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 Dans l'ombre du bosquet, l'ours se cache | Nakor

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Ril-Vywen
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MessageSujet: Dans l'ombre du bosquet, l'ours se cache | Nakor   Dans l'ombre du bosquet, l'ours se cache | Nakor I_icon_minitimeDim 16 Sep 2012 - 20:58

3.

Dans l'ombre du bosquet, l'ours se cache

    L'ours se faufilait entre les arbres. Il ne semblait pas avoir une destination en tête, c'était comme s'il profitait simplement du fait d'être là, dans les bras de l'Anaëh. Parfois, elle s'arrêtait, relevait légèrement le museau et humait l'air. Quoiqu'elle put sentir, cela ne semblait pas l'intéresser car à chaque fois, elle ne modifiait en rien sa course. Elle était imperturbable. L'elfe qui résidait au plus profond d'elle-même lui parlait, l'apaisait, l'encourageait à continuer et elle continuait donc, une patte après l'autre. Et toujours elle tendait l'oreille, attentive au moindre bruit. Attendait-elle quelque chose en particulier ? Rien ne l'indiquait, on eut dit qu'elle était simplement sur ses gardes.
    C'était une soirée comme toutes les autres. Cachée par les frondaisons d'Anaëh, la lune peinait à éclairer le sol de ces bois. Ça et là, des tâches de lumières éclairaient le tapis forestier et l'ours observait ces motifs étranges, se demandant s'ils voulaient dire quelque chose. L'elfe qui résidait au plus profond d'elle-même lui expliquait que c'était là une façon qu'avait la Mère de leur parler au travers des arbres. L'animal ne savait qu'en penser et, en vérité, s'en moquait. Elle se contentait d'observer et d'apprécier la beauté toute simple. Le hasard de sa marche l'amena justement dans une de ces grandes griffes blanches et elle s'y arrêta, observa avec intérêt les effets de sa présence. L'ombre attaquait la lumière devant elle et elle posa sa patte sur l'obsidienne clarté, avant de simplement s'allonger. Elle aimait la lumière de la lune sur sa fourrure, l'éclat que cela lui donnait. Roulant sur le dos, elle observa le ciel et le trouva beau. Alors elle grogna et, se faisant, salua dame la lune qui l'éclairait.

    Ril-Vywen darda ses Manaahen sur la lune silencieuse. Elle avait repris sa place sans un bruit, contrairement à son habitude. C'était comme si, bercée par l'astre nocturne, l'ours s'était simplement effacée. Allongée sur le dos, l'elfe profitait donc de la quiétude de l'instant, un léger sourire aux lèvres. Simplement vêtue de sa peau d'ours, elle laissait apercevoir sa nudité mais ne s'en souciait pas. Outre le fait qu'elle se pensait seule, la Anaarooma n'était pas particulièrement pudique.
    Avec un soupir, la druide oublia qui elle était. Elle cessa de penser aux Almugkarkas qui, d'ordinaire, occupaient toutes ses pensées et elle s'abandonna à l'instant présent. En cet instant précis, elle n'était plus qu'une druide comme toutes les autres. Une poussière dans l'infinie Anaëh, qui avait conscience de sa nature et de son devoir. Cela lui arrivait de plus en plus souvent. Bientôt, il lui faudrait trouver une élève pour transmettre son savoir, pour pouvoir enfin tourner la page. Il serait ravi, quand ce jour venu, elle cesserait d'être Almugkarka. Car ce jour là, elle deviendrait ce qu'il avait vu en elle.
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Nakor
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MessageSujet: Re: Dans l'ombre du bosquet, l'ours se cache | Nakor   Dans l'ombre du bosquet, l'ours se cache | Nakor I_icon_minitimeMar 18 Sep 2012 - 20:13

Nakor marchait dans la forêt, son bâton à la main, il parcourait une fois de plus au cours de sa longue vie, les chemins sinueux et arboricoles de l'Anaëh. Les heures avaient coulés à flot depuis qu'il avait entreprit un énième voyage dans le nord, depuis chez lui dans les ruines de Nisetis. Il avait fait ce genre de voyage de trop nombreuses fois sans doute, et c'est ainsi qu'à chaque fois il avait fait de folles rencontre tout au long des six siècles qui venaient de s'écouler. Il avait ainsi rencontré un homme avec qui il avait crée une guilde officielle qui devait officiellement agir dans l'ombre pour protéger le monde des hommes d'un éventuel dictateur, il avait fait mourir un comte rien qu'en le faisant marcher tant il était gros, il avait rencontré une maitre-dragon qui se refusait à elle même, il était devenu le conseiller du roi des hommes, l'ami du roi des nains, il était introduit à la cours des elfes il avait tué la prime sorcière drow ... enfin il en avait fait des choses juste en se baladant et en laissant ses jambes le guider vers de nouvelles aventures. Qu'allait-il se passer aujourd'hui, rien? Nakor le saurait bien assez tôt! Voilà que la nuit approchait, avec cette fois un parterre d'étoiles lumineuses dans le ciel, sous la protection de l'astre nocturne. Le vieux fou était tellement prit dans son observation du ciel qu'il ne prit pas garde au chemin qu'il empruntait et finit par s'accrocher la barbe dans des fougères. Il les insulta comme rarement un être vivant ne s'était fait insulter, sa robe fut prise dans des roses maudites et infernales! Qui avait bien pu les mettre là? Qui avait osé les mettre là? Enfin bref, allant de mal en pis, Nakor fut vite complètement perdu. Il se calma, marcha doucement, délicatement et finit par regarder devant lui. Par tous les dieux! S'il n'avait pas fait attention il serait rentré dans une clairière avec un ours au beau milieu ... un ours bon sang. Nakor n'avait rien contre ces créatures là, mais elles pouvaient soudainement avoir un accès de rage naturelle et vous dévorer pour un rien. C'est donc avec de grands yeux qu'il resta là, bouche bée et qu'il décida de très lentement, très très lentement, de faire demi tour quand ... par la barbe de la déesse de la mort, cette chienne infernale! L'ours venait de se transformer en femme elfe. Le magicien ouvrit de tels yeux qu'encore un tout petit peu et ses globes oculaires auraient chu de leur orbites. Sa bouche était si béante qu'un nid de guêpe plus qu'une mouche, aurait pu s'y déposer. Une druide! Foutu fichu bordel de nondidiou, une druide. Cela faisait une éternité qu'il n'en avait croisée et c'était sans doute la première fois qu'il tenait là l'occasion de discuter avec un tel personnage. A bien y regarder c'était quand même une petite gourgandine, elle n'était que faiblement vêtue ... mais bon, passons.

Nakor poussa quelques feuilles délicatement, histoire de faire un peu de bruit et donc de ramener l'elfe sur le qui vive sans qu'elle ne soit trop surpris et avec le meilleur des accent elfes, il prit la parole avec douceur et volupté

"Bien le bonsoir à vous ma Dame! Heureux de voir que l'on peut encore trouver à cette heure tardive des amateurs de la beauté des étoiles. Je suis navré de vous déranger ainsi mais je n'ai pu m'empêcher de voir que ... vous êtes une druidesse n'est-ce pas?"

Le magicien utilisait un elfique parfait et s'approchait très lentement et finalement très peu, gardant une distance de sécurité raisonnable pour les deux personnages. Il ajouta ainsi

"J'ai été surpris de voir un tel prodige ... je suis moi même magicien et si cela ne vous dérange guère, j'aurai aimé pouvoir parler de votre lien si profond avec la nature et des manières de votre art."

Comment diable allait-elle réagir? Il le saurait bien vite.
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Ril-Vywen
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MessageSujet: Re: Dans l'ombre du bosquet, l'ours se cache | Nakor   Dans l'ombre du bosquet, l'ours se cache | Nakor I_icon_minitimeMer 19 Sep 2012 - 9:40

    Ril-Vywen aimait ces moments, loin de tout et de tous. Avec la lune pour seule compagne, l'ours qui résidait au plus profond d'elle-même comme endormie, elle pouvait lâcher prise. Si bien que l'arrivée de Nakor, en plus de sonner le glas de cette tranquillité tant attendue, plaçait d'emblée le magicien dans une position des plus délicates. Se redressant avec l'agilité d'un chat, la druide darda un regard méfiant et peu engageant sur l'impudent qui venait la déranger. Et si elle ne lui sautait pas dessus sur l'instant, c'était uniquement parce que tout son être lui criant que le vieillard qui lui faisait face n'était pas si inoffensif qu'il voulait bien le laisser paraître. Qu'il parlât — et bien, en plus — la langue des fils de la Mère était déjà surprenant, mais il y avait plus. L'elfe le ressentait jusqu'au plus profond de ses os. L'ours qui résidait au plus profond d'elle-même s'agitait d'ailleurs, sensible elle aussi à ce que dégageait cet étranger qui, par dessus le marché, l'étonna en parlant la langue des fils de la Mère. Sa langue.
    « Penses-tu vraiment pouvoir me résumer d'un mot ? » demanda-t-elle, modérant son agressivité par prudence mais ne pouvait s'empêcher de la montrer, au moins en partie. Il était un fils de l'Enfant. Sa présence seule suffisait à justifier la réaction de la druide, qui n'aimait guère voir les Hommes se promener dans l'Anaëh. À moins que... Prise soudainement d'un doute, Ril-Vywen promena ses Manaahen, ses yeux si particuliers, sur les arbres qui les entouraient. Où l'avait emmenée l'ours ? C'était difficile à dire et elle ne s'abaisserait pas à le demander à son visiteur importun, mais peut-être était-elle plus proche de la lisière de la forêt qu'elle ne l'avait d'abord pensé. Qu'importait, au fond. Lisière ou non, le vieillard au chapeau demeurait un intrus. « Qu'es-tu, toi ? Tu n'as rien d'un simple voyageur. » Malgré elle, elle regarda le chapeau qui trônait fièrement sur la tête du magicien, comme s'il pouvait être responsable à lui seul de ce constat. Il fallait avouer une chose : il n'était pas banal. À l'image de sa requête, aussi vague que déconcertante.
    Alors, Ril-Vywen comprit et sa méfiance, loin de s'apaiser, brilla dans son regard.
    La Anaarooma était fille de magie ; prétendre le contraire d'une elfe capable de renoncer à ses traits pour prendre ceux d'un ours aurait été vain et ridicule. Mais sa relation avec les puissances était différente de la plupart des magiciens. Sa pratique était rituelle, traditionnelle et reposait entièrement sur un apprentissage purement oral. D'une certaine façon, elle ne savait pas ce qu'elle faisait — pas à la façon d'un mage, en tout cas — et plus que la raison, sa pratique reposait sur l'instinct. Elle faisait ce qu'il fallait quand il le fallait, tout simplement. C'était peut-être pour toutes ces raisons qu'elle n'avait pas reconnu le vieillard pour ce qu'il était de prime abord. Mais sous la lumière de ses premières phrases, elle le voyait sous un jour nouveau, elle voyait le mage qu'il devait forcément être. Un mage qui usait de forces différentes d'elle, mais assez semblable cependant aux dons de la Mère pour qu'elle put le ressentir malgré tout. Et si c'était pour ces derniers qu'il était venu à elle, il aurait fort à faire pour la convaincre d'en parler, car, comme elle l'expliqua elle-même : « Mon art, comme tu l'appelles, est le trésor des miens et un secret bien gardé. Il ne m'appartient pas de t'instruire. » Machinalement, Ril-Vywen ramena la peau d'ours contre elle. D'une étrange façon, le regard du vieil homme sur elle la dérangeait. Elle avait entendu bien des rumeurs sur la cruauté des Hommes et de leurs mâles qui, disait-on, n'hésitait pas à prendre s'ils en avaient le pouvoir. Si le mage était si puissant que ses os le lui disaient, il n'aurait sans doute aucun mal à faire ce qui lui plaisait. L'idée qu'il la touchât lui donnait envie de vomir. Cela ne l'empêchait pas, cependant, de présenter un visage plein de résolutions et d'assurance, seulement marqué par la méfiance.
    Avec lenteur, elle finit de se relever et attendit.
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MessageSujet: Re: Dans l'ombre du bosquet, l'ours se cache | Nakor   Dans l'ombre du bosquet, l'ours se cache | Nakor I_icon_minitimeJeu 20 Sep 2012 - 20:04

L'étrange elfe, druide de son état sans aucune doute, avait bondit sur ses pattes comme le ferait un félin dangereux. Elle observa le magicien et sembla légèrement surprise. Etait-ce parce que Nakor parlait en elfique? Cela avait dû aider un peu. Mais il y avait autre chose ... de la peur peut-être, ou une grande méfiance, qui de toutes les façons naissait des rumeurs et de la peur qui courrait dans les veines. Elle darda ses yeux sur lui, profonds et sauvages et s'exprima en elfique aussi, évidemment. Elle n'avait pas l'air d'apprécier le fait d'avoir été réduite à un mot. Nakor, en grand acteur, resta figé sur place, un sourire léger et naturel sur le visage, comme juste avant qu'elle ne prenne la parole. Un peu comme un enfant capable de faire comme si, on ne venait pas de lui passer un petit savon réprobateur. Elle posa ensuite une question au vieillard ... ainsi elle ne refusait pas la conversation, c'était un bon départ, mais elle ramena sa peau d'ours contre elle, cherchant apparemment à cacher ce qui n'avait pas à l'être si elle n'avait pas envie de le faire. Ce n'était pas Nakor qui en ferait quoi que se soit, à son âge il y a des choses auquel un homme ne pense même plus, de toutes les façons il ne peut plus rien en faire. Très bien, le sorcier avait compris, elle n'accordait aucun crédit et aucune confiance aux humains, encore moins aux magiciens, ou alors aux hommes peut-être. Enfin bref, il fallait la jouer subtile s'il ne voulait pas la voir se transformer en ours et donc l'obliger à riposter magiquement. Nakor leva les yeux en direction de son chapeau, effet de mode que la jeune elfe semblait avoir scruté avec intérêt ou dégoût, en tout cas avec suspicion. Il se mit à rire légèrement et ajouta, tout en pointant son chapeau du doigt

"Ne faite pas attention à cela, il protège mon crâne des effets néfastes du soleil puissant et me réchauffe lorsque les nuits sont froides. Je passe beaucoup de temps à arpenter cette terre et c'est un outil bien pratique. D'ailleurs, avec toute cette route, à mon âge, j'ai mal au dos au bout d'une longue journée ... permettez que je prenne place!"

Puis Nakor fit trois pas, afin de se retrouver à niveau d'un rocher saillant et posa ses vieilles fesses rabougries sur le roc. Il se trémoussa un peu pour trouver une position confortable et poussa un long souffle de contentement. Il leva alors les yeux vers les étoiles et plaça un badin

"Ha ... là voyez vous ma chère, je me sens bien, la brise fraîche de la nuit, un peu de vent dans ma barbe et les étoiles pour illuminer le ciel et mes pensées."

Puis revenant vers l'elfe, il continua à parler, toujours dans le langage des elfes évidemment et revint à la charge gentiment

"Je comprends, de toutes les manières, je ne cherche pas un professeur, je tenais simplement à échanger quelques brides d'habitudes. Au contraire de ce que vous pensez, je suis un voyageur. Me qualifier de simple n'est pas correct en effet, mais pourtant je voyage beaucoup. Je suis un magicien, je manipule les forces vives de notre monde, je parviens à les guider, à les modeler afin de faire apparaître des choses naturelles, dans des endroits où ils ne se trouvent pas habituellement. Du vent dans une maison fermé, de l'eau dans le désert, du feu dans ma main, je peux me faire aider du sol et de la terre pour me faire un abris ... cela me demande des efforts et d'user de ma propre énergie. En plus, il faut que je pense à garder un grand contrôle de mon esprit, pour modifier les forces de la nature autour de moi. Mais c'est peut-être la même chose pour vous?"

Voilà, le sujet était lancé, mais une bonne discussion ne pouvait pas se faire si un des deux interlocuteurs était prêt à partir. Nakor le savait bien, il montra donc sa paume droite, ouverte, vers le sol et invita la jeune femme à prendre place confortablement.

"Mais je vous en prie, ne restez pas ainsi debout, je ne cherche nulle querelle, nous serons plus confortablement installé si chacun est à son aise. Je me nomme Nakor! Et vous même?"

Le magicien essayait d'avancer, amicalement, il donnait d'abord des informations, restait courtois et invité même à prendre place, en se présentant en premier. Toutes les règles de la bonne conduite étaient là. L'elfe en avait elle à revendre?
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MessageSujet: Re: Dans l'ombre du bosquet, l'ours se cache | Nakor   Dans l'ombre du bosquet, l'ours se cache | Nakor I_icon_minitimeMer 26 Sep 2012 - 11:38

    Ril-Vywen hésitait encore sur la façon dont elle devait réagir. Si ses suppositions étaient exactes, elle était proche de la lisière de l'Anaëh et la présence d'un humain n'était ni farfelue ni même vraiment un problème. Même si l'idée que des fils et filles de l'Enfant foulassent ce qui n'auraient dû être vu que par les fils et filles de la Mère, l'elfe savait que la Prime Forêt ne pouvait être totalement fermé au reste de Miradelphia. Tant que ce Nakor se tenait tranquille et ne s'enfonçait pas trop profondément dans des terres qui n'étaient pas les siennes, la druide pouvait accepter sa présence.
    Elle l'écouta présenter son art en silence ; si elle fut impressionnée par le panel de pouvoirs qu'il prétendait posséder, elle n'en montra rien. S'il disait vrai, la méfiance de ses os se confirmait. Le feu... Il se disait capable de le conjurer, de le maîtriser, jusqu'à l'enfermer dans la paume de sa main. La druide craignait le feu, parce qu'il comptait parmi ses plus grands ennemis. Si l'Anaëh n'était pas une forêt ordinaire, elle pouvait néanmoins brûler. Il fallait y mettre plus d'énergie, de génie et de temps, mais elle pouvait s'embraser. Les fils et filles de la Mère usaient parfois du feu, les Almugkarkas n'y faisaient pas exception, mais il y avait une différence entre ce feu là et celui dont parlait le magicien. « Crois-tu pouvoir contrôler ce que la Mère et ses Frères et ses Sœurs mirent tant de temps à animer ? demanda-t-elle seulement quand il eut terminé son exposé. Tu n'es pas en dehors de l'œuvre, tu interagis avec ; d'une façon que l'œil ne peut percevoir et que la main ne peut reproduire, mais qui n'est pas plus significative au final. » C'était la première chose que lui avait appris Hidia ; le secret qui n'en était pas un. C'était là une partie de la sagesse des Almugkarkas, mais cette sagesse là n'avait rien de secret, du moins pas aux yeux de Ril-Vywen qui avait trouvé un discours semblable dans sa bouche à lui. Il lui demanda alors comment elle-même faisait pour procéder et elle esquissa une légère moue pensive. La question n'était pas si simple.
    La coupant dans ses réflexions, il lui proposa de s'asseoir, ce à quoi elle se refusa. Malgré la bonhomie apparente du mage, elle ne pouvait oublier les avertissements de ses os. « Les miens me nomment Ril-Vywen. » Pour le reste du monde, elle n'avait pas de nom ; cela n'empêchait pas les autres elfes de l'appeler comme s'ils eussent été Almugkarkas, bien évidemment. « Ce que toi, mage, tu nommes magie, d'où penses-tu qu'elle vienne ? Et qu'est-ce qui te donne le droit d'en user ? » Plus que des considérations techniques, c'était bien des points plus... philosophiques qui intéressaient la druide. Pour elle, ses pouvoirs lui venaient de l'Anaëh et de la Mère, pour protéger les fils et filles de la Mère et leurs frères et sœurs les arbres. Elle n'avait jamais essayé, mais elle était presque certaine qu'utiliser ses dons en d'autres circonstances, pour un autre but, échouerai. Tout simplement.
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MessageSujet: Re: Dans l'ombre du bosquet, l'ours se cache | Nakor   Dans l'ombre du bosquet, l'ours se cache | Nakor I_icon_minitimeJeu 27 Sep 2012 - 19:51

Nakor approchait lentement de son but, il aurait aimé y parvenir plus rapidement, mais les défis le motivaient sans cesse. Il était donc là, assis au clair de lune, discutant avec une elfe, druide si profondément enfouie dans sa pratique et son art qu'elle était à l'image de ses capacités : sauvage, naturelle et secrète. Rien qu'en pensant à tout cela, Nakor se mit à sourire et écouta alors avec attention les réponses de son interlocutrice. Le regard du vieux fou se fit plus sérieux, un peu moins avenant sans doute, mais celle qui donna enfin son nom ne faisait que peu d'efforts aussi. Lorsqu'un humain atteint les soixante dix, voir les quatre vingt ans, il devient très ennuyant, il s'énerve pour un rien, bougonne sans arrêt et râle après tout et n'importe quoi. Alors à six cent vingt six ans et bientôt six cent vingt sept, c'était encore plus amplifié! Mais malgré tout cela, Nakor resta maitre de lui même et écouta jusqu'au bout. Le magicien eut un hoquet de stupeur et reprit la parole, dans son elfique toujours aussi parfait, car en six cent ans on avait le temps d'écouter et de travailler sa prononciation

"Je vous demande pardon si mon niveau en elfique n'est pas suffisamment élevé pour exprimer clairement ma pensée mais, je n'ai jamais dis, jamais, que j'ordonnais à la nature et que je la contrôlais. Je ne prétends pas être si puissant que je sois au dessus des lois et des dieux créateurs. J'ai dis qu'au prix d'efforts notables et complexes à mettre en œuvre je suis capable de modeler l'espace d'un bref instant, la nature autour de moi. Et si les jeunes débutants en magie déploient tant de pouvoir qu'ils forcent la nature et croient bien faire ... j'ai dépassé ce stade voilà longtemps et je parviens à communier avec la nature en quelque sorte, à lui demander si elle veut bien m'aider et faire ce que je lui demande ... je ne la plie pas à ma volonté, je lui montre ce que j'aimerai faire et elle m'aide."

Le magicien se mit à faire la moue, il entrait dans une phase complexe de ses explications, il vivait sa magie et la ressentait depuis si longtemps qu'il s'en était fait une structure mentale claire, qui lui permettait un peu de raisonner, de rationaliser sa magie pour encore mieux la pratiquer. Maintenant qu'il était au sommet de son art, il ne forçait plus très souvent la nature à faire ce qu'il voulait, il mêlait son énergie aux flux de magie naturels et il donnait une force précise à son pouvoir, qui ensuite transmettait son mouvement à la nature environnante et donnait naissance au sort de grande envergure. Ainsi il dépensait encore moins de magie, moins d'énergie mentale et avait de meilleur résultats. Ce qu'il voulait c'était faire comprendre à cette Ril-Vywen qu'il n'était pas un dominateur de la nature, mais plutôt un partenaire compréhensif et reconnaissant. Et ça n'était pas pour la brosser dans le sens du poil mais c'était la pure vérité. Il croisa les bras devant lui et continua

"Ceci est complexe voyez-vous Ril-Vywen, je pense que la magie est partout présente, là autour de nous intimement et profondément lié à la vie. L'essence du monde, fait de vie et de magie. J'ai en moi une sorte de don des dieux, une capacité à sentir cette essence, ce flux naturel particulier, que tout le monde pourrait ressentir s'il passait de très longues années à étudier et méditer. Ce don m'a fait gagner du temps et j'y arrive mieux que les non mages. Grace à mes sensations et à mon esprit, je parviens à visualiser ce flux, et à influer sur lui, à le modeler pour qu'il adopte un comportement connu, en un endroit inhabituel."

Nakor tendit la main devant lui, paume vers le ciel et fit lentement tournoyer sa magie dans sa paume, ce mouvement alla en s'amplifiant et la nature s'y mêlant, un petit tourbillon d'une vingtaine de centimètre de haut apparu dans la main du vieillard créant une touche d'air frais.

"Voyez donc, j'ai initié le mouvement d'une tornade, le mouvement naturel, qui accompagne une vraie tornade. La nature l'a senti, la reconnu, s'y est lié et l'a elle même amplifié. Je n'ai plus qu'à rester concentré sur mon but et je maintiens, au prix d'un peu de mon énergie, ce qu'en magie on appelle un sortilège."

La magie du vieillard était douce et absolument pas hostile. Nakor coupa le sortilège et redevint soudain très sérieux

"Quand à ce qui me donne le droit d'en user ... les dieux m'ont donné un don, pourquoi m'interdirai-je d'en user à ma guise? Vous avez des bras et des jambes, la parole et la vue ... qui ou quoi vous donne le droit d'en user? Ma magie est un prolongement de ma personne, une continuité de mon être, elle est en moi, j'ai donc droit d'en jouir car les dieux nous ont donné la vie et la permission d'en faire ce que bon nous semble. A nous ensuite d'assumer nos actes et les conséquences de ces actes. J'ai décidé de mettre ce don au service de la lumière depuis fort longtemps et je n'ai pas à me justifier!"

Puis le magicien souffla longuement et regarda le ciel, oui les dieux avaient crées la vie, et le libre arbitre, ils avaient donné le droit aux créatures vivantes d'user de leur don, pourquoi donc ne pourrait-il pas en faire usage. Bien sur, il avait décidé de dédier sa vie au service du bien et de temps en temps faisait de la magie pour lui même, pour faire un peu d'esbroufe et de belles choses, mais jamais pour faire le mal ou détourner des événements pour son intérêt personnel. Alors ça n'était pas une elfe qui pourrait lui faire la leçon. Il planta de nouveau son regard dans celui de sa compagne du moment et termina là dessus

"J'ai beaucoup donné, seriez-vous de celle ou ceux qui ne savent que prendre Ril-Vywen?"

Voyons voir ce qu'elle dirait à cela? Allait-elle à son propre tour répondre à ses propres questions? Cela intéressait le magicien, pour sûr.
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MessageSujet: Re: Dans l'ombre du bosquet, l'ours se cache | Nakor   Dans l'ombre du bosquet, l'ours se cache | Nakor I_icon_minitimeDim 30 Sep 2012 - 18:41

    Que penser de cet étrange, sorti de nulle part, qui vagabondait là où il ne devait pas, qui maniait des forces qu'il n'aurait jamais dû, de toute éternité, pouvoir approcher, qui parlait une langue qu'il n'aurait pas dû si bien connaître et qui cherchait à percer des secrets qu'il n'avait aucun droit de connaître ? Ril-Vywen gardait son sang-froid et écoutait avec attention ses paroles, comme pour mieux chercher à deviner ses propres mystères. Ce qu'il nommait magie semblait donc être l'art de plier plutôt que de tordre, d'étirer sans rompre. Il s'attaquait à l'équilibre et le perturbait assez pour arriver à ses fins, tout en prenant garde à ne pas aller trop loin sous peine d'un violent retour de bâtons. Cela, Ril-Vywen pouvait le comprendre mais c'était là une façon de voir les choses qui lui était totalement étrangère. Jamais la druide n'avait vu sa magie comme un outil dont on pouvait user à sa guise. Nakor, quoiqu'il en dît, sembler se placer en mettre. Il demandait, la nature donnait. La Anaarooma vivait une relation différente : la nature demandait, elle donnait. L'ours qui résidait au plus profond d'elle-même était là pour lui rappeler ce juste ordre des choses.
    Inconsciemment, l'elfe commençait à se détendre mais la petite démonstration de Nakor la remit aux abois. Elle ne s'était pas attendue à voir une tornade apparaître dans le creux de la main d'un homme, fusse-t-il le plus vieux d'entre eux — jamais elle n'avait vu un fils de l'Enfant autant marqué par les ans — et capable de parler sa langue. À la stupeur de ses yeux, la druide pouvait ajouter les mises en garde de ses os. Fort heureusement, Nakor mit vite fin à son petit spectacle et reprit comme si de rien était. Le mal était fait, cependant : Ril-Vywen savait qu'il était capable de convoquer le vent sans sourciller. L'utiliser contre elle ne devait pas être bien plus difficile...
    « La lumière ? » demanda-t-elle après qu'il eut terminé de lui expliquer pourquoi il usait de ses dons comme bon lui semblait. Elle-même n'aurait jamais conjuré ses pouvoirs pour un prétexte aussi futile. « Est-ce là le nom d'un ordre ? » Elle avait bien entendu parler de la fameuse communauté de la lumière mais n'avait apparemment pas fait le lien.
    Elle esquissa un rictus amusé quand il affirma avoir « beaucoup donné ». Était-il vraiment en droit d'attendre quoique ce soit, dès lors que Ril-Vywen n'avait rien fait pour lui arracher ses informations ? Elle avait certes posé une ou deux questions, mais Nakor avait sauté sur l'occasion pour discourir, sans doute pour pouvoir justement l'interroger à son tour, c'était évident. « Et toi, es-tu de ceux qui ne donnent que pour recevoir ? » Retrouvant un visage neutre, elle prit le temps de la réflexion avant d'ajouter : « Ce que tu appelles magie, nous n'avons pas de noms pour le désigner. Nous n'avons que des dons de la Mère, qu'il convient d'user avec sagesse et dans un seul but : protéger l'œuvre. » Elle marqua un temps d'arrêt, comme pensant ses paroles. « C'est ce qu'on m'a enseigné, c'est ce que j'enseignerai à mon tour, lorsque le moment sera venu. »
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MessageSujet: Re: Dans l'ombre du bosquet, l'ours se cache | Nakor   Dans l'ombre du bosquet, l'ours se cache | Nakor I_icon_minitimeMar 2 Oct 2012 - 20:35

Nakor écouta et observa, intéressant de rencontrer une personne si ... si profondément lié à la nature, presque revenu à l'état sauvage. Le magicien se mit à sourire et débuta sa réponse quand elle parla de la lumière et des ordres.

"Oui et non. Je suis un très vieil homme, cela fait plus de six cent ans que j'arpente cette terre et que je foule son sol. Je viens d'une époque dépassé pour les humains. Une époque où l'on avait l'habitude de dire que ceux qui mettaient leurs efforts au service du bien, qui cherchait à assurer une protection au faible, contre les oppresseurs, faisaient partie de la vaste communauté du bien. Mais ce n'était pas un ordre au sens réel du terme : nous ne vivions pas les uns aux côtés des autres, se connaissant comme des frères! Non, nous allions tous de part le monde, chacun de son côté, luttant seulement pour les mêmes idéaux mais pas avec les même méthodes sans doute. J'ai combattu des sorcières des marais au nord de Nisetis, j'ai lutté contre des hordes de drows voulant annexer les terres humaines et mettre en esclavage le peuple. J'ai lutté contre des confréries de mages voulant voler le secret de longévité des phénix, j'ai protégés des enfants contre les folies dont sont capables les adultes et tellement d'autres choses ... pour un humain, six cent ans sont de bien longues années!"

Nakor replongea alors dans tout un tas de souvenir, les enfants qu'il avait enterrés de ses mains, les larmes de souffrance et la torture mentale qui en avait découlé. Ils finirent par revenir sur terre quand ils parlèrent de magie. Le vieux fou avait plus d'un tour dans son sac et plus d'un moyen d'arriver à ses fins. Elle posa une question sacrément culotté, fichue gourgandine! Mais cela le fit sourire encore plus et il répondit du tac au tac

"Non, je suis de ceux qui pensent qu'une conversation se fait à deux, lorsqu'elle a lieu entre deux personnes intelligentes et qui ne se veulent aucun mal! J'aime parler certes mais pas seul, car alors je préfère le silence de la nature!"

Voilà, et toc vilaine petite Anaarooma des Almugkarkas. Elle expliqua enfin quelques petites bribes d'informations et le magicien fit la moue. Comme s'il ne comprenait pas ou comprenait mal. Il étrécit son regard et ajouta

"Voulez-vous dire que vos pouvoirs n'entrent en action que lorsque vous êtes en communion avec la déesse de la nature ... et qu'elle ne vous répond que dans certaines situations?"

Le magicien parut un brin interloqué et se dit intérieurement que ce type de magie, s'il fonctionnait véritablement ainsi, était plus strict et moins intéressant que son propre style de magie. Il termina par là

"Et l'enseignez-vous à ceux qui le veulent? Ou la déesse Kÿria choisit celui qui pourra recevoir l'enseignement? Peuvent-ils être plusieurs? Qui vous a choisi vous?"

Nakor appréciait aussi ce moment comme une grosse révision de son elfique, voilà quelques temps qu'il ne l'avait plus utilisé et une langue étrangère devait être maniée souvent pour ne pas être perdue!
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MessageSujet: Re: Dans l'ombre du bosquet, l'ours se cache | Nakor   Dans l'ombre du bosquet, l'ours se cache | Nakor I_icon_minitimeMer 3 Oct 2012 - 14:26

    Ainsi donc, Ril-Vywen avait à faire avec un sang-mêlé. C'était, en tout cas, la seule conclusion qui lui était venue à l'esprit quand il avait annoncé son âge. Un fils de l'Enfant ne pouvait pas vivre aussi longtemps et un fils de la Mère n'aurait pas abordé pareil crinière ; oui, Nakor devait avoir un peu des deux sangs, assez pour survivre plusieurs siècles, mais trop peu pour que son visage n'échappât vraiment aux passages des ans. Cela expliquait aussi sans doute sa maîtrise de l'elfique. Et peut-être aussi sa puissance, elle savait que ceux de pierre étaient réputés pour posséder parmi les plus grands mages du monde. À mesure que Nakor parlait, elle tâchait d'essayer d'extrapoler. Elle fit le lien entre ce qu'il décrivait comme les serviteurs de la lumière ou, plus pragmatiquement, du bien et la récente communauté et se demanda s'il y avait un lien. Elle garda cette question pour elle, cependant.
    À force de patience, l'étrange étranger parvint à tirer quelques réponses à son interlocutrice mais ne sembla pas s'en satisfaire. Surpris par la façon dont Ril-Vywen parlait de sa magie, il tenta d'en savoir plus, ce qui n'était pas vraiment pour plaire à la principale concernée qui voyait encore ses dons comme un présent à préserver. Néanmoins, le fait de penser que Nakor fût, en partie, un fils de la Mère l'aidait dans sa confidence.
    À moins qu'il ne fut en réalité fou ou menteur. Oui, il pouvait l'être. La méfiance revint, comme aux premiers instants. « Tu réfléchis trop. Les dons ne se réfléchissent pas, ils se vivent. Quand j'use de ce que m'a donné ma Mère, ce n'est jamais à la légère. Je sais, je sens qu'il le faut. » Autrement dit, quand la nécessité n'était pas présente, elle usait de moyens tout à fait conventionnel. Jamais elle n'aurait provoqué une tempête pour préciser ses propos. « Les Nyellos chantent pour les arbres. Parfois, ces derniers répondent et nous offre leur protection. Parfois non. » Cela n'était pas un secret.
    Vint ensuite la question délicate de l'enseignement et, là encore, Ril-Vywen hésita. Si elle ne pouvait pas parler de l'enseignement des druides — le véritable intérêt de Nakor, il fallait le dire — elle pouvait évoquer l'enseignement que recevaient les Almugkarkas, sans rentrer dans les détails. Aussi, après quelques secondes de réflexion, elle répondit : « Les dons sont nombreux parmi les miens, et peuvent prendre bien des formes. Ceux qui en sont dépositaires doivent apprendre à les maîtriser. » L'idée que ces dons pussent être à la portée de tout à chacun ne semblait pas l'avoir effleurée.
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MessageSujet: Re: Dans l'ombre du bosquet, l'ours se cache | Nakor   Dans l'ombre du bosquet, l'ours se cache | Nakor I_icon_minitimeMer 10 Oct 2012 - 18:58

Nakor commençait à parvenir à comprendre mieux. Ces gens étaient si proches de la nature qu'ils maitrisaient leur don de façon naturelle, ils ressentaient, ils faisaient mais n'avaient pas de façon très claire d'enseigner. Quelque chose frappa d'autant plus le sorcier, ainsi donc, dans certains cas, la magie ne fonctionnait pas. Preuve sans aucun doute qu'ils n'avaient pas assez modélisé leur art dans des termes et des images mentales assez claires pour être manipulés comme tel. Nakor se frotta la barbe et étrécit son regard. Il continua dans son elfique impeccable et sa langue appréciée de manier ce beau langage, ces belles sonorités et ce vocabulaire fin et précis.

"Non, maintenant je ne réfléchis plus, mais pour apprendre il faut réfléchir son art. Quand j'étais jeune et en âge de recevoir l'enseignement, il a fallu me faire comprendre comment cela fonctionnait. Un être qui vient au monde ne sait pas se servir de ses jambes, à force de regarder et d'être poussé, il finit par marcher. Cela en va ainsi de la magie, sauf que, de simplement regarder les autres ne suffit pas. C'est un don plus dur à utilisé et j'en veux pour preuve ce que vous venez de dire!"

Le magicien se mit à sourire et s'avança un peu, sans pourtant bouger de son rocher

"Vous semblez dire que parfois, votre don ne fonctionne pas n'est-ce pas! Si c'était un don réel, que vous pouvez utiliser naturellement, sans le réfléchir, comme vous utilisez un bras ou une jambe, elle devrait fonctionner à chaque fois. Or ça n'est pas le cas. Voilà pourquoi j'ai dû penser ma magie, pour être sûr de la maitriser dans chacune des situations où je fais appel à elle. Ainsi elle ne peut me trahir."

Le magicien semblait ni satisfait ni fier de ce qu'il venait de dire, il ne cherchait pas à détruire l'argumentation de son interlocutrice, simplement à émettre et défendre son point de vue, afin de voir ce qu'elle en pensait. Il termina ainsi en disant

"Mais je vois aussi que vous vous méfiez encore de moi? Qu'on fait les humains à votre peuple pour qu'en présence d'un de ses représentants vous soyez prête bondir?"

Le magicien voulait poser la question depuis un long moment mais il avait voulu d'abord laisser le temps à la conversation de s'établir. Il se demandait donc si la haine était naturelle aussi ou s'il y avait eut des raisons précises? Des attaques? Des meurtres infâmes? Décidément quel curieux, mais son lien avec les elfes était ténu, il n'avait jamais compris pourquoi les elfes méprisaient à ce point les humains dans presque toutes les circonstances. Il y avait bien quelques explications mais jamais une personne de la race immortelle ne lui avait vraiment répondu.
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MessageSujet: Re: Dans l'ombre du bosquet, l'ours se cache | Nakor   Dans l'ombre du bosquet, l'ours se cache | Nakor I_icon_minitimeMer 7 Nov 2012 - 0:52

    « Veux-tu m'apprendre à utiliser un don plusieurs fois millénaire ? Penses-tu savoir mieux que des générations d'Anaarooma comment il convient d'user des cadeaux de la Mère ? » Les questions étaient rhétoriques et il n'y avait qu'à soutenir le regard de l'elfe pour comprendre qu'elle était agacée, sinon légèrement vexée. Ce sang-mêlé, surgi de nulle part, parlait comme s'il avait reçu les secrets de la Mère en personne. Elle tenta pourtant d'apaiser son ire et d'atténuer la braise naissante qui dansait déjà dans ses iris. Il n'était pas un fils de la Mère, il ne pouvait pas savoir, ne pouvait pas comprendre. Le sang de l'Anaëh courait peut-être dans ses veines, mais trop peu semblait-il, trop peu pour que cela fit vraiment une différence. Mais peut-être tout n'était-il pas perdu. Peut-être, avec un peu de patience, Ril-Vywen pouvait-elle l'instruire de vérités qui lui paraissaient, à elle, si évidente, mais dont elle savait les créatures de l'Enfant totalement ignorants.
    « Les Nyellos chantent l'envie des Almugkarkas de vivre en harmonie avec nos frères les arbres. Parfois, ces derniers répondent et s'ouvrent à nous. Ils nous accueillent en leur sein, littéralement. Il tord son écorce, écarte le bois sa chair, jusqu'à former un Varya'alda dans lequel un elfe pourra se blottir. » Elle marqua une pause et sonda son regard, comme pour deviner s'il comprenait ses paroles. Elle méditait dans des Varya'alda depuis sa naissance, il était difficile pour elle de les décrire ; comme il aurait été difficile pour un fils de l'Enfant d'expliquer ce qu'était un lit. Quand elle fut certaine qu'il n'était pas totalement perdu, elle reprit : « Offrir un Varya'alda n'est pas chose aisée, pour nos frères et sœurs les arbres. Certains sont trop vieux pour le faire, d'autres n'en ont tout simplement pas envie. C'est pour cela que les Nyellos chantent une invitation, non un ordre. C'est pour cela qu'à tes yeux, ils échouent. Nos dons ne sont ni un bras, ni une jambe, ils sont un langage offert par la Mère pour nous ouvrir à son Œuvre. À nos frères et à nos sœurs, nous demandons de l'aide. Ils sont libres de refuser s'ils ne peuvent nous la donner. » Comprenait-il ? Les Manaahen de la druide — ces yeux si particuliers, l'un vert et l'autre brun, censés la désigner comme une sorte d'élue de la Mère — ne quittaient plus le mage. Il lui semblait soudainement vital qu'il saisît les préceptes qu'elle tentait de lui apporter.
    Malheureusement, la conversation dévia inopinément vers un terrain bien moins engageant. Si Ril-Vywen avait été encline à ouvrir les yeux d'un fils de la Mère, fût-il aussi éloigné que celui-ci, expliquer à une créature de l'Enfant pourquoi l'Anaëh pleurait chaque fois que lui et ses semblables foulaient son sol sacré l'enchantait moins. La question avait sans doute eu pour but de lui démontrer la futilité de sa réaction, comme pour la pousser à s'ouvrir encore plus ; ce fut le contraire qui se produisit et tous le corps de la druide hurla à nouveau sa méfiance. À commencer par ses os, qui la prévenaient toujours du danger. « Toi qui semble fier de ton savoir, ignores-tu cela ? » Elle marqua une pause, resserrant encore les pans de sa peau d'ours autour d'elle. « Les saisons se sont succédées, les feuilles ont germé et fané de nombreuses fois, plus qu'il n'est véritablement possible de compter, mais nous n'oublions pas. Nous n'oublions pas ce jour où nous avons perdu la moitié de notre âme. » À nouveau, la druide laissa le silence les entourer. Il était visible qu'elle « souffrait » de ce qu'elle disait. Comme si, malgré les siècles qui la séparaient de la tragédie, elle pouvait ressentir la douleur. « Il est une histoire, que les Anaarooma des Almugkarkas se transmettent de générations en générations et qu'elles enseignent aux enfants de la Mère. Veux-tu l'entendre, toi qui semble ne jamais l'avoir entendue ? »
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MessageSujet: Re: Dans l'ombre du bosquet, l'ours se cache | Nakor   Dans l'ombre du bosquet, l'ours se cache | Nakor I_icon_minitimeLun 12 Nov 2012 - 20:47

Nakor écouta la première remarque et bondit presque sur lui même pour montrer son étonnement. Les mains sur les hanches, il enchaina à la suite de sa compagne du moment, même si, à vrai dire, ses yeux lançaient des éclairs mortifères d'une violence naturelle rarement vu.

"Je ne cherche en aucun cas à vous enseigner, j'essaie de comprendre en réalité, la différence entre votre art et le mien. J'ai eu la faiblesse d'esprit de penser que, puisque vous maniez la magie et moi aussi, un mage et une dr ... une Anaarooma des Almugkarkas ... enfin, je pensais que nous avions une base commune. Et pour m'en assurer et comprendre au mieux si c'est le cas ou non, je vous explique mes manières, mes méthodes afin que vous puissiez ensuite m'en montrer les différences."

Nakor ne se considérait absolument pas comme supérieur à qui que se soit, il regardait tout le monde d'un œil égal et au mieux, jugeait sur les actes des personnes à qui il était confronté. Or, il venait de rencontrer cette elfe, il ne savait donc pas grand chose d'elle et ne lui portait aucun jugement négatif. Il voulait donc clairement faire sentir qu'il n'essayait en rien de prétendre à une meilleure connaissance des choses. Il voulait juste vraiment élargir ses connaissances sur les druides et il en tenait une sous la main il ne fallait pas qu'il la perde! Et il fallait avouer que les elfes étant plus que délicat, si les mots utilisés n'étaient pas d'une infinie précision, on passait toujours à côté! Fichu elfes. Mais voilà que, conservant encore son calme, la druidesse continua et expliqua beaucoup plus de choses. Nakor se tint le menton et hocha longuement la tête. Ainsi c'était un lien crée par la magie entre le druide et les forces de la nature, mais seulement un lien, ensuite la nature elle seule décidait d'accorder la demande du druide ou non. Il construisait une structure mentale dans son esprit, afin de mieux visualiser encore ce que venait de dire la Anaarooma des Almugkarkas, quel drôle de nom, et glissa simplement

"Je vous remercie pour tout cela Ril-Vywen, je commence un peu mieux à comprendre les particularités nombreuses de votre art, qui diffère en effet notablement du mien."

Et il ajouta le petit volet sur la confiance, pourquoi diantre était elle si distante et mal à l'aise en sa présence. Elle parla avec émotion et le mage devint soudain très sérieux, vraiment très sérieux et répondit à sa suite

"Je connais les grandes lignes de l'histoire que je n'ai pas vécu, mais il est une chose qui est certaine, je n'ai nullement connaissance de ce que le peuple elfe a si fortement en mémoire pour construire préférentiellement des murs entre eux et le monde des hommes plutôt que des ponts. J'ai envie d'entendre votre histoire Anaarooma des Almugkarkas!"

Le mage avait été rarement aussi sincère.
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MessageSujet: Re: Dans l'ombre du bosquet, l'ours se cache | Nakor   Dans l'ombre du bosquet, l'ours se cache | Nakor I_icon_minitimeLun 10 Déc 2012 - 22:56

    « Le monde. Le monde, alors, était différent. Nous étions différents. Sous le joug bienveillant d'une Anaëh encore pure, nous nous épanouissions ; aucun des fils de la Mère qui vivaient alors n'a survécu jusqu'à nos âges, sinon nos frères et sœurs les arbres eux-mêmes. Aussi, pour ceux qui savent entendre, les souvenirs de cette âge d'or sont ceux de la Prime Œuvre elle-même. Les âges ont succédé aux âges, le soleil fut ravi aux mortels puis rendu, puis ravi puis rendu à nouveau, combien de fois exactement l'histoire ne le dit pas. Les démons du nord, ceux que vous nommez nains, vivaient dans leurs montagnes. Les fils de l'Enfant, tes Ancêtres, avaient migré de l'est à l'ouest, peuplant ce que vous nommez la Péninsule.
    « Depuis l'aube des temps, l'Anaëh attirait les convoitises des autres Enfants. Son bois était plus solide et résistant, sa végétation plus luxuriante et variée. Les fils de la Mère étaient résolus à défendre l'Œuvre et nous le faisions avec succès. Jusqu'aux jours où les tiens vinrent par milliers, ils déferlèrent en vague innombrables. Les fils de la Mère avaient fini par sous-estimer ceux qui les assaillaient et ils en payèrent le prix. Le feu, la hache, la mort ravagea la Première Œuvre comme jamais elle ne l'avait fait et comme jamais elle ne le fit plus. Les gardiens de pierre tombèrent et quand, finalement, les terribles enfants d'Elenwë furent repoussés, il était trop tard. Aduram était née, sous les cris et les pleurs, abreuvée de sang, sacrifiée sur l'autel du Guerrier.
    « Ceux qui avaient perdu leur foyer, ceux qui s'étaient battus corps et âmes pour le défendre et qui, finalement, avaient échoué, ceux-là ne furent plus jamais les mêmes. Ils hurlèrent leur douleur et leur chagrin, ils accueillirent la folie pour mieux échapper aux lamentations d'une Œuvre qu'ils avaient failli à défendre. Ils tirèrent les armes contre leurs frères et sœurs, les sommant de venger ce qui ne pouvait l'être. Nous refusâmes, parce que notre dessein n'était pas de porté les terribles messages de Tari jusqu'aux fils d'Elenwë. » Lentement, Ril-Vywen marqua une pause. À mesure qu'elle s'enfonçait son récit, elle semblait le vivre plus intensément. Sa paume s'était posée sur l'écorce d'un de ses frères les arbres et elle avait fermé les yeux. « Impuissante à soigner le cœur des siens, traumatisée par la perte de la moitié de son âme, la Première Fille dut se résoudre à chasser ses propres enfants. Parce qu'elle n'avait d'autres choix. Parce qu'elle ne pouvait ni les écouter, ni les ignorer.
    « Comprends-tu, mage, comprends-tu ce que le peuple de la Péninsule fit cette ère là ? Les blessures sont trop profondes pour être seulement oubliées ; tous se souviennent, même si beaucoup l'ignorent. Le fils de l'Enfant n'a pas changé depuis, il est resté égal à lui-même. Mais les fils et filles de la Mère... Nombreux sont ceux qui pleurent ce qu'ils sont devenus. Tous. Qu'ils vécussent encore en Anaëh ou dans ce que que nous nommons l'Est et qu'ils nomment l'Elda. »
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MessageSujet: Re: Dans l'ombre du bosquet, l'ours se cache | Nakor   Dans l'ombre du bosquet, l'ours se cache | Nakor I_icon_minitimeJeu 20 Déc 2012 - 13:26

Ainsi, Nakor avait le droit à l'histoire avec un grand h, cette histoire tant de fois déformée chez les humains et qui expliquait petit à petit comment les drows étaient venus au monde. Ainsi c'était bel et bien, comme il l'avait entendu jadis, la folie des hommes qui s'était en quelque sorte, transmise aux elfes détruit dans leur coeur. Elfes qui étaient devenus sombres et maléfique, car le coeur des êtres immortels est ainsi fait qu'une vive émotion perdure en lui jusqu'à la fin des temps. Le magicien se caressa la barbe longuement, comme s'il réfléchissait, perdu dans les limbes de son imagination et de ses souvenirs, autant de volutes de fumées fantasques qui le laissaient pantois. Nakor planta ensuite son regard antique sur celui de son interlocutrice et commença en elfique, par dire quelque chose de simple

"Pardon Ril-Vywen, et merci."

Puis le silence retomba, le sorcier laissant encore un peu de temps à l'Almugkarkas pour reprendre ses esprits et il se leva doucement, comme un vieillard fragile, avant de prendre la parole dans un doux murmure. S'il avait demandé pardon, c'était pour avoir ravivé une flamme de souffrance dans le coeur de l'elfe, et merci pour lui avoir confié un tel savoir.

"Cette histoire est terrible, car elle implique que, par notre simple contact, nous les humains, pouvons transmettre la folie qui alimente nos coeurs, avec tout ce qui s'y trouve de malsain. Bien triste est le résultat de cette guerre. Une telle chose amène toujours un résultat triste, mais ici, c'est la transformation profonde de tout un pan d'une race qui est en cause. Je ne sais aussi que trop bien, que vous, elfes, avaient de part votre éternité, un coeur qui subit les assauts des émotions avec véhémence et longueur. Je ne peux donc que percevoir ce que vous ressentez par rapport aux gens de ma race. Mais je vais de nouveau poser la question, question que j'ai maintes et maintes fois posé à vos semblable Ril-Vywen : l'enfant doit-il porter sur ses épaules les fautes de ses parents?"

Puis le magicien releva le visage et se mit à regarder le ciel, continuant ici sa petite tirade, qui aurait un effet ou pas et qui tout à la fin, ne changerait rien

"Un enfant qui vient au monde est innocent de toute chose, que sa vie soit le fait d'un amour profond ou d'un crime abjecte. Et de là, ce sont ses proches choix, sa propre force d'esprit et sa vrai nature profonde qui feront de lui ce qu'il deviendra. D'un couple aimant peut naître un criminel infâme, un monstre que la vie ne mérite pas de posséder. Mais d'une paternité abjecte et maléfique, peut naître aussi un enfant qui fera de grandes choses pour ses semblables. Voilà ce que je récuse dans cette grande souffrance des elfes et leur égard vis à vis de notre race : vous refusez de voir que le monde a changé et que, si cet événement s'est produit il y a des siècles, les personnes qui ont engendré ce mal ne sont plus! Il ne reste rien d'eux! Seul les enfants de leurs enfants son encore là et je doute que ces mêmes enfants, étaient venus dans la prime forêt, pour se repaître du sang de vos semblable. Ce qui est arrivé ce jour là est terrible, et nous le payons tous encore aujourd'hui! Mais il serait temps de se rendre compte que si l'on peut blâmer les jours anciens et nos prédécesseurs, nous n'y sommes pour rien! Aucune de nous. A force de trop vivre tournés vers le passé, j'ai toujours l'impression que les elfes oublient qu'ils sont pourtant bien là, dans un monde qui avance, avec ou sans eux."

Nakor était catégorique : pleurer le passé et regretter les événements qui s'y sont déroulé ne mène qu'à se perdre soit même et oublier de vivre. Le temps révolu et les morts sont derrière et si par respect pour eux il ne faut jamais les oublier, il ne faut pas non plus oublier de vivre, de s'occuper des vivants et du monde actuel, par respect encore plus grand pour le don de la nature, qui chaque jour alimente le coeur des gens. Nakor posa alors une dernière question

"Pourquoi alors, alimenter encore cette souffrance qui est en vous?"

Oui, c'était une chose que le vieux cinglé n'acceptait pas : qu'on puisse vivre de sorte à ce que la vie soit la pire possible, dans la souffrance du coeur, dans le regret d'une époque passé et dans le remord de n'avoir rien fait pour y remédier.
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MessageSujet: Re: Dans l'ombre du bosquet, l'ours se cache | Nakor   Dans l'ombre du bosquet, l'ours se cache | Nakor I_icon_minitimeDim 13 Jan 2013 - 20:13

    « Lorsque tu croises un ours, cherches-tu à le connaître ? Prends-tu le temps de t'assurer qu'il est dangereux, à l'instar des autres ours que tu as pu rencontrer ? Lui ouvres-tu les bras, dans l'espoir qu'il te rende ton accolade, ou fuis-tu ? » À nouveau, la colère sourdait ; il était cependant difficile de savoir ce qui l'avait provoquée. La réaction de Nakor avait beau être mesurée et respectueuse, son constat aussi amer que celui de l'elfe, il n'en demeurait pas moins que ses paroles étaient chargées d'une idéologie dangereuse, tout du moins aux yeux partials de Ril-Vywen. « La brebis craindra toujours le loup. Est-elle un monstre de se fier à la nature du prédateur ? Est-elle stupide ou simplette d'avoir appris là où résidait le danger ? Jamais les fils et les filles de la Mère ne se firent vengeance, jamais ils ne sortirent de la Première Œuvre pour ravager les terres des Hommes et si certains le firent, ce fut sous l’opprobre des leurs. Jamais ils ne condamnèrent les fils tumultueux de l'Enfant. Il n'est pas question de fautes, il n'est pas question d'aïeux, il est question de nature et les tiens, mage, resteront à jamais des prédateurs. Car ainsi les a voulu l'Enfant. »
    Les Manaahen de Ril-Vywen ne quittait plus les yeux du mage et c'était comme elle le défiait d'oser encore accuser les fils de la Mère. Aux yeux de l'Anaarooma, le seul crime que l'on pouvait imputer au sien était de vouloir vivre en paix dans le paradis qu'une déesse avait un jour façonné pour eux.
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MessageSujet: Re: Dans l'ombre du bosquet, l'ours se cache | Nakor   Dans l'ombre du bosquet, l'ours se cache | Nakor I_icon_minitimeJeu 24 Jan 2013 - 19:55

Nakor écouta et ouvrit soudainement de grands yeux. Exprimant ainsi une surprise absolue, puis un sourire sur les lèvres et un rire, pas un rire tonitruant, sentant bien qu'elle le tuerait si c'était le cas, mais un rire bondillant et calme. Il prit alors immédiatement la parole en levant la main pour apaiser la fille de la nature

"Et qu'est-ce que je viens de faire avec toi Ril-Vywen? Je viens de croiser un ours, de chercher à le connaitre, sans fuir."

Puis il bouffa encore, non pas pour se moquer une fois de plus, mais montrer à quel point il était en accord avec ses idées et que si, certains de ses congénères n'étaient que les égaux des pires prédateurs, ce n'était pas le cas pour tout le monde et que Nakor donnait sa chance à chacun. Il enchaina cependant

"Il existe une différence forte entre la nature et les humains Anaarooma des Almugkarka : les animaux n'ont pour comportement que ce qui les fait obéir à leur instinct de survie. Se nourrir quand c'est nécessaire ou en prévision d'un futur manque, fuir ses ennemis car jamais nul ne peut être sur de ressortir vivant d'un affrontement quelconque, et rester en troupeau pour être plus fort quand c'est possible. S'occuper au mieux de ses enfants, afin d'assurer la transmission de la vie et de l'espèce. Mais les enfants de la Mère et de l'Enfant, toutes les races de ce monde, autres qu'animales, ont développé, grâce aux dieux, un talent supplémentaire : la parole! Et avec elle, le moyen de rendre encore plus intelligible ses idées, ses pensées, les partager, s'en voir proposer de nouvelles et se construire ainsi une personnalité unique. Une forme d'intelligence supplémentaire, qui dépasse les besoins primaires et permet d'espérer à chaque rencontre, un échange, un partage, un rire, un souvenir et pas seulement manger, être manger ou fuir. Je revendique, pour vous comme pour les miens et les autres peuples de notre monde, la possibilité que chacun ait assez d'intelligence pour accepter la présence des autres autour de lui. Voilà ce qui m'écarte de la vision des elfes qui ne veulent, pour rester tranquille, que vivre au fond de leur magnifique forêt, afin de retourner un jour peut-être à l'état d'animal qui semble tant les magnifier."

Le ton de Nakor montrait qu'il avait finit de parler. Mais sentant qu'il y était peut-être allé un peu fort, ou en tout cas, que ses paroles pouvaient prendre une tournure non voulue, il ajouta rapidement

"C'est d'ailleurs ce que nous faisons tous les deux Ril-Vywen, depuis le début de notre rencontre, nous échangeons nos points de vus, nos expériences et nos idées, afin que chacun apporte quelque chose à l'autre et que tous deux, nous sortions d'ici, meilleur que précédemment, car ampli de nouvelles connaissances."

Le magicien se disait qu'il était peut-être venu le temps de se quitter, soit elle continuerait à se défier des humains et rester sur son principe de nature primal, soit elle finirait au moins par se convaincre un petit peu, que le petit vieux là bas, avec sa longue barbe, n'avait peut-être, tout au fond, pas tout à fait tord.
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MessageSujet: Re: Dans l'ombre du bosquet, l'ours se cache | Nakor   Dans l'ombre du bosquet, l'ours se cache | Nakor I_icon_minitimeMar 29 Jan 2013 - 21:39

    « Tu te trompes, Nakor. » La voix de l'Anaarooma était calme, étrangement calme même. Elle avait écouté sans broncher le discours du mage ; elle avait fait fi du rire pour tenter de se concentrer sur les paroles. Elle n'avait trouvé que belles idées et faux espoirs dans la voix joyeuse du fou. Il se berçait d'illusions, comme si vivre tant de vies humaines ne l'avait pas aidé à tirer les conclusions qui s'imposaient. « C'est la fille de la Mère que tu es venue trouver, asséna-t-elle en référence au début de son laïus. C'est avec la fille de la Mère que tu as conversé. La fille de la Mère qui écoute, même si elle n'espère plus. La fille de la Mère qui patiente, même lorsqu'elle ne le supporte plus. La fille de la Mère qui guide, même quand le chemin ne lui apparaît plus. Si ton souhait était de parler à l'Ours, alors ainsi soit-il. »
    Face à Nakor, il y avait une druide nue sous la peau d'une ours. Un instant, l'étrange vêtement sembla se fondre avec sa propriétaire et, subitement, il n'y avait plus qu'un bête pour regarder le mage et c'était comme si elle avait toujours été là. Se laissant lourdement tomber sur ses quatre pattes, l'animal darda son regard ambré sur ce qu'elle jaugeait instinctivement comme un intrus. Elle était grande, plus grande que ses congénères, mais pas forcément plus massive. Sa fourrure sombre brillait presque sous l'éclat de la lune. Le temps semblait s'être figé, alors que les deux protagonistes n'esquissaient pas le moindre mouvement et peut-être qu'en effet, tout s'était arrêté. D'aucun dirait qu'Anaëh elle-même avait retenu sa respiration, ignorante de ce que ferait la bête. La vérité, c'était que l'ours elle-même n'en savait rien. L'elfe qui résidait au plus profond d'elle-même se faisait étrangement discrète. Il avait voulu converser avec un ours, avait-il affirmé en riant. Il avait voulu oublier sa nature pour lui laisser sa chance. C'était ce qu'il avait dit. Ril-Vywen lui offrait cette chance.
    Désormais, c'était à Nakor de réagir.
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MessageSujet: Re: Dans l'ombre du bosquet, l'ours se cache | Nakor   Dans l'ombre du bosquet, l'ours se cache | Nakor I_icon_minitimeMer 13 Fév 2013 - 21:56

Elle fut prise d'un calme incroyable, le magicien eut même un hoquet de stupeur traduit par un subtile et fugace tremblement de sourcil gauche. Allait-elle alors se mettre à hurler, vociférer, bave aux lèvres afin de punir le petit humain à longue barbe qui avait osé la remettre à sa place, si place il y avait. Il avait joué avec les mots et cela n'allait peut-être pas se passer comme ça. Soudain, le vieux fou senti, ce qu'il sentait depuis six cent vingt six ans avec un plaisir à chaque fois renouvelé et une perception de plus en plus accrue avec les siècles : de la magie! Bon sang, elle allait lui donner son cadeau, oui, elle allait enfin faire de la magie de druide. Nakor était servi sur un plateau il déploya absolument et complètement son aura, il fallait noter tous les détails, il fallait observer avec attention et minutie. Ainsi donc les masses d'énergie de la nature se mêlait à l'essence profonde de l'Anaarooma des Almugkarka, sa propre énergie à elle finissait par ne plus faire qu'une seule avec celle de la nature, une union incroyable et sans doute difficile à contrôler. Et soudain un reflux, une puissant jaillissante et un recul! Comme si quelque chose dans le mélange, se mettait en retrait, entrait en sommeil. Le magicien, complètement obnubilé par la magie et la découverte de nouveaux horizons, approcha de ce qui maintenant était un ours, sans trop s'apercevoir de ce qui se passait. Il était presque aveugle au monde réel tellement il était plongé dans le monde de la magie et des énergies arcaniques. Il s'approcha d'un seul pas et se mit à tourner autour de l'ours en prenant la parole

"Ca alors c'est stupéfiant, vous avez vu, vous avez noté, ce bouclier de pure essence naturelle qui vous entoure ... comme une protection, alors que vous avez plongé en retrait ... comme si vous aviez laissé quasiment toute la place à l'ours et que ... à l'ours ...!"

Puis Nakor cligna des yeux et sembla enfin revenir sur terre. Il ouvrit alors grand les yeux et le menton tomba presque de dix centimètres.

"Ha ... euuu ... oui évidemment ... !"

Nakor se mit à sourire, un sourire contrit, le genre de sourire que l'on fait, accompagné d'un petit rire de circonstance, après une situation dérangeante, quand on a mit les pieds dans le plat. Précisément cette situation là. Il passa donc sa main le long de sa barbe et se tint prêt. Si l'Ours chargé, pour tenter de faire preuve qu'une bête dangereuse, le reste quoi qu'il arrive et qu'aucune situation ne peut évoluer, faire preuve ainsi qu'un drow reste à jamais un drow, assoiffé de sang, comme le sont donc les humains. Et donc qu'aucune personne ne peut abandonner son esprit de méfiance en présence d'un ennemi, alors il devrait répondre pour ne pas être blessé. Mais tout de même, ayant en tête un puissant sortilège de feu, qui créerait un cercle de flamme de plusieurs mètres de haut autour de lui, afin d'éloigner la bête, Nakor prit la parole, en elfique, espérant qu'elle entendrait au fond de l'ours.

"Je me suis souvent, et plus qu'à mon tour, retrouvé en présence de personnes que l'on pourrait penser ennemies. Je n'ai jamais ouvert les hostilités le premier, j'ai toujours laissé une chance de me démontrer qu'on pouvait être différent et qu'une race n'imprimait rien en soit de définitif à la naissance, ni dans le bien, ni dans le mal. Si vous attaquez, vous ne prouverez rien Ril-Vywen, si ce n'est que vous modifiez mes propos et me mettez en condition de danger, ce à quoi n'importe qui répond de la même façon s'il tient à la vie. Si par contre, vous maitrisez votre instinct animal, vous voyez que je ne fuis pas, que je tente le dialogue et que je suis intéressé par une ouverture et même une discussion avec un ours. Malheureusement, je ne parle pas la langue."

Puis Nakor resta là, à sourire bêtement, comme un adolescent tentant de convaincre son professeur qu'il n'a pas fait de bêtise et qu'au contraire, il doit le complimenter. Mais sentant bien que la colère pouvait arriver et que la tempête pouvait résonner. Comment la druide allait réagir, allait elle enfin accepter l'idée qu'on pouvait être un humain et ne pas être non plus un destructeur meurtrier?
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