[maison Trys'Tavilon] Je... Veux... Partir! | Drykars

[Je ne maitrise pas encore très bien tout le contexte, hesite pas a rectifier si y a des choses qui correspondent pas x) ]

Sophia s'était rendue en Ithri'Vaan poussée par la peur. Elle fuyait les terres humaines où le risque de se faire juger et condamner pour tout les meurtres qu'elle avait commis ou permis devenait trop élevé. Et elle avait cruellement besoin d'argent, ne pouvait pas se permettre de cesser ses activités illégales. Rassemblant ses maigres possessions, elle avait pris la route, une fois de plus.
Après un rapide passage par Naelis, Sophia descendait vers Thaar, assise sur le banc avant de la vielle charrette abîmée par le voyage. L'âne tirait courageusement sur son harnais mais n'était lui même plus en bon état. La nuit tombait quand une voix appela la marchande la mort depuis le fond de la charrette.

- Sophia?

Elle se retourna vers son fils. Son fils? Il n'avait même pas de nom... Lui ne l'appelait pas maman, elle ne s'était jamais présenté ainsi à lui. Et elle le designait comme "le petit", "le gamin", "l'enfant"... Les yeux vert du petit humain brillaient dans le noir. Elle tressaillit et détourna le regard.

- Il fait nuit... chuchota-t-il. Et il pensait "j'ai peur, occupe toi de moi"

- Oui. Et elle pensait "arrete ça. Tu me fais peur, tu me terrifie, tu va devenir comme Lui". A cinq ans, il ressemblait tellement a son père...

Ce simulacre de bref échange fut le seul a interrompre le silence de la nuit. Le soleil n'était pas levé, mais déjà la lune s'était effacée quand l'attelage s’arrêta. L'âne s'était immobilisé, ses oreilles plaquées en arrière. Sophia se redressa, sortant de sa somnolence. A peine sentit-elle la piqûre sur son cou. Le poison se rependit dans son corps et elle s'effondra sur le coté.

***

Des bruits étranges... Un sol irrégulier... Il fait si chaud...

Sophia ouvrit lentement les yeux. Allongée par terre, elle n'était pas seule... D'autres gisaient autour d'elle, et un homme, âgé d'une cinquantaine d'année était assis trois mètres plus loin, émergeant encore d'un sommeil forcé. Se forçant a réagir, la jeune femme se redressa et regarda autour d'elle. Elle se trouvait dans une courre carrée d'une trentaine de mètres de cotés, fermée par des murs d'hauteur moyenne -deux mètres au plus- et a ciel ouvert. Les lieux étaient vide de tout meublement, toute décoration extérieure. Seul un groupement d'etre humanoïde , dans le coin opposé, près de l'unique portail de fer, arrêta son regard...

Un nouvel arrivage.

Cela arrivait de façon assez régulière dans la vaste demeure des Trys'Tavilon. Après tout, ils étaient des drows. Il était tout à fait normal que les autres races les servent. Mais ensuite, ils étaient également une famille de marchand d'esclaves. Et il faut toujours veiller à se que le stock ne s'épuise pas. Cela aurait put avoir des conséquences dramatiques pour la suite. Que peut faire pour ses clients un marchand d'esclave qui n'a plus rien du tout à vendre ? Pas grand chose. Aussi, assez régulièrement, il y avait des esclaves qui étaient ramené de divers petit pillages aux limites de la zone d'influence du Puy. Ils étaient ensuite répartis entre les étals et les bordels.

Ah oui, j'avais oublié les maisons closes. Elles aussi avaient un pourcentage de pertes sur leurs filles. Même s'il était beaucoup plus limité. Certains drows ont un intérêt particulier pour les amputés ou alors les cadavres. On leur fait bien entendu verser un supplément, mais tant qu'ils ont de quoi payer, pourquoi se priver ?

L'arrivage d'aujourd'hui comptait au total vingt-cinq personnes. Des elfes, des humains, des sang mêlé divers et varié et même un nain grincheux.

Tout ce petit monde attendait dans la cour pour savoir se qui allait leur arriver et s'étaient mis en petit groupes surtout suivant leurs races.

Passant les grilles qu'ouvrirent deux gardes, une petite fille aux cheveux blancs et à la peau gris foncé entra et commença à déambuler parmi les esclaves nouvellement arrivé qui, de toute évidence, trouvait l'arrivée de cette petite gamine vêtue comme une princesse quelque peu étrange.

« Tonton Xer ? Tu m'as ramené une nouvelle poupée ? »

Elle affichait cet air anxieux et plein d'espoir qu'on les enfants devant un sapin de noël. Ses yeux rouges tout pétillants alors qu'elle s'adressait à un drow qui se tenait un peu plus loin. Un vérritable colosse cuiracé qui semblait prêt à fondre sur le premier qui ferait un geste à l'encontre de la petite.

« Kaïlla, tu devrais être avec ton pédagogue, s'énerva un autre Sombre. Si toi et Atarick avez clouez les mains de celui-ci à son pupitre, je te préviens que ça va barder. »

Concentré sur leurs discutions, ils ne l'avaient pas entendu arriver.

Dans ses vêtements d'un rouge sanguin, le regard vert émeraude de Drykars Trys'Tavilon avait une teinte intense et le Sombre avait les yeux braqué sur la gamine, l'air énervé après la petite fille qui joua du pied avec un cailloux imaginaire, les yeux vers le sol. Kaïlla connaissait bien son frère et savait lorsqu'elle pouvait jouer et lorsqu'elle ne devait surtout pas l'énerver.

« J'ai terminé mon frère. Il m'a laissé partir. »

« Qui a mené notre peuple lors de la bataille d'Alonna ? »

« Aetherya Noamuth, reine du Puy. »

« Et à Ellyrion ? »

« La Prime sorcière Y'Shahinn Nehleän. »

« Comment la bataille a-t-elle été remportée ? »

« Tehbirac Zaurel, Gardien d'Uriz avait envoyé une esclave elfe saboter les machines de siège. La supériorité des Sombre a fait le reste et le roi Dyarque fut à deux doigts de mourir. Mais au final, c'est Dartan Ténélas, Da'ron de la Garde Noire qui a perdu la vie lors de cet affrontement. »

Drykars hocha la tête, visiblement satisfait.

« Le nom de l'esclave elfe ? »

La gamine ouvrit la bouche, mais de toute évidence, la réponse lui échappait. Elle resta un moment sans savoir quoi répondre avant que Drykars ne reprenne la parole.

« Oloryle. Retourne étudier. »

Un peu penaude, la demoiselle s'exécuta et Drykars reporta son attention sur les esclaves c'était toujours le même ballet et toujours le même enjeux. Il fallait définir pour chacun un endroit où ils pourraient être vendus pour en tirer un maximum d'argent. On pourrait croire la tâche aisée au premier abord, mais elle était en fait assez loin de l'être.

S'aidant de sa canne pommelée, le Boiteux grimpa sur la petite estrade d'où il était certain que tout le monde puisse le voir, mais il n'adressait pas son attention aux esclaves.

« Xerferas, tu as capturé des enfants ? »

« Quelques uns. Ils ont déjà commencé la formation. »

Les esclaves adultes et les enfants n'avaient pas le même traitement dans la maison Trys'Tavilon. Un enfant est tellement plus malléable. Aussi, dés leur arrivée, ils étaient séparé des autres esclaves et se voyaient prodiguer une formation particulière qui ferait d'eux des esclaves loyaux et bien dociles. C'était très différents avec des adultes. À des rares exceptions prêt, les adultes représentaient une manne directement exploitables. Les enfants qui avaient survécut avant d'arriver au Puy avaient besoin de vivre un peu avant qu'il soit possible de les vendre à un bon prix.

Une tablette de cire en main, il commença à appeler les esclaves les uns après les autres avant d'adresser aux gardes quelques gestes pour leur indiquer où les envoyer sans pour autant leur adresser la moindre parole. Il avait déjà sur sa tablette tout les renseignements dont il avait besoin sur les esclaves qui leur avaient été arraché à leur capture par Xerferas et ses hommes à coup de poing si nécessaire.

« Sophia Elarcisis. »

D'elle en revanche, il n'avait pas grand chose. Lorsque la rouquine s'avança, il ne lui accorda pas l'aumone d'un regard. En revanche, se fut la première à qui il parla.

« Si tu as quelque chose qui fait que tu vaux plus que ton sexe et ton poids en viande, c'est le moment. »

Sophia sentit ses entrailles se nouer, son coeur s'emballer, ses mains trembler... Elle comprenait lentement ce qui se passait. Reculant lentement, elle se recroquevilla contre le mur. Pas ça. Pas encore.
Tous étaient réveillés a présent mais ne semblaient pas aussi étonnés qu'elle. Ils se taisaient, la tête basse. Si elle s'était écouté, Sophia aurait courut au plus loin, tenté de forcer la sortie et... Non, elle ne se faisait aucun espoir sur ses chances de fuite, mais rester immobile la rendait follle. Tout plutôt que de vivre en prisonnière une fois de plus.

Et l'enfant... Ou est ce que... Resté seul là sur les lieux de l’enlèvement? Tué? Mais ses pensées ne s'attardèrent pas longtemps sur le cas du pauvre garçon; un drow s'était élevé et énonçait des noms d'une voix neutre. Autour d'elle, certains se levaient docilement, semblant vouloir éviter le pire même si dans les yeux de certains brillaient une farouche colère.
A l'envie de fuite s'était substituer le désir de disparaître, de mourir. Quand elle entendit son nom, elle prit quelques secondes avant de se lever et de s'avancer, tremblante.

« Si tu as quelque chose qui fait que tu vaux plus que ton sexe et ton poids en viande, c'est le moment. »

Quelle idiote elle avait été! Croire que ce qui lui arrivait était comparable a l'emprisonnement qu'elle avait vécue auprès de la Charogne pendant deux ans! Ici c'était un commerce, c'était un marché, les drows faisaient leur métier et eux, pauvre humains, n'étaient que des objets. Alors que jamais, même dans les pires humiliations qu'il lui avait fait subir, Vaneck ne l'avait ignoré avec tant d’indifférence, tant de mepris!
Pour autant, cette vision des choses n'étaient pas forcement la plus mauvaise. Si elle n'était qu'un meuble, sans doute serait-elle plus tranquille. S'incliner, se faire oublier serait plus facile ici que ça ne l'avait été au sein du groupe d'hommes du Charognard. Elle comprenait mieux les attitudes des autres prisonniers.

- Les poisons... Murmura-t-elle. En finir, faire le moins de remous possible et partir tranquillement travailler, laver, cuisiner. Je connait juste l'art de l'empoisonement...

Et de tuer, de tuer de voir les gens souffrir ou mourir calmement. De rappeler au monde que le bonheur est interdit. Formelement interdit.

L'humaine avait parut quelque peut surprise de se que venait de lui demander Drykars. Le drow ne s'en formalisa pas. Il n'en avait pour ainsi dire rien à faire. Tout se qui l'intéressait, c'était la réponse qu'elle allait lui donner. Et vite de préférence. Le temps c'est de l'argent, surtout quant il s'agissait du temps de Drykars. Et soyons honnête, la jeune femme qui se trouvait en face de lui n'en valait pas beaucoup. Aussi, si elle souhaitait autre chose, elle avait intérêt à répondre vite. Si elle ne le faisait pas, tant pis pour ses éventuelles capacités. On la vendrait au kilo de femme humaine se qui était désespérément bon marché.

- Les poisons... Je connais juste l'art de l’empoisonnement...

Une empoisonneuse hein ? Cela pouvait se révéler intéressant. Aussi intéressant que dangereux en tout cas. Mais Drykars était sur de pouvoir parfaitement la maîtriser si jamais elle tentait de faire une bêtise. Et de la lui faire amèrement regretter ensuite. Mais cela, c'était une tout autre histoire.

Après tout, peut-être qu'elle connaissait quelques petites choses qui pourrait se révéler intéressantes. Il allait la presser comme un citron, apprendre d'elle tout se qu'il pouvait et après, une fois qu'elle ne serait plus utile, il la jetterais et la vendrais. De toute façon, c'était ainsi que les choses se passaient avec les humains non ? Il y en avait tellement qu'on pouvait les jeter quant on voulait. Et puis, sans vouloir être plus drow que drow, ce n'était pas la faute de Drykars si cette denrée était abondante et périssable. Après tout, il se contentait de suivre les lois de la nature.

Il adressa un signe à l'un des gardes de la demeure qui entraina Sophia avec lui.

* * *

La jeune femme fut conduite dans une pièce emplie de divers ingrédients alchimiques et de tout le matériel qu'on pouvait trouver dans ce genre d'endroit.

Drykars y entra après une bonne heure et, toujours aussi boiteux, s'appuyant sur sa canne, il se dirigea directement dans un fauteuil où il se laissa tomber.

« On va voir si se que tu dit es vrai. Prépare moi une fiole de larmes de Tewion, ordonna-t-il. »

Si comme elle le disait elle était empoisonneuse, elle savait parfaitement comment préparer cette mixture on ne peu plus basique. Dans le cas contraire, cela voulait dire soit qu'elle lui avait mentit, soit qu'elle était totalement incompétente et lui aurait fait perdre beaucoup de temps. L'un dans l'autre, elle risquait de s'éteindre dans la douleur. Les drows sont connus pour leurs cruauté et leur grande propension à la torture.

Il suffisait d'imaginer ce dont pouvait être capable un drow comme Drykars versé dans le commerce d'esclave.

Sophia suivit tranquillement le soldat qui l'emmena à l’intérieur d'un bâtiment voisin. En partant, elle jeta un regard inquiet aux autres prisonniers. Pourquoi ne pouvait-elle pas les rejoindre? Son sort était-il meilleur ou pire?
Elle marchait sagement, toujours dans l'optique de s'attirer le moins de problème possible. "Rester calme, rester calme, reste sage, rester... "

En entrant dans la piece, Sophia interrompit sa litanie. Partout autour d'elle des plantes, des poudres, des flacons... Rester sage? Elle avait là de quoi faire les plus rapides et efficaces empoisonnements! Après quoi elle sortirais de cette ville infernale qu'elle soupçonnait etre le Puy malgré le maigre aperçut qu'elle en avait eu. Fuir. Et ne plus jamais prendre de risques.
Seule dans la piece, l'occasion était trop belle. De combien de temps disposait-elle? Trop peu, estima-t-elle. Mais l'occasion ne se représenterais peut etre jamais.

Passant les doigts sur tout les ingrédients, résistant a l'envie de tester ceux qu'elle ne connaissait pas, Sophia choisit rapidement trois d'entre eux qu'elle mit dans une toute petite et fine fiole en la refermant rapidement. Les effluves qui s'en dégageaient étaient mortelles, aussi la jeune femme prit elle bien soin de s'assurer de l’étanchéité de la fiole qu'elle glissa dans la manche droite de sa large cape.

Chaque bruit l'avait fait sursauté mais elle ne s’inquiétait pas pour le résultat. Rangeant rapidement tout ce qu'elle avait put deplacer, elle s'assit tranquillement dans un coin, cherchant la meilleure façon d'utiliser cette cartouche. Elle eut le temps d'explorer les éventualités les plus extravagantes avant qu'on ne pénétré a nouveau dans la pièce. Elle baissa le regard en reconnaissant le dowl, gardant le calme malgré elle. Non pas par ethique, mais pour la raison, elle se promit a elle meme de rester soumise tant qu'elle ne souffrirais pas. En revanche, elle ne saurait se contenir plus longtemps si la situation se rapprochait de celle qu'elle avait déjà vecue.

« On va voir si se que tu dit es vrai. Prépare moi une fiole de larmes de Tewion, ordonna-t-il. »

Elle hocha la tète en silence et entama la préparation. Ses mains tremblaient, de peur qu'il ne soupçonne quelque chose, de peur de faire une stupide erreurs. Elle parvint finalement a se déconnecter du reel pour se plonger dans cette passion en accomplissant des gestes mécaniques. Inspirer, expirer.

Quand elle eut fini, elle apporta la fiole contenant son travail au Drow et la lui tendit de la main gauche, sans dire mot.

Drykars faisait doucement tourner la petite fiole entre ses doigts, regardant Sophia ou plutôt, à travers elle. Comme si elle était parfaitement invisible et qu'il était concentré sur un point qui se trouvait sur le mur de l'autre côté. Il était en train de réfléchir à se qu'il allait faire de cette empoisonneuse. C'est le genre de personne qu'il est assez dangereux de garder sous son toit. Surtout comme esclave. Imaginez que par hasard un jour elle soit affectée à aux cuisine pour une raison ou pour une autre. Elle aurait tôt fait de déclencher une véritable hécatombe. Non, il fallait trouver un moyen de la faire obéir et qu'elle se tienne tranquille.

Bien sur, il pouvait toujours la vendre. Mais si elle était douée dans se qu'elle faisait, il risquait de perdre une aide précieuse et de se voir accusé de vendre des esclaves dangereuses lorsqu'elle aurait prit soin de tuer celui qui allait l'acheter. Peu importe comment elle parviendrait à ses fins ou se qu'elle subirait ensuite. Tout se qui compterait , c'était qu'elle avait été achetée chez lui. Cela et rien d'autre. Ce genre de choses laissait de jolies tâches sur une réputation que Drykars avait toujours voulue immaculée.

Pas facile à faire quant on connaissait son domaine d'activité, mais se qui est immaculé pour un drow ne l'est certainement pas lorsqu'on est humain.

« Il faudrait tester ce poison, dit calmement le Sombre. »

Il se concentra un moment pour jouer avec les ombres et faire passer un message aux gardes avant de recommencer à jouer avec la fiole. Pendant tout ce temps, il restait calmement assis dans son fauteuil. Elle avait toujours l'avantage d'être debout et mobile. Mais Drykars avait pour lui ses pouvoirs dont elle ignorait tout. Il était loin d'être désarmé.

Après quelques minutes, un garde entra avec deux enfants. Deux garçons. Elle ne pouvait pas ne pas reconnaître l'un d'entre eux. Elle l'avait mis au monde.
Cela, Drykars l'ignorait. Tout se qu'il savait, c'était qu'elle avait été capturée en même temps que lui. Que se soit son frère, son fils, son cousin, son neveux ou son grand père, il n'en avait strictement rien à foutre. Tout se qu'il avait besoin de savoir, c'était qu'il y avait un lien entre Sophia et sa moupiard. Et ça, c'était quelque chose sur lequel il était capable de s'appuyer pour la faire plier.

« Ce gamin fera un parfait cobaye, dit-il en désignant le fils de Sophia. »

Avant qu'elle n'ait le temps de répondre, il s'était mis debout et avant avancé jusqu'à elle, s'aidant toujours de sa canne pour avancer à cause de sa jambe mutilée.

« Avant que tu ne cherche à me mentir ou à faire celle qui s'en moque. Je sais qu'il y a quelque chose qui te lie à ce gamin. De quoi il s'agit ? Je n'en ai rien à foutre. Tout se que j'ai besoin de savoir, c'est que sa mort ne te serait pas indifférente. »

L'empoisonneuse était dure. Devant elle, appuyé sur sa canne, le Boiteux gardait ses yeux verts fixé dans ceux de l'humaine.

« Alors voilà comment les choses vont se passer. Je donne un ordre, tu obéit. Et si tu tente quelque chose contre moi ou d'autres Sombres... »

Il était tout prêt d'elle à présent, presque à la toucher.

« Ce gamin sera torturé, dépecé, cuisiné et dévoré vivant. Et s'il a beaucoup de chance, les choses se passeront dans cet ordre. Quant à toi, tu pourras tout voir et tout entendre... avant d'avoir ta part de viande bien entendu. »

Chez les drows, la viande humaine avait un statut un peu particulier dans l’alimentation. Elle ne faisait pas partit des mets les plus commun et cela dépendait essentiellement des traditions et des habitudes de la famille en question. Bien sur, la table des Trys'Tavilon était régulièrement pourvue de ce genre de mets et, même si cette viande n'était pas la favorite de Drykars, il lui trouvait un goût assez agréable. Surtout celle encore tendre d'enfants.

« Il n'y aura pas d’avertissement, ni de seconde chance. Je te conseille donc de la conserver précieusement. »

Sophia resta immobile, presque calme. Cet univers, ce monde de soumission, ne lui était pas étranger. Elle l'avait quitté quelques années plutôt mais le retrouvais trop souvent dans ses rêvés. Elle n'avait donc pas trop de difficulté a conserver une attitude neutre malgré le choc terrifiant des évènements.
Et la jeune prisonnière se sentait protégé, rassurée par le regard absent de son geôlier. Elle n'était pas là, elle comptait a peine pour lui et c'était pour elle un vrai soulagement.

On amena deux jeunes humains, dont l'Enfant et Sophia sentit son masque d’indifférence se fissurer une première fois. Il la regardait intensément, exprimant sans mot toute sa détresse et sa colère envers celle qui l'avait entraînée dans cette situation. Mais il n'esquissa pas un geste, n’émit pas un son à son attention. Tout deux savaient qu'elle ne ferais rien, qu'elle n'aurais pas un mot rassurants, pas de place dans ses bras pour le réconforter. Pour la première fois, ce n'était plus Vaneck mais elle meme que Sophia reconnu dans l'Enfant.

Le drow se leva et elle reporta son attention sur lui. Il paraissait presque faible a s'appuyer ainsi sur sa cane et Sophia hésita à briser sur lui la fine fiole qu'elle sentait encore contre son coude. Avec un peu de chance le garde chercherais d'abord a venir en aide a son maitre et elle pourrait... Quoi? Sortir dans la courre qu'elle venait de quitter et où de nombreux autre drows l’arrêteraient sans hésitation? Meme si elle parvenait a fuir dans la ville, quelle durée de vie, quelle durée de liberté pouvait espérer une humaine dans de tels lieux? Non, elle n'avait pas le droit a l'erreur et elle prendrait le temps qu'il lui faudr...

Elle hoqueta en croisant le regard du drows qui la regardait pour la première fois. Mais avec ces yeux... Le visage de son ancienne tortionnaire se supperposa a celui de Drykars et Sophia frémit de haine et de crainte. L’équilibre entre ces deux sentiments la maintint immobile face au Sombre, si proche a present. Elle plissa légèrement les sourcils en entendant le sort qui attendait l'Enfant si elle trichait a ce nouveau jeu. Elle aurait accepter ça sur tout autre être vivant, elle en avait fait souffrir bien d'autre... Mais pas Lui, elle ne pouvait pas. Nier leur liens, refuser d'endosser son role de mère ne suffisait pas à briser la réalité.

Elle detacha son regard de l'homme, et regarda les enfants. Celui qu'elle ne connaissait pas semblait au bord de la crise d'hysterie, alors que son "camarade" restait d'un grand calme, plus digne d'un vieux sage que d'un bambin de cinq ans. Seuls ses yeux criaient vers Sophia. Un appel a l'aide? une expression de sa colère, de sa haine? Un cri d'amour? Un melange de tout cela sans doute...

... Il n'y aura pas d’avertissement, ni de seconde chance. ...

Ces paroles eurent un autre echos dans l'esprit de l'empoisonneuse. Maintenant. Pas de seconde chance. Elle tira sur sa manche et sentit la fiole tomber dans sa main, derrière son dos. Ne pas prendre de risque, espérer que le garde parte avant que Drykars ne s’éloigne d'elle. Gagner du temps, encore un peu.

- Et après? Une fois que vous l'aurez tué, vous n'aurez plus aucun moyen de pression sur moi. Sa mort ne vous servira à rien! Murmura-t-elle pour dissimuler les tremblements de sa voix.

Drykars ne put s'empêcher de glousser en entendant les paroles tremblotantes de l'humaine. Est-ce qu'elle pensait véritablement à se qu'elle était en train de dire ? Pauvre petite chose, elle allait tomber de haut. De toute évidence, elle pensait qu'ils étaient en train de négocier d'égal à égal. De passer un marché en quelque sorte. Sa docilité contre la survie de l'enfant. Oui, dans le fond, c'était quelque chose de plutôt équitable et il aurait été enclin à accepter un tel marché. C'était d'ailleurs ce à quoi il pensait lorsqu'il avait fait venir les deux enfants ici. Mais elle était en train de se réclamer d'un accord qui n'était pas conclut et de penser qu'elle pouvait négocier avec lui comme une égale. Et cela rendait cet accord impossible et même intolérable.

« Je pense que tu as mal comprit la place qui est la tienne, répondit calmement Drykars. Et que tu n'as pas saisit quels étaient nos position respectives. »

Il fit quelques pas en direction des enfants et leur sourit. De ce sourire de chat qui regarde la sourit qui va lui servir de dîner pour le soir.

« Étant donné la taille de tes hanches, tu as déjà au moins eu un enfant. »

C'était l'art et la manière de savoir jauger une acquisition. Drykars possédait peut-être bien des marchés d'esclaves, mais il n'était pas le seul esclavagiste drow à en avoir. De temps à autre, il lui fallait sous-traiter des commandes à d'autres. Et il est bon de pouvoir jauger quant la femelle qu'on vous a rapporté est bel et bien vierge comme stipulé dans le contrat ou si les mercenaires que vous avez engagé pour cela se sont manifestement amusé avec en cour de route.

Sophia avait les hanches et la poitrine trop marquée pour qu'un œil expert ne puisse y déceler le passage d'au moins une grossesse.

« Tu ne peux donc même pas te prévaloir de la valeur d'un hymen. »

Et c'était dans cet état qu'elle pensait pouvoir négocier avec lui.

« Tu n'es pas vierge, pas particulièrement agréable à regarder, humaine et empoisonneuse. Si je devais faire un pronostique sur ta vente... à moins bien sur que nous ayons dans l'assistance un fétichiste des thon rouges... cent, peut-être cent cinquante écus. Guère plus. Cent cinquante écus alors que mes coffres régurgitent d'or. Pense-tu vraiment que ta docilité et le fait de te faire plier ait une quelconque importance pour moi ? Tu n'as pas d'autre valeur que celle de ma curiosité. »

Peut-être lui proposerait-elle ses faveurs sexuelle. On ne savait jamais avec les humains lorsqu'ils sont désespérés.

« Nous ne sommes pas sur un pied d'égalité. »

Poussant un des deux enfants entre eux, Drykars commença à marmonner.

Se fut très bref. L'Ombre de l'enfant se redressa. Un être presque immatériel dépourvu de visage, une simple forme de pure obscurité. L'enfant se mit à pleurer lorsque les mains de celle qui avait été sa plus vieille compagne se posèrent sur son visage. Il y eu un craquement sec et la dernière vision de l'enfant fut celle de Drykars, un petit sourire qui signifiait ''a table'' sur le visage.

« Et si je devais faire un pronostique, je dirais que celui-ci, fit Drykars en tapotant l'épaule de l'enfant survivant, c'est ton fils. »

Une seconde ombre commença doucement à se lever dans le dos du Petit. Celle-ci ne pourrait pas le tuer. Elle n'était pas invoquée pour cela. Mais ça, Sophia n'en savait rien.

« Es-tu prête à risquer sa vie pour savoir si j'ai vraiment besoin d'un moyen de pression sur toi ? »

[Désolé pour le retard!]

La jeune femme baissa docilement la tête aux paroles du Drow. Elle ne valait rien, n'avait pas son mot a dire, pas sa place dans la moindre négociation... Lentement, le poison de l'asservissement se rependait dans esprit. Se soumettre ou se révolter, elle ne parvenait pas choisir. Elle ne valait rien, quelque part c'était mieux, il aurait tot fait de retourner s'occuper d'autre "marchandises" - le mot la fit fremir -. D'un autre coté, cette dignité qu'elle avait toujours defendu meme dans ses moments les plus miserables, cette dignité lui hurlait de se debattre... Quitte a en mourir.

En revanche, Sophia écarquilla les yeux en voyant l'ombre se désolidariser de son maître à la demande du Sombre et le mettre a mort. Indifférente au sort du gamin, elle était terrifiée par la magie dont usait Drykars. La chose ne lui avait demandé aucun effort visible... jusqu'où pouvait-il aller?

Il s'était a nouveau éloigner et elle n'osait utiliser sa seule arme, cette petite potion caché dans sa main recouverte par sa manche. Elle ne connaissait pas bien cette race, mais si le Sombre était rapide, il n'aurait aucun mal a l’arrêter... Et vu l'état du petit corps qui gisait a terre, il n'aurait pas plus de difficulté de se debarrasser d'elle.

Elle nota quand même que le marchand d'esclave avait sacrifié l'une de ses prises pour le simple exemple... et aussi peut être son dîner. Quel curiosité pouvait-elle bien susciter chez lui? Aucune, il aurait tôt fait de découvrir qu'elle n'avait que sa science de l’empoisonnement pour elle. Cela suffirait-il a le convaincre de la garder en vie?

Au fond, quel intérêt a survivre? Retrouver Vaneck et le tuer? Mais si elle ne sortait pas d'ici... Elle allait céder a l'accablement quand le Drows désigna l'Enfant.

- Et si je devais faire un pronostique, je dirais que celui-ci, fit Drykars en tapotant l'épaule de l'enfant survivant, c'est ton fils. »


Elle protesta silencieusement"Ce n'est pas mon ... " mais s'interrompit en voyant à nouveau la magie opérer. Les yeux de l'Enfant s'emplirent de larmes et Sophia retint un cri. L'ombre s'approcha encore du garçon qui restait immobile, sans autre appel que celui du regard qui passait de l'humaine au Sombre, cherchant lequel des deux viendrais a son secours.

Cedant à la tension, Sophia s'interposa entre Drykars et l'Enfant et abattit sa main vers le torse de leur tortionnaire pour y briser la petite fiole. Si elle y parvenait sans qu'il ne la bloque, si les effluves qui s'en dégageaient étaient inhalées par Drykars, si elles avaient le meme effet sur sa race que sur les humains, il perirait... Ce qui faisait beaucoup de "si".

Allez savoir se qu'elle avait dans la main. Drykars n'en avait pas la moindre idée. Mais se qu'il n'était pas compliqué de comprendre en revanche, c'était que se qui était en train de lui foncer dessus à grande vitesse. Et si la pratique de la magie pouvait apprendre une chose fondamentale, c'était bien que lorsque vous voyez quelqu'un qui a envie de vous tuer lancer dans votre direction une fiole à l'air menacent, c'est que ce n'est pas pour dire ''je t'aime''. Et la fiole, il vaut mieux trouver un moyen de l'éviter parce que se qu'elle contenait était rarement des plus agréable au toucher.

« His. »

Cette simple syllabe n'avait pas la moindre signification. Dans la langue humaine comme dans la langue des Sombres. Mais c'était ainsi que le sortilège fonctionnait. Sophia aurait mieux fait d'être plus prudente. Drykars lui avait montré quelques secondes plus tôt de quoi il pouvait être capable en manipulant les ombres. Est-ce qu'elle était vraiment naïve au point de penser qu'elle avait tout vu des capacité du marchand d'esclave ? Il fallait croire que c'était le cas.

L'ombre de Drykars, répondant à l'ordre contenu dans ce simple mot se dressa immédiatement entre l'esclave et son bourreau. La fiole lancée par Sophia l’atteignit, mais plutôt que de se briser contre le bouclier protecteur formé par l'ombre, elle se contenta de s'y enfoncer et de disparaître complètement, comme si elle n'avait jamais existé. Elle n'avait pas traversé l'ombre pour passer de l'autre côté, elle avait simplement disparut. Savoir où elle avait atterrit était là une question bien plus ardue à laquelle en réalité, personne n'était en mesure de répondre. Il existait une montagnes de théories plus ou moins fumantes sur les origines des Ombres. Mais tout se qu'il y avait à savoir, c’était que cette fiole ne menaçait plus le moins du monde Drykars et que Sophia venait de l'agresser. Et se trouvait à présent sans défense contre le boiteux.

Poussant un soupire, le drow fit un pas dans sa direction et, d'un geste rapide, lui asséna un grand coup de canne sur la tempe qui l'envoya directement au pays des rêves.

* * *

Lorsque Sophia se réveilla, elle était entravée, pendant à des chaînes qui la reliait à une voûte de pierre assez basse. En face d'elle, son fils était peu ou prou dans une situation tout aussi précaire. Il faisait assez chaud dans cette pièce sans fenêtre uniquement éclairée par trois braseros où rougeoyais divers fers et tisonniers.

« Bon... je t'avais prévenue il me semble. »

Claudiquant, Drykars entra dans le champ de vision de Sophia, toujours avec sa canne sur laquelle il s'appuyait et un léger sourire sadique aux lèvres.

« J'espère que le spectacle sera à ton goût, fit-il avant de se tourner vers le bourreau. Fait en sorte que ça dure aussi longtemps que possible pour le morveux. Ensuite, viole l'humaine si tu en as envie, mais ne l’abîme pas trop, elle pourrait toujours servir. Oh et quant le chiard aura fini par mourir, envois la carcasse aux cuisines pour le ragoût. »

L'humain doit toujours être consommé avant le dépassement de la date de fraîcheur. Mais on le consomme de différentes façons.

Quittant la pièce, Drykars abandonna Sophia à son supplice. Il avait des choses plus importantes à régler pour le moment et même si le spectacle de cette humaine impuissante devant le sort abominable qu'on allait faire subir à son enfant ne manquait pas d'un intérêt morbide, il avait d'autres choses plus importantes à régler.

Il retournerait sans doute la voir dans quelques heures, voir où en étaient les choses.

Tout alla trop vite pour l'esprit déjà désorienté de Sophia. Une ombre de plus, une colère calme dans les yeux du Sombre, et puis rien. Sophia perdit conscience avant même de tomber sur le sol.

Une douleur lancinante à l'épaule la réveilla, elle tirant un gémissement étouffé. Inquiète, elle entrouvrit les yeux, s'adaptant peu à peu à l'obscurité. Son regard fut d'abord attiré par les lumières rouge orangé des fers chauffés, bien qu'elle ne distingue pas immédiatement leur vrai nature. Le métal qui lui mordait les poignets et la tension dans ses bras qui supportaient tout son corps lui fit réaliser l'état de la situation. Très mauvais. Tentant de réduire la douleur dans son épaule, elle reprit appui sur ses pieds et redressa la tête. Tressailli. Face à elle, l'Enfant la fixait avec insistance, n'osant visiblement pas parler. Comme elle, ses mains étaient maintenues en l'air par des chaines accrochées au plafond mais aucun autre lien n'entravait ses mouvements. Qu'aurait fait ce pauvre gamin de cinq ans contre ses tortionnaires?

« bon... je t'avais prévenu il me semble. »

La voix calme et posée du Sombre brisa le silence de la pièce. Il s'avança, visiblement satisfait. Cherchait-il depuis le début une excuse pour les malmener? Sans doute pas, certainement pas. Mais ils devaient être de ces hommes qui trouvent toujours profit a la situation, manipulent les évènements à leur guise.

Laissant ses instructions à un autre Drow situé dans un coin de la pièce que Sophia ne pouvait voir, le marchand d'esclaves sorti des lieux. Refusant de céder à l'affolement, la jeune femme tenta de pivoter sur elle-même pour faire face à leur garde mais, avant qu'elle n'y parvienne, il s'était levé et, sans un regard pour Sophia, vint s'accroupir devant l'enfant. Ce dernier le dévisageait avec terreur et son corps était agité de tremblements.


- Tu veux jouer avec moi? Sa victime secoua la tete de gauche à droite mais il n'en tint pas compte. ce n'est pas dur, quand tu as mal, tu cri. En regardant bien ta maman, c'est sa faute si tu es là.


Il attrapa le pied de son cobaye dans ses deux mains et le serra violemment. Le bruit écoeurant du craquement des os fut recouvert par le cri de douleur de l'Enfant.

"- Tu vois, c'est facile mon jeu!" S'enthousiasma le Drow.

Affolée, Sophia tira sur ses chaines sans succès.

- Arrêtez! Arrêtez! N'obtenant pas de réponse, elle menaça "Arrêtez! Je vous tuerais! laissez l'ou je vous ferais mourir dans d'atroces souffrances!"

Avec minutie, le bourreau continua de briser tous les os du pied malgré les efforts du jeune garçon qui se débattait tant bien que mal. Désespérée, Sophia hurla autant si ce n'est plus que son fils, jusqu'à ce que le Sombre se lève et passe ses mains autour du cou du garçon en regardant la jeune femme.


- C'est ce que tu veux? J'arrête, je le mets à mort tout de suite?

Sophia s'immobilisa et protesta d'une voix étranglée par la peur

- Vous n'avez pas le droit, il vous en voudra.

Il ignora la remarque, soutint son regard et insista "C'est ce que tu veux?"

Vaincu, elle secoua la tete

- Non...

- Bien! Alors tait toi un peu! Satisfait, il reprit son jeu sadique en prenant le pied indemne de l'enfant et leva lentement sa jambe jusqu'à l'horizontale, s'arrêta un instant et continua de monter le pied vers la tete de l'enfant. Les hurlements reprirent aussitôt, les tissus se déchirant un à un. Impuissante, Sophia détourna le regard en se mordant la lèvre inférieure. Pendant une demi-heure, leur tortionnaire testa la souplesse du gamin. Quand il s'écarta, laissant Sophia admirer le résultat, celle-ci retint un hurlement. Son fils n'était plus qu'une marionnette pendant au bout de ses chaines, le souffle rapide et le corps disloqué.

Un bruit de fer attira son attention. Le Sombre s'activait, penché sur un brasero. Profitant de ce temps de répit, elle baissa le regard sur l'enfant et chuchota:

- petit... Psst, petit... Les yeux fermés, il ne réagit pas. Je ne voulais pas ça. On va partir. Tiens bon, on va partir et on ira vivre ailleurs.

Aucune réponse. Sophia savait que, malheureusement pour lui, il était encore conscient. Le Drow n'était pas un amateur et suivait à la lettre les consignes du marchand d'esclaves. Il revint d'ailleurs, un fer a la pointe rougeoyante a la fin, qu'il approcha de jeune garçon en se délectant de sa peur, sans le toucher.

- Pas ça, non. Articula Sophia d'une voix brisée. Comme s'il attendait le signal, leur tortionnaire choisit ce moment pour appuyer le fer contre l'oreille de l'enfant. Un cri, suivit d'un autre, et d'un autre... Ayant devenu sa victime, il avait empoigné son instrument de torture comme un peintre prend son pinceau, et "peignait" avec passion un tableau imaginaire sur le corps pendu aux chaines, incapable de se débattre tant ses os et ses muscles avaient été endommagé. Il prenait son temps, obéissant a la demande de Drykars, laissant parfois un peu de répit au gamin pour mieux revenir le torturer par la suite. Mais au bout d'une heure, les hurlements aigus de l'enfant se tarirent.

- Pas bien solide ces gamins. Constata simplement le bourreau en allant, pour la septième fois consécutive, changer de fer. ça mériterait presque une augmentation... Ou une part de ragoût!

Cette fois, le petit humain fixa sa mère qui détourna le regard. Il y a eu tant de souffrance, de douleur, de reproche, de supplication et d’incompréhension dans ce regard... Elle-même n'en pouvait plus, elle refusait de se l'admettre mais espérait que le Drow l’achèverait rapidement
Elle qui prenait un malin plaisir à voir ses victimes agoniser sous l'effet de ses potions ressentait chaque torture infligée à son fils comme si elle était pour elle.

Le Sombre revient une nouvelle fois vers eux, visiblement satisfait de son travail.

- Presque deux heures et il est encore conscient. Si ce n'est pas un travail de professionnel ça! Il regardait Sophia, comme s'il la prenait a témoin de son exploit. Tentant une dernière carte, elle implora, toute dignité oubliée.

- Laissez-le. Laissez-nous. Tout ce que vous voudrez mais laissez le vivre, laissez le Tranquille.

- Ce que je veux? Mais je l'ai! Être payé pour un si merveilleux travail... Honnête qui plus suis, je ne fais que rappeler aux gens leur place. La vôtre, humain, est à nos pieds, ou dans nos assiettes! Et quand bien même ce travail ne me plairait pas, je n'ai pas besoin de toi pour obtenir ce que je veux! Il pointa la pointe brûlante vers elle et explicita avec un large sourire: par exemple, si je veux que tu cri... Il appuya vivement le métal sur l'avant-bras de la jeune femme dont le cri résonna dans la pièce. "Je t'ai un peu abîmé, mais tu as crié C'est tellement simple. "

Il infligea le même traitement à l'enfant mais celui-ci ne réagit pas. Un haussement d'épaules effaça cet échec et il changea de tacite. Prenant son fer comme une hache, il frappa violemment le dos à l'horizontale, brisant plusieurs vertèbres. Satisfait du résultat, il éreintera l'expérience plus haut et plus bas. La petite victime leva le regard vers le plafond, ouvrit la bouche mais aucun son ne sortit, cracha du sang, gémit et laissa sa tete retomber sur le côté.

- Il ... vous... mort? Demanda Sophia d'une voix frisant l'hystérie.

Le sombre posèrent ses doigts sur le cou du corps inanimé et secoua la tête.

- Non non, il sait juste que la suite n'est pas pour les enfants...

Sophia s'affola. tira sur ses chaines jusqu'à s'entailler la peau, ferma les yeux. Sans fausse douceur aucune, le Drow referma sa main autour du cou de son nouveau jouet pour l'immobiliser, remonta sa robe et s'introduisit violemment en elle. Pour l'ancienne prisonnière de Vaneck, la douleur était moindre mais les souvenirs de ces viols la firent paniquer encore plus. Désespéré, elle poussa un hurlement de toutes ses forces, sans s'adresser à personne, peut être dans la volonté de briser le tympan du Sombre. Une gifle magistrale lui répondit, sonnant Sophia pendant quelques secondes, avant qu'elle ne reprenne son cri, recevant à nouveau une claque. La scène se rejoua une dizaine de fois, jusqu'à ce qu'il s'écarte enfin d'elle.
À bout de forces, elle se sentait tombée dans l'inconscience quand elle l'entendit constater, auscultant l'enfant d'un air expert.

- Ah, cette fois il est vraiment fini.

Accablée mais n'ayant plus de larmes pour pleurer, Sophia se laisse pendre au bout de ses chaines tandis que l'homme detachait le corps du petit garçon. Malgré la chaleur de la pièce, un étrange froid s’immisçait en elle. Elle avait eu tord en affirmant a Drykars qu'une fois l'enfant mort, il n'aurait plus aucun moyen de pression sur elle. La verité était qu'à present, elle n'avait plus de raison de se debattre.

Dans sa cellule sombre, Sophia semblait totalement abattue. On pouvait dire que se que lui avait fait Drykars avait été efficace. La mort de son fils avait brisé la jeune femme qui restait prostrée et roulée en boule, essayant de ne pas regarder l'écuelle de ragoût qu'on avait déposé au milieu de la cellule. Drykars lui avait fait la promesse qu'elle goûterait à la chair de son fils et, étant donné se qui venait de se passer, elle devait penser qu'elle avait enfanté les petits morceaux de viande qui barbotaient dans la sauce. C'était faux. On avait pas encore vidé les entrailles du mioche en cuisine, il ne serait donc pas au menu avant le lendemain. Mais cela, personne n'avait eu le temps ou la courtoisie de le lui expliquer. Drykars entra en s'appuyant sur sa canne avant de lui adresser un petit sourire. À la voir comme ça, il se demanda si c'était vraiment une bonne idée. Elle n'avait l'air guère plus énergique que les morceaux de viande dans son écuelle.

Enfin, elle réagirais peut-être.

« Tu n'as pas faim ? »

Il commença à jouer avec une pierre dans laquelle se trouvait une petite lueur brillante. Un simple cristal qui était en train de briller et qui, il l'espérait, allait lui permettre de plier l'humaine. Restait à faire le teste.

« Je pense que tu as compris que je ne plaisantais pas et que tu ferais mieux de ne pas sous estimer mes pouvoirs. »

Le contraire aurait été une grande preuve de stupidité d'ailleurs.

« Quel pauvre petit. Il ne trouve même pas le répits dans la mort. »

Il continuait à jouer avec le cristal qu'il montra à Sophia.

« L'âme de ton fils est enfermée là dedans. Elle n'a pas rejoins Tewion. Maintenant, il faut que tu te demande se que tu serais prête à faire pour que cette petite chose luisante trouve le repos. »

Encore un mensonge. Si Drykars avait des ouvrages traitant de pratiques nécromancienne, il était loin d'avoir assez de pouvoir pour réaliser le tour de force dont il était en train de se venter. Il n'était même pas certain qu'une telle chose soit possible. Mais comme pour le ragoût, la vérité n'avait au fond pas la moindre importance. Tout se qui en avait, c'était se que Sophia pensait être vrai et se qu'on lui présentait comme tel.

Si elle pensait que l'âme de son enfant était enfermée là dedans, il ne la démentirait pas. Cela se révélerait inutile au mieux, dommageable au pire.

« Le plus interessant est que je peux le faire d'avantage souffrir en quelques secondes sous cette forme qu'il n'a souvert sous les attentions de mon bourreau. Sans compter bien sur que si je ne le libère jamais, il ne pourra jamais accéder au royaume de Tewion. »

L'humaine, après tout se qu'elle avait vu, allait-elle prendre le risque de penser qu'il bluffait ou est-ce que cette fois elle choisirait d'agir avec sagesse ?

Sophia ne fut pas agitée par des questions philosophiques. Elle ne se demanda pas si la vie valait encore d'être venue, elle ne s'interrogea pas sur le destin que les Dieux avaient joué pour elle, elle ne protesta pas contre l'injustice du monde, ... Sa personnalité, déjà fragilisée par son passé, était complètement brisée par ces quelques heures passées au Puy. La nature reprenait ses droits, le rapport de force entre le fort et le faible et l'instinct de survie remontaient en surface.
C'est pourquoi la jeune humaine se contentait simplement de se battre contre le sommeil et l’épuisement. Quand on déposa la nourriture a un petit mètre d'elle, elle s'en approcha vivement et tendit la main vers la viande, ne stoppant son geste qu'au dernier moment. Les paroles de Drykars lui revinrent en mémoire et elle gémit en s’éloignant rapidement le plus loin possible de l’écuelle, prise d'un violent haut-le-coeur. La tête appuyée sur ses genoux, elle ne pouvait pas échapper a l'odeur qui se répandait dans la pièce. L'odeur de son fils, l'odeur d'un humain mort. Qu'elle avait faillit manger. Sophia était sur le point de tourner de l’œil quand le Sombre pris la parole.

En entendant les paroles du Drow, Sophia releva vivement la tête vers lui, vers la pierre qui brillait dans ses mains. L'âme, le corps, l'esprit, ... étaient des notions bien floues pour cette fille de petit marchand. Mais elle comprenait que l'enfant qui avait cessé de respirer quelques minutes plutôt devant elle était a présent dans une pierre. Et le savoir "en vie" ne l’apaisait nullement. Au dires de Drykars, cette situation n'était pas enviable, voir franchement mauvaise.

En revanche ses pensées, déjà brouillées par la fatigue et la douleur, peinaient a comprendre où le marchand d'esclave voulait en venir. Elle murmura a voix basse pour organiser ses idées

- Il est dedans... Il peut souffrir beaucoup... mais pas crier... Lui peut le libérer...

Elle releva la tête et interrogea le Sombre

- C'est une deuxième chance? Si vous n’êtes pas content, vous recommencez avec lui comme tout a l'heure?

Elle trembla en repensant a la torture de l'enfant, puis en transposant la scène avec cette petite pierre a la place du garçon. Affolée, elle hocha vivement la tête.

- Laissez le, promis, je ne recommencerais plus. Laissez le, arrêtez ça.

Elle se recroquevilla un peu plus sur elle même pour échapper à la panique qui s'emparait d'elle et posa sa tete sur ses genoux repliés, le visage caché par ses cheveux.

Bon, de toute évidence, elle avait gobé toute l'histoire qu'il lui avait servit. Elle n'avait de toute façon que les informations qu'il voulait bien lui donner. Donc elle ne pouvait pas faire autre chose que de le croire. C'était bien suffisant pour se qu'il voulait faire d'elle. Avec l'âme de son fils qu'elle pensait enfermée dans ce petit caillou, il avait obtenu d'elle qu'elle face se qu'il voulait. Bon, maintenant, il restait à définir très clairement se qu'il allait faire de cette petite chose. Cela n'était malheureusement pas gagné et il allait devoir réfléchir un peu à la question.

Rejouant brièvement avec la pierre scintillante, il la glissa rapidement dans sa bourse, la faisant disparaître de la vue de la rouquine. Il n'était pas question de lui laisser cette pierre. Elle tenterait quelque chose de stupide, puis, elle serait beaucoup plus sage s'il gardait l'âme de son fils avec lui. Ou tout du moins, se cailloux brillant qu'elle croyait contenir l'âme de l'enfant.

« On va te donner un bain, fit calmement Drykars. Tu pue la mort et le moisit. »

S'il était loin d'être innocent à cela, ce fort désagréable fumet l’incommodait et à moins de faire de l'humaine une esclave préposée aux nettoyage des latrines, il entendait qu'elle ne le dérange pas avec cette puanteur.

« La Prime esclave t'indiquera une paillasse dans le dortoir et on te conduira à mes appartements. Je verrais si tu as d'autres qualités que ta connaissance des herbes. »

Il allait pouvoir s'amuser un peu. Ce n'était pas tout les jours qu'il y avait une nouvelle. Restait à savoir si elle allait jouer le jeu et l'amuser ou si elle allait se révéler triste et ennuyeuse. Cela promettait d'être fort distrayant et certainement assez surprenant pour cette rouquine. Peu de chances qu'elle pressante se qui l'attendait pour cette nuit.