtout en compagnie d'une vieille connaissance alors que rien n'avait prédestiné cette rencontre avait de quoi être assez cocasse. Bon elle aurait pu éviter tout ceci et rencontrer Johann bien au chaud dans une taverne mais la mercenaire n'aimait pas qu'on la suive et encore moins profiter d'elle et de sa supposée "faiblesse". Elle avait vécue des situations bien plus délicates et stressantes, être mercenaire garantissait bien des frissons dans les bivouacs avant ou après les batailles. Ce genre de combattant était envoyé à l'abattoir donc il était de nombreux hommes qui avaient déjà tentés de s'offrir une dernière "compensation" avant de trouver la mort. C'est pourquoi Arnhild n'était nullement impressionnée de se faire arrêter et conduire au poste pour avoir assommé deux gardes. Sous ses airs de jolie fille elle savait riposter en cas de besoin.

L'Elfe en charge de la garde, d'ailleurs que faisait une Elfe à Naelis, n'était pas du tout sévère et cherchait à comprendre. Visiblement l'histoire de la mercenaire nécessitait quelques comparaisons avec les autres protagonistes. Mais l'entretien n'était pas sujet à dissimuler des accès de politesse et tout logiquement Arnhild se présenta lorsque Glinaina entama le sujet des présentations.

Je me nomme Arnhild Níðhöggr. Je suis une mercenaire du clan des Dragons dans la région de Nisétis, loin au sud. Je suis d'ailleurs surprise qu'une elfe commanda la garde de Naelis. Lors de mon dernier passage, voici bien sept années, on ne trouvait que peu d'elfes dans la ville.

Elle laissa par la suite Johann se présenter mais le temps des questions délicates vint. Glinaina souhaitait savoir comment elle avait fait pour parvenir jusqu'aux portes sans être remarquée. La réponse la plus simple aurait été de dire : "Un Dragon m'a déposée non loin" mais c'était bien évidemment hors de question. De plus une telle réponse aurait fait bondir Johann tant le sujet des dragons était secret. Bon l'humaine pouvait se douter du mode de locomotion utilisée par Arnhild mais cette dernière allait devoir trouver une bonne excuse.

J'ai en effet remarquée les tours de guets mais cela m'étonne tout autant que vous que les guetteurs ne m'ait pas remarquée. C'est peut être à cause de la pénombre, une personne seule peut passer au travers de leur surveillance si les postes de veille se relâchent. Je n'ai pas vraiment d'explications sur ce mauvais fonctionnement du guet.

L'elfe réagit exactement de la manière espérée, s'insurgeant d'une telle accusation suite a des rumeurs, ce qui fit d'ailleurs sourire la cavalière, elle avait joué au même jeu, sauf que son interlocutrice n'avait absolument pas remarqué ce qu'elle voulait dire par là. Tant pis, Joh l'éclairerait donc alors qu'elle finissait par se présenter

"Ne pas se faire une idée avant de savoir, pourtant vous avez fait exactement la même chose en nous accusant d'être d'une pègre quelconque Lieutenant."

Le ton n'était pas aux reproches, juste une petite remarque polie. La Lieutenant montrait par ce genre de remarque une certaine inexpérience en gestion de gardes ainsi que des prévenus. Oh, Joh ne pouvait pas lui reprocher, les erreurs que l'elfe ferait, elle les avait déjà faite lorsque les missions de ce genre là s'étaient présentées, sauf que Joh avait décidé de s'entourer de seconds qui savaient ce qu'ils faisaient. Elle finit tout de même par se présenter.

"Joh" Elle précisa tout de même, il était clair qu'elle n'en dirait pas plus. "Juste Joh, ca suffira."

La Lieutenant finit par sortir, Joh jeta simplement un regard à la Nisetienne, avant d'y ajouter un soupir. Le secteur était surveillé et elle, elle semblait se ramener directement avec un Dragon dans la zone... Ca ne pouvait pas être plus imprudent, ou de quoi faire circuler la rumeur qu'une grande bestiole volante à écaille vivant dans le coin, surtout qu'une fois n'était pas coutume, il y en avait deux. Puis finalement la lieutenant finit par revenir, pour poser la fameuse question... A laquelle la nisétienne répondit qu'il s'agissait surtout d'un jeu de hasard.

"Tout système a une faiblesse, de mauvaises conditions météos additionné a une personne voyageant seule, hors des sentiers balisés et sans monture rend vite tout ceci obsolète. Croyez-en mon expérience, vous ne pourrez jamais tout surveiller, même en doublant vos effectifs, si quelqu'un ne veut pas être vu alors il ne le sera pas."

Et elle parlait en connaissance de causes, peu importe le nombre de patrouilles, ou de postes de gardes il y avait toujours des personnes qui passaient au travers, et ce n'était pas faute d'avoir essayé de rendre le système infaillible, il y aurait toujours quelque chose.

"Il ne faut pas le prendre mal, mais j'ai déjà eut à mettre en place ce genre de choses et je parle en connaissance de cause."

PNJ : Entité de Naelis ?

Depuis la prise du pouvoir par les loyalistes Séraphins, la vie était dure pour les criminels de Naelis… Le nouveau seigneur avait massacré la garde despote ce qui revient à massacrer les trois quarts de la pègre locale : en l’absence d’un dirigeant, Jervis, commandant des gardes, s’était accaparé le contrôle de la ville et exigeait de tout de la part de ses habitants. C’était l’époque où la pègre pouvait se montrer au grand jour afin d’escroquer librement les habitants sans courir de risques. Mais ce temps était révolu… Avec la mort de Jervis, le reste de la pègre s’était cantonné au nord du quartier du voile et réalisait quelques coups d’éclats de temps en temps. La nouvelle garde effectuait des patrouilles régulières et se montraient difficilement corruptibles… Trimack, le nouveau commandant de la garde, ne cessait de leur mettre des bâtons dans les roues. Toutefois, la pègre conservait une zone d’influence importante dans le quartier du voile, où même la garde n’osait s’aventurer… Tout ça n’était pas pour plaire au grand prêtre d’Arcam qui se souciait de la sécurité de ses fidèles. Mais depuis quelques temps, des rumeurs circulaient au sein de la pègre comme quoi les services secrets les avaient infiltrés. Pas plus tard qu’hier, le Balafré avait proprement tué un des gars qui fouinait dans ses affaires. Le Balafré était le nouveau meneur de la pègre, il ne se montre que très rarement mais la rumeur  veut que ce soit un rescapé de la garde qui aurait échappé au massacre sans en récolter une vilaine cicatrice sur le visage.

Cette rumeur, Le Passeur pourrait vous la confirmer. Il était la personne la plus influente de la pègre après le Balafré. Le Passeur se montrait très discret et pouvait se faufiler dans n’importe quel quartier de la ville sans emprunter les égouts comme ses partenaires. C’est lui qui se chargeait de faire passer de la contrebande en dehors de la ville et vice versa. Le moteur économique de la pègre en quelques sortes.

Ce soir-là, le Passeur trainait du côté des portes nord, discutant avec les marchands qui fermaient boutique. Ces braves hommes lui racontèrent une histoire des plus intéressantes : deux étrangères auraient été arrêtées par la garde car leur venue n’avait aucunement été signalée par les guetteurs. Il faut dire que depuis la bataille de Ruven, les gardes étaient à crans. Mais cette inquiétude était justifiée : personne ne pouvait arriver en Naelis sans être interpellé par les guetteurs d’Erestor. A moins de le faire exprès bien sûr… Le Passeur s’était risqué une fois de tester ce système de surveillance et il ne recommença pas l’expérience. La marchandise qu’on lui fournissait arrivée par bateau, sur une petite crique près de la ville. Mais pour ce boulot, le Passeur était seul et manquait cruellement de main d’œuvre. Une ou deux paires de bras ne seraient pas de refus pour la prochaine cargaison…

Une fois cette collecte d’informations menée à son terme, le Passeur se rendit à la taverne du Brave Compagnon, une taverne qui contrairement au  Fier Aigle, n’avait pas pour habitude d’être fréquenté par les gardes… De plus le propriétaire s’était montré assez conciliant envers la pègre, il faisait partie des quelques habitants qui ne supportaient pas la domination de ces nordistes. Notre forban s’assit comme à l’habitude près du comptoir et commanda une chopine. Quelle ne fut sa surprise quand, une vingtaine de minutes plus tard, deux femmes armées pénètrent dans la taverne ! Elles correspondaient toute deux à la description faites des deux étrangères qui avaient eu une altercation avec la garde un peu plus tôt… La garde avait dû les relâcher. Elles s’installèrent au comptoir et commandèrent à boire au tavernier. Le Passeur en profita pour engager tranquillement la conversation :

« Tiens donc, c’est la première fois que je vous vois dans le coin, vous venez d’arriver en ville c’est ça ?  Vous devez être les deux étrangères qui ont eu un petit quiproquo avec la garde je présume ? Oui c’est bien ça… Mais dites-moi, votre argent-là, vous ne l’avez pas gagnez honnêtement je présume ? J’aurai bien une offre à vous… »

Le Passeur s’arrêta brusquement de parler et tourna la tête en sirotant sa bière. Trois personnes venaient d’entrer dans la taverne dont deux gardes. Mais ce n’était pas temps les gardes le problème, le problème venait du troisième homme portant un bouc. Un simple habitant en apparence, mais cet homme collait le Passeur depuis plusieurs jours déjà et notre forban le prenait pour un membre des services secrets. C’en était trop, à la première occasion, le Passeur ferait assassiner cet homme. Il rédigea très discrètement une petite note tout en la faisant passer à ces voisines et se leva tranquillement pour sortir.  

Note :

L’homme au bouc remarqua le petit manège et sortit à son tour. Il se dirigea prestement au baraquement le plus proche où il comptait trouver la lieutenante Glinaina. Il trouva cette dernière sur le point de partir et lui présenta des plus discrètement un anneau d’argent. Ce symbole, seul les officiers supérieurs étaient à même de le reconnaitre, il désignait un membre des services secrets de Naelis. Il l’entraina à l’écart afin que personne ne puisse entendre la conversation :

« Vos soupçons quant aux deux étrangères sont fondées, je viens de les voir discuter avec un membre de la pègre. Elles sont à la taverne du Brave Compagnon, faites les arrêter de nouveau maintenant que nous avons des preuves concrètes. »

Depuis quelques semaines, le Passeur faisait erreur sur erreur, mais cette dernière était bien la pire…  

La capitaine de la garde avait enfin lâché prise, enfin... C'était un faible mot, elle avait déjà été à la tête d'une organisation similaire, et savait clairement qu'elle ne lâcherait pas le morceau aussi facilement. Après tout, la vie était faite de trop de complications pour que ce soit si simples d’échapper à quelques paranoïaques qui voient une organisation criminelle partout. Et puis l'avertissement avait le mérite d'être clair.

Enfin, la Nisetienne proposa la taverne pour se poser et discuter un peu de la raison de sa présence ici, si elle était surprise, l'histoire complète était encore plus surprenante de ce qu'elle pouvait imaginer, mais de là à l'avoir complète si facilement c'était une autre paire de manches sachant que demander de l'aide ne faisait pas partis de ses attributions.

Enfin, elles avaient enfin l'occasion de se poser, à moins qu'une dispute entre ivrognes ne vienne interrompre le calme ambiant. Enfin... Ce fut un homme qui vont les interpeller alors qu'elles se faisaient servir une paire de chopines. Argent gagné illégalement ? Il les prenait pour qui ? Bon certes, la monnaie de Joh avait été acquise pour la plupart auprès de bandit ayant voulu se faire une femme seule sans vraiment savoir sur qui ils allaient tomber. C'était pas très légal, mais ca restait réglo... Contrairement à ce que souhaitait proposer cet homme, enfin, ce n'était pas très dur de le comprendre quand elles le virent prendre la poudre d'escampette à l'arrivée de la garde.

Si elles n'avaient pas plus d'ennuis que ca avant ? Leur cas devait en être réglé, car les choses n'allaient certainement pas se passer aussi facilement avec le petit mot qu'il leur avait laissé.

"Une chance sur deux de se payer de nouveau cette garde. Ou alors d'aller baigner dans une affaire louche, au choix." Avait-elle dit en récupérant les deux choppes.

Joh s'était confortablement installée, mais cette fois, si la garde venait encore leur casser les pieds, elle leur casserait les dents pour leur faire comprendre. enfin, il fallait voir avant le premier mouvement. Au mieux elles réussiraient à créer assez de panique pour que la garde ne leur lâche les basques.

Non, mais ce n'était pas un piège dans lequel elles étaient tombé. C'était pire ! Se retrouver prises entre deux feux d'une dispute qui ne les concernait même pas ! Se mettre a dos la garde d'une ville contre un peu d'or alors que celle-ci était déjà sur les crocs. Bah bien sûr ! Qu'ils étaient malins ceux-là ! Elles se retrouvaient encerclées, sans d'autres choix que de se battre contre l'un ou l'autre. Et bien elles prendraient le troisième choix ! C'est à dire les laisser s'entretuer et vraisemblablement laisser le vainqueur à son sort. C'était la chose la plus maline à faire, surtout quand ona toutes les cartes en mains !

Les uns étaient paranoïaques et sur les crocs, les autres avaient accumulés assez d'erreurs pour les mettre dans la même merde qu'eux si elles acceptaient de les suivre.

"Non, mais vous nous prenez pour qui ? Démerdez vous avec vos affaire, et peut-être qu'on négociera avec le vainqueur ! Il n'y a rien a gagner de personnes qui ne savent pas être honnêtes avec leurs engagements. Et comme on dit, la loi du plus fort..."

Ah bah oui, quelle que soit la finalité, la raison du plus fort sera toujours la meilleure. Après, pour Joh ce choix été fait, si Arnhild voulait s'impliquer, elle était libre de ses choix. Dans tous les cas elle n'était pas encore prête à vendre ses services à n'importe qui pour gagner sa vie "normalement". En tout cas pas à ceux qui n'avaient pas vraiment le pouvoir... Elle avait assez d'une ville à dos, alors s'en rajouter une autre qui ne lui avait encore rien fait c'était un peu trop !

(HRP : un peu court désolé, mais je ne vois pas trop quoi écrire d'autre.)

La neutralité. Un choix juste en apparence mais difficile à assumer, celui qui empruntait cette vois prenait le risque de se retrouver seul contre tous… Et pourtant c’est bien ce chemin là que décidèrent d’emprunter les deux dragonnières, trop honnêtes pour travailler pour le compte de brigands et trop individualistes pour s’associer aux autorités. Elles décidèrent même de provoquer les deux camps, en déclenchant un incendie dans le temple. Le Passeur réagit instinctivement et jeta d’une de ses poches un fumigène artisanal, si bien que le hall du temple où se trouvaient nos différents protagonistes se retrouva recouvert d’une épaisse fumée grisâtre… Nos deux dragonnières furent les plus exposées et mirent du temps avant de retrouver une vision stable. Pendant ce temps, le Passeur se précipita vers une porte au fond de la pièce sur la droite tandis qu’Almer Frenn se rua sur Sirio, l’espion, non sans bousculer au passage Arnhild. Il abattit son énorme sabre sur l’espion, qui esquiva d’un bond. Almer était une montagne de muscle, mesurant près de deux mètres, son arme n’en était pas moins disproportionné. Sa tête n'était pas mise à prix pour rien, ancien garde de la cité du temps des Messaliera, c'était un parfait exécutant que le balafré ne manquait pas d'employer. D’après la rumeur du sang drow coulait dans ses veines…

-Glinaina, je m’occupe de lui, ne laissez pas le Passeur s’échapper, c’est notre seule chance !

L’elfe devait prendre une décision rapidement, plus elle attendait et plus le Passeur risquait de lui échapper. Sirio continuait de tenir tête à Almer, mais pour combien de temps ?

HRP:

Satisfaire tout le monde, c’était ce qu’avais tentée Glinaina par ce choix, situé entre les lignes. Elle savait Sirio en danger face au mastodonte qu’était Almer mais elle savait aussi qu’elle avait une mission, coincer le passeur, l’un des membres les plus importants de la pègre de Naelis. Entre deux problèmes, l’elfe avait tentée de les résoudre tous les deux, trop bienveillante pour ne pas aider Sirio et trop pragmatique pour ne pas laisser le Passeur s’échapper. Le risque, quand on veut satisfaire tout le monde c’est qu’on ne satisfasse personne…

Touché à la cuisse, Almer poussa un grognement, avant d’abattre une nouvelle fois son sabre. Sirio avait l’avantage de la mobilité, il pouvait facilement esquiver les coups du brigand. Mais quant à atteindre son adversaire, c’était une autre histoire. S’il cherchait le fer, il était certain de casser sa lame contre le sabre d’Almer. Ce dernier fit tournailler une nouvelle fois son arme mais cette fois-ci à l’horizontale. D’une souplesse sans précédents, Sirio s’accroupit pour éviter le coup tout en tailladant la cuise déjà amoché par une flèche de son adversaire. D’un bond, l’espion recula ensuite de quelques mètres avant de lancer deux couteaux : par réflexe le brigand en para un avec son arme mais le deuxième vient se figer sur sa poitrine. Du sang commençait à se rependre sur le sol pierreux… Almer empoigna son arme à deux mains et se résolut à charger sur l’espion, coincé par le mur. Sa blessure réduisant considérablement sa vitesse, Sirio put échapper de justesse au sabre d’Almer avant de lui trancher la gorge en guise de riposte. Le géant s’effondra.

Allons voir maintenant ce qui se passe du côté du Passeur. Poursuivi par Glinaina, il n’avait jamais couru aussi vite de sa vie. Non le sport n’était pas le passe-temps favori de ce marchand de contrebande, ses jambes, qui avaient lâchées depuis longtemps, ne le portaient plus, seul sa volonté de ne pas se faire attraper lui permettait encore de courir. L’elfe allait forcément le rattraper c’était certain… Sauf s’il arrivait à atteindre les égouts, un terrain où un non habitué du coin pouvait facilement se perdre. Par bonheur, Almer n’avait pas remis la grille en place, il n’avait donc qu’à sauter et… Attrapé au col, le contrebandier tomba en arrière et se retrouva face à l’épée de Glinaina. La lieutenante pouvait se féliciter, c’était une belle prise.
En proie aux flammes, le temple fut évacué par la garde, qui avait dépêché une trentaine d’hommes pour encercler le bâtiment. De nombreux habitants de la ville s’étaient rassemblés là, constatant l’incendie. Sirio qui gardait son visage caché, discutait avec le commandant Trimack Malfer. L’espion lui avait rapporté la tête d’Almer, tandis que Glinaina, qui avait pu sortir par une autre porte, remît le passeur aux mains des gardes. Les deux dragonnières étaient sorties par l’entrée principale mais étaient actuellement bloquées par les gardes, qui voulaient une explication de leur présence en ses lieux. La foule dut se disperser pour laisser passer une dizaine de cavaliers, des Chevaliers de Naelis. En tête de file se trouvait Glenn, le seigneur de la cité. Trimack lui expliqua rapidement la situation.

-Ces vauriens auraient mis le feu au temple pour couvrir leur fuite ? »

Le passeur, bien que les mains liées, ne se garda pas d’ouvrir la bouche : Bien sûr que non, jamais nous ne ferons un pareil affront à notre Déesse ! C’est ces deux salopes les responsables ! » Il désigna les deux dragonnières, qui avaient tentées en vain de se faire discrète. Le regard de Glenn s’arrêta un moment sur la rousse, qui lui rappelait vaguement quelqu’un.

-Ferme là toi. Raymond, embarquez le, il est prêt à passer un petit séjour dans nos geôles, je suis sûr qu’il a des choses très intéressantes à nous raconter. Quant à vous deux, j’espère que vous saurez vous faire discrètes à l’avenir. Naelis n’est plus une cité de non droit, la justice y est implacable ! Bon travail lieutenant, bientôt nous pourrons enfin nous débarrasser de toutes ces pourritures… »

Et les cavaliers repartirent sur le champ. Sirio confia l’argent de la prime sur Almer Frenn à Glinaina, sans qui il n’aurait probablement pas triomphé. Les deux dragonnières pouvaient maintenant repartir à leur guise, par ce bref séjour, elles avaient pu constater les changements que la cité avait subit depuis la conquête de Glenn Hereon et donc les tensions qui en découlaient…