Un message pour le maréchal [Jérôme]

Ansaldo d'Anoszia:

2e jour de la 7 ennéade, Favriüs, 11e Cycle

En toute hâte, sans faire aucun arrêt, un messager avait été envoyé sur la position du Maréchal pour l’avertir de la nouvelle qui commençait déjà à se propager dans les troupes. Malgré les tragiques événements, Nulhadon s’était rendu. Le capitaine avait finalement remplit sa part du contrat, mais à quel prix. Le messager n’avait pas seulement ça comme une nouvelle et on lui avait ordonné de parler devant les seigneurs pour raconter le drame. Depuis l’événement, la compagnie royale avait été provisoirement désarmée, elle s’était laissé faire sans rechigner. Les alonnais et les ydrilotes étaient de toute façon plus nombreux qu’eux, mais une certaine tension régnait au sein du petit ost et les sudistes n’attendaient qu’un ordre pour venger le fils du régent qui les avait menés à la bataille.

Le messager arriva au campement du maréchal qui était visiblement aussi en émoi. Le siège avait débuté, mais Adelagny ne se rendrait pas aussi facilement que Nulhadon. Il demanda alors à des hommes ou il pourrait trouver Clairssac et il continua ainsi son chemin, la mine toujours aussi tendue. Il le vit ainsi au plein milieu de ses hommes en train de donner ses ordres. Le seigneur d’Anoszia était également présent, ainsi, il pourrait faire deux pierres deux coups.

-Mes seigneurs ! il se rapprocha d’eux doucement, j’ai des nouvelles de Nulhadon.

Ansaldo se retourna vers lui et fit mine d’attendre la fameuse nouvelle qu’il s’apprêtait à dire.

-Messire, Nulhadon a été prise après que ses murs soient tombés, le capitaine a mené a bien la mission qui lui était incombée il s’arrêta brièvement puis reprit la parole, seulement…

-Seulement quoi ? Demanda le sire d’Anoszia sentant qu’il y avait un problème.

-Votre fils messire… il est mort, et  votre neveu a été grièvement blessé par un assassin qui semblait appartenir à sa compagnie royale. Avant d’être inconscient, ces derniers mots étaient pour le Maréchal, dit-il pour tenter d’attirer l’attention de Clairssac. Ses mots étaient confus, mais il semblait craindre pour la vie du Maréchal…

Le seigneur d’Anoszia était resté fixe et n’avait pas parlé, mais on pouvait voir en lui la haine et la tristesse qu’il pouvait ressentir. Celui-ci s’était tourné vers le Maréchal et affichait une mine dévastatrice.

-Ils paieront, dit-il en tentant de garder un minimum de sang-froid, la couronne m’a amputé mon fils et faillit tuer mon neveu, que comptez-vous faire ?

Le messager sentit clairement le temps s’arrêter autour de lui. En plein des seigneurs, il n’avait qu’une envie, c’était bien de partir le plus loin possible. Seulement, si on souhait lui demander d’aborder des détails, il y serait clairement forcé.