Ambara |Elan|

Nom/Prénom : Ambara / Prisque / Meigge / Maudienne / Aesane
Âge : Inconnu.
Sexe : Féminin.
Race : Demi-Elfe

Alignement : Neutre.
Métier : Sibylle.
Classe d'arme : Magie

Particularité :

« Prisque est une créature de l’éther, passant tant d’heures à prier qu’elle ne sait rien de la soif ou de la faim. Son sanctuaire recèle des offrandes riches en sucre et en sang qui restent intactes mais changent constamment ; sans que l’on ne sache si elle les ingurgite vraiment. L’audace a poussé des Hommes à lui demander si elle y trouvait de quoi subsister et sa seule réponse fut que les ames avaient besoin de ressources pour rallier leur éternelle demeure. Ses yeux n’ont pas de couleur qui ait été rapportée, les Dieux selon elle l’empêchant de voir avec des yeux de mortel. » Extrait de Prisque ou l'oeil oliyan

Description physique :

« Ce de quoi l’on puis être certain est que Maudienne est une femme. Sa voix et ses robes l’affirment. Du reste, elle n’est pas de grande stature et serait même frêle si ce n’était le grand pouvoir qu’elle semble continuellement trainer avec elle comme une sorte de halo. Sa peau, très pale est ça et là veinée d’indigo et semble s’étirer avec peine sur un squelette saillant. Des rares témoignages que l’on a de ses primes années, son œil aurait la couleur des feuilles de l’Anaeh. Pourtant, d’autres rapports parlent d’une Aesane comme une femme taillée dans un bronze chaud et brillant et à la chevelure soyeuse et ondulante comme la mer. Les hypothèses quant à ce changement d’apparence sont nombreuses mais tout nous pousse à penser que le Soleil et la Lune ont sur elle des conséquences plus lourdes qu’elles n’en ont sur d’autres êtres moins liés aux célestes demeures des Dieux. Certains pensent que ses dons de charmeuse lui permettaient de se nimber de beauté lorsqu’elle s’aventurait hors de son sanctuaire. Sa chevelure est plus ou moins sombre, tantôt qualifiée de fils de jais, tantôt qualifiée de cascade cuivrée. En somme, il reste évident qu’elle n’est pas d’une laide apparence –certains récits la décrivent même comme étant aussi belle que les princesses des sylves- mais au fil des prières, elle se serait éprise des douleurs des Hommes, ces dernières ayant durci ses traits. Les images que l’on a de Prisque en font une femme avenante avançant seulement protégée d’une robe d’écume dont on sait désormais que ce ne sont que de larges étoffes d’organdi ou de gaze blanches. Fait étrange, elle est toujours dite couronnée, d’écailles de bronze, de coraux blanchis, de fleurs mortes ou de branches épineuses ; ainsi que portant une ceinture, tantôt de soie, de fer ou de joyaux. La raison de tels ornements reste difficile à définir tant la personne de Maudienne est multiple. » Extrait des Apparitions de Maudienne

Description mentale :

« Voilà près de cent ans qu’elle demeure à nos cotés et je ne sais d’elle pas une chose. Son visage est adouci par son œil forestier mais elle est loin d’être bavarde. Ce qui semble certain c’est qu’elle ne fait aucune différence entre les Hommes et les Drows et leur parle avec la même aisance mais c’est la seule chose que je tire d’elle. Ce que je lui trouve d’étrange c’est cette manière qu’elle a de s’approcher des autres ou de moi et de parler spontanément de choses absurdes ou au contraire extrêmement élevées. Personne ici ne sait d’où elle tire son savoir, elle ne semble pas érudite et ne dit pas avoir appris ses lettres mais je persiste à penser que c’est faux et que ce sera [rapidement ?] révélé. Je l’ai même aperçue consigner des lettres dans les tablettes. Mais ce que je crains c’est son habitude à parler aux rochers et au Soleil, elle ne va nulle part où elle ne puisse voir ou entendre l’eau ; où elle ne puisse être dans la lumière. Je remarque, parmi toutes ses facéties, qu’elle n’aime ni l’obscurité ni le froid ; elle ne tolère que le froid de l’on. Sans toutes ces [bizarreries ?] elle reste gentille [à comprendre agréable] et peut même aller à rire, mais cela reste hors de ces périodes sombres où elle reste recluse et murmure à la mer. Parfois parle-t-elle des Dieux, d’Arcam surtout et elle s’est éprise de la grâce divine. Pour ma part, j’évite de parler des dieux en sa présence et de les questionner à son sujet. Je ne suis pas amoureux de ses transes [parlerait-il de ses oracles ?] et préfère lui parler comme à toute femme. Mais elle ne m’effraie pas » Texte attribué à un sylvain du Sanctuaire, extrait des Apparitions de Maudienne

Équipement :

« Mais je n’ai rien à lui offrir…je n’avais déjà pas grand-chose à donner aux dieux mais maintenant… »
« Elle n’a besoin de rien que tu puisses trouver. Ses capes et ses robes lui suffisent amplement et sont toutes tissées de noir ou de gris ou d’argent. C’est une femme qui ne vit de rien d’autre que l’esprit et ton esprit est bien trop inutile pour qu’elle y trouve quelque réconfort »
« Des capes ? Elle…voit comment ? »
« Les dieux lui parlent par des voies qu’elle seule comprend. Elle viendra toujours les mains vides et l’ame pleine. La seule chose à laquelle elle tienne est un récipient. »
« Un récipient ? J’en ai plein à lui offrir ! »
« N’importe qui y verrait un bol de pierre blanche, mais elle prétend que l’eau qu’on y fait couler est la parole des Dieux. Franchement, je doute que tu trouves quelque chose d’aussi précieux. »
« Je pourrais le lui voler. »
« Toi, tu n’y verras jamais que de l’eau dans un bol. »
« Et toi ? »
« Moi je n’y ai jamais touché. Comme personne d’autre à part elle. »

Histoire :

« Tu me fais perdre mon temps, gamin ».

C’est ce qu’il disait, cet homme étrange, sous sa cape. Devant lui, je dois avoir l’air d’un enfant en effet, se disait Hoedion. Il avait tout juste la vingtaine passée et il venait gaspiller son argent dans une auberge miteuse, au pied d’un piton loin au nord de Hautval. La salle était plongée dans une obscurité orange et pourtant le jeune homme apparaissait livide et apeuré. Il ne savait rien de ce rustre. Son nom était Aelle, mais il aurait très bien pu mentir là-dessus. En fait, il avait sans doute menti…il s’appelait peut être Hoedion lui-aussi. C’aurait été cocasse. Mais il n’avait pas d’intérêt à lui mentir, après tout il avait besoin de son argent. Du moins c’est ce qu’Hoedion se forçait à penser. Allait-il lui dire que d’or, il n’en avait plus ? Qu’il l’avait noyé dans des litres d’hydromel et dans les chaudes miches d’une fille qui tremblait de froid sous les arcades du bordel ? Car le temps n’était pas clément, comme il l’était souvent en Hautval si bien que la bonne Isabelle –si c’était là encore son nom- avait les lèvres bleues et les sous-vêtements givrés. Cette nuit, il avait appris que les humeurs féminines pouvaient aussi prendre froid. Mais il voulait en savoir plus et il avait besoin de ce colosse qui n’était pas aussi chaleureux qu’Isabelle.

« Je vous ai dis, je vous ai tout donné ! Si j’avais plus j’aurais déjà commandé une autre tourte. »
« Si tu avais plus, tu me l’aurais donné. »
« Vous auriez partagé ma tourte, oui. C’est la meme chose non ? »
« Si tu n’as rien d’autre à me donner, dégage. »

Son ton s’était durci. Il n’était pas du genre patient apparemment mais Hoedion avait besoin de temps. Il voulait du temps. Mais il n’avait rien d’autre à lui dire. Sans compter qu’il lui avait déjà offert huit et neuf tourtes et dix ou quinze pintes de bière. Hoedion avait laissé tomber ses dernières économies, il avait même vendu sa cassette de bois chaud pour en tirer quelques pièces de plus. C’est cette cassette qui avait payé l’hydromel amer qu’il avait voulu gouter en dernier lieu et après réflexion, il aurait sans doute préféré garder le coffret et rester sobre. Mais la sobriété ne l’aurait pas amené ici. Personne qui soit normal ne serait venu se perdre ici. Ce n’était pas même un village. Dehors, la nuit était bleue tellement la Lune était blanche. On pouvait apercevoir une chaumière fumante et une autre au toit de tuiles. Quand on demandait à l’aubergiste ce qu’il faisait ici, il répondait toujours que c’est parce qu’il était né là et qu’il ne pouvait aller loin à cause de son pied de bois. Ce morceau de bois le rendait si fier qu’il en parlait à tous les voyageurs et Hoedion le rendit si riche qu’il le gratifia de l’image de son moignon. La stratégie s’avéra payante puisque le jeune enfant après avoir rendu ses tourtes commanda un pichet d’hydromel pour rincer la rance saveur qui submergeait son palais. Et plus il pensait à ce qu’il allait dire à son interlocuteur, plus la bile lui montait à la gorge et il craignait de ne plus pouvoir demander d’alcool pour la rincer par la suite. Peut être qu’en insistant l’aubergiste serait d’accord de lui en offrir une. Après tout, il lui avait tant vidé ses tonneaux qu’il pourrait s’acheter un an de cire à bois. Hoedion croisa une fois dernière l’œil du démon devant lui…et qui aurait cru qu’un œil put effrayer plus que deux ? Décidément, Hoedion apprenait bien des choses ce soir.

« Tu ne dis rien ? »
« J’ai quelque chose ! »
« Alors donne-le ! »
« C’est…C’est compliqué. »
« Tu me fais perdre mon temps. »
« Mon père. Il a une grande maison et une collection de chandeliers. Elle vaut beaucoup, tellement qu’il la cache. »
« Je te demande une pièce d’or, pas une nuit en prison ».
« Mais je sais comment entrer dans le cabinet. Il faut une clé et un tour de main. J’ai la clé. »

Quand l’homme se redressa, Hoedion comprit qu’il avait sans doute fait une bêtise. Son père ne jurait que par ses chandeliers dont certains avaient été rapportés des ruines de Nisétis. Enfin, c’est ce qu’il disait. Toujours est-il qu’il les aimait plus qu’il n’aimait son fils ou sa maison. Hoedion voulait simplement savoir son père irait jusque mourir pour quelques bougeoirs. Ce qui était sur, c’est que toutes ses prières d’hier s’étaient perdues dans le ciel. Il n’avait jamais été pieux certes, mais il pensait qu’il pourrait obtenir l’appui d’un des dieux des Hommes ou des Elfes. Il était soit devenu muet, soit les dieux étaient sourds et à voir l’incompréhension d’Aelle, il penchait pour la première proposition et cela n’allait pas l’aider dans la suite des évènements. Mais plus il réfléchissait, plus il avait peur de cette suite. C’est qu’il l’appréciait, son père. Il avait beau être sénile et pingre et sénile et pingre encore, il n’en était pas moins son père. C’est en tout cas ce qui lui avait assuré sa mère, mais il ne savait pas quoi en penser depuis son expérience avec Isabelle. Après tout, Rostrude ressemblait beaucoup à Isabelle et Hoedion était trop généreux pour être le fils d’un pingre. Jamais son père n’aurait vendu sa cassette, il aurait peut être préféré manger ses mollets plutôt que de devoir se séparer de son trésor. Hoedion aurait bien mangé ses doigts mais son père y tenait trop pour les laisser tomber. Tant de paradoxes qui faisaient qu’il n’avait rien de son père et tout de sa mère et y avait-il plus généreux qu’un homme qui payait pour une paire de cuisses brulantes ? Voilà une autre question qu’il aurait à poser. Cela en faisait déjà six et Aelle disait qu’une question était déjà une de trop à poser. Une trop chère sans doute. Mais il avait déjà payé. Hoedion avait toujours tendance à réfléchir trop tard.

La suite s’était passée très vite. Si vite qu’Hoedion n’avait pas vu les jours passer. Aelle avait accepté sa proposition et dans l’instant s’était échappé en lui donnant pour seule consigne d’attendre son retour. Pour attendre, il avait sans doute attendu à voir l’état de son foie, trempé de liqueurs en tout genre et de ses latrines, noyées dans des humeurs multiples. Et en dessous, le boiteux n’avait rien de bienheureux. Passée la nuit, il se révélait être d’une humeur exécrable et n’avait accepté de nourrir Hoedion qu’à condition qu’il lui donne une de ses pièces de soie. C’est ainsi qu’Aelle trouva son naïf payeur : délesté d’un pourpoint et sous alimenté. Pour une raison encore inconnue, Aelle avait sur lui une tunique semblable en bien des points à une qu’avait jadis portée Hoedion ce qui ne manqua pas de l’étonner. Ce n’est que lorsqu’il se retrouva en bas d’un long escalier que le corps du jeune homme se raidit et il ne trouva aucun réconfort dans le visage du titan qui se tenait à son coté. Ce dernier d’ailleurs n’oublia pas de lui réclamer quelques sous contre des conseils qu’il disait importants au point qu’il fallait les payer. Hoedion pensa un temps qu’il allait à la ruine et fit un mouvement pour réclamer son argent perdu mais il se ravisa lorsqu’Aelle fit grincer ses dents.

« Rappelle-toi. Ne demande rien d’autre que tes questions. Si tu parles trop tu le regretteras vite. Quand tu entreras dans le sanctuaire, attends qu’elle arrive. Cela pourra prendre une seconde ou une journée. Si tu attends plus d’une semaine, alors continue d’attendre. Et si tu ne dois pas entrer, alors tu n’entreras pas. Ne l’interromps pas lorsqu’elle parle et n’essaie pas de croiser son regard. Tu pourras la regarder, la détailler et plonger dans sa gorge si tu l’oses, mais n’essaie pas de plonger ton regard dans le sien. D’aucuns disent qu’il rend fou et provoque la mort. On n’en saura jamais rien. N’essaie pas de la corrompre, elle n’a pas besoin d’or et ne mange pas les offrandes qui sont sur l’autel. Garde-toi de toucher la source d’eau et de t’y désaltérer, elle la dit sacrée et refuse que l’on y touche. Si elle te dit de fuir, fuis. Si elle te dit de rester, reste. Et ça ne sert à rien de te changer. Tu finiras nu en tous les cas ».

Et Aelle n’était plus là. Hoedion pensait qu’il avait menti quant au dernier point, mais il n’en savait rien. Il espérait, mais il avait aussi espéré que les dieux lui donnassent réponse, sans compter que par un temps aussi rude, finir dans un simple appareil serait fatal et sans or, il n’irait pas se réchauffer auprès d’Isabelle. L’escalier était incroyablement abrupt et il semblait long. Les légendes disaient que le sanctuaire était niché au sommet du piton et à en voir la hauteur, l’ascension serait longue. Et elle l’était. Longue et fastidieuse et à chaque marche qu’il prenait, Hoedion réalisait à quel point il était fou de continuer. Et pourtant qu’allait-il faire ? Son père était sans doute mort dans son cabinet caché, sa mère était sans doute lotie dans un lit de plumes sous les muscles d’un inconnu et Isabelle était sans doute morte de froid. Avec la pluie qui commençait à tomber elle était sans doute devenue un bloc de glace ce qui n’allait pas contre la réputation qu’avaient les dames du pays de Hautval. Hoedion l’avait appris à ses dépens, elles étaient toutes de glace ou de marbre hormis Isabelle. Ses pensées profanes se heurtaient aux parois rocheuses du piton et gonflaient sa tête de maux horribles. La réputation qu’avait ce sanctuaire n’était pas erronée, à son grand désespoir. Il ne savait pas depuis quand il grimpait, les marches s’étant transformées en barreaux d’échelle à une certaine hauteur ; barreaux d’autant plus dangereux qu’ils étaient glissants. Hoedion craignait de mourir avant d’avoir pu poser une seule question et dans de pareilles situations il s’en remettait aux dieux. La seule différence était que sur ces rochers, il semblait qu’il les entendait rire et cela le mit incroyablement mal à l’aise. Mais il n’avait plus à avoir honte ou du moins, il avait trop de raisons d’avoir honte pour alourdir son fardeau.

Le sanctuaire avait pour entrée une fente dans la roche, à quelques dizaines de mètres du sommet. Un œil inattentif ne l’aurait pas remarqué mais Hoedion avait trop à perdre pour ne pas souhaiter voir l’oracle. Devant ce qui semblait etre une arche, il attendit et repensa à tout ce qui l’avait mené jusqu’ici. Il songea à ses jours dans le Sud où le temps était chaud et à cet ivre qui avait raconté avoir entendu les prédictions de cette étrange femme. De tous ceux qu’Hoedion avait rencontrés sur son chemin, cet homme sans doute aussi fou qu’il était ivre était celui qui savait le mieux parler de cette femme. C’était suspect d’ailleurs mais il n’avait rien à faire et il devait rallier le pays rude d’Oesgard. A Ydril, on l’appelait Aesane mais à Diantra elle avait d’autres noms qu’Hoedion ne connaissait pas et il est difficile de distinguer un ydrilote d’un langecin. Il passa une partie de son voyage à chercher le nom véritable de cette sibylle dont il entendait toujours parler. Aucun des soiffards qui dormaient dans les chambres des auberges n’était en mesure de lui donner de véritable information mais un soir, alors qu’il essayait de trouver son nom pour progresser, il fut interpellé par un gentilhomme diantriais qui l’accueillit dans ses salons. L’homme parlait peu et était plutôt corpulent mais un cabinet de sa demeure était riche d’objets en tous genres dont un parchemin daté de plusieurs siècles en arrière, apparemment écrit par un de ses ancêtres. Pas un peuple ne l’appelait par un même nom, à la manière des Dieux mais le rouleau disait que c’était elle qui se présentait différemment aux peuples. Les ydrilotes l’appelaient Aesane, les diantrais l’appelaient Maudienne, les hommes du Nord l’appelaient Meigge. Hoedion apprit que les hommes du Golfe de la mer Olienne la connaissaient sous le nom de Prisque mais que son nom serait Ambara. Passée dans le temps du mythe, elle serait issue d’une mésalliance entre Hommes et Immortels. C’est toutefois la version qui de toutes semblait aux yeux du jeune homme la plausible mais plus le récit allait, plus il semblait avoir été écrit par un fou. Sa mère, prise d’effroi à l’idée d’engendrer une telle créature alla au bord de l’océan nordique et là, lui donna naissance. Ce qui semblait pis était que sa mère voulut la noyer alors même que l’enfant était accrochée à elle et l’Océan voulut du rejeton autant que de la mère. L’on sait juste que des décennies plus tard, l’on trouva une femme errant non loin des contrées des Petits-Hommes et disait avoir été vomie par l’ile de la paix. C’était là tout ce que l’on put savoir de cette femme. Cela et le fait qu’elle savait mille et une choses et qu’elle aurait été bénie par Arcamenel.

Au cœur d’un jardin sauvage où des roses étonnamment rouges baignaient dans des fontaines d’eau noire et opaque. Le temps était toujours aussi triste et trouvant au milieu de cet étrange havre une souche blanchie par le temps, Hoedion s’assit et attendit. Aelle avait précisé qu’elle pourrait le faire attendre une seconde ou une semaine et il attendit ce qui sembla être une seconde et une semaine, pensant sans cesse à son père, à Isabelle et à la folie qu’il venait de faire. Il eut vite soif mais il était défendu de boire quant à l’autel tant fantasmé, il ne le trouva pas, lui qui pensait pouvoir en profiter malgré l’interdit. Il se demanda longtemps pourquoi ce fut interdit mais ne trouva pas la réponse à ses questions et retourna à ses pensées des temps anciens de la semaine passée. Une respiration difficile vint le tirer de ses pensées et l’odeur d’une rose flétrie s’empara de ses narines. Prudent, il se tourna les yeux fixés sur le sol de pierre et de lichen et dans le reflet d’une flaque, il croisa le regard de l’oracle. Si terrible était-il qu’il vint poser ses yeux sur une autre rose, une autre épine, un autre massif de mousse mais l’image le hantait étrangement. Son père lui vint à l’esprit, puis Isabelle, puis lui-même, et son or, son pourpoint et lui encore. Hoedion craignait une chose…que ces images lui fussent inspirées par cette créature étrange dont il vit le visage.

« Est-ce que mon père est mon père ? »
« La pomme de bois enfante à mille lieues de sa chute. »
« Cela veut dire qu’il est mort ? »
« La cire qui se consume ne revient pas comme la pluie. »
« Et Isabelle ? »
« J’ai vu la maison des Dieux prendre l’eau. »
« Pourrais-je ravoir mon habit ? Vais-je mourir ? Serais-je fortuné ? »
« La pomme de bois enfante à mille lieues dans les flammes et la cire qui brule ne tombe pas comme les larmes des dieux. Pleurent ! Pleurent les dieux car leur maison prend l’eau. »
« C’est…C’est tout ? »
« La pomme de bois enfante à mille lieues ! Dans les flammes est la cire qui brule ! Ne tombe pas comme les larmes des dieux. Pleure! Pleure les dieux, car leur maison prend l’eau ! »

Hoedion s’en était allé par le même chemin, tentant de comprendre les cris de l’oracle. Au moins, il n’était pas mort, mais il était ruiné et à vrai dire, il aurait préféré mourir ignorant qu’être un pauvre éduqué. Au moins le ciel n’était plus aussi couvert qu’en arrivant, la pluie avait cessé et Hoedion voyait le pays de Hautval se dérouler devant lui avec au loin les orages grondant et il se risqua même à regarder aux pieds du piton. Dans la foret encore sombre et mouillée, il vit une lueur orange qu’il prit pour une auberge. Hoedion, s’il était riche, n’avait rien de fort malin. Quoi qu’il en soit, il sourit à l’idée de rentrer à l’auberge et partager ses prédictions avec l’estropié qui lui servait de tenancier. Levant les yeux au ciel, il tourna sur lui-même et allait entamer sa descente.

Ce n’était sans compter une pomme de pin qui s’était glissée sous sa chausse, sans doute tombée d’un des arbres qui coiffaient le piton granitique. Sa chute ne fut pas si longue et il se rendit vite compte qu’il allait mourir ignorant comme il l’avait souhaité. Alors qu’il allait atteindre le sol, il comprit que la pluie n’avait pas cessé, il était simplement plus haut que les nuages et cette lueur orange qui brulait était bien un feu, dans lequel brulaient un bœuf et sa graisse. Malgré la force de l’impact, son visage était relativement intact et le sang qui perlait le long de ses lèvres était bien vite lavé par la pluie qui tombait. Même mort, l’on pouvait apparemment pleurer sur son sort.


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Salut !

Je prends en main ta fiche et je te demanderai d'être -encore- un peu patient, la correction viendra dans la journée.

Yop ! Nous reprenons tout ça pour la magie. Désolé du retard.
Donc vu la fiche d'Ambara, son histoire, son vécu, je t'accorde un niveau magique de Maître. Ainsi, tu peux constituer une liste de six sorts, issus du domaine magique d'Arcam pour la divination.

Voilà le formulaire à suivre pour tes sorts :

Code:

[b]Nom : [/b]
[b]Portée : [/b] Contact, distance, etc…
[b]Coût en énergie : [/b] Faible, modéré, élévé. Evidemment, ça doit être en adéquation avec les autres paramètres. (Même si sur Mira, il n’y a pas de jauge « énergie » il est important d’avoir un ordre d’idée des sorts que vous pouvez lancer à la suite sans être épuisé.)
[b]Détails et Fonctionnement : [/b] Explication du sort en lui-même. Il est important de définir son effet, sa mise en œuvre, etc. Cette explication sera pour le potentiel « max » de votre sort. Vous serez libre de l’utiliser à moindre puissance. (Par exemple, si vous êtes capables de faire naitre un brasier, vous serez capable d’allumer une bougie… ) Déterminez également le « domaine » magique concerné. (élémentaire (feu, eau, terre, air), guérison, nécromancie, etc.)
[b]Inconvénients et contreparties : [/b] Plus le sort détaillé sera puissant et complexe, plus la contrepartie d’une utilisation du sort devrait engendrer un effet variable sur son lanceur.

J'attends que tu aie posté ta liste de sorts pour les corriger et les valider. :)