Baltor avait quitté Diantra après un bref séjour, une sorte de pèlerinage sur le lieu de naissance de ses parents. Désormais il avait soif d’aventure, d’argent pour vivre comme il le souhaitait et surtout de pouvoir. Il savait que sa maîtrise de la magie était grandement imparfaite, il pouvait l’améliorer encore jusqu’à des limites dont il n’osait rêver, mais pour cela il lui faudrait du temps et de l’entraînement.
Une question s’était posé à lui : par où commencer ? Il avait vécu à Sol’Dorn et connaissait ainsi bien les humains et les elfes. Les nains étaient pour lui une inconnue, bien qu’il ai entendu quelques rumeurs sur ce fier petit peuple de guerriers. Il n’était pas sûr qu’ils auraient besoin d’un mercenaire dans son genre, mais ça valait le coup d’essayer. L’art nain était légendaire, ils étaient donc potentiellement assez riches pour s’offrir ses services. De plus ça le changerait de ces elfes qui le prenaient de haut en le sous-estimant.
Le voyage de l’homme dura plusieurs jours, des semaines peut-être, il n’avait pas tenu le compte. Le mage avait pris son temps pour voyager, prenant le temps d’admirer le paysage et fixant chaque jour la carte pour fixer sa destination précise. Sans trop d’hésitations, il avait choisi Lante. Après quelques renseignements, il avait choisi Lante, enfin l’enclave pour être plus précis. Depuis la destruction du royaume des nains, c’en était devenu la capitale et les non-nains comme lui devaient séjournée aux abords de la cité, vers la porte Sud.
Baltor arriva finalement à destination et pendant quelques instants, il se cru revenu à Sol’Dorn. Cette partie de ville ne vivait que pour le commerce, il était en quelque sorte chez lui ici. L’humain se renseigna sur le meilleur endroit où trouver du travail pour un mercenaire et il ne mit pas très longtemps à connaître la réponse. On lui indiqua une petite taverne spécialisé dans ce service là entre autre.
Trouvant enfin l’édifice, le mage poussa la porte de ses gants en cuir. Sous sa capuche sombre rabattue sur son visage, il n’aurait su dire s’il attira l’attention avec sa robe comme simple protection. C’était un choix risqué, même pour un mage de ne pas avoir de protection, mais pour sa magie de la gravité, c’était mieux d’être le plus léger possible à cause des contreparties que ça lui demandait. Baltor s’assit calmement à une table vers le milieu de la salle et jeta un regard autour de la pièce. Il vit quelques nains qui semblaient être sur la défensive, mais après tout c’était normal au vu de leur histoire. Lante étant leur capitale, cette ville était un possible centre d’invasion pour eux.
L’humain avait envie de travailler pour des nains et surtout de se forger sa propre opinion de ce peuple. Regardant plus attentivement la salle, il repéra un nain avec un étrange bandeau orange. Celui-ci avait l’air de scruter la salle comme s’il était à la recherche de quelque chose. Le mage ne comprenait pas ce que signifiait ce bandeau, mais son instinct lui dicta que ça représentait une sorte de grade. Il regarda les autres nains et son intuition se précisa, ils avaient l’air de le surveiller, un peu comme s’il était une sorte de chef.
Le jeune homme se leva et s’approcha de la table. Il s’assit sans demander la permission en face du petit être et lança d’une voix forte en se tournant vers une serveuse.
« 2 bières pour moi et mon ami le nain, c’est lui qui paye. »
C’était très osé de sa part, mais ici il ne connaissait personne. A Sol’Dorn on venait le chercher pour lui confier des missions, ici c’était un parfait inconnu à l’air atypique et faible. Il devait attirer l’attention et ça il savait faire. Baltor fixa le nain avec un air assez sombre et énigmatique. Il espérait de pas s’être trompé dans son jugement et avoir trouvé une sorte de chef. Vu la situation naine, le travail ne devrait pas trop manquer dans le coin.
« J’ai l’impression que vous cherchez un mercenaire, je me trompe ? »
C’était encore un coup de poker de la part de l’humain. Avec de la chance il visait juste, sinon il n’aurait qu’à payer la consommation au nain. Ca permettrait de l’interroger et de savoir si le petit peuple engageait des hommes comme lui. Baltor avait entendu dire que les nains étaient méfiants envers les autres races, mais qu’ils aimaient bien l’alcool. Il avait aussi cru comprendre qu’ils aimaient le cran et qu’eux-mêmes étaient des guerriers très porté sur l’honneur. Sur ces derniers points, il ressemblait à ce peuple.
Le mage paraissait assez paisible et très confiant. Dans cet environnement il se sentait chez lui, après tout c’était sa vie.