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 Encore et toujours des décisions à prendre

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Cécilie de Missède
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MessageSujet: Encore et toujours des décisions à prendre   Encore et toujours des décisions à prendre I_icon_minitimeJeu 19 Oct 2017 - 18:22

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Printemps - 2e jour de la 1ere ennéade de Favrius
10e année du XIe Cycle


« Lilie ! »

Cécilie sursauta à l'appel de sa sœur, poussant Poudreuse a faire un écart qu'elle tempéra en raffermissant légèrement sa prise sur les rênes sans que la moindre peur ne vienne envenimée la situation. En quelques mois, la jument et sa cavalière avaient développer une confiance telle que même sans que l'animal ne soit liée à une autre monture pour la guider, Cécilie n'avait aucun mal à la monter. Elle se calma une fois encore sans problème et se rangea d'elle-même dans le groupe sans que quelqu'un d'autre ait à intervenir.

« Tu étais encore dans la lune.
- Pardon. » s'excusa-t-elle « J'ai du mal à me concentré depuis mon retour de Soltariel. Il y a beaucoup de travail en retard et l'odeur des parfums de la cour me donne la nausée. J'en profite juste pour me reposer un peu l'esprit. 
- Te reposer ? Tu n'as même pas profité des comices, tu devrais prendre du repos. Du vrai repos. » lui fit remarqué Colombe. L'inquiétude qu'elle sentait dans la voix de la jeune fille fit sourire sa sœur. Elle avait l'impression d'entendre les récriminations qu'elle avait fait quelques temps plus tôt à Ernest.
« Je sais. Mais ce que j'ai fait va me permettre de passer à Beaurivages pour la Fête des fleurs. C'était important tu ne crois pas ?
- Par Néera... Gaël et toi vous ressemblez beaucoup trop... » soupira la cadette avant de retrouver son sourire resplendissant. « En tout cas tu as intérêt à te préparer ! A la fête des fleurs, je ne te quitterai pas d'une semelle ! » Et ainsi commença les plans rapides et enlevés de la jeune rivegeoise. Tout ce qu'elle voulait entendre, voir et vivre en compagnie de sa grande sœur. Colombe regrettait toujours de ne pas avoir put suivre Cécilie dans le Nord... Et cette dernière ne lui racontait que le beau et l'exotique. Jamais la petite n'avait entendu parlé de Karras, d'Amblère ou de la façon dont sa propre sœur avait découvert le corps brisée de leur petite cousine Aline.

Ne voulant pas s'imposer dans la relation que la Comtesse entretenait avec sa sœur, Bayard, Jocelyn et Anthoine s'étaient fait inhabituellement silencieux, souriant par moment de l'emportement de Colombe ou des réflexions attendries de Cécilie. Le voyage d'Ethin à Missède fut inhabituellement rapide. Pour une fois, le vent semblait leur soufflé dans le dos.

Pourtant, malgré les suppliques de Colombe, à peine arrivée, Cécilie embraya sur des affaires urgentes. Réunissant ses conseillers, ses intendants et son trésorier, il fallait régler au plus tôt ce qui pouvait l'être.

« Heureux de vous revoir. Notre cher comte se porte-t-il bien et a-t-il bouté ces félons sodomites hors de Diantra ? »

Palbleu ne mâchait pas ses mots. Dans la petite salle habituelle, autour d'une table sans prétention, l'après-midi touchait à sa fin lorsque les sept hommes entourèrent Cécilie et sa dame de confiance, chargée de prendre note et de lire les documents à sa place. Un feu chaleureux crépitait toujours dans l'âtre, invitant la voyageuse à se détendre un peu malgré la présence de tant de paires d'yeux attentifs. Pourtant elle en était bien incapable. Après ce qui s'était passé lors de la dernière entrevue entre elle et son époux, son absence avait un goût tout particulièrement amère. Celui d'une inquiétude basée sur des faits froidement logiques. Elle allait rapidement avoir besoin de personnes capables d'enquêter discrètement pour elle sans nécessairement passer par les voies officielles.

« Il n'a pas put arrivé à temps. Diantra mande plus d'attention que nécessaire visiblement. » sourit-elle sans relever le reste de sa diatribe ni préciser qu'il n'avait donné signe de vie. « J'ai pu m'entretenir avec la corporation des maçons du rocher. Ils acceptent de participer. Ou en sont les cartes ?
- Elles seront mises à jour pour la fin de l'ennéade.
- Bien nous pouvons donc discuter de l'affectation des fonds entre la cité, la route d'or et les renforts de la Fine. »

Le soleil était déjà couché depuis longtemps lorsque les crient et les raclements de chaises s'arrêtèrent. L'amélioration de la route d'or avait été différée du côté de Missède pour pouvoir fixer les choses avec Acenis à la fin de la guerre. Les travaux promis à Soltariel seraient donc uniquement débuté du côté de Langehack et progresseraient au fil des mois vers Missède. En comptant la construction des avant-postes, il faudrait reconsidérer tout cela au début de l'été si les inondations printanières ne freinaient pas les travaux. Pour les renforts de la Fine, les mages venus aidés pendant l'hiver et la corporation des maçon du rocher avaient accepté de travailler bénévolement pour redorer le blason des mages. Le stricte nécessaire serait fait et cela ne tiendrait sûrement pas plus d'une crue mais ils n'en cherchaient pas plus.

Grâce à ces choix et au commerce accélérer envers Edelys et Diantra, les fonds étaient donc suffisant pour traiter les actuels problèmes de la ville. Les rues ne seraient pas tout de suite repavées car il allait falloir placer plusieurs points d'entrées en ville afin de facilité l'accomplissement du grand chantier que venait de lancer la baronne : La création d'un réseau d'égouts souterrains pour dé-servir l'ensemble de la ville de Missède.

La mise à contribution des mages dans une entreprise aussi populaire serait un moyen d'apaiser bien des tensions. Mais Cécilie n'était pas uniquement généreuse. Avec son passé, ses voyages, son expérience et celle de sa famille sur bien des générations, elle savait que le meilleur moyen de se mettre en sûreté était de plaire à son peuple et à ses vassaux. Elle comptait bien montré à quel point elle s'investissait dans le bien être des gens de peu pour gagner le cœur des Missèdois dans leur ensemble. Les visites à l'orphelinat et à l'hospice étaient un moyen. Ce genre de projet, bien que coûteux, était d'une toute autre efficacité. Les bourgeois, les nobles et le gueux en profiteraient tout autant... Par Néera, elle commençait à raisonner comme de Palbleu ?!

En retournant à sa chambre, trop nauséeuse pour dîner, Cécilie soupira. Son bâton claquait le long du mur a intervalle régulier. Elle commençait à connaître la fourmilière du palais aussi bien que celle de Lourmel... Dieux que Maélyne pouvait lui manquer... Dieux que ses jours à Lourmel pouvaient lui manquer... De sa main libre, elle serra la broche florale qui ornait sa ceinture. Le poids qui sombrait dans sa poitrine exacerbait son malaise. L'odeur de poussière chaude et de renfermé que l'hiver avait incrusté dans les couloirs lui était des plus déplaisantes. Et à tout cela s'ajoutait l'angoisse de l'absence de son mari qu'elle devait absolument garder pour elle.

Elle n'aurait cru cela possible... Mais elle avait hâte qu'Ernest revienne auprès d'elle.


___________________

Printemps - 7e jour de la 1ere ennéade de Favrius
10e année du XIe Cycle


La missive reçue d'Apreplaine avait donné un nouveau coup au moral de Cécilie. Bien que cela augure de bons moments, l'état de Diantra et la dangerosité d'y résider lors de sa dernière visite lui trotait dans l'esprit. Ajouter à cela les mouvements des troupes royales venant du nord et elle redoutait de quitter Missède alors que la situation n'était toujours pas rétablie avec la couronne. Aussi, la décision avait été prise : une ultime missive serait envoyée à Merval par un héraut et criée en place publique si le palais refusait de la recevoir.

Pour la fin du conseil de ce jour, les questions étaient à la fois plus simples et plus urgentes.

« Nous le savons tous, Sir Richard de Chantelune est un homme admirable. Cependant, il aspire au repos depuis quelques années maintenant et ce n'est que par amour pour notre Comté qu'il a pris son mal en patience. Étant donné que nous en avons le temps, le moment est arrivé de penser à sa succession en tant que Juge de Missède et en tant que Grand Intendant à la cours Langecine. J'ai donc pris la liberté de lui envoyer une missive pour lui demander ses recommandations ce matin même. Voilà les deux noms que notre Grand Intendant propose : Félix d'Eloart pour lui succéder en tant que Juge à la cours de Missède. Et son neveux Hector de Chantelune pour le remplacer dans quelques mois en tant que représentant de Missède à Langehack.

Cependant, si je suis tout à fait favorable à la succession de Felix d'Eloart en tant que Juge, je ne pense pas qu'établir un semblant de lignée au poste de Grand Intendant soit dans notre intérêt. Je propose donc Charles de Charmeroux qui a montré à de nombreuses reprises qu'ils était un homme loyal et réfléchi. »


Évidement, l'idée ne convenait pas à tous, loin de là. Que le Grand Intendant vienne une fois de plus de Beaurivages était un filigrane bien trop présent pour l'assemblée ici présente... et Cécilie regretta d'avoir mandé à la fois le Conseil Vassalique et le Conseil de Cour pour cette cession. Cependant, après une après-midi tumultueuse, une idée vint calmer peu à peu les esprits.

« Très bien. Vous pouvez acter, Secrétaire. Felix d'Eloart est nommé Juge de Missède et Adèle de Faviar, héritière de Roch, sera attachée à la personne de Richard de Chantelune au début de l'été. »

En sortant de la salle, Cécilie obliqua vers son bureau. Il y avait encore une chose à régler. Au bras de Rose, elle ne laissa pas filtrer l'urgence de la situation lorsqu'Octave de Bayard, le capitaine des Vertueux, se leva pour la saluer.

« Parlons vite, parlons bien. J'ai besoin de savoir ou se trouve la petite de Lancrais. »


Dernière édition par Cécilie de Missède le Dim 26 Nov 2017 - 17:31, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Encore et toujours des décisions à prendre   Encore et toujours des décisions à prendre I_icon_minitimeMer 8 Nov 2017 - 15:24


Printemps - 7e jour de la 2e ennéade de Favrius
10e année du XIe Cycle


L’angoisse pesait sur le palais de Missède comme un nuage lourd. Les mages maçons d’Ethin et les quelques mages recrutés pendant l’hiver venaient régulièrement au rapport et les préparatifs des travaux du sous-sol avançaient bien. Les murmures parlaient sans cesse de l’absence d’Ernest, se taisant à l’approche de Cécilie.

Cette dernière avait peu à peu récupérer le retard engendré par son voyage au sud sans trouver le courage de lire sa correspondance personnelle. Sa mère, Aliénor, quelques amis nordiens et quelques autre missèdois… Elle n’avait pas envie d’entendre parlé d’eux pour l’instant. Seuls Gaël, Renard et Colombe étaient lus sans délais et c’était déjà bien assez.

Plus les jours passaient, plus Cécilie était fatiguée. Les voyages des dernières ennéades avaient été un peu trop éreintant fallait-il croire, puisqu’elle se payait en prime un douloureux lumbago a chaque fois qu’elle se penchait en avant ou se levait sans précaution. Pour l’instant, les traitement du guérisseur qui la suivait depuis son arrivée à Missède n’avaient rien donné. A certains moments, elle envisageait de faire rapatrier Obélias… mais son altruisme la rattrapait et lui rappelait que les Diantrais avaient sûrement plus besoin de lui qu’elle avec tous les médecins qu’elle pouvait contacter. De toute façon l’angoisse en était sûrement la principale cause étant donné que son mari avait disparu depuis maintenant presque trois ennéades entières. Trois ennéades durant lesquelles elle n’avait put lui donner qu’une chasse discrète étant donné le danger que représentait une position de faiblesse en des temps si belliqueux.

Le bon côté des choses c’est qu’elle arrivait à prendre quelques heures tous les jours pour reprendre ses exercices magiques ou pincer les cordes de sa harpe. Une maigre lueur d’espoir qui lui faisait miroité l’existence d’un équilibre par delà les mois de troubles. Maigre mais bien présente. Aussi, depuis trois jours, elle profitait de ces petites pauses pour s’entretenir en privé avec un jeune sculpteur, trouvé par l’intermédiaire de Madame de Clairmont.

Ce matin là, Anthoine le trouva bien pâle lorsqu’il sortit du petit salon dans lequel il s’était entretenu avec la Comtesse toute la matiné. Le jeune homme habituellement expansif salua à peine le garde, retournant seul vers la sortie, les yeux dans le vague et le teint verdâtre. Le militaire lui aurait bien couru après pour s’assurer que tout allait bien, mais cela faisait près d’une demie-heure qu’il attendait son départ pour transmettre une information des moins réjouissantes.

Il pénétra donc dans la petite pièce dans laquelle Cécilie se reposait, mais après avoir pris ses ordres et noté mentalement le fait qu’Augustine ferait bien de se pointer en vitesse pour remonter le moral de sa Comtesse, il creva l’abcès qu’on lui avait confié un peu plus tôt.

« Madame… le Capitaine des Vertueux ne pouvait pas attendre mais il m’a chargé de vous dire qu’il pourrait vous mener à la jeune personne qui pique votre intérêt dès demain si vous le désirez.
- Bien Anthoine. » Acquiesça-t-elle sans laisser voir l’importance de la chose. En silence et à sa demande, il l’escorta jusqu’à ses appartements. « Vous pouvez disposer. » lui intima-t-elle en poussant le battant. « Assurez vous que personne ne me dérange.
- Même Augustine ?
- Même Augustine. Même Rose. Et même vous. » sourit-elle avait légèreté. « J’ai besoin de dormir un peu »

Connaissant les difficultés qui suivaient sa Comtesse depuis Lourmel quand il s’agissait de trouver le sommeil, le garde sourit à son tour et la laissa pénétrer seule dans son royaume personnel. Avec un soupire, Cécilie referma la porte, posa sa canne près du chambranle et détacha les quelques broches qui ornaient ses cheveux d’un mouvement souple. Quelques pas d’un côté et elle tâtonnait pour trouver sa coiffeuse. Oui. Juste là. Quelques pas encore et elle était à côté de son lit. Elle en suivit le tour jusqu’à sa table de nuit. Claquemuré dans le tiroir, un vieux livre entouré d’un linge l’attendait sagement.

Lorsque ses doigts heurtèrent la couverture à travers le tissus, quelques murmures chantants dansèrent à la frontière de l’esprit de la jeune femme. Un sourire nostalgique lui vint aux lèvres sans savoir exactement pourquoi. S’installant aussi confortablement que possible, elle tira le livre de sa gangue protectrice et l’ouvrit sur ses genoux, laissant courir ses doigts sur les pages colorées.

Yeux clos, dans le silence, seuls ses mains dansaient. Son visage s’ornait de temps à autre d’un sourire ou d’un air plus douloureux. Elle ne réalisa le temps qui s’était écoulé que lorsque des coups retentirent à sa porte. Sa journée devait reprendre.

En remettant précautionneusement le livre à l’endroit d’où elle l’avait tiré, elle s’excusa à voix basse.


___________________________

Printemps - 8e jour de la 2e ennéade de Favrius
10e année du XIe Cycle


« C’est immonde... » murmura la jeune femme sur le pas de la porte.

L’atmosphère de la chambrette était saturée d’une sorte de présence poisseuse, un air mauvais et vicié qu’elle seule pouvait percevoir dans une pièce dont le ménage était fait chaque jour et que le personnel veillait à aérer et à entretenir au mieux. Ce détail, autant que les quelques mots de description qu’Anthoine, l’avait clouée sur place.

La méfiance que Cécilie avait développée à la suite de son dernier entretien avec son époux était au moins partiellement légitime. A présent, elle en avait la preuve. S’il avait été capable de faire une telle chose sans lui en parler alors qu’il savait qu’elle aurait été capable d’apaiser la petite, même artificiellement, qu’avait-il put faire d’autre ?!

La stupeur passée, elle eu toutes les peines du monde à ne pas laisser la colère qui lui retournait l’estomac froisser les traits de son visage. Sa voix fut pourtant un peu plus sèche qu’elle ne l’aurait voulu. « Anthoine, détache là et conduit moi auprès d’elle. » Il n’eut même pas l’audace d’articuler une approbation, devoir décrire la scène lui avait déjà trop coûté, alors il s’exécuta, tout simplement.

Tâtonnant au bord du matelas tandis qu’Anthoine détachait les sangles qui retenaient les bras et la jambe de l’enfant, Cécilie trouva sa petite main et s’assit auprès d’elle. Ses doigts maigres essayaient faiblement de lui échapper et des soubresauts dans sa respiration sifflante ressemblaient à de veine tentatives d’articulation.

Glissant le long de la tête de lit, la seconde main de Cécilie trouva le front de la fillette. Quelques mèches y reposaient, soigneusement lavées. Elle les repoussa du bout des ongles en rassurant la fillette à voix basse. « ça va aller. Je te promet que je ne laisserai plus personne t’attacher. Je m’appelle Cécilie. »

Mais ses mots sonnaient creux. Ils n’avaient aucun poids. Ils ne rassuraient pas. La seule chose que la fillette sentait, c’est qu’elle était de nouveau libre de ses mouvements. Elle bougeait, comme pour s’asseoir au bord du lit malgré la faiblesse morbide dans laquelle elle s’était plongée en refusant de s’alimenter. D’après ce que ses gardiens avaient dit, ce n’était pas pour autre chose que foncer vers la fenêtre pour les escaliers. Le bras montré par la couverture portait encore des marques dont Cécilie ne pouvait rien savoir mais qui détournèrent douloureusement le regard d’Anthoine.

Sa besogne terminé, il allait se planter dans un coin de la pièce mais la dame demanda doucement que tout le monde attende dehors. La porte se referma sur les yeux et les oreilles indiscrètes.

« Les hommes qui te gardaient m’ont dit que tu avais essayé de te faire du mal. » commença-t-elle en s’allongeant à demi près de l’enfant. Elle ne avait même pas si la petite comprenait ce qu’elle disait, si elle l’entendait même. Elle semblait tellement loin, tellement blessée… Pourtant il y avait des choses qui devraient être dites et répétés autant de fois que nécessaire. « Je ne t’en veux pas. C’est normal que tu sois très triste. Ta mère doit beaucoup te manquer. » Elle sentit un léger sursaut tentant de s’écarter. Elle la laissa faire d’une demi longueur de bras. « Ils n’auraient jamais du te faire ça et je te promet que ce ne sera plus jamais le cas. »

A taton, la Comtesse passa un bras sous les épaules de la jeune fille qui recommença a se débattre. Mais elle était bien trop faible. Même Cécilie pouvait la maintenir avec un peu de concentration. Un faux mouvement tira sur ses blessures et elle s’immobilisa, tendue, sa poitrine se soulevant avec difficulté.

Après avoir ramenée la blessée contre elle, la Mériale se mit à fredonner à voix basse. Sur les côtes saillantes de la petite, les doigts de la jeune femme semblaient courir entre les cordes d’une harpe invisible. Un long moment. Jusqu’à ce qu’entre ses bras, le corps chétif se détende. Puis encore un peu plus longtemps, alors qu’elle brisait la gangue de glace qu’une jeune âme essayait de construire autour de toutes les émotions contradictoires qu’elle ressentait et qui la menait à vouloir se donner la mort. Quelques soubresaut la prirent de nouveau. Elle se débattait contre l’étreinte, contre cette mélodie qui lui était insupportable. Pour finir par sangloter contre la jeune femme rousse qu’elle voyait pour la seconde fois.

Dans une autre vie, elle l’avait vu descendre l’allée de Sainte-Deina dans une belle robe blanche pour embrassé ce drôle de bonhomme à la jambe de bois. Aussi, quand elle se fut calmer et que la dame tenta une fois de plus de la rassurer, de lui dire que beaucoup de gens s’inquiétaient pour elle, sa colère et sa rancœur lui permirent d’articuler :

« Vous mentez… Vous… inquiétez pour l’héritage.
- Pour l’instant c’est à une personne, non à un héritage que je m’adresse. » Que pouvait-elle répondre de plus. La jeune fille n’était plus un bambin, elle savait parfaitement quelle charge pesait désormais sur ses épaules pour pourquoi on était venu la chercher à l’improviste en l’empêchant de pleurer sa mère comme il convenait. « Anthoine ! » appela-t-elle sans plus attendre.

Un bruit de porte qu’on ouvre.
« Madame ?
- Aide moi à la porter dans la calèche, nous partons. Hors de question de la laisser seule ici. Prévient aussi Rose, qu’elle fasse mander les gardiennes langecines de la petite. Augustine sera sa garde-malade.
- Bien votre Grandeur. »

Le jeune homme vient prendre la fillette dans ses bras et quitta la pièce en premier. En tombant sur le lit, les ongles de Cécilie heurtèrent l’attache d’une sangle.

« Néera le pardonne... » Car plus elle en apprenait sur lui, moins elle s’en sentait capable elle-même.
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