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| La grâce de Néera [PV Jena] | |
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Viktor de Missède
Humain
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| Sujet: La grâce de Néera [PV Jena] Sam 7 Juil 2012 - 17:57 | |
| Viktor se massait les tempes, les traits plus tirés que d'habitude. Définitivement, les choses allaient de mal en pis. L'état de Kathleen s'était assez rapidement dégradé. Elle avait voulut l'aider dans ses obligations concernant la baronnie. Comme elle avait déjà demandé à le faire et que là, elle insistait encore, il avait fini par accepter de lui confier quelques petites responsabilités. Cela avait parut la ravir. Et c'est sans doute pour qu'il ne se fasse pas de soucis, elle lui avait caché que cela n'allait pas. Enfin, il avait tenté un petit peu de la ménager, mais d'un autre côté, il n'avait pas la moindre envie qu'elle se sente complètement exclue alors qu'ils étaient en train de se retrouver tout les deux. Au final, ils auraient bien dut. Cela n'avait pas mis longtemps avant que l'état de son épouse ne se trouve confrontée à des complications liées à sa récente fausse couche. Elle était alitée depuis deux jours pendant lesquels les médecins s'étaient succédés au chevet de Kathleen pour tenter de trouver un remède afin qu'elle soit guérie ou au moins pour tenter de ralentir la progression de ce mal. Ils sortaient en ce moment même du bureau de Viktor qui se sentait complètement abattus. Ils avaient épuisé leur science et le verdict était bien loin d'être heureux. D'après eux, la jeune femme ne passerait pas l'hiver. Elle était condamnée. Viktor resta parfaitement calme. Il ne se rendait pas encore vraiment compte... Kathleen allait mourir... cette idée lui paraissait tellement improbable que cela ne pouvait pas être vrai. C'était forcément une blague d'un très mauvais goût. Kathleen ne pouvait pas mourir. D'un geste, il balaya le bureau en poussant un cris de rage, laissant exploser sa colère et sa frustration sur le meuble et tout se qui s'y trouvait. Kathleen allait mourir. Aucune science ne pouvait la sauver... Allez savoir pourquoi, quelque chose germa dans son esprit. Mais... est-ce qu'il pouvait se permettre de le faire ? Est-ce qu'elle accepterait ? D'une main tremblante, il saisit un vélin et une plume pour y coucher un message. - Citation :
- A Jena Kastelhord, baronne d'Alonna.
Dame Kastelhord, je vous prie de pardonner mon silence. Ces dernières années ne m'ont laissées que peu de temps pour rédiger des lettres aux amis.
J'ose espérer que ces derniers temps furent plus heureux pour vous que pour moi dont les trois dernières années ne furent que sang et larmes.
J'ose, à nouveau, espérer de vous une aide et, si je peux m'exprimer ainsi, un véritable miracle.
Mon épouse a récemment eu à subir une fausse couche qui s'est malheureusement compliqué. Elle est au portes de la mort. D'après tout les médecins que j'ai consulté, elle ne passera pas l'hiver et cela serait déjà extraordinaire qu'elle tienne jusqu'à l'hiver.
Je vous implore de bien vouloir me venir en aide.
Viktor IV de Missède, baron de Missède. |
| | | Jena Kastelord
Ancien
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| Sujet: Re: La grâce de Néera [PV Jena] Lun 9 Juil 2012 - 11:32 | |
| La missive du Baron de Missède me fut remise à mon retour du temple, en début de soirée. Je n’avais alors qu’une hâte, retrouver mon époux et mes enfants, mais apprenant l’identité de celui qui m’adressait ce pli, je me dépêchais de décacheter le sceau de cire avant même d’avoir atteint mes appartements. Cette journée comme les précédentes, j’avais passé de longues heures au temple pour soigner les malades et apporter du réconfort aux plus démunis. Bien que ce ne soit pas le travail le plus amusant du monde, j’y trouvais une sérénité et un plaisir communicatif. Rien ne valait plus pour moi que le sourire et le remerciement des gens qui quittaient le temple. Bien sur, tout n’était pas toujours idyllique et heureux, les hivers faisaient chaque année beaucoup trop de mort, et le printemps que nous vivions était encore frais aussi j’eus à déplorer qu’un nombre important d’enfants et de personnes âgés se présentaient chaque jour un peu plus, souffrant de fortes fièvres et de toux persistantes.
Mais revenons-en à cette missive que je dévorais d’une traite dans les couloirs d’Alonna. Je m’étais attendue à recevoir des nouvelles bien différentes de mon ami Viktor de Missède. Certes nos échanges s’étaient fait rares ces dernières années mais j’avais attribué cela aux successions de malheurs qui avaient touché la Baronnie. La perte de son héritier, le deuil de son épouse et maintenant cette fausse couche et la santé trop fragile de la Baronne. Ces nouvelles m’attristèrent au point que ma décision fut prise avant même d’avoir poussé la porte du bureau d’Hanegard. Mes premiers mots à son égard furent « Je pars pour Missède dans l’heure. »
Bien que surpris mon époux me laissa lui rapporter les propos du Baron de Missède et après un rapide entretien nous nous mîmes d’accord. Ce ne serait pas une visite protocolaire de la Baronne d’Alonna chez le Baron de Missède. Seulement la visite d’une prêtresse de Néera. Cependant mon cher époux ne céda pas sur l’escorte qui m’accompagnerait durant mon long trajet. Lorsque tout fut entièrement décidé, je m’installais devant mon écritoire et saisis ma plume pour répondre à mon ami. - Citation :
- A Viktor de Missède, Baron de Missède,
Les nouvelles dont vous me faites par m’attriste plus que je n’ose l’écrire. Que vous vous tourniez vers moi en ces moments difficiles m’honore et me rappelle toute l’amitié qui nous lie. Malgré les nombreuses années qui se sont écoulées depuis notre dernière rencontre, sachez que cette amitié que je vous porte et l’estime que j’ai de vous n’ont jamais faibli. Au nom de cette amitié, je ferais tout ce qui est en mon pouvoir pour vous aider, votre épouse et vous. Bien que je ne sache rien du mal qui la ronge, je mettrais tout en œuvre pour que vos médecins se trompent. L’urgence de votre situation est évidente aussi sachez qu’après avoir cacheté cette lettre je quitterais Alonna dès le lendemain matin à la première heure. Pour éviter tout embarras protocolaire, je vous prie de prévenir vos gens qu’une Prêtresse de Néera sera en visite chez vous. Cette affaire n’est pas du ressort de la Baronne que je suis, autant éviter tout le faste et l’inutile parade que nécessiterait la visite d’une Baronne du Nord à un Baron du Sud.
J’espère être à vos côtés très bientôt,
Jena Kastelord, Prêtresse de Néera.
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| | | Viktor de Missède
Humain
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| Sujet: Re: La grâce de Néera [PV Jena] Mer 11 Juil 2012 - 8:41 | |
| Recevant la lettre de sa vieille amie, Viktor poussa un soupire de soulagement. Elle allait venir et serait même très prochainement à Missède. Une journée... deux peut-être si le cavalier qui lui apportait ce message avait été suffisamment véloce et avait creusé la distance entre eux deux. Kathleen allait vivre. Cela soulagea terriblement Viktor en même temps que cela lui creusait une boule d'angoisse au creux du ventre. La magie, même divine, reste tout de même de la magie. Et la magie était sans le moindre doute la pire de ses angoisse.
Mais il fallait que Kathleen soit remise sur pied...
Jena demandait à se que cette visite ne soit considérée comme celle d'une prêtresse de Néera venant à Missède pour soigner la baronne. Non comme celle de la dame du nord qu'elle était. Pas de faste de grandes réceptions. Entendu. D'un autre côté, ce n'était pas à la baronne d'Alonna qu'il avait fait appel, mais bien à la prêtresse de Néera. D'un point de vue purement pragmatique, il allait faire des économie s'il ne la recevait pas en grande pompe. D'un point de vu plus humain, s'il la recevait quant même comme la baronne qu'elle était, il la mettrait particulièrement mal à l'aise.
Dans un des cas comme dans l'autre, l'arrivée de la baronne d'Alonna ne donnerait pas lieu à une grande réception avec jetée d'un tapis de pleures fraiches sous les pieds de Jena.
Mais ne pas la recevoir en tant que baronne n'oblige pas à le faire comme si elle n'était qu'une moins que rien.
Rapidement, Viktor donna quelques ordres pour que le palais se prépare, sans faste inutile, à recevoir la baronne d'Alonna. |
| | | Jena Kastelord
Ancien
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| Sujet: Re: La grâce de Néera [PV Jena] Mer 11 Juil 2012 - 11:33 | |
| Comme je l’avais promis dans ma lettre, j’avais quitté Alonna le lendemain matin. Certes ce départ précipité n’était ni du goût de mes enfants, ni du goût de mon époux. Les premiers étant encore jeunes je dus redoubler de baisers et de câlins pour qu’il ne soit pas trop en manque durant mon absence. Le dernier étant adulte et toujours trop soucieux de ma sécurité, je lui promis d’être prudente et de revenir dès que possible. Je n’aimais pas m’éloigner de mes enfants et d’Hanegard, habituellement lorsque je m’absentais c’était pour me rendre dans le temple de Néera…pratiquement à l’autre bout de la rue. Cette fois c’était bien plus loin que je me rendais et les tensions actuelles qui secouaient la péninsule n’avaient rien de rassurantes. N’ayant pu faire céder mon époux sur le nombre de soldat qui m’escorterait – huit au total – je pus tout de même éviter le carrosse et les dames de compagnie. Bien que j’étais attristée de laisser Clarys derrière moi, je ne pouvais que me réjouir de faire tout le trajet qui me séparait de Missède à cheval.
Le printemps étant enfin totalement installé, nous n’eûmes à déplorer qu’un seul jour de pluie sur tout le temps de notre trajet. Je dois bien reconnaître que chevaucher ainsi quasiment toute la journée, ne faisant que de brèves pauses pour rafraîchir nos chevaux et reposer nos fesses, se révélait plus épuisant que je ne l’avais imaginé. Je fus donc ravie d’apprendre que nous étions en vue du Palais de Missède. Cependant pour éviter de paraître devant mon ami couverte de la poussière du voyage, nous fîmes une halte dans une auberge pour se nettoyer et se changer. Deux soldats m’accompagnèrent jusqu’aux portes du palais. Ce palais dans lequel j’avais passé quelques délicieuses semaines lors de mon retour d’Ysari. J’étais à l’époque enceinte de Liliana et je me souvenais avoir laissé mon ami le Baron dévasté par la trahison de sa première fiancée. Celle-ci n’étant plus d’actualité à Missède, je me fis fort d’oublier son prénom pour ne pas commettre d’impair lors de ma visite.
A voir les quelques badauds attroupés devant le palais, on attendait quelqu’un, probablement moi d’ailleurs. Je les entendais s’interroger sur le blason qui marquerait les portes de mon carrosse, sur la tenue que je porterais, si j’étais accompagnée de mes enfants… Bref j’entendais mon nom prononcé par de nombreuses bouches mais personne ne fit attention à l’entrée d’une femme vêtue d’une simple robe de prêtresse accompagnée de deux hommes, l’arme au fourreau. Légèrement amusée, je me présentais devant l’intendant qui me regarda d’abord surpris. Comme il ne disait rien, je pris la parole la première.
- Pourriez-vous annoncer au Baron de Missède, que je suis arrivée ?
Inutile de préciser le « Je », visiblement l’homme avait parfaitement compris qui le Baron attendait. S’inclinant devant moi, il me fit signe de le suivre. Mes hommes furent conviés à se restaurer dans les cuisines de Missède tandis qu’on m’entraîner dans les dédales de couloirs du Palais. Il fallait reconnaître que les lieux étaient forts beaux, très lumineux et décorés somptueusement. Je ne sais pas combien de temps il nous fallut pour arriver dans le petit salon qui donnait sur un très beau jardin en fleurs, mais j’avais l’impression qu’on avait raté l’occasion de prendre bons nombres de raccourci. Remerciant l’intendant, je posais ma sacoche de médecine sur une petite table et m’approchait de la fenêtre. La vue était vraiment magnifique et tous ces rosiers en fleurs ou couverts de boutons prêts à éclore coloraient les allées.
Je poussais un léger soupir. J’étais enfin arrivée, j’allais pouvoir dormir dans un vrai lit ! Il me tardait d’avoir quelques minutes à moi pour écrire à mon époux et à mes enfants mon voyage et mon arrivée à Missède. J’avais promis à Liliana de lui raconter chaque jour toutes les belles choses qu’il me serait permise de voir, à Dastan de lui parler des chevaliers que je ne manquerai pas à croiser et à Hanegard de lui raconter mes journées, mes rencontres et la date probable de mon retour ! Mais pour le moment, j’attendais l’entrée du Baron de Missède.
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| | | Viktor de Missède
Humain
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| Sujet: Re: La grâce de Néera [PV Jena] Sam 14 Juil 2012 - 21:05 | |
| Viktor avait le nez plongé dans ses papiers et grignotant un quart de pomme en même temps. Depuis combien de temps est-ce qu'il n'était pas sortit de son bureau ? Bonne question. Il ne s'en rappelait même plus. Mais à en voir son teint de cire et les cernes du jeune homme, cela faisait quelques jours. Il avait tenu le chevet de Kathleen aussi longtemps possible, mais la jeune femme n'était plus vraiment consciente, la fièvre la faisant délirer. Les exigences de sa charge l'avaient pousser à quitter le chevet de son épouse. Ce qu'il avait fait à contre cœur et non sans avoir placé tout ses medecins dans sa chambre avec pour ordre strict de faire tout se qu'ils pouvaient pour la soigner ou tout au moins, l'empêcher de mourir.
Les hommes de science au départ réticents et qui n'avaient rien fait d'autre que se tourner les pouces à regarder la baronne et à roupiller pendant la première demi journée s'étaient très vite mis à l'ouvrage l'après midi même. La colère noire dans laquelle était entré Viktor en les menacent de les mettre tous sur un pal, même s'il devait le tailler et le leur enfoncer dans le fondement lui même, en cas de décès de la baronne avant la venue de Jena devait sans le moindre doute y être pour quelque chose. En général, la perspective de la mort donne un coup de fouet et motive assez bien les masses. Même celles qui ont fait un grand nombre d'années d'études dans de prestigieuses universités de médecine dans la péninsule... en fait, sûrement elles plus que les autres puisqu'elles doivent connaître les effets d'un pal judicieusement enfoncé mieux que les autres.
Finalement, se fut son chambellan un peu effrayé à l'idée de déranger Viktor qui avança vers lui pour le tirer de cette espèce de léthargie dans laquelle il se trouvait. Il dut d'ailleurs s'y reprendre à trois fois avant d'obtenir une quelconque réponse du baron.
« QU'EST-CE QUE VOUS VOULEZ ?!? »
Oui, bon, Viktor était particulièrement à cran en ce moment. Cela pouvait se comprendre non ? Bredouillant un petit peu, le vieil homme recula de quelques pas, se mettant hors de porté de Viktor. Par pure mesure de précaution. On ne sait jamais.
« La... La baronne d'Alonna est arrivée, bredouilla-t-il. »
« VOUS POUVIEZ PAS LE DIRE PLUS TÔT ?!? »
Bondissant sur ses pieds, Viktor courut en direction de la porte qu'il ouvrit à la volée et de foncer droit dans le couloir avant de se rendre compte au bout d'une dizaine de mètres qu'il n'avait pas la moindre idée de l'endroit où elle se trouvait. Et fouiller tout le palais à la recherche de la demoiselle allait sans le moindre doute prendre un certain temps. Aussi, c'était particulièrement agacé que Viktor regagna son bureau.
« ELLE EST OU ?!? »
* * *
Se fut un petit peu calmé, mais toujours au teint aussi cireux qu'il entra dans le salon et se précipita sur Jena, la prenant dans ses bras dans un élan un petit peu exacerbé par tout le soucis qu'il se faisait depuis tout ce temps.
« Dame Jena, je suis ravis de vous revoir. Même si j'aurais préféré que cela se passe sous de meilleurs hospices. »
Tout à son euphorie, il embrassa les mains de la dame. |
| | | Jena Kastelord
Ancien
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| Sujet: Re: La grâce de Néera [PV Jena] Dim 15 Juil 2012 - 8:14 | |
| La brusque entrée du Baron de Missède me fit sursauter. Le calme et la tranquillité de la pièce dénotait clairement avec l'agitation et l'inquiétude évidente de mon hôte. Qu'il se précipite sur moi pour me serrer dans ses bras me surpris encore un peu plus, mais je lui rendis son accolade. Le pauvre homme était dans un état proche de la crise de nerf ce qui me faisait redouter le pire au sujet de son épouse. Si elle n'était pas morte, elle devait être à un stade de maladie avancée et plus nous perdions de temps en paroles inutiles, plus je risquais de perdre de précieuses secondes. Je le saluais à mon tour, lui exprimant mon plaisir de le revoir malgré les circonstances et lui affirmant à nouveau mon désir profond de faire mon possible pour sauver sa femme. Viktor n'avait guère changé, il avait toujours cette mine fermée, sombre même mais la pâleur de ses traits et l'angoisse que je lisais dans ses yeux m'étaient jusqu'alors inconnu. Je le laissais embrasser mes mains alors qu'il terminait les salutations mais alors qu'il allait se reculer je gardais ses mains dans les miennes et par le biais de mes propres émotions, tentais de lui insuffler espoir et courage. Je n'avais pas besoin d'un mari inquiet et agité à mes côtés, autant de calmer tout de suite.
- Ne perdons pas une seconde de plus, nous aurons tout le temps de parler une fois que j'aurais vu votre épouse. Menez moi à elle et veillez à ce que personne ne me dérange pendant que je serai auprès d'elle.
Un hochement de tête me confirma que je serais tranquille le temps que je voudrais et qu'il se chargerait lui même de veiller à ce que personne ne vienne troubler ma concentration. Fut-il obligé de garder la porte pour cela. Je lui souriais pour tenter de l'apaiser, je savais qu'une fois que je le lâcherai ses angoisses risquaient de revenir, peut-être même brutalement, mais j'espérais qu'il ait suffisamment confiance en moi pour ne pas être un autre problème à gérer. Non, il ne serait pas un problème. Je voyais dans ses yeux tout l'amour qu'il éprouvait pour sa femme et que, quoi qu'il faille faire pour la sauver, il le ferait. N'était-ce pas pour cela qu'il avait demandé à une amie de longue date de quitter sa Baronnie du Nord pour venir l'aider ?
Extrêmement réactif, Viktor me fit quitter le salon et m'accompagna jusqu'à la chambre de la Baronne. Lorsque la porte se referma derrière nous, je vis dans l'obscurité tout un bataillon de médecin en train de comploter à voix basse. Visiblement, aucun d'eux n'avait la moindre idée du mal de leur Baronne, et par extension d'aucun remède. Mon regard se posa sur le plat en argent rempli d'un liquide sombre. Que l'un d'entre eux aient préconisait une saignée me fit grimacer. En plus d'être incompétents, ils se révélaient même stupides. J'étais presque ravie que cette pauvre femme pâle comme un linge soit enfin confiée à mes soins. Au moins elle avait plus de chance de survivre entre mes deux mains qu'entres toutes celles présentes face à moi.
Viktor leur ordonna sèchement de quitter la pièce et lorsqu'il voulut les suivre, je lui demandais de rester une minute. Tout dans cette chambre invitait la mort aussi ma première action fut d'ouvrir volet et fenêtre. Les rayons du soleil et une légère brise pénétrèrent dans la chambre dont l'air saturé était devenu étouffant. Je m'approchais du lit de la Baronne et m'installais à son chevet. Je devais reconnaître qu'elle n'avait pas bonne mine mais j'avais vu bien pire. Il fallait juste que je connaisse son mal. Prenant l'une de ses mains, je la sentis brûlante. Le pansement qu'elle avait au coude me répugnait mais je ne fis aucune grimace devant Viktor.
- Elle a beaucoup de fièvre... Trop de fièvre pour que je.... Je vais avoir besoin d'une aide. Une femme de chambre en qui vous avez pleinement confiance. Il faut faire monter des seaux d'eau froide, et m'allumer un brasero. Pas de feu, il ferait trop chaud dans la chambre. Qu'ont dit les médecins à propos de son mal ? En connaissent-il la cause, l'origine ?
Dans sa lettre il m'avait parlé d'une fausse couche, elle devait donc avoir perdu beaucoup de sang. Une infection était possible si le médecin n'avait pas soigné correctement sa patiente. D'ailleurs au vue du plat en argent, je ne doutais pas que l'incompétence du médecin soit la cause de son état actuel. Je me déplaçais dans la chambre pour aller voir comment était disposée la salle d'eau. Sans attendre que le Baron réponde, je traversais la pièce, ouvrit la porte de la chambre et tombais....sur la dizaine de médecins amassés devant la porte. Je leur demandais en fronçant les sourcils d'aller chercher de l'eau froide pour remplir la baignoire de la Baronne. Ma première urgence était de faire baisser la fièvre de Kathleen de Missède sans quoi je doutais qu'elle soit réceptive à ma magie.
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| | | Viktor de Missède
Humain
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| Sujet: Re: La grâce de Néera [PV Jena] Sam 21 Juil 2012 - 15:29 | |
| Elle avait changé. Ses enfants l'avait changé tout comme le fait qu'elle était à présent prêtresse de Néera. Son regard semblait avoir une profondeur étrange... mais c'était peut-être lié au fait que cela faisait des années qu'il n'avait pas vu la baronne d'Alonna. Alors qu'il allait lâcher ses mains, elle les garda doucement entre les siennes. Il se sentit doucement se relâcher, comme si la pression qu'il avait accumulé petit à petit au cours du temps lui était retiré. C'était loin d'être désagréable... mais d'un autre côté, une crainte viscérale commençait à naître dans le ventre de Viktor. Il y avait assez peu de chances que cette sensation soit le simple fait de quelque chose de naturel ou de la simple présence de Jena.
Malgré la poigne de la baronne, les mains de Viktor se retirèrent rapidement des siennes. Il n'était pas idiot au point d'être surprit qu'elle puisse se servir de magie. C'était un petit peu pour cela qu'il l'avait contactée également. Mais c'était autre chose qu'elle s'en serve sur lui. Elle n'avait pas mal agis ou pensé à mal en le faisant. C'était simplement que l'idée que la magie le touche à nouveau était simplement insupportable.
-Ne perdons pas une seconde de plus, nous aurons tout le temps de parler une fois que j'aurais vu votre épouse. Menez moi à elle et veillez à ce que personne ne me dérange pendant que je serai auprès d'elle.
Il se contenta d'un hochement de tête et, sans échanger le moindre mot, amena Jena en direction de la chambre. Lorsqu'il ouvrit la porte avant de la refermer, Viktor serra les dents et les poings. À l'odeur plus que nauséabonde, le baron se posa la question de savoir si elle était vraiment toujours vivante ou si depuis plusieurs jours ses médecins n'étaient pas en train de le baratiner en espérant l'arrivée rapide de la baronne d'Alonna afin d'échapper à la menace du pal que Viktor avait brandit au dessus de leur tête comme une épée de Damoclès.
Heureusement pour ces messieurs, la jeune femme était toujours vivante... mais dans quel état. S'il savait que ces idiots allaient lui faire des saignées, il ne les auraient pas laissé s'approcher. Dans leur incompétence et leur désespoir de ne pas pouvoir sauver la baronne de Missède, ils s'étaient sans doute rabattu sur ce traitement.
Alors que Jena était en train de contempler la scène, Viktor s'était approchée d'une Kathleen au visage terriblement pâle qu'il caressait doucement. Elle était brûlante de fièvre.
Les medecins ne se firent pas prier pour vider les lieux, ravis de voir enfin quelqu'un prendre leur relais et éloigner d'eux l'attention de Viktor.
Lui resta à la demande de Jena qui s'était déjà mis à l'ouvrage, ouvrant grande les fenêtres, amenant dans la chambre un courant d'air frai et particulièrement aggréable. Même s'il trouvait cela approprié, Viktor ne put s'emêcher de penser qu'avec la fièvre de Kathleen, faire entrer de l'air frai n'était pas une si bonne idée. Elle allait se mettre à grelotter. Mais Jena semblait très bien savoir se qu'elle était en train de faire. Et il ne l'avait pas fait venir d'Alonna pour remettre en cause son jugement sans rien y connaître.
-Elle a beaucoup de fièvre... Trop de fièvre pour que je.... Je vais avoir besoin d'une aide. Une femme de chambre en qui vous avez pleinement confiance. Il faut faire monter des seaux d'eau froide, et m'allumer un brasero. Pas de feu, il ferait trop chaud dans la chambre. Qu'ont dit les médecins à propos de son mal ? En connaissent-il la cause, l'origine ?
Seaux d'eaux, femmes de chambre, pas de feu, mais les brasero, coller la femme de chambre dans l'eau, éponger les seaux avec, étreindre le brasero avec le feu... non, bon stop. On remet le cerveau en ON et on reprend tout calmement. Les mots de Jena n'avaient pas le moindre sens pour le baron. Tout était confus et emmêlé. Il fallut quelques secondes avant que Viktor ne réussisse à reprendre suffisamment de calme pour pouvoir rassembler les événements de façon cohérente.
« Elle a fait une fausse couche il y a quelques temps... elle a insister pour se remettre rapidement sur pied, et pouvoir gérer les jardins, elle a été bien pendant quelques jours, puis elle est tombée vraiment malade, expliqua le baron en soulevant Kathleen du lit. »
Elle avait maigris et ne pesait plus grand chose. Doucement, il l'amena dans la salle d'eau et la déposa dans la baignoire avant de distribuer quelques ordres pour qu'on apporte à Jena se dont elle pouvait éventuellement avoir besoin.
« Quant aux médecins, ils ne savaient rien de plus... mais aucun d'eux ne s'est jamais vraiment occupé d'elle. Celui qui la suivait est alité après une très mauvaise chute et toujours inconscient. » |
| | | Jena Kastelord
Ancien
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| Sujet: Re: La grâce de Néera [PV Jena] Lun 23 Juil 2012 - 11:26 | |
| Bien heureusement les ordres furent exécutés rapidement. Viktor, lui-même, se chargea de transporter son épouse jusqu’à la baignoire de la salle d’eau. Il la déposa avec tant de douceur et de délicatesse, que je sentis mon cœur se serrer. Les Dieux pouvaient-ils se montrer si cruels pour reprendre cette âme ? Je ne pouvais croire que Néera accepte cela. L’eau arriva à son tour et une fois les seaux déposés dans la pièce, je renvoyais tout le monde et restais seule avec Viktor. Pendant que je retirais la robe de nuit trempée de sueur de Dame Kathleen, je l’écoutais m’expliquer l’origine de son mal et les dires des médecins. Enfin, médecin… on ne pouvait pas vraiment les appeler ainsi. Des incompétents et des bras cassés voilà ce qu’ils étaient. Une fois la Baronne nue comme un ver, je versais l’eau froide lentement sur elle. Cette opération était délicate. Il fallait faire baisser sa fièvre et pas lui faire attraper froid. Sa peau blanche et fine se mit à rougir doucement au contact de l’eau et l’on entendit la jeune femme gémir. C’était plutôt bon signe, elle n’était pas tout à fait inconsciente. Je quittais rapidement la salle d’eau, traversais la chambre et ouvris la porte. Comme un peu plus tôt, un attroupement attendait de l’autre côté des battants en bois. J’ordonnais à l’une des servantes de venir changer les draps du lit rapidement puis je regagnais la salle d’eau.
Le Baron était toujours penché sur sa femme et répétait les gestes que j’avais fais un peu plus tôt avec lui. Je tâtais le front de la jeune femme et trouvais sous mes doigts une peau moite mais encore un peu chaude. Je repris donc le bol en bois et l’arrosais à nouveau. Après de longues minutes de petits tremblements la secouèrent et je souris enfin. Bon la fièvre avait baissé pour le moment, il fallait donc agir vite. J’aidais Viktor a lever son épouse, je l’enroulais dans une serviette et le suivais tandis qu’il ramenait la jeune femme jusqu’au lit. Les draps frais dégageaient un parfum de fleur très agréable, mais je n’eus guère le temps de m’attarder sur ce détail. Assise sur le bord du lit, je pris l’une des mains de la Baronne. Elle était froide, mais je sentais battre son cœur à la base de son poignet.
- Maintenant que la fièvre est tombée, je vais pouvoir m’occuper d’elle.
Je me tournais vers Viktor dont les yeux fatigués ne détournaient pas un instant le regard de sa femme. Je me dirigeais vers la petite table et le brasero qu’avait installé une servante près de la fenêtre. Je m’attelais à la préparation d’une infusion. Un mélange de plantes qui empêcherait la fièvre de revenir et qui me permettrait d’utiliser ma magie sur elle. Une fois prête, je m’approchais du lit avec la tasse fumante dans les mains. Je me tournais une dernière fois vers Viktor.
- Elle est très faible, ça va donc prendre longtemps. Demandez aux cuisines de tenir un bouillon près au cas où elle se réveillerait et veillez à ce que personne ne m’interrompe. Je viendrais vous voir dès que j’aurais terminé.
Dire que le matin même j’étais sur mon cheval à battre la campagne pour arriver le plus rapidement possible… J’avais l’impression que ça faisait des heures que j’étais là. Doucement je relevais la tête de la Baronne et lui fit boire une gorgée de tisane. Ses yeux bleus s’ouvrirent et elle me regarda sans me voir. Je lui fis boire la tasse entière, visiblement elle avait soif. Puis je m’attelais à la tâche.
********
Lorsque je lâchais enfin la main de Kathleen, il faisait nuit. J’étais complètement épuisée, vidée de toute énergie. Son mal était bien plus profond que ce que j’avais imaginé. Sa fausse couche avait bien affaibli son corps, cela j’avais pu le guérir aisément, mais soigner son esprit s’était avéré plus compliqué. Cette noirceur, cette douleur que j’avais trouvé ancré profondément en elle, m’avait énormément surprise. Elle m’avait renvoyé à mes propres peurs, Tarkel, Ilinsar, ces peurs que Néera avait elle-même soignées chez moi. Maintenant c’était à mon tour de soulager les gens, comme elle l’avait fait pour moi. Poussant un soupir je me levais et faillis m’écrouler sur le tapis. Je me retins de justesse à la table de chevet et observais le visage de la Baronne. Ses yeux n’étaient plus marqués par les cernes sombres, même ses lèvres avaient retrouvés un peu de couleur. Je me tournais vers la fenêtre et fis quelques pas pour respirer l’air frais de la nuit. Je ne sais pas combien de temps je restais à fixer le ciel étoilé, probablement de longues minutes, quoi qu’il en soit ce fut le bruit du froissement des draps qui me sortit de ma rêverie. Lorsque je me tournais, je croisais le regard surpris de Kathleen. Je lui souris et lui annonçais que quelqu’un viendrait sous peu lui apporter à manger. Je la regardais boire deux verres d’eau à la suite puis se rallonger, comme si ce simple effort l’avait épuisé.
Doucement je quittais la chambre et trouvais un soldat posté devant la porte. Il me guida jusqu’au bureau de Viktor. Je fus surprise d’apprendre qu’à une heure si avancée, il se trouvait là, mais je ne fis aucun commentaire lorsque j’entrais après avoir frappé. Malgré mes jambes tremblantes, j’avançais dans la pièce et le adressais un sourire.
- Dame Kathleen est réveillée. Le soldat qui m’a accompagné est allé prévenir les cuisines. Il lui faudra quelques jours pour se remettre totalement…mais elle devrait aller beaucoup mieux dès demain matin. Je suis sure qu’elle serait heureuse de vous voir.
Prononcer cette phrase m’épuisa un peu plus mais je restais bien droite. Non mais oh, je suis peut-être prêtresse de Néera mais j’ai aussi un rang de Baronne a honorer !!!
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| | | Viktor de Missède
Humain
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| Sujet: Re: La grâce de Néera [PV Jena] Lun 13 Aoû 2012 - 10:03 | |
| Viktor était dans son bureau... comme toujours. C'était là qu'il passait la majorité de son temps. Il y avait de fortes chances qu'en cherchant le baron, on avait simplement qu'à se rendre dans cette pièce pour le trouver assis derrière ses éternelles piles de papiers qui ne semblaient jamais changer de taille. Un peu comme si elles n'étaient en réalité là que pour faire décoration. Mais bon, personne n'avait jamais eu la bonne idée de vérifier. Alors au final, personne n'en savait rien.
Lorsque le garde frappa à la porte et fit entrer Jena, Viktor de maugréa de ne pas avoir donner d'ordre pour qu'au lieu de l'amener vers lui plutôt que de l'envoyer directement dans sa chambre. Elle avait l'air complètement épuisée et prête à s'effondrer malgré le joli sourire qu'elle lui adressa. On aurait crut qu'elle s'endormirait d'un instant à l'autre.
En tout cas, étant donné le visage qu'elle affichait, il pouvait en conclure que tout s'était bien passé. Kathleen était sauve. Un profond soupire s'échappa des lèvres du baron qui parut véritablement dégonfler.
-Dame Kathleen est réveillée. Le soldat qui m’a accompagné est allé prévenir les cuisines. Il lui faudra quelques jours pour se remettre totalement…mais elle devrait aller beaucoup mieux dès demain matin. Je suis sure qu’elle serait heureuse de vous voir.
Doucement, Viktor se leva et s'approcha de Jena et l'aida à se maintenir debout pour doucement la guider vers l'un des confortables fauteuils qui se trouvait dans le bureau. Elle serait mieux là dessus qu'à devoir s'appuyer sur ses jambes un peu affaiblies. Et elle ne l'aurait jamais demandé elle même. Si elle était venue ici en tant que prêtresse de Néera, elle avait tout de même le rang de baronne et il lui fallait bien tenir ce rang.
« Avez vous besoin que l'on vous apporte quelque chose à manger ? Voulez vous aller vous reposer ? »
Viktor avait envie de rejoindre Kathleen. Mais le faire maintenant en plantant Jena ici aurait été faire preuve d'une suprême impolitesse. Elle avait traversé une partie du royaume pour sauvé son épouse et passé des heures et des heures à prendre soin d'elle pour lui permettre de se remettre d'une infection que tout les médecins de Missède avaient déclaré fatale. Il ne pouvait pas la laisser comme un vulgaire torchon. |
| | | Jena Kastelord
Ancien
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| Sujet: Re: La grâce de Néera [PV Jena] Lun 3 Sep 2012 - 11:38 | |
| Je me laissais guider vers le fauteuil et m’y installais avec un plaisir évident. Je n’avais qu’une envie fermer les yeux et dormir un peu, quelques minutes me suffiraient. Mais le Baron semblait soucieux de mon état. Je lui pris la main et lui adressais un franc sourire pour tenter de le rassurer. Je n’avais besoin de rien à part de me reposer quelques minutes.
- Je vais très bien, j’ai juste besoin de me reposer un peu. Le mal de votre épouse était profond… Il y avait certes cette fausse couche qui l’affaiblissait de jours en jours… Mais elle ne semblait plus avoir envie de lutter. Je n’arrêtais pas de voir un visage pâle, cadavérique… C’était un bébé, votre bébé je suppose…. Elle n’arrivait pas à le voir autrement que mort…. Mais en cherchant un peu en elle, j’ai pu lui montrer des images de votre enfant plein de vie, comme dans ses souvenirs. Je crois que sans cela, elle ne m’aurait pas laissé la soigner….
Tout ceci était quelque peu compliqué à expliquer de vives voix, mais j’espérais que Viktor comprenne ce que je voulais lui expliquer. Sa femme ne souffrirait plus de l’absence de son enfant, elle ne serait plus rongée par sa perte. Je m’étais revue en elle lorsque mes nuits étaient peuplées de cauchemar dans lesquels j’entrevoyais Ilinsar ou Tarkel…. J’étais persuadée que dans peu de temps elle retrouverait sa santé et sa joie de vivre. Il fallait juste éviter que des gens aux influences négatives ne gravitent à nouveau autour d’elle.
- Vous devriez aller auprès d’elle à présent. Je trouverais le chemin de ma chambre toute seule. Pour l’heure j’ai juste besoin de souffler un peu. Ne vous inquiétez pas pour moi.
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| | | Kathleen de Missède
Humain
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| Sujet: Re: La grâce de Néera [PV Jena] Lun 3 Sep 2012 - 11:39 | |
| Comme si elle était sortie d’un mauvais rêve, Kathleen s’était réveillée en sursaut. Le front moite et les vêtements collants, elle avait tout de même été surprise de voir les fenêtres de sa chambre grandes ouvertes. Les rayons d’un beau soleil d’été venaient réchauffer les pieds de son lit. Fatiguée, elle l’était indéniablement, mais affamé encore plus. Sur un plateau d’argent près de la fenêtre, on avait déposé un bol de soupe fumant et une assiette remplie de fruit, et de viande froide. Quittant le lit avec quelques appréhensions, Kathleen enfila sa robe de chambre et sortit sur le balcon. Le jardin en contrebas était en fleur et l’explosion de couleur lui donnèrent subitement envie de pleurer. Elle avait été dans le noir si longtemps…
D’ailleurs, à mesure qu’elle respirait l’air frais et qu’elle profitait des rayons de soleil sur sa peau, elle se rappelait peu à peu de son rêve. Celui dans lequel une femme, brune, s’était penchée au dessus d’elle et lui avait murmuré que tout irait bien. Elle revit également Armand, plein de vie, en train d’éclater d’un rire sonore alors qu’elle lui chatouillait les pieds et cette pensée….la fit sourire. Quel sentiment étrange. Elle avait tant pleuré en se remémorant son fils…Voilà maintenant qu’elle souriait en pensant à lui. Et ce simple sourire lui donna une énergie et une volonté prodigieuse. Le soleil lui faisait du bien, l’odeur des rosiers fleuris lui faisait du bien… tout l’enchanté et malgré sa fatigue, elle n’avait qu’une envie… voir Viktor. Mais elle ne pouvait pas sortir dans cette tenue, elle devait d’abord se laver un peu et s’habiller.
Hop ! Direction la salle d’eau pour prendre un bon bain glacé ! Rien de mieux pour la circulation pensa-t-elle en rigolant. Voilà qu’elle se mettait à penser comme la vieille Nane ! Un coup d’œil dans le miroir la fit grimacer, elle était maigre, trop maigre mais l’avantage c’est qu’elle n’avait plus mal nulle part ! La douleur qu’elle avait éprouvée après sa fausse couche avait complètement disparu, pas besoin de pousser plus loin l’examen pour savoir qu’elle était parfaitement remise. Le devait-elle aussi à l’étrange dame brune ? Sûrement ! Malgré les frissons qui parcoururent sa peau au contact de l’eau froide, Kathleen décida de s’y prélasser un petit moment, après tout l’eau n’était pas plus froide que celle d’un étang ou d’un lac !
|
| | | Viktor de Missède
Humain
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| Sujet: Re: La grâce de Néera [PV Jena] Dim 9 Sep 2012 - 9:33 | |
| Mais où était donc passé Viktor ?
Pour ceux qui suivent un petit peu les aventures du baron de Missède, il était clair qu'il ne pouvait pas y avoir d'explication à ce fait mystérieux. Il avait quitté la baronne d'Alonna au cours de la nuit non sans l'avoir raccompagné à sa chambre malgré les protestations de madame. Tout les deux étaient assez têtut. Mais bon, c'était Viktor qui avait gagné. D'abord parce qu'il était chez lui, ensuite parce que de toute façon, Kathleen n'allait pas se réveiller dans la seconde et enfin parce que la baronne d'Alonna était de toute façon trop faible pour lui opposer une vrai résistance. Ben oui, liquider des papiers, c'était, bien moins fatiguant que de faire de la magie et des trucs ésotériques dans tout les sens. C'est bien connu.
Mais voilà où se trouvait le mystère.
Il était impensable que Kathleen n'ait pas remarqué en se réveillant son gentil époux venu la veiller. Enfin... impensable ou alors très vexant pour Viktor. Parce que quant même, là, elle aurait fait fort et même un peu exagérée. Il n'était pas épaix notre baron préféré. Mais quant même.
Alors où était passé le baron de Missède ?
La réponse était un rien ridicule : sous le lit.
C'est là en tout cas que Viktor fini par se réveiller. On s’endort rarement bien sur une chaise et son esprit inconscient avait fini par lui désigner le sol comme un endroit parfaitement adapté. Quelques mouvements nocturnes avaient fini de mettre le baron loin du regard de sa jolie blondinette d'épouse. Mais qui sait. Peut-être que les cheveux magique l'auraient fait sortir au grand galop.
Enfin bref.
Étant donné que le plancher n'était pas un endroit parfaitement adapté au sommeil et que le dessous d'un lit, même d'un très bon lit est loin d'être aussi confortable que le dessus, se fut particulièrement courbaturé que Viktor émergea de son sommeil. S'extrayant du lit tout en ce demandant se qu'il avait bien put faire pour se retrouver dans cette position, il s'étira avec une légère grimace de douleur, faisant un petit peu jouer ses muscles endoloris quant une image le frappa.
Kathleen n'était plus dans son lit.
Se fut à deux doigts d'appeler la garde qu'il entendit le léger clapotis de l'eau venant de la salle de bain et qu'il alla regarder se qui s'y passait.
Kathleen était en train de s'y baigner tranquillement sans que rien ne semble la déranger le moins du monde. Et Viktor quant à lui n'en croyait pas ses yeux. La veille elle aurait été parfaitement incapable de tenir assise sans qu'on l'aide. Et voilà qu'elle s'était tranquillement levée et préparé un bain. Par les dieux, Jena se retrouverait bientôt couverte de plus de cadeau qu'elle ne pourrait en porter.
Hésitant, comme s'il peinait à croire au miracle qui se trouvait devant ses yeux, Viktor s'avança un tout petit peu.
« K... Kathleen ? » |
| | | Kathleen de Missède
Humain
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| Sujet: Re: La grâce de Néera [PV Jena] Lun 10 Sep 2012 - 10:28 | |
| Bon l’eau glaçait c’est sympa cinq minutes mais les frissons arrivent vite et il n’aurait franchement pas été judicieux d’attraper froid maintenant. Elle ne savait pas exactement très bien ce qui s’était passé ces derniers jours, mais elle avait l’impression de revenir d’un long et obscur voyage. Les rayons du soleil naissant qui filtrait à travers l’unique fenêtre de la pièce ne parvenaient plus à la réchauffer aussi décida-t-elle qu’il était tant de sortir de ses eaux glacées. Bon une serviette… ou sont les serviettes ? Comment décrire ce qui se produisit après ça en un seul mot ? Humide ! Son prénom prononçait, un cri de surprise, son pied qui glisse dans le fond de la baignoire et sploufff retour dans l’eau glacée. Et bien quoi, elle avait de quoi être surprise ! Elle n’avait entendu entrer personne et se faire surprendre nue comme un ver dans son bain était loin d’être la chose la plus amusante du monde !
Retrouvant un peu de contenance malgré ses cheveux détrempés, Kathleen, maintenant assise dans la grande baignoire en étain, tourna la tête vers la porte d’entrée tout en essayant de masquer le peu de pudeur qui lui restait. Son regard croisa le regard de Viktor et aussitôt elle éclata de rire. Bon sang qu’il lui avait fait peur ! Cette fois elle se leva sans éprouver la moindre gêne et elle quitta son bain. Son regard se posa sur une pile de serviette dans le coin de la pièce. Elle en prit une et l’enroula autour de sa poitrine, puis une autre pour éponger ses cheveux. Le tout en venant à la rencontre de son époux, toujours figé sur le pas de la porte. Dès qu’elle fut fasse à lui, elle se hissa sur la pointe des pieds et déposa un baiser sur ses lèvres.
- Comme je suis contente de te voir ! J’allais justement venir te rendre une petite visite matinale ! Je me sens dans une forme olympienne ! Bon, j’avoue que j’ai encore des étoiles devant les yeux quand je me lève et mon teint est affreusement pâle, on dirait que je n’ai pas vu le soleil depuis des semaines ! Mais à part cela, je me sens parfaitement reposée et même…heureuse !
Oui, voilà ce qui avait changé depuis son réveil, elle n’avait plus cette mélancolie permanente, elle avait envie de sourire tout le temps… un peu comme lorsqu’elle était arrivée de la Roseraie pour épouser Viktor. Pimpante et joyeuse comme elle l’était avant !
- Et si tu as un peu de temps pour moi aujourd’hui, j’aimerais que nous allions apporter quelques unes de ses roses qui sentent divinement bons à Armand… Cela fait trop longtemps que…je ne suis pas allée le voir.
En effet, cela datait très exactement du jour où il avait été enterré…Jamais pendant ces longues années de deuil et de souffrance elle n’avait supporté l’idée de retourner devant le petit caveau dans lequel ils avaient enterré leur fils. Mais aujourd’hui elle en éprouvait le besoin. Cette personne qui lui était apparu en rêve l’avait aidé à tourner la page sur cet enfant qu’elle avait perdu et les cicatrices récentes de sa fausse couche étaient elles aussi un lointain souvenir. Pendant qu’elle s’activait à s’essuyer et à enfiler des dessous décents avant de mettre sa robe, elle remarqua que Viktor n’avait quasiment pas bougé. Que lui arrivait-il donc ? Elle avait presque l’impression qu’il était….sidéré ! Bon elle avait dormi un bon moment, un jour entier peut-être deux, mais cela n’expliquait pas son état de surprise à la voir debout… A moins qu’elle n’ait pas été malade que deux jours… Trois peut-être ? Aucune idée, mais l’essentiel s’était qu’elle se sentait beaucoup mieux et qu’elle n’avait qu’une hâte : trouver un petit coin tranquille dans les jardins, sous l’ombre d’un grand arbre avec son livre de chevet et de quoi rassasier son estomac affamé ! Quel joli programme pour cette belle journée d’été !
Mais la mine de Viktor n’allait pas en la rassurant aussi, une fois vêtue, elle s’approcha de lui tout en brossant sa longue crinière (magique !).
- Qui y a-t-il chéri ? On dirait que tu as passé une nuit affreuse !
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| | | Viktor de Missède
Humain
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| Sujet: Re: La grâce de Néera [PV Jena] Lun 17 Sep 2012 - 0:00 | |
| Pour tout bonjour, l'étrange apparition blonde qui ressemblait terriblement à Kathleen poussa un cris de surprise, vit son pied déraper sur le fond de la baignoire, puis disparaître au fond de l'eau dans un ''plouf'' sonore et mouillé, inondant les alentours de ladite baignoire. Viktor quant à lui resta sur le pas de la porte, n'étant toujours pas certain qu'il voyait bien Kathleen et encore moins que se qui venait de se passer devant ses yeux s'était réellement passer. Il faut dire aussi que la veille, la jeune femme était aux portes de la mort et la voilà à présent qui était en train de barboter tranquillement dans une baignoire... enfin, présentement, elle bullait légèrement sous la surface de l'eau.
Viktor fit un pas en avant. Elle s'était peut-être cognée la tête contre le fond. Il allait peut-être devoir la sortir en catastrophe de l'eau. Il aurait quant même été assez bête qu'elle survive aux complications de sa fausse couche pour finir par mourir pour s'être assommé sur le fond de sa baignoire quant même.
Finalement, une mini fusée blonde sortit de l'eau et Viktor fit un pas en arrière comme s'il venait de voir apparaître un fantôme. Elle se mit à rire. Juste à rire. Viktor ne savait ni quoi penser ni quoi faire et restait bêtement sur le pas de la porte à la regarder. Depuis combien de temps est-ce qu'elle n'avait pas ris ? Il avait l'impression d'être en complet décalage avec la jeune femme. La Kathleen qu'il avait en ce moment en face de lui semblait être celle qui avait joué avec leur fils. Elle courrait partout, un grand sourire sur le visage, s'agitant dans tout les sens pour attraper une serviette, lui poser un léger baiser sur les lèvres, se préoccuper de son teint et n'était plus du tout mélancolique ou triste. Elle était joyeuse et heureuse.
Jena avait chassé toutes les pensées et les sentiments négatifs qui s'étaient accumulé sur elle, la laissant rayonnante de vie et de bonheur. Mais face à elle, les mêmes nuages planaient toujours sur l'esprit de Viktor. Elle avait soigné l'esprit de la baronne, mais le baron lui restait encore un peu à broyer du noir. Il faudrait un peu de travail avant qu'il ne rejoigne sa délicieuse épouse dans la bonne humeur qui irradiait de son visage.
- Et si tu as un peu de temps pour moi aujourd’hui, j’aimerais que nous allions apporter quelques unes de ses roses qui sentent divinement bons à Armand… Cela fait trop longtemps que…je ne suis pas allée le voir.
Aucun d'eux n'avaient mis les pieds dans la crypte depuis qu'Armand y avait été porté. Aucun d'entre eux n'avait jamais évoqué ce moment ni l'idée de retourner là bas. Cela avait été trop difficile. Et aujourd’hui, alors qu'elle le lui demandait, Viktor n'était pas tout à fait certain de vouloir s'y rendre.
Elle enfila rapidement une robe et vient dans sa direction, une mine un petit peu soucieuse. Bon, c'est vrai qu'il n'avait pas cessé de la dévisager comme si elle était une revenante et qu'il était resté tétanisé depuis qu'il avait prononcé son nom. Effectivement, elle avait de quoi s'inquiéter. Il ne fallait pas le nier.
- Qui y a-t-il chéri ? On dirait que tu as passé une nuit affreuse !
Viktor secoua la tête comme pour chasser une idée qui lui tournait dans la tête et posa les yeux sur Kathleen avec un sourire attendris.
« Je... j'avoue que je ne pensais pas que tu serais sur pied aussi vite. »
Il allait falloir prévenir quelques personnes dans le palais. Surtout parmi les serviteurs car dans le cas contraire, ils allaient penser en la regardant que la baronne était morte et que son âme n'avait pas gagné le royaume de Tyra et hantait le palais de Missède en cherchant des roses à déposer sur la tombe de son pauvre fils mort trop tôt. Décidément, les choses étaient assez étrange, il fallait bien l'avouer.
Finalement, Viktor prit la parole.
« Tu étais très mal hier... il faudra aller voir Jena Kastelhord, la baronne d'Alonna pour la remercier. »
Devant le visage légèrement ahuri de Kathleen, le baron repris la parole. Elle ne devait pas comprendre grand chose. En effet, cela faisait un moment qu'elle avait été malade. Plusieurs choses s'étaient passées depuis ce moment là.
« Tu as été malade pendant plusieurs semaines Kathleen, dit-il calmement, caressant tendrement la joue de son épouse. » |
| | | Kathleen de Missède
Humain
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| Sujet: Re: La grâce de Néera [PV Jena] Dim 23 Sep 2012 - 11:55 | |
| L’air ahuri de son époux prenait tout son sens à entendre ses paroles. Son teint pâle aussi d’ailleurs. Mais elle était tout de même sidérée d’apprendre qu’elle était malade depuis des semaines alors qu’elle pensait n’être alité que depuis la veille…Bon la seule chose à retenir c’était tout de même qu’elle avait meilleure mine et qu’elle se sentait parfaitement bien à présent. Embrassant plus longuement Viktor la jeune Baronne quitta la salle d’eau pour rejoindre leur chambre. Inutile d’attraper froid avec cette petite serviette. Farfouillant dans son armoire, elle fronça les sourcils lorsqu’elle vit toutes les robes noires qui s’y trouvaient. Une à une elle les sortit et les jeta dans un coin. N’avait-elle pas demandée au domestique de vider cette armoire ? Elle voulait retrouver ses anciennes robes colorées et pleines de froufrous. Au fond de son armoire elle en trouva une blanche en dentelle avec de-ci de là des broderies de fil vert. C’était l’une des robes qu’elle avait amené avec elle de la Roseraie lorsqu’elle était venue à Missède. Cela faisait longtemps qu’elle ne l’avait pas mise mais elle n’eut aucun mal à y rentrer dedans. D’ailleurs elle fut même surprise de voir à quel point la robe lui semblait large… Depuis combien de temps n’avait-elle pas mangé correctement ?
Bref, une fois ses dessous et la robe enfilait, Kathleen se tourna vers le centre de la pièce. Viktor était là et l’observait en silence. Visiblement il n’en revenait toujours pas mais son air surpris avait quitté son visage. Faisant un tour sur elle-même, elle lui adressa un sourire resplendissant.
- Qu’en penses-tu ? Il faudrait y faire quelque retouche pour qu’elle soit parfaite mais ce n’est pas si grave que ça !
S’approchant de sa coiffeuse, Kathleen s’arma de sa brosse à cheveux et s’attela à démêler le tout. Ce fut plus long que prévu mais le résultat fut à la hauteur de ses espérances. Ses boucles blondes étaient parfaitement disciplinées. Elle esquissa le geste d’attacher ses cheveux en chignon mais un coup d’œil à Viktor lui fit oublier cette idée.
Lorsqu’elle fut prête, elle revint près de lit sur lequel s’était assis Viktor. Lui prenant la main elle le fit se lever avant de venir se réfugier dans ses bras.
- Cesse de me regarder comme si tu voyais un fantôme…cela me met mal à l’aise….J’ai juste l’impression d’avoir passé une journée alitée à cause d’un horrible rhume. Rien de plus alors, faisons comme si c’était le cas d’accord. Veux-tu m’accompagner dans les jardins ? J’aimerais cueillir moi-même les roses pour Armand ?
Pouvait-il dire non alors qu’elle lui adressait un tel sourire ? Débarrassée du mal qui la rongeait, Kathleen avait visiblement beaucoup moins de mal à évoquer leur fils disparu. Elle ressentait toujours cette lame au fond du cœur mais elle pouvait prononcer son prénom et penser à lui sans verser une larme ou plonger dans une profonde dépression. Peut-être qu’il n’en était pas de même pour Viktor, mais la jeune femme voulait tout faire pour retrouver sa complicité avec son mari. Pour qu’il tourne la page aussi, et qu’il finisse de faire le deuil de son fils. C’était important pour qu’ils reconstruisent quelque chose sur des bases solides.
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| | | Viktor de Missède
Humain
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| Sujet: Re: La grâce de Néera [PV Jena] Lun 1 Oct 2012 - 5:19 | |
| Lorsque Viktor regarda dans la chambre, après que Kathleen soit passée après un nouveau baiser, celle-ci était littéralement sans dessus dessous. La baronne avait apparemment décidé que puisque ses servantes n'avait pas rangé ses robes de deuil assez rapidement à son goût, qu'à cela ne tienne, elle allait le faire elle même. Et par ranger, Kathleen semblait sous entendre : les empiler en vrac loin de son armoire. Des fois qu'elles se munissent de petites pattes pour y retourner, on était jamais trop prudent.
Finalement, elle sembla enfin avoir trouvé son bonheur dans une tenue blanche et pleine de dentelles de fils vert. De l'avis de son époux, les couleurs chaudes lui allaient mieux. Mais de l'avis général (Viktor y compris) tout était préférable au noir du deuil. Enfin, il allait encore falloir rajuster la robe en question. Les couturières de la cour de Missède allaient sérieusement pester. Elles qui allaient tout juste finir de retoucher le reste de sa garde robe qu'elle avait tenue à récupérer après avoir quitter son deuil.
Ou alors, il allait falloir gaver la petite blondinette pour qu'elle finisse par reprendre un peu de poids et que ses robes lui aillent à nouveau bien.
D'une certaines façon, la seconde solution allait sans le moindre doute être celle qui allait être la bonne. Elle allait juste avoir des robes un tout petit peu grandes pour quelques temps. Mais en y réfléchissant, un tampon ''mauvaise idée'' apparut dans la tête de Viktor. La baronne de Missède mal vêtue ? Et puis quoi encore ?
-Qu’en penses-tu ? Il faudrait y faire quelque retouche pour qu’elle soit parfaite mais ce n’est pas si grave que ça !
Viktor ne put s'empêcher d'avoir un léger sourire en pensant aux couturières. Mais tant pis.
Puis, il y eu une brosse à cheveux et l'agitation de la tignasse magique. On allait sans le mondre doute avoir besoin de lui. Après tout, les doigts du baron se glissant dans ses boucles était la référence absolue pour la jolie baronne de Missède.
Alors autant qu'il ne soit pas loin pour effectuer un teste.
Pendant tout le temps où elle était en train de se peigner, Viktor ne la quitta pas u seul instant des yeux. Il fallait qu'il se grave cette image dans la tête. Si c'était un rêve, il fallait au moins qu'il en garde un souvenir. Et si, comme il le pendait, c'était parfaitement réel, alors dans ce cas, il avait l'intention d'en profiter. Il était passé à nouveau à deux doigts de perdre Kathleen. Pas question de manquer sa résurrection n°2.
-Cesse de me regarder comme si tu voyais un fantôme…cela me met mal à l’aise….J’ai juste l’impression d’avoir passé une journée alitée à cause d’un horrible rhume. Rien de plus alors, faisons comme si c’était le cas d’accord. Veux-tu m’accompagner dans les jardins ? J’aimerais cueillir moi-même les roses pour Armand ?
En tant que le narrateur du point de vue de Viktor, je me permet de déposer une Xième plainte contre Kathleen. En effet votre honneur du RP, l'accusée fait usage de subterfuges et de manipulations afin de pousser mon client Viktor de Missède. Lesdits subterfuges étant communément baptisé ''sourire ravageur'', ''coup du cheveux magique'' et ''yeux de chat potté''. Ils ont été interdit par un décret de la convention de Genève et classé dans la catégorie ''arme de séduction massive''. Comment voulez vous que mon client résiste à un tel arsenal.
Aussi, même si cela le peinait, comme on pouvait s'y attendre, Viktor hocha la tête. Il n'avait pas la moindre envie de descendre dans la crypte ni celle de se dire que pendant trois années, il avait abandonné son fils dans cet endroit des plus lugubres, certes entouré par ses ancêtres... mais tout de même seul dans le noir d'une certaine façon. Rien que d'y penser, il en frissonnait.
Entraînant Kathleen hors de la chambre, il prit la direction du jardin. De toute évidence, il n'était pas le seul à regarder Kathleen comme une revenante. Tout Missède chuchotait de cette rumeur d'un miracle et d'une baronne soudainement revenue d'entre les morts. C'était certains, les pipelettes missédiennes allaient avoir pas mal de choses à raconter et les vautours qui n'attendait que le fait que Kathleen libère le trône de ses fesses pour briguer la place allaient sans le moindre doute déchanter assez rapidement. Le joli postérieur de l'Ydrilaine était bel et bien installé sur le trône et étant donné son apparente jovialité, il risquait de le réchauffer pour un bon moment encore.
Finalement arrivé devant les rosiers, Viktor observa un moment les fleurs, caressant doucement les doux pétales d'une rose jaune avant de s'adresser à Kathleen.
« De quel couleurs pense-tu qu'il faille les prendre ? » |
| | | Kathleen de Missède
Humain
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| Sujet: Re: La grâce de Néera [PV Jena] Lun 1 Oct 2012 - 11:18 | |
| Le comportement de Viktor était très étrange. Dans la chambre il ne cessait de la fixer et durant tout le trajet qui les mena aux jardins, il ne lui adressa pas un regard, pas un mot. Avait-elle dit quelque chose d’inconvenant tout à l’heure ? Son regain d’énergie la faisait peut-être parler un peu trop vite… Mais tout de même de là à ne plus sortir un mot. Tout en marchant au milieu des rosiers, Kathleen s’efforçait de voir où elle avait fait une faute, aussi ne vit-elle aucun des regards surpris qu’on lui destinait. De toute façon cela faisait bien longtemps qu’elle avait appris à ne plus faire attention aux commérages. Les roses étaient toutes écloses, leur parfum était entêtant et leurs couleurs toutes plus belles les unes que les autres.
Pour la première fois depuis de très longues minutes, Viktor prit la parole pour l’interroger sur la couleur à prendre. Il avait encore son air sombre pendu au visage et Kathleen fit aussitôt le lien. Elle avait retrouvé toute sa joie et sa bonne humeur, mais ce n’était pas forcément le cas de Viktor. Ils avaient enterré leur unique fils voilà trois ans et le deuil avait été dur à porter pour les deux. Si Kathleen n’avait pas vu cela durant ses années d’enfermement, elle avait enfin ouvert les yeux sur la souffrance de Viktor. Heureusement d’ailleurs parce que son mariage aurait pu finir en désastre quelques semaines plutôt.
Remontant l’allée pour se rapprocher de son époux, la jeune femme porta son regard sur la rose jaune qu’il touchait du bout des doigts. Elles étaient toutes magnifiques, et Kathleen savait déjà ce qu’elle voulait pour Armand. Mais avant cela il fallait qu’elle s’occupe de Viktor. Prenant sa main dans la sienne, Kathleen lui fit face et plongea son regard azur dans celui beaucoup plus sombre de son époux.
- Je ne veux pas que tu te sentes obligée de venir avec moi… Si j’ai réussi à trouver un semblant de paix, je comprends que ce ne soit pas encore ton cas. Mais maintenant que je suis…là devant toi belle et bien vivante, je te promets que je ne te laisserais plus jamais. Et si tu as besoin de te confier à moi, sur n’importe quoi à propos de n’importe quel sujet…je serais là pour toi
Elle voulait redevenir l’épouse qu’elle avait été avant la mort d’Armand. Retrouver la même place dans la vie de Viktor, car elle sentait encore cette réserve gênante entre eux. Maintenant que c’était dit, elle reporta son attention sur les roses qui les entouraient. Un jardinier se trouvait à quelques pas du couple, elle s’approcha de lui et réquisitionna son sécateur !
- Je veux le bouquet le plus coloré possible. Du rouge, du jaune, du rose et même des blanches là bas, ces violettes aussi ! Je veux lui apporter de la couleur, parce qu’il…est dans le noir depuis trop longtemps.
Sur cette dernière phrase sa voix s’étrangla un peu. Bien qu’elle ne soit plus dépressive, le sujet était tout de même sensible. Une grande respiration lui fit ravaler les quelques larmes qu’elle avait sentit monter.
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| | | Viktor de Missède
Humain
Nombre de messages : 466 Âge : 33 Date d'inscription : 02/06/2010
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : Taille : Niveau Magique : Non-Initié
| Sujet: Re: La grâce de Néera [PV Jena] Mar 9 Oct 2012 - 10:34 | |
| Les roses étaient magnifiques. Depuis qu'il avait fait planté le tout premier bosquet à l'arrivée de Kathleen à Missède, le ''coin de la baronne'' comme le surnommait les jardinier s'était vu étoffé de nombreux autres rosiers de toutes les couleur. Rouge, blanc, orange, rose, jaune. Un nuage de couleur qui semblait toujours faire échos aux robes pastel que portait alors Kathleen. Si bien qu'on pouvait avoir l'impression de temps à autre qu'une grosse rose sur pattes allait de plan en plan pour sentir l'odeur et observer ses congénères.
Un sécateur à la main, elle paraissait déjà prête à découper les fleures et à se piquer sur les tiges. Tout un programme.
-Je ne veux pas que tu te sentes obligée de venir avec moi… Si j’ai réussi à trouver un semblant de paix, je comprends que ce ne soit pas encore ton cas. Mais maintenant que je suis…là devant toi belle et bien vivante, je te promets que je ne te laisserais plus jamais. Et si tu as besoin de te confier à moi, sur n’importe quoi à propos de n’importe quel sujet…je serais là pour toi
Elle avait raison. Pleine de vie et de bonne volonté aujourd'hui, il était inutile de se focaliser sur se qui n'était plus qu'on ne pouvait changer et sur se qui aurait put se passer. Sans l'intervention de la baronne d'Alonna, Kathleen serait morte. C'était une absolue certitude. Mais Jena Kastelhord avait fait un miracle. Alors pourquoi est-ce qu'il restait tellement coincé dans ce presque deuil ? Il n'en avait en fait pas la moindre idée.
Quant à Armand... Une blessure à peine cicatrisée. Alors qu'on commençait à prétendre de-ci delà que la baronne de Missède était aussi fertile qu'un caillou. Elle lui avait donné un fils, mort peu après. Et les commérages avaient repris. Cela n'importait guère à Viktor. Son fils était mort. Comment réussir à oublier et à passer à autre chose ? Il n'en avait pas encore trouvé la réponse. Et n'était en réalité par certain d'en trouver une un jour.
-Je veux le bouquet le plus coloré possible. Du rouge, du jaune, du rose et même des blanches là bas, ces violettes aussi ! Je veux lui apporter de la couleur, parce qu’il…est dans le noir depuis trop longtemps.
Elle était au bord des larmes. Viktor resta un moment sans bouger avant de prendre à son tour un sécateur pour couper une rose et former son propre bouquet. Ils ne seraient pas trop de deux pour mettre un petit peu de couleur dans l'obscure crypte où reposait Armand. Puisqu'il fallait de la couleurs, ils allaient en mettre beaucoup et partout.
Le baron commença à rassembler un bon bouquet coloré alors que, de son côté, Kathleen faisait de même. Une fois qu'ils eurent tout les deux rassemblé une grande brassée de fleures, Viktor emmêla doucement ses doigts à ceux de son épouse avant de déposer un baiser sur le dos de sa main.
« Allons le voir, dit-il avec détermination. » |
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