Ce qui s'avance vers elle est en fait la gamine la plus sale qu'il lui a sans doute été possible de voir. Boueuse, des traces noirâtres maculant son visage, les vêtements tachés et visiblement sans doute trop grands pour elle et bourrés de... on-ne-sait-quoi, elle transporte un baluchon sur un bâton d'environ 1m20 de long, donc un peu plus grand qu'elle.
Elle déambule candidement, en sifflotant et en mâchouillant une miche de pain d'une qualité douteuse. Du pain et des jeux qu'ils disaient les romains ? Bah Zoïle se nourrit de pain, ça c'est certain. Et de ce qu'elle trouve aussi, au hasard de ses rencontres. C'est ce qui arrive quand on est sans famille et qu'on s'appelle Rémi. Euh... mais bon, elle, c'est Zoïle... et elle est pas sans famille, son papa et sa maman sont resté à la maison, c'est tout.
Et oui, elle s'avance vers la cavalière. Quoique non, elle se dirige plutôt vers le cheval que vers la cavalière. Les cheveux c'est beaucoup plus amusant que les grandes personnes. C'est plus doux à caresser. Elle changera peut-être d'idée plus tard, en vieillissant.
- Bonjour cheval. Elle a une brève hésitation, puis elle se lève sur la pointe des pieds pour flatter le cheval.
Zoïle est le genre de gamine qui ne demande jamais la permission et qui croit que si le chat veut pas se faire prendre, il va se sauver. Entre temps, il est à sa merci. C'est pareil un cheval. S'il ne se sauve pas, il est totalement à la merci de ses caresses.
- T'es joli, toi !