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Amaryllis de Termer
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MessageSujet: Cache cache [Myosotis, Aaron]   Cache cache [Myosotis, Aaron] I_icon_minitimeJeu 7 Nov 2019 - 20:34



La tête légèrement penchée sur le coté, le dos appuyé contre le torse de sa grande sœur, Amaryllis avait suivi des yeux les "grands" qui s'approchaient de la vieille grille du manoir abandonné. Dans un crissement de gonds mal huilés, elle s'ouvrit.

Ils disparurent de la vue des trois jeunes gens, les laissant seuls. Seuls si on omettait la pléthore d'hommes d'armes que le prêtre de Neera avait laissé derrière lui. Manifestement, Héléna la considérait ici plus en sécurité qu'au sein de la cathédrale Sainte-Diena.

Les adultes étaient étranges parfois. Un petit sourire apparut sur son visage. Elle espérait qu'ils en apprendraient plus sur le mal qui avait parcouru la ville cette nuit. Il était regrettable qu'ils ne lui aient pas permis de venir avec elle, car Amaryllis tenait toujours parole.

-Et si nous retournions à Sainte Deina pour voir l'architecture dont tu voulais me parler, Amaryllis ? Cela nous permettrait de nous changer les idées.

La voix du fils d'Aaron venait de s'élever non loin d'elle, et la jeune blonde tourna la tête vers lui, souriante. S'il avait vu son regard pénétrant,  il aurait su que les ennuis n'étaient pas bien loin.

- Oh, nous avons tout le temps pour ça, Efren, la cathédrale ne disparaîtra pas de sitôt. Le prêtre a parlé d'une demeure mitoyenne du manoir dont le fond du cellier a gelé. Allons trouver cette voisine pour en savoir plus."

La voix de la jeune de Termer s'était élevée, aussi claire que douce, aussi froide que mélodieuse. C'était celle d'une personne qui ne s'attendait pas à être arrêtée.

Une noble, donc.
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Aaron Kolhe
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MessageSujet: Re: Cache cache [Myosotis, Aaron]   Cache cache [Myosotis, Aaron] I_icon_minitimeLun 11 Nov 2019 - 15:40

Tandis qu'il entendait les pas de son père se mêler à ceux des autres et s'éloigner, Efren perçut également la voix d'Amarillys qui lui répondait et il tâcha de se concentrer sur elle. Décidément, elle était infatigable et il semblait impossible de la détourner de l'objet de son intérêt. Il se tourna vers la zone approximative où il estimait que se trouvait sa sœur, la manquant même un peu mais elle comprendrait qu'il s'adressait à elle...

-Elle est tout le temps comme ça ? Tu dois t'écrouler le soir. Fit-il avec un sourire amusé.

Même s'il l'appréciait et qu'il aimait son enthousiasme pour les sciences et le savoir en général, il reconnaissait qu'accompagner une jeune fille avec autant d'énergie devait être épuisant à la longue. Myosotis devait être qualifiée d'héroïne pour parvenir à la contenir chaque jour.
Finalement, il revint sur la cadette.

-Tu es sûre que c'est une bonne idée ? Nous ne savons pas ce que cela pourrait provoquer de nous en approcher, que ce soit pour nous ou pour ceux qui sont dans le manoir. Puis il ajouta avec humour. Et mon sixième sens d'aveugle n'est pas encore assez développé pour être utile en quoi que ce soit dans cette affaire.
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Myosotis de Termer
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MessageSujet: Re: Cache cache [Myosotis, Aaron]   Cache cache [Myosotis, Aaron] I_icon_minitimeLun 11 Nov 2019 - 19:29




L'ainée avait dû lâcher sa sœur pour prendre la dague d'Hélenna. Elle la remercia d'un signe de tête en la glissant dans la ceinture rouge de son vêtement. Avec les autres, elle assista à leur départ.

- Faites attention à vous. leur lança t'elle à mi-voix. Pensive, elle observa le manoir abandonné. Sa curiosité avait été piquée de bien des façons. Alors, elle présuma que pour sa petite sœur, c'était pire.
Le jeune homme avait proposé une nouvelle visite de Sainte Diantra, chose à laquelle avait déjà répondu Amaryllis.

-Elle est tout le temps comme ça ? Tu dois t'écrouler le soir.
-Non, elle est calme en ce moment. Et, j'aimerai également aller voir la pauvre voisine. J'aimerai pouvoir l'aider. Avoir une pièce fraiche en plein été doit être assez agréable, mais le père s'en inquiétait grandement.

Bien que jeune malvoyant ne pouvait la voir, il pouvait entendre dans la voix de la cadette de la sincérité. Tant bien que mal, il tenta de se faire la voix de la raison.

- Efren ? C'est juste une voisine. Le quartier est riche pour ne pas dire cossu. Comment pouvez vous imaginez qu'un manoir en pleine ville se trouve dans un quartier mal famé ? Elle eut un petit rire. Non.. Les riches et les puissants ne saliraient pas leur vue à poser le regard sur un cul-terreux. Alors l'idée même qu'ils puissent dormir à côté d'eux ? Non… C'est une idée qui ne les a jamais effleurée. Elle continua de rire. Sachez que nous avons couru bien plus de risque à entrer dans une ancienne mine qu'ici… glissa t'elle malicieuse. Et il reste encore des gens d'arme dans la rue. Ne vous inquiétez pas pour vos autres sens. Ils sont parfaits.

La rousse demoiselle fit un pas vers le jeune homme.

- Messire, comment souhaiteriez vous que l'on vous guide ? fit elle d'une voix hésitante. En effet, elle avait appris beaucoup trop de chose concernant les relations et les comportements sociaux. En tant que noble, elle ne devait pas être touchée par quelqu'un et encore moins par un roturier. En tant que noble, elle ne devait pas tenir la main d'un jeune homme, à moins qu'ils aient été promis. En tant que jeune fille, elle ne voulait pas proposer son avant bras et encore moins à ce qu'il s'agrippe à l'une de ses manches (qu'elle avait courtes) ou à sa ceinture. Elle voulait aider, mais ne pas être touchée.



Dernière édition par Myosotis de Termer le Lun 11 Nov 2019 - 20:57, édité 1 fois
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Aaron Kolhe
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MessageSujet: Re: Cache cache [Myosotis, Aaron]   Cache cache [Myosotis, Aaron] I_icon_minitimeLun 11 Nov 2019 - 20:53

Efren croisa les bras tandis que la jeune femme se moquait ouvertement de lui, riant de ce qu'elle pensait être la bêtise d'un aveugle. Ce n'était une attitude ni aimable, ni charitable. Et c'était aussi le prendre pour un idiot que de croire qu'il imaginait se trouver devant un manoir... dans un quartier sensible. Il attendit sans rien dire qu'elle ait fini de rire de lui pour enfin lui faire comprendre qu'elle se fourvoyait totalement. Il avait perdu la vue, pas son intellect.

-Si je peux réparer un mécanisme sans mes yeux, je suis capable de penser à tout ça et de savoir où nous sommes. Mon objection n'avait aucun lien avec ce quartier, dans lequel je n'ai d'ailleurs pas ma place.

Le jeune aveugle marqua une pause dans un soupir. Oui, cela l'avait contrarié que Myosotis le prenne ainsi pour un idiot et de s'en amuser par dessus le marché. Il aurait effectivement pu se tromper mais ce n'était pas très louable de se moquer de son infirmité. Sans compter qu'il faisait partie de ces "cul-terreux" comme elle disait, puisqu'il était né de parents sans titres ni biens. Elle semblait l'avoir oublié. Si cela ne s'entendait pas à son parler, cela se voyait à la facture passable de ses vêtements.
Laissant cette vague d'irritation passer, il baissa la tête et continua sur un ton plus calme mais ferme malgré tout.

-Nous ignorons l'origine de cette plaque de givre mais elle est forcément magique. Si nous nous en approchons ou si nous la touchons, nous ne pouvons pas prévoir ce qu'il se passera. Nous pourrions provoquer une réaction qui nous touchera nous, cette voisine ou qui se produira à l'intérieur du manoir. Personnellement, je ne suis pas prêt à prendre ce risque, surtout en ne pouvant pas voir ce que je fais.

Libre à elles de ne pas tenir compte de sa mise en garde. Mais, si elles persistaient dans cette voie, il ne les accompagnerait pas.
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MessageSujet: Re: Cache cache [Myosotis, Aaron]   Cache cache [Myosotis, Aaron] I_icon_minitimeMer 13 Nov 2019 - 20:19



- En réalité, nous ne savons rien, hormis que c'est dans un cellier et que c'est froid.

Dans leur début de dispute, les deux charmants adolescents avaient oublié la jeune blonde, laquelle réfléchissait, et donc affichait l'expression inimitable de la charmante demoiselle à l'esprit vide. Certaines travaillaient dur pour réussir à ce résultat. Chez Amaryllis, c'était naturel. Tant de courtisanes l'auraient enviée.

Mais tout ça, Efren ne le voyait pas, forcément, vu qu'il était privé de ses yeux. Posant lentement un doigt sur ses lèvres, la demoiselle poursuivi, droite et fière, le regard perçant.

- Pourquoi vous compliquez-vous la vie, au lieu de vous intéresser aux vraies question?  Le savoir n'avance pas en se complaisant dans de veines hypothèses. La peur de l'inconnu ne fait que nourrir l'ignorance et l'obscurantisme. "

Elle avait vraiment envie de savoir, et avait été étrangement déçue par la réaction du jeune homme. Tant pis.

- N'importe qui pourrait s'en approcher, le toucher ou que sais-je encore. Tu peux rester ici pour expliquer si les autres reviennent avant nous. Mais je l'ai déjà dit. Nous y allons."

Elle s'était approchée en quelques enjambées, et prit la main de sa sœur.

Efren, lui, ne changea pas d'avis non plus. Le risque était trop grand à son goût, et il fallait bien admettre qu'il n'avait peut-être pas complètement tort. Toutefois, que risquaient-elles à poser quelques questions.

L'instant d'après, les deux sœurs s'éloignaient vers les demeures situées autour de l'ancien manoir de Lourmel.

- C'est parti.

Un petit tour de reconnaissance d'abord car Amaryllis souhaitait obtenir une meilleure idée de la position qu'occupait chaque demeure relativement au manoir. A partir de là, Amaryllis les tria par ordre d’intérêt. D'abord celles attenantes au bâtiment lui-même, puis celles au jardin.

Lorsque ce fut fait, les deux fraîches demoiselles se présentèrent à la porte d'une des demeures que la jeune blonde avait classé comme présentant le plus d’intérêt. Elle adorait enquêter, chercher des réponses à des questions, des plus évidentes aux plus inaccessibles.

Lorsqu'on leur ouvrit, elles souriaient toutes deux, charmantes.

- Bonjour, Permettez-moi de nous présenter: Myosotis et moi-même, Amarillys, pour vous servir. Nous œuvrons pour les prêtres d'Othar.

Et en effet, leur mise aussi simple qu'impeccable en attestait. Des serviteurs ou des novices quelconque probablement.

Le culte s’intéresse aux événements néfastes survenus cette nuit, et il est possible que les sous sols de cette demeure en porte témoignage. Nous sommes envoyés pour récolter toute information qui leur serait utile dans leur lutte pour la sécurité des fidèles."

Quatre yeux perçants était posé sur leur interlocuteur, . Les deux sœurs affichaient des sourires charmeurs, le ton d'Amaryllis d'une neutralité toute professionnelle. Elle ne comprenait pas les gens, mais savait prendre des morceaux de discours pour en créer un nouveau.
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MessageSujet: Re: Cache cache [Myosotis, Aaron]   Cache cache [Myosotis, Aaron] I_icon_minitimeDim 24 Nov 2019 - 20:40


Lorsque la porte s'était ouverte, et qu'Amaryllis avait prononcé son beau discours, son interlocuteur, un domestique surpris, avait observé les deux enfants avec de grands yeux ronds et méfiants. Méfiants parce qu'à sa connaissance, les prêtres d'Othar étaient plutôt des vieux barbus couturés. Il n'y avait aucune raison qu'ils s'associent à de jeunes demoiselles. Ronds parce qu'il y avait peu de chances pour que les demoiselles souriantes et pleines d'espoir qui lui faisaient face ne représentent un quelconque danger, et surtout parce qu'il ne comprenait en rien de quoi la blonde parlait.

- "Les évènements néfastes de cette nuit? Il y a quelque chose dans nos sous sols ?"
La jeune demoiselle vétue de rouge s'anima.
- "Oui, comme du gel ?
- Ce que vous dîtes n'a aucun sens, du gel !"

L'homme avait éclaté d'un rire franc devant le sérieux de la demoiselle. Du gel voyons, dans un sous sol à Diantra, d'une si belle demeure, qui plus était en cette saison.
- On abuse de votre crédulité, mes petites.

Mais, ayant perdu tout intérêt pour lui, Amaryllis s'était déjà retournée avant qu'il ne puisse lui tapoter la tête comme il en avait eu l'intention. Elle notait maintenant quelque chose sur son carnet en s'éloignant d'un pas élégant.

- Je vous prie, Monsieur de bien vouloir nous excuser de vous avoir déranger en une si belle journée.

L'ainée, s'inclina élégamment et partit à son tour en trottinant après sa sœur.

La deuxième porte à laquelle les deux sœurs frappèrent était celle d'un manoir un peu plus petit, mais parfaitement entretenu. La devanture avait été refaite dans les dernières années. Cette fois ce fut un vieux valet qui vint leur ouvrir en portant encore le balai à la main. Tiré à quatre épingles, il les regarda étonné de ses yeux vifs et délavés. Son air bonhomme, aux joues s'affaissant légèrement avec les ans, superbement encadrées par une barbe soignée, contrastait terriblement avec sa voix éraillée. Il n'avait dû pas toujours vivre tranquillement ou alors ses maîtres étaient de ceux qui ne s'ennuyaient jamais.

- Bonjours mes enfants. Que je puis-je pour vous ?
- Bonjour, Messire. Les deux demoiselles de Termer affichaient à nouveau ce sourire à la fois désarmant et étrangement excessif. C'était le sourire de ceux qui essayent de se rendre amicaux sans trop savoir comment s'y prendre. La rousse s'inclina et entraina sa comparse à sa suite, qui lui répondit dés qu'elle en eu l'occasion.

- Myosotis et Amaryllis, du culte d'Othar. On nous a chargé de recueillir des informations sur des manifestations peut-être surnaturelles survenues cette nuit dans cette demeure." La plus petite le fixait de deux yeux bleus gris comme un ciel d'automne. Son discours concis et précis aurait pu sortir de la bouche d'un militaire. Malheureusement, il manquait aussi un tantinet d'émotion et détonnait, dans la bouche d'une jeune enfant qui, tant de posture que de beauté, aurait peut-être plus eu sa place en tant que dame de compagnie.
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MessageSujet: Re: Cache cache [Myosotis, Aaron]   Cache cache [Myosotis, Aaron] I_icon_minitimeDim 24 Nov 2019 - 20:46



- Opof! M'en parlez pas. " S'exclama l'homme en coinçant son balai sous son bras pour faire un signe de coupe et éloigner les malignités qu'évoquait l'enfant avant de secouer la tête. Le fait que deux jeunes filles se disent affiliées au culte d'Othar était certes étrange, mais les bures qu'elles portaient étaient bien celles du temple, et puisque le jeune sire avait prévenu St Deina de son problème, les clergés s'étaient peut-être arrangés entre eux pour pouvoir gérer la petite crise qui frappait la ville depuis hier soir. De toute façon, le valet n'était pas homme à questionner, ni les dieux, ni les nobles, ni les prêtres. Une saine trinité pour éviter de se retrouver dans les mauvaises grâces de quelqu'un de trop important. " Arcam nous joue un bien vilain tour. Ma Dame ne mérite pas ça... Comme si on pouvait attirer les yeux du malin à son âge ! "

- Accepteriez-vous que nous entrions pour en discuter ?" Ajouta aussitôt l'autre avec douceur et empathie. Myosotis maîtrisait parfaitement le subjonctif.
- Si vous savez quelque chose." Amaryllis ne perdait pas le nord, ce qui fit frémir les joues tombantes du vieil homme. Son sourire attendrit les laissa passer en s'écartant de la porte. C'est qu'elles parlaient toutes deux fort bien en plus.

- Bien sûr. Suivez-moi. "

Amaryllis ne se fit pas prier, et s'exécuta en une bourrasque de rouge et de blanc. Ainsi donc cette demeure était la bonne. Qui plus est, ses habitants semblaient prêts à leur parler.

Tout droit. Puis la dernière porte à gauche. Un petit salon aux couleurs pastelles s'ouvrit aux jeunes filles. Un tapis moelleux. Des meubles cirés de frais. Un canapé des plus confortable et deux fauteuils dans lesquels ont avait l'impression de pouvoir littéralement plonger. Richement décorée, des bougies à la cire d'abeille embaumaient l'air d'une note agréable et la grande fenêtre faite de petits carreaux de verre laissait entrer une agréable lumière blanche.

- Installez vous. Il y a de l'eau dans la carafe sur le guéridon d'angle. Je vais prévenir ma Dame.

Dès que le serviteur eut le dos tourné, Myosotis fit le tour de la pièce.
Travail méticuleux. La demoiselle ferma les yeux pour en humer l'atmosphère. Matériaux précieux sans être rares. Enfin, elle prit place dans le canapé et apprécia son moelleux. Nous ne sommes pas chez un avare, mais dans un foyer heureux, au combien chaleureux d'un seigneur méticuleux, plus que d'un bourgeois chanceux. diagnostiqua t'elle. Crois tu qu'il eut un temps, où notre salon fut aussi élégant ? demanda t'elle a sa petite sœur qui s'était déjà assise à coté d'elle. Elle paraissait perdue dans l'océan du canapé.

- Je ne sais pas. Cela ne m'évoque ni père, ni mère." Et c'était vrai. Amaryllis se sentait bien ici. Mais pour qui donc cela aurait-il pu être différent? C'était une sensation étrange, celle de se trouver dans une bulle de calme que rien ne pourrait jamais déranger, au beau milieu de la tempête. Termer était différent. Termer était au cœur de la tempête.
La remarque laissa l’aînée rêveuse. En effet, ce doux salon ne convenait pas du tout aux parents des rosières. Mais par contre, il correspondait plus à Hespéris. Dans sa nouvelle demeure, comment leur sœur l'avait elle aménagé ? Avec rigueur et chaleur. Avec élégance et raffinement. Surement. Certainement. A son image.

Quant à benjamine, un sourire doux avait grandit sur ses lèvres alors que ses yeux glissaient sans faillir sur tous les détails de la pièce. Elle se leva à nouveau, évolua en silence sur l'épais tapis, jeta un œil derrière… Un sourcil se leva. La demoiselle repoussa une mèche rebelle et se glissa derrière le canapé, où elle disparut.
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MessageSujet: Re: Cache cache [Myosotis, Aaron]   Cache cache [Myosotis, Aaron] I_icon_minitimeDim 24 Nov 2019 - 22:14


Posée sur ses deux genoux, Amaryllis approcha délicatement une main d'une créature issue du croisement entre un grand chien aux longs poils bouclés et un tapis blanc. Concentrée, curieuse, la jeune dame s'était mise à  en caresser l'extrémité qui ressemblait le plus à une tête tandis que l'autre extrémité se mettait à remuer affectueusement.

Quelques minutes plus tard, la porte s'ouvrait à nouveau pour laisser passer un jeune homme qui devait avoir à peu près l'âge de Myosotis et une très très très vieille femme portant une robe rose et orange aussi rayonnante que son sourire. L'ainée se releva pour accueillir son hôte et s'inclina en faisant de son mieux pour faire comme si elle n'avait pas remarqué que sa sœur avait disparu ou que le divan émettait sporadiquement quelques bruissements de satisfaction.

- Bonjour, demoiselles ! Henri m'a dit que vous veniez discuter de mon cellier au nom des prêtres d'Othar.

Sa voix vieillie était pointue et enthousiaste. L'un de ses yeux était blanc de cataracte. L'autre luisait avec gaité. Et sa tenue couvrait un corps que l'on devinait chenu et famélique. Ses fins cheveux blancs étaient noués à l'arrière de son crâne et le jeune homme la guidait pas à pas jusqu'au plus proche fauteuil.

Amaryllis surgit subitement de derriere le canapé comme si on venait de la prendre la main dans le sac, et s'inclina à son tour maladroitement, gênée par le tapis vivant qui occupait tout l'espace à cet endroit du salon et s'agrippait à ses genoux en grommelant dans l'espoir de garder l'attention de la jeune fille.

- Vous êtes bien gentilles de les servir avec autant d'abnégation. Je...
- Grand-Mère, attention à vos pieds... " souffla le jeune homme en passant sur le tapis. Myosotis fut prise d'hésitation à aller aider leur hôtesse, mais voyant que le jeune homme maitrisait parfaitement la situation, elle se ravisa, manifestement sur le qui-vive au cas où elle devrait prêter main-forte.
- Ah oui. Hmmm.

L'obstacle du tapis passé, elle trouva l'accoudoir de son fauteuil et s'y laissa tomber avec soupir de soulagement.

- Oh merci Georges.
- Avec plaisir Grand-Mère.

Le jeune homme avait retenu un rire. Aussi contenu et contrôlé que la vieille femme semblait volubile, il gardait un maintien impeccable. Sa stature frêle et tout en longueur lui donnait un côté dégingandé qu'accentuait des manches un peu trop courtes. De courtes boucles châtains lui couronnaient le crâne et c'est avec une étiquette parfaite qu'elles ondoyèrent lorsqu'il salua ses hôtes d'une révérence.
En se présentant, Myosotis les salua gracieusement à son tour, suivie de sa sœur qui était parvenue à s'extirper finalement de son piège soyeux. L'animal s'était d'ailleurs décidé à aller chercher de l'affection en posant sa grosse tête sur les genoux usés de la vieille femme. Toute deux s'assirent sur le canapé, droites, les jambes croisées aux niveaux des chevilles.

- Un soucis si Georges reste pendant notre entretien ? Il court partout depuis ce matin pour régler cette histoire. A force il connait sûrement mon cellier mieux que moi ! Oh. Et Henri va nous ramener des biscuits. Vous voulez boire quelque chose ?
- Grand-Mère... L'affaire est grave. Elles ne sont pas là pour des mondanités.
- Merci Madame. Il peut rester. Pourriez-vous expliquer à nouveau ce qu'il s'est passé ? Puis nous pourrons aller voir le cellier. La blonde avait dégainé un carnet et sa mine de plomb. Elle savait qu'elle n'aurait nul besoin de noter quoique ce soit pour retenir les détails de la futur conversation, mais Amaryllis avait remarqué, que, pour une raison qui lui échappait, les gens la prenaient toujours un peu plus au sérieux lorsqu'elle sortait son carnet.

Myosotis se gratta légèrement la gorge. " Je vous remercie également pour ce bel accueil Ma Dame. Ma sœur ne souhaitait pas être impolie en voulant proposer aussi rapidement son aide pour résoudre ce mystère qui l'assaille et la tiraille. S'il y a bien de la glace ici bas, nous prendrions avec plaisir une boisson chaude, une fois notre tâche accomplie. Le devoir avant toute chose, comme le suggère Mon Damoiseau. "
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MessageSujet: Re: Cache cache [Myosotis, Aaron]   Cache cache [Myosotis, Aaron] I_icon_minitimeJeu 5 Déc 2019 - 13:44



Le sourire de la dame des lieux s'étira de plus belle sans remarquer le regard surpris et intéressé que le jeune homme porta sur les deux jeunes femmes au langage si châtier. Surtout la plus âgée qui en plus semblait connaitre la plus noble étiquette...

- Bien sûr. Georges. Va demander à Henri de préparer du chocolat. Une petite douceur venu d'Estrévent. Un délice avec de la crème et du miel. " ajouta-t-elle comme une confidence envers les jeunes filles. Et pendant que son petit fils quittait la pièce, sa main parcheminée commença à se promener doucement sur le crâne du gros chien blanc.

Amaryllis la regardait maintenant avec de grand yeux. Du chocolat. Elle en avait entendu parlé bien sûr, car la demoiselle avait eu des contacts érudits, et surtout la curiosité affutée. Mais elle n'en avait jamais vu, et encore moins gouté. Leurs parents avaient affirmé à plusieurs occasions y avoir goûté à Diantra, mais n'avaient malheureusement pas pu en rapporter.

La rousse enfant, quant à elle, se demandait bien ce que pouvait être cette étrange épice dont le nom était aussi rond qu'une sucrerie. Une chose était certaine que ce n'était pas à Termer qu'elles auraient eu droit de goûter à ce chocolat… comme d'un bonbon. Elle allait demander d'attendre, mais déjà leur hôtesse poursuivit son récit sur leur coup du sort.

" Voyons voir... Henri m'a rapporté qu'il avait été réveillé cette nuit par des hurlements dans la chambre de mon petit fils. Une crise de folie passagère visiblement, à peine quelques minutes. Sauf qu'un peu plus tard, Georges et lui ont entendu un cri inhumain venant du manoir voisin. Quelque chose d'aiguë qui les a fait frémir jusqu'au Souffle d'après eux. Moi je ne peux pas vraiment dire, j'ai le sommeil plutôt lourd et l'âge na rien arrangée à mon ouïe légendaire. " son rire était digne de celui d'une souris, mais elle continua sans peine. " Et ce matin, le cellier était pris dans la glace. Mon défunt mari aurait été atterré. Le pauvre qui était si superstitieux. Enfin... Si vous voulez des biscuit, il y en a dans la boite sur l'étagère là-bas. A côté du masque Soltarii. "

Myosotis se retourna pour voir la boite et le masque, mais sa sœur, telle un ressort, s'était déjà levée.

- " Veuillez pardonner ma curiosité, mais connaitriez vous l'histoire de la famille ou du manoir voisin ? Voir une si belle demeure abandonnée, me sert le cœur. On ne doit pas laisser sans raison à la poussière un foyer. " Sauf si toutes les pièces résonnent de souvenirs que l'on souhaiterait enterrés. Certaines portes resteront à jamais closes à Termer. " A l'instars des sautes d'humeur des veilleurs, quelque chose s'y serait éveillé. Qui, ou quoi a t'il pu resté là bas ?"
- Oho. Si vous parlez d'une belle demeure c'est sûrement celle des filles Lourmel. Il a été entièrement rénové il y a près de quinze ans par une Nordienne qui n'y est presque jamais passé. " s'enthousiasma la vieille femme en attrapant distraitement un bout de couverture en laine qui reposait sur l'accoudoir pour le remonter tant bien que mal vers ses frêles épaules.

Celle qui devait être la cadette des deux était revenue, la boite ouverte entre les mains tenue comme une relique religieuse de la premiere importance, elle s'était dirigée vers leur hôte pour lui en offrir respectueusement, et s'était arrêtée pour l'aider à replacer la couverture. La main parcheminée s'était promener au dessus des friandises, ses yeux luisant d'anticipation avant d'en choisir une tuile toute simple de forme ovale.
- Comme je l'ai indiqué tout à l'heure grande sœur, et compte tenu des informations en notre possession, il est peu vraisemblable que l'évènement soit né en ce lieu."

-" Alors pourquoi ? Pourquoi serait-ce plus là bas qu'ailleurs ? S'il te plait, laisse moi avoir une vision plus large que la tienne. Laisse moi me fourvoyer. Laisse moi trier le bon grain de l'ivraie. Au final, tes hypothèses seront les plus vraies. Cela m'est égal car je le sais, et que seule la vérité compte."
- J'étais curieuse de connaitre l'histoire du manoir, moi aussi. Mais corrélation n'est pas causalité." Avait-conclu Amaryllis d'une voix apaisante qui ne souffrait pas la contradiction, alors qu'elle offrait un biscuit à sa sœur.
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MessageSujet: Re: Cache cache [Myosotis, Aaron]   Cache cache [Myosotis, Aaron] I_icon_minitimeLun 9 Déc 2019 - 20:59


Myosotis soupira discrètement en refusant les douceurs pourtant si appétissantes avec politesse sous le regard attendrit de la vieille femme. Il fallait toujours que sa petite sœur ait le dernier mot. Cependant, ce n'était pas une attitude idéale pour questionner. Elles en avaient pourtant déjà parlée et la blonde avait semblé décréter que c'était donc Myosotis qui devait se taire et écouter.

Le biscuit destiné à sa grande sœur à la main, Amaryllis n'insista pas longtemps. Son ainée semblait bouder pour une raison qui lui échappait, comme souvent. Par experience, elle savait que cela lui passerait, et retourna s'asseoir à ses cotés, le biscuit qui lui était originellement destiné à la main. Elle l'avait choisi spécialement pour elle, un sablé moulé dans une forme florale si jolie que la petite blonde hésita à le manger. Mais les odeurs d'épices titillaient ses narines, alors Amaryllis succomba à la tentation et entreprit de le grignoter aussi lentement qu'elle en était capable.

- Vous me rappelez mes filles. " répondit leur hôte comme si elle n'avait pas entendu la question de la petite blonde. Le sourire qui étirait ses fines lèvres était bien moins frivoles que les couleurs extravagantes de sa tenue et il y avait quelque chose d'à la fois nostalgique et amusé dans l'éclat de son œil unique lorsqu'elle le posa plus spécifiquement sur la plus jeune. " Ma Louison aussi aimait bien être le seul centre de l'attention, mais il me semble que cette jolie jeune femme qui doit être ta sœur a posé une question. "

Amaryllis hésita à la contredire, car elle était convaincue être guidée par un besoin d'exactitude plutôt que par un besoin de reconnaissance, mais, comme si elle avait su ce qui se passait dans la jolie petite tête blonde, Myosotis posa la main sur la sienne en lui souriant. Il fallait laisser parler. Elle laissa parler.

Doucement, la main qui tenait une moitié de biscuit mâchonné par de mauvaises dents se posa sur l’accoudoir, hors de porté du chien curieux et la porte s'ouvrit, interrompant leur échange. Le vieux valet portait un petit plateau en argent, soigneusement poli et encadré de petites anses ouvragées. Après quelques aménagements rapides pour que la vieille femme ait un guéridon à sa main droite pour pouvoir facilement prendre et poser quelques broutilles, Henri posa le plateau sur une table basse devant la banquette qu'occupait les deux demoiselles. Une odeur étrangement capiteuse s'élevait en même temps que la vapeur de la théière. La rousse demoiselle ferma à demi ses yeux et huma l'air. L'odeur était déjà envoutante, alors sur le palais que cela allait il donné ?

D'un mouvement au contrôle du à une habitude sans faille, il remplit trois tasses d'un liquide brun et épais, suivi par deux paires d'yeux curieuses. Amaryllis aussi impatiente que Myosotis savait rester digne. Puis, dans l'une d'elle il rajouta trois cuillère de crème et deux de miel, remua, et ajouté sur le dessus une pincée d'une petite poudre brune qui se trouvait dans une coupelle à côté des autres ingrédients et de la carafe d'eau. " Muscade. " souffla sa voix érayée aux deux jeunes filles avec un œil luisant de complicité affable.

La blonde hocha la tête. Ses yeux bleus posés sur chacun de ses mouvements, elle donnait l'impression d'être prête à bondir sur sa proie préférée: les experiences inconnues. Ses doigts de pieds s'agitaient dans ses sandales alors que, jambes serrées, mains serrées sur ses cuisses, elle faisait de son mieux pour se donner l'apparence de la respectabilité.

Autant dire que c'était un échec flagrant.
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MessageSujet: Re: Cache cache [Myosotis, Aaron]   Cache cache [Myosotis, Aaron] I_icon_minitimeLun 9 Déc 2019 - 21:01



Finalement, après ce qui parut être une éternité à Amaryllis, il porta la tasse en terre cuite à la dame des lieux qui la goûta du bouts des lèvres avant d'afficher une expression des plus radieuses.

- Parfait, Henri. Que ferais-je sans vous ?
- Vous boiriez beaucoup moins de chocolat, ma Dame. " Un rire de souris accompagna la répartie du vieux domestique, qui disparut comme une ombre par la porte. La vieille femme reprit une petite gorgée avant de poser son trésor sur le guéridon pour encourager ses hôtes.
- Servez vous, mes demoiselles. Faites des essais et trouver ce qui convient à votre palais. "
Myosotis ne fit pas un geste pour éviter de bousculer par mégarde sa sœur qui s'était déjà précipitée sur sa tasse fumante. Mais elle eut un instant de recul. Il ne restait plus que deux tasses. Et le jeune homme ? Le petit fils était parti et ne comptait pas revenir alors qu'il s'était le plus investi dans le problème de cellier ? Dommage.

Amaryllis l'avait peut-être aussi remarqué. Très probablement même, mais elle était trop concentrée sur sa tasse pour y consacrer son attention. Pensive, le regard lointain, elle goûta prudemment la boisson nature, avant de procéder à des experiences, l'oreille tendue vers leur hôte.

Une chose avait justement soudain frappé cette derniere. " Ô par la Douce Mère ! Je ne me suis même pas présentée. Je m'appelle Hildegarde du Fresnet. Mon père était Oesgardien. " ajouta-t-elle comme une confidence pour expliquer ce mélange de sonorité si étrange. " Bon... Ou en étions-nous... A oui. Le manoir des Lourmel. Voyons... Oui rénové à l'époque. Oui voilà. Peu avant la guerre, un grand mariage a eu lieu à Sainte Deina, directement célébré par la Haute Prêtresse Irys. Oh la Dame Dieu devait être contente, d'ordinaire les Haut-Prêtres ne se mêlent que des mariages princiers mais là il s'agissait d'un bourgeois anoblit et d'une petite héritière de Missède. Ça a pas mal fait jaser dans le voisinage parce qu'en plus, la pauvre fille était aveugle. Une parente de la Haute-Prêtresse disait-on. Et bien croyez moi ou non, mais pendant et après la guerre, quand Missède est venue sécuriser notre beau quartier du temple, elle est revenue au bras d'un autre homme. Un plus noble évidement. Les mariages aujourd'hui n'ont plus la même sacralité qu'autrefois il faut croire... Enfin. Elle était devenue baronne de Missède. Ou Comtesse ? Je ne sais plus ce que c'est en ce moment. "

Elle écarta le problème d'un léger signe de main avant de poursuivre.
Les deux mains contre la chaude parois de la tasse, l’aînée écoutait tout en profitant pleinement des effluves de lait et de cacao. Puis prudemment elle y trempa ses lèvres. L'amertume et l'âpreté l'avait prise par surprise. Maintenant, elle comprenait pourquoi il fallait y rajouter des choses. Imitant le major d'homme, elle rajouta trois cuillères de miel et deux de crème. A moins que cela ne soit, l'inverse… tant pis. Elle se pencha pour y ajouter quelque poussière de muscade.

- Ses conseillers devaient être particulièrement doués parce que nous nous n'avons plus subit de pillage et nos assiettes se sont de nouveau remplies. C'était un prodige. Et une fois la cour réunie pour nous trouver un nouveau régent, la de Missède est venue s'installer dans le manoir des Lourmel avec la duchesse de Langehack. Vous vous rendez compte ? " son enthousiasme redoublait. Amaryllis hocha la tête en ajoutant un peu de crème, alors que son ainée faisait danser contre son palais l'épais liquide. C'était un véritable bal de saveur qui s'était invité dans sa tasse. Elle en pleurait presque. " Une vrai duchesse de l'autre côté de mon mur. Vous savez dans ma jeunesse j'ai été invitée quelques fois au palais, mais depuis la mort de cher mari, je n'ai plus goût aux bals. Et puis le palais n'organise plus de bal de toute façon. Il n'y a plus d'argent si vous voulez mon avis. A force de faire la guerre, ils ont percé les caisses. Enfin... Oui, la duchesse. Une jeune fille admirable. Douce et forte. Gracieuse comme une fleur de jasmin au printemps. Elle ne devait avoir que quatorze ou quinze ans. Peut-être même un peu moins... Et c'est la gouvernante du manoir qui a dit à Henri que le manoir de la Lourmel avait été légué à sa cousine, la de Missède qui était donc aussi une de Lourmel par sa mère. Ci... Ciril... Sibylle ! Voilà. Sibylle de Missède. La pauvre avait attiré l’œil d'Arcam, mais ce n'était pas sa faute. Elle était née ainsi. Ses parents doivent encore s'en repentir. Il parait qu'elle a mal tournée d'ailleurs. Je l'ai entendu dire par une amie tailleur qui vit à Langehack. Elle était jolie pourtant. Une petite femme aux très longs cheveux roux. Toujours douce et posée. D'une politesse exquise. Nous nous sommes invitées une fois à l'occasion mais ça ne s'est jamais fait. Elle a quitté la ville sans prévenir personne et on ne l'a jamais revue."

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MessageSujet: Re: Cache cache [Myosotis, Aaron]   Cache cache [Myosotis, Aaron] I_icon_minitimeLun 9 Déc 2019 - 22:50


La vieille femme lampa une nouvelle gorgée de chocolat avant de terminer un ton plus bas, se signant rapidement pour repousser le mauvais sort qu'elle invoquait en quelques mots.

- Mon amie m'a dit qu'elle était un peu sorcière et qu'elle a donné la grace à tous les sorciers qui se montraient à sa cours  en ce temps. Finalement je ne suis pas mécontente de ne pas être entrée dans ce manoir. Si vous voulez savoir pourquoi mon cellier ne m'inquiète pas plus que ça, n'allez pas chercher plus loin. C'est du côté du voisin qu'il faut chercher. Pas chez moi."

Amaryllis hésitait. Devait elle ajouter plus de sucre, de crème? Le mélange qu'elle avait obtenu au cours du récit lui convenait si bien qu'elle craignait que quoique ce soit de plus ne pourrait que le ruiner. La jeune femme s'était penchée en avant sur le rebord du canapé, et au fil de ses experimentations, les ustensiles présents sur le plateau s'étaient peu à peu retrouvés organisés soigneusement.

Un soupir à peine audible s'échappa de ses lèvres entrouvertes avant que sa voix douce ne s'élève à nouveau, aussi capiteuse que le chocolat.

- Oui, des investigations sont en cours dans le manoir Lourmel. Votre cellier y est-il attenant ? Depuis combien d'années la demeure est-elle abandonnée ?". Il y avait des expressions que attiraient irrémédiablement l'attention d'Amaryllis et plaçaient automatiquement  les mots qui les suivaient dans la case "hypothèse non vérifiée". Parmi ces dernières trônaient en bonne place les fameux "les dieux nous ont appris" et "Mon amie m'a dit".  Pour ce qu'elle avait compris, tous deux signifiaient que son interlocuteur n'avait aucun élément concret pour soutenir son hypothèse, et que si elle s'avérait fausse, ils n'y seraient pour rien.

Les évènements récents pouvaient-ils avoir un rapport avec cette Sybille de Missède? Il y avait une corrélation indéniable. Pourquoi cette entité s'était-elle déplacée dans ce manoir plutôt qu'à un autre endroit?

- Hmmm... Le manoir a été tenu par des domestiques pendant quelques temps, puis même les domestiques sont partis. C'était il y a cinq ans ? six ? Laissez moi réfléchir. Delphine n'avait pas encore eu Marie-Elise. Hmmm... Mais Georges avait déjà eut l'épée de Philiminthe. c'est ça. cinq ans. Il est fermé depuis cinq ans.

Encore une fois, Myosotis regretta l'absence de son ainée. Non seulement, elle aurait aimer partager le chocolat avec elle, mais Hespéris aurait également sût quoi dire au sujet de la famille de Missède.

- L'épée de Philiminthe? Qu'est ce que c'est? Les yeux bleus rêveurs de la puînée étaient posés sur la maîtresse des lieux avec curiosité. Manifestement elle écoutait ce qu'on lui disait et la maîtresse des lieux se fit une joie de lui en dire long sur l'épée de son grand père et les exploits qu'avaient connu ce grandiose objet.

Amaryllis hochait la tête régulièrement au récit qui évoquait des lieux et des temps lointains, demandant parfois une précision lorsqu'elle lui semblait necessaire, sirotant de temps à autre un peu du délicieux chocolat. Il faudrait qu'elle en reprenne. Lorsque finalement, l'histoire toucha à sa fin, sa voix douce et décidée résonna de nouveau dans le salon.

- Je crois qu'il est temps que vous nous montriez votre cellier, Madame."  
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MessageSujet: Re: Cache cache [Myosotis, Aaron]   Cache cache [Myosotis, Aaron] I_icon_minitimeLun 9 Déc 2019 - 23:16



- Merci, enchaina Myosotis. Il y des moments où la simplicité des mots était ce qu'il y avait de plus élégant à dire et en rajouter d'autre dénaturait l'intention. " Si cela, vous convient, Madame.
- Pourrons-nous reprendre cette discussion ensuite?" Il n'était pas courant de voir Amaryllis chercher les mondanités, mais il y avait trop d'objets dans ce salon qui devaient avoir une histoire que la jeune demoiselle brûlait d'entendre et la vieille femme sembla enchantée à cette idée.

- Mais bien sûr ! finissez votre chocolat et vous serez conduites au cellier. Rien ne presse j'en suis sûre.

Et une fois n'est pas coutume, la vieille femme prit tout le temps du monde pour se lever et sortir avant d'appeler son valet avec l'aide de Myosotis. Henri accompagna avec diligence les deux jeunes filles vers les communs et descendit avec elle à l'entre-sol, laissant sa Dame retrouver son fauteuil dans le petit salon - et lui apprenant par la même occasion que Georges avait été appelé par un ami et qu'il avait du les quitter sans prévenir. Vu l'expression du domestique, il n'y croyait pas une seconde et se demandait bien pourquoi le jeune homme avait agit ainsi, mais les mystères de la jeunesses n'étaient pas tous bons à élucider...

En parlant de mystère, ce n'était définitivement pas celui de la gente masculine qui enthousiasmait pour l'heure la blonde jouvencelle. Georges s'était éclipsé? Les gens étaient bizarres, et tant qu'il ne ramenait pas avec lui une meute de prêtres ou de chevaliers décidés à les déloger, son destin ne lui importait guère. Alternant entre une démarche régalienne et une attitude sautillante, elle avait hâte de voir de ces yeux des traces de l'impossible devenu réel. Il y avait aussi la matière du cri inhumain bien sûr, mais elle s'y intéresserait en temps voulu.

Sur les pas du majordome, elle contenait difficilement son enthousiasme.

Dans l'escalier qui descendaient à l'entre-sol, l'atmosphère sèche se rafraichissait sensiblement. D'été, on passait à une fin d'automne frisquette. La poignée du cellier était glaciale au touché et derrière, il suffisait de faire un pas pour que l'halène se condense dans l'air comme au plus froid de l'hiver. Les demoiselles furent parcourues d'un frisson, leur peau saisie par la chair de poule. Myosotis frotta énergiquement le dos de sa sœur pour la réchauffer, laquelle faisait de son mieux pour ne pas en paraitre affectée. On avait déplacer toutes les provisions de peur qu'elles ne gèlent ou pire : qu'elles ne s’imprègnent de la présence maligne qui régnait là. Une large trappe menait sûrement à la cave. Pour le reste, la petite pièce était encombré de rayonnages en bois, vides... Et le mur du fond voyait fleurir de grandes fleurs de gels sur toute sa surface. Le phénomène aurait été magnifique s'il n'avait pas eu une origine mystérieuse et surnaturelle.

Le pas léger des sandales d'Amaryllis bruissait dans la pièce silencieuse. D'une main elle demanda la chandelle, qui illuminait la pièce obscure d'une lueur tremblotante. Elle s'accroupit un instant, son regard posé sur le sol dérangé par les traces de ceux qui avaient retiré les provisions. Lentement, les lèvres entrouvertes, pensive, elle se redressa, le regard loin derriere ce mur dont les motifs de gel scintillaient, hypnotiques, à la lueur de la bougie. Malgré son appréhension, la rousse demoiselle était entrée pour suivre la curieuse blonde. Un instant plus tard, celle ci se trouvait déjà devant ce mur gelé. Ses doigts s'en approchèrent très prés, avant qu'elle ne les retirent soudainement. Un chiffon couvert de poussière avait été abandonné sur le sol inégal. Rêveuse, la gracieuse demoiselle s'en empara. Elle préférait ne pas toucher le givre, non pas par inquiétude pour ses camarades, mais simplement parce qu'elle en ignorait la température exacte. Il aurait été gênant que sa peau en soit brûlée. A la place, elle roula le chiffon, l'entortilla pour lui donner un peu de rigidité, et ainsi ce fut sa pointe qu'elle observa toucher le mur. Il semblait sec, mais elle savait d'experience qu'il restait toujours un peu d'humidité résiduelle. La surface serait-t-elle si froide que le chiffon y resterait collée? Cela serait extraordinaire, mais ce qu'elle avait devant les yeux l'était déjà.

- Monsieur ? Ce mur est-il bien attenant au manoir Lourmel ?
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MessageSujet: Re: Cache cache [Myosotis, Aaron]   Cache cache [Myosotis, Aaron] I_icon_minitimeMar 10 Déc 2019 - 22:55



- Tout à fait ma demoiselle. " affirma Henri, resté soigneusement à la porte et refusant visiblement d'entrer. " Les caves des deux demeures étaient à l'origine une seule grande cave à vin d'un ancien palais qui a été rasé bien avant l'arrivée de la lignée de ma Dame à Diantra... Je dirais que cela remonte à deux ou trois siècles. Mais par la force des choses, certaines parties des murs extérieurs sont très proches, voir accolés. "

" Un palais ? Ici ? Comme j'aimerai que les murs puissent parler. Etant donner qu'ils écoutent, combien de secrets nous révéleront ils ? Comme l'origine de ce froid par exemple. Mais, malheureusement, la pierre est inerte." commenta la demoiselle pour elle même. Elle était un peu rêveuse en regardant son souffle se matérialiser dans ce froid.

"- Monsieur ? Le cri inhumain de cette nuit, venait il de par ici ou se trouvait il plus haut dans les étages ?
- Il était plutôt par ici. J'aurais parié pour les sous-sols mais Messire Georges n'est pas aussi catégorique."

La jeune blonde observait son chiffon, lequel était resté collé au mur. Lorsqu'elle fit levier dessus, il cassa et un bout y resta sur place. "Intéressant. Avez-vous ouvert cette trappe depuis ce matin? Qu'y a-t-il dessous?" Les yeux de Myosotis s'écarquillèrent face que chiffon cassé.
" Amarillys ? Cela va de soit, mais je veux quand même te le dire. Ne touche pas le mur de ta main. Je ne pense pas que la trappe puisse être ouverte… L'anneau doit être plus froid que le mur. "

La blonde demoiselle s'était retournée, abandonnant le mur et sa fleur de gel et explorait la piece d'un regard embrasé.

" Il me faut une source de lumière et de chaleur… Pas une lampe à huile.. Non. Plutôt une torche par exemple.
Pour dégivrer, ça semble être une bonne idée.
- Et un balai. "

Amaryllis avait posé un genou à terre et observait maintenant la trappe avec intérêt pendant que le vieux valet s'éloignait pour leur trouver ce qu'elles demandaient. Sa main ouverte survolait de prés le bois puis s'approcha doucement de l'anneau de métal sans pourtant le toucher. L'eau s'y était condensée en givre, ici aussi. Sous son genou, le plancher glacial s'illuminait de milles feux à la lueur des chandelles.  Son regard suivit le sol, longea les murs. Le gel s'épanouissait le mieux sur les murs de pierre, c'était logique. Au sol, la terre, le bois et surtout le vide en dessous des planches l'avaient circonscrit. La trappe, certainement appuyée sur les fondations de pierre, était par contre prise par la glace. Même sur le mur, le gel prenait racine au sol et s'élevait peu à peu.

La conclusion s'imposait d'elle même. Il fallait découvrir ce qui se cachait là dessous.

Voyant sa sœur fureter de droite et de gauche, la demoiselle de feu la questionna
- " Amarillys, comment puis-je t'aider ? "
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MessageSujet: Re: Cache cache [Myosotis, Aaron]   Cache cache [Myosotis, Aaron] I_icon_minitimeMar 10 Déc 2019 - 22:57



Sur ces entrefaites, le brave serviteur réapparut dans l'entrée, les artefacts demandés en main, si ce n'était que la torches était encore éteinte.

- Merci Henry. Myo, fais levier avec le manche. D'un doigt, elle avait indiqué l'anneau couvert d'eau condensé en glace. Moi je vais dégivrer. ajouta-t-elle alors. La blonde enfant s'était relevée et après avoir adressé un sourire au valet, se mit en devoir d'essayer d'allumer la torche tandis que Myosotis prenait le balai des mains du valet, non sans l'avoir au préalablement remercie chaudement.

Peu à peu, la glace devenait liquide sous la chaleur de la torche. Sous les yeux des deux sœurs, elle formait de petites gouttes à la surface du bois qui s'unissaient alors les unes aux autres. C'était un spectacle fascinant. Quels mécanismes faisaient qu'elles cherchaient la compagnie les unes des autres? Pourquoi avaient-elles une forme différente sur le bois et sur l'acier?

Lorsque l'anneau avait été assez réchauffé, elles avaient passé le manche à l’intérieur. Depuis, Myosotis, un genoux à terre, jouait de ses muscles abdominaux pour tenter de faire pivoter la grande planche sur ses gonds.

D'abord, pendant de longues minutes elle ne bougea pas d'un pouce. La plus forte des deux sœurs devait prendre des pauses de temps à autre, alors que l'autre, à genoux, le regard brillant de la lueur de la flamme, promenait cette dernière sans hésitation. Voyant la flamme se balader et l'air de sa cadette si passionné, Myosotis craignait le pire.
- Amarillys, attention à tes cheveux ? Je trouve que leurs pointes sont prêtes à crépir et danser sous la chaleur de la flamme.

Myosotis saisit le manche une nouvelle fois alors que la blonde enfant posa son flambeau pour remettre sa tresse dans son dos.

Myosotis banda ses muscles. Le manche ploya une nouvelle fois.

Le bois de la trappe en chêne était appuyé sur une cheminée de maçonnerie en pierre, laquelle menait à la cave. Les bâtisseurs n'avaient pas considéré nécessaire, et de toute manière n'auraient pas pu assurer un contact parfait entre les deux matériaux. Ainsi, lorsque la pierre s'était refroidie, le bois avait d'abord gardé une température normale, ce qui avait favorisé la condensation de l'eau dans l'interstice. L'eau avait gelé, se comportant comme la meilleure des colles, du moins jusqu'à ce que la chaleur de la torche finisse par fragiliser la glace.

Un claquement puissant résonna soudain dans la pièce.

Ce n'était pas le manche. La glace céda, la trappe se souleva, laissant échapper un vent frais.

"- Parfait." La face inférieure de la planche s'ornait de superbes stalactites de glace, mais Amaryllis n'y prêta pas grande attention et et passa la torche au dessus de l'abysse de ténèbres. Elle illumina un escalier de bois aussi raide que rendu brillant par la condensation gelée, qui débouchait sur un sol de terre, quelques mètres plus bas.

Elle fronça les sourcils, penchant la torche plus bas. L'angle n'était pas bon, on n'y voyait rien. En bas, rien ne bougeait. La jeune fille tendit l'oreille, le silence lui répondit. Heureusement, elle avait exploré des mines plus profondes à Termer.

Alors, elle posa la torche, pendit les jambes au delà du rebord et sauta dans le vide.

Laissant tomber son balai dans un grand fracas, l'ainée se précipita sur sa sœur pour la rattraper par une manche de la courte tunique.

La trappe claqua au sol comme un coup de tonnerre. Les délicates stalactites se brisèrent comme du cristal, leurs éclats s'éparpièrent au quatre coin de la pièce dans un tintement de cristal.
- " Non, tu " n'eut elle le temps de prononcer avant de contempler la robe qui lui était restée dans la main. Elle la cacha aussitôt, espérant que le vieux valet n'avait rien remarqué d'anormal tandis que le valet en question faisait tout son possible pour regarder ailleurs.

- ' Al'ièle-faix de tluie ladle ! ' Ne pu s'empêcher de retenir Myosotis dans le plus pur patois marécageux rageux. " Amaryllis ? Est ce que ça va ? Tu ne t'es pas fait mal ? "

Au bas de l'escalier, ladite Amaryllis, déséquilibrée par l’événement, s'était difficilement rétablie dans le carré de lumière dessiné par la torche restée en haut. Elle se redressa avec grâce avant de lever la tête. Elle portait ses sandales, et rien d'autre. Myosotis la vit jeter un œil aux alentours.
- Non, mais il fait froid. Pourrais-tu m'envoyer la torche s'il te plait?
- Non. " A la place, elle lui envoya son linge, lequel lui atterrit sur la tête. Certes, la tenue d'été des servantes d'Othar n'était pas suffisante pour les protéger efficacement du froid, mais c'était mieux que rien.
-"Bon par contre il faut que tu retrouves ta ceinture... petite anguille. "
- Cette robe n'est pas très chaude, je ne verrai pas la différence grande sœur." C'était une évidence, mais apparemment, elle n'était pas claire pour tout le monde.

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MessageSujet: Re: Cache cache [Myosotis, Aaron]   Cache cache [Myosotis, Aaron] I_icon_minitimeJeu 12 Déc 2019 - 17:06


- " Il me semble important de te souligner qu'il y a des regards potentiellement extérieur. Donc même si je partage ton avis, il vaut mieux la remettre sur le dos." La rousse demoiselle s'était saisit de la torche alors qu'elle répondait à sa soeur et inspecta les marches. C'était une échelle de meunier, simple efficace, mais raide.

- Les regards extérieurs? Les gens s'attardent sur des détails sans importance. Attention, l'escalier est certainement glissant. Heureusement, en plus de passer du coq à l'âne, sa petite sœur était déjà en train de se glisser dans la tenue de lin sans faire d'autres histoires.
- Je confirme. Finit-elle par murmurer en plissant les yeux pour explorer les ténèbres. "Je ne vois pas la différence.
- " En effet. L'escalier est très luisant. Tu n'as pas été la seule à sortir l'hiver… Préféra t'elle répondre en ignorant passablement les remarques de sa benjamine.
- Et nous sommes seules."
- "J'espère bien que tu sois toute seule ? Tu t'attendais à qui ? Le pauvre homme aurait été glacé depuis tout ce temps !
- - Pourquoi était-il si important de remettre la robe alors? A entendre le ton de sa voix, la demoiselle était clairement perdue. Parfois, ce que disait sa sœur ne suivait aucune logique.

Dans un soupir, Myosotis se releva et alla chercher le balai.
- Messir ! S'il vous ne voyez pas d'inconvenant, nous allons chercher la source de ce froid dans votre cave. Je vous remercie par avance de ne pas refermer la trappe.
- Et bien... Puisque ma Dame vous a donné l'autorisation... " marqua le vieil homme en hochant la tête, sans grand entrain. D'un côté le petit fils qui disparaissait. De l'autre deux enfants qui s'infiltraient dans une cave de magicien. Parfois il ne comprenait vraiment pas sa Dame... Mais il n'avait pas à comprendre alors c'était tout aussi bien.

Ce disant, la torche d'une main et le balai dans l'autre, Myosotis partit à la poursuite de sa sœur. Sa main tenait fermement le manche comme si elle avait tenu une arme. D'ailleurs, s'en était une. A l'équilibre bien inférieur à celui d'Aiguille, mais son pas n'en avait pas moins changé, ses appuis ceux d'un combattant. Sa prise assurée, elle était prête à se battre.

- " Est-ce que cela correspond à vos désirs, insaisissable Dame ? " demanda t'elle, un genou à terre en présentant la torche à sa sœur. Quand elle fut débarrassée de son fardeau, elle se redressa enfin et embrassa du regard la cave illuminée par la torche que sa sœur tenait bien haut.

- Oui, merci." La voix d'Amaryllis avait résonné avec majesté dans la cave gelée. Le froid intense avait figé l'humidité de la pièce, lui conférant une atmosphère féerique. Les casiers et les tonneaux étaient recouverts d'argent que la  lueur dansante de la flamme faisait scintiller de milles reflets ondoyants. Ses grands yeux d'azure ouverts, Myosotis contempla cette nouvelle merveille.
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MessageSujet: Re: Cache cache [Myosotis, Aaron]   Cache cache [Myosotis, Aaron] I_icon_minitimeJeu 12 Déc 2019 - 17:10



- "C'est magnifique… c'est tellement dommage… qu'il fasse si froid.
- Myo. S'il ne faisait pas si froid, ce serait une cave comme une autre...
- C'est bien ce que je dis. C'est dommage. Amaryllis se tourna vers elle, ses lèvres sensuellement entrouvertes, le regard désespérément vide. Quelque chose ne s’emboîtait pas. Finalement, elle renonça. Il y avait bien mieux à faire ici.
- Les bouteilles ont gelé. Ce n'est probablement pas bon pour le vin. Certaines Marie Jeanne, toujours couchées dans leurs casiers, avaient éclaté, et de la glace rougie s'en était échappée avant de se solidifier.
- Oh! La bière ! L'excitation de la charmante demoiselle était perceptible. Elle s'était accroupie devant un récipient lui aussi brisé. La mousse avait aussitôt gelé à mesure qu'elle l'avait quitté, créant ainsi une magnifique sculpture de glace. "Incroyable... La chose que nous cherchons a dû passer par là.
Pourquoi tu dis ça ? Je ne vois pas de traces de pas si ce n'est les notres. " demanda Myosotis en suivant pas à pas sa sœur qui sautillait partout.

La demoiselle arpentait maintenant la pièce, son regard de ciel attentif.
" Les températures ont été particulièrement basses dans cette pièce. Qu'il n'y ait nulle trace est en effet intéressant." La demoiselle jeta un œil à Myosotis, à la fois surprise et rendue fière par sa sœur. "Ce que nous cherchons est donc soit intangible, soit... rampant? Non, les escargots aussi laissent des traces." Cela donnait en effet à réfléchir.  Amaryllis pivota sur elle même, puis pointa du doigt une rangée de tonneaux. Le manoir Lourmel est... par là."  Avisant un petit espace entre les bases de deux gros tonneaux, elle descendit à quatre pattes et entreprit de s'y faufiler.

Euh… Peut être. Il fait froid. Dame Héléna ne va pas être très heureuse de nous voir si on se retrouve là bas...Mais puis que tu y tiens, cache bien ton carnet !"
- C'est pour cela que je l'ai laissé dans le salon de Dame Hildegarde." répondit-t-elle sur le ton de l'évidence. "Rien ne garantit qu'il y ait un passage que nous puissions utiliser. Cela nous donnera des informations.
Fait toujours attention à tes cheveux, parce que là, à quatre pattes, c'est quand même un peu… étroit." Egalement à quatre pattes, tenant toujours son balai, Myosotis avançait non sans se donner quelque coup avec le manche. C'était en effet étroit. Les deux demoiselles de Termer avaient à peine la place de progresser, et si d'aventure elles décidaient de rebrousser chemin, il leur faudrait certainement le faire sans se retourner.

Le spectacle qu'illuminait la torche suffisait à justifier le voyage. Aucune trace de passage, depuis probablement des décennies. Des tisseuses avaient fait leur toile là, nombreuses. Le froid glacial, surnaturel, avait gelé les bâtisseuses et leurs œuvres sur place. Amaryllis s'était arrêtée un long instant pour observer le phénomène, ne laissant au passage à sa sœur guère d'autre perspective que son arrière train.

Même en essayant de se coordonner, Myosotis avait un problème avec son artefact ménager et il lui arrivait de taper également les bas des reins de la blonde.
" Serait il possible que tu avances sans t'arrêter ?
- Mais il y a des toiles gelées. C'est magnifique.
Pourquoi tu me dis ça ! Je ne peux pas les voir !
- Mais comme ça, tu sais..."

Le dilemme était difficile. Conserver ces œuvres uniques ou progresser?  Mais parfois, l'appel de la découverte imposait de faire des sacrifices difficiles, et les toiles gelées, aussi hypnotisantes étaient-elles à la lueur de la torche,restaient des œuvres éphémères que la chaleur de la torche suffisait déjà à dégrader.  

Alors elle reprit sa progression au travers des toiles, et bientôt... son sourire grandit.

Là, devant Amaryllis, la maçonnerie avait cédé en raison du froid. La pierre avait cédé, s'était fracturée, et quelques blocs reposaient maintenant sur le sol, contre le fond d'un tonneau. Il n'y avait là qu'un petit passage, plus étroit encore que celui qu'elles avaient emprunté jusqu'à présent, mais il menait sans aucun doute à la demeure voisine.

Il n'y avait nulle trace de ce qu'ils cherchaient. Les deux sœurs firent silence... ce qui leur permit d'entendre une voix bien connue leur évoquant une fort longue barbe.
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MessageSujet: Re: Cache cache [Myosotis, Aaron]   Cache cache [Myosotis, Aaron] I_icon_minitimeDim 29 Déc 2019 - 15:32



***

Moins d'une minute après que la cave du manoir Lourmel (et les cheveux d'Amaryllis) ait été léchée par les flammes de l'archimage Nakor, cf ce sujet

Il fallait se rendre à l'évidence. L'entité, la créature, ou le blob, c'était selon, n'était probablement pas venu de cette cave-ci. Amaryllis venait de sortir de sous le tonneaux derrière lequel elle s'était glissée et époussetait sa robe, pensive, lorsqu'elle avait alpagué sa sœur.

- Le blob n'est pas venu de cette cave-ci manifestement... Regarde le gel, il est clairement plus présent du coté du manoir Lourmel. Si la créature avait traversé cette cave, il serait présent de manière bien plus homogène. Maintenant que le feu de Nakor n'est plus et que père Louis a chassé cette chose, il devrait être possible d'explorer sans risque...

La demoiselle s'interrompit en remarquant enfin Myosotis, laquelle, penchée sur elle, observait sa chevelure de très prés.
- Tu as des mèches roussies, Ama."
- Ca explique l'odeur.
- Et des toiles d'araignées plein les cheveux.
- Evidemment, Il y en avait sur le chemin. Toi aussi. La blonde enfant faisait de son mieux pour amener ladite mèche dans son champ de vision. Lorsqu'elle y parvint finalement, Amaryllis enchaina."Etonnant. As-tu la moindre idée pourquoi les cheveux frisent une fois exposés au feu?
- Pourquoi je saurais une chose pareille?
-  Pourquoi pas ? Tu es bien ma sœur.
- Depuis le temps que tu joues avec le feu, je suis étonnée de te l'apprendre.
- Constater n'explique pas.

Mais l'heure n'était pas à des expériences qu'on pourrait réaliser plus tard.
- La cave. Il faut chercher des indices dans la cave." Sur ces mots plein de sagesse, la belle demoiselle s'était aussitôt mise à quatre pattes et s'était faufilée dans l'espace étroit sous les tonneaux. Myosotis soupira en reposant la planche qu'elle avait réussit à dégager pour boucher la brèche et suivit sa sœur.

- Mon hypothèse préférée est qu'il peut passer au travers de la matière. Air, chair, bois, pierre, aucune importance. Par contre, la matière prise dans sa masse refroidit à des températures plus basses que ce que nous avons jamais rencontré à Termer, même l'hiver d'il y a trois ans. Cela suffit à faire refroidir l'environnement bien sûr, car le froid se diffuse Myosotis.

Après avoir posé la torche sur le sol de l'autre coté,  Amaryllis se hissa au travers du trou en s'appuyant des deux mains sur la maçonnerie. Ca passait tout juste. Brusquement elle tomba de  l'autre coté, et s'accroupit avant  de ramasser la torche. Il régnait dans le lieu un mélange d'odeur d'huile, de brulé et d'alcool assez déplaisant. Des bouteilles avaient dû se briser lorsque les flammes du sorcier les avaient brusquement échauffées supposa-t-elle.

- "Attention, les pierres sont tranchantes. "  
- S'il n'y avait que des pierres… L'ainée eut plus de difficultés à passer à travers le trou de souris. Après s'y être repris un certain nombre de fois elle franchit l'obstacle sans se blesser.
- "Tu vois, elle a cassé à cause du gel. La blonde enfant avait ignoré la remarque de sa sœur, et poursuivait ses explications à la place.  "Un gel particulièrement intense." leur respiration se condensait sitôt qu'elle avait quitté leur bouche, mais aucune ombre anormale ne semblait décidée à manger le halo de leur torche.

A pas léger, elles glissèrent entre les rayonnage et les tonneaux, jusqu'à ce que Myosotis pointe du doigt une brique égarée sur le sol. Elle avait roulé là il y a peu de temps, brisée net de dessous une grande armoire de bouteilles de Charmeroux gelées qui scintillaient comme faites de diamant à la lueur de la flamme.

-Ici… Amaryllis avait déjà glissé un œil derrière l'armoire, la torche plaquée contre le mur. La paroi semblait s'être effondrée à cet endroit. Tirons là.

La sandale de Myosotis prit bientôt appui sur le mur de pierre gelé. Avec une planche comme levier, beaucoup d'huile de coude et dans un grincement strident accompagné du grognement de la demoiselle, l'armoire pivota lentement. Lorsque la planche retomba, elles avaient assez d'espace pour se faufiler.

Et se faufiler elles firent.

- Si on a de la chance, nous pourrons remonter sa piste. Et découvrir d'où elle vient.

Une personne saine d'esprit aurait été en droit de se demander s'il s'agissait bien de chance.

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MessageSujet: Re: Cache cache [Myosotis, Aaron]   Cache cache [Myosotis, Aaron] I_icon_minitimeLun 6 Jan 2020 - 23:17



" Que la DameDieu nous protège…" Quitte à invoquer la chance autant s'en remettre aux Dieux. Pour Amarillys, cela revenait peut être au même, mais pour Myosotis, c'était plus rassurant grâce à la force de l'habitude.

Les pierres étaient larges, froides.
Comme de l'autre coté, elles avaient été fracturées par le gel. Elles en étaient devenues coupantes et traîtresses, si bien qu'Amaryllis et sa sœur avaient du procéder avec un luxe de précaution lorsqu'elles s'étaient faufilées par l'endroit d'où la chose avait pénétré la cave.
Tendue, penchée en avant Amaryllis s’arrêta sur le seuil. Un courant d'air incessant faisait voler ses cheveux libres. Il soulevait sa robe et faisait vacillait la lumière de la torche, laquelle éclairait un boyaux étroit et ancien.
"Ca souffle. Il y a donc au moins une autre issue. J'adore les anciens tunnels murés!" Au fond du tunnel de maçonnerie, le temps et l'eau avaient laissé là une épaisse couche de sédiment.

La demoiselle tendit le bras et une jambe aussi pâle que vertigineuse, puis enjamba les éboulis pour progresser parmi les toiles d'arachnées, mais rien qui ne puisse résister au balais de Myosotis. Le tunnel n'était pas haut, et elles devaient progresser courbées. "Probablement un ancien passage d'écoulement des eaux. Il doit dater d'avant le manoir, grande sœur. Cela pourrait sous entendre que la créature a été réellement attirée par ce manoir. Sinon pourquoi faire cet effort… Mais comment en être sûrs.
- Pourtant, avant il y avait un palais. Pourquoi auraient ils prévu une évacuations des eaux dans une des caves du palais ? Je ne comprends pas bien l'intérêt. "
- Il ne devait pas mener dans une cave. Les latrines peut-être. Ou alors il servait à recueillir les eaux d'écoulement des pluies." Myosotis préférait décidemment la seconde hypothèse.

Quelques mètres tout au plus, et le boyaux débouchait sur du vide.

Du vide? Non… L'espace avait l'air de catacombes. Arque boutée au dessus du vide, la rousse demoiselle dut se retenir à la paroi lorsque sa sœur glissa la tête par dessus son épaule. "Genial! Des égouts!" S'écria-t-elle avec enthousiasme. Ils n'en avaient pas à Termer. "Qu'est ce que tu attends Myo?
- Qu'ils s'assèchent… comme les marais. L'odeur qui s'en dégage n'est pas des plus prisé pour être en agréable compagnie. Et ce serait abuser de l'hospitalité de Dame Hildegarde que de faire en sorte à ce qu'elle nous offre un bain. La chose brumeuse et glaciale ne vient certainement pas d'ici.
- Mais Myo… Pourquoi voudrais-tu te baigner dedans? Tu y vas? Elle est passée par ici. La pierre est abimée. Et regarde là bas. Ce… machin? Est encore gelé. Oh, je crois que c'est un rat. Il est gros dis-donc." Clairement, Amaryllis n'avait pas l'air plus inquiète que cela de l'endroit dans lequel elle était en train de trainer sa sœur.
-" En effet…" Bon gré, mal gré, la demoiselle se glissa par la fissure que le blob avait laissé après son passage. Les rats ? Ils étaient bien plus petits que les ragondins. Sa sœur la suivit aussitôt avec un charme qu'elle n'aurait jamais du avoir dans pareil lieu.
- "Bien" Amaryllis se frottait les mains, un sourire au lèvres, puis reprit la torche des mains de sa sœur. Le regard posé sur les vieux pavés couverts de crasse, elle trouva vite les traces du gel. L'instant d'après, tantot slalomant, tantôt enjamba la fange, elle remontait sa piste.

Telles des moutons, elles avaient prit le chemin qui montait légèrement. Ce n'était pas le plus facile mais l'autre leur emplissait les narines d'odeurs qui n'avaient rien à envier à leur marais natal.  

"Entends tu ce que j'entends ? Tant de voix… Ce n'est pas un air dansant, à moins que cela soit une danse que je ne connais pas. Qu'est ce dont là ? " Il aurait été difficile d'estimer la distance qu'elles avaient parcouru dans le réseau souterrain, mais ce qui n'avait été au commencement qu'un murmure dans la brise s'était transformer en une psalmodie soyeuse. La rousse était hypnotisée par la musique. Dans sa mémoire, elle cherchait cet air. Leur ainée l'avait elle déjà joué ?

"Peut-être lorsqu'elle jouait à faire la cultiste du sud avec moi. La fois où nous avons tenté de te sacrifier, Myo. Puis tu t'es libérée et tu nous a sauvé de l'influence du drow maléfique." Hesperis avait beaucoup d'imagination dans leurs jeux. La blonde enfant tendait la torche à son ainée pour qu'elle s'en saisisse, son regard posé sur un creux entre de la maçonnerie effondrée. C'est de là que provenait sans aucun doute les paroles annonciatrices de mystères.
Ce fut avec soulagement que la rousse demoiselle récupéra la torche. Etrangement, elle aimait assez peu l'association des mots comme "cultiste" ou "sacrifice" venant de la personne qui tenait le feu.

"Merci." Amaryllis posa un genoux sur une brique, et, l'autre jambe à l'horizontal, entreprit de chercher à se faufiler. Elle passa un bras dans l'ouverture, plus étroite encore que celle qui les avait menées ici. La température semblait normale. La tête et l'autre suivirent. La belle enfant s'appuya, visage serré dans les ténèbres, et, une fois ses épaules engagées, poussa. Ses jambes quittèrent terre, battirent un instant alors qu'elle se glissait plus loin.

La forme feminine se tortilla, dandina de la croupe qui resta un instant bloquée, puis après une souple rotation, le reste  fut avalé par les ténèbres.

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MessageSujet: Re: Cache cache [Myosotis, Aaron]   Cache cache [Myosotis, Aaron] I_icon_minitimeDim 12 Jan 2020 - 12:36



Myosotis soupira.
" Un jour petite sœur, j'aurais une explication… Pourquoi où que l'on aille j'ai l'impression que vous êtes à Termer ? Vous faut il un royaume souterrain pour vous sentir bien ? "
La demoiselle regarda son balai avec intérêt. Devait elle le prendre ou l'abandonner ?
Alors, elle attendit quelques instant pour être certaine que sa sœur soit passée pour passer l'outil ménager. Henri le lui avait prêté et il aurait été inconcevable qu'elle ne le lui rende pas. Ne sachant pas si elles devaient revenir sur leurs pas, elle ne voulu prendre aucun risque. Et qui sait, peut être qu'elle en aurait besoin, comme tout à l'heure.

A son tour, elle s'aventura dans le trou. Cependant, ayant une charpente un peu plus développée que sa puinée, elle eut un peu plus de difficulté à se faufiler en faisant attention à ses vêtements.

Les chants étaient encore lointains mais elle avait envie d'aller voir cela. La musique était toujours belle. Même quand c'était faux. Car son but existentiel était d'être partagée.

Il faisait noir comme dans un four là dedans… Mais la température n'avait rien de surnaturelle, donc qu'avaient-elles à craindre. Beaucoup de choses évidemment, mais il n'y avait aucune raison que ce soit pire qu'à Termer, alors la puinée des maitres de ces terres ne s'inquiétait guère. Il fallait dire qu'elle était de l'avis que s'inquiétait était généralement contre productif. Pourquoi les gens faisaient-ils cela? C'était stupide.

Affirmer qu'il faisait noir comme dans un four était d'ailleurs tout à fait vrai. Les fours ont une cheminée par laquelle un peu de lumière peut pénétrer. Le conduit dans lequel elles rampaient toutes deux était étroit, mais dans l'obscurité, Amaryllis distinguait une lueur derriere ce qui devait être un coude.

" Ama… Avance. " C'était inconfortable. Pour avancer Myo était entre le chien et l'escargot. Mais contrairement au mollusque ses membres ne s'adaptaient pas aux aspérités de la pierre. Mais sa sœur s'était arrêtée et son genou se faisait gentiment malaxer par un caillou ou un truc pointu de la même engeance.
Shh. lui répondit-elle simplement, pour une fois peu bavarde.

Elles franchirent le coude, et ce même si le balai de Myosotis leur donna un peu de fil à retordre. Peut-être était-il temps d'inventer le balai à manche télescopique, pensa fort à propos Amaryllis. On ne savait jamais quand on aurait à emporter un balai dans des canalisations d'eau usée.

De l'autre coté de l'obstacle, les mélopées étaient plus fortes, et une lueur vacillante filtrait au travers d'un éboulis. Encore un éboulis. L'entretien de ces ruines n'était pas meilleur que ce que les deux sœurs avaient pu voir dans leur seigneurie. Hormis que cette fois, on était au cœur de Diantra. Au moins, nota la jolie blonde, pensive, il s'agissait d'un travail de la pierre de grande qualité. Il était seulement très vieux. Il était aussi fort probable que les concepteurs initiaux n'aient pas inclus des conditions de température extrêmes dans les spécifications de l'ouvrage. On ne pensait jamais à tout.

Ses petites mains se glissèrent dans la poussière, elle se pencha pour regarder par le trou trop petit. Difficile de voir ce qu'on faisait là dedans. Alors elle chercha une pierre mouvante. Attentive à ne pas faire trop de bruit, elle tira, poussa. La pierre accepta de se déplacer. Une autre suivie. Puis une autre. L’aînée ne savait plus si elle devait s'effrayer de découvrir l'expertise de sa petite sœur dans l'intrusion par effraction ou si elle devait la remercier de lui permettre de découvrir ce qui était d'ordinaire inaccessible et d'avoir possiblement accès à une réponse.

Un mince sourire éclaira le visage de la demoiselle, qui, dés qu'elle le put, se glissa dans le trou qu'elle venait d'élargir après avoir vérifié qu'elle trouverait une cachette de l'autre coté.

De l'autre côté de l'éboulis, les pierres s'étaient amoncelées en un muret compact. Si les gens n'étaient pas trop grands, elle pourrait sans doute se cacher derrière. Mais la surprise n'était pas là. Du boyau qu'elles venaient d'emprunter, elles étaient arrivées dans une immense salle dont le plafond disparaissait dans les ombres des hauteurs. L'odeur capiteuse d'un encens saturait l'air.

Au milieu de la pièce ronde, six piliers de marbre blanc portaient six statues emplies de grâce. A regarder, chacune portait un symbole faisant clairement comprendre qu'il s'agissait de six saintes bien précises. Et au milieu d'elles, une sorte de cuve ou de puits dont il était impossible pour l'instant de voir le contenu.

Une dizaine d'hommes et de femmes en bure bleue était agenouillés en cercle autour des six piliers, yeux clos et psalmodies aux lèvres. De leur chœur s'élevait en réalité une longue prière de protection en langue courante, mais la façon dont le son se répercutait sur la roche la déformait rapidement avec la distance.

Deux hommes en robe blanche étaient également en train de balayer le sol couvert de débris et de poussière, rassemblant les cailloux du côté de l'éboulement.

Des pas rapides parvenaient du couloir.

Suite Dans Trois nuits pour une lune
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