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Sujet: D'absinthe et de chanvre [Aarnis] Jeu 14 Juin 2012 - 21:26
Les volutes de fumées s'évaporaient dans l'air surchauffé de la célèbre enseigne « A la riante Noirelfe », où il faisait bon vivre en cette tiède soirée de printemps. Thaar, célèbre pour ses marchands et son port, se devait en effet de pourvoir tous ses voyageurs de passage de lieux enchanteurs où les liqueurs les plus sucrées et les femmes les plus voluptueusement dessinées s'offraient au client qui saurait les payer à leur juste valeur. Si les prostituées et autres filles faciles rivalisaient les unes et les autres pour attirer les gros poissons friands de ce genre d'amuses-gueules, les bordels et les maisons closes ne désemplissaient jamais. Surtout quand il faisait une température aussi agréable au-dehors !
L'arrivée de l'équipage ne datait que de quelques jours, mais tous semblaient plus ou moins ravis de pouvoir faire escale, profitant ainsi d'un peu de liberté individuelle pour retourner à ses activités favorites le temps de recharger les cales du bateau et de reprendre la route vers l'île de Meca tant attendue par de nombreux compères. Thaar, avec ses venelles sablonneuses et étouffantes, offrait un substitut convenable, même si les natifs se sentaient un peu en berne.
Nonchalamment affalée sur l'un de ces longs sièges molletonnés de la « Riante Noirelfe », Kassandra savourait l'agréable fumet du mégot qu'elle tenait dans sa main, le bras négligemment suspendue sur l'accoudoir. Loin de ses compagnons d'infortune, en solitaire dans le grand salon ouvert de la maison close, la situation lui semblait à la fois cocasse et incroyable tant elle dénotait avec les derniers jours passés en mer, à lutter et à tenter d'ignorer les réminiscences oniriques de la prison. Si le sommeil lui manquait depuis qu'ils avaient mis le pied en Ithri'vaan, la vie avait repris ses attraits les plus divins pour l'aquamancienne, qui ne se lassait pas de pouvoir se réveiller chaque nouveau matin que les Dieux faisaient avec un mal de crâne à la hauteur de la biture de la veille.
La nuque basculée en arrière, la longue chevelure flamboyante cascadant en contraste avec l'épais tissu chatoyant du dossier, l'autre bras libre de la pirate tenait une bouteille dont le tiers du contenu s'était lui aussi distillé, et sûrement pas dans l'atmosphère. Là encore, les saveurs des paradis artificiels lui revenaient comme d'excitants et anciens souvenirs, qu'elle avait hâte de dépoussiérer.
Dans son dos, se tenait une charmante créature, une putain au visage d'ange défiguré par les khôls et le rouge à lèvres appliqué consciencieusement sur sa bouche charnue, dont les mains s'activaient avec une lenteur lascive sur les épaules nues de la pirate. Massant la rouquine qui observait le reste de l'assemblée dans le grand salon d'entrée d'un oeil flegmatique, la jolie fille de joie semblait néanmoins apprécier la chance qu'elle avait : ce n'était pas tous les jours que les clients se faisaient femmes, et ne demandaient là que de simples caresses. La main de sa bienfaitrice nocturne tendit l'étrange cigarillo à sa bouche sans un mot, la jeune nymphette tirant une taffe malgré elle, retenant comme elle pouvait son désir de cracher ses poumons sur le champ.
Alors que les voix autour d'elle s'étaient ouatées et qu'une chaleur nouvelle s'insinuait en elle, son regard se hérissa d'une surprise malicieuse en constatant au loin la présence d'un visage familier. Un camarade des sombres heures diantraises, assurément, mais il était trop loin pour qu'elle le reconnaisse, et puis elle était quasiment sûre qu'il saurait mettre un nom sur son visage avant elle ; c'était souvent ainsi que les choses se passaient.
Se redressant cependant imperceptiblement alors que ses iris myosotis se plissaient pour tenter de discerner l'identité du fameux matelot en question, Kassandra esquissa un sourire non moins explicite alors que l'illumination lui vint enfin à l'esprit. Deux charmantes brunettes venaient de le cerner, l'aguichant sûrement pour lui soutirer ses économies. C'est qu'il était bien entouré le salaud, et voilà qu'il ne perdait pas de temps !
Lui adressant un signe de la main teinté d'ironie suivi d'un geste bref d'invitation à la rejoindre, la rouquine le dévisagea, goûtant son plaisir de le retrouver au beau milieu d'une maison close.
« Tiens donc Capitaine, vous ici ? »
Dernière édition par Kassandra le Dim 1 Juil 2012 - 18:00, édité 1 fois
Aarnis d'Ack
Humain
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Sujet: Re: D'absinthe et de chanvre [Aarnis] Jeu 14 Juin 2012 - 22:21
Le réveil fut... brutal pour le moins : en sursaut dans une auberge, avec un patron absolument hilare en fond. Il tenta alors de se relever et échoua. Mais il n'était pas homme à abandonner aussi rapidement.
Il retenta l'exploit surhumain, une musique épique provenant de son imagination (et de sa gueule de bois aussi) lui emplissait la tête. Et lorsqu'il tint enfin debout les coeurs s'embrasèrent, les trompettes de l'apocalypse résonnèrent et un harmonica mélancolique fit entendre sa plainte stridente... Là Aarnis courut au dehors et déposa un "parterre d'entrailles" (expression propre au joyeux drille d'Ydril (non pas d'applaudissements s'il vous plaît... La "standing ovation" suffira)) devant l'auberge. Il s'essuya avec un client qui dormait là et ainsi frais et dispo de mit en quête de joyeusetés. A vrai dire il pensait qu'il cherchait. En vérité ses pas traînaient sa grande carcasse dégingandée suivant ses différents sens : une odeur délicieuse par-ci, une créature de rêve par là. Aarnis ne calculait pas to... rien. Il savait néanmoins qui il était ce qui, dans ces cas là, est l'information la plus précieuse qui soit. Il tomba au hasard de ses pérégrinations sur un établissement de joie. Ayant retrouvé quelques fonctions primaires, son cerveau fit tilt, sa bourse tintinnabula et sa bouche se fendit d'un sourire carnassier.
Le contre-coup de la veille avait miraculeusement disparu et il était désormais vraiment frais. Il avança devant la porte à double battant de l'établissement, s'arrêta, fit craquer sa nuque, les jointures de ses doigts et souffla un grand coup. Puis il entra.
S'ensuivit une série de fractures oculaires à répétition tant l'établissement était bien fourni. Il s'arrêta au bar comme dans un rêve, commanda du rhum (un "Diplomatico" pour ce qu'il retenu du nom), un des meilleurs qu'il avait jamais goûté et il se dit qu'il fallait de ce rhum dans la taverne qui lui appartenait à lui et Altiom. Il erra ensuite dans ce paradis pour les sens jusqu'à ce qu'une double paire attire ses yeux. Belle main mais lorsqu'il aperçut Kassandra il envoya le tapis :
- Tiens donc Capitaine, vous ici ?
Ici triple paire : deux yeux d'un bleu si beau que l'on s'y noierait avec plaisir, deux fesses à croquer avachies sur un divan à la hauteur de leur perfection et pour finir une paire de lèvres rouges cerise si tentantes qu'un moine se damnerait pour avoir ne serait-ce que le privilège de les observer de près.
- Ouais je faisais... un tour, dit-il en regardant les déesses brunes qui ne lui semblait plus à la hauteur de la dame aux cheveux de feu assise devant lui. Pour voir quoi.
Il s'agenouilla prit la main de la jeune fille et lui fit un baisemain... Il en profita aussi pour lui soutirer une latte de son cigarillo, laquelle le fit frissonner. Il releva le regard et croisa ces yeux couleur océan. Il sourit et s'assit à côté de la magnifique jeune femme aux cheveux cuivrés. Puis se ravisant, il se leva et vint se placer derrière elle renvoyant la douce fille de joie avec un croquement d'oreille qui la fit s'évanouir. Haussant les épaules il se pencha comme pour demander "Je peux?", et sans même attendre la réponse la massa avec tout son savoir faire.
As/Roi à pique. La partie commençait bien.
Kassandra
Ancien
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Sujet: Re: D'absinthe et de chanvre [Aarnis] Sam 16 Juin 2012 - 20:09
A son baise-main, elle esquissa un sourire amusé ; à la bouffée de tabac coupé qu'il lui subtilisa, elle acheva de plisser les yeux, mutine. Il se permettait bien des choses, et ce n'était pas sans lui rappeler un autre capitaine ... Apparemment, sa fâcheuse manie d'exciter les convoitises de ses chefs n'avait pas disparu, loin de là.
Ses justifications étaient vagues - que ce fut à cause de l'alcool, du manque de sommeil ou de la vacuité de ses raisons, Kassandra l'ignorait et n'avait à vrai dire aucune envie de le savoir -, et sans perdre de temps, le voilà qui dérobait le rôle de la prostituée. Provocation ou franc jeu, la rouquine hésitait, mais ne refusait point, se renfonçant le plus confortablement possible dans son siège en soupirant d'aise. Le laisser l'approcher pour mieux le piéger, c'était sa façon d'amadouer ses homologues masculins.
« On inverse les rôles alors ? »
Il l'amusait et l'exaspérait à la fois. Bien qu'elle connaissait peu Aarnis, elle supposait que leur futur commun présageait nombre de rebondissements ; le jeu du chat et de la souris était une constante qui revenait souvent dans les relations qu'elle établissait avec les uns et les autres. C'était un mélange d'impressions indescriptible qu'elle éprouvait d'ailleurs souvent face à toute forme d'autorité ; rétive, la rouquine aimait à se jouer de ses supérieurs, le passé l'avait déjà prouvé. Il avait tout de ces hommes confiants, persuadés qu'aucun échec ne pouvait se dresser sur leur route ; et si cette assurance était l'arme des beaux parleurs, Kassandra était trop bien placée pour savoir se défaire de ces derniers. Elle avait bien assez joué avec eux pour connaître leur fonctionnement.
Le laissant accaparer ses épaules sans un mot, la diablesse observa d'un oeil goguenard la catin ronger son frein en silence. Trop angoissée à l'idée qu'une mère maquerelle zélée ou qu'un maton un peu trop insistant vienne la réprimander de sa passivité, cette dernière ne savait que faire. Soutirant une profonde latte, la pirate étira sa nuque, affichant une moue narquoise. D'une main distraite, elle enjoigna la belle de jour à s'asseoir à même le sol à ses pieds, tandis que ses doigts s'emmêlaient librement dans la chevelure de la jeune thaari.
« Je me demandais un peu ce qui pouvait bien nous valoir escale à un endroit comme Thaar ... Mais tout s'explique ; quatre mois sans avoir approché de près une femme, ça travaille un homme, j'imagine ... »
Et elle n'imaginait sûrement pas à quel point ! L'odieuse créature savait de quoi elle parlait ; la frustration était un ressentiment universel, et Eris savait mettre la patience de ses plus fidèles matelots à toute épreuve. Ainsi, par pur défi - et bien que les intentions de ce dit-défi n'étaient alors même pas clairement établies - ou pour mieux se mettre en danger, Kassandra redoublait de suggestivité dans l'attitude et dans le geste. Le dos légèrement cambré, une jambe repliée, l'autre se balançant légèrement dans le vide, le regard ingénument planté dans celui d'Aarnis et un étrange sourire peint sur ses lèvres, la jeune femme ne lâchait rien à son adversaire.
« Je pensais que vous seriez accompagné de votre fidèle copain ... Le grand dadais. Vous faites cavalier seul ? »
Délestant la bouteille d'une longue gorgée d'alcool, l'enivrée s'humecta les lèvres avec une lenteur particulièrement étudiée, tendant le flacon au blondinet sans ciller d'un cil.
Aarnis d'Ack
Humain
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Sujet: Re: D'absinthe et de chanvre [Aarnis] Mer 20 Juin 2012 - 14:30
Elle l'allumait. C'était un fait. Et Aarnis n'était pas sans aimer ça. C'en était un autre.
Il lisait sur son visage qu'elle aimait ça. Enfin c'était la première lecture. Une autre plus approfondie lui apprit que c'était une sorte de défense, de protection. Néanmoins il ne jurait de rien avec Kass. Elle était belle, intelligente et elle le savait : en bref dangereuse. Mais l'état actuel de ses pupilles démontrait une ivresse libératrice pour la jeune femme, et une promesse pour Aarnis : il pourrait en apprendre plus sur elle...
Mais pour ça il faudrait qu'il se défasse de ce sentiment de manque qui ne le quittait pas depuis environ trois semaines : affection, boisson, drogues et que sais-je encore? Depuis qu'il avait bu et abusé de ce vin il ne se sentait plus le même, des crises le prenant à intervalles irréguliers ce qui l'empêchait de les prévoir. Ces crises n'étaient pas désagréables en soit, avoir envie de sexe, de boire ou de fumer étant des préoccupations plutôt ordinaires pour notre pirate blond. Non ce qui le perturbait le plus était l'intensité de ces envies.
Avec Kassandra les envies "normales" de câlins étaient quasi permanentes. Il redoutait une crise.
Avoir cette peau douce et chaude sous les doigts, sentir les muscles tressaillir au fil des pressions, sentir les réactions dermiques dues à l'alcool (et qui sait peut être sa présence et la qualité des soins prodigués) attisait encore plus ses envies.
Elle se pencha alors en arrière et lui lança une oeillade meurtrière, suivie d'un léchage de lèvres assassin, ajouté à la vue plongeante sur le décolleté de la jolie rousse, Aarnis n'y tenait plus. Elle lui tendit le goulot de la bouteille dont il s'empara précipitamment et bu trois longues rasades. Elle lui posa une question qu'il comprit vaguement et à laquelle il répondit tout aussi vaguement :
- Euh ouais tout seul mais j'ai l'habitude maintenant. Peut être accepteriez vous de me tenir compagnie plus longtemps ce soir ou même cette nuit?
Il avait escompté sur l'alcool pour le calmer : ce dernier ne l'avait rendu que plus téméraires dans ses paroles... Et ses actions. Ses mains tremblantes quittèrent les épaules pour prendre le cou. Il voulut descendre jusque dessous le tissu mais il se rattrapa in extremis. Il dit alors :
- Je ne puis exercer pleinement mes talents dans cette position plus que restrictive, commença-t-il en essayant autant que possible de maîtriser sa voix, pourriez vous vous allonger sur le ventre que je puisse vous prodiguer un massage digne de ce nom?
Kassandra
Ancien
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Sujet: Re: D'absinthe et de chanvre [Aarnis] Mer 20 Juin 2012 - 20:59
Le massage avait de quoi stimuler ses sens, et pas seulement : les paradis artificiels et divers consommés aidant, il n'était pas bien difficile dans l'esprit de Kassandra de deviner les fortes chances pour que cette nuit s'achève d'une manière toute particulière. Ce qui ne différenciait d'ailleurs pas ce crépuscule-là d'un autre : depuis leur arrivée respective à Thaar, les hommes s'étaient plus ou moins succédés. C'était certes là un manège malsain, mais il y avait des besoins et des silences qui devaient être comblés d'une façon ou d'une autre, et s'envoyer en l'air avec le premier inconnu paraissait une solution tout à fait responsable et mature pour la pirate.
Il y avait cependant toujours ces perpétuels ennuis lorsqu'il s'agissait de séduire un capitaine de navire, un chef de bande, ou tout autre dominant dans un petit groupe :le mâle alpha de la meute ne savait souffrir de concurrence, et pire encore, les autres, par jalousie et âcreté, ne supportaient de voir ce dernier ravi par une femelle. Les homologues du sexe faible s'en trouvaient alors particulièrement aigries. Ce véritable phénomène de société aurait passionné bien des foules, et malgré tout il persistait à se représenter comme un indécrottable cas de figure pour Kassandra. Comme si apprendre de ses erreurs n'était pas un adage de bonne facture, la jeune femme persistait.
Alors que la tension dans ses épaules était définitivement disparue, la rouquine frissonna sans le cacher en sentant les doigts s'égarer avec une confiance étonnante. Par Eris, il était diablement perturbé le joli-coeur ! Se mordant une lèvre pour ne pas éclater de rire devant l'évidente proposition qu'il lui faisait là aussi bien par le verbe que par le geste, Kassandra songea avec une satisfaction débordante qu'il n'allait pas résister bien longtemps et vite craquer son petit pantalon. Ces considérations savantes faites, la diablesse feignit l'innocence, se détournant totalement de la jeune prostituée pour faire face à Aarnis, lui debout, elle assise.
« Vous vouvoyez toujours vos mousses ? »
Elle adorait le mettre mal à l'aise. Même s'il n'en avait pas l'air, elle soupçonnait que quelque chose dans son attitude et dans ses provocations le rendaient intérieurement fou, et qu'il appréciait ce petit jeu de tortures. Bien qu'elle ignorait que si elle le lui avait proposé, ils auraient pu tout aussi bien faire leur affaire sur le fauteuil sans que ca ne dérange Aarnis, Kassandra trouvait la situation de plus en plus intéressante. Décidée à ne reculer devant rien pour observer et tester les limites de son capitaine, la mécane se redressa alors brusquement, comme piquée par une bien mauvaise mouche, embarquant la bouteille d'une main et délaissant la fin de son cigarillo dans le petit cendrier de verre.
« J'ai une meilleure idée. »
Lui jetant un regard à la fois complice et clair l'invitant à la suivre, Kassandra prit la direction des larges escaliers menant aux coursives qui surplombaient l'entrée de la maison close. Montant quelques marches, la jeune femme s'assura qu'il la suivait - ou du moins, tenait à voir ce qu'il ferait de cette invitation à peine déguisée -, jetant un coup d'oeil par dessus son épaule.
« Capitaine ..? »
Aarnis d'Ack
Humain
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Sujet: Re: D'absinthe et de chanvre [Aarnis] Jeu 21 Juin 2012 - 12:25
Après avoir vu son jeu complètement brouillé par un "check/raise" son adversaire devenant alors impossible a lire, Aarnis se fit moins agressif. Certes sa main lui promettait de grandes choses et chances de victoire (surtout après avoir vu le flop), mais dans ce jeu là il faut savoir rester prudent. Il se concentra alors plus avant sur sa partenaire (plus qu'adversaire) du soir. Et il devait avouer que la jeune femme lui donnait du fil à retordre. Jusque là ses partenaires de jeu se campaient sur un "Continuation Bet" des plus classiques misant sur des atouts classiques. En bref une simple relance les faisait se coucher et la partie était gagnée. Merci de rien. Au revoir M'sieur Dame.
Là il fallait l'avouer, il affrontait un maître de la discipline. Tout son corps et son esprit luis criaient de se coucher et de se laisser dominer par cet adversaire redoutable. Mais une flamme d'orgueil croyait en son jeu et refusait de se rendre. Peut être que cela allait lui coûter la partie mais il préférait tout perdre plutôt que de se coucher pour "sauver l'honneur".
En parlant de coucher, cette partie allait sûrement se prolonger dans la configuration dite "de la bête à deux dos". Configuration classique me direz vous mais cela ne mettrait en aucun cas un terme au jeu, contrairement à 90% des cas. Aarnis avait trouvé la une formidable compagne de jeu et il comptait bien "jouer" avec elle le plus longtemps possible. Et comme ce jeu ne peut accepter plus de deux joueurs (sauf dans certains cas, mais cela rend le jeu compliqué et dangereux... Littéralement mortel pour certains) sous peine de "fortes-chance-de-dégénérescence-mentale", il escomptait s'accaparer la jeune rousse qui jouait en ce moment avec lui comme une chatte avec sa proie, lui laissant toujours l'espoir de s'en sortir indemne tout en lui faisant bien comprendre que c'était impossible.
Mais un proverbe dit "Impossible n'est pas Ethernien". Et notre adonis comptait bien faire honneur à sa patrie natale en renversant le jeu d'influence qui le plaçait au simple rang de proie. Du moins pour l'instant. Non pas que ce rôle lui déplaisait mais il sentait que la jeune mousse avait de l'expérience en ce domaine et ne s'attendait pas à un retournement de situation. Elle était enfermée dans son schéma de jeu et c'est là où se trouvait son unique faiblesse. Du reste elle jouait ledit jeu avec une virtuosité peu commune. Et Aarnis avait bien failli y succomber (qui ne l'aurait pas fait me direz vous?). Et il y succomberait c'est certain maintenant. Mais il y succomberait à sa façon, et avec un avantage. Non pas que son jeu était parfait mais il était polyvalent. Aucune force particulière apparente mais adaptable à presque toutes les situations.
Bizarrement cette réflexion l'apaisa et ses envies le laissèrent tranquille d'une façon aussi soudaine qu'elles étaient arrivées. Second avantage. Il avait lu sur son visage le triomphe de la victoire, le savant sur le point d'exploser. Et d'une certaine façon il l'était encore. Mais désormais il pouvait contrôler cette explosion et choisir quand et comment la déclencher. Et il allait profiter de cet avantage aussi longtemps qu'il pourrait. C'est à dire jusqu'à la prochaine crise si celle-ci le prenait sur le sexe.
Remuant la tête comme pour chasser cette idée et en même temps pour se réveiller de cette transe, il aperçut le regard qu'elle lui lança, invitation à peine déguisée à la suivre. Il ramassa le cigarillo qu'elle avait laissé, et la suivit tirant tranquillement dessus profitant du goût suave des herbes pour finir de se calmer totalement.
Elle l'attendait au pied des escaliers, un air interrogateur dans les yeux. Il sourit alors et répondit à la question qu'elle lui avait posée plus tôt :
- Je vouvoie tous ceux qui sont digne de l'être. C'est à dire ceux que je respecte. Qu'ils soient mousses, Archontes ou simples soldats. Mais si cela te déranges trop je peux te tutoyer.
Sur ces mot il la prit dans ses bras et monta les escaliers comme si il tenait le plus fabuleux des trésors. Pendant leur ascension il ne détacha pas son regard de ces yeux violine qui l'envoûtaient.
La partie allait pouvoir commencer.
Kassandra
Ancien
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Sujet: Re: D'absinthe et de chanvre [Aarnis] Jeu 28 Juin 2012 - 17:31
Pour être sincère, Kassandra se moquait bien de si Aarnis la tutoyait ou non. Elle n'était plus vraiment en état de deviser sur le respect de la femme dans la société, et le bras qui s'enroula autour de ses fines épaules lui rappela qu'ils avaient sûrement de bien meilleures perspectives en tête.
A peine les escaliers furent-ils passés et la porte fut-elle franchie qu'elle se referma aussi sèchement derrière eux. La petite prostituée qui les accompagnait jusque là, un peu aigrie par ce vol de cliente qu'on venait de lui faire - mais à vrai dire impuissante -, indiqua à l'un des surveillants que la chambre allait être occupée un moment, mais qu'ils avaient largement de quoi payer cela et tout le reste. Elle leur avait même laissé la clé pour être tranquilles, c'est ce que la dame avait demandé tout bas en rajoutant quelques pièces à la bourse conséquente qu'elle lui avait donnée. La bonne nouvelle pécuniaire fit sourire le chien de garde à la manière d'un crocodile, c'est-à-dire que les six dents qui lui restaient se dévoilèrent de manière carnassière un court instant dans un rictus suintant de cupidité.
A l'intérieur du boudoir surchauffé dans lequel elle l'avait attiré, l'encens embaumait l'endroit d'un parfum alourdi au possible de fleurs, d'arômes sucrés. Des chandeliers en nombre important trônaient sur tout le mobilier, et les fenêtres, bien que donnant vue sur la profonde obscurité nocturne des ruelles alentours de Thaar, étaient voilées d'épais rideaux qui donnaient un aspect confiné, presque étouffant au lieu. Sur une petite table jonchait ça et là diverses fioles d'alcool, certaines renversées par les anciens locataires, d'autres encore non entamées. Un cadavre de bouteille traînait d'ailleurs au pied du lit, dont les draps venaient d'être fraîchement changés - à moins qu'on ne les avait secoués pour en chasser toute trace de méfait et qu'on les avait aspergés de fragrance bon marché -. Pourtant la soie des draps, bien qu'un peu élimée par endroits, donnait bien envie de s'y blottir et d'y crapahuter, peu importe le nombre qu'on était.
Tandis qu'elle extirpait de son corset au balcon plongeant une petite boîte - c'était donc là que se trouvait la fameuse réserve à "tabac" ... - dont elle sortit un nouveau cigarillo qu'elle alluma à la lueur d'un candélabre ouvragé sûrement pillé d'un temple, la rouquine laissa tout le temps à Aarnis de prendre connaissance avec son nouveau terrain de jeu pour la nuit, pendant qu'elle-même se laissait guider par son instinct, lui-même guidé par ce qu'elle avait bu et fumé depuis un moment.
Se faufilant dans le dos du capitaine, la jeune femme se déchaussa entre temps en une leste enjambée, envoyant valser aux quatre coins de la pièce les longues bottes qui jusque là emprisonnaient ses mollets. Alors qu'elle signalait sa présence à ses côtés par une douce volute opaque, son souffle alla chatouiller le cou puis l'oreille du blondinet, à laquelle elle vint susurrer, à n'en pas douter, le début d'intéressantes hostilités.
« Tu ferais mieux de te servir à boire, ca te tiendra éveillé. »
Qu'allait-elle faire en premier ? Laisser ses mains voguer sur son torse pour le mettre en jambes, ou bien se passerait-elle de tout principe et était-elle plutôt du genre à empoigner les choses directement ? Le capitaine était peut-être déjà bien en train de s'imaginer des trésors de gestuelles et de manoeuvres que la rouquine déploierait pour le faire succomber ... Sauf qu'elle s'éloigna aussi brusquement qu'elle l'avait presque enveloppée de toute sa chaleur incendiaire, pour aller ...
Coller son oreille contre le mur, alors qu'elle chuchotait toujours dans la direction de son compère. C'était là une drôle d'idée : fallait-il y comprendre là une suggestion saugrenue ou une preuve de voyeurisme ? Aarnis allait le savoir tout de suite, et il allait tomber d'un peu haut.
« Par contre ne fais pas trop de bruit. On risque d'en avoir pour un moment ici, et s'ils nous repèrent, ca risque de faire foirer toute ma planque depuis le début. »
Alors quoi, la jeune femme l'avait emmenée aux fin-fonds d'un bordel pour ... Simplement surveiller la chambre d'à côté ? C'était impossible. Il y avait de quoi rendre fou de rage la moitié des hommes qui avaient été à la place d'Aarnis. L'autre se serait contentée de s'échapper par une fenêtre ou d'en finir après un échec pareil. Il y avait en tout cas dans cette attitude, dans ces actes, quelque chose qui clochait. Quelque chose d'inexplicable, et surtout, de profondément frustrant pour l'un des deux protagonistes.
Aarnis d'Ack
Humain
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Sujet: Re: D'absinthe et de chanvre [Aarnis] Jeu 28 Juin 2012 - 20:39
L'ambiance était étouffante, et les volutes que lui envoyait la jeune rousse ne rendait pas forcément l'atmosphère plus respirable. Elle se déplaçait tel un esprit du vent, insaisissable et pourtant à portée de main. Il tenta de voler une embrassade mais il n'étreignit que de la fumée ne manquant que de très peu de rejoindre les bouteilles étalées par terre. Elle tournait autour de lui, comme une chatte jouerait avec sa proie. Et les Cinq savent que Kassandra savait s'y prendre.
Avec une grâce toute féminine elle envoya voler ses bottines, chose qu'Aarnis regretta un peu. Il les aimait bien lui ces petites bottines. Bref passons. Elle courut encore, nu-pieds ressemblant plus a une nymphe qu'a une pirate envoûtant encore plus notre Aarnis déjà sous le charme depuis le début, depuis qu'ils s'étaient échangé ce regard dans une cellule sale et morbide... Lorsque ce souvenir refit surface, une odeur malsaine de déjections humaines, vînt titiller l'orifice nasal de notre Adonis. Il lui semblait aussi que l'air était plus froid et humide. Aarnis fronça les sourcils, choppa une bouteille sur la table, s'en enfila une bonne gorgée et tout redevînt comme avant. Enfin presque.
Le liquide alcoolisé coula comme du feu liquide dans ses entrailles, anesthésiant tout sur son passage. Il lut l'étiquette (enfin il essaya) et parvint à déchiffrer "Alcool à brûler". Il haussa les sourcils de surprise, puis reprit une lampée... Là il haussa les épaules et entreprit de se déshabiller. Il n'enleva que la chemise en lin qu'il portait, la boucle de pantalon ayant encore une fois vaincu l'homme enivré, le poussant à abandonner sa folle quête. Aarnis se rappela vaguement quelque chose sur l'impact de l'alcool sur ses "performances", mais n'arrivant pas à trouver ce que c'était il reprit une goulée histoire que la mémoire lui revienne.
Cette tentative infructueuse effacée de sa mémoire, il continua de se déshabiller en enlevant ses chaussures. Kassandra lui dit un truc du genre : - Il y a un poisson qui luit. Le con arrive pas à rester ici, et son père risque de foirer dans toutes les planches
A la lueur de cette révélation, l'Ethernien, alors assis sur le lit, tomba à la renverse provoquant un fracas épouvantable. La rousse en fureur se retourna et lui fit un : - SHHHHHHHHHT
Auquel il répondit par un : - SHHHHHHHHHHT, à la table qu'il venait de renverser. Il entreprit ensuite de lui expliquer la situation : - Tu vois y'à un poisson, mais attention un PUTAIN DE BEAU POISSON avec des yeux SA MÈRE! Et bah il est parti de la maison poisson et papa poisson il est pas content et il risque de foirer les planches! Sisisisi j'te jure!.
Il se releva alors et se dirigea vers une statue d'un homme, enfin pour autant qu'il puisse en juger, assis en tailleur, avec une corpulence assez développée. En adoration devant la statue il entreprit de lui masser les tétons, pour ensuite se masser lui même dans un mouvement de bassin langoureux. le tout sous les yeux d'une Kassandra éberluée. Alors qu'elle regardait son étrange manège d'un air circonspect, il lui lança : - Faudra dire à Brûler que son alcool est dégueulasse!
Et là pour une raison encore inconnue à ce jour, notre Aarnis national recouvrit certains de ses "moyens". Il s'approcha alors de la jeune rousse concentrée à écouter et commença à caresser ses cheveux. Il continua en caressant le tissu du dos de sa robe puis mordilla un coup le lobe de l'oreille de la pirate.
Il s'était fait rouler comme un débutant mais il comptait bien rendre la monnaie de sa pièce à la jeune rousse qui le faisait tourner en bourrique depuis un moment.
Et avec un sourire invisible pour la jeune femme il continua ses "échauffements".
Kassandra
Ancien
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Sujet: Re: D'absinthe et de chanvre [Aarnis] Sam 30 Juin 2012 - 22:01
Un silence de mort, à peine teinté de quelques paroles. Ils devaient venir d'arriver. Pourvu qu'ils ne tardent pas trop à ...
Le beuglement qui naquit de la gorge éraillée d'Aarnis fit quasiment sursauter Kassandra, qui se tourna vers lui, partagée entre un brin de colère et une incompréhension certaine. Etait-il devenu sourd comme un pot ou l'alcool lui était-il si vite monté à la tête ? Avisant un des flacons qu'il avait déjà délesté d'un quart de son contenu à peine arrivé, la pirate soupira en songeant que l'ivresse allait rattraper si vite son supérieur qu'il finirait peut-être étalé sur le lit à ronfler avant même que quoi que ce soit ait commencé.
Sa faculté à tenir l'alcool était en tout cas infructueuse, et Kassandra craignit un instant que sa ruse et son excuse ne fassent chou blanc. Elle qui était censée souffler le chaud et le froid pour qu'il rapplique et cède avec la facilité d'un marin frustré après quatre mois d'abstinence - bref, la logique voulait qu'il était une parfaite cible -, allait se retrouver à devoir contempler le capitaine vomir ses tripes et grogner des inepties. Et le faire taire ne marchait pas, puisqu'apparemment il trouvait encore plus drôle de l'imiter en s'adressant au mobilier ... C'était à se frapper le front contre le mur, mais la jeune femme se contint et décida finalement de se désintéresser entièrement de ce spectacle de débauche presque pitoyable d'un Aarnis qui tentait de s'accoupler avec un buste de moine replet - le genre d'images qui vous marquent à long terme -.
Le silence finit par se faire, avec soulagement pour la jeune native de Meca qui espérait enfin pouvoir suivre dans un calme relatif l'évolution des choses dans la pièce mitoyenne. Ils ne parlaient d'ailleurs plus eux non plus, c'était tout juste si on entendait quelques bruits qui ...
Lorsqu'elle sentit une main intruse s'égarer dans ses mèches rousses, et trouver intéressant de masser ses épaules avec douceur, elle n'eut pas véritablement le temps de répliquer qu'un frisson traversa son dos, son lobe d'oreille rudement attaqué en traître.
C'était un sacré salaud.
Décidée à jouer la fière et à ne rien laisser paraître, elle le laissait faire. Sans lutte, sans aucune colère, sans aucun bruit, la rouquine se persuadait de tout son être que la moindre caresse, le moindre défi qu'il lui faisait là la laissait de marbre. Elle restait insensible, la joue collée au mur de pierre froid - encore que sa fraîcheur lui paraissait piètre en comparaison de toute cette chaleur qui émanait d'on ne sait où, bon sang, comme si on avait besoin de faire fonctionner les cheminées en plein Barkios -.
Malgré tout, la jeune femme dut rapidement admettre que si elle continuait en ce sens, elle courait droit vers l'échec. Jouer l'huître ne lui était d'aucun secours, elle pouvait toujours s'en sortir en le poussant dans ses retranchements. Feindre d'être une sainte-nitouche qui n'oserait rien ne calmerait pas le jeu d'Aarnis qui au contraire semblait bien profiter de cette absence de réaction volontaire ; et il gagnait du terrain, faisant grimper la température par la même occasion. Tirant une taffe nerveuse, la rouquine ne prévint pas de la suite - on ne gâche pas l'effet de surprise, jamais -.
Se retournant brusquement comme s'il l'avait giflée ou ébouillantée à l'huile, la diablesse le plaqua violemment contre le mur de son bras libre : n'ayant pas eu le temps de réaction nécessaire, voilà que le joli-coeur se retrouvait coincé par l'avantageux buste de la rouquine - qui, on peut le dire, le compressait par ses formes féminines -, un bras jouant le rôle de barrière sur sa gauche. Si la droite s'avérait être le seul passage libre, un léger mouvement de genou rappela au bon vouloir de notre fraîchement nommé capitaine que les bijoux de famille étaient à la fois titillés, et vaguement menacés à la moindre ébauche de fuite.
« C'est qu'on dégrise drôlement vite capitaine. »
Elle le jaugea, un sourire à la fois goguenard et drôlement mutin peint sur sa bouche qui narguait de par sa proximité le jeune homme blond. Elle n'en avait jamais été si près, et remarqua d'ailleurs, sans vraiment s'en soucier, qu'il était encore jeune et frais, pas aussi abîmé que ce qu'il aurait pu être pour un ancien prisonnier. Une vraie gueule d'ange. Dans un murmure, Kassandra vint frôler les lèvres de son supérieur de son souffle chaud, sans le quitter du regard, une lueur à la fois malsaine et joueuse brillant dans les tréfonds de son indolente pupille.
« Du coup il va falloir me dire ce que t'entends de l'autre côté ... Vu que j'ai les mains et les jambes prises. »
Approchant davantage son visage du sien, la détestable tentatrice mordilla son cou, remontant tranquillement le long de sa jugulaire tandis qu'elle poussait insidieusement le visage d'Aarnis à se détourner pour prendre sa place et écouter les occupants de l'autre pièce.
« Alors ... Qu'est-ce qu'il se passe ? »
Il n'était pas difficile pour le jeune homme de percevoir les bruits qui agitaient la chambre voisine, et en déduire l'activité principale qu'ils effectuaient était un véritable jeu d'enfants. Pour autant, ouïr les gémissements étouffés de ses voisins ne devait pas aider son compère à garder les idées claires.
Aarnis d'Ack
Humain
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Sujet: Re: D'absinthe et de chanvre [Aarnis] Dim 1 Juil 2012 - 17:51
Tous les voyants d'alerte étaient au rouge. Aarnis venait de se faire prendre au piège comme un débutant. Il jura intérieurement, et se maudit d'avoir été aussi naïf. Bien sûr il adorait cette position et les "soins" que prodiguait la jeune femme, mais il détestait perdre. Et si il ne trouvait pas de parade rapidement la victoire de la jeune mousse rousse allait être écrasante et sans appel. Et à ce jeu Aarnis n'avait encore jamais perdu... Ou du moins pas sans opposer une farouche résistance. Là il était dos au mur (oui c'était facile mais que voulez vous on a tous nos petits moments de faiblesse), et les mordillement de la rouquine l'empêchaient de décoller son oreille du mur. Mur qui devait être fait en papier tant les sons qui le traversaient pouvaient avoir été émis à quelques pieds et non avoir parcouru une vingtaine de pouces de brique. Ces sons étaient pour le moins... Stimulants, encourageants, motivants et sacrément excitants. La rouquine voulait-elle juste allumer notre beau blond plus que raison? Était-ce un moyen de s'assurer d'une rigidité à toute épreuve? Il faut dire qu'avec l'alcool ingurgité par notre Adonis national on pouvait avoir de sérieux doutes, mais tout de même de là à jouer au voyeur il y a une verge (si vous me permettez l'expression).
De plus en plus excité autant par les occupants de la chambre voisine que par les caresses de "cheveux-de-feu" (voire même plus par cette dernière les deux autres protagonistes de ce plan-à-quatre-mais-en-fait-on-est-que-deux-finalement ne fournissant que le fond sonore adéquat) Aarnis commençait à perdre ses moyens. Enfin ceux qui lui permettaient de ne pas sombrer totalement dans le plaisir. Vous savez ce plaisir qui envoûte, ensorcelle et vous fait oublier jusqu'à votre essence même. Aarnis devait lutter et trouver une riposte.
Alors que la rouquine poussait son avantage au maximum quasiment sûre de sa victoire une idée lui vînt : la position de son amante lui interdisait toute fuite; qu'à cela ne tienne il allait la "prendre" sur son propre terrain.
Le relèvement de son genou droit l'exposait à une "attaque" par la gauche (soit la droite d'Aarnis). Gardant ce point à l'esprit il continua à analyser (non pas de jeu de mots pourris s'il vous plaît). Le visage de la mutine étant collé à son cou, elle ne pouvait voir ce qui arrivait derrière : il dégagea sa main gauche et avant toute riposte la plaqua encore plus contre lui tout en l'embrassant longuement et langoureusement. Dans le même mouvement sa main droite alla trouver l'entrejambe et commença à échauffer la rouquine. Surprise, Kassandra esquissa un mouvement de recul mais le bras puissant d'Aarnis la maintînt contre lui. Il avait l'avantage du poids et de la taille, mais son agilité lui permettrait des actions qu'il ne pourrait se permettre.
Il cessa son travail de sape et remonta sa main dans le dos de la rouquine (qui parût même déçue de ce mouvement) comme pour la déshabiller. Au lieu de cela il la souleva du sol, et il fut surpris de sa légèreté. Non pas qu'il l'imaginait lourde ou qu'il la trouvait grosse, mais la tonicité de son corps la rendait souple et légère comme un roseau. Et il la portait comme si elle était en verre.
Néanmoins lorsqu'il se retourna pour la plaquer contre le mur, aucune douceur juste du désir. Un désir sauvage, primal, pur.
Maintenant c'était LUI qui tenait les rênes de cet échange et lorsqu'il attaqua son cou, un frisson de plaisir le parcourut. Cette peau était douce, chaude et parfumée, sucrée et en même temps acide en un mot délicieuse. Et il s'en fit un festin la dévorant dans ses endroits les plus fins, à la base des oreilles. Lesquelles ne devaient pas attendre trop longtemps avant de subir les assauts de la bouche de l’Apollon de Thaar (ainsi surnommé par les filles de joie il restera comme une légende dans ce milieu et ce, même en dehors de Thaar). Il les mordilla, les suça en un mot leur fit subir un calvaire... Que la propriétaire des-dites oreilles ne prenait pas de la même façon, au vu de ses mouvements de bassin langoureux.
Si il était en position de force, Aarnis savait que sa "partenaire" réfléchissait à une contre-attaque. Quelle qu'elle soit il était désormais prêt à la recevoir.
Kassandra
Ancien
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Sujet: Re: D'absinthe et de chanvre [Aarnis] Lun 9 Juil 2012 - 21:02
La tactique était dévoilée : s'agissant d'une maison close, il n'y avait pas de meilleur moyen de lâcher les brides charnelles et d'abattre toute pudeur que d'exposer à son public les plaisirs et les joies du voisinage. Le stratagème fonctionnait tant et bien qu'Aarnis s'en trouvait tout démuni, et, passif, il laissait sa cruelle camarade engager les hostilités tandis que ses mains retraçaient avec une patience douceureuse les déliés du torse déjà à nu du capitaine. Sa bouche marquait sa peau dans une tiédeur humide chaque parcelle de peau à sa portée, ne lui laissant aucune oppportunité.
Et si l'esprit de Kassandra avait toujours été de nature à créer des émules chez les mâles dominants, il n'était que plus redoutable alors que sous l'emprise des paradis artificiels, les vestiges de la retenue qu'elle avait encore gardé, sobre, comme de vieux réflexes, disparaissaient totalement. Ses mains avaient trouvé leur refuge dans l'aine du blondinet, alors qu'il n'en fallait bientôt pas plus pour que le pantalon de ce dernier ne vienne à retrouver la chemise qui gisait déjà sur le sol de la chambre. D'autres braies avaient connu des avenirs moins soigneux et plus hâtifs ; à croire qu'elle n'était tout de même pas assez enivrée pour lui arracher littéralement ses frusques.
Aarnis ne lui laissa pourtant pas l'occasion ultime de se retrouver nu comme un ver avant elle, et l'autorité lui échappa sans prévenir alors que le traître la piégeait dans ses bras et lui coupait toute réplique par un baiser assez expressif, faisant remonter en elle cette chaleur qui fouaillait le creux de ses hanches et qu'il s'évertua à raviver par d'habiles gestes. Cherchant par naïveté à s'écarter, son dos retrouva alors le contact abrupt du mur tandis qu'Aarnis avait inversé la tendance. Ses lèvres, emportées dans le tumultueux combat, laissèrent échapper un feulement appréciateur à peine étouffé. Il finit par lui laisser reprendre son souffle, qu'elle avait saccadé, s'attaquant à d'autres endroits dont la sensibilité était proche de l'intolérabilité. Elle manquait de perdre pied tant ses gestes faisaient mouche, ce qui n'était pas à son avantage.
Saisissant sa nuque d'une main ferme et autoritaire pour ne pas lui donner raison plus longtemps, la rouquine l'empêcha momentanément de persister dans ses estocs langoureux, l'embrassant avec une violence animale alors que son bassin ondulait avec la lascivité tentatrice d'un boa, ses courbes se jouant des frottements qu'elle exerçait tout contre son corps. A vouloir lui imposer un tel corps à corps - bien que le terme d'imposer sous-tendait une obligation qu'elle n'acceptait pas, ce qui était discutable ... -, Aarnis n'avait que le juste retour de bâton qui le guettait.
Avides, ses lèvres finirent par laisser en paix les siennes pour s'attarder dans son cou, sur son torse, alors que ses doigts fourrageaient dans sa chevelure. Sa chute de rein, elle, ne demeurait pas en reste, et continuait perpétuellement de provoquer les envies brûlantes du châtelain. Ses jambes s'entortillèrent comme des lianes à sa taille, sa poitrine se soudant presque à sa peau nue, alors qu'elle défaisait de sa propre initiative et d'une main empressée les liens de son bustier. Haletante, Kassandra suspendit ses embrassades et ses morsures pour échanger un regard fiévreux avec Aarnis, qu'elle sentait tout autant qu'elle sur le point de craquer. La raison et le jeu étaient apparemment passés à la trappe pour la diablesse, dont les sens en ébullition la désinhibaient encore un peu plus.
Aarnis d'Ack
Humain
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Sujet: Re: D'absinthe et de chanvre [Aarnis] Lun 20 Aoû 2012 - 14:31
Between Two Points feat. Swan by The Glitch Mob on Grooveshark
Le regard qu'ils s'échangèrent aurait pu faire fondre une barre d'acier trempé en moins de quelques secondes, tant il était brûlant de désir. Ce désir ne se manifestait pas seulement à travers le regard, il était généralisé, étendu à tout le corps. Chaque fibre du corps d'Aarnis vibrait au même rythme que celles de Kassandra, s'accordant parfaitement dans leur symphonie érotique.
Kassandra ayant noué ses jambes autour du bassin d'Aarnis, celui-ci la souleva et fut surpris par sa légèreté. Elle était aussi légère qu'une plume, aussi douce qu'une caresse et aussi chaude qu'un rayon de soleil. Ladite chaleur semblait bizarrement se concentrer dans son bas ventre et dans ses yeux, qui l'irradiaient d'un halo incandescent. Alors qu'ils s'embrassaient une fois de plus langoureusement, il marcha vers le lit et la déposa aussi délicatement que si elle avait été en verre. Il entreprit alors de la déshabiller complètement afin de pouvoir l'admirer dans toute sa splendeur.
Il prenait tout son temps comme l'ardeur de leurs sentiments et de leur désir laissait place à la passion et au plaisir seul. Il découvrait avec enchantement chaque centimètre carré de sa peau, l'effleurant avec délice, humant son odeur délicate mélange de liqueurs et de fumées diverses, donnant parfois quelques petits coups de dents et de langue tant le "morceau" était appétissant. Arrivé au bas ventre un haut le coeur lui prit : une cicatrice en barrait toute la largeur, allant d'une hanche à l'autre. Elle n'était pas vilaine mais le simple fait d'imaginer qu'on ait pu penser à abîmer cette oeuvre de beauté, qui à son humble avis était tout simplement parfaite, le révoltait. S'il avait pu chopper le fils de catin.... Et puis il oublia en enlevant tout à fait le pantalon, découvrant ainsi l'antre du temple de la féminité, son but. Il ne put se retenir de la goûter, par gourmandise pure et simple. La douce rousse réagit à ce "premier contact" par un frisson et un feulement de plaisir.
Il finit de la déshabiller et la fit se mettre sur le ventre. Il voulait profiter tant qu'il pouvait de cette perle de beauté, de cet ange, comme s'il pouvait s'envoler, lui échapper. Lorsqu'elle fut allongée il entreprit de la masser avec une certaine huile qui ne le quittait pas. Celle-ci une fois frictionnées contre le corps donnerait envie à n'importe quel moine blasé et endurci, d'aller chasser de la pucelle.
Il profita longuement de cet échange tactile, appréciant la douceur de la peau, notant tous les détails qu'il pouvait observer, son tatouage de la marine, un grain de beauté par-ci, un autre par là...
Ayant fini sa tâche il s'allongea contre le corps chaud, et mordilla une ou deux oreilles en passant, demandant implicitement sa part du gâteau.
Kassandra
Ancien
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Sujet: Re: D'absinthe et de chanvre [Aarnis] Lun 20 Aoû 2012 - 22:11
Se défaire de leurs vêtements fut un jeu d'enfants qu'ils exercèrent sans remords ni douleur : ils savaient exactement pourquoi ils le faisaient et rien ne les rendait plus impatients dans leurs mouvements et leurs envies.
Son souffle s'interrompit un trop bref instant alors qu'elle sentait la cicatrice retrouver le contact libre de l'air une fois le bustier jeté à terre ; mise à nu, la plaie récente nourrirait de nombreuses questions sans réponse pour ceux qui ne savaient pas, ceux qui ne sauraient jamais. Trop ivre pour vouloir repenser à ce qui avait marqué d'un trait brutal et sanguin la naissance de son nombril d'un flanc à l'autre, la jeune femme resserra presque dans un automatisme sauvage l'étreinte entre eux, abrégeant cet instant de vacillement.
Les doigts de la plantureuse mécane encouragèrent alors le jeune homme par de fébriles caresses, son dos s'arquant, sa respiration se tendant alors qu'haletante elle s'avouait premièrement vaincue dans un flot de gémissements félins sous la veulerie de la bouche agressive du pirate. Sa mise à l'épreuve ne s'arrêtait pourtant pas là alors qu'il l'entraînait à nouveau dans un jeu subtil où seul ses paumes agissaient comme un stimulant des plus efficaces, se contentant presque chastement de titiller les sens tactiles de la rouquine, qui avait perdu l'habitude de ce genre d'attentions presque trop douces pour elle, habituée au combat charnel le plus brut.
A peine son habile massage fini que Kassandra n'accorda aucun repos et prit sans ménagement le dessus sur son amant, ses cuisses enjambant son bassin pour former un étau de chair brûlante, tannée par le soleil et rendue moite par les huiles et les minutes fiévreuses de leurs ébats.
La rouquine mordit sa lèvre inférieure, comme pour marquer Aarnis de ses propres dents, prolongea le geste d'un voluptueux baiser qui s'égara sur les méandres de son torse. Les reliefs de ce dernier subissaient les assauts humides d'une bouche joueuse, qui ne tarda pas à son tour à provoquer ostensiblement la virilité du capitaine ; ses mains, elles, fermaient la marche dans un sillon lent et délicat de griffures frémissantes, frôlant minutieusement et perfidement les flancs d'Aarnis.
La méchante femme s'acharna sur lui jusqu'à ce qu'il crie grâce, au sens propre comme au figuré, son propre corps ressentant la pression du sien à son maximum alors qu'elle le soulageait d'une jouissance bruyante. Lorsqu'elle se décida enfin à redresser son menton vers le visage tendu par l'aise de son amant, ce ne fut que pour lui asséner un regard flamboyant qui lui susurrait que la partie n'était pas terminée.
A la manière d'une couleuvre limpide et lascive, son corps tout entier se frotta au sien, remontant jusqu'à ses lèvres pour les capturer une fois de plus alors que le propre fruit de sa féminité jouait de contacts sensibles et étroits avec l'entrejambe d'Aarnis. Jouant dangereusement de cette proximité, Kassandra travailla son impatience au corps jusqu'à le surprendre en provoquant brutalement d'un coup de rein son désir. Son dos se redressa brutalement tandis que la respiration saccadée, elle laissait son propre bassin s'agiter avec le sien dans une danse arythmique et échevelée, quasiment animale.
Déroutante, elle avait repris les rênes, lui volant presque ce qui faisait des hommes comme Aarnis le meneur, l'instigateur. Elle avait joué la première, comme si elle le narguait d'un oeil malicieux, sachant l'avoir surpris alors qu'il s'était senti confiant, puissant, homme dominant.
Aarnis d'Ack
Humain
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Sujet: Re: D'absinthe et de chanvre [Aarnis] Jeu 13 Sep 2012 - 11:46
La diablesse avait gagné le premier round haut la main et Aarnis ne s'en plaignait pas. A vrai dire il avait abandonné toute lutte dès le moment où la jolie rousse avait pris les choses en main. En effet habitué à diriger l'échange il appréciait fortement que Kass le fasse à sa place. Et comme la flemme ou plutôt "le goût de profiter des bonnes choses sans pour autant se casser le cul" était un de ses passe temps favoris, il laissa la jeune femme prendre son pied (et les Cinq savent si elle le prenait) sans interférer d'aucune façon.
Mais il savait que cela ne pouvait durer bien longtemps : avec ce genre de femme il faut tout donner, ne serait-ce que par orgueil. Ce genre de femmes vous pousse dans vos retranchements les plus inespérés et les plus méconnus (même si ici il n'en était pas besoin) et vous force à donner le meilleur de vous même. Aarnis l'aurait fait de toutes façons : il aimait trop la gente féminine pour en négliger ne serait-ce qu'une seule. Et Kass était bien au dessus de toutes celles qu'il avait pu rencontrer.
Alors que la rouquine augmentait ou ralentissait le rythme en fonction de son plaisir Aarnis passa à l'action. Il se releva brusquement en plein milieu d'une "temporisation" pris la jeune femme dans ses bras, se mit sur ses pieds (tout cela bien sûr sans arrêter le mouvement) et la plaqua contre le mur.
Ici toute tendresse avait été bannie, il ne restait plus que le désir à l'été brut, l'envie de se faire plaisir, de faire plaisir à son partenaire. Aarnis continuait ce rythme soutenu mangeant à pleines dents le cou, les lèvres, les oreilles et chaque parcelle de peau à portée de ses dents. Il sentait que son plaisir montait au moins aussi vite que celui de sa partenaire et il tenait absolument à la "satisfaire". Jamais il ne quitterait le lit d'une femme sans l'avoir emmenée au "pays des merveilles".
Et là Kass semblait en bon chemin.
Kassandra
Ancien
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Sujet: Re: D'absinthe et de chanvre [Aarnis] Jeu 20 Sep 2012 - 20:43
Alors que son corps s'épuisait, se démenait d'aise et d'excitation, le pirate lui offrit la surprise d'un contact autrement plus physique alors qu'il la colla avec une douceur inexistante contre le mur. Agressant sa peau, malmenant ses lèvres, provoquant son bassin et déchaînant ses pulsions, Aarnis reçut en réponse autant de baisers langoureux et de caresses. La rouquine n'avait plus vraiment de remparts ni de retenue, et se donnait avec une joie non dissimulée, que les voisins ne risqueraient pas de manquer s'ils tendaient l'oreille.
Au bout d'une lutte acharnée et intemporelle où elle ressentit autant le plaisir que le frottement brûlant de la pierre qui avait fini de rougir sa peau, Kassandra finit par planter ses ongles dans les épaules du blondinet, le marquant de griffes acérées tandis que toute entière elle se tendit, plus raidie et cambrée qu'alors ; l'extase avait atteint son paroxysme alors qu'un long gémissement des plus félins et expressifs - accompagné sans aucun doute d'un râle masculin harmonieusement accordé - défia l'accoustique de la chambre.
Ses mains glissèrent alors lentement, très lentement, refaisant le chemin inverse aux sillons écarlates qu'elle avait gravés à même la chair du capitaine, comme de doux frôlements, tandis que son corps relâchait petit à petit la soudure brûlante et la pression qui les avait collés l'un à l'autre dans une moiteur animale.
Haletante, la jeune femme s'écarta du mur, et s'approcha des vêtements éparpillés au sol pour en sortir une petite boîte dorée d'où elle extirpa quelques feuilles de sauge des devins. Les enroulant paisiblement alors qu'elle se laissait choir dans un fauteuil proche, la jeune femme coinça l'objet entre ses dents avant d'en approcher l'extrémité d'un reste de bougie, faisant griller dans une fumée âcre les premiers millimètres du rouleau. Inhalant une longue bouffée, elle recracha lentement cette dernière, étendant ses jambes pour appuyer négligemment ses pieds contre l'ébène de la tablée.
« Si t'en veux, vas-y. » Dit-elle en désignant distraitement quelques feuilles restantes. « Mais si tu mâches, avale pas la sève, ou tu seras très très malade. »
Elle ponctua la remarque, soufflée à voix basse et ronronnante, d'un sourire en coin, tandis que la pirate s'étirait en frôlant du bout des doigts de sa main libre la cicatrice récente du coup qu'elle avait pris le fameux soir de l'évasion. Bizarrement - quoique ca ne l'était pas tant, l'alcool ingurgité et l'état de plénitude due aux autres cigarillos de la soirée en étaient pour quelque chose -, elle se sentait bien, apaisée, tout semblait à la fois extrêmement lointain et inexistant. La rouquine eut même envie d'éclater d'un rire sardonique en repensant qu'il y a cinq secondes, elle venait de s'envoyer en l'air avec son capitaine. Expirant la fumée d'une traite, la mécane reprit avec lenteur.
« Ca va jaser. »
Et à vrai dire, que l'équipage entier le sache ou non, elle s'en moquait bien. Mais leurs réactions vaudraient le détour si tel était le cas - et il le serait forcément -.