[terminé] Un message pour Glinaina [Glinaina]

Adlaenne avait pris le temps, en descendant du bateau, de se remettre de ses émotions. Elle était amnésique et se souvenir qu'elle ne supportait pas le remoud des vagues lui avait échapper. Elle c'était donc assise sur les quais, pendant un bon moment, à attendre que le mal de ventre lui passe. Son ventre se mit à gargouiller, lui annonçant qu'il fallait qu'elle mange. A bien y réfléchir, elle n'en avait aucune envie, mais peut-être que l'appétit lui viendrai en mangeant... Sait-on jamais...

La jeune fille c'était donc levé et avait arpenté les rues à la recherche d'un restaurant ou d'une taverne ou elle pourrait manger. Elle ne mit pas longtemps avant de trouver ce qu'elle cherchait. Elle poussa la porte, pas très convaincu par les effluves qui en provenait mais son ventre lui soutint le contraire. Elle fut accueillit avec sourire et gentillesse. Il n'y avait pas grand monde dans l'établissement mais Adlaenne n'en était pas mécontente. Cela changeait de l'ambiance qu'elle avait connu à Langehack.

Ici tout était propre, bien qu'un peu trop calme, mais peu importait après tout. Elle prit place près d'une fenêtre pour profiter de la chaleur du soleil qui passait à travers cette dernière. Elle commanda le plat du jour qui correspondait à une soupe et des légumes et demanda en plus un jus de fruit. Elle fut servi rapidement et pu déguster dans le calme son repas. Son ventre se calma, tout comme son envie de vomir et elle fut à nouveau sur pied. Elle se leva et alla au comptoir pour payer son dut.

- Dites moi mon cher, savez-vous où je peux trouver Glinaina Wylenaryn ?
- Ah ah pour sur mad'moiselle ! Vous devez vous rendre dans la caserne, vous la trouverez surement là-bas.
- hum... J'abuse surement, mais pouvez-vous m'indiquer le chemin de la caserne ?
- Vous sortez, et c'est tout droit, vous pourrez pas la loupez, y'a des gardes partout.
- Merci beaucoup monsieur, bonne continuation.

Adlaenne suivit les indication du tavernier et se retrouvait donc devant un grand édifice. Alors c'était ça une caserne...
Elle se servit de sa main droite comme visière pour pouvoir admirer le batiment sans être gêner par le soleil. Un garde s'approcha d'elle pour lui demander si elle avait besoin d'aide. Elle s'empressa de lui expliquer la situation, à savoir qu'elle était une messagère et qu'elle avait un message pour Glinaina Wylenaryn. Le garde se chargea de la guider dans les nombreux couloirs jusqu'à la personne en question...

Adlaenne se sentit toute petite d'un coup. La femme qui se tenait devant elle était sans aucun doute une personne à fort caractère, elle le sentait parfaitement.
La messagère resta debout, les mains jointes devant elle, attendant les "ordres" si on pouvait le dire de cette façon. Elle ne savait comment se comporter, s'il y avait des règles de politesse. Ces denriers temps, avec son accident, ce genre de questions la taraudait sans cesse " Et si je ne faisais pas ce qu'il fallait ? " Elle tâchait donc d'être la plus respectueuse et calme possible, jugeant sa discretion comme une bonne chose de part son métier.

Elle prit place sur la chaise que lui présentait la jeune femme et retira sa sacoche pour la poser sur ses genoux.

- Je me nomme Adlaenne.

Elle ouvrit sa sacoche et chercha la lettre qui lui était destinée. Elle ne mit pas longtemps à la trouver puisqu'elle l'avait précieusement rangé dans une pochette à part, afin de ne pas avoir à la chercher pendant des heures.

- J'ai un message pour vous de Casoair Gloral. Tenez.

Elle lui tendis la précieuse lettre, d'une couleur crème, propre, ni froissé, ni abîmé, avec un joli sceau marqué dans la cire.

A Glinaina

Le temps s'est écoulé inexorablement depuis notre dernière entrevue. Les saisons ont défilé et les jours n'ont cessé de passer. Depuis que j'ai repris connaissance, je n'ai cessé de te chercher. Fort heureusement, il y a peu, j'ai retrouvé ta piste et j'ai su alors que tu t'étais enrôlé dans la garde de Hereon. Je garde toujours dans mon cœur le souvenir de ta terrible trahison qui m'a affligé et blessé profondément. Je me suis donc lancé avec toute ma troupe, avec la rage, aussi bien pour évacuer celle-ci que par pur désespoir peut-être. Même si j'ai longtemps considéré ce massacre comme un échec, je jette un nouvel éclairage sur le carnage. Ma chère, j'ai la joie de te déclarer que je suis en vie et même bien portant. J'ignore si cela te comblera ou te plongera dans le désarroi. Si cela te rassure, prie l'infortuné Harkan qui m'a largement sauvé la vie, remercions-le même si j'ai connaissance que vos relations étaient tendues, peut-être par la faute de sa fougue. Il s'est jeté sur mon corps, tranchant tout ennemi arrivant à portée de son bras et parvint à tuer mes agresseurs. Cela fut sans doute une diversion suffisante pour que deux robustes gaillards viennent me secourir et me porter hors du champ de bataille.

Longtemps après ceci, lorsque je fus enfin guéri par un vrai miracle, j'ai eu le projet de recomposer une troupe aidé de mon plus grand ami. Je suis sûr que tu parviens à deviner son nom: oui, c'est Talmak. J'ai repris contact avec cet homme qui a fort changé durant toutes ces années ou j'ai erré. Il est bien plus imposant, bien plus confiant. Je dois avouer qu'il est véritablement homme maintenant. Tu verras, il te surprendra.

Enfin, si je rédige cette lettre alors même que j'ai peine à trouver le plaisir d'écrire, c'est pour te prévenir de ma future venue. La messagère que tu as face à toi a été payé par mes soins, inutile de lui donner à nouveau son solde. Je te demanderais seulement de la traiter avec courtoisie, mieux que si je m'y prenais. Voilà je serais là d'ici un peu plus d'une semaine et je ne peux te dissimuler le plaisir extrême que j'ai de te revoir prochainement. J'ai espoir que nous pourrons discuter au calme seul à seul.

Avec mes tendres salutations,
Casoair Gloral

Adlaenne regardait la jeune femme lire avec attention. Elle était curieuse, mais pas au point de lire les courriers des autres. Elle aimait juste son métier. Permettre aux gens de communiquer. Elle se sentait utile et serviable. Elle souriait discrètement, refermant sa sacoche.

Adlaenne était intrigué par la jeune femme. Elle semblait très surprise par la nouvelle de cette lettre. En tout cas, elle ne semblait pas dans son état normale.
La jeune messagère n'avait strictement aucune idée de ce qui pouvait se trouver dans cette lettre. Était-ce une bonne ou une mauvaise nouvelle ? elle ne pouvait le savoir, le visage du lieutenant était trop complexe à déchiffrer, ça aurait pu être les deux.

Adlaenne se tenait droite, très présentable, peut-être même stricte. Elle avait posé délicatement ses deux mains sur son genoux droit et attendait la suite.

- Non, il ne m'a demandé aucune réponse. Il m'a simplement informé qu'il prenait la route et qu'il ne devrait pas tarder. Je pense qu'il devrait être là dans environ une semaine. Ou un peu plus...

Glinaina avait l'air perturbé et semblait ne pas savoir comment s'y prendre. Ce qui stressa, malgré elle, Adlaenne. Elle commençait à se dire qu'elle devait certainement être un peu trop empathique.

L'alternative de reprendre la route dès le lendemain ne lui plaisait guère. Surtout qu'elle ne souhaitait pas reprendre le bateau. Une fois avait suffit amplement. Mais si elle devait repartir avec un message,... C'était le métier, elle s'y plierait.

- Oui, je dois avouer que le bateau m'a énormément perturbé. Je prendrais bien un bain. Dit-elle avec un petit sourire discret.

Elle se leva et enfila sa sacoche, prête à partir. Elle ne s'attendait pas à recevoir une invitation.

- J'en serai heureuse mais hélas... Je n'ai aucune toilette approprié pour une soirée, peu formelle soit-elle... Cela dit, si ça ne vous dérange pas de me recevoir dans cette simple robe, j'accepte avec une immense joie.

Glinaina confia la jeune fille à un garde qui l'escorta dans un petit appartement. Adlaenne en était toute enchantée. Elle ne savait si par le passé elle avait connu de telles chambres. Elle redécouvrait peu à peu les choses de la vie.

La chambre était de taille moyenne, une grande fenêtre permettait à la lumière de taper sur les murs de couleurs crème, ce qui créait une ambiance assez chaleureuse et plutôt confortable. Le lit était d'une taille convenable et les couvertures sentaient le propre et étaient marquée par de jolies motifs à fleurs. Mais le plus incroyable était la salle de bain. Très jolie, lumineuse et un assez grande baignoire. Bref, rien à voir avec la chambre de la taverne miteuse de Langehack. Adlaenne posa sa sacoche près de son lit et alla directement prendre un bain. Elle ne prit même pas la peine de chauffé l'eau. Le soleil tapait dehors et elle avait chaud, un bain avec une eau tempéré lui allait parfaitement.
Elle profita du reste de son après-midi à se reposer et à lire et relire la lettre de sa mère.

Le soleil commençait à décliner lorsque la jeune fille commença à se préparer. Un chignon assez sophistiqué pour contrebalancer avec sa robe un peu poussiéreuse qu'elle tenta de frotter au mieux. Elle sortie de la battisse et prit le chemin qu'elle avait emprunter dans le sens inverse. Arrivée à la porte, un garde l'escorta de nouveau.
Elle ne savait pas si le garde était là pour la protéger - et si oui, de quoi ?- ou s'il se méfié d'elle - et dans ce cas, la jeune fille en était gênée.

Elle toqua à la porte et attendit tout en vérifiant brièvement ses cheveux et sa robe.

Citation :

Cher Casoair,

Je suis heureuse de te savoir en vie, même si je dois avouer que ta lettre m'a laissée pantois. Je te croyais mort, tout comme Talmak, et cela depuis cinq ans. Comme tu as pu le savoir, je me suis bien enrôlée dans la compagnie de Glenn, devenue maintenant la Garde de Naelis. Ici tout va bien, malgré ce qu'il s'est passé le mois dernier. Mais je préfère t'en parler par oral, ce sera beaucoup plus simple. Tu verras, Talmak n'est pas le seul à avoir changé ; en un sens peut-être auras-tu du mal à me reconnaître ! Je suis même arrivée au grade de Lieutenant, mais je ne pense pas que l'armée te passionne... Nous avons beaucoup à nous dire, j'espère que nous aurons le temps de parler un peu pendant que tu seras dans la région.

Je suis désolée, ma lettre est assez courte, mais j'espère qu'elle te suffira tout de même.
Passe le bonjour à Talmak de ma part,
Bon voyage,

Glinaina Wylenaryn

Sous les dernières lueurs du soleil, l'elfe aux cheveux dorés parcourait une dernière fois de ses yeux d'un bleu azur le papier qui serait bientôt envoyé on ne sait où, quelque part sur Miradelphia, là où une compagnie dont elle ne connaissait même pas le nom stationnait à ce moment précis. Dans le fond elle ne disait rien dans cette lettre, trop peu peut-être... Mais là le fait de se parler en face-à-face palliera au "problème". Avait-elle seulement quelque chose à rajouter, tant qu'elle y était ? Non. La jeune femme plia donc la lettre et fit fondre un bout de cire avant d'y apposer son sceau. Ce n'était rien de spécial, elle avait juste finit par s'en acheter un sur plusieurs conseils. Au moins pour une fois ça lui sera utile.

C'est alors que quelqu'un frappa à la porte. Glinaina alla ouvrir la porte et, voyant que c'était Adlaenne, remercia le garde qui l'accompagnait avant d'aller rechercher la fameuse lettre. Elle pria l'humaine de bien vouloir lui pardonner son retard, puis elles sortirent de la caserne.
L'elfe portait une tenue assez relâchée, ayant pour le coup abandonné son armure. Cependant elle n'avait pas pour autant délaissé son épée, maintenant peu encline à se balader non armée. Durant leur marche Adlaenne pouvait lire la sincérité sur le visage de l'elfe, dans ses yeux comme dans ses paroles. De la sincérité oui, mais également une part d'ombre, voire même un peu de renfermement sur soi-même. Dans le fond, c'était un petit résumé de la personnalité de Glinaina, en beaucoup plus compliqué.

Le lieutenant emmena la messagère dans une auberge à première vue plutôt agréable, avec un peu de monde mais pas - encore - d'ivrognes. L'aubergiste les salua de sa grande main potelée et leur désigna une petite table, toute simple. Quelques minutes plus tard il vint s'enquérir du menu des deux nouvelles, étant visiblement habitué à voir Glinaina. En même temps, il n'y avait pas trente-six elfes à Naelis, non ?
Une fois tranquilles, la jeune femme dit discrètement

"Cela fait plusieurs mois que je ne suis pas venue ici, mais ce vieux bougre a une excellente mémoire. Vous reviendrez ici dans trois mois, je parie qu'il serait capable de vous re-situer dans le temps et l'espace ! J'y pense... D'où venez-vous, Adlaenne ? J'espère qu'il ne vous a pas été trop difficile de venir jusqu'ici."

Elles partirent dans une auberge des plus charmante. Adlaenne était calme et discrète. Elle observait le lieutenant. La jeune femme avait l'air quelque peu renfermé. Adlaenne avait apprit qu'il y avait eut une guerre il y a peu de temps... Mais elle s'en gardait d'en parler. Déjà car elle ne s’intéressait pas aux guerres, et puis elle avait peur de faire remonter de douloureux souvenirs pour l'elfe. Ce n'était pas ce qu'elle voulait.

Et puis, elle estimait qu'il fallait garder une distance avec les gens. Elle n'était que messagère, la vie de ses clients ne la regardait pas et elle n'avait pas à être aussi curieuse. Elle ne faisait qu'écouter et s’intéresser aux gens s'ils jugeaient qu'elle était digne d'en apprendre plus sur leur vie. En bref, elle se laissait porter, et écoutait plus qu'elle ne parlait.

Elles prirent place à table et commandèrent leurs plats. Adlaenne avait faim. Elle observait les détails de la battisse, le bois bien entretenue, les tables propres, la vaisselle simple et la bonne odeur de petits plats qui flottait dans l'air.

- ah ah oui il doit avoir une très bonne mémoire. Ou un sens de l'observation très poussé. Ou il vous reconnait de part votre grade. Je ne pense pas qu'on oublie les personnes importantes.

L'elfe souleva une question des plus intéressante...D'où venait-elle... C'était une question délicate.

- Et bien... J'ai pris le bateau à Langehack pour venir plus vite que Monsieur Gloral. Mais... Je ne sais pas vraiment d'où je viens... Pour faire court, j'ai fais une mauvaise chute de cheval. Et j'ai perdue la mémoire. Mais à ce qu'il parait, je viens du duché d'Erac.

Elle s'en sentait encore barbouillée. Mais cette fois, elle passa rapidement à autre chose, effaçant sa tristesse et sa folie passagère de son esprit. Elle affichait un doux sourire, peu confiante en elle, un peu fragile, mais qui se voulait sincère.

On apporta les plats et Adlaenne ne se fit pas prier pour manger. Elle avait prit une assiette de crudité, de poulet et de fromage. Le plat était simple et bon.

- C'est très bon...

Adlaenne n'avait cependant pas terminé de répondre à la question.

- Sinon, pour venir, non, je n'ai pas eu vraiment de soucis. J'ai pris le bateau... Enfin, je veux dire que le bateau était mon plus gros soucis. Je ne me souvenais plus que je ne supportais pas les vagues. J'en ai été malade. Mais ne parlons plus de ça... Vous plaisez vous ici ? Y'a t-il énormément de travail ?

Adlaenne comprenait parfaitement pourquoi les gens passait vers le nord plutôt que de couper par la mer... Son métier l'obligerait-il à forcément opter pour ce choix si douloureux à son estomac ? Elle n'eut pas vraiment le temps d'y réfléchir. Et puis elle n'avait pas l'envie non plus.

Elle écoutait la jeune femme avec attention, s’intéressant à la vie de tout le onde de toute façon. Elle ne se souvenait plus de la sienne de toute façon...
Elle mangeait son repas calmement et profitait du contexte pour se détendre quelque peu. Personne ne viendrait les embêter, personne ne les attaqueraient ( en théorie du moins) et elles pourraient manger tranquillement. Adlaenne avait eut l'impression d'être toujours tendue depuis qu'elle c'était réveillée sans mémoire dans cette forêt.

Les jeunes filles se mirent ensuite en route pour retrouver le logement temporaire de la messagère. L'air était encore chaud, rendant la balade lourde voir presque épuisante. Adlaenne ne disait mot, concentré à regarder le mouvement de sa robe bouger au rythme de ses pas. Une façon de dire qu'elle était à nouveau dans la lune. Cela devenait fréquent et elle-même ne savait si c'était une bonne ou une mauvaise chose.

Elle prit la lettre de Glinaina et la glissa dans sa large ceinture. Ici elle y était à l'abri et personne ne le savait. Enfin, si personne n'avait vu, personne ne savait qu'une lettre se dissimulait dans sa ceinture.

- Je peux essayer d'aller à sa rencontre en effet.

Elles continuèrent leur chemin, Adlaenne n'étant pas très causante de part la chaleur quelque peu étouffante de la nuit. Elle n'imaginait pas que la chaleur de la journée puisse rester et résister à la fraicheur de la nuit.
Une fois devant le logement qu'on lui avait confié, Adlaenne remercia Glinaina.

- Je vous remercie pour tout, pour ce logement, pour l’accueil, et la soirée. Vous n'avez pas besoin de me payer. Le repas de ce soir, je le considère comme ma paye.

Elle lui sourit. Il était déjà tard et la jeune fille devrait partir à l'aube pour pouvoir livrer le message le plus rapidement possible.

- Je vais aller me coucher. Je partirais tôt demain pour assurer la correspondance, vous pouvez me faire confiance, votre message sera très vite livré.

Avant de la saluer et de partir dormir, elle lui posa une dernière question.

- Puis-je faire autre chose pour vous ?