• Correspondance. Assise derrière son bureau la belle jeune femme scrutait sa boutique vide.
Personne ne s’était présenté et le mois s’annonçait rude suite au manque sévère de commande. Un soupire, doux et léger comme le vent s’échappa de ses lèvres pulpeuses. Elle déposa ses coudes sur le bureau en bois et nicha dans le creux de ses mains son visage. Alors que ses yeux se fermèrent tout seul, la porte de sa boutique s’ouvrit dans un grincement sinistre. La belle jeune créature ouvrit instantanément les yeux et fixa le jeune gamin qui venait de pénétrer dans la boutique. Les yeux grands ouverts, celui-ci admirait les différents tissus. Un air émerveillé trônait sur son visage et il manqua de trébucher sur le chien de Léa qui dormait paisiblement.
D’un air absent il tendit la lettre vers la blondinette et approcha des étagères en laissant échapper un « wouhaw ! » de ses petites lèvres. Souillé de boue, le gamin semblait admirer les différents tissus. Alors qu’il allait poser ses petits doigts dessus, il les retira a la dernière minute et les passa dans sa bouche afin d’en nettoyer la potentielle crasse. La belle jeune femme déposa la lettre sur le bureau et approcha du gamin qui eut pour réflexe de couvrir sa tête avec ses bras, argumentant ses faits et gestes, murmurant qu’il n’était pas coupable. La douce femme s’accroupit face à lui et passa avec douceur une main sur la joue du gamin. Ce dernier afficha aussitôt un air surprit et retira avec prudence ses bras rabattus sur son crâne. Il fixait Léa d’un air émerveillé, restant silencieux et quelque peu hébété devant la gentille femme. La petite femme essuya la joue de l’enfant d’un revers de la main, récoltant ainsi quelques traces de boues. Elle rompit le silence et demanda d’une voix douce :
« D’où viens-tu gamin ? Dans un état pareil en plus ? »
L’enfant la regarda et baissa aussitôt le visage :
« La lettre a été transportée jusqu’ici par d’autres orphelins, moi je viens d’ici ! Et... Désolée Dame pour l’état et la souillure que j’ai mis sur votre plancher. »
Il allait esquisser une révérence mais Léa l’en empêcha en secouant négativement la tête :
« Tu es le bienvenue ici, n’ai craintes pour le plancher ! »
Elle afficha un sourire doux et réconfortant avant de se relever. La belle lissa vivement sa robe et sourit au gamin :
« Viens, je vais te donner un écu. Je devine que tu ne veux point dormir ici ? »
L’enfant afficha un sourire gêné et se demanda intérieurement comment elle l’avait deviné...
La jeune créature retourna auprès de son bureau, sortit une bourse d’or et tendit un écu au gamin qui le regarda, émerveillé, le faisant tourner entre ses doigts puis il disparut aussi vite qu’il était entré, remerciant vivement la blondinette.
Retournant derrière son bureau, Léa rabattit ses cheveux sur son épaule droite laissant voir ses grains de beautés. Elle émit un petit bâillement et ouvrit avec prudence l’enveloppe pour voir une lettre. La jeune femme la déplia et admira un maigre instant l’écriture fluide. Puis, elle lu avec attention la lettre, ses yeux verdoyant parcourant le parchemin haute gamme.
Quelques phrases retinrent son attention et la pseudo menace qu’elle ressentit au travers de ces lignes la mit quelque peu mal a l’aise : Pourquoi insistait-il autant sur son titre ? Désirait-il l’intimider, elle, simple couturière ?
La jeune femme s’étira et ouvrit l’un de ses tiroirs afin d’en sortir encrier et parchemin. S’armant de sa plume, elle la trempa dans l’encre et étala avec soin le parchemin pour écrire ces quelques mots :
« Bien le bonjour, Valek Cri-de-Runes, Tueur de Chimères, Protecteur de Lante, Souverain de la Nanie des Basses Terres et des Plaines de Brissalion.
Venant tout juste de prendre connaissance de votre missive, il semblerait que je prenne plaisir à vous répondre.
Moi, Léa Kaieiren couturière dans le Sud Ouest de Miradelphia, accepte avec plaisir votre demande. Sachez cependant qu’il vous y coûtera le déplacement afin de venir chercher votre cape ! D’ailleurs, j’aimerais que vous m’informiez de vos choix. Aussi bien au niveau du tissus qu’au niveau des brodures : Qu’entendez-vous par hauts faits? Pourrais-je bénéficier de votre taille afin d’en déduire la longueur qu’elle devra avoir ?
Gardez a l’idée que je ne suis pas dessinatrice mais couturière !
Et qu’il ne sera pas chose aisée d’y coudre certains moments importants de votre vie »La belle jeune femme arrêta un maigre instant d’écrire et réfléchit... Elle rajouta :
« Bien le merci d’avoir venté mes mérites au courant de cette missive.
Léa Kaieiren. »Elle plia avec soin la lettre et afficha un petit sourire a l’idée d’avoir sa première commande ‘du mois’. La belle se releva, siffla son chien et sortit lentement de sa boutique pour héler le gamin a qui elle avait offert la pièce d’or. Celui-ci se précipita vers elle et écouta, buva, avec soin les paroles qu’elle prononçait lui indiquant de transmettre sa lettre. Retournant dans sa boutique (en compagnie bien entendu, de son fidèle compagnon canin), elle la ferma et se dirigea vers l’arrière afin de partir se reposer... Des idées plein la tête pour sa nouvelle commande !
RP CLOS SUITE AU DÉPART DU JOUEUR.