Ril-Vywen — Anaarooma, Liemakil des Almugkarka et Druide
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Johann
Elandril
Ril-Vywen
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Ril-Vywen
Elfe
Nombre de messages : 103 Âge : 34 Date d'inscription : 09/09/2012
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 644 ans. Taille : Niveau Magique : Arcaniste.
Sujet: Ril-Vywen — Anaarooma, Liemakil des Almugkarka et Druide Lun 10 Sep 2012 - 8:35
Nom & Prénom: Ril-Vywen des Almugkarka Âge : 644 ans Sexe : Femelle Race : Elfe
Alignement : Loyal Elfe Classe d'arme : Corps à corps & Magie druidique Métier :Anaarooma et Liemakil des Almugkarka, druide
Équipements : Ril-Vywen possède de très nombreuses tenues en rapport avec ses non moins nombreuses fonctions. La Anaarooma porte des robes simples, aux couleurs de la nature et de ses yeux, le vert et le brun. Le Liemakil se bat avec une épée et un bouclier et ne gène pas ses mouvements avec une armure. Elle est donc plus vulnérable mais aussi bien plus rapide. La druide, enfin, ne porte que la peau d'ours.
Particularité : Ril-Vywen possède les Manaahen, les Yeux Bénis. Les Almugkarka les considèrent comme les dons de la Mère elle-même, Kÿria. En réalité, il s'agit seulement d'une caractéristique génétique très rare. Elle est une druide à part entière, mais son choix de vivre parmi les siens en tant que Anaarooma bride en quelques sorte ses pouvoirs. Tout sauvage que soit le mode des vie des Almugkarka, celui des druides est encore différent.
Description physique : La première chose que l'on remarque chez Ril sont ses yeux. L'un est vert émeraude, l'autre brun. Ses cheveux, blond châtain, tombent jusque sous épaules. D'un petit mètre quatre-vingt, elle possède un corps sculpté par l'exercice physique, de ses jambes jusqu'à ses bras en passant par son ventre parfaitement plat. Sa main gauche tient admirablement bien l'épée et son bras droit est souvent affublé d'un bouclier, le tout taillé dans les os de l'ours. L'ours qui réside au plus profond d'elle-même est bel animal. De taille relativement modeste, cette femelle mesure un peu plus de deux mètres dix quand elle se tient sur ses pattes arrières. Son poil, très agréable au toucher, est d'une teinte brun presque noir. Cette dernière possède une influence notable sur la druide, qui a adopté un régime très légèrement carnivore au fil des siècles. Une pratique qu'elle prend bien soin de ne pas étaler aux yeux des siens. Il s'agit d'un secret de polichinelle : tout le monde sait mais personne n'en parle.
Description mentale : Ril-Vywen est une elfe très fière. Fière d'elle, de son passé et de son parcours, de son rang et des siens, de l'histoire de son clan et des traditions qu'elle porte et protège. Elle considère le mode de vie des Almugkarka comme l'accomplissement de la vie d'un fils de la Mère. C'est d'ailleurs grâce à cela qu'elle peut concilier ses fonctions et sa nature profonde de druide. Depuis le Voile et la chute d'Ellyrion, elle et les siens se sont installées sur les terres d'Ardamir, non loin de la porte d'Anaëh et ils veillent sur les lisières de la Prime Forêt. Ils ont d'ailleurs cruellement souffert du regain d'hostilité des sombres dans la région. Comme beaucoup d'autres, elle prônent l'abandon des cités de pierre, mais est encore loin de vouloir les détruire à tout prix. Elle garde un grand respect pour ceux qui se sont battus à ses côtés à Ellyrion et ne désire qu'une chose, leur ouvrir les yeux. L'Ère de la Pierre est achevée, la roue tourne et la Mère ses enfants à revenir aux sources. C'est ce message qu'elle transmettra avec beaucoup de convictions à tout elfe qu'elle croisera. Pour autant, son principal souci est de protéger Anaëh des attaques sombres.
« Galdriewedel Almugkarka, Vuniel Almugkarka, Nyr Almugkarka, Delultih Almugkarka, Isaradith Mordifur, Cylad Mordifur... » Silencieux, Amer, Liemakil des Almugkarka, observait sa fille, Ril-Vywen, la Anaarooma des siens, énoncer l'un après l'autre les noms des Mathars qui étaient morts la veille pour défendre la Prime Forêt. En contre-bas, la silhouette éventré et encore fumante du fort alourdissait encore l’atmosphère déjà pesante. Événement rare, les trois clans de Daranovar qui avait répondu à l'appel du Seigneur Protecteur Dyarque honoraient leurs morts ensembles, si bien qu'à sa droite se tenait Moldor Modifur et à sa gauche Cond Torifir. C'était donc un immense honneur pour lui et les siens que leur Anaarooma officiât ; il ne pouvait cependant ressentir la moindre fierté, alors que le Voile recouvrait l'Anaëh et que l'un de ses remparts venait de tomber.
Des vingt-trois Mathar qu'il avait emmené avec lui, quatre avaient péri sous les attaques sombres. Leur venue en Terre d'Ardamir aurait dû être synonyme de fêtes et de réjouissances, alors qu'ils faisaient à nouveau tourner la Taurenorn, la Roue de la Forêt, et migraient d'une terre à une autre, comme à chaque nouveau cycle. Ils auraient tous préféré quitter Daranovar en d'autres circonstances. « La Taurenorn n'aura jamais été aussi nécessaire ; notre pèlerinage prend tout son sens quand il est motivé par notre désir de sauver notre foyer. » Ainsi avait parlé la Anaarooma au début des funérailles. Cela n'avait pas empêché Amer de regretter son arrivée à Daranovar et la joie qu'elle lui avait procuré.
Alors que la cérémonie se poursuivant, pleine de solennité, le vieux Mathar se surprit à admirer sa fille, qui avait laissé derrière elle lame et bouclier pour se parer de la waima, la robe traditionnelle. Et de se souvenir du jour de sa naissance.
Tinudia Almugkarka tenait contre son sein la jeune Ril-Vywen, toute juste née. Avec une douceur toute maternelle, elle caressait la joue de sa fille, les yeux agrandies par la surprise encore vive qui avait été la sienne. Régulièrement, elle levait le visage vers Amer, qui les regardait toutes deux avec un sourire presque extatique. Et si les parents étaient si heureux, c'était parce que leur fille se révélait être, au delà de toutes leurs espérances, une élue. C'était en effet deux yeux bien particuliers qui luttaient paisiblement contre le sommeil. L'un, d'un émeraude vif, et l'autre, au brun plus mate, constituaient en effet les Manaahen, les Yeux Bénis. Parce qu'ils présentaient les deux facettes du pouvoir de la Mère, les possesseurs des Manaahen devenaient tous naturellement les Anaaroomas de leur génération.
Ce fut donc sans surprise que, quelques jours plus tard, Hidia Almugkarka désignait Ril-Vywen pour lui succéder. C'était un honneur pour le Liemakil, qui pouvait y voir une preuve que son sang et sa lignée était bénie de la Mère. On célébra cette naissance trois jours durant, durant lesquels on dansa en l'honneur de la future Voix du clan.
Le regard de l'elfe fut accroché par la vilaine plaie qui barrait la joue de sa fille, lui rappelant à quel point cette dernière était particulière. Quelques heures plus tôt, elle s'était battue avec la férocité d'une louve. Sa lame avait occis plus d'un sombre. Rares étaient les Anaarooma à prendre les armes et si sa mère avait eu son mot à dire, Ril n'aurait pas été de ceux là. Mais si Amer s'était jeté à corps perdu dans ce combat contre les sombre, il y avait quelque chose contre lequel il ne pouvait rien : les yeux vairons de sa fille aînée.
Un siècle après la naissance de Ril, Tinudia avait offert à son époux un deuxième enfant, un fils, qui fut nommé Elrandil. Ril-Vywen n'était alors pas encore une adulte mais on ne pouvait plus la considérer comme une enfant. Son corps avait presque atteint la maturité nécessaire, bientôt ses traits se figeraient et traverseraient les siècles sans plus s'altérer. Hidia Almugkarka était satisfaite de son élève, qui se révélait attentive et désireuse d'apprendre, consciente de l'honneur qui était le sien. Pour autant, il y avait un domaine pour lequel l'elfe, malgré ses Manaahen, ne montrait guère de talents : la communion avec les forces de la Mère. Alors que ses yeux représentaient les deux facettes du pouvoir qui aurait dû être le sien, elle peinait à réussir les exercices les plus simples.
C'était une source de tension et d'irritation pour Ril', qui n'arrivait pas à accepter ses échecs. Un jour, alors qu'elle avait à nouveau échouer à satisfaire Hidia, elle était revenue en pleurs. Loin de se laisser attendrir par cette image surprenante, Amer lui avait tendu une épée d'entraînement, la sommant de se mettre en garde. Si la Voie du Mathar pouvait lui apporter la paix et la sérénité qui lui manquait pour invoquer les pouvoirs de la Mère, alors son entraînement prenait tout son sens. La mère de Ril s'était fermement opposé à ce projet, affirmant que là n'était pas la place de sa fille, que l'Anaarooma ne prenait pas les armes, il n'avait pas cédé. Et, de fait, Ril avait fait quelques progrès dans les mois qui avaient suivis.
Détournant le regard, Amer observa, pensivement, les arbres de la belle Anaëh. La Prime Forêt toute entière s'était révoltée contre l'agression sombre, d'une façon rarement égalée. Le Liemakil avait vécu de nombreuses vies d'Homme, plus qu'il ne pouvait les compter, mais jamais il n'avait vu pareil déchaînement. Son regard s'assombrit pourtant quand sur une branche, il vit un aigle géant observer la scène en silence. Qu'il fût venu n'était pas une surprise, nombreux étaient les druides à avoir répondu à l'appel de la Blanche ; mais pour ce cas en particulier, Amer ne parvenait pas à se réjouir. Car à chaque fois qu'il rôdait autour de sa fille, le vieux Mathar se souvenait quel était le destin de la Anaarooma.
Malgré les effets bénéfiques qu'avaient eu la Voie du Mathar sur Ril-Vywen, l'enfant était restée une piètre magicienne. Cela n'avait pas inquiété Hidia, qui rappelait qu'on ne pouvait juger la Anaarooma sur la seule maîtrise des dons de la Mère. La Anaarooma n'était pas une magicienne, mais une intermédiaire entre le divin et les Almugkarka. Elle était la Voix de la Mère, mais aussi celle de l'Enfant ou de la Voilée, du Prisonnier ou du Guerrier. Sa véritable puissance résidait dans la clairvoyance ; il lui fallait s'ouvrir aux autres mondes, voir les signes, les comprendre et pour tout cela, Ril-Vywen faisait preuve d'une grande sensibilité.
Un jour, il était venu et avait tenté de la prendre. Ril s'était débattue, avait refusé de le suivre et, attirée par le bruit, Hidia était intervenue. Avec calme, il avait affirmé que Ril n'était pas des leurs, qu'elle appartenait à Anaëh. Qu'elle était une Morwen, une Fille. Ils ne l'avaient pas cru, mais alors il avait parlé des signes, de l'incapacité à l'Anaarooma à transmettre une partie de son art. Il avait expliqué que l'art de Ril-Vywen n'était pas celui de Hidia mais le sien ; qu'il était le seul à pouvoir lui enseigner ce qu'elle devait savoir et qu'elle devait le suivre.
Que telle était la volonté de la Mère. Alors elle l'avait suivie, de son propre chef, en leur promettant de revenir et d'assumer le rôle qui était le sien. Pendant trente cercle des saisons, ils l'avaient attendue, croyant en la parole de la porteuse des Manaahen.
En silence, l'impressionnant rapace admirait son élève, alors que cette dernière rendait hommage aux morts pour Anaëh. Lui aussi se souvenait des premiers jours, du refus des Almugkarka et de la promesse de Ril-Vywen. Déployant ses ailes, l'oiseau ne put retenir un cri aigu, alors que ses plumes pleine de sang frottait sur sa blessure. Reconnaissant ce son entre mille, la Anaarooma releva la tête, marquant une pause dans la cérémonie, et sourit doucement. Elle n'avait pas eu de ses nouvelles depuis la fin des combats et était heureuse de le savoir encore en vie. Avec respect, elle inclina la tête et il se souvient de la première fois où elle s'était ainsi inclinée.
Elle avait été une élève difficile. Manquant souvent de patience et de respect envers cet inconnu sorti de nulle part, elle avait mis un point d'honneur à le contredire en permanence. Cela ne l'avait pas empêché, cependant, d'ouvrir grandes ses oreilles et d'écouter tout ce qu'ilavait eu à lui dire. Pendant près de cinquante longues années, ils avaient cohabité, sans réelle affection. Elle était un élève et il était un maître, rien de plus. Malgré ses avis mainte fois répétés, elle avait continué à s'entraîner au maniement de la lame. Sans personne pour lui enseigner, cependant, elle n'avait pu que répéter encore et encore les gestes appris par son père, jusqu'à les maîtriser parfaitement.
Un jour, elle avait été prête. Tous deux l'avaient su, sans avoir besoin de se concerter. Simplement, un matin, elle avait rassemblé quelques affaires et s'était inclinée. Ce fut sa première marque de respect et il l'avait regardée sans comprendre avant de sourire et de lui souhaiter bonne chance. Elle s'était alors mis à la recherche de sa recherche.
Quand elle redressa la tête, Ril-Vywen le vit s'incliner à son tour, ou esquisser un geste qui y ressemblait et qu'il pouvait effectuer sous sa forme actuelle. L'elfe eut soudainement envie de se taire, de le rejoindre et de ne pas se retourner. Un éclair sombre passa dans son regard et elle croisa les yeux de son père, qui put voir toute la tristesse qui l'habitait. Le cœur serré, Amer la vit reprendre contenance et continuer comme si de rien était. Le pauvre n'avait aucune idée de ce qui tourmentait ainsi sa fille depuis qu'elle leur été revenue, mais ce n'était pas la première fois qu'il l'observait et la surprenait mélancolique. La concernée n'avait jamais pris la peine de s'expliquer ; il n'aurait pas compris. Si Ril aimait sincèrement son père, elle savait qu'il n'approuverait pas ses choix, le jour où elle devrait les faire.
Au fond d'elle-même, là où personne ne pouvait regarder, l'ours rugit silencieusement.
Elle était venue à elle et elle l'avait regardée approcher, tremblante. Tous deux savaient ce qui les attendaient, tous deux le craignaient mais pas pour les mêmes raisons. Elle avait fait quelques pas en sa direction et avait tendu la main. L'animal avait posé son front sur la paume tendu, avant de se laisser chuter au sol. D'impressionnantes branches de cerf dépassaient de son flanc et Ril comprit qu'elle avait effectué sa dernière chasse. Avec douceur, elle avait contourné le corps encore plein de vie de la bête et, à l'aide d'une dague en os, avait retiré les armes mortelles. Avec lenteur, elle avait ensuite posé le fil de sa lame sur la gorge de la mourante et le cauchemar avait pu commencer.
Elle se souvenait du sang, coulant à flot partout autour d'elle. Elle avait cru mourir noyé. Elle ne s'était pourtant pas permis de trembler et avait effectué sa tâche sans s'arrêter, sans réfléchir. D'abord, il avait fallu retirer la peau. Cela lui avait pris longtemps. Ensuite, elle avait détaché la viande des os. La première bouchée avait été la plus dure. Les autres étaient venues toutes seules et si, chaque fois que ses dents frappaient la viande crue, elle s'était vue vomir, elle avait continué. Très vite, les larmes avaient coulé, très vite elle s'était sentie partir et quand elle avait cru être incapable de continuer, son corps l'avait démentie.
Finalement, au bord de l'évanouissement, elle s'était taillée un manteau grossier et des armes avec les os. Elle avait ensuite levé les yeux au ciel, s'était effondrée...
Et c'était une ours qui s'était relevée.
La cérémonie touchait à sa fin. La terre, sous le pouvoir de Ril, recouvrait lentement les corps qui avaient été lavés et vêtus de blanc pour l'occasion. La chose se faisait avec lenteur, il y avait près de quinze morts à recouvrir et la Anaarooma ne pouvait faire montre de tous ses pouvoirs. Il le lui avait dit, quand elle avait fait le choix de tenir sa promesse et de revenir parmi les siens, ses pouvoirs lutteraient contre elle tant qu'elle ne s'abandonnerait pas pleinement à la Prime Forêt. Elle en avait envie, à chaque fois qu'elle utilisait les dons de la Mère, à chaque fois qu'elle devenait ours, elle ne désirait qu'une chose, devenir celle qu'il avait vu. Mais elle ne le pouvait pas et n'en nourrissait d'ailleurs aucun regret. Elle était la Anaarooma, elle se devait de servir les siens, comme Hidia avant elle.
Elle lui avait promis : dès l'instant où elle aurait choisi et formé celle qui la succéderait, elle quitterait son clan pour épouser la forêt. Mais pour l'heure, elle se devait de servir. Il avait tenté de la raisonner, mais elle n'avait rien voulu entendre. Elle avait été choisie, dès les premiers jours qui avaient suivi sa naissance, pour être dépositaire des secrets des Almugkarka. Elle se devait de les transmettre et, pour cela, d'attendre que vint l'enfant.
La terre, comme une marée patiente, recouvrait désormais un visage qu'elle connaissait bien. Il s'était appelé Delultih Almugka, et ils s'étaient affrontés une fois.
Comme sa naissance, son retour avait été l'objet de nombreuses fêtes et réjouissances pour les Almugkarka. Si Amer n'avait jamais douté d'elle, nombreux étaient ceux qui craignaient pour la survie des secrets de la Anaarooma, Hidia s'étant refusée à prendre une nouvelle apprentie. « La Mère nous a rendu notre Fille, » avait affirmé le Liemakil. Tous s'étaient réjouis avec lui.
Très vite, Ril-Vywen avait repris ses marques. Elle avait retrouvé avec un plaisir infini la voix douce et tranquille de Hidia, qui avait repris son éducation en main. Elle avait alors pu se rendre compte des trésors qui lui restaient à apprendre. Elle avait aussi appris à connaître son frère. Elle avait laissé derrière elle un bambin, elle retrouvait un enfant qui ne désirait rien d'autre que de devenir adulte. Elle assistait aux entraînement que leur père lui dispensait et put lui montrer qu'elle n'avait rien oublié de ses enseignements, bien au contraire. Trop heureux de retrouver sa fille aînée, Amer décida de l'entraîner le plus sérieusement possible dans la Voix du Mathar. Simplement parce qu'il l'aimait et la voulait près de lui.
Quand elle eut vécu trois siècles, il lui avait permis d'assister à l'Omentie, cérémonie sacrée présidée par Hidia en personne durant laquelle les aspirants à la Voix du Mathar devenaient des Mathars, les protecteurs des Almugkarka. Ce qu'il n'avait sans doute pas prévu, c'était que sa fille ne s'était pas montrée ce soir là dans les habits de la future Anaarooma, mais le pagne des aspirants Mathars. « Je suis Ril-Vywen, fille d'Amer et de Tinudia, fille des Almugkarka, fille de la Voix du Mathar, » avait-elle récité sous le regard surpris des siens.
D'abord surprise, Hidia avait consenti à procéder à la cérémonie si, et seulement si, elle parvenait à vaincre l'un des trois aspirants. Elle avait accepté sans broncher et avait désigné Delultih sans plus hésiter. Des trois, il avait la réputation d'être le plus aguerri et elle ne voulait pas qu'on l'accusât par la suite d'avoir choisi la facilité.
Le duel avait duré une heure, durant lequel ni l'un ni l'autre n'avait voulu céder quoique ce soit. Delultih avait sa fierté et elle avait la chance de ne pas être que ce qu'on attendait d'elle. C'était le premier choix qu'elle faisait vraiment et elle voulait le porter jusqu'à l'accomplissement. Elle l'avait finalement vaincu, sous les vivats enthousiastes des siens, et depuis ce jour, elle était devenue la première Anaarooma à être aussi une Mathar. Car ce fut ce soir là que Hidia cessa d'être la Voix de la Mère au profit de son élève, la jugeant plus que prête.
La cérémonie était terminée. Les clans s'étaient séparés. Anaëh semblait sauf, pour l'heure, mais le Voile ne laissait pas aux elfes la possibilité de se réjouir. Tous savaient ce qu'ils avaient perdu, les sombres savaient désormais qu'ils pouvaient frapper et être couronnés de succès. Ril-Vywen et quatre autres Mathar étaient retourné au nord, aux frontière de Daranovar et d'Ardamir, pour retrouver le reste des Almugkarka. Ensuite, ils avaient tourné ensemble la Taurenorn vers Ardamir, vers la Porte d'Anaëh. Parce qu'ils étaient les enfants de la Mère et parce qu'ils devaient défendre son Œuvre et leur foyer.
Très vite, la Anaarooma avait pu annoncer à son peuple que la Mère s'était incarnée en l'Arbre-Présent, livré par son Vaisseau quelques années auparavant. Elrandir et quelques autres avaient décidé de faire pèlerinage mais Ril-Vywen n'avait pu les accompagner. Peut-être avait-elle eu peur du jugement de la Mère sur ses choix. Avait-elle bien fait de faire attendre la Prime Forêt pour veiller sur les siens ? C'était quelque chose qu'elle voulait croire mais dont elle ne pouvait jurer.
Quand il était revenu, son frère n'était plus le même. Il semblait comme... transformé, allant jusqu'à défier la Anaarooma devant les autres Almugkarka, affirmant qu'il était désormais le plus à même de tenir ce rôle, lui qui avait vu l'Arbre-Présent possédé par la Mère de près, lui qui avait entendu chanter la Mère. Il exhortait les Almugkarka à se détourner des Fils de Pierre, ceux qui vivaient dans les villes. Il affirmait que le Seigneur Protecteur d'Anaëh était indigne de les guider, qu'il fallait l'oublier, le renier. Ce discours là, Ril ne pouvait le tolérer. Elle avait vu les ravages de la Forêt sur les constructions des fils de la Mère, elle aussi avait entendu chanter les arbres, porteurs des messages de la Mère. Elle aussi pensait qu'il était temps pour eux d'abandonner les pierres. Mais elle avait vu le courage du Roi, avait ressenti son pouvoir jusqu'au plus profond de son être, là où résidait son ours. Elle l'avait senti rugir au diapason des tentatives de Dyarque pour les sauver tous, alors que la créature monstrueuse des sombres mourraient. Elle avait vu les soldats des pierres donner leur vie au même titre qu'eux. Ils devaient changer, mais ils étaient des fils. Amer avait vu la querelle qui avait opposé ses deux enfants et avait dû prendre le parti de l'Anaarooma, car tel était le rôle du Liemakil.
Six années passèrent, six années durant lesquelles le père et la fille firent leur possible pour maintenir unis les Almugkarka, pour lutter contre l'influence toujours plus néfaste d'Elrandil et des autres Mathar qui l'avaient suivie.
Et puis un jour, les sombres vinrent mettre à terme aux querelles. Amer et Elrandir moururent avec Tinudia et Hidia. Alors la Anaarooma sonna dans le Cor et les Mathars prirent les armes. Alors Ril-Vywen devint la première Anaarooma de l'histoire des Almugkarka à être aussi Liemakil.
Dernière édition par Ril-Vywen le Lun 10 Sep 2012 - 8:37, édité 2 fois
Elandril
Elfe
Nombre de messages : 2860 Âge : 32 Date d'inscription : 08/07/2008
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 124 ans. Taille : Niveau Magique : Apprenti.
Sujet: Re: Ril-Vywen — Anaarooma, Liemakil des Almugkarka et Druide Lun 10 Sep 2012 - 8:36
Yop, c'est moi qui vais m'occuper de ta fiche !
Je suis désolé mais sur mon écran, l'équipement de prend qu'un ligne complète. Va falloir arranger ça, de suite.
Allez, tu es validé. Je te montrerais bien les procédures habituelles de création d'un personnage (je sais que tu les connais très mal) mais j'ai la flemme. Huhu. Je t'invite juste à poster ta liste de sorts druidiques suite à ce message !
Bienvenue à Ril sur Miradelphia ! \o/
Johann
Ancien
Nombre de messages : 2094 Âge : 38 Date d'inscription : 11/08/2008
Sujet: Re: Ril-Vywen — Anaarooma, Liemakil des Almugkarka et Druide Jeu 13 Déc 2012 - 22:36
Elan ? Nous en sommes ou pour la magie ?
Elandril
Elfe
Nombre de messages : 2860 Âge : 32 Date d'inscription : 08/07/2008
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 124 ans. Taille : Niveau Magique : Apprenti.
Sujet: Re: Ril-Vywen — Anaarooma, Liemakil des Almugkarka et Druide Ven 28 Déc 2012 - 16:15
Yop ! Je reprends la correction, en m'excusant du retard, pour qu'on s'occupe de la magie. Je t'accorde donc le niveau Arcaniste, en tant que Liemakil du clan. Ce qui te permet de te créer cinq sorts, issus de la magie druidique. Tu connais sûrement la procédure, mais je te laisse le formulaire, pour rédiger tes sorts :
Code:
[b]Nom : [/b] [b]Portée : [/b] Contact, distance, etc… [b]Coût en énergie : [/b] Faible, modéré, élévé. Evidemment, ça doit être en adéquation avec les autres paramètres. (Même si sur Mira, il n’y a pas de jauge « énergie » il est important d’avoir un ordre d’idée des sorts que vous pouvez lancer à la suite sans être épuisé.) [b]Détails et Fonctionnement : [/b] Explication du sort en lui-même. Il est important de définir son effet, sa mise en œuvre, etc. Cette explication sera pour le potentiel « max » de votre sort. Vous serez libre de l’utiliser à moindre puissance. (Par exemple, si vous êtes capables de faire naitre un brasier, vous serez capable d’allumer une bougie… ) Déterminez également le « domaine » magique concerné. (élémentaire (feu, eau, terre, air), guérison, nécromancie, etc.) [b]Inconvénients et contreparties : [/b] Plus le sort détaillé sera puissant et complexe, plus la contrepartie d’une utilisation du sort devrait engendrer un effet variable sur son lanceur.
On finit ta fiche dès que tes sorts seront constitués et validés !
Glinaina
Les Pommes Légendaires Salées
Nombre de messages : 2952 Âge : 32 Date d'inscription : 08/09/2010
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 136 ans. Taille : 1m68 Niveau Magique : Non-Initié.
Sujet: Re: Ril-Vywen — Anaarooma, Liemakil des Almugkarka et Druide Jeu 26 Sep 2013 - 13:06
Pas de sorts ?
Kahina d'Ys
Humain
Nombre de messages : 328 Âge : 34 Date d'inscription : 23/03/2013
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 17 ans. Taille : Niveau Magique : Apprenti.
Sujet: Re: Ril-Vywen — Anaarooma, Liemakil des Almugkarka et Druide Lun 16 Déc 2013 - 8:45
Spoiler:
Nom & Prénom: Ril-Vywen des Almugkarka Âge : 644 ans Sexe : Femelle Race : Elfe
Alignement : Loyal Elfe Classe d'arme : Corps à corps & Magie druidique Métier :Anaarooma et Liemakil des Almugkarka, druide
Équipements : Ril-Vywen possède de très nombreuses tenues en rapport avec ses non moins nombreuses fonctions. La Anaarooma porte des robes simples, aux couleurs de la nature et de ses yeux, le vert et le brun. Le Liemakil se bat avec une épée et un bouclier et ne gène pas ses mouvements avec une armure. Elle est donc plus vulnérable mais aussi bien plus rapide. La druide, enfin, ne porte que la peau d'ours.
Particularité : Ril-Vywen possède les Manaahen, les Yeux Bénis. Les Almugkarka les considèrent comme les dons de la Mère elle-même, Kÿria. En réalité, il s'agit seulement d'une caractéristique génétique très rare. Elle est une druide à part entière, mais son choix de vivre parmi les siens en tant que Anaarooma bride en quelques sorte ses pouvoirs. Tout sauvage que soit le mode des vie des Almugkarka, celui des druides est encore différent.
Description physique : La première chose que l'on remarque chez Ril sont ses yeux. L'un est vert émeraude, l'autre brun. Ses cheveux, blond châtain, tombent jusque sous épaules. D'un petit mètre quatre-vingt, elle possède un corps sculpté par l'exercice physique, de ses jambes jusqu'à ses bras en passant par son ventre parfaitement plat. Sa main gauche tient admirablement bien l'épée et son bras droit est souvent affublé d'un bouclier, le tout taillé dans les os de l'ours. L'ours qui réside au plus profond d'elle-même est bel animal. De taille relativement modeste, cette femelle mesure un peu plus de deux mètres dix quand elle se tient sur ses pattes arrières. Son poil, très agréable au toucher, est d'une teinte brun presque noir. Cette dernière possède une influence notable sur la druide, qui a adopté un régime très légèrement carnivore au fil des siècles. Une pratique qu'elle prend bien soin de ne pas étaler aux yeux des siens. Il s'agit d'un secret de polichinelle : tout le monde sait mais personne n'en parle.
Description mentale : Ril-Vywen est une elfe très fière. Fière d'elle, de son passé et de son parcours, de son rang et des siens, de l'histoire de son clan et des traditions qu'elle porte et protège. Elle considère le mode de vie des Almugkarka comme l'accomplissement de la vie d'un fils de la Mère. C'est d'ailleurs grâce à cela qu'elle peut concilier ses fonctions et sa nature profonde de druide. Depuis le Voile et la chute d'Ellyrion, elle et les siens se sont installées sur les terres d'Ardamir, non loin de la porte d'Anaëh et ils veillent sur les lisières de la Prime Forêt. Ils ont d'ailleurs cruellement souffert du regain d'hostilité des sombres dans la région. Comme beaucoup d'autres, elle prônent l'abandon des cités de pierre, mais est encore loin de vouloir les détruire à tout prix. Elle garde un grand respect pour ceux qui se sont battus à ses côtés à Ellyrion et ne désire qu'une chose, leur ouvrir les yeux. L'Ère de la Pierre est achevée, la roue tourne et la Mère ses enfants à revenir aux sources. C'est ce message qu'elle transmettra avec beaucoup de convictions à tout elfe qu'elle croisera. Pour autant, son principal souci est de protéger Anaëh des attaques sombres.
« Galdriewedel Almugkarka, Vuniel Almugkarka, Nyr Almugkarka, Delultih Almugkarka, Isaradith Mordifur, Cylad Mordifur... » Silencieux, Amer, Liemakil des Almugkarka, observait sa fille, Ril-Vywen, la Anaarooma des siens, énoncer l'un après l'autre les noms des Mathars qui étaient morts la veille pour défendre la Prime Forêt. En contre-bas, la silhouette éventré et encore fumante du fort alourdissait encore l’atmosphère déjà pesante. Événement rare, les trois clans de Daranovar qui avait répondu à l'appel du Seigneur Protecteur Dyarque honoraient leurs morts ensembles, si bien qu'à sa droite se tenait Moldor Modifur et à sa gauche Cond Torifir. C'était donc un immense honneur pour lui et les siens que leur Anaarooma officiât ; il ne pouvait cependant ressentir la moindre fierté, alors que le Voile recouvrait l'Anaëh et que l'un de ses remparts venait de tomber.
Des vingt-trois Mathar qu'il avait emmené avec lui, quatre avaient péri sous les attaques sombres. Leur venue en Terre d'Ardamir aurait dû être synonyme de fêtes et de réjouissances, alors qu'ils faisaient à nouveau tourner la Taurenorn, la Roue de la Forêt, et migraient d'une terre à une autre, comme à chaque nouveau cycle. Ils auraient tous préféré quitter Daranovar en d'autres circonstances. « La Taurenorn n'aura jamais été aussi nécessaire ; notre pèlerinage prend tout son sens quand il est motivé par notre désir de sauver notre foyer. » Ainsi avait parlé la Anaarooma au début des funérailles. Cela n'avait pas empêché Amer de regretter son arrivée à Daranovar et la joie qu'elle lui avait procuré.
Alors que la cérémonie se poursuivant, pleine de solennité, le vieux Mathar se surprit à admirer sa fille, qui avait laissé derrière elle lame et bouclier pour se parer de la waima, la robe traditionnelle. Et de se souvenir du jour de sa naissance.
Tinudia Almugkarka tenait contre son sein la jeune Ril-Vywen, toute juste née. Avec une douceur toute maternelle, elle caressait la joue de sa fille, les yeux agrandies par la surprise encore vive qui avait été la sienne. Régulièrement, elle levait le visage vers Amer, qui les regardait toutes deux avec un sourire presque extatique. Et si les parents étaient si heureux, c'était parce que leur fille se révélait être, au delà de toutes leurs espérances, une élue. C'était en effet deux yeux bien particuliers qui luttaient paisiblement contre le sommeil. L'un, d'un émeraude vif, et l'autre, au brun plus mate, constituaient en effet les Manaahen, les Yeux Bénis. Parce qu'ils présentaient les deux facettes du pouvoir de la Mère, les possesseurs des Manaahen devenaient tous naturellement les Anaaroomas de leur génération.
Ce fut donc sans surprise que, quelques jours plus tard, Hidia Almugkarka désignait Ril-Vywen pour lui succéder. C'était un honneur pour le Liemakil, qui pouvait y voir une preuve que son sang et sa lignée était bénie de la Mère. On célébra cette naissance trois jours durant, durant lesquels on dansa en l'honneur de la future Voix du clan.
Le regard de l'elfe fut accroché par la vilaine plaie qui barrait la joue de sa fille, lui rappelant à quel point cette dernière était particulière. Quelques heures plus tôt, elle s'était battue avec la férocité d'une louve. Sa lame avait occis plus d'un sombre. Rares étaient les Anaarooma à prendre les armes et si sa mère avait eu son mot à dire, Ril n'aurait pas été de ceux là. Mais si Amer s'était jeté à corps perdu dans ce combat contre les sombre, il y avait quelque chose contre lequel il ne pouvait rien : les yeux vairons de sa fille aînée.
Un siècle après la naissance de Ril, Tinudia avait offert à son époux un deuxième enfant, un fils, qui fut nommé Elrandil. Ril-Vywen n'était alors pas encore une adulte mais on ne pouvait plus la considérer comme une enfant. Son corps avait presque atteint la maturité nécessaire, bientôt ses traits se figeraient et traverseraient les siècles sans plus s'altérer. Hidia Almugkarka était satisfaite de son élève, qui se révélait attentive et désireuse d'apprendre, consciente de l'honneur qui était le sien. Pour autant, il y avait un domaine pour lequel l'elfe, malgré ses Manaahen, ne montrait guère de talents : la communion avec les forces de la Mère. Alors que ses yeux représentaient les deux facettes du pouvoir qui aurait dû être le sien, elle peinait à réussir les exercices les plus simples.
C'était une source de tension et d'irritation pour Ril', qui n'arrivait pas à accepter ses échecs. Un jour, alors qu'elle avait à nouveau échouer à satisfaire Hidia, elle était revenue en pleurs. Loin de se laisser attendrir par cette image surprenante, Amer lui avait tendu une épée d'entraînement, la sommant de se mettre en garde. Si la Voie du Mathar pouvait lui apporter la paix et la sérénité qui lui manquait pour invoquer les pouvoirs de la Mère, alors son entraînement prenait tout son sens. La mère de Ril s'était fermement opposé à ce projet, affirmant que là n'était pas la place de sa fille, que l'Anaarooma ne prenait pas les armes, il n'avait pas cédé. Et, de fait, Ril avait fait quelques progrès dans les mois qui avaient suivis.
Détournant le regard, Amer observa, pensivement, les arbres de la belle Anaëh. La Prime Forêt toute entière s'était révoltée contre l'agression sombre, d'une façon rarement égalée. Le Liemakil avait vécu de nombreuses vies d'Homme, plus qu'il ne pouvait les compter, mais jamais il n'avait vu pareil déchaînement. Son regard s'assombrit pourtant quand sur une branche, il vit un aigle géant observer la scène en silence. Qu'il fût venu n'était pas une surprise, nombreux étaient les druides à avoir répondu à l'appel de la Blanche ; mais pour ce cas en particulier, Amer ne parvenait pas à se réjouir. Car à chaque fois qu'il rôdait autour de sa fille, le vieux Mathar se souvenait quel était le destin de la Anaarooma.
Malgré les effets bénéfiques qu'avaient eu la Voie du Mathar sur Ril-Vywen, l'enfant était restée une piètre magicienne. Cela n'avait pas inquiété Hidia, qui rappelait qu'on ne pouvait juger la Anaarooma sur la seule maîtrise des dons de la Mère. La Anaarooma n'était pas une magicienne, mais une intermédiaire entre le divin et les Almugkarka. Elle était la Voix de la Mère, mais aussi celle de l'Enfant ou de la Voilée, du Prisonnier ou du Guerrier. Sa véritable puissance résidait dans la clairvoyance ; il lui fallait s'ouvrir aux autres mondes, voir les signes, les comprendre et pour tout cela, Ril-Vywen faisait preuve d'une grande sensibilité.
Un jour, il était venu et avait tenté de la prendre. Ril s'était débattue, avait refusé de le suivre et, attirée par le bruit, Hidia était intervenue. Avec calme, il avait affirmé que Ril n'était pas des leurs, qu'elle appartenait à Anaëh. Qu'elle était une Morwen, une Fille. Ils ne l'avaient pas cru, mais alors il avait parlé des signes, de l'incapacité à l'Anaarooma à transmettre une partie de son art. Il avait expliqué que l'art de Ril-Vywen n'était pas celui de Hidia mais le sien ; qu'il était le seul à pouvoir lui enseigner ce qu'elle devait savoir et qu'elle devait le suivre.
Que telle était la volonté de la Mère. Alors elle l'avait suivie, de son propre chef, en leur promettant de revenir et d'assumer le rôle qui était le sien. Pendant trente cercle des saisons, ils l'avaient attendue, croyant en la parole de la porteuse des Manaahen.
En silence, l'impressionnant rapace admirait son élève, alors que cette dernière rendait hommage aux morts pour Anaëh. Lui aussi se souvenait des premiers jours, du refus des Almugkarka et de la promesse de Ril-Vywen. Déployant ses ailes, l'oiseau ne put retenir un cri aigu, alors que ses plumes pleine de sang frottait sur sa blessure. Reconnaissant ce son entre mille, la Anaarooma releva la tête, marquant une pause dans la cérémonie, et sourit doucement. Elle n'avait pas eu de ses nouvelles depuis la fin des combats et était heureuse de le savoir encore en vie. Avec respect, elle inclina la tête et il se souvient de la première fois où elle s'était ainsi inclinée.
Elle avait été une élève difficile. Manquant souvent de patience et de respect envers cet inconnu sorti de nulle part, elle avait mis un point d'honneur à le contredire en permanence. Cela ne l'avait pas empêché, cependant, d'ouvrir grandes ses oreilles et d'écouter tout ce qu'ilavait eu à lui dire. Pendant près de cinquante longues années, ils avaient cohabité, sans réelle affection. Elle était un élève et il était un maître, rien de plus. Malgré ses avis mainte fois répétés, elle avait continué à s'entraîner au maniement de la lame. Sans personne pour lui enseigner, cependant, elle n'avait pu que répéter encore et encore les gestes appris par son père, jusqu'à les maîtriser parfaitement.
Un jour, elle avait été prête. Tous deux l'avaient su, sans avoir besoin de se concerter. Simplement, un matin, elle avait rassemblé quelques affaires et s'était inclinée. Ce fut sa première marque de respect et il l'avait regardée sans comprendre avant de sourire et de lui souhaiter bonne chance. Elle s'était alors mis à la recherche de sa recherche.
Quand elle redressa la tête, Ril-Vywen le vit s'incliner à son tour, ou esquisser un geste qui y ressemblait et qu'il pouvait effectuer sous sa forme actuelle. L'elfe eut soudainement envie de se taire, de le rejoindre et de ne pas se retourner. Un éclair sombre passa dans son regard et elle croisa les yeux de son père, qui put voir toute la tristesse qui l'habitait. Le cœur serré, Amer la vit reprendre contenance et continuer comme si de rien était. Le pauvre n'avait aucune idée de ce qui tourmentait ainsi sa fille depuis qu'elle leur été revenue, mais ce n'était pas la première fois qu'il l'observait et la surprenait mélancolique. La concernée n'avait jamais pris la peine de s'expliquer ; il n'aurait pas compris. Si Ril aimait sincèrement son père, elle savait qu'il n'approuverait pas ses choix, le jour où elle devrait les faire.
Au fond d'elle-même, là où personne ne pouvait regarder, l'ours rugit silencieusement.
Elle était venue à elle et elle l'avait regardée approcher, tremblante. Tous deux savaient ce qui les attendaient, tous deux le craignaient mais pas pour les mêmes raisons. Elle avait fait quelques pas en sa direction et avait tendu la main. L'animal avait posé son front sur la paume tendu, avant de se laisser chuter au sol. D'impressionnantes branches de cerf dépassaient de son flanc et Ril comprit qu'elle avait effectué sa dernière chasse. Avec douceur, elle avait contourné le corps encore plein de vie de la bête et, à l'aide d'une dague en os, avait retiré les armes mortelles. Avec lenteur, elle avait ensuite posé le fil de sa lame sur la gorge de la mourante et le cauchemar avait pu commencer.
Elle se souvenait du sang, coulant à flot partout autour d'elle. Elle avait cru mourir noyé. Elle ne s'était pourtant pas permis de trembler et avait effectué sa tâche sans s'arrêter, sans réfléchir. D'abord, il avait fallu retirer la peau. Cela lui avait pris longtemps. Ensuite, elle avait détaché la viande des os. La première bouchée avait été la plus dure. Les autres étaient venues toutes seules et si, chaque fois que ses dents frappaient la viande crue, elle s'était vue vomir, elle avait continué. Très vite, les larmes avaient coulé, très vite elle s'était sentie partir et quand elle avait cru être incapable de continuer, son corps l'avait démentie.
Finalement, au bord de l'évanouissement, elle s'était taillée un manteau grossier et des armes avec les os. Elle avait ensuite levé les yeux au ciel, s'était effondrée...
Et c'était une ours qui s'était relevée.
La cérémonie touchait à sa fin. La terre, sous le pouvoir de Ril, recouvrait lentement les corps qui avaient été lavés et vêtus de blanc pour l'occasion. La chose se faisait avec lenteur, il y avait près de quinze morts à recouvrir et la Anaarooma ne pouvait faire montre de tous ses pouvoirs. Il le lui avait dit, quand elle avait fait le choix de tenir sa promesse et de revenir parmi les siens, ses pouvoirs lutteraient contre elle tant qu'elle ne s'abandonnerait pas pleinement à la Prime Forêt. Elle en avait envie, à chaque fois qu'elle utilisait les dons de la Mère, à chaque fois qu'elle devenait ours, elle ne désirait qu'une chose, devenir celle qu'il avait vu. Mais elle ne le pouvait pas et n'en nourrissait d'ailleurs aucun regret. Elle était la Anaarooma, elle se devait de servir les siens, comme Hidia avant elle.
Elle lui avait promis : dès l'instant où elle aurait choisi et formé celle qui la succéderait, elle quitterait son clan pour épouser la forêt. Mais pour l'heure, elle se devait de servir. Il avait tenté de la raisonner, mais elle n'avait rien voulu entendre. Elle avait été choisie, dès les premiers jours qui avaient suivi sa naissance, pour être dépositaire des secrets des Almugkarka. Elle se devait de les transmettre et, pour cela, d'attendre que vint l'enfant.
La terre, comme une marée patiente, recouvrait désormais un visage qu'elle connaissait bien. Il s'était appelé Delultih Almugka, et ils s'étaient affrontés une fois.
Comme sa naissance, son retour avait été l'objet de nombreuses fêtes et réjouissances pour les Almugkarka. Si Amer n'avait jamais douté d'elle, nombreux étaient ceux qui craignaient pour la survie des secrets de la Anaarooma, Hidia s'étant refusée à prendre une nouvelle apprentie. « La Mère nous a rendu notre Fille, » avait affirmé le Liemakil. Tous s'étaient réjouis avec lui.
Très vite, Ril-Vywen avait repris ses marques. Elle avait retrouvé avec un plaisir infini la voix douce et tranquille de Hidia, qui avait repris son éducation en main. Elle avait alors pu se rendre compte des trésors qui lui restaient à apprendre. Elle avait aussi appris à connaître son frère. Elle avait laissé derrière elle un bambin, elle retrouvait un enfant qui ne désirait rien d'autre que de devenir adulte. Elle assistait aux entraînement que leur père lui dispensait et put lui montrer qu'elle n'avait rien oublié de ses enseignements, bien au contraire. Trop heureux de retrouver sa fille aînée, Amer décida de l'entraîner le plus sérieusement possible dans la Voix du Mathar. Simplement parce qu'il l'aimait et la voulait près de lui.
Quand elle eut vécu trois siècles, il lui avait permis d'assister à l'Omentie, cérémonie sacrée présidée par Hidia en personne durant laquelle les aspirants à la Voix du Mathar devenaient des Mathars, les protecteurs des Almugkarka. Ce qu'il n'avait sans doute pas prévu, c'était que sa fille ne s'était pas montrée ce soir là dans les habits de la future Anaarooma, mais le pagne des aspirants Mathars. « Je suis Ril-Vywen, fille d'Amer et de Tinudia, fille des Almugkarka, fille de la Voix du Mathar, » avait-elle récité sous le regard surpris des siens.
D'abord surprise, Hidia avait consenti à procéder à la cérémonie si, et seulement si, elle parvenait à vaincre l'un des trois aspirants. Elle avait accepté sans broncher et avait désigné Delultih sans plus hésiter. Des trois, il avait la réputation d'être le plus aguerri et elle ne voulait pas qu'on l'accusât par la suite d'avoir choisi la facilité.
Le duel avait duré une heure, durant lequel ni l'un ni l'autre n'avait voulu céder quoique ce soit. Delultih avait sa fierté et elle avait la chance de ne pas être que ce qu'on attendait d'elle. C'était le premier choix qu'elle faisait vraiment et elle voulait le porter jusqu'à l'accomplissement. Elle l'avait finalement vaincu, sous les vivats enthousiastes des siens, et depuis ce jour, elle était devenue la première Anaarooma à être aussi une Mathar. Car ce fut ce soir là que Hidia cessa d'être la Voix de la Mère au profit de son élève, la jugeant plus que prête.
La cérémonie était terminée. Les clans s'étaient séparés. Anaëh semblait sauf, pour l'heure, mais le Voile ne laissait pas aux elfes la possibilité de se réjouir. Tous savaient ce qu'ils avaient perdu, les sombres savaient désormais qu'ils pouvaient frapper et être couronnés de succès. Ril-Vywen et quatre autres Mathar étaient retourné au nord, aux frontière de Daranovar et d'Ardamir, pour retrouver le reste des Almugkarka. Ensuite, ils avaient tourné ensemble la Taurenorn vers Ardamir, vers la Porte d'Anaëh. Parce qu'ils étaient les enfants de la Mère et parce qu'ils devaient défendre son Œuvre et leur foyer.
Très vite, la Anaarooma avait pu annoncer à son peuple que la Mère s'était incarnée en l'Arbre-Présent, livré par son Vaisseau quelques années auparavant. Elrandir et quelques autres avaient décidé de faire pèlerinage mais Ril-Vywen n'avait pu les accompagner. Peut-être avait-elle eu peur du jugement de la Mère sur ses choix. Avait-elle bien fait de faire attendre la Prime Forêt pour veiller sur les siens ? C'était quelque chose qu'elle voulait croire mais dont elle ne pouvait jurer.
Quand il était revenu, son frère n'était plus le même. Il semblait comme... transformé, allant jusqu'à défier la Anaarooma devant les autres Almugkarka, affirmant qu'il était désormais le plus à même de tenir ce rôle, lui qui avait vu l'Arbre-Présent possédé par la Mère de près, lui qui avait entendu chanter la Mère. Il exhortait les Almugkarka à se détourner des Fils de Pierre, ceux qui vivaient dans les villes. Il affirmait que le Seigneur Protecteur d'Anaëh était indigne de les guider, qu'il fallait l'oublier, le renier. Ce discours là, Ril ne pouvait le tolérer. Elle avait vu les ravages de la Forêt sur les constructions des fils de la Mère, elle aussi avait entendu chanter les arbres, porteurs des messages de la Mère. Elle aussi pensait qu'il était temps pour eux d'abandonner les pierres. Mais elle avait vu le courage du Roi, avait ressenti son pouvoir jusqu'au plus profond de son être, là où résidait son ours. Elle l'avait senti rugir au diapason des tentatives de Dyarque pour les sauver tous, alors que la créature monstrueuse des sombres mourraient. Elle avait vu les soldats des pierres donner leur vie au même titre qu'eux. Ils devaient changer, mais ils étaient des fils. Amer avait vu la querelle qui avait opposé ses deux enfants et avait dû prendre le parti de l'Anaarooma, car tel était le rôle du Liemakil.
Six années passèrent, six années durant lesquelles le père et la fille firent leur possible pour maintenir unis les Almugkarka, pour lutter contre l'influence toujours plus néfaste d'Elrandil et des autres Mathar qui l'avaient suivie.
Et puis un jour, les sombres vinrent mettre à terme aux querelles. Amer et Elrandir moururent avec Tinudia et Hidia. Alors la Anaarooma sonna dans le Cor et les Mathars prirent les armes. Alors Ril-Vywen devint la première Anaarooma de l'histoire des Almugkarka à être aussi Liemakil.
Fiche déplacée pour mise à jour/légère refonte/ecriture des sorts avec le nouveau système :).
May'Inil Baenrahel
Ancien
Nombre de messages : 1059 Âge : 481 Date d'inscription : 30/04/2012
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 469 ans Taille : Niveau Magique : Spécial.
Sujet: Re: Ril-Vywen — Anaarooma, Liemakil des Almugkarka et Druide Ven 24 Jan 2014 - 17:09
Elles ont en sont où ces modifications ?
Irys d'Arosque
Vénérable
Nombre de messages : 181 Âge : 24 Date d'inscription : 02/09/2015
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 60 ans Taille : Niveau Magique : Arcaniste.
Sujet: Re: Ril-Vywen — Anaarooma, Liemakil des Almugkarka et Druide Mar 28 Fév 2017 - 20:49
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Sujet: Re: Ril-Vywen — Anaarooma, Liemakil des Almugkarka et Druide
Ril-Vywen — Anaarooma, Liemakil des Almugkarka et Druide