Thôrim Niflepiste - Aventurier

Thôrim possède un équipement honnête, sans plus. Sa tenue, de facture moyenne, semble avoir été mise à l'épreuve des éléments pendant de nombreuses années. Ainsi, sa cape, dont le prolongement est une ample capuche, n'a plus qu'un bref éclat de sa couleur passée, un gris foncé ayant remplacé, à force de frottements la majorité du noir obsidien qu'elle offrait à la vue. À sa base, on peut noter une teinte marron clair, souvenir de nombreuses marches dans les sentiers boueux.

Sa tunique, taillée très près du corps et de couleur marron, semble avoir connu des jours meilleurs. Malgré son bon état, sa teinte semble varier sous les aisselles de Thôrim, et de légères éraflures semblent l'avoir défraîchie. Par-dessus cette tunique, il porte un pourpoint de cuir matelassé noir, n'offrant que très peu de protection, malgré l'illusion sécuritaire qu'il lui procure. Deux petites épaulières de cuir noir sont sanglées, par-dessus sa cape. Deux petites sacoches sont accrochées, juste sous son épaulière droite. Dedans, se trouvent un nécessaire à feu(un silex,de l'amadou, et un petit morceau de marcassite), ainsi qu'une poche d'herbes aromatiques.

Son pantalon, fait d'une toile résistance et de couleur kaki, est maintenu en place par une ceinture de cuir marron, où pend une bourse en cuir contenant quelques pièces; la mauvaise défense que le pantalon procure est vaguement rattrapée par deux ajouts de cuir, cousus pour faire office de genouillères. En bandoulière, sous sa cape, pend une besace de moyenne facture, contenant divers objets, tels qu'une flasque d'eau, de la nourriture, une toile légère et des sardines en acier permettant de monter une tente rudimentaire, ainsi qu'une couverture en peau de Drifaron pour se réchauffer.

Ses armes sont au nombre de deux: dans un fourreau de cuir marron fixé à sa ceinture, du côté de sa hanche gauche, pend un glaive de taille moyenne et de facture ordinaire. Une arbalète est maintenue dans son dos, à l'aide d'une sangle. Les carreaux(une douzaine) se trouvent tous rangés à sa ceinture, du côté de sa hanche droite, dans un petit carquois.

Thôrim, du haut de son mètre trente-trois, est d'une élévation moyenne, pour ne pas dire petite. De haut en bas, procédons à un examen plus approfondi sur sa personne. Sa peau, pour commencer, est légèrement cuivrée. Ses cheveux sont frisés, mais taillés courts.

Son front, légèrement ridé, surplombe deux arcades sourcilières proéminentes, garnies de deux hirsutes sourcils. Ses yeux, légèrement cernés, sont de couleur noisette. Comme pour contraster avec leur taille, se trouve entre eux un énorme nez ; trait héréditaire de la famille Niflepiste, lui valant un odorat nettement plus développé que la moyenne. Sa bouche, à la lèvre inférieure avancée, est encadrée de deux belles et longues moustaches hirsutes, ainsi que d'une barbe bien fournie et entretenue du mieux possible.

Ses épaules, bien que carrées, sont néanmoins moins massives que ce que l'on peut attendre d'un Nain. Sa corpulence est moindre, ses bras et jambes étant d'une musculature sèche, malgré un ventre légèrement rebondi. Un très fin duvet châtain clair recouvre l'intégralité de son corps, mains mises à part.

Thôrim est quelqu'un qui peut sembler acrimonieux et très secret. Plusieurs dizaines d'années durant, il a subi les blâmes et railleries de ses semblables, incluant son frère et son propre père. Ces dures épreuves psychologiques lui ont forgé une barrière naturelle destinée à lutter contre la déception, la tristesse, ou autres désagréables surprises. C'est avec amertume qu'il s'exprime, faisant très souvent preuve de réserve, gardant ses opinions pour lui afin de ne pas s'attirer les foudres de qui que ce soit, préférant répondre de manière neutre au possible, ou évasive. Il connait les jeux de parole, bien qu'il n'en tire pas vraiment satisfaction, et saura flatter ou au contraire injurier quelqu'un si le besoin s'en fait sentir. Sa condition d'enfant illégitime et rejeté lui a valu, malgré les railleries de sa proche famille, de s'accrocher à son aîné.

Ne considérant personne comme un allié véritable, il trouve en l'entente cordiale qu'il maintient avec Kund un équilibre parfait ne devant être à aucun moment bouleversé. Néanmoins, régulièrement, et le plus souvent malgré lui, surgissent du plus profond de son être de violentes piques adressées à son frère, l'exposant souvent à une punition aussi directe qu'expéditive. Malgré ces quelques tensions pouvant obscurcir son jugement, il garde un point de vue fermement ancré dans la réalité, essayant d'agir efficacement et rapidement. Ainsi, devant un dilèmne ou une situation de crise, il tentera au plus vite de trouver une solution viable et définitive, en tentant de laisser le moins de temps possible aux choses pour s'empirer.

Sa relation avec le peuple Nain est assez ambiguë. Comprenant la nécessité d'avoir de l'argent pour subsister, il n'hésite pas à collaborer avec ses compatriotes pour arriver à quelque chose. A contrario, le système de caste de la société Naine lui pose beaucoup de problèmes, ne lui ayant apporté, selon lui, que des ennuis. La religion est à ses yeux quelque chose de nécessaire, et c'est vers les demi-dieux qu'il s'est tourné pour trouver du réconfort, après le génocide provoqué par Mogar. C'est un électron libre qui préfère voyager en petit comité, sinon seul, et rester entouré de têtes connues.

Fils illégitime d'un artisan renommé, Thôrim connut un début de vie mouvementé. Né en l'an 924 du 10ème cycle dans une famille fortunée et prospère de Kirgan, ses premières années se déroulèrent sous de bons auspices. Sa mère, Gourgote, une brave tenancière de taverne, semblait avoir beaucoup d'affection pour lui, alors que son père faisait preuve d'une réticence, au début discrète mais de plus en plus prononcée au fil des années. Cette réticente atteint son paroxysme en l'an 944, quand il fit enrôler son second fils de force dans l'armée.

Thôrim, de par sa carrure assez réduite, ne brilla bien évidement pas dans les arts du combat au corps à corps. En revanche, il fit ses preuves en attaque à distance, en arbalète plus particulièrement. Son agilité fut aussi repérée, et c'est après une très courte délibération qu'il fut décidé de l'incorporer à une unité de reconnaissance. Les premiers mois, l'adaptation fut rude pour Thôrim, fraîchement sorti du giron maternel et plongé dans les affres de la vie militaire. Il eu beaucoup de mal à sympathiser avec ses compagnons d'arme, lesquels l'abreuvaient d'insultes blessantes à l'encontre de sa mère et de ses origines, préférant le mettre au ban. Seul l'un d'eux, un dénommé Kor, fut amical avec lui. En effet, personne ne voulait du bâtard de Gourgote dans son cercle d'amis proche, sauf ledit Nain, qui était lui-même plus ou moins issu d'une relation compliquée. Les deux Nains, à défaut de se lier d'une profonde et sincère amitié, s'aidèrent mutuellement, couvrant chacun les arrières de l'autre, afin de se simplifier considérablement la vie.

C'est ainsi qu'il se mit à emplir son rôle tant bien que mal, multipliant les missions de reconnaissance ou les brefs raids ayant pour but de détruire de quelconques groupes de gobelins, ou autres créatures malfaisantes et maîtrisables par des éclaireurs entraînés. C'est en tant que seconde classe qu'il commença son aventure militaire, avant de recevoir l'insigne honneur, dix ans plus tard, d'être promu première classe. Son côté "ordonnez et j'obéirai" plaisait en effet beaucoup à son chef d'unité, un dénommé Trod Plaquepierre, qui aimait à employer des hommes efficaces, qui ne discutent que très peu hors de la mission, et ne remettent en aucun cas les ordres. Suivirent plusieurs années calmes et monotones, avec des emplois du temps réguliers et répétitifs. Thôrim ne prit que peu de nouvelles de sa famille, pendant ce temps, et n'eut que de très brèves nouvelles à propos de son frère. Lesdites nouvelles avaient pour effet de le faire bouillir de rage.

Un jour, alors que son unité avait été dépêchée près d'une zone rurale, à la suite de rapines violentes sur plusieurs fermes, après avoir appris que son frère venait de rencontrer une Naine réputée avoir des hanches comme une chaîne de montagnes, il s'éloigna précipitament du campement dans un fulgurant accès de colère. Maugréant, pestant et crachant de rage, il fit les cent pas pendant de longues minutes, à quelques dizaines de mètres du campement, qui se trouvait entouré d'une bonne dose de buissons épais. Soudainement, une odeur répugnante se mit à lui emplir les narines. Regardant vivement de droite à gauche, il ne comprit pas tout de suite de quoi il en retournait ; mais, après quelques secondes de recherches prudentes qui parurent durer plusieurs heures, il surprit un petit groupe de Kobolds, armés de piques et d'armes de fortune, qui s'approchaient à pas de loup du campement des éclaireurs pour les prendre par surprise et s'en tirer avec quelque butin. N'écoutant que son courage, il fit demi-tour et courut à toutes jambes vers ledit campement, tout en esquivant les Kobolds, chuchotant distinctement et prestement "Des Kobolds! Des Kobolds arrivent!". Les éclaireurs se levèrent alors comme un seul Nain, attrapant leurs armes et leurs boucliers, attendant de pied ferme les humanoïdes puants. Quelle ne fut pas la surprise des Kobolds, quand ils surgirent en hurlant dans le campement, d'être accueillis à coup d'épée, de masse et de carreaux dans le ventre. Un combat quelque peu brouillon suivit de près leur irruption, avant que le calme ne retombe sur les lieux, calme entrecoupé seulement des cris stridents de Kobolds survivants, fuyant pour leurs vies.

Le supérieur de Thôrim, Plaquepierre, se permit une petite remarque à propos du nom de famille de l'éclaireur qui leur avait permis d'empêcher la perte d'un ou plusieurs hommes. "Ah! Niflepiste, vous portez bien votre nom, vous!" ; suivirent quelques rires, certains n'ayant même pas l'air feints. Le cadet Niflepiste se sentit, pour la première fois depuis son incorporation, fier de lui. Fort de ce regain de confiance en lui, il continua sans faillir à remplir sa tâche. De longues années durant, il accomplit tout ce que l'on attendait de lui, en allant jusqu'à oublier ses vieilles rancoeurs, et son envie de dénigrer l'armée.

Survinrent alors la rage de Mogar, et les catastrophes qui la suivaient de près. Thôrim fut aux premières loges lorsque le volcan se réveilla en plein coeur de la cité-forteresse. Le ciel devint rouge et noir, un bruit de fracas titanesque brisant le silence du paysage bucolique où il se trouvait alors pour une mission de routine. Stupéfaits et effrayés, les Nains hésitèrent durant de longues secondes quand à la marche à la suivre. Trod Plaquepierre, soudain inquiet pour ses proches et ses supérieurs, donna l'ordre de s'approcher plus avant vers la cité-forteresse, afin de venir en aide à ceux qui le méritaient. Quelques Nains dans l'unité protestèrent, et il fut finalement décidé, à moitié dans la panique, d'abandonner sur place ceux qui refuseraient de s'approcher du volcan en éruption. Thôrim fit partie d'eux, n’osant pas s'approcher de ce qui semblait être un véritable déferlement de rage de la part de Mogar, le Dieu-Père. Plusieurs heures durant, les lâches, comme ils avaient été appelés par les braves allant vers la cité, attendirent sans rien dire, coupés seulement par le vacarme assourdissant de l'éruption et des cris des fuyards passant parfois non loin d'eux.

La suite des évènements est assez floue dans la mémoire de Thôrim, mais il se rappelle avec précision avoir fui, seul, sans ami, ni même Kor, en emportant son équipement de patrouille, tout en lançant des malédictions à l'encontre de Mogar, se sentant trahi, brandissant seul son poing vers les cieux, comme pour lui montrer sa rage. Pendant quelques temps, il vagabonda, redoublant de vigilance, voyageant aux côtés d'autres réfugiés Nains, accomplissant ce qu'on lui permettait d'accomplir et tentant de glaner des informations quand à d'éventuels membres de sa famille ou et de son unité ayant survécu. Personne ne semblait avoir envie de perdre du temps à juger un éclaireur ayant perdu presque touts ses compagnons d'armes et se joignant à la cohorte de survivants, tant l'exode était grande. Ne trouvant pas de trace de sa mère ou de son frère, et décidant qu'en fin de compte, ils ne constituaient pas une si grosse perte, il finit par vendre son équipement de soldat, le remplaçant par une tenue civile, et se mit à prêter ses armes au service de diverses personnes, souvent aux plus payants, ne posant jamais de questions, faisant équipe avec de parfaits inconnus, mais ne tuant néanmoins jamais pour de l'argent, préférant accomplir des contrats de retraite d'objets perdus, de reconnaissance ou d'escorte.

C'est donc en tant qu'aventurier, à la limite du mercenariat, qu'il parcourt désormais les routes, à la recherche de choses à faire pour occuper sa vie.

Oh! J'avais complètement oublié ce vieux post de BG qui traînait dans l'Encyclopédie...
Félicitation monsieur Niflepiste. Vous avez bien mérité votre peau de Dirfaron, ainsi que vos couleurs.