Aranos, Elfe, Capitaine de l'Infanterie

      Nom/Prénom : Anàsï Aranos Hëlmeliòn Naur Ohtar

      Âge : 712 ans

      Sexe : Masculin

      Race : Elfe

      Particularité : Aranos est l’un des rares cultistes de Calimenthar parmi les Elfes, et cela mérite d’être relevé comme le distinguant des autres résidents de l’Anaëh. Entraîné dans les armes par sa mère, incorporé jeune à l’armée d’Ellyrion, le futur Capitaine a très tôt pris conscience des opportunités qu’offrait le Père des Batailles aux Elfes qui suivaient sa voie exigeante : Aranos a forgé son talent de la guerre autant auprès des vétérans de l’armée du Sud, que dans l’enceinte du petit temple de Calimenthar à Alëandir.
      L’Elfe a cependant refusé de suivre le sentier du Guerrier, aussi loin que nombre d’autres fidèles du Père des Batailles l’ont osé : aux yeux des farouches guerriers des Montagnes Naines, ou bien dans les sanctuaires sanglants d’Uriz au cœur des terres sombres, Aranos aurait peine à reconnaître le visage de Calimenthar auquel il a, lui, voué ses combats. Le dévouement de l’Elfe est inspiré par la mesure, la prudence et, sans l’ombre d’un doute, une certaine peur ; le Capitaine demeure avant toute chose un soldat de l’armée royale, défenseur de la forêt d’Anaëh, et non un guerrier sans foi traquant pour la joie de dispenser la mort. Comme tout Elfe, Aranos continue de rendre hommage à Kyriä, la Déesse Mère ; mais dans les tourmentes d’une guerre, c’est à Calimenthar que le Capitaine vouera son épée.
      Parfois rejeté par ses frères et sœurs en Anaëh, le culte mené par Aranos, avec sagesse et discrétion, tente d’atteindre l’équilibre au sein d’une forêt rongée par la guerre.

      Alignement : Loyal Neutre

      Métier : Capitaine d’Infanterie de l’armée d’Ellyrion & Prêtre de Calimenthar

      Classe d'arme : Corps à corps & Magie

      Équipement : Aranos a toujours combattu parmi les I ehtyari, les lanciers de l’armée royale, et porte donc la courte pique et le bouclier à encoche qui a valu leur prestige aux soldats de cet ordre, laissant la large lance à deux mains aux guerriers les plus féroces de l’Anaëh. L’armure du Capitaine se compose des éléments révélant son rang parmi les soldats, depuis la cape d’un vert sombre jusqu’à la cuirasse relevée d’or ; un casque ouvragé coiffe ses cheveux clairs. Parmi cette panoplie conforme aux canons de l’armée d’Ellyrion, Aranos n’a ajouté qu’un élément atypique : un lacet de cuir passé autour de son cou, et auquel est suspendue une effigie du Père des Batailles.

      Description physique : Frère jumeau de Taurë, Aranos est né avec les traits fins et harmonieux du Beau Peuple que leurs deux parents leur avaient transmis, et qu’ils ont longtemps partagés ; à l’exception des yeux, qu’elle a verts mais que lui a toujours eus gris. Néanmoins, des siècles de bataille ont durci l’expression délicate de ce visage, pour sculpter la figure rude et fidèle qu’est maintenant Aranos. Le culte de Calimenthar a également pris son tribut sur le sang elfique du Capitaine, en lui arrachant pour partie l’éternelle jeunesse de ce peuple : alors que le Prêtre est encore à plusieurs centaines d’années d’approcher son millénaire, des rides dures commencent à creuser son visage, comme s’il ne s’était pas figé à l’orée de l’âge adulte. Ses cheveux également, anciennement d’un châtain hérité de sa famille, ont tourné à un étrange blanc laiteux, autre rétribution que Calimenthar a ponctionnée auprès de son fidèle soldat.

      Description mentale : Aranos est un soldat de l’armée royale, fils d’une soldate de la même armée, et dont il a repris la droiture et la franchise en toutes circonstances : seul compte le salut d’Anaëh, et seule la discipline peut guider les Elfes au travers de ce cycle nouveau et tumultueux. De là l’engagement d’Aranos pour le triomphe des Elfes de pierre : des siècles passés à défendre les remparts d’Ellyrion, ont enseigné au Capitaine qu’une charge des Sombres transperce le bois, mais se brise sur la roche. Il croit certainement à la puissance de la Déesse Mère, et respecte les esprits guerriers qui parfois surgissent pour préserver la forêt : mais Aranos préfère savoir l’Anaëh ceinturée par les murs ancestraux de son peuple, plutôt que nue lorsque s’amassent les ennemis des Elfes. La Symphonie ne saurait évidemment murmurer un seul mot à son esprit de soldat.
      Il est pour le reste un Calimenthariste parmi un peuple d’adorateur de Kyria, et le soldat d’une race qui ne vénère pas les bienfaits de la guerre : c’est avec mesure et pragmatisme qu’Aranos départage les nombreux dilemmes qui traversent son existence. Entre toutes ces influences contraires, il recherche l’équilibre ; mais reconnaît lui-même qu’il ne l’a jamais atteint que rarement...

      Histoire :

      Aranos, alors appelé Anàsï, naquit avec sa jumelle, Taurë, de l’union improbable d’une soldate de l’armée royale et d’un fidèle de la Déesse Mère. De son père, Aranos hérita le respect et l’admiration pour l’Œuvre de la Kyriä, ainsi que quelques souvenirs épars ; pour le reste, le Prêtre emmena très tôt Taurë rejoindre les clans nomades de la Forêt, et son fils ne le revit que de loin en loin. Aranos resta seul avec sa mère à Alëandir, et c’est parmi les demeures de pierre que s’étira sa longue enfance d’Elfe. A l’exception de retrouvailles rares, et fugaces, avec sa jumelle Taurë, le frère s’accorda avec une enfance essentiellement paisible et solitaire, même selon les normes du Beau Peuple ; l’histoire de son peuple intéressait cet esprit curieux, mais rien n’égalait à ses oreilles les récits de bataille et de guerre que sa mère rapportait de l’armée royale, bien qu’elle soit elle-même une jeune Elfe encore et n’ait jamais connu les grandes campagnes contre les Nains. Elle lui apprit aussi à manier les armes, lorsque ses mains furent devenues assez larges pour brandir une lance.

      Nulle surprise lorsqu’il choisit de rejoindre les rangs de l’armée royale, et même l’ I mahtari, les soldats d’infanterie ; sa mère quant à elle comptait au nombre des Aigles, l’élite des Elfes. Les ordres du Roi Findàrato séparèrent néanmoins les deux soldats, elle demeurant en Alëandir, et lui envoyé vers l’Est et le Sud, là où le monarque croyait devoir ériger de nouveaux remparts pour l’Anaëh. Arrivé à Ellyrion onze ans après le début de sa construction, Aranos fit partie des premières troupes de l’armée du Sud à s’implanter durablement dans le Fort et sur la lisière Sud de la forêt ; il y a depuis passé plus d’un demi-millénaire, une lance à la main, à préserver les murailles d’Anaëh contre une intrusion des Sombres.

      Arrivé à Ellyrion dans la quatre cent-douzième année du dixième cycle, Aranos dut attendre près de trois siècles avant d’être rappelé, avec une partie de l’infanterie du Sud, pour marcher en urgence au secours d’Alëandir alors que les Drows avaient percé une brèche jusqu’au lac d’Uraal. La bataille fut âprement disputée sur les rives, à la lisière de l’Anaëh, et c’est là que s’effondra Caranthir ; mais les Sombres furent finalement rejetés loin au-dehors de la Forêt Nourricière. Aranos se battit avec tellement de colère qu’il brisa plusieurs lances dans le thorax des Sombres, et son tempérament enflammé lui valut d’être élevé au grade de Lieutenant des lanciers. Ce fut au Lac d’Uraal qu’il découvrit, ce jour-là, la joie sauvage qu’il y pouvait y avoir à moissonner des vies.

      Aranos retrouva peu après, avec ses troupes, les contreforts de la forteresse d’Ellyrion. Celle-ci était alors placée sous le commandement de Rilma-Marcil, la Fine-Lame de l’Epine Dorée : celui-ci était un guerrier passionné, animé d’abord par un farouche mépris des Sombres, puis renversé par un amour soudain pour l’une d’entre elles. Pour Aranos, qui recherchait dans de longues traques la même plénitude du massacre qui l’avait habité à Ellyrion, la défection brutale du Commandant des armées d’Ellyrion fut une cruelle leçon : l’Anaëh ne serait pas sauvée par des guerriers embrasés, mais par des soldats fidèles à leur rang. Ayant croisé plusieurs fois des aumôniers du Père des Batailles parmi les armées humaines, qui parfois venaient saluer l’Anaëh à Ellyrion, Aranos quitta brusquement la défense du Fort pour rejoindre Alëandir et le petit Temple de Calimenthar.

      Lorsqu’il pénétra dans l’enceinte du sanctuaire, le Lieutenant fougueux avait à l’esprit les scènes flamboyantes des hordes de Nains se déversant sur l’Anaëh au cri de Calimenthar, ou bien la fureur qu’exhalaient les guerriers nisétiens lorsqu’ils invoquaient son nom. Mais la colère et le saccage extatique n’étaient qu’une mince face du Père des Batailles, et la moins noble encore aux yeux des Elfes : dans le Temple de Calimenthar, les Prêtres faisaient offrande de baies au Dieu soldat. Pas de campagne enflammée, pas de vengeance sanglante pour Calimenthar en Anaëh : les Prêtres enseignaient qu’il était une idole terrible, mais d’un secours précieux pour qui saurait apprivoiser les furies du Père des Batailles.
      Aranos demeura plus de trois énnéades dans le sanctuaire du Batailleur ; et par la suite, plusieurs fois encore, il reprit la route d’Alëandir pour venir honorer le dieu. Là il apprit à adoucir la soif de mort qui l’agitait lorsque tonnaient les clameurs du combat, et à n’accueillir de Calimenthar que la puissance qui pouvait irriguer le soldat lorsque s’abattaient les tonnerres de la bataille. C’était un chemin exigeant que de se dévouer au Père sans s’y livrer, et plusieurs fois encore Aranos écuma les alentours d’Ellyrion, la pique rougie de sang noir, les yeux fous ; mais avec le temps venait la sagesse, et il sut bientôt comment emprunter les sentiers de Calimenthar sans jamais y devenir un errant, un damné.
      Dans les premières années de son septième siècle, le Lieutenant fut élevé Prêtre de Calimenthar, et renvoyé défendre Ellyrion avec l’appui du Père des Batailles. Peu avant son départ d’Alëandir, le nouveau Prêtre eut une dernière confrontation, violente, avec sa sœur Taurë, désormais Gardienne de Kyriä ; celle-ci avait mené de piètres intrigues pour accaparer le pouvoir qui s’échappait des mains fléchissantes de la Reine Orelindë, tandis que lui peinait à défendre les flancs de l’Anaëh contre ses nombreux ennemis. Aranos rompit rapidement leur entrevue et reprit la route du Fort.

      La dernière année du dixième cycle approcha, et avec elle la tempête déferla sur Ellyrion au mois de Verimios. Le Lieutenant Aranos mena ses troupes à la bataille, tandis qu’autour de lui s’assemblaient les Capitaines de l’armée du Sud, Mëgilenn’syre et Aslander ; puis surgirent les plus exceptionnels seigneurs de l’Anaëh, parmi lesquels le Commandant Lyriel. Mais cette débauche des meilleures lames de la Forêt ne suffit pas à endiguer la marée des Sombres, et le Fort fut déclaré perdu ; après près de six siècles passés à veiller sur l’Anaëh depuis ses remparts, Aranos dut quitter l’enceinte d’Ellyrion pour retrouver la lisière des bois. Les officiers ayant été nombreux à tomber, et non des moindres, à Aranos fut confiée la Capitainerie de l’ I mahtari ; mais il n’y avait pas de gloire à être promu Capitaine d’une infanterie rompue, et qui avait failli à préserver le bastion des Portes d’Anaëh.

      Aujourd’hui la guerre gronde à nouveau sur la lisière Sud, et les Elfes ont décidé de reprendre pied sur Ellyrion. Près de huit ans après avoir délaissé ses murailles réputées imprenables, Aranos a fait vœu de reconquérir le verrou de pierre qui sauvegarde l’Anaëh.

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