Une porte sur le futur... [Correspondance Valek]

Citation :

Premier Kyrianos de Karfias,
an Sept du Dixième Cycle
Aléandir

Tan menu selek lanun naman, Valek Cri-de-Runes, Thane lam Lante.¹

Je vous présente à vous et à votre peuple mes sincères condoléances au nom de moi et des miens. Il est regrettable, je le reconnais que ce ne soit que tant d'année après le drame qui vous frappa que j'écris cette lettre. Veuillez m'en excuser, mais je n'aurai pu faire autrement, n'ayant repris mes fonctions que très récemment. Pour ce qui est de mon souverain, soyez certain que seule les obstacles que notre peuple et lui-même rencontrèrent furent les causes de ce retard.

Cependant, je pense que de simples excuses ne sont pas suffisante pour réparer ce tord. Aussi, je vous écris cette épître. Je souhaite m'enquérir de la santé et des besoins de votre peuple. Nous ne pouvons hélas fournir aucun soutien militaire. L'ennemi frappe en effet à notre porte et le feu n'a fait que trop de ravage sur la Prime Forêt.

Mais ce n'est pas là la seule manière d'aider un voisin. Je pense que vous en avez bien conscience. La pharmacopée sous la canopée est pour le moins fournie et abondante. La nourriture ne nous manque pas non plus, bien qu'en plus petite quantité. Nos artisans restent talentueux, même si je ne pense pas que vous ayez à nous les envier. Et il reste certainement d'autres moyens en notre possession de soutenir le peuple des montages.

Il n'y a pas si longtemps que cela, il existait une alliance entre nos deux nations. Nous avons commercé, combattu et souffert ensemble. Je ne l'ai pas oublié. Les Elfes ne l'ont pas oublié. Ils ont juste perdu le sens du temps.

Entendez ma proposition, roi de Lante. Et faites-en ce que bon vous semble. Sachez cependant que Malereg est restée pendant longtemps et restera ouverte au peuple nain, j'y veillerai.

Gâthal, Baruk na Murtoch aya Khazad²

Timérion Adantar,
Seigneur Protecteur de l'Epine Dorée.

Spoiler:

HRP:

Le soleil s'était coucher depuis longtemps quand il s'installa sur le pupitre de ses appartement, saisit sa plume et un morceau de parchemin pour commencer à rédiger sa réponse au roi Nain. Il était surpris de sa réponse. Il aurait plutôt imaginé une réponse sèche, méfiante et froide. Non pas une chaleureuse proposition d'échanges. La surprise n'était pas tout à fait agréable cependant. Timérion n'avait premièrement pas l'autorité pour accepter une telle alliance. En plus, il ne pouvait pas décemment retirer ses forces à Lante. Non seulement pour la défense de la ville, mais il fallait aussi bien reconnaître que les plaines du Brissalion étaient un tampon aux Kobolds et aux Gobelins du Nord. Taurë ne les voyait pas comme une menace, Adantar n'en était pas si sûr, une race si belliqueuse et si fertile ne pouvait être négligée.

Mais comment le faire comprendre à Valek sans l'en offusquer? Ce Nain n'était pas conventionnel. Il n'avait certainement pas reçu l'éducation pour occuper sa fonction. Mais le pouvoir et les responsabilités prises par nécessité figurait au nombre des caractéristiques que Timérion appréciait. Il réfléchit encore un instant avant de tremper sa plume dans l'encrier. Un vague sourir flotta sur ses lèvres lorsqu'il se souvint de la mention "puissant Elfe", et sa main caressa instinctivement sa jambe meurtrie.

Citation :

Troisième Ennéade de Karfias,
An Sept du Onzième cycle.
Malereg.

Mes hommages, roi de Lante.

Votre enthousiasme me touche profondément et sincèrement, Valek roi. Mais je ne peux que décliner votre offre. Je comprends votre inquiétude, et sachez qu'elle occupe également mon esprit. Cependant, vous devez faire face à vos propres problèmes, ceux-là même qui peuvent porter préjudice aussi bien à votre peuple qu'au mien.

J'entends par là la menace des Peaux-vertes des Hautes Terres. Ces peuplades barbares se reproduisent vite et leurs nouvelles demeures sont très propice à une croissance démographique affolante. Et leur bellicisme n'est pas à minimiser, vous le savez comme moi. Je préfère savoir vos troupes au Nord, défendant nos deux peuples sur cette ligne. Laisser-nous le Sud, nous saurons faire face. Ce sera un premier signe de cette nouvelle confiance qui unira nos deux peuples.

Pour revenir à un sujet plus réaliste et moins risqué en terme de vies, j'ai réussi à convaincre le conseil de Malereg du bien fondé d'une mission économique vers Lante. Le convois est entrain de se mettre en place et comprendra des fournitures dont vous aurez certainement la nécessité. Outre une pharmacopée de remèdes plus spécifiques que vous n'avez sans doute pas la possibilité de vous procurer dans les plaines. Il vous sera également envoyé des vivres. La volonté de Ironwrist de fermer Lante au monde extérieur vous a certainement privé de certaines denrée. Nous vous ferons notamment parvenir des agrumes, pour limiter les risque de scorbut.

C'est tout ce que je peux faire pour l'instant, mais si il est des éléments dont vous sentez le manque et qui vous sont nécessaire, n'hésitez pas à m'en faire part.

Sachez que c'est un réel plaisir pour moi de voir à nouveau l'amitié fleurir entre nos deux peuples malgré les douleurs du passé et l'adversité du présent.

Timérion Adantar,
Seigneur Protecteur de Malereg.

Il déposa la lettre sur le pupitre pour l'y laisser sècher. Il la remettrai demain à un messager. Le convois suivrait dés que les différentes fournitures auraient été rassemblées. Cette journée était satisfaisante assurément. Mais elle touchait à sa fin, et le sommeil appelait le Protecteur à lui.

HRP:

Citation :

Salutations Seigneur de l'Epine Dorée,

Ce fut un plaisir de lire cette missive, la joie de mon royaume et de ces habitants est sans pareil devant ce futur afflux de vivres mais aussi de remèdes. Bien que je ne sois pas, et ne serait jamais, un vassal ni même un allié proche de votre peuple sachez que ma gratitude est puissante et que mon amitié est clairement inscrite dans ces mots que je vous écrits. Mes hommes, Mogar vous remercie de les laisser défendre mes frontières, se tiennent prêt à accourir défendre leurs équivalents elfes et sachez que mes forces défendent encore et ce à jamais les montagnes au nord de Lante contre les hordes gobelines.

Peut être serait ce pousser trop loin votre générosité mais mon peuple est un peuple des montagnes et cultiver la terre n'est point notre point fort. Je souhaiterais, contre des avantages, que plusieurs fermiers et éleveurs au sein de votre peuple viennent montrer aux fils de la montagne la vie de la plaine et des bois. Et bien que je ne saches si votre ville est concernée par ma future demande je souhaiterais faire créer une ville portuaire sur la côté est de mes territoires, or votre peuple serait le seul avec qui échanger. Pensez vous que l'ouverture de mon peuple sur la mer serez une bonne chose dans nos relations et notre commerce ?

Mogar vous protège,

Valek Cri-de-Runes,
Roi de Lante,
Souverain des plaines du Brissalion,
Maître de la Nanie de Lante,

La lettre était arrivé la veille de son départ pour Ardamir, les cavaliers s'apprêtaient à passer une dernière nuit dans leur magnifique demeure. Pour certains, ils ne reverraient plus jamais l'île dorée et seraient entraînes dans les eaux froides de Tindanen. D'autres ne seraient même pas rapatriés, mais il préféra ne pas penser à ceux-là. Plus rares, il y en aurait qui reviendraient blessés et mutilés. Mais tous reviendraient profondément marqués, sains et sauf ou mort et froid.

C'est avec des pensées bien troublées que Timérion était assis en tailleur dans le Jardin Intérieur des Eälas. Autour de lui, invisible aux non-initiés, un structure complexe d'énergie s'étendait vers la voûte de verre. Comme toujours, le Seigneur Adantar travaillait sur la stabilité de sa magie, c'était là son point fort et son domaine de prédilection. Cela le détendait et, en outre, cela lui permettait d'améliorer encore et toujours la réussite de ses sorts. Un léger gratement à la porte lui fit hausser un sourcil. Habituellement personne ne le dérangeait, mais il avait autorisé les gardes à l'avertir si un événement important nécessitant son attention se produisait. Calmement, il relâcha son emprise sur la construction d'énergie. Etages par étages, lignes après lignes, l'énergie se dissipa et et stagna un instant dans le Jardin.

Mais Timérion passait déjà la porte alors que ce phénomène débutait à peine. Il inclina la tête au salut du garde qui lui apprit qu'un messager Elfe de Lante l'attendait dans la salle du trône. Timérion remercia le garde, visiblement soulagé de ne pas avoir fait une erreur en dérangeant son Seigneur, et se dirigea vers la dite salle. Il sourit en découvrant l'identité du messager. Melendion était un des I hendalarcar* qu'il avait envoyé avec le convoi pour Lante. Et à voir la mine de l'Elfe, la situation semblait bonne.

Celui-ci lui tendit la feuille de parchemin, typiquement nanesque, Timérion n'en fit pas sauter le cachet tout de suite et préféra inviter l'elfe à s'asseoir et à se désaltérer en lui donnant des nouvelles du devenir du convoi et de la situation à Lante. L'éclaireur lui fit son rapport, calme et efficace comme toujours. Timérion murit ce qu'il apprit et congédia l'Elfe une fois qu'il eut fini de se désaltérer.

La lettre datait d'un peu avant l'arrivé du convoi, mais Valek n'avait pas trouvé bon de la modifier. Et à la lecture de celle-ci, le Seigneur Adantar pouvait aisément comprendre pourquoi. Il s'assit à la table du conseil, se saisit d'un encrier, d'une plume et d'une feuille de parchemin elfique, faite à base de végétaux, et commença à rédiger sa réponse.

Citation :

Neuvième Ennéade de Karfias,
An Sept du Onzième Cycle.
Malereg.

Valek, roi,

J'apprends par le retour du convoi que je vous ai envoyé que l'aide de mon peuple a été appréciée au delà de ce que je ne le pensais. Vous me voyez ravi que le geste de Malereg soit si bien accueilli des vôtres. La nouvelle que vous ferez également bon usage de vos troupes m'enchante également. Cette missive éclaire et réchauffe ma journée bien mieux que le soleil de l'été. J'ai également pris note des fournitures qu'il vous manquait encore et sachez qu'un second convoi sera très certainement en route avant la toute fin de l'été.

Je dois cependant écrire mon regret par rapport à votre demande d'aide pour la culture de vos champs. Les elfes ne sont pas un peuple de cultivateur, nous prenons ce que l'Oeuvre de la Mère accepte de nous offrir. Aussi, nous ne possédons pas ce que les vôtre demandes. Ce savoir est certainement la propriété des fils d'Elenwë, les hommes. Nous pourrions cependant mettre à contribution notre connaissance des plantes et de leur condition de croissance pour aider vos cultivateurs, mais cela ne remplacera pas les conseils des maîtres dans cette science qui nous est inconnue.

Concernant le port que vous souhaiteriez construire, je ne vois difficilement où il serait construit. Mais je pense qu'en cela, vous êtes seul maîtres. Je peux vous nommer le petit port d'Almalondë. Il est bien peu développer, se contentant généralement de la pèche à petite échelle, au vu de l'absence de commerce sur l'océan du nord, et à quelques rares trajet vers le Sanctuaire. Il faudrait encore que je m'entretienne avec le conseil de cette cité pour pouvoir vous en dire plus ou vous assurer un accord. Mais je doute qu'ils refusent la visite de leurs voisins sur leurs rivages. Tant que celle-ci n'est que de nature amicale et ne s'accompagne point de débordements.

C'est avec grande joie que je pense que nous pouvons affirmer avoir redonner une étincelle de vie à l'amitié qui unissait nos deux peuples avant la Malenuit.

Timérion Adantar,
Seigneur Protecteur de Malereg.

Il ne restait plus qu'à ajouter ce point là à l'ordre du jour du dernier conseil auquel il présiderait aujourd'hui. Il contempla le soleil qui n'était pas encore très haut à l'Est du lac. La journée serait encore longue. La vie de Protecteur était décidément éreintante. Mais bon, pour l'instant tout se déroulait comme prévu, il n'avait donc pas vraiment à se plaindre. C'est donc l'esprit en joie qu'il scella la lettre de son cachet en cire d'abeille dépourvue de couleur et marquée de la feuille de Laurenorn qui symbolisait sa maison.

HRP: