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| L'Art de savoir prendre des décisions [PV Jérôme] | |
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Auteur | Message |
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Mathilde de Clairssac
Humain
Nombre de messages : 419 Âge : 36 Date d'inscription : 07/09/2012
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| Sujet: L'Art de savoir prendre des décisions [PV Jérôme] Mar 30 Oct 2012 - 12:47 | |
| Guillaume partit, Jérôme toujours absent et cette grossesse qui arrivait bientôt à son terme. C’était trop de sujet d’inquiétude pour Mathilde, elle ne savait plus quel Dieu prier, ni quoi demander, cependant elle ne cessait pas d’implorer la Déesse pour protéger la vie de ses frères. Pour elle, il s’agissait de la chose la plus importante. Karfias était arrivé et avec lui, les beaux jours d’été s’étaient succédés avec lenteur. Pourtant elle ne pouvait guère en profiter que devant l’une des fenêtres de ses appartements. Depuis des semaines elle vivait recluse, elle ne voyait personne d’autre que Janis et Germain, leur conversation se faisait courte et ses moments de solitude nombreux. Son ventre était maintenant bien rond et les mouvements de son bébé annonçaient que le jour de la délivrance était proche. Oui une délivrance, car elle commençait à ne plus supporter de se traîner de son lit au fauteuil et du fauteuil à son lit. La chaleur était par moment insupportable et faire quelques pas relevés parfois du miracle tant elle se sentait épuisée. Assise dans son fauteuil, les restes de son repas trônant sur la table basse, Mathilde referma le énième livre qu’elle venait de terminer puis se leva pour aller admirer le coucher de soleil.
Janis entra quelques minutes après pour débarrasser la table et l’aider à se mettre au lit. Par excès de coquetterie peut-être, Mathilde avait refusé de passer ses journées en chemise de nuit sous prétexte qu’elle ne voyait personne, aussi prenait-elle soin chaque jour de passer l’une des seules robes arrangées par sa servante et de se coiffer avec la même élégance qu’à l’accoutumé.
Allongée dans son grand lit, la jeune femme se mit à fredonner une chanson pour bercer l’enfant agité qui donnait de vigoureux coup de pied chaque fois que la nuit venait. Alors qu’elle venait tout juste de s’endormir, du moins lui semblait-il, quelqu’un vint la secouer. Ouvrant les yeux, elle vit le visage de Janis penché au dessus du sien. Visiblement elle venait elle-même d’être tirée de son sommeil.
- Allons il fait encore nuit…laisse moi dormir…
- Votre frère, Mademoiselle, il est rentré… à l’instant.
Il fallut plusieurs minutes à son cerveau endormi pour comprendre que son frère était de retour, et ensuite quelques secondes supplémentaires pour se rendre compte qu’il ne pouvait s’agir que de Jérôme. Guillaume était partit quelques jours plus tôt… il ne pouvait pas déjà être de retour. En revanche l’absence de son aîné n’avait que trop durée.
Rejetant les couvertures qui la couvraient, Mathilde se redressa et parvint même à se lever avant que Janis ne la retienne et la force à se coucher. Ce n’était pas bien compliqué vu son état, il suffisait d’une petite poussée pour la renvoyer sur le matelas.
- Mais enfin arrête ça tout de suite Janis, je dois le voir, il faut que je le vois.
Mais sa servante fut intransigeante et puis que comptait-elle faire au juste ? Sortir dans les couloirs en effervescence du château et aller frapper à la porte du bureau de son frère ? Ruiner toutes ses semaines passées seule en quelques secondes ? S'ensuivit un échange verbal quelque peu agité, mais trop fatiguée pour lutter, Mathilde baissa les armes. Et puis son frère devait avoir suffisamment de travail comme ça. Il la verrait quand il aurait une minute à lui accorder. Ceci exposait de façon claire par Janis, cloua littéralement la jeune femme dans son lit qui malgré toutes les recommandations diverses de sa servante, ne parvint pas à se rendormir.
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| | | Jérôme de Clairssac
Humain
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| Sujet: Re: L'Art de savoir prendre des décisions [PV Jérôme] Lun 5 Nov 2012 - 12:06 | |
| Karfia, année 7, quelques jours après le départ de Guillaume pour Serramire Jérôme avait fait la guerre pour Sainte Berthilde puis il avait fait d'autres choses qui l'avaient tenu éloigné de sa baronnie trop longtemps. Sa sœur était proche de la délivrance et il était miraculeux, malgré leurs efforts, qu'il n'y ait eu aucune rumeur sur sa grossesse. Le peu de personnes dans le secret était bien évidemment un élément vital de la discrétion qui perdurait mais il était toujours étonnant que cela ne s'ébruite pas. Le Baron avait toujours dans l'une de ses poches la lettre froissée qui lui avait indiqué le nom du père de l'enfant à naitre, il l'avait lu et relu en faisant des cercles dans sa tente de campagne puis ensuite. Il l'avait parcouru tellement de fois que l'encre semblait usée et la couleur de la missive était défraichie, arborant encore les signes de frustration lorsqu'il l'avait serré dans sa main.
Il fallait bien avouer que Mathilde avait le chic de faire ressortir les plus mauvais côtés de Jérôme, à son grand désespoir. L'homme enjoué et calme qui était son caractère habituel paraissait l'avoir abandonné ces derniers temps entre la guerre et l'état de sa sœur. Elle avait une chance immense, c'est qu'elle était le point faible de Jérôme, sa mère aurait pu en être un également mais il fallait avouer qu'elle avait déjà vécue et son frère était un homme d'épée, il savait donc se défendre et seul Néera guiderait son destin. Sa sœur par contre était sans défense et elle était jeune, dépendante donc du chef de famille qui se trouvait aujourd'hui être Jérôme, celui-ci avait par conséquent une responsabilité importante vis à vis d'elle. En plus de son ascendant sur elle, ils étaient de la même famille et cela engendrait un plus grand rapprochement encore.
Ce jour, ou plutôt cette nuit, Jérôme rentra à Etherna. Il était accompagné de la garde qu'il avait prit avec lui et il était monté sur son cheval. Il entra dans la ville puis dans son château et il donna sa monture à l'écuyer de service. Jérôme congédia ses gardes, les renvoyant se restaurer à la cuisine malgré l'heure tardive et les libérant de leurs obligations, il se rendit de son côté dans sa chambre après avoir commandé un repas qu'on lui apporta peu de temps après. Il aurait aimé se rendre immédiatement auprès de sa sœur afin de discuter avec elle, heureusement que des jours s'étaient écoulés depuis qu'il avait reçu la lettre, ce qui lui avait permis de réfléchir et surtout de se calmer. L'heure avancée et l'état de Mathilde le retint pourtant, il se déshabilla et mangea avant de se coucher à son tour avec instruction de le réveiller tôt.
Le lendemain, il s'habilla et donna comme instruction qu'on ne le dérange pas sauf bien sur évènement extraordinaire et ne courant aucun délai. Il demanda à Janis de le prévenir lorsque Mathilde serait réveillée et dès que ce fut le cas, il se dirigea vers sa chambre. Il frappa comme l'usage le voulait et il entra une fois que la femme de chambre de sa sœur lui dit qu'elle était en état de le recevoir. Une fois à l'intérieur, il regarda sa sœur avec tendresse, et oui car malgré la situation il l'aimait et cela ne devrait pas changer malgré ses erreurs; De toute façon qui pouvait se vanter de n'en avoir jamais faite même si celle la était gratinée.
Elle portait des robes amples pour dissimuler sa grossesse mais elle ne pouvait plus cacher son ventre bien rond, preuve de l'arrivée prochaine de sa délivrance. Il s'approcha et la prit dans ses bras et la serra contre lui comme il le pu avec son ventre arrondi, il serait temps sous très peu de temps d'en venir au vif du sujet
"Quelle joie de te revoir Mathilde, comment te porte tu ? j'espère que tout va bien pour toi ?"
Bon maintenant qu'il avait fait cela, il était temps (déjà oui) de parler franchement. Il repoussa doucement sa sœur afin de pouvoir la regarder et il parla sur un ton tempéré mais grave
"Guillaume est partit avant que je ne revienne, c'est dommage car j'aurais apprécié de parler alors que nous étions tous la mais soit. Tu dois te douter, s'il ne te l'a pas dit, qu'il m'a avisé du nom du père de l'enfant que tu porte. J'attends tes explications"
Comme nous l'avons dis, heureusement que nombre de jours s'étaient écoulés, cela avait permis au baron d'avaler la pilule mais il ne l'avait pas pour autant digéré et de nombreuses questions s'étaient posées. S'emporter violemment n'aurait pas apporté de réponses et rien n'aurait été résolue tout en laissant la situation perdurer. Pourtant sous le masque de neutralité que Jérôme s'était forgé, il ne fallait pas être devin pour sentir une tempête ronfler.
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| | | Mathilde de Clairssac
Humain
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| Sujet: Re: L'Art de savoir prendre des décisions [PV Jérôme] Lun 5 Nov 2012 - 12:58 | |
| Inutile de dire que du moment ou Janis était venue la réveiller en pleine nuit jusqu’à ce qu’elle vienne l’avertir au matin que son frère souhaitait la voir, Mathilde n’avait pas fermé l’œil. Les nuits courtes étaient pourtant à bannir d’après les directives de Germain, tout comme son état de nerf actuel. Quoi qu’il en soit, Janis reparut au petit matin et l’aida en enfiler une robe pour être présentable. Or de question de recevoir Jérôme en robe de chambre elle avait encore un brin de dignité malgré tout ce qu’elle endurait depuis des mois. S’appuyant sur le bras de sa servante pour se rendre dans le petit boudoir elle la pressa de question pour connaître l’humeur de Jérôme. Il fallait reconnaître que le fait qu’il ne soit pas venu la voir immédiatement l’angoissait terriblement. Le souvenir de sa conversation avec Guillaume la veille de son départ était encore ancré dans son esprit et elle savait parfaitement que Jérôme viendrait à lui poser les mêmes questions. Elle lui avait promis de répondre à chacune de ses interrogations lorsqu’il serait de retour et elle comptait bien tenir parole.
Jérôme entra et elle fut presque surprise qu’il s’approche si prestement pour la serrer dans ses bras. Elle était presque en train de croire qu’elle pourrait savourer ses retrouvailles sans que le sujet épineux ne soit abordé mais évidemment Jérôme ne le voyait pas du même oeil et ni une ni deux, il attaqua directement. Le choc qu’elle éprouva en entendant les paroles de son frère la fit vaciller légèrement aussi s’autorisa-t-elle à s’asseoir. Elle n’était pas au courant de cette lettre et bien que cela n’ait rien d’étonnant ele aurait préféré le lui dire elle-même, mais aurait-il été aussi calme et maître de lui? Intérieurement elle remercia Guillaume.
- Je vais plutôt bien, merci de t’en soucier… Germain pense que l’enfant devrait naître d’ici quelques jours… Une semaine tout au plus. Quoi qu’il en soit, il a mis en place des règles très strictes qu’il me force à respecter scrupuleusement…..Comme lorsque nous étions enfant.
Mais ce temps là était révolu depuis bien longtemps. Levant les yeux vers son frère, elle lui tendit la main pour le faire venir s’asseoir près d’elle. Il était évident qu’il devait contenir sa colère et qu’il essayait de se maîtriser pour ne pas hausser la voix, mais elle avait réellement besoin qu’il soit près d’elle. Son absence avait été trop douloureuse. Une fois installé à ses côtés, elle garda sa main dans la sienne. Levant les yeux vers Jérôme, elle resta un moment silencieuse, cherchant les mots qu’elle allait prononcer, puis elle poussa un long soupir.
- Tu te souviens de ma dernière lettre…Je t’avais écrit que je n’étais pas au courant de son identité. Et je ne t’ai pas menti… C’est son coursier qui me l’a révélé croyant que je savais pertinemment de qui venait le pli qu’il m’apportait. Quelle explication souhaites-tu entendre de plus ? Savoir que je suis tombée amoureuse d’un Baron qui se faisait passer pour un chevalier sans le sou voyageant vers le Nord changerait-il quelque chose. Nous avons beaucoup parlé à Hiviène mais jamais dans son discours il ne m’a laissé penser qu’il était Baron ni qu’il était marié…
Baissant les yeux vers leurs mains serrées, Mathilde reprit une profonde inspiration. Pouvait-il comprendre les sentiments qu’elle éprouvait pour Norman, lui qui n’était probablement jamais tombé amoureux ? Malgré son âge et son statut il n’était toujours pas marié et Guillaume était trop amoureux de sa Déesse pour ouvrir son cœur à qui que ce soit d’autre. Et elle ? Ne s’était-elle pas trop vite amourachée de Norman ? Peut-être un peu au départ. Evidemment elle avait pensé épouser ce chevalier sans le sou avec le consentement de sa mère et de ses frères…mais s’ils n’avaient pas donné leur accord, elle l’aurait regardé partir, elle aurait pleuré quelques temps et serait passé à autre chose. L’enfant qu’elle portait et les lettres qu’ils avaient échangés avaient changé beaucoup de chose. Maintenant elle était plus sûre que jamais des sentiments qu’elle éprouvait pour lui. Malgré les mots qu'il avait écrit dans ses premières lettres, elle s'était presque interdit de continuer à éprouver quoi que ce soit... Il était alors marié et l'espoir n'était pas permis...Cependant la mort de la Baronne, bien que tragique, changeait également ça.
- Pourrais-tu entendre sans bouillir de colère que j’aime cet homme plus que je n’ai jamais aimé quelqu’un d’autre en dehors de notre famille ? Pour être totalement honnête avec toi Jérôme… il m’a demandé de l’épouser et si la réponse ne devait venir que de moi, je dirais oui sans la moindre hésitation. Mais j’ai juré à Guillaume avant son départ que je me plierai à chacune de vos décisions…et je ne compte pas vous décevoir une nouvelle fois, quoi que cela m’en coûte.
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| | | Jérôme de Clairssac
Humain
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| Sujet: Re: L'Art de savoir prendre des décisions [PV Jérôme] Mar 6 Nov 2012 - 13:03 | |
| Quelques jours, une semaine au plus avant l'accouchement de sa sœur, le délai qu'il avait prit en compte lors de son arrivée au château était passé à une vitesse effrayante et pire que tout il n'avait même pas été la pour la soutenir. Il resta muet devant cette réalité, s'asseyant sur un signe de Mathilde à ses côtés en lui prenant la main. Cela n'empêcha pas la tempête de continuer d'exister, il la contenait car il avait eu le temps de penser et de l'enfoncer au fond de lui mais elle tentait de le submerger. Toutefois il voulait d'abord avoir des réponses aux questions qui s'étaient formées dans son esprit.
Un silence s'installa entre la sœur et le frère mais Jérôme décida de lui laisser le temps de formuler sa réponse. Elle reprit en expliquant qu'elle n'avait pas mentit et la façon dont elle apprit l'identité de celui qui l'avait engrossé. Jérôme était outré de savoir qu'il avait conquit la vertu de sa sœur en lui mentant éhontément et alors qu'il était marié, quel sacrilège c'était. La colère s'intensifia mais elle était dirigée vers ce Baron, celui qui était l'instigateur de tout ce qu'il se passait et du malheur qui s'abattait sur la famille.
Une boule avait faite son apparition dans le ventre et la gorge de Jérôme qui ne répondit pas, occupé qu'il était à ingérer l'information et à retenir sa colère. Mathilde baissa les yeux, était ce un signe de sa honte ? L'ainé n'arrêtait pas de se répétait intérieurement qu'il devait garder son calme et son sang froid, être à la hauteur de son statut de chef de famille. C'était bien compliqué mais il y réussit tant bien que mal.
Mathilde demanda alors à son frère de garder son calme, comme si c'était pas déjà le cas....elle partit alors dans une tirade parlant de son amour sincère avant de parler du fait qu'il l'avait demandé en mariage. Cette fois c'était trop, Jérôme retira sa main de celle de sa sœur mais sans violence et il se leva et commença à marcher à vive allure en rond. Evidemment la mort de la Baronne n'était pas resté secrète bien longtemps et un évènement de cette envergure avait fait le tour de la péninsule, aussi Jérôme savait qu'il n'avait plus d'épouse
"Comment ose t il ?"
Il s'arrêta aussi vite qu'il s'était levé, il ferma les yeux fortement et il posa le bout de ses doigts sur ses tempes comme s'il avait une migraine. Il retrouva un semblant de calme en inspirant et expirant fortement. Il remit ses idées en place, Jérôme n'avait en effet pas connu l'amour, des amourettes de passage il y en avait eu bien que peu pour un noble et il avait aussi connu deux, trois prostituées mais aucune histoire sérieuse jusque maintenant. Il avait bien cru une fois qu'il avait trouvé le grand amour mais il était alors âgé d'une quinzaine d'années et c'était la naïveté de cette période qui avait été l'instigateur de son illusion. Il se rassit
"Mathilde, je peux prendre en considération ce que tu me dis, le comprendre je ne sais pas puisque tu es bien placé pour savoir que je n'ai pas rencontré l'amour. Pourtant il faut que tu prenne aussi en compte beaucoup de choses. Déjà le fait que lorsqu'il à...que vous avez....enfin tu vois de quoi je parle, il était marié, c'est un affront fait ouvertement à notre famille, qu'aurait il fait si son épouse n'était pas morte ?"
Une très courte pause ne laissant pas la parole à sa sœur
"De plus, d'Oësgard et sa guerre civile, la région est loin d'être stable, ta protection ne serait pas assurée. Le Comte d'Odélian pourrait intervenir et il se peut qu'une nouvelle guerre ne couve. La politique est ce qu'elle est et je m'en passerais bien mais comment peux tu imaginer que je te donne mon approbation dans cette situation ? et l'enfant ? et si jamais vous vous mariez, comment expliqueriez vous son âge ? les gens ne sont pas dupent non plus, ils comprendraient vite."
Puis voyant que ses propos pourraient laisser paraitre qu'il allait craquer et une nouvelle information refaisant surface, il reprit
"Guillaume m'a dit que le Baron était passé en visite à Etherna mais qu'il n'était rien sortit de la soirée, est ce qu'il était venu pour toi ? est il au courant de ta grossesse et de sa future paternité ? que s'est il passé ?"
Beaucoup de questions auxquelles il voulait des réponses |
| | | Mathilde de Clairssac
Humain
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| Sujet: Re: L'Art de savoir prendre des décisions [PV Jérôme] Mar 6 Nov 2012 - 14:29 | |
| Par Néera elle avait complètement oublié ce léger détail… Gardant le silence, Mathilde regarda son frère faire les cent pas devant elle. Bien qu’il fasse un effort visible pour ne pas s’emporter, il était clair que le calme qu’il affichait à son entrée était loin derrière lui. Le cœur de la jeune femme s’était serré en l’entendant dire qu’il aurait été aberrant pour lui de cautionner pareil mariage et bien qu’elle s’y était forcément attendue, elle en éprouva une pointe de déception. Elle savait parfaitement que ses frères seraient encore plus outrés d’apprendre cette demande en mariage, mais elle avait osé espérer que Jérôme… Non en fait c’était parfaitement utopique, elle s’était bercée d’illusion pour éviter de trop souffrir de cette situation mais la vérité lui revenait en plein visage avec une telle violence qu’elle en éprouva une vive douleur. Si forte, si physique qu’elle en resta le souffle coupé quelques secondes.
Il s’était rapproché d’elle et elle avait saisit sa main peut-être un peu trop vivement mais cette fois elle la tenait fermement de peur qu’il ne s’éloigne à nouveau. Croisant son regard azur dans celui, si semblable, de son frère, Mathilde entrouvrit la bouche prête à répondre mais elle avait besoin d’ordonner ses pensées pour répondre à chacune de ses questions avec autant de sincérité que possible. Mais trop de chose la choquait dans les paroles que venaient de prononcer Jérôme…
- Mais…pour l’enfant...je pensais que…j’avais abandonné l’idée que… Enfin je ne crois pas qu’il puisse un jour être reconnu ni par moi ni par son père, mariage ou pas. Nous n’avons pas reparlé de son avenir mais….penses-tu qu’il y ait la moindre possibilité, même infime, pour que je puisse le voir grandir ?
Dans sa voix on sentait toute la détresse d’une mère qui s’attendait à se voir arracher son enfant dans les jours à venir. Plus l’accouchement approchait…plus elle s’était faite à l’idée qu’elle ne le verrait que quelques secondes, quelques minutes tout au plus avant qu’il ne disparaisse de sa vie. Voyant qu’il ne répondait pas, sûrement trop occupé à réfléchir à sa prochaine réponse, Mathilde ne laissa pas le silence s’installer. Il lui avait posé d’autres questions et même si elle n’avait guère envie d’y répondre, elle était forcée de le faire. Après tout si elle voulait retrouver la confiance de Jérôme ce n’était franchement pas le moment de faire des cachotteries.
- Oui… il est venu me voir. Je ne voulais pas lui dire pour le bébé…mais il l’a…remarqué. Je regrette d’avoir du faire croire que j’étais souffrante pour pouvoir le voir en privé mais Guillaume ne m’aurait jamais laissé seule en sa compagnie… et j’avais trop besoin de le voir pour laisser passer la seule occasion qui s’offrait à moi. Il avait fait le voyage juste pour moi malgré la situation politique d’Oësgard…quoi qu’il en soit…il est partit à l’aube et je ne l’ai plus revu…
Au moment de sa visite, Mathilde avait cru que c’était la dernière fois qu’elle le voyait, qu’il ne viendrait plus jamais et qu’elle devrait tirer un trait sur cet homme engagé auprès d’une autre. Posant sa main sur son ventre, elle appuya légèrement dessus pour essayer de calmer la douleur. Est-ce le bébé qui s’en donnait à cœur joie ? Quoi qu’il en soit elle n’en montra rien à son frère. Levant à nouveau les yeux pour croiser son regard elle lui serra un peu plus la main.
- Quand à la situation que tu me décris…je n’en ai que faire. Cela ne m’effraie pas… La mort de la Baronne est une chose horrible, monstrueuse même, parce qu’ils s’en sont pris à une femme faible et sans défense… Mais je suis loin d’être comme ça Jérôme, quoi que tu en dises. Et même si j’ai toujours adoré lorsque tu jouais les grands protecteurs avec moi… je sais me défendre. Père y a veillé. Comme il a toujours veillé à ce que je sois libre de mes choix. Ils n’ont pas toujours été judicieux, je te l’accorde...mais Le concernant je n’ai jamais rien regretté…
Bien que cela puisse paraître surprenant aux yeux des étrangers à leur famille, Jérôme savait qu'elle ne mentait pas. Si elle n'avait toujours pas de bague au doigt s'était seulement parce que leur mère respectait scrupuleusement l'une des volontés de son époux : lui laisser le choix de son futur mari. Lui s'était marié par amour et il avait toujours espéré que ses enfants connaîtraient le même bonheur.
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| | | Jérôme de Clairssac
Humain
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| Sujet: Re: L'Art de savoir prendre des décisions [PV Jérôme] Mer 7 Nov 2012 - 10:39 | |
| A peine s'était il rassit que Mathilde lui reprenait sa main rapidement, la serrant plus fort que tout à l'heure. Les émotions semblaient la submerger et c'était compréhensible vu ce qu'il se passait. Elle ouvrit la bouche mais aucun son n'en sortie, elle devait surement mettre en ordre ses pensées. Lorsque ça sortit, c'est hésitante qu'elle parla du bébé à venir et de son espoir de le voir grandir, au moins elle s'était faite à l'idée qu'il ne pouvait pas être reconnu. Les choses avaient pourtant été clair au départ, il serait donné à sa naissance afin qu'il n'y ait aucune trace. Jérôme avait pourtant réfléchit à cela lors de sa campagne et il avait peut être trouvé un moyen, ce n'était certes pas très glorieux et retomberait sur lui mais il n'avait rien trouvé d'autre, il hésitait toutefois à en parler vu les conséquences qu'il y aurait. Ce temps qu'il mit à réfléchir permit à Mathilde de reprendre, la détresse était parfaitement audible dans sa voix et cela touchait son frère ainé. Elle parla de la venue de Norman à Etherna qui était donc bien une excuse pour la voir de nouveau, il était étonnant d'avoir prit autant de risques après ce qu'il avait fait. La mauvaise nouvelle était qu'il était donc au courant de la grossesse de Mathilde, cela faisait une personne de plus dans le secret et ce n'était pas une bonne chose, plus il y aurait de gens au courant plus il y avait de chance (ou de malchance) que tout soit ébruité.
La benjamine de la famille posa ensuite la main sur son ventre, elle était crispé, surement que le bébé faisait des siennes. Elle releva la tête et plongea son regard dans celui de son frère, il cru regardait dans un miroir (uniquement au niveau des yeux) tellement les trois enfants de la famille avaient les mêmes yeux. Elle semblait prête à défier tout le monde pour cette amour impossible mais elle souligna la liberté que leur père leur avait toujours laissé, lui même ayant eu la chance d'avoir un mariage d'amour. Mais c'était alors qu'il était un petit Seigneur, beaucoup de choses avaient changé au moment ou Jérôme avait accédé au titre de Baron grâce à Grégoire. La réponse ne se fit pas attendre et il commença par la fin, son ton était neutre mais le débit un peu plus rapide que la normal
"Cet homme ne reculera donc devant rien ? il a osé revenir te voir alors que sa femme n'était pas encore décédée ! mais que pensait il donc ? tu m'annonce que tu veux accepter sa demande et que tu l'aime plus que tout mais te rends tu compte de tout ce que cela implique ? et mère ? que va t elle penser de cela à ton avis ? De plus la situation est chaotique la bas et même si tu dis que tu sais te défendre, et je sais que père t'a inculquer un tant soit peu la maniement des armes, que compte tu faire contre des hommes entrainés ? la Baronne est morte dans son propre château alors que celui-ci est gardé par des soldats, je ne pense pas que tu pourrais te défendre, non parce que tu n'en as pas les moyens mais parce que cela te dépasse."
La tirade dura un peu mais il n'en avait pas finit
"Il pense qu'il peut venir au château familial, cacher son identité, te voler ta chasteté qui est d'une grande importance surtout pour la noblesse alors qu'il est marié et n'a donc rien à t'offrir, par la même m'insulter et me mettre, par ton intermédiaire en fâcheuse posture, et je ne parle même pas de toi. Il croit que maintenant que son épouse est morte, revenir sous un prétexte quelconque et cette fois dans MON château, le symbole de mon titre, te reculbuter et demander ta main comme ça, comme s'il ne s'était rien passé ? il ne respecte donc rien ?"
Les questions étaient purement rhétoriques, Jérôme n'attendait pas vraiment de réponse à ce qu'il disait, du moins par cette partie. Tout au long de son monologue le ton neutre fut doucement balayé alors que la voix du Baron montait. Il respira profondément, il y allait un peu fort mais la contrariété était au rendez vous, surtout que maintenant il allait répondre à la question concernant le bébé. Il ne voulait au final rien éluder, sa sœur avait prouvé qu'elle était maintenant une adulte et il fallait que tout soit clair. La tonalité avait diminué et il parla très doucement, presque un murmure, contrastant grandement l'instant d'avant
"Ecoute Mathilde, je pensais que les choses étaient très clair concernant le bébé. J'ai pourtant eu une idée lorsque je réfléchissais sous ma tente en campagne. En effet, je pourrais peut être dire qu'il s'agit de mon bâtard, cela t'épargnerait le déshonneur sauf la disparition de ta chasteté dont il faudra trouvé une solution tôt ou tard. Les gens parlent moins lorsque c'est un homme qui à un rejeton non légitime, les langues iront bon train tout de même mais ce serait moins grave. Pourtant il faut bien que tu comprenne que si jamais nous envisagions cette solution, cela ruinerait aussi ma réputation et serait un fardeau pour trouver une épouse. De plus que pense tu qu'il se passera pour l'enfant ? toute sa vie il sera un bâtard, tu sais comme les gens sont mauvais, cela le suivra ou qu'il aille et quoi qu'il fasse. Ne vaut il pas mieux qu'il vive dans un temple ou dans une famille qui s'occuperait de lui sans qu'il ait le poids de l'erreur de ses parents sur le dos ?"
Il avait bien réfléchit avant d'en arriver à cette idée, c'était une issue de secours de dernier instant mais les conséquences ne seraient pas légères, aussi il fallait bien prendre le tout en considération. |
| | | Mathilde de Clairssac
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| Sujet: Re: L'Art de savoir prendre des décisions [PV Jérôme] Mer 7 Nov 2012 - 11:32 | |
| Malgré sa volonté de ne pas énerver davantage son aîné, il semblait maintenant évident que c’était proprement impossible sur un sujet pareil. Serrant les dents pour ne pas lui répondre avec le même ton, Mathilde l’écouta sans broncher ni détourner les yeux. Elle se retint de lui dire que sa chasteté n’était plus un problème depuis belle lurette, après tout ce n’était pas le moment de lui dire que Norman n’était pas le premier, mais il fallait reconnaître qu’à mesure qu’elle sentait sa propre colère l’envahir, elle trouvait cette réponse cinglante très tentante. Cependant les dernières paroles de Jérôme la calmèrent presque aussitôt. Savoir que son frère avait tenté de trouver une solution pour qu’elle ne soit pas malheureuse la touchait plus qu’elle n’aurait pu l’exprimer et même si son idée était bonne…jamais elle ne pourrait se résoudre à lui faire subir pareille humiliation.
Une nouvelle douleur la fit se crisper. Cette position assise était des plus désagréables et la conversation actuelle n’arrangeait rien. Elle qui devait être calme et détendu à quelques jours de l’accouchement c’était raté. Se levant lentement, Mathilde fit quelques pas dans la pièce en prenant de profonde respiration. Bouger semblait lui faire du bien, du moins elle n’avait plus aussi mal aussi put-elle rassembler ses pensées pour répondre à son frère.
- « Tu as entièrement raison… Toute cette situation…tout ceci…n’est qu’une succession de bêtises, de gamineries et d’un aveuglement ridicule. Je n’ai jamais eu…. la prétention de me croire parfaite en tout point, et je me suis trop souvent… laissée entraîner par mes …sentiments… »
Continuant de faire ses quelques ridicules petits pas à droite et à gauche, Mathilde tentait de respirer tout en réfléchissant à ce qu’elle devait dire ensuite. Non elle n’était pas en train de faire de l’hyperventilation mais disons que son état de nerf couplé à sa fatigue et à cette douleur physique qu’elle n’arrivait pas à calmer entièrement, ne l’aidait pas à se concentrer !
- « Et là encore je suis forcée de…reconnaître que toi et Guillaume…avaient entièrement raison. Et puis rien ne prouve qu’il…soit sincère.... Tant qu’il ne se tiendra pas là devant toi….Quoi qu’il en soit… Si le Baron d’Oësgard venait demander ma main….ici, il n’y aurait rien d’autre à voir… qu’un homme cherchant à se remarier… et à s’allier à ses proches voisins non? …Aide moi à m’asseoir s'il te plait… »
Bon là, ça devenait de plus en plus compliqué de marcher tout en haletant comme une marathonienne aussi tendit-elle la main à son frère pour qu’il vienne l’aider à retrouver le chemin du fauteuil. Une fois assise, la jeune femme poussa un long soupir et ferma quelques secondes les yeux. Il fallait qu’elle se calme, qu’elle arrête de trembler et qu’elle respire profondément. Germain ne serait pas content du tout de voir dans quel état cette conversation l’avait mise. Mais pour l’heure le débat n’était pas clos aussi fit-elle un nouvel effort pour répondre à Jérôme.
- « Concernant le bébé tu as une nouvelle fois raison… Je ne supporterais pas que mon enfant …grandisse avec cette étiquette de bâtard collée à lui… Et je n’accepterais jamais que tu souilles ton honneur pour masquer mes erreurs… Même si cela me brise le cœur je ne vois pas quoi faire d’autre… »
Serait-elle capable de surmonter la souffrance qu’engendrerait cette brutale séparation ? Pourrait-elle jamais se remettre de la « perte » de cet enfant ? Une nouvelle douleur plus vive la fit grimacer. Mais cette fois son cœur se serra d’angoisse…parce qu’elle venait de comprendre. Saisissant la main de Jérôme elle garda le regard baissé vers son ventre comme si elle n’en revenait pas.
- « Germain est au village à une demie journée de route en direction d’Hiviène…Il est allée apporter son aide…au médecin… Il ne doit rentrer que demain matin… » Tournant les yeux vers son frère, elle crut lire sur son visage un « et alors ? » surprit. « Et là…. Je vais accoucher…. »
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| | | Jérôme de Clairssac
Humain
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| Sujet: Re: L'Art de savoir prendre des décisions [PV Jérôme] Jeu 8 Nov 2012 - 10:39 | |
| Evidemment Jérôme ne savait pas qu'elle avait déjà perdue sa chasteté avant et c'était une bonne chose. De la même façon, il ne savait pas grand chose sur les femmes enceintes, aussi il n'avait pas pensé à éviter le stress que la discussion amenait chez sa sœur alors qu'elle était proche de la délivrance. Lorsqu'elle se leva, il pensa qu'elle faisait comme lui et que c'était une façon de réfléchir, jamais il n'avait envisagé que le bébé faisait des siennes
"Parfaite ? mais voyons Mathilde, personne n'est parfait et tout le monde fait des erreurs, ceux qui se vantent que ce n'est pas le cas sans des personnes bouffies d'orgueil et de vanité. Cependant il y a des degrés concernant les bêtises, la tu n'as pas eu de chance et tu paie le prix fort, c'est tout."
Sa sœur respirait de plus en plus fort et les sourcils de Jérôme commencèrent à se froncer et ce n'était pas de colère. Elle demande de l'aide pour s'assoir, Jérôme se leva aussitôt et lui prit le bas, l'appuyant sur lui alors qu'il l'asseyait
"Un homme cherchant à se remarier ? après ce qu'il t'a fait, peut être aurait il dû réfléchir avant de passer à l'acte en se servant d'un vil mensonge pour cacher son identité. Qu'est ce qu'il t'a dit concernant le bébé une fois qu'il a vu que tu étais enceinte ?"
Il occulta l'alliance dont elle parlait, il n'avait même pas fait attention en fait à cela tellement prit dans le reste de sa réflexion. Elle se rendit compte de l'énormité de vouloir garder le bébé, ce qui soulagea l'ainé, ils avaient pensé mais n'avaient trouvé aucune autre solution. L'enfant souffrirait certainement plus de sa situation. Mathilde expliqua ensuite que le médecin de famille était dans un village à côté, Jérôme ne voyait pas ce que cela venait faire dans la conversation et la surprise se marqua sur son visage. Puis elle annonça qu'elle allait accoucher, la maintenant. Jérôme ne réagit pas immédiatement puis il écarquilla les yeux tellement grand que les personnes qui l'auraient vu se demanderait si c'était possible d'ouvrir autant, il ouvrit la bouche mais rien n'en sortit que quelque balbutiement impossible à comprendre. Il ne savait d'ailleurs pas ce qu'il voulait dire et ce n'était donc pas des mots existants, la panique s'emparait de lui et il articula enfin des paroles compréhensibles
"Quoi ?....qu'est ce que tu dis ?....la tout de suite ?.....ce n'est pas possible ?....."
Il s'approcha de sa sœur d'un mouvement rapide mais désordonné. Heureusement ils n'étaient pas dans le boudoir mais bien dans la chambre de Mathilde aussi le lit était présent, il tira sur les bras de Mathilde pour la relevé
"Viens la.....tu dois te coucher....ça va passer..."
La c'était vraiment du n'importe quoi, il était noble, avait été éduqué, il savait lire et écrire, compter, se battre sur un champ de bataille et même un peu de magie grâce à l'instruction que son père lui avait fournit. Et pourtant dans cette situation il était complètement dépassé et ne savait absolument pas quoi faire. Il était bien évidemment hors de question de faire venir un autre médecin, en raison du secret qui était de mise. Il tourna sa tête dans toutes les directions de la pièce, cherchant ce qu'il devait faire
"Que...quoi...qu'est......"
Enfin un petit éclair de génie perça sa détresse et il dit sa première phrase sans hésitation
"Ou est Janis ?"
Sa femme de chambre saurait certainement ce qu'il fallait faire et le délivrerait de la folie qui menaçait de l'emporter |
| | | Mathilde de Clairssac
Humain
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| Sujet: Re: L'Art de savoir prendre des décisions [PV Jérôme] Jeu 8 Nov 2012 - 13:35 | |
| Le temps que Jérôme mit pour réagir à la dernière phrase de sa sœur, inquiéta sérieusement cette dernière… Et puis tout d'un coup ce fut la panique. Tout ce qui ne l’aidait pas quoi, mais Germain n’étant pas à Etherna, elle allait devoir accoucher presque toute seule. Son angoisse devint palpable, elle en tremblait de la tête aux pieds, alors autant dire que la panique de son frère n’aidait rien. Il eut soudain l’idée farfelus de la faire allonger pour que « ça passe » et très sincèrement si elle n’avait pas ressentit une violente contraction à cet instant, elle aurait pu éclater de rire. Il était évident que cela ne passerait pas. Sa robe était imbibée du liquide poisseux annonciateur de la naissance à venir et elle sentait son ventre se durcir. Serrant les dents pour ne pas hurler sa douleur, elle n’émit qu’un gémissement pitoyable d’animal blessé tout en se laissant tomber sur le matelas épais de son lit.
La première idée de son frère n’était pas mauvaise, mais la deuxième en revanche était tout simplement excellente. Janis ! Il fallait appeler Janis… Son frère n’attendit pas une minute et hurla le nom de la servante dans le couloir. Une minute après la pauvre femme entra en trombe dans la chambre et, à la vue de la scène qui s’offrait à elle, se mit à son tour…à paniquer.
– « Par Néera… il faut… il faut appeler Germain et … Oh… mais il n’est pas là…. Mademoiselle…. Il ne faut pas que … »
Vous l’aurez compris cet accouchement s’annonçait particulièrement compliqué. Jusqu’à ce que Janis se rende compte qu’ils n’étaient que trois et qu’il allait falloir faire avec.
- « Bon… Tout le monde se calme… Tout le monde prend une profonde inspiration… Allez… Vous aussi Monseigneur… Voilà…. Alors, Germain m’a expliqué mon rôle, ce qu’il me faudrait faire pour l’assister… Vous me remplacerez. Alors… Réfléchissons.... Et vous mademoiselle mordez votre oreiller on risquerait de vous entendre. Monseigneur, faites vous préparer un bain, nous allons avoir besoin d’eau chaude et faites prévenir que vous ne souhaitez pas être dérangé de la journée… Je m’occuperai d’aller chercher des draps quand vous serez revenu. »
La domestique s’abstint de préciser qu’il fallait qu’il ait l’air calme et détendu. De son côté Mathilde reprenait son souffle. La douleur avait disparu aussi subitement qu’elle était apparue mais elle savait pertinemment que son répit ne durerait pas. Aussi, lorsque son frère eut quitté la chambre pour « obéir » aux directives de Janis, elle profita de ce bref moment loin du regard de son frère pour retirer sa robe. Janis l’aida à enfiler une chemise de nuit blanche puis la fit s’allonger sur le lit. Tous les coussins et oreiller disponibles furent entassés derrière son dos, un seul resta à porter de main pour qu’elle étouffe ses prochains cris de douleur.
Janis quand à elle s’affairait dans la pièce, colmatant les portes avec les taies d’oreiller et autres couvertures pour étouffer les bruits émanant de la petite chambre, elle passait de temps en temps près de Mathilde pour soulever les pans de sa chemise de nuit et voir où en était le travail. En d’autres circonstances, la jeune femme aurait été profondément choquée par cette violation de son intimité mais là elle était trop angoissée pour faire jouer à la Dame Outrée.
La servante avait repris son calme plus rapidement que sa maîtresse et quand toute la pièce fut en ordre, elle s’installa sur le lit près d’elle et lui prit fermement la main. La contraction suivante elle lui fit faire toute une série de petite respiration, tenta de la détendre par de douces paroles mais elle se garda bien de pester sur l’absence du vieux médecin.
Jérôme revint bientôt et voyant qu’il marquait un temps d’arrêt à l’entrée de la porte, Janis se leva et s’approcha de lui à grand pas.
- « Je vais aller chercher ce qu’il me manque discrètement. Restez avec elle et essayez de la détendre. Si elle reste crispée à ce point le travail sera beaucoup plus long et plus douloureux…. Par contre je dois vous dire… Je n’ai jamais accouchée quelqu’un… Juste assistée à trois naissances mais…je n’étais là que pour aider… Mais cette fois… il faut que vous m’aidiez Monseigneur. »
Janis fut interrompue par Mathilde qui gémissait le prénom de son frère aîné, visiblement en pleine contraction. Quittant la pièce, Janis se pressa avec le plus de discrétion possible de récupérer draps, serviette et l’eau chaude qu’on venait de monter dans les appartements de Jérôme, juste à côté de ceux de sa sœur. Faisant l’inventaire de ce qu’elle avait, elle retourna dans la chambre, espérant ne rien avoir oublié car une fois là bas, ils y seraient enfermés pour plusieurs heures…Sans les décoctions et les tisanes de Germain, Mathilde s’apprêtait à vivre un accouchement douloureux et sûrement très long...
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| | | Jérôme de Clairssac
Humain
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| Sujet: Re: L'Art de savoir prendre des décisions [PV Jérôme] Ven 9 Nov 2012 - 13:24 | |
| Jérôme lâcha sa sœur le temps de sortir et il aperçu Janis qui attendait, ne voulant pas déranger et peut être même faisant le guet au cas ou il y aurait des importuns. Il l'appela et elle accourue, surement en raison de la blancheur de sa peau ou son air affolé, toujours est il qu'ils revinrent tous les deux aux côtés de Mathilde. La servante ne réagit tout d'abord par mieux que le Baron, voila qui n'était pas de bon augure et ne rassurait pas l'ainé qui avait pensé que les femmes savaient toutes ce qu'il fallait faire dans ce genre de situation. Elle alla même jusqu'à dire qu'il fallait faire venir le médecin alors qu'elle savait qu'il n'était pas la, elle se reprit d'ailleurs elle même. Du peu d'intelligence que Jérôme avait gardé il commença à se dire qu'il allait faire quérir un autre médecin. Le secret serait alors en danger mais la vie de sa sœur était une priorité et il n'était pas rare que les femmes meurent en accouchant et cela sans distinction de titres et d'argent.
Heureusement pour Mathilde, Janis se ressaisit, elle pensa même à faire mordre un oreiller à la sœur du Baron afin que les cris n'ameutent pas tout le monde. Elle donna ses instructions sur un ton qui n'attendait pas de questions et Jérôme ne s'offusqua pas de recevoir des ordres d'une servante, en fait il ne s'en rendit même pas compte, complètement absorbé par la situation. Il sortit en trombe, content de partir, il n'avait pas non plus encore pris en compte qu'il devrait l'assister, ayant complètement occulté ces mots la de son esprit. Sortant de la chambre et malgré l'urgence de la situation il prit quelques instants pour tenter de retrouver son calme, enfin au moins en avoir l'apparence parce qu'intérieurement ce n'était même pas la peine d'y penser. Ayant retrouvé contenance, il chercha un domestique et il demanda qu'on lui prépare un bain avec de l'eau très chaude. Il précisa qu'une fois cela fait il ne voulait être déranger sous aucun prétexte, il appuya dessus, il n'était la pour personne, même en cas d'armée se rapprochant des murs, il voulait qu'on le laisse tranquille car il avait quelque chose d'important à faire. Et puis de toute façon il n'avait pas à se justifier dans son propre château.
Il revint dans la chambre qui avait été calfeutré comme il le fallait, en ouvrant la porte de la chambre il fit tomber des taies oreiller et des couvertures qu'il remit en place. Janis était sur le lit en train de tenir la main de sa sœur, il remarqua que Mathilde ne portait plus sa robe mais une chemise de nuit, c'était plus facile d'accoucher ainsi vêtu. Il marqua un temps d'arrêt, regardant sa sœur qui semblait au supplice, maintenant qu'il avait fait ce que Janis lui avait demandait il était temps pour lui de sortir et comme tous les membres de la famille lorsqu'une femme accouche, d'attendre en angoissant. Il n'eut pas le temps de dire aux autres qu'il se retirait dans le boudoir que la servante se levait et se dirigeait vers lui. Elle expliqua qu Baron qu'elle allait chercher ce dont elle aurait besoin pour l'accoucher, elle lui demanda de rester afin de tenter de détendre sa sœur. Ensuite elle annonça qu'elle n'avait jamais accouché personne avant ce jour, ce qui fit déglutir Jérôme et elle dit une nouvelle fois à l'ainé qu'il allait devoir l'assister, cette fois il entendit très bien
"Quoi ?? comment ça je dois vous aider ? vous êtes folle ma pauvre, que voulez vous que je fasse, je n'y connais rien et ce n'est pas mon rôle ?"
Il n'avait pas parlé de façon colérique, ni autoritairement mais bien en raison de la panique. Si c'était possible, il avait encore blanchit, il transpirait de stress, il était complètement débordé par les évènements. Janis allait surement lui répondre quelque chose mais Mathilde coupa court à la conversation qui allait s'éterniser, elle gémissait et appelait son frère, souffrant visiblement le martyre. Sa servante sortit, plantant le Baron la ou il était, Jérôme ne savait pas quoi faire mais il était hors de question de laisser ainsi sa sœur, il avait le cœur serré de la voir souffrir. Sans réfléchir, ses pas l'amenèrent auprès du lit de Mathilde, il lui prit la main et de l'autre il lui caressa les cheveux en arrière, tentant de la rassurer comme il le pouvait, et c'était déjà beaucoup pour lui. Doucement il chuchotait à son oreille
"Tout va bien aller, tu verras. Janis va s'occuper de tout. Du calme, chuuuut. Je suis la et je ne te laisserais pas"
C'est dans les moments difficile qu'on voit que la famille est solide ou pas, il n'était pas question pour Jérôme de manquer à son devoir de frère et d'ainé |
| | | Mathilde de Clairssac
Humain
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| Sujet: Re: L'Art de savoir prendre des décisions [PV Jérôme] Sam 10 Nov 2012 - 10:54 | |
| Janis tenta d’organiser l’accouchement de son mieux. Elle avait retenu les conseils que lui avaient prodigués Germain avant de partir pour son fichu village. Celui-là allait passer un mauvais quart d’heure en revenant…. Elle avait récupérer une bassine d’eau chaude dans la baignoire de Jérôme et le seau d’eau fumante qu’un serviteur avait laissé près du baquet pour que le Seigneur se rince. Elle avait demandé à Jérôme d’allumer un brasero dans un coin de la chambre, non pas pour rendre l’atmosphère irrespirable mais pour garder l’eau tiède toute la durée de l’accouchement car il faudrait laver le nourrisson et il était évidemment hors de question de le sortir de la petite chambre. Enchaînant les ordres et les conseils pour respirer profondément, Janis ne se rendait même pas compte du ton quelque peu autoritaire qu’elle utilisait pour parler à la fois à Mathilde et à Jérôme. Celle-ci de son côté avait quelques moments de répits entre deux contractions. Elle commençait à se sentir dégoulinante de sueur et la chaleur de l’effort faisait rougir la peau de son visage. Le pire c’était qu’à chacune de ses douleurs, Janis lui disait que ce n’était pas encore le moment. Qu’il fallait qu’elle endure et qu’elle attende en prenant de petites bouffées d’oxygène. Jérôme lui tenait la main et tentait de la rassurer comme il pouvait. Elle pouvait lire dans son regard azur la même angoisse que la sienne. Janis voyant que sa maîtresse ne parvenait pas à se détendre –la faute à qui hein ! – décida de venir s’asseoir à la tête de lit pour masser ses épaules et le bas de son dos. Elle était interrompue à chacune des contractions dont Mathilde devait étouffer les cris de douleur dans le pauvre coussin que lui tendait sa servante. Supporter pareille souffrance tout en sachant qu’elle devait se retenir de l’exprimer… C’était horrible. Elle avait seulement le droit de laisser s’échapper les larmes qui roulaient sur ses joues.
La servante demanda, ou plutôt ordonna poliment à Jérôme de prendre un morceau de tissu et de la rafraichir, d’éponger son front, son visage et son cou. Il semblait gauche, et Mathilde se rendit compte qu’il aurait préféré être mille fois ailleurs plutôt que d’être obligé d’assister à pareil spectacle.
- « oh…Jérôme je suis tellement désolée… Je suis vraiment désolée de… te faire subir çaAAAAHH » - « Allons, Mademoiselle, je vous en prie essayée de vous détendre. Respirée… La partie la plus difficile est passée, maintenant tout ira bien mais il faut vous détendre. »
Ce n’était évidemment pas vraie mais Mathilde l’ignorant elle prit une grande bouffée d’air et serra les dents. Les moments de calme étaient de plus en plus courts et de moins en moins nombreux. Cela faisait combien de temps qu’elle était là à gémir et à pleurer sa douleur ? Une heure ? Dix minutes ? Janis répondit à sa question en murmurant qu’il allait bientôt faire nuit et que la durée du travail commençait à l’inquiéter. Quoi ? Même cette brave Janis était inquiète ? Non, non, il ne fallait pas qu’elle, elle soit inquiète…. Mathilde sentit son cœur s’emballait et elle serra plus fermement la main de son frère. Leur doigts étaient humides de sueur, il ne l’avait lâché à aucun moment, sauf pour l’aider à se redresser, pour taper les coussins derrière elle ou pour lui faire boire un bol d’eau…
- « J’aimerais….j’aimerais que… Guillaume soit là… » murmura-t-elle d’une voix essoufflée par le dernier effort qu’elle venait de fournir. « Ses prières….m’auraient réconfortés l’âme… »
Se voyait-elle déjà partir en disant cela ? Peut-être qu’à mesure que les heures passaient, elle se faisait à l’idée que la mort pouvait être sa récompense pour avoir donné la vie. Cette vie qu’on allait lui prendre pour l’emmener loin d’elle. Jamais elle ne se remettrait de cette déchirure et savoir que celle-ci était inévitable ne la soulageait qu’à peine. Janis se tenait au fond du lit observant l’intimité de sa maîtresse sous la fine chemise de nuit imbibée de sueur qu’elle portait. Relevant la tête, elle fixa son regard déterminée dans le sien et lui murmura qu’à la prochaine contraction elle devrait pousser de toutes ses forces. La main de la servante s’était crispée sur son genou comme pour lui insuffler un peu de courage et de force dans l’épreuve qui l’attendait. Mathilde était épuisée, mais dès que les premières douleurs se firent sentir, elle serra les dents et obéit à chacune des paroles de Janis. Son frère lui tenait toujours la main et elle lui broyait les doigts à chaque poussée. Combien de fois dut-elle répéter cela ? Elle n’entendait presque plus les paroles de Janis, ni même celles de Jérôme… Elle se focalisait sur sa douleur, sur ce qu’elle ressentait entre ses cuisses. Et puis alors qu’elle était au summum de la douleur, alors qu’elle pensait ne plus pouvoir supporter pareille souffrance, elle entendit le cri de joie de Janis suivis par les gémissements décousus du petit être qu’elle venait de mettre au monde. A peine avait-il quitté ses entrailles qu’elle pleurait déjà de devoir l’abandonner. Tant de souffrance, tant de douleur pour au final être séparée de lui…. Janis murmura « C’est un garçon » avant de l’emporter dans un coin de la pièce pour le nettoyer et l’envelopper rapidement d’un linge épais.
Revenant vers sa maîtresse, Janis la trouva en larmes, confondue entre joie et malheur, elle déposa l’enfant dans les bras de Jérôme. Le bébé cessa de pleurer après quelques secondes, seuls ses petits gémissements venaient briser le silence. Janis retourna s’occuper de l’entre-jambe de Mathilde. Les draps étaient tâchés de sang mais la servante priait de tout son cœur pour que ce soit là les dernières traces de cet accouchement car dans le cas contraire, elle était totalement incapable de soigner sa maîtresse. L’aidant à rallonger ses jambes crispées et frigorifiées, Janis jeta une couverture sur Mathilde pour lui tenir chaud. De son côté Mathilde réalisait à peine que Jérôme tenait dans ses bras son enfant, son fils.
- « Puis-je le voir… Jérôme ? »
Sa voix était éraillée et si faible qu’il n’était pas utile de voir son teint pâle et les cernes sous ses yeux pour voir son état d’épuisement. Mais on pouvait également y entendre toute la prière d'une mère souhaitant tenir son bébé quelques instants.
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| | | Jérôme de Clairssac
Humain
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| Sujet: Re: L'Art de savoir prendre des décisions [PV Jérôme] Lun 12 Nov 2012 - 10:32 | |
| Janis revint charger comme une mule, Jérôme aurait pu y aller et ramener tout cela mais voir le Baron se promener avec un sceau aurait été suspect. De toute façon, elle ne lui avait pas demandé et s'en était occupé, par contre elle lui dit de faire un feu afin que l'eau ne refroidisse pas. Elle donnait des ordres mais il n'y avait plus, à cet instant, de Seigneur et de servante, juste deux personnes liaient par le destin pour en aider une troisième. L'ainé fit donc ce qu'on lui demandait et tout noble qu'il était, il savait encore faire un feu, surtout que tout le nécessaire était présent à côté de l'âtre de la cheminée. Une fois cela fait, il prit le sceau et le déposa aussi près du feu que possible sans que le bois ne s'enflamme ou ne se consume.
Le temps s'écoula, Jérôme le passa entre les allers et venus à la cheminée pour attiser le feu et remettre du bois lorsque c'était nécessaire et sa sœur qu'il devait rassurer et calmer comme il le pouvait. La chaleur monta à l'intérieur de la chambre avec la flambée mais ce n'était pas la seule explication aux grosses gouttes de sueurs qui perlaient sur le visage de l'ainé de la famille, l'angoisse et le stress y étaient pour une bonne part. L'accouchement n'était normalement pas du ressort des mâles de noble naissance et il n'y avait donc eu aucune préparation pour y assister, ils se contentaient normalement d'attendre dans la pièce voisine, se rongeant les sangs en quête des cris du nouveau née, signe de délivrance de leur épouse, sœur ou mère et ensuite dans l'espoir qu'aucun des deux, de la mère et de l'enfant, ne trépassent. N'étant donc pas préparé à ce qu'il vivait, Jérôme prenait l'ampleur de l'effort considérable que demandait le don de la vie et il assimilait désormais mieux les risques de décès qui pouvaient suivre. Cette prise de conscience intensifiait la malaise qu'il ressentait vis à vis de sa sœur, il ne voulait pas la perdre et il faisait donc tout son possible pour réussir dans la tâche que lui avait confié Janis. Il serrait la main de Mathilde avec douceur mais fermement et il ne disait rien lorsqu'elle lui broyait les doigts. Il accompagnait son aide tactile par des mots rassurants, lui disant que tout irait bien et qu'elle était forte, de tout l'amour qu'il lui portait et encore d'autres choses qui lui passaient par la tête.
Sur demande de Janis une fois encore, il prit un linge dont il se servit pour essuyer la transpiration de Mathilde, il le fit sans rechigner mais il était maladroit dans ses gestes, toujours submergé par l'évènement qui se déroulait devant lui. Sa sœur lui demanda de l'excuser
"Arrête de t'excuser; je suis la pour toi et je suis content de l'être, je suis prêt à subir courageusement tout ce que tu penseras à me faire subir. Tant que ce sera dans mes moyens, je ferais toujours tout pour te protéger, tu le sais et cela ne changera pas. Je t'aime et ce sera ainsi pour toujours, je suis ton frère et ça ne changera pas non plus même si tu le voulais."
Il fit un sourire timide à sa sœur mais il ne savait pas si elle le vit.La nuit arriva et Janis commençait à s'inquiéter, c'était alarmant surtout venant de celle qui était le plus apte à l'accoucher et qui avait, en définitif, le plus d'expérience dans ce domaine. Bien que ne subissant pas les assauts du bébé à naitre, Jérôme était tout de même trempé de sueur, Mathilde parla de Guillaume et des prières qu'il aurait pu faire, cela inquiéta Jérôme qui se demandait si sa sœur n'était pas en train de se résigner et de se laisser partir
"Guillaume aurait pu t'apaiser en effet mais il n'est pas la, courage sois forte, qu'il soit fier à son retour de te retrouver en bonne forme et aussi vive qu'avant"
C'était bien peu pour lui redonner du courage mais il n'était pas des plus adroit en ce moment. Le travail continua et il assista Mathilde aussi bien qu'il le pouvait. Janis devait sentir que c'était le moment car elle demande à la benjamine de pousser aussi fort que possible lorsqu'elle lui demanderait. L'épuisement était marqué sur les traits de Mathilde mis elle renouvela l'effort autant de fois que lui demanda sa servante, encore et encore, elle semblait être ailleurs et ne plus être attentif à son entourage. Jérôme espérant que c'était la concentration requise et non un signe qu'elle posait le pied sur le territoire de Tyra, il la regardait avec intensité afin d'essayer de deviner tout signe confirmant sa crainte.
Soudain, Janis s'écarta un peu, elle portait quelque chose dans les bras et cela se mit à crier. Il s'agissait donc du bébé qui était arrivé. Le cœur de Jérôme manqua un battement lorsqu'il entendit les cris du nouveau né, il reporta son attention sur sa sœur qui pleurait, il ne connaissait toutefois pas les raisons de ses larmes, soulagement de la délivrance, peur de la séparation avec son enfant ou encore autre chose. Janis annonça qu'il s'agissait d'un garçon puis elle l'emporta et le lava avant de l'emmailloter dans un linge.
Un silence s'était installé, outre les cris du nouveau né, que personne n'osait interrompre, Mathilde devait être trop épuisée et Jérôme observait la servante faire son office tout en tenant toujours la main de sa sœur. il fut bien obligé de la lâcher lorsque Janis lui déposa le bébé dans les bras. Il fut décontenancé par ce simple geste, encore une chose qu'on ne lui avait pas apprise. Tenir un bébé est une responsabilité car il ne fallait pas le laisser tomber, il s'y pris aussi bien qu'il le pût, soit bien maladroitement une fois encore mais il réussit à le blottir dans ses bras repliés sur son torse. Cette petite chose accapara soudainement son attention, il s'arrêta de pleurer presque tout de suite après que Jérôme l'ai eut dans les bras, à se demander s'il se sentait bien ou s'il avait comprit qu'il était avec quelqu'un de sa famille. Le Baron ouvrit de grands yeux en regardant le bébé qui deviendrait plus tard grand et fort, du moins il l'espérait. Enfin ceci n'était pas de son ressort, dès que possible, il le confierait à un temple en espérant que celui-ci l'élève pour le mieux et il ferait son possible pour l'oublier.
Sans savoir pourquoi, il passa son doigt près de la main du nourrisson, celui-ci le saisit et le serra avec une force dont Jérôme ne l'aurait pas cru possible. Une tendresse innée s'installa dans les yeux de celui qui allait l'abandonner, un sentiment contraire s'empara de lui, comment il pouvait un instant imaginer de confier cette petite chose à un temple, quelle cruauté ! mais le devoir et les obligations pensaient le contraire et il était impossible de le garder sans qu'un scandale n'éclate.
Alors que tout cela faisait son chemin dans son esprit, Mathilde demanda si elle pouvait le voir. Jérôme revint à la réalité, il était clair que le bébé avait tenté de l'hypnotiser. Il s'approcha et le tendit à sa sœur
"Le voila, il est fort"
Juste quelques mots et rien d'autre alors qu'il le déposait dans les bras de sa sœur |
| | | Mathilde de Clairssac
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| Sujet: Re: L'Art de savoir prendre des décisions [PV Jérôme] Lun 12 Nov 2012 - 12:59 | |
| Mathilde crut qu’une éternité s’était écoulée entre le moment où elle avait demandé à son frère si elle pouvait voir son bébé et le moment où celui-ci bougea. Elle était même terrifiée à l’idée qu’il lui dise non… Qu’il ne valait mieux pas pour elle qu’elle voie cet enfant, que ce serait moins douloureux pour elle…Mais finalement il sembla sortir de sa transe et s’approcha d’elle pour lui déposer ce petit paquet de linge dans les bras. Dès qu’elle vit le petit visage encore rouge de son fils, un sourire étira ses lèvres et malgré les larmes qui coulaient encore sur ses joues on pouvait voir que pendant ce bref instant elle était heureuse. Ses petits yeux étaient encore fermés et la jeune maman sourit davantage en le voyant lutter pour ouvrir ses lourdes paupières. Du bout des doigts elle caressa sa petite joue potelés et son nez légèrement recroquevillé. Il n’avait pas un seul cheveu sur la tête mais Mathilde les imaginait déjà blonds comme ceux de ses parents. Comment parviendrait-elle à abandonner son enfant dans les bras d’une prêtresse ? Comment pourrait-elle se résoudre à ne plus jamais le revoir ? Même si c’était pour son bien, elle aurait voulu le garder dans ses bras pour toujours.
Janis continuait à s’affairer dans la pièce, elle jetait les serviettes souillées dans un coin, récupérer les couvertures pour la mettre au chaud et se débarrassait de l’eau dans laquelle elle avait lavé le nourrisson. Mais jamais elle ne regardait vers Mathilde, elle gardait son regard résolument baissé, cependant la jeune mère crut voir alors qu’elle passait au pied du lit, des larmes couler sur le visage de sa servante. Le bref moment de bonheur qu’avait engendré cette naissance était terni par la perspective de l’abandon qui allait suivre. S’approchant de la porte, elle s’excusa en disant qu’elle allait en cuisine leur chercher de quoi manger. Lorsque la porte se referma, un lourd silence s’installa, rompu de temps en autre par les petits gémissements du bébé qu’elle tenait serré dans ses bras.
Il venait d’entrouvrir les yeux mais aussitôt il les avait refermé, épuisé par l’effort que cela lui avait demandé. Et épuisée, Mathilde aussi l’était. Elle voulait fermer les yeux, quelques minutes, se reposer un peu, mais elle avait peur qu’à son réveil il ne soit plus là. D’une voix légèrement éraillée, la jeune femme interrogea son frère sur ses intentions :
- « Jérôme… Si je ferme les yeux pour me reposer un peu … le reverrais-je à mon réveil ? »
Mais elle était trop fatiguée pour attendre la moindre réponse. Glissant un peu plus vers le fond du lit, Mathilde coucha son fils près d’elle, embrassa son front et s’endormit à peine la tête reposée sur l’oreiller. Cependant elle ne resta pas assoupie longtemps, Janis était revenue avec un plateau chargé des restes qu’elle avait pu trouver dans la cuisine. Elle l'avait posé dans le boudoir juxtaposé à la chambre, mais ce qui la tira du sommeil ce fut plutôt son fils qui manifesta ses propres besoins. Jérôme trouva le moment parfaitement opportun pour quitter la chambre quelques minutes le temps que sa sœur apprenne grâce aux conseils avisés de Janis, à allaiter son fils. Si l’accouchement avait eu lieu quelques jours plus tard, elle n’aurait pas eu à faire ça. Germain avait déjà penser à une nourrice pour le bébé mais pour l’heure, il était loin et il fallait bien nourrir le bébé. Sauf qu’émotionnellement parlant, c’était encore plus douloureux pour Mathilde… Elle tentait de se dire qu’elle pouvait bien lui donner ça, mais le voir blottit contre son sein rendait le moment qu’elle allait devoir vivre encore plus déchirant.
Il ne fallut que quelques minutes pour qu’il soit rassasié et pour qu’il se rendorme. Janis en profita pour aider sa maîtresse à se lever et à se laver. Alors qu’elle s’attelait à changer les draps du lit, Mathilde se retrouva avec son fils dans les bras, plantait en plein milieu de la pièce.
- « J’ai déposé le plateau sur la petite table du boudoir… Votre frère doit s’y trouver. »
Prenant une grande inspiration, Mathilde fit quelques pas pour être sûre qu’elle était capable de marcher malgré ses jambes tremblotantes. Lorsqu’elle fut sûre de pouvoir tenir jusqu’au premier fauteuil de libre dans son boudoir, elle se mit en chemin. Alors qu'elle ouvrait la porte, un petit courant d’air frais la fit frissonner. Resserrant son étreinte sur le précieux trésor qu’elle tenait contre elle, elle s’avança dans la pièce à peine éclairée par quelques bougies. Son frère était là, debout, visiblement en pleine réflexion. Refermant la porte derrière elle, elle traversa la pièce jusqu’au fameux fauteuil et s’y installa dedans avec une infinie lenteur, tant pour s’éviter des douleurs inutiles que pour éviter de réveiller son bébé.
- « Merci…d’avoir été là pour moi… Sans toi, il ne serait peut-être pas là et moi non plus. »
Le court trajet qu’elle avait fait de sa chambre au boudoir l’avait épuisé, ses traits étaient tirés et elle se sentait comme nauséeuse. Sa seule hâte était de retourner s’allonger et de dormir autant que possible. Cependant elle ne pourrait pas dormir tranquille tant qu’ils n’auraient pas terminés la conversation qu’ils avaient entamée la veille au matin.
- « Je…. Je préfèrerai ne jamais avoir cette discussion avec toi…. Mais tu es le chef de notre famille….Tu sais que je t’obéirais en tout point… aussi dis moi. Je t’écoute. »
Inutile de préciser plus sa pensée, il savait parfaitement de quoi elle parlait et de toute façon elle n’aurait pas eu le courage de prononcer le mot abandon alors qu’elle tenait son fils contre elle. Ses larmes avaient retrouvés le chemin et elles glissaient lentement le long de ses joues. Elle aurait voulu se montrer forte et résolu mais l’épreuve qu’elle venait de vivre l’avait épuisée physiquement et moralement. Et puis lorsqu’elle posait son regard sur ce petit ange qu’elle tenait dans ses bras, elle n’arrivait plus à comprendre pourquoi on voulait le lui prendre. En cet instant elle se fichait totalement de l’honneur et du scandale.
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| | | Jérôme de Clairssac
Humain
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| Sujet: Re: L'Art de savoir prendre des décisions [PV Jérôme] Mer 14 Nov 2012 - 12:21 | |
| Il n'était jamais venu à l'esprit de Jérôme que le donner à Mathilde rendrait plus difficile le détachement, après tout il était un homme et dans certaines situations, la réflexion n'allait pas bon train...De plus il savait que le bébé aurait besoin d'être nourrit et il n'avait trouvé aucune solution autre que celle de l'allaiter par sa sœur sans trahir leur secret en demandant du lait aux cuisines. Il n'aurait jamais cru non plus que le petit être le marquerait autant et aussi rapidement, surtout qu'il n'était pas de lui. Mais il était tout de même de la famille et la vigueur avec laquelle il avait attrapé son doigts l'avait interpellé, cette petite chose était pleine de vie et c'était bien cruel de ne parler de lui comme une entité inexistante et juste comme étant un problème à résoudre. Le sourire qui s'afficha sur les lèvres de Mathilde furent une révélation à son ainé de frère quand à la joie qui la transperçait, comment allait il pouvoir l'en séparer sans paraitre le pire homme qui existe en ce monde. Il fit un pas en arrière comme en signe au geste qu'il s'apprêtait à faire en obligeant sa sœur à l'abandonner.
De son côté Janis s'affairait à tout ranger mais Jérôme n'avait d'yeux que pour sa sœur qu'il dévisageait. La servante sortit ensuite sous prétexte d'aller chercher à manger, laissant Mathilde et Jérôme seul, un silence lourd s'installa si ce n'est le bébé qui gémissait de temps en temps. La benjamine de la famille était épuisé, cela se voyait bien sur son visage, elle le savait bien évidemment mais au vu de sa demande concernant le bébé et sa disparition possible, elle semblait avoir peur de s'assoupir. Son baron de frère allait répondre mais elle fut rattrapée par le marchand de sable, il eut tout juste le temps de murmurer
"Dors, ne t'inquiète pas"
Il resta sur place, regardant sa sœur et son enfant tour à tour, le tableau était on ne peut plus attendrissant, et pourtant il devrait jouer le mauvais rôle, à moins que. Le repos de Mathilde fut de courte durée car Janis revint avec un plateau remplit de victuailles qu'elle avait déposé au boudoir juste à côté. Le bébé commençant à demander son repas et vu la seule façon de le faire, Jérôme s'éclipsa, laissant les deux femmes ensemble. Une fois dans la pièce à côté il réfléchit comme il le pouvait car il était lui aussi fatigué bien que moins que sa sœur. Elle était fraiche par rapport à la chambre qui avait été surchauffé par la flambée et tout le temps ou elle avait brulé. Il finit par s'assoir et son regard se fit absent, perdu dans ses réflexions.
Il n'entendit même pas Mathilde arriver, elle s'avança et il finit par revenir au présent et leva la tête vers sa sœur qui portait son bébé dans ses bras. Ce dernier semblait s'être assoupit, il digérait surement ce qu'il venait d'ingurgiter. Mathilde remercia Jérôme de sa présence en parlant de ce qu'elle aurait pu subir
"Ne dis pas n'importe quoi Mathilde, je n'ai pas fais grand chose, voir presque rien, c'est Janis qu'il faut remercier pour son savoir."
Puis inévitablement, elle reprit la parole, relançant la conversation qu'il avait avant son accouchement. La question était restée en suspend et il faudrait bien résoudre ce problème. Jérôme se prit la tête dans les mains un instant, puis il remonta ses mains, les passants dans ses cheveux et il se leva, se redressant de toute sa hauteur, prenant son rôle de chef de famille au sérieux et ne montrant pas le poids que ces responsabilités faisaient peser sur ses épaules
"Mathilde, je comprends bien que tu ne veuille pas abandonner ton bébé, surtout après tout ce que tu as enduré pendant ta grossesse puis en le mettant au monde. L'attachement d'une mère à son enfant prend un nouveau sens maintenant que j'ai vécu un accouchement."
Il marqua une pause afin de différencier ce qu'il venait de prendre en compte et le destin qui attendrait l'enfant
"Voila les solutions qui sont envisageables de mon coté, je te laisserais choisir celle qui te convient le mieux mais tu devras prendre en compte toutes les conséquences ainsi que les problèmes que cela supposera."
De nouveau une pause plus théâtrale
"Je vois trois possibilités, la première c'est l'abandon à un temple qui s'en chargera ou le confiera à un orphelinat. La seconde est de dire qu'il est de moi et d'une inconnue, je suis prêt à endosser cela pour toi, l'honneur est une chose importante pour nous les hommes tu le sais mais il y a un temps ou il faut savoir passer à autre chose lorsque c'est important."
Il laissa un peu de suspens avant de terminer
"Et enfin, une idée m'est venue à l'esprit, nous pourrions nous servir de notre mensonge. Aussi nous le confieront comme convenu à un temple ou un orphelinat.."
Il leva une main en voyant que sa sœur ouvrait la bouche pour parler, en effet deux solutions parlaient de l'abandonner et elle avait juste avant refusé de faire subir à son frère l'endossement de la paternité, elle devait voir les portes se refermer devant elle
"Je n'ai pas terminé !"
Elle referma la bouche
"Nous le confierons donc mais nous laisserons Janis pour veiller sur lui afin qu'il ne soit pas adopté. Nous attendrons quelques jours que tu te remontre, disant que tu es guérie. Ensuite tu dirais que pour remercier la déesse Néera de t'avoir aidé ou Tyra de ne pas t'avoir pris dans son royaume, tu veux adopter un enfant. De plus tu aurais pu mourir lors de ton accouchement, c'est donc un faux mensonge. De la nous irions rechercher ton bébé, ainsi tu pourrais l'élever et il resterait prêt de toi ? Qu'en pense tu ?"
Il regarda intensément sa sœur
"Maintenant tu dois faire un choix" |
| | | Mathilde de Clairssac
Humain
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| Sujet: Re: L'Art de savoir prendre des décisions [PV Jérôme] Mer 14 Nov 2012 - 13:48 | |
| Dans la voix de son frère Mathilde ne perçut aucune colère comme c’était le cas quelques heures plus tôt, mais plutôt de la résignation. Il savait le désir de sa sœur, il savait qu’elle souffrirait plus qu’il n’était possible de l’imaginer d’être séparer de cet enfant qu’elle tenait serrée contre sa poitrine. Et elle, de son côté, elle savait très bien ce qu’elle faisait endurer à son frère. Une nouvelle fois son cœur se serra devant tous les tracas et les problèmes qu’elle lui causait. Lorsqu’il parla des trois solutions envisageables, Mathilde regarda son frère intensément, espérant qu’il aurait l’idée du siècle ! Celle qui lui permettrait de garder son fils avec elle. Les deux premières propositions ne lui plaisaient guère, elle misait tout sur la dernière mais les premières paroles de Jérôme refroidirent ses espérances. Elle allait protester, du moins l’interrompre, mais il fit un geste pour qu’elle ne dise rien et qu’elle le laisse terminer.
Ce troisième « plan » la laissa bouche bée. Silencieuse, elle réfléchit à toute vitesse, cherchant les failles de cette proposition… Mis à part un détail, cela pouvait marcher et aussitôt elle sentit son cœur bondir dans sa poitrine et un sourire étira ses lèvres alors qu’elle posait son regard sur le nourrisson endormi.
- « Si je dois choisir l’une de ses trois propositions il est évident que je choisirais la troisième. Cependant quelque chose me tracasse… Si nous laissons Janis avec lui…comment expliquerons nous son absence ici et si quelqu’un la voyait à l’orphelinat du temple ? On ferait aussitôt le rapprochement….En revanche si Janis, en l’amenant au temple mettait une prêtresse dans la confidence peut-être que ce serait plus sur … »
Les deux De Clairssac discutèrent encore de longues minutes sur la marche à suivre, sur ce qu’il conviendrait le mieux de faire. Ainsi il fut décidé que le lendemain en plein milieu de la nuit, Janis quitterait le château pour se rendre au temple. Elle aurait l’enfant avec elle, harnaché contre sa poitrine. Il faudrait prier pour que le bébé ne pleure pas et que tout ce passe bien. Une fois au temple elle demanderait à une prêtresse de le prendre et de l’amener à l’orphelinat du temple ou il serait « adopté » dans les prochains jours par Mathilde. Janis irait régulièrement là bas, une fois par jour pour prendre des nouvelles de l’enfant.
Bien qu’elle savait qu’elle reverrait son fils dans les jours à venir, le moment de la séparation fut difficile à vivre pour Mathilde. Elle n’en ferma pas l’œil de la nuit et au matin elle avait les yeux tellement rougis par les larmes qu’il n’était pas envisageable de lui faire regagner les salons des Dames dans cet état. En revanche l’après midi, lorsqu’elle fut suffisamment remise, elle enfila une belle robe, brossa ses cheveux avec soin et quitta ses appartements pour la première fois depuis des semaines. Le regard des gens qu’elle croisait ne pouvait s’empêcher d’être surpris mais on la saluait toujours avec une extrême politesse. Son entrée dans le boudoir des Dames se fit remarquer et après les premières minutes de stupeur liées à son « retour d’entre les morts », on l’assaillit de question.
- « Mais c’est qu’on vous croyez morte très chère ! Vous êtes encore pâle mais je suis ravie que vous ne souffriez plus de cet horrible mal. Figurez-vous qu’il m’est arrivé à moi aussi d’être obligé de vivre recluse pour éviter d’aggraver une maladie qui me rongeait. Enfin ce n’était pas mes poumons, plutôt mon estomac mais c’est du pareil au même n’est-ce pas ! »
- « Merci Dame Hélène, je suis moi aussi ravie de revenir parmi vous. Vos bavardages m’ont cruellement manqué et j’ai bien cru moi aussi mourir. Je ne dois ma vie qu’à la Déesse j’en suis certaine. »
S’ensuivit le cancan habituel. On lui posa tout un tas de question sur ses occupations, sur le peu de visite qu’elle avait eu, sur son teint pâle mais sur son rassurant petit sourire. Bref on en oublia presque qu’elle avait disparu de la circulation pendant près d’un mois et demi. Certaines Dames décidèrent de lui raconter en détail toutes les rumeurs, histoires et micro-drames qu’elle avait raté. Le temps s’écoula très vite le premier jour ainsi que le deuxième et le troisième. Mathilde n’aurait jamais cru possible d’apprécier autant la compagnie de toutes ses pipelettes. Le quatrième jour néanmoins son besoin de voir son fils était bien trop important aussi avait-elle convenu avec Jérôme de se rendre le jour même au temple.
Profitant d’un moment de silence pendant que toutes les Dames brodaient la tête penchée sur leur précieux ouvrages, Mathilde s’éclaircit la voix et se jeta à l’eau.
- « Mesdames, je dois vous faire part d’une décision que j’ai prise en accord avec mon frère. Je dois ma miraculeuse guérison à la Déesse et depuis plusieurs jours je cherche un moyen de la remercier pour le cadeau qu’elle m’a fait aussi ai-je décidé de me rendre aujourd’hui à l’orphelinat du temple pour… faire profiter à l’un de ses malheureux des largesses que me confèrent ma position. Avoir été si près de la mort m’a fait ouvrir les yeux et comme il est dans mes moyens de rendre heureux l’un de ses enfants, de l’éduquer et de lui donner un peu d’attention, je pense que la meilleure façon de remercier la Déesse c’est de donner de l’amour à ces petites vies qu’elle chérit.
Un silence surprit suivit sa déclaration. Visiblement personne ne s’était attendu à une chose pareille. Dès que le choc fut encaissé, on lui déclara aussitôt que ce n’était pas une bonne idée pour une femme dans sa situation (une femme à mariée ne devait pas avoir à sa charge un enfant…et encore moins un enfant étranger), mais Dame Hélène, la même qui l’avait accueillit chaleureusement la veille, éleva la voix plus fort que toutes les autres pour la féliciter de sa généreuse décision et pour lui demander si elle avait réfléchi à propos de cet enfant, si elle voulait une fille ou un garçon, un blond ou une brune. Remerciant du regard la jeune femme, Mathilde se fit un plaisir de lui répondre et elle fut presque étonnée de voir qu’elle était peut-être sur le point de lancer une mode….
Lorsque midi sonna, elle quitta la compagnie des Dames pour retrouver son frère dans son bureau. Après avoir frappait quelques coups rapides, elle entra dans la vaste pièce et adressa un petit sourire à son aîné. Il savait à quel point elle était impatiente de se rendre à l’orphelinat du temple de Néera. Son fils lui manquait cruellement.
- « Allons-y ! J’ai hate de le voir et j’ai peur d’avoir donné des idées aux Dames de la Cour. Elles ont été quelque peu choquées mais on m’a presque aussitôt félicité…Cependant leur mentir de la sorte me déplait énormément… Enfin. Tu es près ? On peut y aller ?
A pour être impatiente, ça elle l’était ! Mais son grand sourire avait de quoi ravir son frère !
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| | | Jérôme de Clairssac
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| Sujet: Re: L'Art de savoir prendre des décisions [PV Jérôme] Jeu 15 Nov 2012 - 11:15 | |
| Mathilde choisit tout naturellement la troisième solution, c'était la plus facile à mettre en œuvre et cela lui permettait de garder son bébé auprès d'elle tout en n'ayant pas l'affront des rumeurs sur ses travers. Le gros problème qui allait se poser fut soulevé par sa sœur qui avait gardé toute son intelligence. Il serait en effet mieux de mettre au courant la grande prêtresse du temple, ainsi il y aurait moins de soucis pour la suite. Pourtant cela était risque "En effet, prévenir une prêtresse serait plus simple pour la démarche à entreprendre, pourtant tu es consciente qu'il y a un risque en mettant encore quelqu'un dans la confidentialité ? il serait mieux de mettre au courant directement la Haute Prêtresse, elle est surement plus au courant des affres de la noblesse et plus apte à garder un secret."Il était évident qu'elle était prête à prendre ce risque pour jouir de la présence de son bébé à ses côtés, la conversation dura encore un long moment malgré l'état de fatigue de Mathilde et à moindre mesure, celle de Jérôme. Après avoir débattus de tout cela et être tombés d'accord sur la façon de procéder, ils se séparèrent afin de se reposer. Il était convenu que Mathilde refasse des apparitions, expliquant qu'elle était finalement guérie, c'est ce qu'elle fit avec assiduité, sachant la récompense de tout cela. Jérôme de son côté ne se montra que peu, non qu'il ne voulait pas faire son rôle mais il était fort accaparé par un nombre insurmontable de choses à faire et à régler, la charge de Baron n'était pas de tout repos. ------- Les jours passèrent très rapidement, lorsque sa sœur entra dans son bureau sans frapper (mais elle le pouvait) il fut étonné que l'heure soit déjà venue. Elle lui sourit, Jérôme se doutait bien qu'intérieurement elle devait bouillir d'impatience et de joie à l'idée de retrouver le bébé qu'elle avait mit au monde. Il lui avait promit de l'accompagner et il n'était pas du genre à revenir sur ce qu'il disait, bien au contraire. Il était content de la voir si radieuse aussi il lui rendit son sourire malgré tous les soucis qui le perturbaient "Ne t'inquiète pas, celui la nous est réservé, aucun risque qu'on nous le prenne"Il se leva de son bureau et en fit le tour pour se rapprocher de sa sœur, il lui tendit le bras pour l'emmener "Et bien allons y, je vois bien que tu ne peux plus attendre un instant de plus."Ils partirent vers l'entrée du château, aussitôt suivit par la cour qui ne pouvait se passer de se montrer. Tout ce beau monde dévala les rues, le temple se trouvait naturellement dans le quartier haut mais ce n'était pas le cas de l'orphelinat. Ils sortirent donc et pénétrèrent dans la deuxième partie de la ville. |
| | | Mathilde de Clairssac
Humain
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| Sujet: Re: L'Art de savoir prendre des décisions [PV Jérôme] Jeu 15 Nov 2012 - 11:56 | |
| Jérôme quitta son bureau avec un certain enthousiasme, cependant Mathilde n’aurait su dire s’il était heureux d’aller récupérer son petit neveu ou pas… Chassant cette obscure pensée de son esprit, la jeune femme fut surprise de voir le petit groupe de Dames et autres nobliaux qui désiraient les suivre jusqu’à l’orphelinat. Peut-être que son détestable mensonge allait apporter un peu de bonheur aux enfants confinés dans les murs austères de ce bâtiment. Le trajet lui parut interminable mais une fois arrivée, Mathilde afficha un léger sourire bienveillant pour tâcher de masquer le bonheur qu’elle éprouvait à la perspective de revoir son fils. Janis était passé la veille et l’avait quelque peu alarmé sur sa santé. Le bébé avait été malade les deux premiers jours de son arrivée, d’après sa servante c’était normal lorsqu’on passait du lait maternel à celui d’un animal et à défaut d’une nourrice l’orphelinat avait agit comme avec tous les nourrissons qu’on leur confiait : le bon vieux biberon. Bon le passage où elle lui avait parlé du taux de mortalité des enfants sevrés si jeune l’avait fait paniquer mais à force de paroles, Janis avait fini par la calmer et la rassurer. Son fils semblait être en parfaite santé et déjà robuste pour son âge.
Les employés de l’orphelinat les accueillirent visiblement surpris de voir autant de monde, on introduit tout le petit monde dans le grand réfectoire où se trouvaient alignés tous les enfants. Il y en avait de tout âge, de l’adolescent au nourrisson dans les bras de leur camarade. Surprise de voir leur bouille triste et leur regard baissé, Mathilde marqua un temps d’arrêt. La responsable de l’orphelinat du temple était une prêtresse de Néera et à son côté se tenait la Grande Prêtresse qui était au courant de la situation. S’avançant vers la femme d’un âge indéterminable, Mathilde s’inclina respectueusement devant elle.
- « Votre générosité vous honore Dame Mathilde, que la Déesse vous bénisse vous et votre famille pour le don que vous nous avez fait ainsi que pour le bonheur que vous ne manquerez pas de donner à l’un ou l’une de nos chers petits. »
Relevant les yeux, la jeune femme se sentit frissonner. Les paroles de la Grande Prêtresse lui allèrent en plein cœur. Cette femme était au courant de son mensonge, au courant de cette mascarade et elle le lui rappelait dans les mots qu’elle venait de prononcer. Tournant le regard vers les enfants, elle lâcha le bras de son frère et presque aussitôt Dame Hélène fut à son côté. Visiblement l’idée de la sœur du Baron avait également fait un bout de chemin dans son esprit et elle marcha avec elle le long de la file formait par les enfants. A chacun d’entre eux Mathilde adressait un sourire mais elle ne s’arrêtait jamais plus de quelques secondes. Hélène commentait les vêtements rapiéçaient de certains ou leur propreté douteuse mais elle se montrait aussi douce et aimable que son amie. Arrivée devant une petite fille d’une dizaine d’année, Mathilde s’arrêta et sentit son cœur battre un peu plus fort. Dans les bras menus de la fillette se trouvait emmailloté dans un linge propre son fils. Elle l’aurait reconnu entre mille. Comparé aux vêtements tâchés et aux cheveux emmêlés de la jeune fille, son fils semblait d’une propreté irréprochable. Sa peau de poupon était rose et immaculée comme s’il venait tout juste de prendre un bain. Se baissant pour être à la hauteur de la fillette Mathilde lui adressa un fin sourire.
- « Bonjour. A-t-il un prénom ? »
Evidemment qu’il en avait un, elle l’avait baptisé avant de le confier à Janis pour l’emporter au temple, mais elle était curieuse de voir ce que cette petite fille allait lui répondre. Malgré la fine pellicule de crasse qu’elle avait sur le visage, elle était très jolie. Ses cheveux bruns manqués d’un soin évident mais ses yeux noisette, presque dorés étaient magnifiques. Mathilde nota la propreté parfaite de ses petites mains et la façon presque possessive qu’elle avait de tenir le nourrisson.
- « S’appelle Kiel. C’est sa mère qui l’a appelé comme ça avant d’mourir... C’est moi qui m’occupe de lui depuis qu’il est là… C’est comme mon frère. J’vous ai dejà vu au temple, vous s’avez l’air gentil mais y’a d’autres gosses ici… Me le prenait pas. »
Surprise par ses paroles Mathilde resta muette un long moment. Hélène avait continué son inspection de la file aussi se trouvait-elle seule devant la jeune fille. Son mensonge lui serrait le cœur et le regard suppliant de la fillette lui faisait tout aussi mal. Retrouvant son sourire, elle tendit la main pour remettre une boucle rebelle derrière l’oreille de la fillette.
- « Si je te le prenais qui s’occuperait de lui ? Il dort dans tes bras, c’est donc qu’il s’y trouve bien et puis j’ai toujours rêvé d’avoir une fille. Si je vous amenai tous les deux, serais-tu contente ? »
L’immense sourire qu’elle eut pour réponse fut suffisant. Mathilde se redressa et fit signe à la fillette de s’avancer et de la suivre. Retournant près de la Grande Prêtresse, Mathilde fit signe à Janis qui les avait accompagné de prendre Kiel des bras de la petite. Celle-ci fut quelque peu récalcitrante, peut-être avait-elle peur qu’on le lui prenne et qu’on la laisse là après. Mais dès qu’elle vit le sourire rassurant de Mathilde et sa main tendue vers elle, elle lâcha le nourrisson et glissa timidement ses doigts dans la paume de la jeune femme.
- « Jérôme, Grande Prêtresse, je vous présente Kiel et sa grande sœur… » - « Lyse »murmura la fillette visiblement impressionnée.
La Grande Prêtresse marqua son approbation d’un hochement de tête et d’un grand sourire à l’adresse de Mathilde. Dans son mensonge, elle tâchait de se rattraper…
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| | | Jérôme de Clairssac
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| Sujet: Re: L'Art de savoir prendre des décisions [PV Jérôme] Ven 16 Nov 2012 - 11:52 | |
| Arrivant devant l'orphelinat il s'agissait d'un bâtiment d'une bonne taille en raison du monde à entasser mais dans un état peu reluisant. Le recueillement d'orphelins et parer à leur éducation et surtout les nourrir et les loger n'étaient pas très lucratif, aussi cela pouvait expliquer le délabrement qui était apparent pour l'établissement en bois même s'il s'agissait d'une annexe au temple de Néera qui lui était beaucoup plus beau. Il serait complètement ridicule de dire que personne n'était au courant de cela, c'était de notoriété publique mais tout le monde s'en moquait et les enfants rassemblés dans cette demeure étaient mal perçus par le peuple et à part pour les accuser de vol, ils passaient souvent inaperçus, comme s'il n'avait aucune existence réelle. Cela devait d'ailleurs être un supplice pour eux que cette situation.
Mathilde et Jérôme entrèrent avec à leur suite une partie de la délégation, un messager avait été envoyé pour prévenir de leur arrivée comme il était de coutume et ils étaient donc attendus. Ils furent accueilli à l'entrée par la prêtresse qui s'occupait de ce lieu, ils échangèrent quelques salutations d'usages avant d'être introduits dans le grand réfectoire ou les enfants étaient alignés pour la pseudo "l'inspection", une mise en scène de pacotille mais qui était nécessaire. Bien évidemment de l'argent avait été donné afin de pourvoir aux besoins de l'enfant durant ces quelques jours ainsi qu'un petit plus pour garder le secret qui entourait tout cela. Les employés avaient aussi été prévenu afin de préparer tout les orphelins mais ils furent visiblement surpris de voir autant de monde, écarquillant les yeux. Peut être que c'était aussi parce que c'était la première fois qu'ils voyaient le Baron d'aussi prêt.
La Grande Prêtresse se trouvait dans cette pièce, un peu en retrait en raison de son statut.Faisant fis de tous les protocoles comme elle en avait l'habitude, Mathilde s'avança et prit les devants en s'inclinant avec beaucoup de respect malgré son rang devant la représentante de Néera à Etherna. Cette dernière parla de bien belle façon mais ceux au courant du subterfuge ne manquèrent pas de comprendre l'allusion voilé de sa tirade. La benjamine de la famille lâcha son frère et s'engagea dans la revue des bouilles qui étaient face à eux, elle était accompagnée d'une autre dame de la cour. Bien que restant en arrière, Jérôme ne put s'empêcher de voir l'état douteux des enfants, à se demander s'ils étaient bien traités ou si c'était uniquement en raison du manque de moyens. Les vêtements étaient usagés et les visages souvent sales et ne parlons pas des cheveux de ceux qui en avaient de longs. Mathilde les regarda les uns après les autres, leur offrant un sourire tandis que le Baron allait converser avec la Grande Prêtresse. Il posa quelques questions sur le fonctionnement de l'établissement et la raison d'une telle insalubrité en plus de l'état des enfants. Celle-ci ne se démonta aucunement et lui répondit que l'entretien de tels locaux ainsi que l'alimentation, le chauffage nécessaire et les vêtements d'enfants qui grandissaient et en avaient donc besoin d'autres régulièrement étaient très couteux et qu'il y avait très peu voir pas du tout d'argent qui entrait. Elle expliqua aussi que le temple était prioritaire du fait de son importance et que l'orphelinat récupérait ce qu'il restait, elle parla de la générosité des gens qui bien que bienveillant, ne donnaient que peu. Toute la partie ou Mathilde parla avec la petite fille n'arriva pas jusqu'à Jérôme qui décida que tant que ce serait possible, de l'argent en plus de celui donné pour le temple serait envoyé à la Grande Prêtresse et qu'il serait réservé exclusivement à l'orphelinat, elle accueillit cette nouvelle gracieusement avec un sourire mais il semblait qu'elle aurait préféré pouvoir en faire ce qu'elle voulait.
Mathilde revint vers Jérôme et la discussion avec la Grande Prêtresse cessa, elle était de toute façon arrivée à son terme, l'ainé fut surprit de voir sa sœur revenir en compagnie de deux enfants, une fillette qui devait avoir une dizaine d'années et dans ses bras le bébé de Mathilde. Après avoir fait un signe à Janis pour qu'elle récupère le nouveau né, il y eut une hésitation de la part de la petite fille qui céda sur un grand sourire de sa sœur. Puis lui tenant la main, Mathilde annonça à sa façon qu'elle adoptait les deux. La Grande Prêtresse marqua son approbation d'un hochement de tête pendant que Jérôme ouvrait la bouche du surprise et écarquillait les yeux, ce n'était pas du tout ce qui était prévu. Il se contrôla comme il le put afin de masquer son étonnement et il prit délicatement sa sœur par le bras et l'emmena un peu en retrait, détachant très doucement les petits doigts de la fillette et la confiant à la Grande Prêtresse le temps de parler à voix basse avec sa sœur. Ce fut presque un murmure afin que personne n'entende
"Mathilde, qu'est ce que tu fais ? déjà un bébé c'est très difficile de s'en occuper mais une fillette en plus ? as tu réfléchis ? comment vas tu faire ?"
Bon certes il était évident qu'avec les moyens de la baronnie, élever un enfant ou deux ne changerait pas énormément mais il fallait tout de même tout prendre en considération
"Lorsque tu te mariera, comment feras tu avec deux enfants à charge ?"
Il pouvait comprendre qu'elle s'en voulait du mensonge qu'elle faisait envers une déesse mais il ne pouvait pas faire allusion à cela avec autant de monde présent |
| | | Mathilde de Clairssac
Humain
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| Sujet: Re: L'Art de savoir prendre des décisions [PV Jérôme] Dim 18 Nov 2012 - 16:40 | |
| A peine le sourire rendu à la Grande Prêtresse, Jérôme la prit par le bras et l'entraînant sans brusquerie quelque peu à l'écart. Mathilde savait parfaitement que ce n'était pas ce qu'ils avaient convenu au départ mais elle pensait tout de même qu'il attendrait d'être revenu au château pour lui reprocher son choix. Croisant son regard légèrement inquiète, elle fut surprise de voir qu'en fait son frère comprenait parfaitement ses motivations mais qu'il avait peur qu'elle ne s'en sorte pas avec deux enfants. Il est vrai qu'elle n'avait pas beaucoup l'habitude des enfants et qu'elle savait encore moins comment s'en occuper, mais elle était certaine qu'elle s'en sortirait. Après tout elle avait Janis et elle pourrait compter sur les conseils avisés de sa mère et des autres dames de la Cour. Alors qu'elle s'apprêtait à lui répondre, Jérôme reprit la parole et cette fois pour dire une chose qui la surpris profondément. La bouche entrouverte Mathilde resta coite pendant une bonne quinzaine de seconde avant de se renfrogner et de froncer légèrement les sourcils. Voilà une chose dont ils n'avaient pas reparlé mais qui méritait tout de même un léger recadrage.
- « Me marier ? … En voilà une drôle d'idée! »
Drôle peut-être mais aucun sourire n'étirait les lèvres de la jeune femme. Si elle devait se marier ce ne serait qu'avec un seul homme. Pour elle s'était parfaitement clair, peut-être moins pour ses frères mais il faudrait qu'ils se fassent une raison. On pouvait lui faire renoncer à beaucoup de chose, d'ailleurs ça avait été trop souvent le cas ces derniers mois, au nom de leur honneur et du nom qu'ils portaient, mais de la marier à un autre ils pouvaient se mettre le doigt dans l'oeil jusqu'au coude.
- « Tu es mon aîné et jusqu'à présent j'ai fais tout ce que tu me demandais. Rester enfermée des semaines, abandonner mon fils, le récupérer sans pouvoir clamer haut et fort que c'est le mien, taire mes sentiments pour son père...Tout cela je l'ai fais sans broncher, pour toi, pour notre nom. Mais qu'une chose soit claire, je ne renoncerai pas à mon amour pour lui pour me retrouver marier à un autre. Ce sera lui ou personne. »
Elle avait à peine murmurer ses mots pour n'être entendu que de son frère et dans sa voix percée très légèrement un sentiment de colère. Oui elle était responsable de sa situation, oui elle avait mis son frère dans une situation plus que délicate avec sa grossesse mais elle avait déjà payé pour tout ça. Rien n'avait filtré, personne ne se doutait de quoi que ce soit et tout ça parce qu'elle était restée enfermée entre quatre murs alors qu'elle aurait pu assumer cette grossesse sans la moindre honte. Elle s'en était rendue compte quelques jours après sa mise en quarantaine, alors qu'elle commençait à aimer l'idée de la maternité, alors qu'elle pensait pouvoir avoir un avenir avec Norman. Les yeux toujours rivés dans ceux de son frère, Mathilde poussa un soupir et baissa les épaules. Inutile d'avoir cette conversation ici, inutile de gâcher ce moment alors qu'elle était aux anges ! Se tournant vers Janis qui tenait dans ses bras son bébé puis glissant son regard vers Lyse qui l'observait visiblement mal à l'aise, elle reporta à nouveau son regard vers son frère, le menton haut et un petit sourire amusé sur les lèvres.
- « Je suis sûre que je serais à la hauteur ! Laisse moi te le prouver. Il n'y aura aucune dépense extravagante, je ferais venir mes anciens vêtements d'Hiviène et je lui apprendrais moi même à lire et à écrire. Et puis quand tu partiras toi aussi pour la guerre, j'aurais au moins ma petite famille avec moi. »
Pour clore la discussion qui s'éternisait visiblement un peu trop pour les nerfs de la fillette, Mathilde revint vers la Grande Prêtresse, s'inclina devant elle et tendit à nouveau la main vers Lyse. La petite fille, ravie, lui saisit les doigts et lui adressa le plus éclatant des sourires.
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| | | Jérôme de Clairssac
Humain
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| Sujet: Re: L'Art de savoir prendre des décisions [PV Jérôme] Mar 20 Nov 2012 - 12:01 | |
| Il est évident que Jérôme n'allait pas attendre qu'elle ait adopter les deux avant de l'amener à l'écart, il valait mieux que tout soit réglé immédiatement même si c'était malvenu vu tout le monde qui était présent. La surprise fut la réaction première de Mathilde, elle resta la bouche ouverte durant plusieurs secondes avant de répondre à son frère mais lorsqu'elle le fit, ce ne fut pas en relation avec l'adoption mais concernant son hypothétique mariage. Une vague de colère passa, Mathilde semblait l'être mais Jérôme cachait la sienne. Il adorait sa sœur c'était certain mais elle poussait le bouchon un peu loin en ce moment. Elle lui reprocha tout ce qu'elle avait subit ces derniers temps, elle avait beaucoup de chance qu'il y ait tout ce monde autour d'eux car il lui aurait rappelé que c'était elle qui était venu chercher son aide et que c'était tout aussi son honneur à elle que celui de la famille qu'il avait tenté de sauver avec tout le stratagème qu'ils avaient mis en œuvre. Tout cela pour le nom de la famille mais aussi pour elle et maintenant voila qu'elle rejetait la faute sur son ainé, elle était compliqué la charge de chef de famille...
Pendant que tout cela faisait son chemin dans son esprit, Mathilde avait reprit, poussant un soupir et baissant les bras, elle semblait n'en avoir rien à faire de son frère, voir même ne pas supporter cette conversation. Elle se tourna vers Janis, puis vers la petite fille et reprit, elle parla des dépenses mais c'était bien la le cadet des soucis de Jérôme même si cela avait son importance vu les évènements en cours. Puis elle expliqua que lorsqu'il serait partit en guerre elle aurait une famille. Il était évident que l'argument était de taille mais la chance était surtout de son côté en raison, une fois de plus, du monde qui était présent. Il n'était pas d'usage de laver son linge sale en publique. De toute façon sa servante l'aiderait et il y avait bien au château des personnes qui savaient s'occuper d'enfants. Jérôme soupira et fit un signe de tête grave mais approbateur à sa sœur mais il ne sut même pas si elle l'avait remarqué car elle était déjà repartit vers la Grande Prêtresse et lui reprenait la petit fille. Jérôme s'avança et en tant que Baron il prit la parole
"Voila une bonne chose de faite et deux nouvelles têtes dans la famille"
Joignant le geste à la parole il passa sa main dans les cheveux de la petite fille qu'il ébouriffa, ignorant l'état lamentable dans lequel ils étaient. il se tourna ensuite vers la Grande Prêtresse
"Cet arrangement vous convient il Grande Prêtresse de Néera ? pouvons nous adopter ces deux enfants comme il se doit et les emmener avec nous ?"
La Grande Prêtresse acquiesça et tout fut préparé pour l'adoption et le départ immédiat du bébé de Mathilde et de la petite fille au château; Jérôme se tourna alors vers l'assemblée qui l'avait suivit et entra dans le jeu de sa sœur, après tout s'ils pouvaient faire du bien, pourquoi s'en abstenir
"Et bien mesdames et messieurs, si l'envie vous dit de vous joindre au geste altruiste de ma sœur, n'hésitez pas. Tous les enfants sont réunis c'est le moment ou jamais"
Même si un seul enfant était adopté c'était toujours cela de pis. |
| | | Mathilde de Clairssac
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| Sujet: Re: L'Art de savoir prendre des décisions [PV Jérôme] Lun 26 Nov 2012 - 11:38 | |
| La colère qu’elle avait vu briller dans les yeux de son frère fit baisser les yeux de la jeune femme quelques secondes. Elle ne supportait pas l’idée de lui causer à nouveau tracas et mécontentement mais comment pouvait-elle aller contre sa propre nature ? Non pas que l’idée du mariage la répugne à ce point mais se retrouver marier à un inconnu par pure stratégie politique lui était insupportable. Elle préférait mille fois la mort plutôt que d’être vendu à un seigneur quel qu’il soit. Elle n’était pas une marchandise que l’on pouvait vendre au plus offrant. C’était peut-être monnaie courante ailleurs, mais elle osait espérer que l’amour de ses frères la protègerai d’une chose aussi humiliante et cruelle. Revenant à la réalité, elle sourit à la petite fille qui tremblait légèrement contre elle. Son frère prit la parole, demandant à la Grande Prêtresse son autorisation. Lorsque la vieille femme acquiesça, Mathilde sentit son cœur se réchauffait. Non pas parce qu’elle avait retrouvé son fils, mais parce qu’elle savait qu’elle avait fait ce qu’il fallait. Son regard se porta à nouveau sur Lyse et dès lors elle fut certaine que cette fillette serait source de bien des joies.
Jérôme proposa sur un ton bon enfant aux nobles rassemblés de faire la même chose. On se serait presque cru à la foire et beaucoup hésitèrent longuement. Ce fut Dame Hélène qui ouvrit le bal en revenant avec un jeune adolescent qu’elle annonça comme le futur écuyer de son aîné. Elle avait déjà deux enfants, un fils d’une douzaine d’année et une petite fille à peine plus jeune que Lyse. Elle revint donc face à la Grande Prêtresse qui à nouveau acquiesça. Ce jour là, huit enfants quittèrent l’orphelinat et les autres eurent droit à un excellent repas car les nobles étant dans l’impossibilité d’adopter, laissèrent tous quelques pièces. Le retour au château fut silencieux et à peine arrivés, Jérôme s’éclipsa dans son bureau. A n’en pas douter, il n’était pas dès plus ravi aussi Mathilde se fit-elle discrète les heures suivantes. Inutile d’aller attiser la colère de son frère. De toute façon elle avait fort à faire avec les deux enfants. Janis s’occupa de conduire Kiel chez le guérisseur pour voir si tout était rentré dans l’ordre. Lyse voulut le suivre, elle ne voulait pas abandonner son frère aux mains d’une inconnue, mais Mathilde la rassura.
- « Tu peux avoir entièrement confiance en elle ! Elle veillera sur lui comme sur la prunelle de ses yeux et elle te le ramènera une fois que tu auras pris un bain ! Allez jeune fille allons nettoyer ses cheveux et ce joli minois ! »
Là où une servante aurait pu s’en charger, se fut Mathilde qui aida la fillette à se savonner et à nettoyer ses cheveux noirs. Une fois toute la crasse enlevée, il fallait reconnaître qu’elle était encore plus jolie et sa chevelure était fort belle. A n’en pas douter elle deviendrait une très jolie femme.
- « Je les aurais aussi long que vous ? J’aime beaucoup les vôtres, on dirait qu’ils s’aiment refléter la lumière…Les miens sont beaucoup moins beaux... »
- « Tu ne soupçonnes même pas à quel point tu es jolie Lyse ! Quand nous sommes toutes les deux tu n’as pas besoin d’être si formelle avec moi. Allez sors de ce bain avant d’attraper froid. On va te trouver des vêtements à ta taille. Ensuite tu iras manger quelque chose. »
Un lien évident s’était crée entre elles durant ces quelques heures passées ensembles. Lors des essayages de robe il fut même surprenant de les entendre rire aux éclats. Et lorsque Mathilde s’installa derrière Lyse pour brosser ses cheveux, elle fut presque émue aux larmes lorsque la petite lui avoua être heureuse d’avoir enfin une maman. Elles furent bientôt rejointes par Janis et Kiel qui visiblement était d’une santé de fer. Presque aussitôt Lyse voulut l’avoir dans les bras et bien que Mathilde était impatiente de serrer à nouveau son fils, elle laissa la jeune fille s’occuper de lui. De toute façon elle devait s’absenter un petit moment. Après un baiser sur la tête des deux enfants, elle quitta son boudoir et traversa les couloirs silencieux. C’était le milieu de l’après midi mais personne ne se baladait dans les couloirs réservaient à la famille du Baron. Ses pas la portèrent jusqu’à la porte du bureau de Jérôme. Elle hésita quelques secondes puis frappa doucement. La voix de son frère lui répondit de l’autre côté du bois sculpté et elle entra lentement. Refermant derrière elle, elle s’avança jusqu’au bureau et lui adressa un grand sourire. Il était indéniable que l’arrivée des deux enfants dans sa vie la rendait heureuse.
- « Jérôme…. Je voulais… m’excuser pour ce que je t’ai dit tout à l’heure à l’orphelinat. Je n’aurais jamais du te parler ainsi et après tout ce que tu as fais pour moi il était injuste que je me montre ingrate et insolente. Je ne te remercierai jamais assez d’avoir accepté que Lyse nous accompagne, tu n’imagines pas à quel point sa seule présence me rend heureuse… maintenant je comprendrais parfaitement que ce soit dur pour toi de voir Kiel…et je ne veux surtout pas t’imposer sa présence, ni celle de Lyse et encore moins la mienne après tout ce que je t’ai fais endurer ces derniers mois… aussi, tu n’as qu’un mot à dire et je retournerais à Hiviène. Je ne t’ai causé que trop de tracas ici… »
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| | | Jérôme de Clairssac
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| Sujet: Re: L'Art de savoir prendre des décisions [PV Jérôme] Jeu 29 Nov 2012 - 11:20 | |
| Huit, c'est le nombre d'enfants qui furent adopté ce jour la. Jérôme devait bien s'avouer qu'il n'aurait cru qu'il y en aurait autant, il s'attendait même à ce qu'il y en ait aucun, sa sœur allait elle lancer une nouvelle mode ? ce serait bien d'elle que cela se reproduise, voir devienne une coutume. Ceux qui n'adoptèrent pas d'enfant firent un don en argent sonnant et trébuchant, annonçant qu'il faisait ce don pour que les repas soient meilleurs durant le temps que l'argent durerait. Une fois toutes les formalités d'usages établies, tout ce beau monde fit le chemin inverse vers le château, il se fit dans un silence relatif.
Une fois le retour accomplit, Jérôme retourna dans son bureau, non pas en raison d'une colère ou d'un agacement, mais parce qu'il avait une tonne de choses à régler. Quelques heures passèrent à une vitesse effarante sans qu'il ne s'en rende compte, jusqu'à ce qu'il soit dérangé par des coups légers frappés à la porte. Il indiqua que la personne pouvait entrer et il vit Mathilde faire son entrée à tâtons et s'avancer jusqu'au bureau. Elle fit alors un grand sourire à son frère, il était indéniable qu'elle était très contente de sa journée et que la récupération de son fils l'avait soulagé d'un grand poids. Elle rayonnait maintenant, comme elle l'avait toujours fait par le passé, les soucis se trouvaient maintenant derrière eux mais il était certain qu'il y en aurait une montagne d'autres à l'avenir.
Une fois n'est pas coutume, elle s'excusa, preuve supplémentaire de sa maturité car elle ne le faisait quasiment jamais alors qu'ils étaient enfant, une vrai chipie, du moins dans les souvenirs de Jérôme mais jamais méchamment. Elle s'excusait donc pour a peut près tout, sa façon de lui parler à l'orphelinat et les mots durs qu'elle lui avait envoyé, le fait qu'il fut présent lorsqu'elle en avait besoin et ce qu'il avait subit pour elle et cacher tout cela. Elle le remercia ensuite de l'avoir laissé adopter la petite fille dont il avait déjà oublié le nom puis elle dit qu'elle comprendrait s'il ne voulait plus la voir ainsi que ses enfants et qu'elle était prête à retourner au château familial, auprès de leur mère.
Jérôme la laissa parler sans l'interrompre, il essaya de ne rien montrer de ses sentiments, tentant d'afficher un ton neutre. Il lui indiqua un siège de l'autre côté du bureau et il attendit qu'elle s'assoit dessus, puis il prit la parole à son tour sur un ton identique à ce que son visage indiquait
"Mathilde, je constate une fois de plus que tu as bien grandis et bien que cela me chagrine de devoir admettre que tu n'es plus la petite fille que je vois encore, je suis content de voir que tu as muri, malgré tes travers."
Il se leva pour la dominer de sa taille
"Ce petit, quelque soit la façon dont il est arrivé, est mon neveu, tu pense que je vais oublier cela et le faire sortir de mon esprit ? aurais tu oublié la notion que prend le mot famille dans la notre ? le petit n'y est pour rien dans ce qu'il lui arrive. Aussi tu peux, et je le souhaite, rester au château d'Etherna autant que tu le voudras."
En effet malgré tous les tracas qu'elle amenait avec elle, c'était une joie pour Jérôme d'avoir sa famille autour de lui. Cela amena une question sur l'autre sujet très épineux qu'il avait sur le cœur depuis l'arrivée de sa sœur une nuit voila plusieurs mois
"Tu parlais de retourner à Hiviène, il y a une chose très importante qu'il faut que nous décidions et qui ne peut pas attendre...."
Il laissa ses mots en suspend, se demandant si elle allait comprendre à quoi il allait faire allusion
"Qu'allons nous dire à mère ? compte tu lui mentir tout le reste de sa vie sur ce qu'il s'est passé ? ce bébé est après tout son premier petit enfant et la voila grand mère maintenant, pense tu lui retirer le droit qui est le sien de savoir cela ?"
Nouvelle petite pause pour digérer les paroles
"Ou alors est ce qu'il ne serait pas temps de la faire venir à Etherna et de lui dire toute la vérité ? je t'avoue que je ne sais absolument pas la réaction qu'elle aura mais il m'est indéniablement dure de continuer de lui mentir"
Voila un choix qui était bien compliqué à faire
"Si tu le préfère, je veux bien lui écrire afin de la faire venir mais je pense qu'il serait mieux de lui annoncer tout cela de vive voix, si jamais tu décide qu'il faut le lui dire. Si tu préfère garder le secret, cela me chagrinera mais je respecterais ton choix"
La vie était compliquée, il fallait sans cesse prendre des décisions toutes plus compliquées les unes que les autres. Aujourd'hui c'était à Mathilde d'en prendre une, Jérôme était le chef de famille mais même s'il voulait soutenir ses proches, ce n'était pas à lui de décider de tout. Nul doute que la question qui venait d'être proposée n'était pas aisée et qu'elle avait un poids conséquent. |
| | | Mathilde de Clairssac
Humain
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| Sujet: Re: L'Art de savoir prendre des décisions [PV Jérôme] Lun 3 Déc 2012 - 11:41 | |
| Lorsque Jérôme se leva pour la surplomber, Mathilde eut presque l’illusion d’être revenu des années en arrière alors qu’elle regardait son père avec des yeux de biche pour faire passer ses bêtises pour des étourderies passagères. Malgré le fait qu’il n’ait jamais voulu être dans cette position, il fallait reconnaître que son frère aîné s’en sortait parfaitement bien dans le rôle de chef de famille. Et même si cela n’était pas facile tous les jours –surtout depuis son arrivée à Etherna un beau matin – il s’était toujours montré juste, honnête et intransigeant. Ses paroles à propos de Kiel la rassurèrent, elle savait parfaitement l’importance qu’il attachait à leur famille et même si cet enfant était sorti du ventre de sa sœur, il n’en était pas moins le fruit d’un adultère. Que Jérôme ne porte pas le père de l’enfant dans son cœur n’était pas étonnant, et même si Kiel n’était pour rien dans cette histoire il resterait toujours l’image de ce pêché commis par sa propre sœur. Poussant un soupir, Mathilde baissa la tête soulageait d’apprendre qu’elle n’avait pas besoin de faire ses paquets pour retourner à Hiviène. En fait, elle redoutait de devoir retourner là bas. D’ailleurs c’était à se demander si Jérôme ne l’avait pas lu dans ses pensées, puisqu’il en vint immédiatement au sujet de leur mère toujours ignorante de la situation.
Fronçant légèrement les sourcils, la jeune femme essayait de peser le pour et le contre mais elle avait beau chercher, rien ne pouvait lui ôter de l’esprit que l’ignorance de sa mère était la meilleure chose. Pour tout un tas de raison évidente à ses yeux mais qui semblait totalement hermétique à ceux de Jérôme. Lui ne voyait que le mal à continuer de mentir ainsi à leur mère. Alors qu’il avait si ardemment protégé son secret pour l’honneur de leur nom, il faiblissait lorsqu’il s’agissait d’avouer leur mensonge à Dame Aurore de Clairssac.
- « Je ne sais pas si ton but est de me faire un peu plus culpabiliser. Si c’est le cas tu y parviens parfaitement, parce que je ne peux pas imaginer un instant mettre au courant Mère. »
Se levant, Mathilde fit quelques pas devant le bureau avant de finir par le contourner pour se tenir face à son frère. Ce bureau en bois entre eux lui rappelait trop sa position de Baron et pour l’heure elle ne voulait parler qu’à son frère.
- « Nous avons fait tant d’effort pour qu’elle ne soit au courant de rien… Je comprends parfaitement ton désir de l’informer sur la naissance de son petit fils mais tu sais parfaitement comment elle est…. Elle ne saurait y voir que les mauvaises choses…. Je ne sais même pas si elle accepterait de le voir en sachant qu’il est le fruit d’un adultère et je pense même qu’elle ne voudrait plus me voir non plus… »
Aurore de Clairssac était une femme douce et toujours souriante mais elle avait le sang chaud et certaines de ses réactions ressemblaient énormément à celles de Guillaume. Par certains côtés, elle était aussi impulsive que lui. Bien qu’elle ne l’avait vu que rarement en colère, Mathilde connaissait parfaitement la foi de sa Mère en la déesse et son dégoût des affaires de mœurs qu’on entendait parfois. Elle avait d’abord refusé que Mathilde aille à la Cour de son frère aîné de peur qu’elle ne s’y fourvoie…. Comment aurait-elle réagit si elle avait appris que Mathilde n’avait guère attendu d’être à Etherna pour le faire ? Non c’était une très mauvaise idée.
- « Et puis, Kiel est désormais comme son petit fils, même s’il n’est pas officiellement mon fils. Tout comme Lyse et je suis certaine qu’elle les aimera tous les deux. Elle y verra là une façon de patienter avant de pouvoir pouponner ses vrais petits-enfants. Ety puis, rends toi compte…. Si nous lui avouons une chose pareille, elle me croira perdu, elle pensera que je ne pourrais jamais me marier et je pense sincèrement qu’elle en aurait le cœur brisé. Je ne veux pas lui infliger pareille souffrance. En revanche, je ne suis pas contre ton idée de la faire venir à Etherna, Mère m’a énormément manqué et je suis sûre qu’elle s’inquiète encore inutilement pour ma santé. Je serais vraiment heureuse de lui présenter les enfants et de la revoir… Mais je ne veux pas lui dire la vérité. Pour elle, pour Kiel et parce que j’ai encore trop besoin de son amour. »
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| | | Jérôme de Clairssac
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| Sujet: Re: L'Art de savoir prendre des décisions [PV Jérôme] Mar 4 Déc 2012 - 10:51 | |
| La décision de Mathilde tomba, elle n'avait aucune intention de mettre leur mère dans le secret. Sans le montrer, Jérôme marqua le coup, sa sœur en profita pour se lever et faire le tour du bureau, faisant face à son ainé. Elle argumenta son choix, ne voyant que les côtés négatifs s'ils mettaient leur génitrice au courant des choses. Peut être qu'elle avait raison au fond mais Jérôme en doutait, la famille avait toujours été le pilier de leur apprentissage aussi bien de par leur père que leur mère. Il y aurait des cris c'était certain, ainsi que des pleurs, il n'en doutait pas, mais il ne voyait pas un seul instant leur mère rejeter Mathilde et ne pas lui pardonner. Enfin c'était sa décision et il avait dit qu'il se conformerait au choix qu'elle ferait et il s'y tiendrait. Par contre elle était d'accord pour la faire venir au château
"J'enverrais une lettre à Hiviène afin de demander à mère de nous rejoindre au château, je suis certain qu'elle sera ravit de nous revoir. Par contre, je pense que tu te trompe sur notre mère Mathilde. Je ne dis pas que cela se ferait dans la douceur mais tu ne vois pour l'instant que le négatif de notre mère. Je respecterais ton choix comme je l'ai dis et le secret sera gardé, du moins par moi, mais n'oublie jamais que tous les secrets ont leur prix. De même, de grandes responsabilités entrainent de grandes conséquences. En adoptant ton fils et cette petite fille, tu as endossé la responsabilité de leur offrir un avenir et une éducation. Je me doute que tu le sais et je sais au fond de moi que tu feras ton possible pour y arriver mais n'oublie jamais cela et ne rechigne jamais à la tâche car elle sera ardue, n'en doute pas"
Ces paroles pouvaient paraitre dures et sonner comme un sermon mais ce n'était pas ce que Jérôme voulait faire, c'était juste une constatation sortit de son esprit et qu'il voulait partager avec sa sœur
"N'oublie jamais que tu n'es pas seule et si je le peux, je t'aiderais avec plaisir lorsque tu en auras besoin. Je suis content que dans cette épreuve, tu sois venu me voir plutôt qu'un inconnu ou que tu ais fais une bêtise."
Mathilde était l'une des rares personnes qui le faisait plier facilement, elle avait l'art de le manipuler à sa convenance et elle était donc l'un de ses plus gros points faibles. Enfin cela ne voulait pas dire non plus qu'il lui passait tout mais c'était étonnement difficile. Il éluda donc la question qui se poserait rapidement, à savoir le mariage qu'elle voulait entreprendre avec le Baron d'Oësgard, il serait temps d'en parler plus tard. Pour l'instant il était un peu las d'être le méchant et il voulait penser à autre chose, au moins durant quelques instants avant que sa tâche ne le ramène à prendre de multiples décisions
"Et donc, comment pense tu fais pour leur donner la meilleure éducation possible ? tu vas t'en charger toit même ou tu vas le demander à Janis et à des précepteurs ?"
La question était de taille, l'éducation avait une grande part dans la façon de penser des personnes ainsi que de son potentiel lorsqu'il deviendrait adulte. S'il y avait des lacunes, cela pouvait être une tare impossible à combler. |
| | | Mathilde de Clairssac
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| Sujet: Re: L'Art de savoir prendre des décisions [PV Jérôme] Mar 18 Déc 2012 - 11:09 | |
| Les paroles de Jérôme firent baisser les yeux de la jeune femme. Elle culpabilisait déjà de devoir cacher la vérité à leur mère. Mais le secret était d’une trop grande importance et elle ne pouvait pas se permettre de perdre l’affection de sa mère ou pire de lui provoquer la moindre souffrance. Aurore De Clairssac était une femme intelligente et à l’esprit vif, si les premières années la vérité ne l’effleurerait même pas, Mathilde était certaine qu’en voyant grandir Kiel elle se rendrait compte par elle-même de la ressemblance entre le petit garçon et sa fille. Alors, le temps ayant fait son œuvre, peut-être pourrait-elle en parler toutes les deux et Mathilde s’excuserait mille fois de ne pas lui avoir dit la vérité. Cette solution était largement préférable à celle de tout lui déballer moins d’un mois après la naissance de son fils. C’était trop frais, trop récent et donc trop risqué.
Poussant un soupir, Mathilde écouta son frère changer de sujet et de ton. Ses mots semblaient adressés à une enfant ayant besoin d’être sermonné. Elle fronça quelques secondes les sourcils, prête à lui dire qu’elle n’était plus une gamine, mais elle se rendit compte qu’il lui disait toutes ses choses pour son bien et parce qu’il avait probablement besoin de s’entendre les lui dire.
Alors qu’il concluait ses paroles en lui disant qu’il serait toujours là pour elle si elle avait besoin de quoi que ce soit, elle eut une réaction tout à fait inattendue. Du moins imprévisible pour Jérôme car cela faisait bien longtemps qu’elle ne s’était plus conduite ainsi. Sans la moindre hésitation, elle glissa ses bras sous les épaules de son frère et se serra contre lui. S’il s’agissait d’un câlin tout à fait banal lorsqu’ils étaient enfants, là il était clair que Mathilde avait besoin de ce simple contact. Ses deux frères étaient les deux êtres qu’elle aimait le plus au monde en dehors de son fils et même si très tôt on leur avait appris à garder une distance convenable, Mathilde avait toujours aimé déposer de rapide baiser sur leur jour ou leur serrer la main et même se serrer dans leur bras. Or les années passant, ce dernier geste d’affection s’était fait de plus en plus rare. Il y avait donc de quoi surprendre Jérôme, de fait, elle ne resta que quelques secondes contre lui avant de se reculer et de lui adresser le plus beau des sourires.
-« Tu es le meilleur frère du monde ! Merci d’avoir fait tout ce que tu as fait pour moi. Je te promets que plus jamais tu n’auras à souffrir de mes bêtises. »
Oui, enfin… bon c’était vite dit. Mais elle espérait du fond du cœur pouvoir tenir cette promesse. Jérôme reprit la parole en l’interrogeant sur l’avenir des deux petites têtes qu’elle avait maintenant à sa charge. La question lui rendit tout son sérieux et l’ombre d’un instant son regard s’assombrit comme celui de leur père lorsqu’il réfléchissait à une chose d’importance. C’était rare, mais elle avait parfois les mêmes expressions que feu leur père bien qu’elle ne s’en était jamais rendue compte.
-« Concernant Kiel je pense que nous avons largement le temps de penser à ça. Evidement je m’occuperai moi-même de lui, en laissant croire que c’est Janis qui fait le travail le plus important. Pour Lyse j’ai remarqué que son niveau de lecture et d’écriture était au plus bas. Son alcoolique de père pensait visiblement qu’il était plus simple de la battre que de l’envoyer à l’école. Je me chargerai donc de lui enseigner les lettres et les chiffres ainsi que les bonnes manières, la couture, la peinture et la musique. Mais je ne compte pas la forcer à aimer ce genre de chose futile. Si elle désire apprendre autre chose de plus…original je viendrais t’en parler et nous verrons quoi faire à ce moment. »
Par original, Mathilde entendait évidement des matières comme celles qu’elle avait apprises contre l’avis de sa mère, en douce, avec son père. Le tir à l’arc, monter à cheval, imiter des cris d’oiseaux, manier une épée et aller à la chasse ! Tout ce qu’une Dame convenable devait éviter de près ou de loin.
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