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 Le verre de trop

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MessageSujet: Le verre de trop   Le verre de trop I_icon_minitimeLun 7 Mai 2012 - 19:21

4ème jour de Barkios, an 6 du 11ème cycle
Thaar – Taverne sur le port


Sans être dans les meilleures tavernes et auberges de Thaar, la Vierge de Sel jouit d’une certaine réputation qui lui octroie une faune d’aventuriers, voyageurs et autres marins aisés assez conséquentes. Disposant de la place nécessaire pour accueillir presque une quarantaine de personnes, dans la salle principale ou dans la partie auberge, le patron, Eduardo, gère son établissement d’une main de fer. Si les bagarres sont courantes, il semblerait que le gaillard soit à même de régler le conflit très rapidement et de manière plutôt musclée si la situation dérape. Les ardeurs des plus belliqueux ainsi tempérées, l’endroit respire généralement d’une ambiance bonne enfant et souvent égayé par les spectacles de bardes ou autres saltimbanques. Une petite équipe de servantes girondes et serveurs, de toutes races et dont la fonction n’est pas uniquement de remplir les verres, accueillent les chalands peu importe l’origine de ceux-ci.

Plan de situation de la Vierge de Sel:

Au sujet d’Eduardo courent un fatras de rumeurs hétéroclites et souvent bien fantaisistes. On le dit tour à tour, capitaine de la Vierge de Sel – un navire pirate disparu dans de mystérieuses circonstances ayant donné son nom à la taverne - , ancien seigneur marchand langecin, assassin à la solde des Lames Dansantes, descendant d’une antique lignée de seigneurs estréventins, parfois même le dit-on prêtre d’Arcam… Quelque soit la rumeur à laquelle un client curieux adhère et le questionne, le bougre répond invariablement d’un grand éclat de rire avant de lui servir une choppe de bière gratuite et retourner à ses affaires. Avouons que le personnage, un grand et costaud blond, la quarantaine, à l’allure typiquement nordique qui répond au nom d’Eduardo, prénom du sud s’il en est, a de quoi faire jaser ! Sympathique et avenant, il est facile de lier contact avec lui et quelques habitués peuvent se targuer d’avoir ses faveurs. A ceux-là, il offre, contre quelques piécettes, des renseignements et ira même jusqu’à faire quelques recherches pour eux au sein de la cité ! Aux autres, difficile de lui faire sortir un renseignement et c’est aussi pour cette raison que son établissement jouit d’une telle renommée.

Ce soir-là, l’auberge était relativement calme. La plupart des navires avait profité de la marée haute pour quitter le port et même celui-ci respirait une quiétude bienvenue après le tumulte des petites heures du jour. Eduardo disposait du temps nécessaire pour discuter à droite à gauche avec les rares clients. De bonne humeur, il proposera une tournée d’un excellent cru à une drow aussi séduisante que dangereuse, à un vicomte pirate dont la réputation n’est plus à faire, à un autre forban dont la réputation reste encore à établir et à une danseuse du crû de retour au bercail.

[Consigne HRP : Vous arrivez à la taverne et commencez la soirée tranquillement. Vous avez toute la soirée à gérer comme vous le souhaitez et j'enverrais quelques consignes particulières par mp selon comment se déroule le premier tour.]

_________________
Ombre fugace
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Vincente Manolesti
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MessageSujet: Re: Le verre de trop   Le verre de trop I_icon_minitimeLun 7 Mai 2012 - 23:52

" La vierge de sel à Thaar… "

C’est ici que le pirate avait proposé à Fjama de le rejoindre lorsqu’ils s’étaient séparés. Elle lui avait proposé de se revoir dans un mois dans la ville cosmopolite de Thaar et Vincente avait proposé la taverne. Ainsi n’ayant pas grand-chose à faire ces derniers temps mise à part jeter un coup d’œil à quelques rapports concernant son entreprise maritime " import-export " ; il avait profité d’un voyage de la moisson rouge (il n’y a pas de petits profits) pour se rendre à Thaar quelques jours avant la date du rendez-vous et essayer de flâner dans les rues et autres bouis-bouis. A vrai dire, après avoir pris part à deux guerres, la régence d’un comté et une expérience étrange à Méca, Vincente n’était pas mécontent de prendre un peu de recul et de retourner à des activités plus classiques. Cependant si la ville savait se montrer accueillante, aux senteurs d’épices et d’orient, Manolesti n’avait pas gardé de bons souvenirs de cette place. Entrant dans la gargotte, la vipère noire alla saluer Edouardo qu’il reconnut malgré les années et les deux hommes après avoir rit de leurs métamorphoses respectives, trinquèrent à la mémoire de Willem. Repenser à Willem laissa le pirate songeur voire mélancolique quelques instants, puis il reprit son caractère habituel aidé du maitre des lieux avec qui il but un peu tout en se racontant quelques histoires : Qui était en vie, qui était mort, qu’est-ce qu’était arrivé à machin; bref on taillait le bout de gras.

Puis l’homme au chapeau partit à une table jouer à la Jacques, la variante de Thaar, pendant que le tenancier s’affairer avec d’autres. Ainsi le pirate passa le reste de la journée tranquillement, manipulant les cartes et sirotant un vin des environs pendant que les quelques consommateurs de la pièce se laissait charmer par quelques morceaux de musiques joués par un drow armé d’une guitare et qui jouait pour son plaisir et le reste du bar quelques accords gras et sonore. Alors que le soleil déclinait, les hommes quittaient peu à peu la table de jeu laissant Vincente (et une partie de leurs argents) à ses pensées, alors qu’une serveuse à l’œil pétillant et aux courbes généreuses apportait au vicomte un plateau comprenant du pain, un saucisson, une bouteille de vin et une pipe de bons tabacs. Coupant des tranches grossières, Vincente se restaura tout en regardant par la fenêtre passer la silhouette d’un zurthan massif du nom de Bash. Ce dernier entra et se dirigea avec son impassibilité habituelle vers son maître afin de lui rapporter les événements de la transaction et la somme qu’il avait pu en tirer. Entre deux bouchées, Vincente posait des questions auxquels le zurthan répondait par un signe de tête ou par des réponses laconiques d’une langue bien peu parlé au-delà des terres stériles. Manolesti fut satisfait de voir que la bourse était bien pleine et que la marchandise avait trouvé acquéreur. Il remercia Bash et lui demanda d’aller veiller sur le navire alors qu’une fille pulpeuse faisait son entrée dans la pièce. Assez grande, la peau couleur caramel, une jolie bouche, une allure aguichante; elle lui avait manqué sa léonine danseuse. S’allumant sa pipe, il offrit un sourire plein de malice à la demie :

" Querida, viens partager mon vin. "


Dernière édition par Vincente Manolesti le Mar 8 Mai 2012 - 18:47, édité 1 fois
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Aarnis d'Ack
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MessageSujet: Re: Le verre de trop   Le verre de trop I_icon_minitimeMar 8 Mai 2012 - 17:04

Notre jeune Adonis aux cheveux couleur blé depuis peu pirate et évadé, déambulait dans les rues de Thaar. La cité cosmopolite offrait un panorama plutôt surprenant de Drows, Elfes, Humains et même quelques Nains. Leur point commun? Tous avaient quelque chose à cacher, un passé sombre et la plupart désiraient repartir de zéro. Les autres avaient trouvé dans ce coin a la frontière de quasi tous les grands royaumes, une base avancée idéale ou une escale paisible (ou presque) avant de repartir a leurs sombres activités.

Aarnis pour sa part désirait juste boire sa première boisson "libre". Il se dirigea alors vers une taverne de sa connaissance et y entra. Le patron était un bon gars sympathique et simple chose qu'Aarnis affectionnait beaucoup, les ronds de jambes et autres vomissages de compliments mielleux lui donnaient la tourista.

Il s'installa donc au comptoir et commanda sa boisson préférée à savoir une liqueur d'orge maltée. Le breuvage doux et ambré coula comme de l'or liquide dans sa gorge et il savoura ce moment d'infini plaisir avec une délectation sans pareille. Il faut dire que ce breuvage était l'un des meilleurs qu'il ai pu goûter et celui servi dans cette auberge était un sacré millésime. Il discuta un peu de tout et de rien avec le tavernier histoire de faire passer le temps, essaya un jeu de cartes dont les règles lui échappaient complètement et revint au comptoir dégoûté d'avoir perdu.

Le temps passait et la taverne se vidait peu a peu...

Et ELLE entra.

Un homme qui était là depuis au moins aussi longtemps qu'Aarnis L'apostropha et Lui proposa de boire avec lui. Aarnis prit alors les devants :

- Fjama? Vous ici? Quelle bonne surprise! commença-t-il enjoué. Si je me souviens bien votre boisson de prédilection est un vin du sud c'est ça? Patron! Un verre de votre meilleure bouteille pour la Gente Dame ici présente... Amenez carrément la bouteille on va en avoir besoin je crois, fit-il en se grattant la tête. Le tout sur mon ardoise bien sûr...

- Et sinon comment allez vous depuis la dernière fois?
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Salyä Ivilth
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MessageSujet: Re: Le verre de trop   Le verre de trop I_icon_minitimeMar 8 Mai 2012 - 20:01

L'on pourrait, en tout logique, se demander l'intérêt que trouvait Salyä à la Vierge de sel. La Citadelle était plus luxueuse, possédait tout autant d'alcool ainsi qu'un nombre non négligeable de ''divertissements''. Mais la Citadelle était aussi tristement vide. Ses collègues assassins constituaient une compagnie au nombre fluctuant -et ils étaient peu en cette période propice aux affaires de la guilde- et les serviteurs étaient toujours d'un intérêt limité.
Aussi parfois ressentait-elle le besoin de prendre l'air. Et rien ne valait la douce effluve des rues de Thaar pour se revigorer. Boire jusqu'au lever du jour, dormir dans des fanges dont ne voudrais pas le plus sales des porcs, baiser à tout va... La pure débauche était salvatrice. Du moins, pour elle. Et encore fallait-il être sur de pouvoir prendre un bain, lui aussi salvateur, juste après.

C'était à la fin d'une petite semaine ainsi qu'elle résidait à la Vierge de sel. Elle avait prévus de rentrer à la Citadelle dans deux ou trois jours et passait la fin de son ''temps libre'' -à dire vrai temps pris suite à un contrat dans Thaar- dans cet établissement. Elle y était venus plusieurs fois, on y avait du bon alcool et la salle commune était plutôt agréable, plus particulièrement lorsqu'un barde quelconque daignait égrainer ses notes pour l'assemblée.
Elle y passait donc un temps, et y dépensait un argent, non-négligeable. Elle s'entendait bien avec le patron et quelques habitués, qui avaient la sympathie de ne pas poser de questions sur ce qu'elle faisait lors de ses longs moments d'absence. Même si les Lame étaient respectées à Thaar, un assassin y avait toujours plus d'ennemis que d'amis.

Elle était donc assise au comptoir, sirotant un verre de vin à l'arôme puissant, bien qu'un peu épais en bouche. Vêtue d'un pantalon de cuir, d'une chemise blanche à peine fermée et d'une veste matelassée. Une solide paire de bottes de marche ainsi que l'épée qui pendait à sa ceinture et les dagues accrochée à son ventre complétaient son apparence et la faisait sembler à n'importe quelle mercenaire. Seules les griffes métalliques qui ornaient sa main gauche dénotait légèrement.
Elle accorda un regard rapide à la sang-mêlée qui entra dans l'auberge et jaugea la réaction des deux hommes qui s'étaient alors allumés. Elle reporta son attention sur son verre en esquissant un sourire discret qui n'échappa pas au patron face à elle, lequel sortait alors la bouteille demandée par le blondinet.

-Jalouse des attentions qu'on lui porte ?
-Pas ce soir, mon humeur ne va pas à ce genre d'activité. Par contre, je veux bien un nouveau verre.

Le tenancier remplit à nouveau sa coupe après s'être occupé de la commande précédente et la drow porta le nectar à ses lèvres tout en accordant un nouveau regard au combat de coq qui ne manquerait pas de se déclencher.
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Fjama
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MessageSujet: Re: Le verre de trop   Le verre de trop I_icon_minitimeMer 9 Mai 2012 - 1:46

Se retrouver dans les rues familières de Thaar avait la saveur enivrante de l’enfance retrouvée. Généralement, le commun y associait un parfum de pains chauds que l’on tire des fourneaux, les notes fleuries de l’odeur maternel ou encore le cuir et l’acier du père. Pour Fjama, cette senteur n’était rien de plus que celle du sang séché dans une rue que l’iode de la mer n’arrivait pas à laver complètement de sa puanteur. Pourtant, celle-ci n’avait rien de dérangeante aux narines de l’almée. Elle n’amenait, dans son sillage, que les vagues relents d’une enfance à courir les rues et manger des rats. Après un détour traditionnel par la boutique de ses demi-frères – avec le traditionnel passage de vidage de coffre en règle en les terrorisant de quelques flammèches bien placées – ses pas la menèrent très rapidement sur le lieu de rendez-vous.

Dire qu’elle attendait impatiemment de se retrouver dans les bras de la Vipère Noire aurait été peu dire. Kirgan, ses tunnels, ses trésors, sa fichue neige, lui avaient certes permis d’amasser une nouvelle petite fortune et récupérer l’objet tant convoité. Mais cela lui avait surtout appris que ce ruffian lui manquait très vite quand il n’était pas dans les parages immédiats. La Vierge de Sel avait été durant de nombreuses années, le point d’attache de la danseuse dès qu’elle retournait dans cette ville toujours sur le fils qu’était la magnifique et pouilleuse Thaar. D’une certaine manière, d’ailleurs, la cité aurait été bien plus appropriée pour l’édification du Temple d’Arcam que Naelis toujours sans le sou.

A peine eut-elle passé la porte qu’elle se dirigeait vers Vincente avec la ferme intention de lui faire comprendre qu’il ne fallait pas qu’il escompte dormir seul cette nuit-là ! A son invite, elle répondit d’un large sourire, avançant toujours vers lui lorsque surgit, comme un diable hors de sa boîte, un blond sur son chemin. Elle s’apprêtait à le contourner quand il l’invectiva par son prénom. D’abord, elle cligna des yeux. Qui était ce gaillard ? Très lentement, la connexion entre les différents rouages de ses souvenirs se fit :

- Ah le nobliau rossé ! Ninis, c’est ça ?

Bon, elle ne jurerait de rien sur la qualité de sa mémoire quant aux prénoms des jeunes humains qu’elle avait croisé un jour ou l’autre sur son chemin. A dire vrai, il lui semblait un peu étrange qu’un noble s’appelle Ninis. A la proposition de boisson toutefois, elle esquissa un geste vers Vincente.

- Mon compagnon m’attend et m’a déjà proposé à boire. Mais je vous remercie de vous en souvenir.

Sans plus de cérémonial, après tout ils n’avaient passé ensemble que très peu de temps avant que lui et son camarade ne crament le Masque Rouge, elle le quitta sur une dernière diatribe.

- Ne vous approchez pas du feu, c’est dangereux pour les enfants.

Arrivée la tablée du pirate, elle glissa rapidement ses bras autour du cou de celui-ci afin de happer à son aise les lèvres de son bel amant. Plusieurs minutes d’un baiser passionné plus tard, elle s’écarta afin de prendre place à la table avec un sourire. Elle allait enchaîner lorsqu’Eduardo s’approcha et claqua le cul d’une bouteille sur la table.

Avec un geste d’invite, il rameuta la drow et le blond à la table. De la tranche de la main, il fit les présentations : « Vincente, Salya, Fjama, Aarnis » . Enfin, en l’occurrence, il aurait pu étaler sa marchandise et donner le nom des vins que le ton n’aurait pas été très différent de ça.

- J’ai besoin de vos palais experts pour goûter un nouveau crû ! Vous allez m’en dire des nouvelles !


Là-dessus, il remplit chaque broc de ses « invités » spéciaux.
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Vincente Manolesti
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MessageSujet: Re: Le verre de trop   Le verre de trop I_icon_minitimeMer 9 Mai 2012 - 16:48

Lançant dans un premier temps un regard dubitatif face l’entrée en scène de ce nouveau protagoniste, le pirate fit un rapide examen de l’effronté qui arrivait comme une fleur pensant s’accaparer la danseuse. Le dragouilleur était un blondinet aussi grand que Manolesti mais moins épais, donnant l’impression au pirate qu’il avait toutes les caractéristiques de la gravure de mode ahuri. Se balançant sur sa chaise, un regard prédateur, Vincente amusé de la situation offrit un sourire carnassier avec la pipe entre les dents devant cette interruption. On aurait pu croire de prime abord que la vipère noire était d’un naturel jaloux et qu’il aurait foncé, rejetant sa chaise en arrière fondant sur son rival pour lui décocher un bourre-pif vitaminé à la magie qui aurait envoyé la tête du prétendant au fond de la pièce. Mais non, ce n’est pas ce qui se passerait. Il est vrai que le vicomte possédait des relents de possessivité mais cependant il n’était pas du tout inquiet concernant Fjama, car celle-ci avait acquis sa confiance-chose assez rare pour être soulignée-et il aimait à penser qu’il en était de même pour la magicienne.

Ainsi, il n’y aurait pas d’épreuves de virilités, pas de pompes sur un doigt ni de bras de fers, de duels, d’esclandres ou de quartiers en feu. Assis aussi confortablement qu’il pouvait l’être sur sa chaise de bois rudimentaire, Manolesti regarda le bellâtre se faire éconduire; adressant au passage-pendant que sa compagne le rejoignait- un clin d’œil, tout sourire à l’adresse du grouillot. Le baiser était langoureux et l’étreinte sensuelle, ses lèvres charnues et la position de l’aventurière-à califourchon sur Manolesti- faisait croitre le désir du pirate qui aurait volontiers zappé la partie conversation pour aller directement au moment de la fusion des deux amants dans l’intimité d’une alcôve. Mais ses ardeurs durent se calmer lorsque arriva Edouardo (merde) qui rameuta le blondinet et une drow (re-merde) afin que tous soient attablé pour ce qui s’avérait être une dégustation. Légèrement dégoutté qu’on vienne lui rider les gonades alors qu’il aurait aimé avoir un peu d’intimité, il essaya de faire abstraction de la chose et remettant sa pipe en bouche tout en tirant légèrement sur son chapeau pour dire bonjour alors que l’on faisait les présentations.

Examinant le liquide à la robe vermeille qui remplissait son verre, Manolesti demanda tout en humant le bouquet raffiné qui se dégageait du cru d’où venait le vin. Edouardo expliqua qu’il s’agissait d’un nouveau fournisseur avec qui il venait de contracter et que ce dernier fournissait un vin des plus rares et des plus fins; désignant ce dernier comme " du vrai vin, pas comme cette picrate qu’on vous sert à Hautvall. ". Pas plus méfiant que ça à l’égard d’Edouardo (mais notant toutefois que le vin n’avait d’odeurs suspectes qui auraient pu trahir un poison), le pirate trinqua avec l’almée et le fit symboliquement au couple face à lui avant de boire une bonne rasade du nectar. Et nectar était un mot bien choisi, ce vin était fruité et agréable en bouche, ça se serait bu comme du sirop, d’ailleurs il ne fallu pas longtemps pour que Vincente ne finisse de déguster sa boisson.

" Et bien, Edouardo vraiment liquoreux ton breuvage, tiens ressers moi un verre. "

Le pirate se fit resservir une deuxième fois et la groupe coucha rapidement la bouteille que la plupart avaient paru apprécier. Pendant la dégustation, il observa les deux autres gouteurs, Aarnis un blond avec la dégaine typique de l’aventurier et Salÿa, une drow mercenaire semblait-il et qui malgré sa moue et son regard orgueilleux aurait pu facilement poser pour le mois de Verimios dans le calendrier du Puy. Pas vraiment attiré par l’art de faire la conversation-surtout qu’à Thaar, on ne pouvait pas dire grand-chose sans commencer à parler d’affaires illégales-le pirate préféra écouter ce que les autres aurait à dire. D’un coup bien traitre, il se sentit vraiment décontracté, le vin commençait a monter et tapait sec, faisant échos dans ses tympans. Ce coup de bambou sans doute dû au vin et aux autres bouteilles biberonné pendant le reste de la journée avait calé le pirate dans sa chaise qui se laissait bercer, cuvant paisiblement et parfois essayant de réprimer un fou rire conséquence de son état d’ivresse avancée. Plus détendu, Manolesti se laissa couler dans la conversation qui était mené par Edouardo sur le sujet des alcools (sujet universel) et tout en rebondissant de temps à autre sur un argument ou sur un mot, il caressait la pyromancienne en lui susurrant les " sévices " qu’il lui ferait subir tout à l’heure.


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Salyä Ivilth
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MessageSujet: Re: Le verre de trop   Le verre de trop I_icon_minitimeVen 11 Mai 2012 - 23:48

Finalement tout cela s'était échauffé pour rien, apparemment le blondinet n'avais pas eus la moindre chance de victoire dans cette escarmouche jouée d'avance. Ce qui n'empêcha pas Edouardo de servir le présomptueux. Il en serait quitte pour finir sa bouteille tout seul. A moins qu'il ne se décide par exemple à l'aborder mais elle en doutait sincèrement, il n'était de toute évidence pas d'ici et seuls les habitués de la cité osaient aborder une drow la plupart du temps.
Cela dit, tout pouvait arriver. Mais pour le coup, elle préférait qu'il reste à sa place.

Ce fut d'ailleurs le cas, car de toute façon Edouardo fit signe au jeune homme ainsi qu'à elle-même de venir s'attabler avec le pirate et la sang-mêlée fraîchement débarqué. Il venait d'apporter une nouvelle bouteille et elle ne se demandait pas vraiment ce qu'il avait en tête. Après des présentations aussi brèves que peu chaleureuses durant lesquelles Salyä se contenta d'un hochement de tête pour tout salut aux trois autres personnes, il servit un verre à chacun. Le pirate se renseigna un peu sur le vin pour n'obtenir que des réponses mitigés. Salyä s'en moquait bien à dire vrai et elle avala rapidement son verre, sans prendre le temps de le goûter en bouche. Elle faisait ça à chaque fois, ça rinçait le palais et mettait en meilleure disposition pour goûter véritablement le vin. Et elle était, également, une insatiable gourmande qui avait toujours un peu de mal à réellement savourer les choses. La première fois.
Elle se fit aussitôt servir un verre et prit le temps de goûter le nectar qu'on lui donnait. Fruité, parfumé, très agréable sur le palais et la langue. Décidément du très bon vin, elle en fit la réflexion au patron d'ailleurs.

Pour ceux qui s'étonnerait de ne pas voir une assassine, qui plus est empoisonneuse occasionnelle, ne pas s'inquiéter de la moindre trace de drogue ou de poison, il faut se rappeler que Salyä n'en était pas à son premier verre -ni même au cinquième- et qu'elle n'était de toute façon pas du genre prudente, sans doute par excès d'orgueil. Et si vraiment les choses allaient mal, elle connaissait quelques plantes capables de faire vomir un nain alcoolique en quelques secondes. Bon évidemment c'était pas très agréable, mais parfois il fallait ce qu'il fallait.

Rapidement, ils finirent la bouteille et les premiers effets du vin se firent sentir. Léger en bouche, certes, mais forte tête. Ceci dit, c'était loin d'être désagréable. Ni maux de tête ni mal de ventre. Elle se sentait juste légère, un peu absente. Peu de choses semblaient encore importante, si ce n'est peut-être l'état de son verre.
Elle se mit à parler de tout et de n'importe quoi avec les autres, ne se rendant plus compte elle-même de ce qu'elle pouvait raconter, se perdant dans ses anecdotes grivoises qui n'intéressaient certainement pas le reste de la tablée. Elle réussit d'ailleurs à s'entailler une main avec une dague, qu'elle faisait maladroitement jouer entre ses doigts désormais patauds. Elle se contenta de lécher la blessure, pensant sûrement que si ça avait un peu la couleur du vin, ça devait en avoir le goût. A défaut de vin, elle apprécia le goût cuivré à sa juste valeur.
La conversation tournait désormais autour des alcools de toute sortes, et elle participa de manière active et bruyante, à grand renfort de verre frappé contre la table dans de grands gestes dangereux. Finalement, elle somnola à moitié sur sa chaise, basculée en arrière et les pieds calés sur la table, écoutant d'une oreille distraite les bruits qui l'entourait et qui arrivait à ses oreilles avant d'être déformés par son cerveau un peu trop imbibé.
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Fjama
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MessageSujet: Re: Le verre de trop   Le verre de trop I_icon_minitimeMer 23 Mai 2012 - 18:00

Aussitôt installée, aussitôt Eduardo faisait rappliquer des inconnus. Avec une moue boudeuse, elle accueillit les inopportuns qui dérangeaient ses retrouvailles avec la Vipère Noire. Si elle leur sourit néanmoins assez vite, cela fut grâce à ce délicieux breuvage offert par le patron. Le léger dégoût de ne pouvoir fêter ses retrouvailles avec son amant fut copieusement lavé par le nectar qui réjouissait ses papilles. Après le premier verre bu assez rapidement, le second fit l’attention d’une dégustation distinguée. Sa robe vermeille, sa bouche ronde et fruitée, la petite note fraise qu’elle pensait percevoir en arrière-bouche, elle nota avec plaisir également son épaisseur sirupeuse qui cachait les lourds relents tanniques qui gâchaient fréquemment les vins locaux. Par contre, bien que pourvu d’une sérieuse descente, il ne fallut pas longtemps à l’almée pour se sentir euphorique. Entre quelques mots jetés à la tablée, quelques autres susurrés en réponse coquine à ce bon Vincente, la soirée avança fort vite. En tirant son amant de chaise, après que les chastes caresses aient dérivées vers d’autres douces tortures nettement moins avouables en public, elle grimpa, aussi rapidement que la tangente de ses pieds ne lui permettait, les escaliers. Là, dans le secret de l’alcôve, les retrouvailles furent consommées avec force cris et gémissements dont le flot d’alcool avait exacerbé la présence. Bien que les actions des deux amants ne sauraient être décrites ici, gageons simplement que si tendresse il y a entre ces deux-là, l’attente insoutenable avait changé la douceur en quelques sauvageries qu’un sombre ne dénigrerait pas.

*****

Une fois bien ivre, à moitié endormi sur sa chaise, Aarnis avait été spolié de quelques souverains et livré amicalement sur un bon lit au sein de la partie auberge de la Vierge de Sel. A la plus grande hilarité d’Eduardo d’ailleurs !

*****

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Thaar – Taverne sur le port "La Vierge de Sel"

Le lendemain matin, Fjama ne dégaina sortir du coltard qu’au alentour de midi. Agréablement nichée contre le large poitrail de Vincente, elle se trémoussait légèrement pour mieux s’y lover. Ce fut l’intervention d’une saleté de rayon de soleil qui l’empêcha de continuer son intention de remettre le couvert avec le beau quadragénaire. Se redressant assez vivement, elle envoya valdinguer contre ce maudit volet pas fichu de la protéger des affres du jour, son oreiller avec un grand renfort d’insultes drow. Soudainement, elle ne pouvait plus rester coucher. Tout l’agaçait. Le fait que l’humain dormait encore alors qu’elle aurait apprécié quelques parties de jambes en l’air. Sa respiration qu’elle jugeait beaucoup trop bruyante, le tapage venait du bas de la taverne, le bruit de la rue, la légère odeur de viande en cuisson, elle en déduit, l’évidence même pourtant, qu’elle avait une sorte de belle gueule de bois mais sans le mal de tête et les nausées. Tandis qu’elle cherchait ses vêtements, qu’évidemment elle ne trouvait pas aisément vu que la moitié avait été à demi arraché dans la ferveur de l’instant, elle se mit à jurer plus fort et à secouer le pauvre Vincente – endormi sur sa jupe le bougre – pour qu’il ne bouge son arrière-train séance tenante.

Une fois habillée et le front de son amant dûment baisé – hé on est pas des bête quand même – elle se pressa descendre au premier pour commander un très copieux repas, composé essentiellement de viandes, de viandes et d’épices. Assise à une table dans un coin de l’auberge où il n’y avait pas trop de cet aveuglant soleil, elle grognait légèrement dès qu’un pauvre client faisait mine de l’approcher. Elle toléra néanmoins la présence des convives de la veille en prenant un peu sur elle.
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Vincente Manolesti
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MessageSujet: Re: Le verre de trop   Le verre de trop I_icon_minitimeJeu 24 Mai 2012 - 2:04

Spoiler:


On aurait pu croire que l’état second dans lequel tout le monde était plongé, aurait pu entamer les réserves du couple de sulfureux mages voire même endormir leurs ardeurs. Mais il n’en était rien, le vin avait plutôt eu l’effet d’un aphrodisiaque et avant de tuer la bienséance pour accueillir sa jeune sœur, l’indécence et offrir un spectacle aussi bouillant qu’inconvenant au reste du groupe; les deux amants s’éclipsèrent prestement sur un " Bonne fin de soirée " de Manolesti déjà entrainé dans les escaliers qui mener aux chambres.

A ce stade du récit, j’avais pensé vous évitez les descriptions bestiales et charnelles de nos deux fougueux protagonistes pour vous proposer un documentaire sur la marmotte, espèce animalière en voie de disparition (doc consultable ici) et puis le narrateur s’est finalement laisser convaincre que cette scène pourrait servir et que certains pourraient au passage prendre des notes. Car oui, ce soir la danseuse et son partenaire allait nous offrir une danse particulière, une ode à la passion charnelle, ce que les livres d’histoires (car oui dans le futur notre couple véhément s’est illustré à de nombreuses reprises mais hop hop hop, n’anticipons pas) appelleront plus tard el tango de los enamorados resplandecientes (oui je sais, légèrement pompeux). En effet si Manolesti avait eu quelque chose à foutre des dieux (et si il connaissait son panthéon drow sur le bout des doigts) il aurait pu facilement croire qu’Isten lorgnait les deux tourteaux par la fenêtre de la chambre ceux-ci lui rendant pleinement honneur. Privé l’un de l’autre pendant trop longtemps l’échange entre les deux corps était aussi féroce qu’endiablé. Tout n’était qu’une succession de plaisir montant crescendo, le baiser devenant suçon, le suçon devenant morsure. Les caresses oscillaient entre douceur et griffures sur le dos du pirate pendant que ce dernier s’appliquer à mener la danse par de vigoureux coups de reins. Laissant entrevoir un côté plus dévorant qu’à l’accoutumé dû sans à leur séparation, son aimée se contorsionnait perversement, mordillant voire mordant le pirate tout lui offrant d’expérimenter toujours plus de nouvelles de positions alors que l’on prenait à peine le temps de s’arrêter lorsque des pans de la literie commençaient à s’embraser sous l’excitation de la pyromancienne. Ce ballet fusionnel entre les deux amants se poursuivit une bonne partie de la nuit jusqu’à ce que d’épuisement et de satisfaction, Vincente et la capiteuse Fjama ne s’endorment dans les bras l’un de l’autre.

C’est lorsque le soleil fut déjà haut dans le ciel que Manolesti commença à émerger. D’abord par des échos lointains qui se matérialisaient de plus en plus en une voix suave à l’accent fortement thaarien. Puis il ressentit quelques secousses l’exhortant à se pousser rapidement de la robe de la demie. Roulant dans le lit tout en faisant glisser le vêtement qui était attiré par Fjama, le pirate retomba lourdement sur le sommier une fois l’effort passé pour mieux se prélasser tout en profitant de la lumière qui entrait dans la chambre et qui venait à jouer sur le corps de sa compagne redonnant sitôt réveillé quelques raideurs à notre bon vicomte. Mais sa chance était déjà passée et même si il l’avait encouragé et même tenter de séduire la belle afin que celle-ci revienne auprès de lui dans les replis des draps, la vipère noire n’avait pu qu’écoper que d’un tendre baiser. Se retrouvant seul, il put constater qu’il ne ressentait que peu d’effets secondaires suite à la cuite de la veille mais même si ce n’était pas dans les habitudes du pirate, celui-ci perçu un manque qui le poussait à la câlinerie.

Sautant rapidement à bas du lit, l’homme versa un peu d’eau d’une cruche posée sur la table de chevet et se lava le visage avant d’essayer de rassembler ses affaires qui étaient éparpillées dans toute la pièce. Ayant récupéré la plupart d’entre elle (dont notamment son chapeau) Vincente descendit les marches qui menaient à la grande salle tout en saluant avec bonne humeur quelques têtes connues et alla prendre ses quartiers sur une chaise près de la pyromancienne. Tapant dans les mets qui avaient été commandé, le pirate se montrait plus docile que d’habitude, venant à jouer avec une mèche de cheveux de l’écarlate tout en lui mordillant le lobe de l’oreille lui demandant si son sommeil n’avait pas trop été agité.

" Mmmrf, pas mauvais ce que tu as commandé ma douce. Et si tu me racontais ton voyage ? As-tu trouvé ce que tu désirais ? "


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MessageSujet: Re: Le verre de trop   Le verre de trop I_icon_minitimeSam 26 Mai 2012 - 22:25

La soirée continuait d'avancer et l'état de Salyä progressait dans l'ébriété doucereuse qui envahissait son cerveau. Alors que le blondinet s'était effondré, mené à une chambre par Edouardo, et que le couple était allé se retrouver dans une chambre, elle continuait de descendre quelques verres dans la salle principale. Edouardo eut alors droit à un panel très complet de blagues salaces et d'avances douteuses de la part d'une drow complètement saoule. Il la reconduisit gentiment à sa chambre alors qu'elle entamait une danse lascive sur l'une des tables, et prit la peine de récupérer les affaires qu'elle avait perdus en chemin. Ce qui comptait entre autre les vêtements censé camoufler sa poitrine.
Elle s'écrase sur son lit, sombrant littéralement dans un sommeil rêveur, ou elle parcourut des mondes colorés et sirupeux au son lointains des amants de la chambre voisine.


Elle se réveilla alors que le soleil était quasiment au plus haut dans le ciel. Celui-ci inondait la pièce à travers la fenêtre dépourvue de rideaux. L'assassine s'étira, déployant ses bras comme une rose déploierait ses pétales sous la rosée humide -bon il était un peu tard pour la rosée, et c'est une toute autre humidité qui avait pus la gagner la veille en s'endormant-. Elle se releva. Elle se sentait bien, pas de gueule de bois, pas de langue pâteuse, pas de muscles endoloris, pas de brumes dans son esprit... Mais elle se sentait un peu vide, sans trop savoir ce qui pouvait lui manquer. Elle quitta les draps un peu rêches de l'auberge et avisa ses affaires qui traînaient sur l'unique chaise de la pièce. Elle remit rapidement la chemise, s'acharnant sur un bouton récalcitrant avant de pester et de renoncer à l'attacher. Elle s'équipa sommairement, abandonnant partie de son matériel dans la chambre -pas de raisons que quelqu'un s'y introduise après tout- avant de descendre dans la salle de l'auberge.

Elle avait faim, ce qui semblait plutôt normal vu la date de son dernier repas. En déboulant au rez-de-chaussée, elle vit rapidement deux de ses compagnons de beuverie de la veille assis à une table, mais ne se sentait pas d'humeur à partager les discussions du couple. Elle s'assit donc à une table, commanda de quoi combler son appétit et attendit qu'on la serve, tapotant nerveusement la table de ses doigts.
Elle distinguait clairement les paroles d'une table derrière elle, des hommes à ce qu'elle pouvait juger, qui discutait des autres clients avec force rire, particulièrement lorsque la discussion tournait autour des clientes de l'établissement. Un raclement de chaise, puis une effluve de mauvaise bière précédèrent l'arrivée à son côté d'un des hommes en question. Elle ne le détailla même pas du coin de l’œil.

-Bien le bonjour ma jolie, j'ai vu que vous étiez...

Il n'eut pas le temps de finir sa phrase qu'une dague venait de se ficher profondément dans le bois, juste entre les doigts écartés de l'humain, un poing noir en tenant fermement le manche. Un petit silence suivit avant que l'homme ne se retire sans un mot et que Salyä ne daigne lâcher le manche de l'arme.
L'affaire aurait pus en rester là, les conversations des autres tables reprenait, jusqu'à ce qu'une voix sonore et grasse s'esclaffe.

-Mon pauvre ami, se faire ainsi repousser par une simple femelle, tu es décidément un bien piètre séducteur.

Cette fois elle daigna se retourner, pour détailler l'arrogant qui avait prononcé cette phrase. Un humain, peut-être de vagues origines elfiques, un peu musclé et le visage carré. Le prototype même du machiste. Les regards de ses compagnons s'étaient tournés vers elle alors que l'intéressé ne daignait lever les yeux de sa chope.
Elle se leva et s'approcha du groupe, captant leur attention ainsi que celle d'Edouardo, qui la surveillait du coin de l’œil, ne connaissant que trop bien le caractère de la belle. Arrivé aux côtés de sa cible, qui daigna enfin levé les yeux vers elle, elle s'appuya négligemment sur la table, sans daigner plier les jambes, ce qui offrait un spectacle charmant, de tous côté d'ailleurs puisque sa chemise laissait une agréable vue dans une telle posture.

-Hum, je ne pensais pas pouvoir trouvé home si viril ici... fit-elle d'une voix exagérément sensuelle dans laquelle n'importe qui d'un QI supérieur à celui de la limace aurait deviné la menace.

Visiblement, celui-ci était plus idiot que nos amis rampants, puisqu'il sembla pleinement satisfait, adressant un regard méprisant au précédent séducteur avant de se retourner vers la ténébreuse drow à sa gauche.

-Et bien si ma jolie, dis-moi ce qui te ferait plaisir, je suis sur que je pourrai te satisfaire, d'une façon ou d'une autre.

Il éructa un rire gras et sonore sur sa plaisanterie, alors que ses comparses voyaient parfaitement la lueur dans l’œil de la drow et n'avaient que très moyennement envie de rire. Seul celui qu'avait éconduit Salyä était adossé à sa chaise, et semblait s'amuser du spectacle.
L'humain, qui pensait sans doute avoir déjà fait chavirer le cœur de la belle ténébreuse -le QI d'une limace je vous dis- et se permit de juger d'une manière fort sonore le fermeté de sa croupe tout en relançant un rire gras. Ou tout du moins un gargouillis qui aurait certainement été un rire gras si sa chope ne l'avait pas violemment frappé dans un ample mouvement.
Il tomba de sa chaise à la renverse sous le coup de la surprise. Les assassins, et Salyä ne faisait pas exception, étaient rarement doués pour frapper fort. En revanche, ils frappaient là où ça faisait mal. C'est ainsi que le tonitruant énergumène se fit cueillir par une botte qui s'enfonça dans son foie, le faisant aussitôt expectorer le début de son repas, avant d'écoper d'un coup de talon sur l'arcade sourcilière, laquelle se brisa de manière sonore sous le coup de la drow.

-Quelqu'un d'autre à quelque chose à rajouter sur les ''femelles'' ? Fit-elle à l'intention du reste du groupe, encore abasourdis.
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MessageSujet: Re: Le verre de trop   Le verre de trop I_icon_minitimeVen 1 Juin 2012 - 15:45

Ce qu’il était agaçant avec ses câlineries ! Elle ne voulait que manger tranquillement sans qu’on l’interrompe ! Une vague envie d’exalter un peu plus de chaleur pour qu’il maintienne ses distances lui traversa l’esprit. Au même instant toutefois, une autre idée s’imposait : Pourquoi était-elle aussi agacée ? Réfléchissant sur des syndromes prémenstruels qui transformaient –cela était bien connu – une douce agnelle en tigresse monstrueuse, elle dut néanmoins repousser l’idée vu qu’elle s’était tapé la dernière semaine de voyage avec ce genre d’inconvénient. Se radoucissant un peu, elle accorda un baiser à son compagnon avant de retaper copieusement dans cette délicieuse viande sanguinolente et épicée.

- Aye, j’ai trouvé. Je te montrerai ça tout à l’heure, c’est un objet bizarre et j’aurais sans doute besoin qu’on l’examine ensemble.

Elle se gratta légèrement la joue avant d’observer avec attention la petite scénette jouée par la drow sous leurs yeux. Elle retourna ensuite son attention sur Vincente.

- Le voyage en tant que tel s’est assez bien déroulé. Oh, je me suis fait attaquer par deux crétins à Aduram quelques jours avant mon arrivée ici. Je crois que je leur ai foutu la trouille de leur vie en crachant du feu.

Machinalement, elle entortilla une mèche de cheveux.

- Je rêve de dragons depuis Meca. On en reparlera plus tard de ça aussi, je crois qu’il y a moyen de se faire du fric. Enfin, pour mon séjour dans les ruines de Kirgan, tu te rappelles des mages aux grands discours dont je t’avais parlé ? L’ancien conseiller royal humain et le drow maître des ombres ? Et bien, le hasard est un petit taquin et ces gaillards furent mes compagnons d’aventure. Après avoir forcé l’entrée à grand renfort de magie, nous avons découvert que la cité était infestée de gobelins. J’ai fait usage de quelques tours enflammés et ce bon Nakor n’a guère apprécié. Entre nous, je crois qu’il a une sorte de complexe de supériorité en plus du coté sénile.

Elle jeta un œil à Salya qui s’occupait du cas d’un séducteur aussi délicat qu’une charge de dragon de perrelin en rut.

- Ah oui, nous avions un nain facétieux, Maître Dun Eyr, dans notre petite compagnie. Après avoir eu quelques frictions avec une habitante écailleuse de lieu, ce bougre a prestement plongé dans la carcasse pour en ressortir tout couvert des effluves féminins. De cette manière, il a réussi à appâter un mâle que nous avons usé comme monture pour nous faufiler à travers la cité détruite. Hélas, un dragon de Perrelin n’est pas très coopératif et nous avons fait un grand plongeon… Je dois ma vie à ce cher Haldren qui m’a téléporté avec lui sur une corniche. Ensuite…

Ce fut l’instant où la douce sombre se chargea d’envoyer bouler le mécréant de bien violente manière. Le bruit si appétissant découlant du petit souci du marin à retenir son repas coupa parfaitement l’appétit à Fjama. Dévisageant à son tour l’éconduit venant interrompre son repas, l’almée redressa la main droite et brusquement il commença à faire plus chaud…

Sans l’intervention de ce brave Eduardo tenant à sa taverne comme à la prunelle de ses yeux, la situation aurait sans doute dégénérée dans un joyeux incendie. Après avoir sorti le faiseur de troubles hors de son établissement, le grand blond jeta un regard peu amène aux deux jeunes femmes.

- Vous connaissez les règles mes dames : pas d’embrouilles dépassant le stade d’une bonne bastonnade.

Retournant à son comptoir, le tavernier reprit son lent polissage de choppes.

Pour nos aventuriers, la sensation de manque se faisait plus retentissante à présent qu’ils étaient parfaitement éveillés. Comment allaient-ils le gérer ? Fjama, pour sa part, commençait à graver des sillons fumants dans une pauvre table qui n’en demandait pas tant.
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Vincente Manolesti
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MessageSujet: Re: Le verre de trop   Le verre de trop I_icon_minitimeMar 5 Juin 2012 - 0:42

Manolesti jouait avec le feu en touchant une Fjama qui empruntait à merveille pour les circonstances des allures d’animal. Tel un enfant inconscient qui essaye de caresser une bête alors que celui-ci est en train de manger, le pirate-qui avait passé un bras autour de la taille de la danseuse-laisser se balader sa main sur le flanc de sa dame s’attardant parfois sur sa croupe, parfois sur le galbe de sa poitrine. Le baiser qui sustenta Vincente ou aiguisa son appétit lui permit cependant d’être un peu moins tactile et il essaya de se concentrer sur la conversation alors que du coin de l’œil il vit que la drow de la veille éconduisait de manière nette et rapide un galant pas vraiment subtile.

" Oui…, je serais ravi d’étudier cet objet avec toi. "

La voila qui enchainait sur autre chose et le pirate laissa échapper un rire mais il n’arrivait pas tellement à fixer son attention sur ce qu’elle disait. Toute sa concentration était retenue par le mouvement rapide de ces lèvres charnues qui se mouvaient pour créer des mots, sur cette poitrine à la couleur caramel qui se soulevait au rythme de la respiration de la demie. Essayant de focaliser son attention sur quelque chose de moins sensuel, Vincente se servit un verre tout en essayant de suivre la conversation :

" Hinhin, euh…oui. Effectivement cela n’est pas de chance et dire qu’ils sont sensés être deux des plus puissants mages que tu es rencontrée, cela ne devait pas être plaisant d’avoir ses imbéciles sur le râble. Mais bon je suppose qu’au moins l’exploration s’en est trouvé que plus " intéressante ", en revanche je n’ai jamais vu de gobelins, il faudrait que je goute à l’expérience. "

Sortant de sa contemplation, il put regarder de nouveau la drow mettre les points sur les i et les pieds dans la gueule d’un autre prétendant qui avait sans doute dû aller trop loin, à moins que cela n'était encore une histoire raciale, qui sait. Tout rentra vite dans l'ordre lorsque Edouardo vint à donner de la voix et tout le monde fila droit. Le vicomte essaya de répondre à nouveau mais ça le reprenait aux tripes, il approcha sa tête son de interlocutrice avant de gouter ses lèvres et de lui donner un fougueux baiser. De nouveau le désir s’estompa et il recula en souriant surement pour signifiait à la pyromancienne qu’il était heureux de la voir bien en vie. Puis il rit en demandant comment le nain avait réussi son tour sans qu'il ne se prenne le vit de son prétendant dans le fondement. Cependant sa compagne après cette petite scène de bagarre semblait en pétard, il faut dire que parfois elle se mettait à bouder pour un rien. La vipère noire essayait de cogiter car la sensation qu’il ressentait depuis son réveil lui semblait bizarre, non pas qu’il ne désirait pas ardemment sa compagne et qu’il n’aurait pas pu rester une semaine enfermé avec elle dans leur chambre, mais il n’arrivait pas à penser, à avoir les idées claires, une sensation de manque lui tenaillait les entrailles et il sentait que quelque chose n’allait pas. Se claquant le visage des deux mains, avant de secouer la tête afin d’essayer de se réveiller, de se retrouver, il déclara à Fjama :

" Il y a un truc…bizarre, j’ai l’impression qu’un truc me dérange. Tu ressens quelque chose d’étrange toi aussi ? "


Dernière édition par Vincente Manolesti le Ven 8 Juin 2012 - 11:37, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Le verre de trop   Le verre de trop I_icon_minitimeMer 6 Juin 2012 - 19:58

Salyä ressentit un coup de chaud qui la laissa un peu abasourdis quelques secondes. Juste le temps qu'il fallait à Edouardo pour l'écarter de sa malheureuse victime en l'attirant par le bras. Un malheureux réflexe faillit bien mettre fin à la vie du tavernier, mais l'assassine se retint juste avant que sa main ne se pose sur le manche de la dague.
Le gestionnaire des lieux évacua prestement le gêneur et adressa quelques remontrances aux deux belles femmes.

-Ça n'avait pas encore dépassé la bonne baston...

Dit-elle entre ses dents. Elle associait le coup de chaud ressentit à une simple poussée d'adrénaline ou un retour tardif de la soirée précédente. Délicieuse soirée, elle s'accorda un instant pour replonger dans ses souvenirs. Ce qui ne fit que la rendre plus irritable lorsqu'elle revint au présent. Pourquoi cette journée devait-être aussi merdique ? Elle n'était pas capable de dire ce qui la gênait, mais une chose était sur, c'est que ça la gênait beaucoup. Énormément même.
En d'autres lieux ou d'autres temps, elle se serait accordé un massacre gratuit exceptionnel pour se passer les nerfs. Mais elle essayait de rester discrète à Thaar depuis qu'elle faisait partie de la Guilde, elle n'avait pas envie de collectionner les ennemis sur le pas de sa porte. Et un petit quelque chose au fond d'elle-même lui soufflait que ça n'aurait de toute façon pas suffit.

Ce qui la gênait était plus profond que tout ce dont elle avait l'habitude. Et pourtant elle pouvait se montrer particulièrement désagréable, horrible à vivre, parfois. Mais là ce n'était pas volontaire, ni même compréhensible. Il lui manquait un truc, mais elle n'arrivait pas à mettre le doigt dessus.

-Une bouteille de vin, le plus fort que tu ai.

Elle s'assit au bar tout en hélant Edouardo. Soit, si elle n'arrivait pas à savoir ce qu'elle voulait, elle se contenterait d'oublier qu'elle le voulait. Une méthode qui avait déjà fait ses preuves par le passé. La bouteille arriva rapidement et fut tout aussi prestement débouché, sans s'occuper de se servir un verre la drow porta le goulot à ses lèvres pour boire à pleine gorgée, sans se soucier des pertes de liquide pourpre à la commissure de ses lèvres.
Le vin lui parût fade et sans goût, mais elle lui demandait juste de la saouler assez pour lui faire oublier ce qu'elle ne pouvait identifier.
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MessageSujet: Re: Le verre de trop   Le verre de trop I_icon_minitimeVen 8 Juin 2012 - 1:41

Fjama n’avait pas vraiment l’humeur nécessaire aux cajoleries. Quoique la dérive si chère à l’Ivrey – aka le sexe en colère – pourrait être éventuellement tentable mais un tantinet dangereux. A dire vrai, il était plus sage de ne point tenter d’apprivoiser la tigresse quand elle avait « ses humeurs ». A la dernière phrase de son compagnon, elle fronça les sourcils longuement prenant le temps de réfléchir.

- Oui.

Lapidaire à souhait, n’est-ce pas ? Elle soupira longuement.

- C’est comme si… on m’avait montré la chose que je désirais le plus au monde pendant quelques secondes puis ensuite cacher en me disant : « Ahaha tu l’auras paaas ». C’est … atrocement agaçant. J’ai l’impression d’avoir la seule source de pleine et entière satisfaction à porter de main mais de ne plus pouvoir la trouver. Autant dire que ça me met les nerfs en vrac.

Elle s’avachit sur sa chaise, jouant encore des ongles dans le bois de la table avec une minutie toute enfantine.

- Y a un autre truc qui me turlupine… T’as pas eu l’impression d’être vachement vite ivre hier soir ? Certes, le vin capiteux et délicieux cognait sévèrement, mais de là à m’occulter une partie de la soirée : y a un truc que j’entrave pas.

Là-dessus, elle héla la drow avec la délicatesse d’un kerkan en période de reproduction :

- Hé Sa… Sali… Salyä ! Enfin machine-là… T’as pas une sale impression toi aussi aujourd’hui ?

Brusquement, diverses connexions se firent dans la caboche de la pyromancienne en crise afin qu’elle puisse « percuter ». Sans attendre de réponse ou de réaction de l’interpellée, elle se redressa et enjamba à moitié son compagnon. Fjama chargea alors vers le comptoir et attrapa la chemise d’un Eduardo étonné. Après l’avoir miré de très près, elle se mit à le secouer. La surprise passée, le tavernier se dégagea d’une saccade en jetant un regard noir à l’almée.

- Teh ! T’es pas bien toi ? Qu’est-ce qu’t’m’arraisonnes comme ça ? J’sais bien que t’es pas franchement du genre calme, mais là faudrait que tu expliques pourquoi t’conduis comme un mec qu’j’aurai fait cocu !
- Qu’est-ce que t’as foutu dans ton pinard pour que j’sois autant en rogne ? Pour que je sois aussi vite ivre ? Pour que je sois aussi…
- Atta, atta, tu penses que j’vous ai drogué ou quoi ? T’es pas bien, t’sais bien que je trempe pas dans c’genre de magouilles qui nuisent au commerce ! J’t’ai fait goûter mon meilleur pinard !
- C’était quoi c’vin ? T’l’as eu où ? Donne-m’en !

Alors qu’elle allait à nouveau l’empoigner, il esquiva aisément sur la gauche et redressa les mains en signe d’apaisement.

- Eh l’Vipère, viens calmer ta gonzesse-là, avant que je m’échauffe ! Faut te calmer un peu, ma jolie. J’sais être courtois mais tu commences à m’les courir là.

Jetant un regard à Vincente, mais aussi à la drow, afin de les prendre à parti, Fjama gronda et lâcha un plaintif :

- J’suis sûre que c’est le vin d’hier qu’était pas net !
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MessageSujet: Re: Le verre de trop   Le verre de trop I_icon_minitimeVen 8 Juin 2012 - 14:13

La communication était l’une des bases de solides relations selon Isabelle une matrone de Meca qui s’était autoproclamée conseillère de vie (pour ne pas dire qu’elle se mêlait sans vergogne des relations des autres qu’elles soient amoureuses ou autres). Cependant pour cette fois-là, Manolesti n’aurait pas pu donner tort à la commère, car donnant ses impressions sur le trouble qui l’habitait, il apprit qu’il n’était pas le seul à se sentir altéré.

" Je ne saurais aussi bien exprimer ce que je ressens en ce moment mais cela est assez similaire avec ce que tu décris, mon ressenti en revanche a l’air plus charnel voire lubrique. Concernant hier soir, je dois avouer qu’avoir passé la journée à t’attendre en vidant quelques bouteilles n’a pas aidé à avoir les idées claires mais le vin d’Edouardo m’a enivré traitrement je dois bien le concéder. "

Faisant fit de la distance et de la discrétion, la demi interpella leur compagne de beuverie qui n’avait pas l’air non plus dans un bon jour et qui buvait comme le premier soulard venu. Vincente en la regardant pensa que c’était typiquement le genre de fille tout en charme qui pouvait vous enflammer d’un regard, mais qui cassait complètement la magie de la séduction parce qu’elle était du genre à vous battre à un concours de rot. Suivant du regard une Fjama qui bondit vers le bar, il la vit empoignait Edouardo et se disputer avec celui-ci, l’accusant presque de les avoir tous drogués. Même si l’homme au chapeau connaissait Edouardo depuis longtemps et que Fjama avait quelques petits délires paranoïaques de temps à autres, le pirate ne put s’empêcher de penser que la théorie de la pyromanciene tenait la route. Le fait d’avoir cogité couplé au fait que tous n’avaient pas l’air dans leurs états habituels, redonna un peu de lucidité à la vipère noire qui réussi à mettre en sourdine son côté cajoleur pour retrouvé un certain aplomb. Écartant sa chaise, il se dirigea-avec la bouteille de vin qui était posée sur la table-vers le bar où se tenait Edouardo et les deux jeunes femmes (du moins si elle était vieilles, elles ne faisaient pas leurs âges).

" Avec tout le respect que je te dois mon vieil ami, quelque chose de louche se trame ici et nous aimerions savoir quoi. "

Des coups d’œil s’échangeaient entre les consommateurs et certains qui ne s’étaient pas barrés lors de la bagarre pour aller chercher un coin plus tranquille décidèrent de mettre les voiles, bien sur ce ne fut pas le cas de tout le monde mais disons que la situation à la vierge de sel commençait à sentir le roussi. Arrivé au niveau du comptoir, Vincente posa une main sur l’épaule de la danseuse qui signifiait tout aussi bien qu’il la soutenait dans sa théorie, mais qu’on allait d’abord causer et ensuite mettre les baffes (si tant est que celles-ci soient nécessaires).

" Je ne suis pas sur que combattre le poison par le poison soit une bonne idée ma tendre. Écoutes Edouardo, depuis ce matin chacun de nous semble différent et semble souffrir d’un manque tel de pauvres aficionados de Haga (drogue locale). T’as toujours été réglo mais on va avoir besoin de réponses, qu’est-ce que c’était que ce vin ? Qui te l’a fourni ? "




Dernière édition par Vincente Manolesti le Ven 15 Juin 2012 - 0:51, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Le verre de trop   Le verre de trop I_icon_minitimeSam 9 Juin 2012 - 12:38

Salyä reposa la bouteille de vin sur le comptoir. Elle en avait à peine bu un quart, et elle contempla le liquide à travers le verre teinté et poussiéreux. Fa ne l'aidait même pas, ça commençait presque à lui taper sur la tête mais l'impression était toujours là. Elle était même encore plus là. Bon sang, si ses soucis ne voulaient pas se laisser diluer dans les fragrances de l'alcool, s'était plus sérieux qu'elle ne le pensait.
La demi l'interpella à propos de sensations bizarres, ce à quoi elle répondit du chef par l'affirmative. C'est vrai qu'elle se sentait salement patraque ce matin, et rien de ce qui la soulageait d'habitude ne daignait montrer quelques signes d'aide à son triste état.

C'est à ce moment que l'almée se décida à bondir sur Edouardo pour le secouer comme un arbre aux fruits trop mûrs avant qu'il ne parvienne à se libérer. S'ensuivit une série d'invectives entre les deux personnages, où Fjama, dont elle venait de se rappeler le nom, accusait le vin de la veille d'avoir eu un effet néfaste.
Salyä secoua négligemment la tête, comment aussi délicieux breuvage aurait-il pus avoir d'effets si désagréables. Quoique, repenser à ce vin renforça la sensation de manque qui lui oppressait le cerveau. Il était excellent, mais peut-être un peu trop pour son propre bien. Elle n'y avait ressentit ni poison ni substances étranges, mais elle ne se prétendait pas à même de reconnaître toutes les substances psychotropes employés. Et le brouillard qui lui enveloppait le cerveau n'était pas normal.

Le pirate, Vincente si ses souvenirs étaient corrects, s'en mêla à son tour. Il accréditait la théorie de son amante mais semblait posséder plus de retenues que celle-ci. Salyä les observa un temps avant de poser ses yeux rubis sur Edouardo. Ils avaient perdus la lueur contrarié qui les avait animé tout ce début de mâtinée pour ne prendre qu'un air froid et distant qu'on ne lui connaissait que peu.
Mais ceux qui y avaient déjà eus droit pouvaient témoigner qu'il valait mieux alors se montrer très prudent dans le choix de ses mots et de ses actions, ils étaient aussi calmes que l'océan avant un raz-de-marée ravageur et la colère tambourinait derrière leur pupille.

-Des réponses, c'est exactement ça qu'il faut. Et elles ont plutôt intérêt à être justes et rapides.

Elle ne s'était jamais clairement exprimé sur son travail à la Vierge de Sel. Mais Thaar était une cité où les rumeurs allaient bon train, les presque-frères y étaient nombreux et les assassins des Lames Dansantes finissaient toujours par y acquérir un certaine réputation. Aussi évitaient-on le plus souvent de contrarier ceux qui y avaient droit. Pas toujours cela dit.
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MessageSujet: Re: Le verre de trop   Le verre de trop I_icon_minitimeMer 13 Juin 2012 - 14:00

Fjama relâcha Eduardo et recula vers Vincente à son arrivée. Le regard rivé sur l’aubergiste, elle le scrutait comme si elle cherchait à le transpercer de lames ou plus probablement comme si elle s’apprêtait à faire usage de la magie pour le cramer jusqu’à l’os.

Le blond gaillard leva une nouvelle fois les mains en signe d’apaisement. Il mira à son tour chacun des trois convives de la veille. Longuement, il s’attarda sur les yeux froids de Salyä et, tout fin ruffian qu’il fut, il réprima difficilement un frisson. Un instant, il songea qu’il aurait mieux fait de rester coucher ce matin et de confier la gestion de l’auberge à la petite Mireille, une serveuse, qu’il troussait régulièrement mais là n’était pas la question. Sans faire plus de secret, il se mit à table.

- Le vin s’appelle « Château Quiquempoix ». C’est un petit cru langecin d’un minuscule domaine un peu au nord de Léliande. C’est suite à quelques connivence avec le vigneron que je me suis retrouver à lui en faire commande régulièrement. De fait, vous en aviez sans doute déjà bu ici avant.

Lentement, il se pinça l’arrête du nez.

- Toutefois, depuis deux ans, le vin s’est révélé de plus en plus goûtu. « Un changement de technique suite à des conseils auprès d’un vigneron de Hautval » m’a-t-on dit.

Puis, il fronça légèrement les sourcils. Fjama, pour l’instant, écoutait patiemment sans intervenir.

- Y a deux trois jours, Mario Di Bianco a fait halte ici. Il a bien tapé dans les réserves et il s’est fait plumé aux jeux. Pour effacer son ardoise, il m’a donné deux bouteilles du Château Quiquempoix, ça couvrait les frais. Comme c’est un de mes fournisseurs assez régulier, pour des liqueurs de fruits que je vous conseille de tester, j’ai accepté l’échange.

Plus détendu au fur et à mesure qu’il racontait l’histoire, il reprit son nettoyage de comptoir nonchalamment.

- Me reste trois fût du même vin de mon fournisseur habituel et une bouteille donnée par Di Bianco. Si je vous ai fait goûté le vin, c’était parce que je sais que vous êtes connaisseurs tous les trois, enfin quatre avec Aarnis qui ronfle encore et que j’voulais faire plaisir à des habitués. Donc… si souci il y a avec le vin, ça vient sans doute des bouteilles de Di Bianco et vous faudra voir avec lui. J’crois qu’il a une piaule sur le port.

Fjama se frotta vigoureusement le visage, les coudes sur le bar. Décidemment, la situation était puante. Que faire ? Toujours torturée par « le manque », elle ne pipa pas un mot, laissant ainsi ses compagnons d’infortunes prendre les décisions qui s’imposaient selon eux. Eduardo, lui, passait son regard de l’un à l’autre de ses « opposants ». Tout au long de son explication, il avait paru sincère, bien qu’agacé de se voir ainsi accuser.
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Vincente Manolesti
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MessageSujet: Re: Le verre de trop   Le verre de trop I_icon_minitimeVen 15 Juin 2012 - 15:05

Les esprits se calmèrent un instant et Edouardo après avoir compris qu’il n’était pas dans une position des plus avantageuses se décida à s’expliquer sur les origines de ce vin qui était restait jusque là mystérieuses. Cette preuve de bonne volonté associée à une attitude quasi-sereine du tenancier (enfin autant qu’on pouvait l’être face aux trois énergumènes qui lui demandait des comptes) laissa l’impression à Vincente que la supercherie ne venait pas d’Edouardo comme il l’avait supposé * merde c’était pas le genre du bonhomme *. La sensation de manque le tiraillait mais le pirate essayait de se calmer et cela lui fit penser à Sogbe. Il expira comme exaspéré de la situation avant de prendre une petite gorgée de vin. Écoutant l’histoire, on apprit que le vin venait d’un lot de deux bouteilles données en gage pour payer des dettes de jeu. Le détenteur de ce lot était un dénommé Di Bianco, un vendeur de liqueur qui avait ses habitudes ou du moins une chambre près du port. Regardant son vieil ami avec intensité, Manolesti dit finalement :

" Hum, personnellement je crois à ton histoire. "

Jetant un rapide coup d’œil à droite puis à gauche, Vincente ne put s’empêcher de se dire qu’étant le plus calme de notre trio et qu'il allait devoir se charger de l’interrogatoire :

" C’est quel genre ton négociant ?

- C’est un langecin, avec la gueule de l’emploi : bronzé, les cheveux frisés, avec une moustache et les yeux bruns. Il a un physique assez passe partout ni gros ni maigre, pas vraiment grand, pas vraiment petit; un type assez lambda en somme.

- Tu sais où on pourrait trouver ce gentilhomme, je pense que l’on aimerait s’entretenir avec ce dernier ?

- Pas vraiment, je ne sais pas trop ou il crèche mais il parait qu’il a une garçonnière près du port lorsqu’il est en ville.

- Et ses habitudes ?

- Celles de la couleur locales : Jeux, bordel et alcool.

La vipère noire réfléchit car l’affaire aurait pu au final en rester là, mais il restait deux problèmes à régler : le premier était de savoir si cet effet secondaire aussi persistant qu’exaspérant allait s’estomper de lui-même et surtout quand ? Le second problème, c’est que l’homme au chapeau détestait qu’on altère son esprit que cela soit de la part d’un gardien ou d’un simple ruffian et puisqu’il était la victime de cette expérience ma foi assez désagréable, quelqu’un allait devoir payer. S’envoyant encore quelques gorgeons histoire de conclure à sa prise de décisions, le vicomte reposa la bouteille sur le comptoir et s’adressa à ses deux comparses :

" Je ne sais pas vous, mais je pense qu’il va falloir demander des comptes, car je ne compte pas subir les effets de cet état " second " pendant des heures, des jours voire bien plus; je ne pense pas que la substance subsiste dans notre organisme aussi longtemps mais quant à ses effets... Je propose donc que l’on se mette à la recherche de cette petite gouape de Di Bianco. J’ai quelques connaissances dans le coin, peut-être que cela vaut-il le coup d’aller les interroger sur le marchand. Sinon il faudra commencer à fouiller près du port, sans doute allons-nous devoir écumer tous les bouis-bouis et autres bordels pour trouver notre homme en espérant que ce dernier n’ait pas déjà mis les voiles. "

Edouardo offrit un regard plus ou moins compatissant car cette histoire l’ennuyait, cela aurait pu ternir sa réputation mais de plus droguer des habitués n’était pas dans ses habitudes. Manolesti regarda Fjama qui se triturer, se grattant de démangeaisons dû au manque et notre homme pensa que maintenant qu’il avait mis le doigt sur leur trouble, la colère ou l’envie s’étaient dissipées pour laisser place à manquement sous sa forme éthéré mêlé à une pointe d’inquiétude. Voyant que le pirate l’observait, sa compagne acquiesça prête à pousser les investigations alors qu’on attendait que la drow s’exprime avant de se mettre en route.



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MessageSujet: Re: Le verre de trop   Le verre de trop I_icon_minitimeDim 17 Juin 2012 - 13:32

Un nom ressortait de l'histoire d'Edouardo, un certain Di Bianco, qui aurait fournis la fameuse bouteille du vin incriminé. D'après les dires du tenancier il possédait une piaule sur le port et le groupe avait de bonnes chances de le trouver là. Du moins, de meilleur chances que n'importe où ailleurs, ce qui était déjà pas mal, dans un sens, se dit Salyä. Oui, il ne valait mieux pas demander de trop gros effort à la drow ce matin là.

Le pirate prit la parole, demanda quelques précisions à Edouardo qui éclairèrent un peu plus leur lanterne et se lança dans un petit discours improvisé à l'attention des deux femmes. La drow voyait mal comment un quelconque poison pourrait agir aussi longtemps sur eux, généralement leur effets se dissipaient avec leur substance et elle, qui pouvait se targuer d'une certaine expertise en la matière, n'en connaissait pas possédant des effets d'une supérieur à quelques jours.
Cela étant, certaines herbes à fumer des territoires drows de Sol'Dorn possédait la faculté de plonger leurs utilisateurs en une espèce de transe semblable à celle qui les avait pris la veille, et avaient des effets assez déstabilisant sur le cerveau, les consommateurs forcenés en cherchaient perpétuellement, à moitié fous pour certains. Une chose était certaine, elle ne comptait pas finir ainsi.

-Je pense qu'il vaut mieux se diriger rapidement vers le port, pour peu que l'oiseau ne se soit pas envolé. Si vraiment il y loge, on trouvera bien quelques marins qui sauront nous y amener, les détaillants en alcool ont souvent une grande réputation.
Si malgré cela l'on ne l'y trouve pas, nous pourrons alors nous tourner vers nos connaissances respectives pour essayer de se renseigner.


Et oui, elle aussi possédait quelques connaissances dans cette ville, pour ne pas dire plein. Les presque-frères y abondaient comme des mouches autour d'un cadavre, et elle ne doutait pas que certains d'entre eu sauraient les éclairer un peu plus avant sur ce fameux Di Bianco. La guilde avait des yeux et des oreilles partout à Thaar, et peu de choses arrivaient à lui échapper longtemps.

Le petit groupe se mit en route vers le port, le véritable centre de la ville de Thaar, marchande avant toute autre chose. Au gré des rues et venelles ils croisèrent ce que la population de Thaar pouvait offrir comme échantillon le plus représentatif de sa vie diurne. A cette heure là l'endroit paraissait presque fréquentable, les marins avaient pour la plupart dessaoulés, les marchands arpentaient sereinement les rues, prostitués et tire-laine attendaient la fin de journée pour se remettre à vider les bourses, honnêtes travailleurs et mercenaires de passage se croisaient sans se saluer... Bref, la ville vivait et respirait dans ses ruelles encrassées.

Ils arrivèrent finalement au plus près des docks, l'air marin apportant timidement les senteurs d'iode et de varechs. Il ne leur restait plus qu'à trouver le fameux Di Bianco, et le plus simple pour cela était sans doute d'interrogé ses potentiels clients. Avisant la première taverne qu'elle put trouver, Salyä héla le tenancier pour demander des renseignements sur leur homme, le désignant comme un fournisseur de liqueur et donnant la description fournie par Edouardo.
Ils obtinrent une vague direction donné sur un ton peu amène et se remirent en route. Au bout de même pas quatre essais supplémentaires, ils réussirent finalement à arriver à ce qu'on leur avait indiqué comme l'endroit où trouver leur homme. Il s'agissait d'un petit bâtiment qui donnait effectivement directement sur le port, comme l'avait indiqué Edouardo. Ne restait plus qu'à vérifier si Di Bianco s'y trouvait bien, aussi Salyä se dirigea-t-elle vers la porte et essaya de l'ouvrir.


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MessageSujet: Re: Le verre de trop   Le verre de trop I_icon_minitimeDim 8 Juil 2012 - 16:30

Ainsi, l’héroïque troupe, en proie à une sensation de manque plus légère qu’au réveil, se retrouva en bas d’une humble masure du port, le fameux pied-à-terre de Di Bianco. Lorsque Salyä tenta d’ouvrir la porte, elle la retrouva close. Cependant quelques secondes plus tard, une jeune demoiselle blonde ouvrit la porte avec fracas et se jeta littéralement dans les bras de la drow. Entre deux sanglots, elle baragouina quelques mots.

- Mario, Mario, te revoilà enfin !

Oui, oui, la demoiselle venait de prendre une drow pour Di Bianco et cela en disait long sur ses facultés mentales. Fjama, excédée, se chargea de libérer sa camarade de galère de l’étreinte de la créature toutes de larmes et de morve. Après une claque sonore, la pauvre créature dut subir une série de réprimandes sur ses « yeux non-en-face des trous pour avoir pris une drow pour un humain », ainsi qu’un commentaire plus acerbe sur la manière dont son géniteur l’avait « finie ». Rassurée par une présence féminine vaguement maternelle – ou plus raisonnablement parce qu’elle était complètement dingue – Mina invita tout le monde à monter dans la chambrette de Mario.

Là, elle chut sur le plumard, dont les draps torchonnés exaltaient encore une odeur de foutre, et se remit à chialer. Tandis que Fjama, bonne âme, tentait à nouveau de la calmer afin qu’ils puissent entraver ce qu’elle jactait d’une voix nasillarde à intervalle régulier, ses compagnons avaient tout le loisir d’arpenter les lieux. Si les aventuriers auraient pû s’attendre à un certain luxe de la part d’un langecin décadent, il n’en était rien. Au contraire, la pièce avait tout d’une chambre faite pour tringler et stocker des vêtements entre deux arrêts dans un tripot de la cité, à savoir crade, sombre et exaltant un odeur rance de vieil alcool.

Toutefois, hormis le lit, un âtre dans un coin de la pièce et une armoire débordant de vêtements de bonnes qualités, la petite bande put découvrir certains éléments plus intéressants : Quelques caisses d’eau-de-vie, un bureau rempli de papiers, une latte de parquet grinçante, mais aussi trois bouteilles de « Château Quiquempoix » dont une à moitié vide sur le chevet. De loin, les parchemins sur la table de travail semblaient être un ramassis de quittance.

Pendant le petit tour du propriétaire, Fjama réussit à comprendre enfin ce que déblatérait Mina et se tourna vers ses camarades pour la version résumée.

- Elle, c’est Mina, « la régulière » de Di Bianco. Depuis deux jours, il n’est pas rentré et elle l’attend depuis. Elle a peur qu’il soit arrivé quelque chose à notre client. Il avait de sérieux problèmes d’argent depuis quelques temps et elle pense à règlement de compte plus… expéditif.

Mécontente de voir leur recherche tourner court, la danseuse croisa les bras en observant la blonde.

- Une idée ?
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MessageSujet: Re: Le verre de trop   Le verre de trop I_icon_minitimeMar 10 Juil 2012 - 2:02

Le pirate avait chaud. Malgré les vents de la côte et l’ombre crée par l’étroitesse des rues biscornues de la ville, Vincente sentait sa chemise de lin lui coller à la peau et il avait très vite enlevé sa veste pour la porter à la main. Attifé de son sabre dont le baudrier était passé en travers de son torse puissant à la mode langecine et portant l’un des ses magnifiques Chapeau, Manolesti avançait. Le groupe se dirigeait vers les docks, les effets de manque semblaient se calmer légèrement et si l’on trouvait rapidement di Bianco, on pourrait peut-être sortir rapidement de cette mésaventure. Ils demandèrent à quelques gargotes et rapidement le jeu de piste mena nos protagonistes à une porte bleue qui appartenait à une bicoque du port.

La porte était fermée mais avant de tenter quoi que ce soit, une gamine à la chevelure blonde fondit sur la drow en pleurant croyant retrouver le fameux marchand d’alcool que la troupe recherchait. La scène avait de quoi faire rire mais personne dans la bande ne semblait vraiment d’humeur à faire marcher ses zygomatiques ni à s’en payer une bonne tranche. Après que Fjama eut calmé l’hystérique, tous purent entrer à l’intérieur. La pièce n’était pas grande se dit Vincente en passant le pas de la chambre alors que le regard du pirate commençait déjà à analyser la pièce. Le seul point de lumière qui essayait de donner un peu de clarté à cette endroit de misère était une petite fenêtre qui donnait sur la rue d’à côté et dont le mur de la bâtisse voisine était si près que la chambre ne devait que peu voir les rayons du jour.

* Même si ça pue, au moins ça garde l’endroit au frais. *

Le pas lourd de l’homme au chapeau fit craquer les lattes de bois du plancher alors qu’il se dirigeait vers le bureau de la salle afin de récupérer une information qui aurait pu paraitre intéressante. Dans cette paperasse en vrac, on trouvait beaucoup de lettres de quittances essentiellement pour des tripots du coin ainsi qu’un carnet de livraison avec des noms et une colonne en face avec des chiffres. Prenant le carnet dans sa main pour en faire part aux autres plus tard, il vit une bouteille de Château Quiquempoi ouverte et posée sur la table de chevet. Se déplaçant jusqu’à la bouteille, il porta le goulot prudemment jusqu’à ses narines et entreprit d’en humer subtilement l’arôme, craignant quelque part que cette action qui était pourtant anodine soit suffisante pour le replonger dans un état des plus exécrable. Le vin avait l’air d’être le même que celui gouté la veille, en tout cas-sans être œnologue-il en avait l’odeur. Versant une lampée sur le sol afin de voir la robe du mélange, il tendit la bouteille à la drow :

" Il semblerait que ce soit le même que la veille. "

Reportant son regard sur la rouquine et la blonde, pendant que la danseuse jouait à la traductrice, le vicomte lança d’air nonchalant " Si ce dernier n’est pas mort, il le sera sans doute bientôt. " Avant de regarder les deux jeunes femmes sur le lit alors qu’on demandait des idées. Vincente ne savait pas si c’était encore les effets secondaires du vin ou bien simplement ses instincts mais le pirate avait envie d’utiliser l’un de ses deux sabres sur les damoiselles assises sur le lit; celui en fer pour la blonde, celui de chair pour la rousse. Essayant de réfléchir et de rester concentré, il se contenta d’un grognement tout en étudiant les options qui s’offraient à eux et la première était sans doute d’interroger la gamine, elle restait leur seule lien avec Di bianco. Mais comment fallait-il la jouer avec elle: La franchise, la force et la peur ou encore le mensonge ?

Éliminant rapidement la franchise, notre homme se laissa tenter par la douceur du mensonge se disant qu’on pourrait toujours la tarter si le stratagème échouait. Se tournant vers la jeune femme :

" Mina, écoute petite, nous on est là pour t’aider. Ton homme a des ennuis et il nous a engagés pour le protéger le temps qu’il puisse rembourser ses associés. Moi c’est Jorge Bugiardo et elles se sont mes subalternes Chicha et Guadaloupé. On devait le retrouver à cette adresse aujourd’hui mais manifestement il n’est pas là et il va falloir nous dire tout ce que tu sais et qui pourrait nous aider à le retrouver avant que les autres ne mettent la main sur lui. " Désignant la bouteille, sans quitter la jeune fille des yeux. " J’ai bu exactement le même vin hier soir, il était fameux, tu l’as gouté toi aussi ? "



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Salyä Ivilth
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MessageSujet: Re: Le verre de trop   Le verre de trop I_icon_minitimeSam 14 Juil 2012 - 13:05

Seules la surprise la plus totale et une maîtrise de ses réflexes qu'elle ne se connaissait pas permit à Salyä d'éviter de planter la blonde créature avant même qu'elle ne l'ait touché, comme tout assassin l'aurait fait face à quelqu'un lui jaillissant dessus de derrière une porte. Une dague était quand même apparue entre ses doigts et il ne faisait aucun doute de ce qui se passerait si la nouvelle venue se montrait un tant soi peu menaçante. Mais visiblement elle avait juste confondu la drow et le fameux Di Bianco. Soit elle était particulièrement stupide, soit la vie de Di Bianco devait être un calvaire. Penchons plutôt vers la première option.
Heureusement la danseuse intervint à temps pour soulager Salyä de l'étreinte avant qu’elle n'eut à le faire elle-même, ce qui n'aurait sans doute pas favorisé les échanges suivants.

Le petit groupe pénétra ensuite dans la chambre de Di Bianco, qui ne lui servait visiblement pas à recevoir des clients vus son état déplorable, mais simplement à dormir, ou tout du moins à se servir d'un lit. L'odeur qui remontait de celui-là tira d'ailleurs une grimace de dégoût à la drow. Elle pouvait l'apprécier, éventuellement, mais certainement pas dans les conditions présentes.
Tout comme Vincente elle avisa les dettes, combien de personne avait-elle occis pour d'aussi stupides histoires. Même si cela lui rapportait de l'argent, elle ne comprenait pas vraiment pourquoi tuer un endetté, il ne risquait pas de rembourser une fois dans le royaume des morts après tout. Pour ce qu'elle ne voyait, c'était surtout une perte d'argent, surtout qu'il fallait débourser quelque piécettes pour que certains s'en occupent, même si à Thaar on trouvait toujours deux ou trois pirates pas chers et qui ne répugnaient pas à nourrir les poissons à l'occasion. Tant qu'ils ne le faisaient pas avec leurs propres restes évidemment.
Lorsque le pirate lui passa la bouteille elle en savoura l'odeur à son tour, en parfaite ignorante de l’œnologie qu'elle était, avant de la reposer sur une table. C'était sans doute le même vin, mis elle ne comptait pas en boire de nouveau pour voir si les effets se manifesteraient également de nouveau. Cela ne les aurait pas aidé à grand chose et sans doute pas mal ralentis. En revanche, un petit détail lui avait sauté aux yeux, ou plutôt aux oreilles, lorsqu'ils étaient entré. Refaisant quelque pas en arrière elle fit grincer du pied l'une des lattes. Ce n'était sans doute qu'un défaut du bois, mais au cours de décennies de traque elle avait appris à ne rien laisser derrière elle, aussi se pencha-t-elle au sol pour vérifier que le plancher ne comportait pas d'espace creux dans lequel un type qui se savait criblé de dettes aurait pus cacher quelques choses importantes. C'était une astuce vieille comme le monde mais il ne fallait pas négliger ses classiques dans ce genre de métier, les cibles n'étaient pas aussi inspiré que les histoires romanesques voulaient bien le faire croire.

Aussi utilisa-t-elle l'une de ses armes pour faire levier. Le bois résista mais sortit de son logement sans trop de peine, signe qu'on le lui avait déjà fait subir. Dans le logement dévoilé se trouvait une bourse de cuir que Salyä sortit et ouvrit. Elle y trouva une dizaine de souverains.

-Visiblement, notre ami avait caché un joli pécule, ce n'est pas exactement le genre d'attitude qui plaît aux prêteurs...

Salyä ne rangea pas tout de suite son arme, elle venait de se rappeler que la présence de cet or ici et celle de la bonne femme signifiait que personne n'était encore venus fouiller l'endroit. Ce qui, généralement, ne tardait pas lorsque les mauvais payeurs se montraient trop récalcitrants.

-Je serais curieuse de savoir à qui il devait de l'argent quand même... dit-elle en examinant plus en détails tous les papiers trouvés sur le bureau.
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MessageSujet: Re: Le verre de trop   Le verre de trop I_icon_minitimeLun 16 Juil 2012 - 14:54

L’odeur entêtante du vin qui gouttait entre les lattes de bois se tortillait dans l’air comme un serpent. Aux narines de notre troupe, il était semblable à une promesse d’Eden et n’aidait pas à leur concentration. Fjama fut celle qui y réagit le plus. Pendant que Salyä s’occupait des papiers et que Vincente se tournait vers Mina pour l’interroger, elle se redressa à son tour pour feindre un tour du propriétaire. Bientôt, discrètement, elle attrapa une bouteille encore fermée et la planqua dans la sacoche qu’elle trimballait en bandoulière. Avec un effort surhumain, elle parvint à ne pas se jeter sur la bouteille ouverte. Pour garder contenance, une vieille habitude qu’elle pensait enterrée refit surface. Labourant de ses ongles les paumes de ses mains, elle se détourna complètement de la conversation pour mieux observer le boyau de ruelle par la fenêtre. Elle dût plaquer une main sur ses lèvres et son nez pour éviter au déjeuner une remontée fulgurante le long de son œsophage.

Mina observait Vincente avec une certaine crainte, lorgnant à intervalle régulier sur la demi-drow rassurante. Elle hocha ensuite lentement la tête à l’intention de la vipère noire, ravalant un énième sanglot et se mit à table.

- Mario ne me dit rien sur ses affaires. Il dit que les dames n’ont pas à s’occuper d’argent. Il n’est pas rentré depuis deux jours.

Elle regarda ensuite la bouteille désignée et agita les mains négativement devant elle.

- Mario dit que je ne dois jamais le boire. Parce que même si je vendais mon cul à une troupe de mercenaires au complet, je ne pourrais jamais remboursée une seule gorgée de ce vin.

Récita-elle comme une leçon.

- Mario en boit beaucoup lui. Il dit que c’est le nectar des dieux et que grâce à lui, il s’approche du divin. Des fois, ça le rend très ivre et il fait des choses étranges quand il n’en a plus. Une fois, il est resté au lit pendant trois jours sans bouger. J’ai du le forcer à manger. D’autres fois… il… n’arrête pas de me toucher. Et des fois, il me frappe parce qu’il est très en colère.

Brusquement, elle crut devoir justifier sa présence ou le fait qu’elle reste avec le marchand.

- Mais il n’était pas comme ça avant ! Il jouait déjà beaucoup, mais les hommes ont tous un vice que les femmes doivent accepter. J’espère qu’il redeviendra normal alors je reste pour l’aider.

Elle ne répondit pas aux autres questions, mais il n’était pas compliqué de se rendre compte qu’elle leur dirait tout ce qu’elle sait et ferait même tout ce qu’ils veulent pour retrouver son bien-aimé.

Quant aux différents papiers, voici ce que nos aventuriers purent trouver d’intéressant après un premier tri.

Journal comptable Mario di Bianco - An 6, 11ème cycle:

Feuillet livraison Barkios:


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MessageSujet: Re: Le verre de trop   Le verre de trop I_icon_minitimeMer 18 Juil 2012 - 1:26

Manolesti toisa la gamine, une pauvre enfant, encore une de ses paumées qui vouaient un amour éternel au premier abruti venu. Le plumard en bordel et les relents d’odeurs lubriques qui en émanaient avait quelques que chose de sale et de rebutant mais étrangement cela titiller la paillardise du pirate qui détourna le regard de la petite blonde pour mirer la croupe de rouquine qui jetait un coup d’œil dans la rue. Le moment n’étant pas idéal pour ce genre d’activités, le pirate souffla par les nasaux préférant oublier l’odeur de la chambre ainsi que celle du vin, avant de se frotter le visage d’un air fatigué. Notant les informations que la petite leur donnait, du moins le peu d’informations utiles qu’elle pouvait leur fournir, Vincente nota que les effets du vin que la gamine citait correspondaient assez bien aux effets secondaires que les protagonistes de cette histoire avaient adoptés. Les deux filles du groupes semblaient assez retords, lui-même se sentait d'humeur lascif et quant au dernier symptôme, il semblait correspondre au blondinet de la vieille qui n’avait pas émergé de la soirée d’hier.

Il jeta un coup d’œil à la découverte de la drow puis il se reporta sur le carnet qui l’avait saisi sur la table. Notre " marchand " examina rapidement le journal des comptes et après une vérification, il interpella ses comparses :

" A première vue, le plus gros créancier de notre client serait un certain Arbak Tarik et son plus gros débiteur un certain Constantin Dupont. Le dernier est surement une tarverne que di Bianco doit approvisionner en vin, cependant on ne devrait pas écarter le fait qu’un homme pourrait aussi en avoir après lui juste pour éviter d’avoir à le rembourser. On peut lire aussi sur le carnet que notre homme fréquentait la choppe noire ainsi que le palais des délices. "

L’homme au chapeau réfléchit à la manière qui pourrait s’avérer la plus efficiente afin de régler cette affaire rapidement et surtout sans complication. Cependant il fallait que ses deux partenaires puissent de pas l’entuber au cours de leur péripétie. S’adressant à la drow :

" Chicha, si personne n’est encore venu c’est sans doute qu’ils ne comptent pas venir ou bien qu’ils ne connaissent pas l’adresse de notre homme. Je ne pense pas que l’on risque de pépin de ce côté-là. Je ne connais pas la choppe noire, cependant le palais des délices me semble un nom familier, peut-être cela vaudrait-il le coup d’aller chercher par là. "

Vincente n’avait aucune envie d’aller dans un bordel alors que sa braguette le démangeait, encore que si l’idée lui paraissait séduisante mais une fois encore le mage sentait que cette envie ne lui était pas dicté par ses instincts naturels mais plutôt qu’on lui intimer de palper, de toucher et de forniquer avec tout ce qui lui passer sous la main et cette entrave même mentale l’exaspérait. La blondinette et la chambre ne leur apprendront sans doute rien de plus, Manolesti décida qu’il était temps de partir :

" T’inquiètes pas petite, on retrouvera ton amoureux, soit en sur. Donne un souverain à la gamine, pour sa peine. " Dit-il à Salyä sur le pas de la porte.

Sur le chemin qui menait au bordel, le pirate s’imaginait tombait sur di Bianco et il se voyait déjà lui couper une guibole pour voir comment le ladre se démerderait une fois à cloche pied; pour sur c’est le genre de spectacle qui ferait bien marrer Manolesti avant que ce dernier ne l’achève, lasser de la performance. Déambulant dans les rues de la citée, on arriva bientôt devant une devanture coquette et pourtant sans fioriture d’une villa sur laquelle débordait quelques plantes qui déversaient leur branchages par le grand balcon à l’étage, le tout complété par des plantes suspendu et des torches pas encore allumées vu que le soleil ne commençait qu’a décliner. Un sobre écriteau sur lequel était dessiné un château sur lequel une fille aux formes généreuses était assise, (oui l’échelle n’était pas vraiment de mise) indiquait le nom : le palais des délices.

Se retournant afin d’expliquer son plan une dernière fois :

" Les patronnes de ce genre d’établissement en connaissent un bout sur la ville et ses habitants. A défaut de coincer di Bianco ici, peut-être que l’on pourra se renseigner sur notre énergumène voire sur son créancier, le fameux Arbak Tarik. "




Dernière édition par Vincente Manolesti le Sam 28 Juil 2012 - 18:11, édité 1 fois
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Salyä Ivilth
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MessageSujet: Re: Le verre de trop   Le verre de trop I_icon_minitimeSam 21 Juil 2012 - 18:11

L'odeur entêtante du vin qui montait aux narines de Salyä la rendait nerveuse et ses ongles grattaient la surface du bois tandis qu'elle tentait de se calmer. Une gorgée ne pourrait sans doute pas lui faire de mal après tout, mais Haven était contre boire pendant les missions et... une minute, elle n'était pas en mission, personne ne lui avait demandé de retrouver Di Bianco, elle faisait ça uniquement pour sa pomme. Et sa pomme lui réclamait une lampée du vin qu'elle percevait aux frontières de son odorat.
Abandonnant les papiers à l'examen de Vincente, grand bien lui en fasse, elle s'envoya une longue gorgée de Château Quiquempoix. Après tout, rien ne leur garantissait que le vin était la cause de leur état se dit-elle, et cela méritait bien une autre expérience pour confirmer. Le nectar était toujours le même, et elle se sentit comme soulagé d'un poids. Une gorgée, comme elle l'avait dit, après tout ce n'était pas grand chose. Tellement pas grand chose qu'elle en oublia de reposer la bouteille.

-La chope noire c'est une auberge, mais ça m'étonne pas que tu connaisse pas, on y trouve peu d'humains, c'est surtout pour nous autres...
Y a aussi Albrecht sur ton carnet. Il en a acheté que deux fois mais pour cent souverains à chaque fois. Y a pas tout le monde qu'a les moyens de mettre autant d'argent dans du vin, et les types qui ont de l'argent peuvent se payer toutes sortes de services. Ça peut valoir le coup de se renseigner sur le bonhomme, non ?


Le pirate lui fit une remarque sur l'attirail qu'elle tenait toujours en main. Ce à quoi elle répondit d'un ton à la limite de l'euphorie, un sourire peu engageant vissé sur ses lèvres.

-Je n'ai pas survécus à un siècle de tueries en baissant ma garde, et la vie m'a appris qu'on regrettait parfois d'avoir sortis son arme, mais qu'on ne pouvait qu'une seule fois commettre l'erreur de ne pas le faire.

Toute fière de sa répartie, elle quitta la pièce avec un grand sourire, jonglant avec son arme et fauchant d'invisibles assaillants tout en chantonnant un hymne de guerre drow qu'elle avait appris dans sa jeunesse.
Lorsque Vincente lui demanda de payer la blonde, une petite bourse de cuir vola depuis le bas de l'escalier pour passer entre les jambes de Vincente et glisser aux pieds de la jeune femme. Le pécule de Di Bianco revenait à sa place, et le seul fait que Salyä l'ai lâché signifiait que quelque chose ne tournait pas tout à fait normalement. La générosité ne faisait habituellement pas partie de ses nombreuses -hem hem- qualités.

Ils regagnèrent bientôt les rues, se dirigeant vers le bordel dont avait parlé Vincente. Ils arrivèrent finalement devant une façade plutôt riche, preuve de la bonne affaire qui se déroulait dedans. Un endroit prospère à n'en pas douter.
Ils entrèrent à l'intérieur, dont les murs semblaient faits de soie tant les tapisseries étaient nombreuses. Après un petit vestibule, ils pénétrèrent dans une grande pièce dont le sol couvert de tapis étouffaient les bruits de leur pas. Autour d'eux, des coussins et des sofas entouraient les tables basses sur lesquelles étaient habituellement servis des alcools forts ou raffinés -rarement les deux- aux clients. Justement, de clients l'établissement manquait un peu en ces heures creuses de fin de journée, avant l'affluence que tout bâtiment de divertissement connaissait après le coucher du soleil.
Salyä s'approcha de la première personne qu'elle croisa et s'adressa à elle.

-On cherche Di Bianco, ça vous dit quelque chose ?
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