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 La hargne des deux sangs.

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Aranos
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MessageSujet: La hargne des deux sangs.   La hargne des deux sangs. I_icon_minitimeVen 19 Juil 2013 - 16:23

Au campement, tout le monde s'affairait : ravitaillement, surveillance, barricades, entraînement... Personne n'avait rien à faire, qu'il soit soldat, officier, de l'un des Protectorats d'Ardamir ou encore de l'armée royale. Des équipements et autres venaient d'arriver, des éclaireurs étaient revenus il y a peu... ce qui avait poussé les commandants présents en ce lieu à tenir une réunion pour prévoir les prochains déplacements des troupes.

Dans la grande tente de commandement étaient rassemblés à ce moment même plusieurs officiers dont l'ancien Ænor Celimwë, Commandant de l'armée de Wyslena, Delnwë Iridwen, Lieutenant d'archerie de l'armée royale, et Kelendil Lennderiel, Capitaine des Aigles. Parmi toutes les discussions plus utiles les unes que les autres, se trouva arriver celle en relation avec le rapport des éclaireurs. Ænor prit alors une carte encore roulée sur le côté et la déposa sur la table déjà bien encombrée. Sur celle-ci se voyait le fort Ellyrion ainsi que différents tracés. Les officiers pouvaient sans aucun problème comprendre qu'il s'agissait des lignes ennemies et que les petites croix représentaient quant à elles les avant-postes des Sombres. Le Commandant pointa de l'index une zone où se trouvaient deux d'entre eux au Sud-Est d'Eraïson, à la limite du fort Ellyrion, dans la forêt.

"Nos éclaireurs nous ont rapporté que l'avant-poste drow que vous avez là - il montra d'un geste celui le plus au Sud - commence à avoir une activité qui ne suggère rien de bon. Cependant, les déplacements des troupes sombres sont plus à l'Ouest, ce qui laisse une possibilité d'éradiquer cette partie de menace à l'Est. Le deuxième avant-poste est à plus d'une lieue de l'avant-poste cible, aussi pourrions-nous nous en servir... Ou est-ce seulement une bonne chose ? L'avant-poste désigné contient de l'ordre d'une quarantaine de soldats, l'autre une vingtaine seulement. J'ai peur que nous nous retrouvions à en affronter encore plus si nous attendions trop longtemps."

En effet, il allait falloir faire vite. Personne n'avait pu savoir exactement ce qu'il se passait dans ce fameux avant-poste mais il avait été clair dans le rapport qu'il vallait mieux ne pas laisser cela prendre plus d'ampleur. Qui participerait à l'attaque ? Quand ? Les différents avis seraient fort précieux...



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Aranos
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MessageSujet: Re: La hargne des deux sangs.   La hargne des deux sangs. I_icon_minitimeMer 31 Juil 2013 - 19:12


      L’infanterie d’Aranos ne participerait pas à ce raid sur les postes avancés des Sombres, c’était décidé. Depuis que les cohortes royales avaient atteint la frontière Sud-Est d’Anaëh, non loin des abords d’Ellyrion en ruines, là où le large campement des Elfes avait été dressé, les fantassins avaient été fort occupés. Les forces passées sous le commandement d’Aranos représentaient un vaste segment de l’armée marchant sous l’étendard du Trône Blanc, et le Capitaine savait déjà que les siens remplissaient de nombreuses charges pour tenir le front contre les Sombres.
      Aussi Aranos avait-il remisé sa large cuirasse étincelante, et il allait tête nue. Sur ses épaules larges, et robustes, la longue bure de Calimenthar courait jusqu’au sol, et le vaste blason du Soldat était frappé au-devant de son buste. La guerre, enfin, s’était abattue sur les enfants d’Anaëh : et ces Elfes juvéniles, ces Lieutenants malhabiles, et toute la légion des soldats qui n’avaient jamais affronté le chaos des combats, ceux-là nécessiteraient le renfort de Calimenthar.

      Sans plus de cérémonies, Aranos pénétra dans la tente qui abritait les autres gradés, alors même que s’achevaient les saluts au Seigneur Protecteur Thoràndrion, arrivé de Daranovar.

      « Mae g’ovannen, lança respectueusement Aranos à Ænor, Delnwë, et Kelendil, ses semblables. Puis au Seigneur Daneor, il déclara : Le nathlam hí, hîr vuin Thoràndrion, i heru arwa i nerion Daranovarí. »

      Alors seulement tous virent ce qu’Aranos portait dans ses bras : c’était une longue corne de cuivre, taillée pour sonner au combat, et terminée par une large gueule griffue. De la hampe au pavillon s’étiraient des mots elfiques, destinées à porter jusqu’à Calimenthar la clameur des armées. Aranos présenta à deux mains le buccin devant ses pairs, et vint le déposer sur la vaste table qui portait, pêle-mêle, les cartes et les rapports en vue de l’assaut.

      « Emportez le souffle du Soldat avec vous tous, énonça Aranos. Qu’Anaëh sache que ses enfants retournent à la guerre, et que les Sombres connaissent leur sort avant même d’avoir vu la première de nos épées. »

      Du Prêtre de Calimenthar à ses frères et sœurs, tous prêts à mener des cohortes d’éternels à la guerre et à la mort, c’était moins une prière qu’un ordre.

Note :
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Delnwë Iridwen
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MessageSujet: Re: La hargne des deux sangs.   La hargne des deux sangs. I_icon_minitimeMar 6 Aoû 2013 - 10:11

La guerre. Une calamité pourtant nécessaire en ces temps. Depuis trop longtemps déjà, les sombres avaient prit place dans la frontière sud d'Anaëh. La perte tragique du grand fort Ellyrion, fier bastion du peuple éternelle, avait laissé une immense plaie ouverte. Désormais une ruine désolée s'étendait en cette place. Pour cet affront, les sombres paieraient. Une très grande partie des forces elfiques s'étaient mises en marche vers le sud. Les protectorats ayant daigné fournir des troupes avaient envoyé de nombreux contingents. L'armée royale elle même s'était déplacée.

En tant qu'officier au service du trône blanc, lieutenant d'archerie dans l'armée royale du peuple éternel et fils d'Anaëh, Delnwë se sentait plus que concerné. Il n'avait jamais caché sa grande haine envers les sombres, et n'avait jamais pardonné, à aucun d'entre eux. Pour lui, c'était leur peuple tout entier qui était responsable des méfaits du sud. A vrai dire, il les tenait responsable de la grande majorité des troubles de cette terre. De plus, une expérience récente avec une jeune elfe rencontrée dans les terres neutres de Naelis lui avait montré combien la fourberie de ces êtres infâmes pouvait être sans limite. Oser ainsi maudire l'une de ses sœurs. C'était bien là un crime impardonnable. C'était donc plein de rancœur néanmoins masquée qu'il s'était rendu au front, accompagné par nombre de ses soldats. Sa capitaine, Aylah Elabriryn, était retenue sur le gros du front, aussi était-il là pour la représenter et se charger des troupes. Vêtu de sa cuirasse d'argent, sa cape verte pendant dans son dos, il écoutait et examinait ce que les différents officiers présents souhaitaient exprimer. Lui même avait assez peu parlé jusqu'ici. S'il était plutôt enclin à s'exprimer avec ses proches, il était plus à même d'écouter et d'analyser lorsque l'heure devenait aussi sombre.

Ænor Celimwë, Commandant de l'armée de Wyslena, avait déroulé une large carte sur la table centrale, déjà fort emplie. Il expliqua que deux avant-postes sombres, un peu excentrés, était en pleine activité. Probablement la préparation d'un plan sournois, comme ils en avaient l'habitude. Delnwë observa attentivement. La distance était non négligeable pour se rendre jusque là bas, et il semblait compliqué de pouvoir conserver le secret d'une attaque. Se dévoiler trop tôt reviendrait à laisser les sombres se délecter dans leur fourberie, signant la mort de plusieurs de ses sœurs et frères. C'était hors de question. Un bras soutenant son menton et accoudé sur son second bras, il réfléchissait. Comment y parvenir?

C'est alors que l'arrivée du seigneur protecteur de Daranovar fut annoncée. Il n'avait pas eu jusqu'alors l'occasion de le rencontrer, mais il en connaissait la réputation. C'était un des grands de leur peuple. Ancien et vénérable, doué disait-on d'une certaine sagesse et d'une grande aura, ainsi que d'un tempérament implacable, et d'une haine sans borne envers les sombres. Son aide serait certes des plus précieuses. Il avait disait-on subit un grand affront de la part de l'ancien régent des humains. Cela se paierait en temps et en heure. Pour le moment, Delnwë le salua avec le plus grand respect. Moins pour son titre que pour la personne qu'il était. Tous n'eurent guère le temps de s'exprimer qu'un autre elfe fit irruption. Il s'agissait d'Anàsï Aranos Hëlmeliòn Naur Ohtar, capitaine d'infanterie de l'armée royale au service du trône blanc et prêtre de Calimenthar. Delnwë l'avait déjà croisé quelques fois lors des batailles ou dans les casernes de l'armée royale. C'était également un grand de leur peuple. Et dotée d'une longue expérience. Il répondit à son salut. Alors il remarqua la large corne de cuivre que portait le capitaine. Il les enjoignaient de l'emporter avec eux. De l'utiliser pour annoncer leur arrivée, afin que les sombres craignent ce qui devaient leur arriver. Écoutant calmement ces paroles, Delnwë eut volontiers voulu répondre. Il en fit même le geste, avant de se retenir. De ceux présents ici, il était l'un des plus jeunes, et le moins gradé. Le grade n'était certes pas aussi important que chez les humains, chacun chez le beau peuple ayant droit d'exprimer son avis. Mais l'avis qu'il souhaitait émettre en cet instant risquait fort de contrarier ses aînés. Aussi se contenta-t-il d'un nouveau salut avec le capitaine Aranos. Et il attendit que tous s'expriment sur cette nouvelle arrivée. Ensuite, et seulement ensuite, ils reviendraient au plan. Il faudrait alors décider de que faire, de qui irait. Sur ce point là, Delnwë aurait fort à dire. Et il dirait ce qu'il pensait...
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MessageSujet: Re: La hargne des deux sangs.   La hargne des deux sangs. I_icon_minitimeMar 6 Aoû 2013 - 16:28

spoiler:

Kelendil était arrivé au campement de l'armée royale depuis quelques jours à peine et déjà les décisions importantes étaient arrivée. Il était le plus jeune des officiers et pourtant pas le moins important. Il dirigeait les aigles, l'élite de l'armée royale, ni plus, ni moins et Kyrïa savait la pression qu'il avait sur les épaules. Depuis sont départ de la capitale, il avait d'abord rencontré la gardienne de sa déesse, puis le seigneur protecteur Timérion et tous deux voulaient le pousser à devenir commandant en chef. Voila une responsabilité qui ne manquerait pas d'augmenter la tension qu'il aurait à subir. Et pourtant, son grade, il ne l'avait pas usurpé, loin de la, chaque nomination avait été acquise sur un champ de bataille et non en raison d'un nom ou d'un soutien d'importance. Aussi il portait fièrement son épaulière d'argent et sa ceinture, tous deux gravés de l'aigle, symbole de son unité. Il n'était pas orgueilleux pour autant, au contraire, il préférait l'humilité, bien plus sage pour préserver ses elfes. Aujourd'hui, Ellyrion était tout proche et les souvenirs s'étaient réveillés, tout comme ceux de la terrible bataille qui avait vu la fin de nombreux elfes. Les rancunes étaient tenaces mais Kelendil était passé outre, la vengeance était une chose mais y succomber n'aidait pas à garder la tête froide, aussi il avait enfoui profondément son envie de revanche et il tentait de commandait du mieux qu'il le pouvait.

Aujourd'hui, une réunion avait été mandé par AEnor et plusieurs officiers devaient être présent. Kelendil était arrivé en premier, suivit de prêt par le lieutenant des archers, Delnwë Iridwen. Kelendil connaissait personnellement la capitaine de l'archerie et il fut un petit peu déçu que ce ne soit pas elle qui soit venue. Il ne doutait pas de la compétence de l'elfe choisit par Aylah. Le Commandant de l'armée de Wyslena ouvrit une carte qu'il avait déposé sur la table ou les lignes ennemis et les avants postes avaient été marqué par les éclaireurs. Il prit la parole et expliqua ce qu'il avait apprit, demandant ensuite conseil. Il était bon de voir que l'armée royale et celle des protectorats marchaient de concert et s'entendaient bien, du moins pour le moment. L'avantage qu'avaient les elfes sur les humains était de pouvoir discuter sans que le ton ne monte aussi rapidement que dans la péninsule.

Un aigle de base à le grade de caporal dans une autre unité, du fait du prestige et de sa compétence ayant amené à être recruté. Que dire donc de son capitaine ? nul doute que du silence qui venait de s'installer, on attendait son avis avant d'argumenter. Il ne dura pas longtemps car un soldat entra et déclara que Daenor de Daranovar était arrivé. Il fut introduit et Kelendil le salua comme il se devait, se remémorant leur ambassade qui ne s'était pas déroulé comme il l'aurait cru au départ. Aenor expliqua de nouveau ce qu'il venait de dire afin d'éclairer le seigneur protecteur des informations en leur possession. Une fois cela fait, et vu que c'était un conseil militaire, Kelendil se permit de prendre la parole

"L'infanterie est déjà suffisemment sollicitée, je ne pense pas qu'elle devrait participer à cela. Pour moi, nous devrions frapper simultanément les deux avants posts, ainsi l'effet de surprise serait acquit et l'on aurait pas à s'occuper de l'autre qui aurait un niveau d'alerte augmenté et une plus grande vigilance."

N'ayant pas envie de se cacher à l'arrière et toujours prêt à assumer ses choix, Kelendil continua sur sa lancée. Les aigles étaient utilisés pour diverses choses et il avait un peu dénaturé son unité, l'amenant au premier plan. Pourtant sur ce coup la, c'était de son ressort, ils étaient utilisés pour les missions risquées et c'était la bien le cas.

"Je commanderais aux aigles, nous nous occuperons de celui qui dispose du plus grand nombre de sombres, accompagné d'éclaireurs. Je vous laisse décider de qui s'occupera du second mais il faudrait que nous soyons bien synchronisé dans la manœuvre. Il va de soit que l'attaque devra être nocturne"

Techniquement, les aigles se suffisaient, si ce n'était leur nombre restreint. Il y avait tous les corps de regroupés au sein de cette unités qui regroupait les meilleurs de chaque groupe. Pourtant rester enfermé sur soit n'était pas forcément une bonne chose. La première étant que faire profiter son expérience à d'autres était une bonne chose. De même que le moral était bon quand on accompagnait cette section. Et en plus, cela permettait de découvrir des talents en se mélangeant à d'autres.

A ce moment la, Aranos, le capitaine de l'infanterie fit son entrée. Il ne portait pas son armure, mais une simple bure de Calimenthar, preuve de son allégeance à cette divinité plutôt que Kyrïa. Cela ne dérangeait aucunement Kelendil qui était face à un elfe plus âgé et ayant fait ses preuves également sur le champ de bataille. Les deux elfes avaient d'ailleurs déjà combattus sur des champs de batailles identiques, tout comme à Ellyrion. Toute expérience est bonne à prendre et chacun peut croire en quoi il veut tant qu'il n'oublie pas ses responsabilités. Il portait une longue corne de cuivre et il demanda qu'elle soit emmené au combat. C'était louable et nul doute que ce devait être le cas mais peut être pas pour le genre d'entreprise qui se préparait

"Capitaine, votre intention est louable et je ne doute pas que cela soit une bonne chose. Mais ce que nous préparons demande plutôt de la discrétion et je ne pense pas qu'il serait adéquat que d'avertir que nous arrivons sur une position défensive de l'ennemi aussi silencieusement que possible."

Kelendil voyait en effet plus judicieux de pratiquer une frappe rapide et faisant le plus de dégâts possibles en épargnant le plus de vies elfiques qu'il était possible plutôt qu'un choc frontal sur une position fortifiée de l'ennemi.





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MessageSujet: Re: La hargne des deux sangs.   La hargne des deux sangs. I_icon_minitimeDim 11 Aoû 2013 - 1:18


      « Enfants de la Mère, ainsi votre choix est fait. »

      La voix d’Aranos tomba durement dans l’air feutré de la tente de commandement, comme tous avaient écouté le Capitaine des Aigles refuser de faire tonner la voix de Calimenthar sur ce combat. D’un geste lent le Prêtre étendit le bras vers la corne, la souleva une dernière fois devant ses pairs, puis la fit disparaître dans les méandres de sa bure, avalée dans l’instant par un repli de sa cape. Le front d’Aranos était demeuré lisse et sombre ; son visage, impassible et fermé.

      Les yeux du Prêtre balayèrent l’assistance, depuis Delnwë et Ænor, jusqu’à ce Kelendil, Capitaine des Aigles. C’était un Elfe comme taillé dans un bois encore vert, et vieux de deux siècles à peine : pourtant Aranos l’estimait comme un égal. La moitié d’un millénaire pouvait bien les séparer, ce Capitaine Lennderiel avait prouvé sa valeur et son honneur ; aussi le Prêtre accueillit ses paroles de refus sans trop renâcler. Tout autre que Kelendil aurait été maudit par l’irascible Capitaine d’Infanterie.

      « Il y a mille façons de prouver son courage devant le Soldat, énonça le Prêtre, et ta stratégie est sage. Aussi je viendrai avec toi, Kelendil, et me tiendrai vingt pas en arrière lorsque tu mèneras les tiens au combat. Si le souffle de Calimenthar ne rugira pas autour de vous, au moins son regard jamais ne quittera le tranchant de vos lames. »

      Alors Aranos tourna les yeux vers Delnwë Iridwen, porteur de la voix d’Aylah Elabriryn à ce conseil. C’était un Lieutenant encore jeune, mais déjà aguerri ; et s’il s’était tenu muet jusqu’à présent, ses yeux dansaient d’un visage à l’autre, et derrière son front fin devaient s’esquisser des réflexions éclairées. Le Capitaine d’Infanterie dévisagea un instant encore l’Iridwen, avant de déclarer d’une voix résolue :

      « Voilà un Elfe digne de mener le second des groupes au combat. »

      Ce fut tout ce que dit Aranos. Les yeux brillants, il contemplait la guerre en train de s’échafauder. Et s’il avait renoncé à porter une arme ce jour, et s’il avait consenti à demeurer en arrière de Kelendil lorsque celui-ci mènerait l’assaut, nul ne pouvait pourtant douter que d’une façon ou d’une autre, jamais le Prêtre de Calimenthar ne serait loin du cœur de la bataille.



Dernière édition par Aranos le Mar 27 Aoû 2013 - 7:38, édité 1 fois
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Ril-Vywen
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MessageSujet: Re: La hargne des deux sangs.   La hargne des deux sangs. I_icon_minitimeDim 11 Aoû 2013 - 11:02


L´mónd ouvrait la marche. Le Liemakil des Almugkarkas précédait la fille de son frère et cinq Mathar la suivaient. Au côté de la Anaarooma, Ëlaa demeurait parfaitement silencieuse mais cela n'empêchait pas la jeune elfe de dévorer du regard l'impressionnant campement. L'apprentie n'avait jamais été confrontée aux armures brillantes et aux capes immaculées des Armées du Trône Blanc, pas plus qu'aux étendards des soldats de l'Ardamir. La druide ne portait pas la peau de l'ours, ce jour là, mais la tenue traditionnelle de la Anaarooma ; Ëlaa savait que l'armure du Mathar manquait à sa mentor, tout comme elle n'était pas sans ignorer que jamais elle ne la revêtirait à nouveau, trop respectueuse qu'elle était des traditions. Ril-Vywen n'était plus Mathar, moins encore Liemakil et bientôt, plus Anaarooma. Alors, ce serait à elle de guider les Almugkarkas, de leur rapporter les paroles de la Mère, de ses Frères et Sœurs et de ses Ëalas. Que deviendrait Ril-Vywen, alors, quand plus rien ne la rattacherait à Almugkarkas ? Ëlaa avait peur de le deviner : la peau de l'ours deviendrait le seul vêtement à couvrir les épaules de la druide et cette dernière embraserait enfin pleinement son rôle.
L'attitude des soldats autour d'eux ramena la jeune fille de la Mère au présent et elle se surprit à s'amuser de les voir cesser leurs activités pour regarder plus avant sa mentor. Quelques lunes plus tôt, rares étaient ceux qui connaissaient Ril-Vywen des Almugkarkas. Désormais, il n'était nom plus célèbre en Ardamir, tant son intervention avait été déterminante pour unir les fils et filles de la Mère de la Porte. On louait la Anaarooma, on louait la Druide, on louait la Guide. Très souvent, elle était perçue comme la Voix d'Ardamir, en l'absence d'un Seigneur Protecteur légitime. Son rôle était officieux, mais respecté. Sans doute le joug oppressant de la menace noirelfique y était pour beaucoup.
Finalement, la procession parvint à son objectif et L´mónd, d'un signe, ordonna à ses Mathar de rester en retrait. Les Manaahen de la druide observèrent un instant sa protégée et Ril-Vywen posa une main sur l'épaule d'Ëlaa, l'intimant par la même occasion de la suivre. Ainsi entrèrent-ils tous trois, sans un bruit, sans y avoir même été invités. Les discussions cessèrent à leur arrivée et la druide fit deux pas en avant. L'ours qui résidait au plus profond d'elle-même grogna, peu habituée d'être ainsi séparée de l'Œuvre par de la toile tissée. « La Mère veille sur vous, fils et filles porteurs de sa Colère. Je suis Ril-Vywen, Anaarooma des Almugkarkas et voici Ëlaa, qui un jour me succédera, et L´mónd, notre Liemakil. » Son regard accrocha le plastron d'Aranos et ses Manaahen trahirent sa surprise et son amusement de retrouver celui qui, avec elle et un autre, s'était lancé à l'assaut des entrailles du monolithe.
« Par la Voix du frère de mon père, L´mónd, les Sept et tous ceux qui les rejoignirent par la suite vous annoncent qu'ils marcheront à vos côtés. » Les Sept étaient, à Ardamir, les sept clans qui avaient répondu les premiers à l'appel de Ril-Vywen et de l'Almugkarkas. Depuis, d'autres clans les avaient rejoints, mais la dénomination n'avait pas encore changé et le prestige des concernés n'avait jamais été aussi grand. « Quant à moi, je suis ici pour m'assurer que l'Ardamir ne sera pas oublié. »
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MessageSujet: Re: La hargne des deux sangs.   La hargne des deux sangs. I_icon_minitimeMar 13 Aoû 2013 - 17:34

Alors que chacun examinait les plans de bataille, le capitaine des aigles,  Kelendil Lennderiel, expliqua qu'il considérait l'infanterie comme trop sollicitée. Aussi proposa-t-il que les aigles se chargent, sous son commandement, du premier avant poste. Delnwë n'y voyait guère d'inconvénient. Les aigles formaient l'élite de l'armée royale, les plus expérimentés parmi les soldats au service du trône blanc. Si certains devaient avoir les plus grandes chance d'accomplir leur mission avec un minimum de pertes, c'étaient bien eux. Le lieutenant d'archerie se contenta donc de hocher la tête en signe d'acceptation. Le capitaine des aigles laissait le second avant poste à ceux susceptibles de s'en occuper, mais recommanda toutefois une synchronisation parfaite. Ce qui semblait parfaitement évident. Se tournant vers son confrère le capitaine d'infanterie, il lui fit comprendre que la discrétion était de mise, et qu'utiliser la corne de cuivre de Calimenthar risquait de détruire cet effet de surprise. La dessus, le lieutenant est déjà moins en accord avec le capitaine des aigles. Il n'eut cependant pas le temps de s'exprimer qu'Aranos décida d'accompagner lui aussi Kelendil sur l'assaut du premier avant poste. Il semblait accepter le fait que la corne de guerre ne soit point utilisée, toutefois il s'estimait devoir la remplacer.

Ce fut alors qu'à sa grande surprise, Delnwë entendit le prêtre de Calimenthar prononcer son nom. Sa surprise, il pouvait en effet le dire, car plus que son nom, il s'était entendu comme étant digne de mener le second assaut. Toutefois, ayant appris à contenir ses émotions trop vives, le lieutenant de l'armée royale n'en laissa rien paraitre. Il salua Aranos avant de lui répondre.

«Capitaine, je vous remercie de votre confiance. Toutefois, je souhaiterais exprimer mon opinion si vous le permettez. Si le souffle de Calimenthar pourrait, comme le capitaine Kelendil le suggère, briser notre discrétion, son utilité serait également bénéfique. Car si nous en usons au moment même où le premier assaut sera lancé, celui ci aura non seulement comme effet de terroriser nos adversaires, mais également de porter la voix de l'Anaëh à ceux devant mener le second assaut. Ainsi, la coordination serait des plus parfaite. Sans vouloir remettre en question votre opinion, capitaine Kelendil...»

Il avait en effet entendu que le capitaine Kelendil était pressenti pour un haut poste. Les rumeurs n'étaient pas toujours fondées, mais l'ancien chef des armées du trône blanc n'étant plus présent depuis bien longtemps à son poste, il lui fallait un remplaçant. On disait que le capitaine des aigles pourrait être celui ci. Si Delnwë entendait exprimer son opinion, nul besoin de s'opposer à son potentiel futur commandant. D'autant que celui ci, bien que plus jeune que le lieutenant d'archerie, était des plus méritants.

«Pour en revenir à notre assaut, je serais honoré de pouvoir porter le second coup aux sombres. Il faudra toutefois que mes soldats soient accompagnés de quelques forces supplémentaires. Je dispose d'un bon nombre d'archers, mais quelques éclaireurs et épéistes seraient les bienvenus dans le cas où l'affrontement devrait se résoudre face à face. Je ferais tout pour l'éviter, mais pouvons nous seulement prévoir la perfidie des sombres?»

C'est alors qu'une femme elfe, présente au conseil, fit entendre sa voix. Delnwë ne la connaissait guère, mais la salua malgré tout avant d'entendre ce qu'elle avait à dire. Elle se nommait Ril-Vywen, Anaarooma des Almugkarkas. Ces noms étaient plutôt vague pour le lieutenant. Il lui semblait qu'il s'agissait là de clans résidant en Ardamir, sous la bienveillance des arbres d'Anaëh. Elle répondait d'elle et des sept clans qui viendraient prêter main forte aux forces déjà en présence. Des tribus vivant selon les préceptes de Kÿria. Qu'importe. En ce jour, chaque enfant de l'Anaëh était uni. Uni contre leur ennemi de toujours. Unis contre la noirceur des sombres.
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MessageSujet: Re: La hargne des deux sangs.   La hargne des deux sangs. I_icon_minitimeVen 23 Aoû 2013 - 21:45


      Alors l’ours avait pénétré sous la tente et rejoint les Capitaines, et tous contemplaient les visages bigarrés des Enfants les plus farouches de Kÿria. Aranos pouvait mépriser ces bêtes qui ne sortaient que trop rarement des méandres de leur Forêt, pourtant leurs épaules étaient larges, et leurs griffes, acérées. L’écho de la guerre avait comme électrisé l’atmosphère qui enveloppait les Elfes, à présent qu’allait être conclu le plan pour faire tomber les deux fortins des Sombres fichés parmi les premières branches d’Anaëh.
      Aranos prit à nouveau la parole, pour déclarer à ses pairs :

      « Ainsi Delnwë Iridwen commandera aux archers du Trône Blanc, et à tous ceux qu’il jugera bon de faire marcher à ses côtés : et ceux-là s’abattront sur le second bastion des Moriquendi, le plus petit des deux. La clameur devra être terrible, si furieuse qu’elle drainera tous les combats. »

      Delnwë était un digne Enfant de Kÿria, jugea le Prêtre. Sa large main parcheminée, couturée par les cicatrices, avait replongé dans les tréfonds de sa capeline. Du même geste gonflé d’orgueil, Aranos fit resurgir la corne de cuivre, longue et griffue, et large assez pour émettre sa plainte grave comme un grondement.

      « Iridwen, déclara le Prêtre, tu seras celui qui porteras au combat le souffle du Soldat. Fais rugir la corne, sonnes-en tant que tu peux : puis que toi et les tiens vous dispersiez, et disparaissiez sous le couvert des frondaisons de l’Œuvre. »

      Il n’avait pas achevé de déposer le buccin sur la table encombrée, que déjà ses yeux quittaient le visage de Delnwë, et l’appréhension peinte sur ses traits, pour pivoter et s’arrêter sur la stature de Kelendil. Celui que tous, à présent, considéraient comme le Commandant en chef des légions du Trône Blanc, celui-là était le plus brave des guerriers réunis à ce concile. Jamais Aranos n’aurait rêvé d’une escorte plus digne pour aller narguer les épieux hérissés par les Sombres.

      « Quand la clameur de la bataille aura tonné loin et longuement, et allégé les flancs du plus gros des fortins, alors nous frapperons. Et je marcherai derrière les Aigles, tandis que Kelendil les mènera à l’assaut. Il nous faudra toute la fureur des Samors, mais à la fin, nous nous emparerons de leurs murs de bois : et le Soldat fera s’y briser les dents des Moriquendi qui voudraient nous en chasser. »

      Puis les pupilles du Capitaine pivotèrent une nouvelle fois, et son visage fit enfin face à l’Anaarooma. Ils étaient les ours, les griffes et les serres de la Mère, les plus farouches des combattants d’Anaëh : mais des bêtes changeantes, et parfois évanescentes, alors même que s’approchait le tonnerre des armes. Pourtant, même couverts de fange et armés de leurs seuls crocs, les Mathar de Ril-Vywen livraient bataille sous l’égide du Soldat et de la Mère.
      Le Prêtre salua d’un hochement de tête ces créatures exhumées des entrailles de l’Œuvre, et ses lèvres n’articulèrent qu’un commandement bien maigre, car ceux-là étaient de terribles guerriers :

      « Alors les Almugkarkas hanteront les bois, et ils ceintureront les deux camps. Qu’un seul Sombre devienne fuyard, il sera rattrapé et lacéré à cent pas de la lisière. »

      A présent la bataille était tranchée dans les esprits, il ne lui restait plus qu’à s’inscrire dans la chair. Aranos étendit un long bras vers les Capitaines, et tous les guerriers assemblés ici à cette heure : sur eux planerait le regard brûlant de Calimenthar, comme ils fonderaient à travers bois vers le combat et la bataille.
      Enfin le Capitaine laissa s’élever une dernière parole, qu’à nul autre il expliqua :

      « Lorsque l’affrontement sera achevé, et que la fumée se dissipera, le Soldat reconnaîtra le dévouement des Enfants de la Mère. »

      Ainsi parlait Aranos, Prêtre de Calimenthar, à l’heure de bondir contre les Drows et faire tomber leurs fortins impudents.
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MessageSujet: Re: La hargne des deux sangs.   La hargne des deux sangs. I_icon_minitimeLun 26 Aoû 2013 - 20:18

Ænor écouta attentivement tout ce qu'il se dit, n'ayant au final pas vraiment à prendre la parole. Les idées allaient d'elles-même, tout comme les personnages. En effet, même l'Anarooma des Almugkarka s'invita au conseil, ce qui n'était pas pour lui plaire. Pas le fait que ce soit elle, au contraire puisqu'elle avait été d'une grande importance en réunissant plusieurs clans d'Elfes des Bois pour la bataille de Naurndor, mais c'était plutôt la façon de s'inviter qu'il n'avait guère aimée. Il l'avait cependant acceptée sans rechigner, de plus si elle apportait des combattants avec elle. Le prêtre de Calimenthar, Aranos, prit alors la parole, établissant ainsi une stratégie incluant tous ceux qui souhaitaient se joindre à cette prise d'avant-postes. Sous l’œil du Père de la guerre, le groupe mené par le Capitaine des Aigles se chargera de la cible principale tandis que le Lieutenant Iridwen prendrait en charge le second groupe.

Un fin sourire se dessina sur le visage du Commandant par cinq fois millénaire, qui n'avait pour l'instant fait qu'écouter. Il n'avait pas spécialement été invité au combat, mais cela ne le dérangeait aucunement, au contraire. Il fallait laisser la place aux "jeunes" et de toute façon il aurait souhaité rester dans ce campement pour superviser ce qui pouvait l'être. Aussi se mit-il plus en avant afin de prendre la parole une fois que le prêtre eut dit ses derniers mots.


"Je ne pourrai me joindre à vous pour ce combat, aussi je vous laisse libres de prendre des guerriers de Wyslena. Puisse notre Mère veiller sur vous et le Père vous donner la force de vaincre nos ennemis sans qu'il y ait de lourdes pertes. Bon courage."


~~~~~~~~

Plusieurs heures dans la nuit froide, à l'avant-poste de Wreg'arn'eik, un prêtre était à genoux devant une petite statue de son Dieu, en silence. Un sourire en coin, le beau Sombre priait son adoré d'entre tous : Tesso Uns'aa Ulnen. Un Dieu fourbe, mais qui plaisait à la personne à la peau d'ébène. Qui lui plaisait tellement qu'il faisait tout pour être au plus près de celui-ci tout en s'élevant dans la hiérarchie, bien entendu. Et comment ? En lui vouant bien des choses et en faisant comprendre au reste des prêtres qu'il serait le prochain Haut Prêtre de Tesso. En y allant doucement... même si jusqu'alors il était clair à ses yeux qu'il était le préféré de son Dieu, ne serait-ce que vu ses capacités magiques. Mais il ne devait pas y penser, du moins pas pour l'instant. Quelque chose lui disait que cette nuit ne serait pas de tout repos...

Terminant sa prière, Zei'Traal se releva pour retrouver le monde terrestre, avec tous les bruits qui allaient avec et les petits problèmes quotidiens. Ah qu'ils étaient mieux ses temps de prière ! Là au moins il pouvait penser à son Art sans être dérangé !
C'est alors que se fit entendre le puissant son d'un cor, mais étant assez loin, vers l'Ouest. Et ce n'était pas un son connu... Tiens, l'avant-poste de Trezen aurait-il un petit pépin avec des Elfes ? Hum... Un peu embêtant. Mais il n'avait que faire de cela, ce n'était pas à lui de s'en occuper et il avait ses petites choses à garder secrètes - pour l'instant. Il laissa donc tout ce petit monde de sans-magie s'afférer et s'en retourna à sa statuette.

Quelques temps passèrent, certainement des minutes, avant que le prêtre sombre ne ressente quelque. Seul dans la tente, il se permit de fermer les yeux afin de bien se concentrer. Ses illusions étaient toujours en place, aucune ne faiblissait. Par contre, ce qui arrivait-là...
De nouveau, un sourire vint éclairer le visage de Zei'Traal. Mais un sourire qui ne laissait rien présager de bon.


~~~~~~~~

Au même moment, du côté des Elfes, le groupe dirigé par Kelendil avait également entendu le cor résonner au loin. Et désormais, ils avançaient. Pour ceux qui avaient le don de ne serait-ce que ressentir la Symphonie des Arbres, ils pouvaient ressentir que quelque chose n'allait pas. Une gêne, un malaise sans pour autant être une alerte de la part de leurs frères-arbres, ni quoi que ce soit d'autre. Alors quoi ? Les archers ressentaient-ils la même chose de l'autre côté ? Ils ne pouvaient le savoir à l'instant même.

Un pas, puis deux... Un patrouilleur Drow avait déjà été croisé, mais il avait rendu l'âme avant qu'il n'ait pu faire ou dire quoi que ce soit. Trois, puis quatre... Le stratagème semblait avoir fonctionné, des guerriers avaient été repérés allant vers l'autre avant-poste. Cinq, puis... Un cri d'alerte se fit alors retentir dans la tête de quelques Elfes, mais il était trop tard. La terre se mit à trembler et sous les pieds de soldats, elle s'ouvrit brusquement. Quatre tombèrent vers l'avant du groupe, trois tombèrent dans un second piège, plus meurtrier que le premier. L'un des trois eut plus de chance que ses deux comparses puisqu'il put s'accrocher au sol, évitant ainsi de s'empaler sur des pics de bois.
Le calme sembla revenir après cette tempête, ou plutôt un froid avant une possible panique suite à une découverte qui mit un coup au moral des troupes, notamment aux Aigles : leur Capitaine venait de disparaître.



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MessageSujet: Re: La hargne des deux sangs.   La hargne des deux sangs. I_icon_minitimeMer 4 Sep 2013 - 8:35

La nuit était avancée. Le froid s'était glissé parmi les arbres. Un froid rude, qui prédisait un hiver tout aussi rude. Soufflant légèrement, Delnwë observa la brume de sa respiration se dissiper lentement dans l'air. Autour de lui, une douzaine de soldats attendaient. La majorité étaient des archers, ses propres troupes, ses propres camarades. Juchés sur des positions hautes, dans les arbres ou les rochers, ils attendaient, patiemment, l'ordre de leur supérieur, arc en main, flèche encochée. Au sol, quelques soldats de l'infanterie étaient chargés de retenir les sombres qui viendraient à vouloir attaquer les archers. Peu probable, étant donné l'importance de l'avant poste. Celui ci était petit, très petit. Peut être une dizaine de sombres. La tâche serait assez simple normalement. Si toutefois aucun magicien n'était présent. Mais la majorité de la résistance allait sans aucun doute se retrouver sur l'autre avant poste. Intérieurement, il pria pour que ses camardes aient la chance de ne pas tomber en trop grand nombre.

Observant ses soldats, il se demanda lesquels d'entre eux ne rentreraient pas chez eux. Peut être ceux qui étaient là auraient la chance de ne point mourir. L'assaut ici devait être rapide et implacable, sans laisser la moindre chance aux sombres. Les informateurs avaient signalé que ceux ci ne se doutaient de rien... du moins à ce qu'ils laissaient voir. Mais la fourberie étaient grande chez eux. Comment savoir ce qu'il en était vraiment? Les visages autour de lui étaient calmes. Ces femmes et hommes connaissaient déjà le combat, connaissaient les risques. Il savait que la panique et l'hésitation pouvait coûter la vie. Et ils connaissaient l'importance de la vie. Les mains étaient fermes et ne tremblaient pas. Oui, cela serait rapide.

La grande corne de cuivre entre ses mains, Delnwë s'assura que tous étaient prêt. Des signes de têtes réguliers le lui confirmèrent, auxquels il répondit par des signes de mains codifiés. Il avait développé ce simple langage pour rester le plus discret possible. Parler était trop bruyant. Puis, jetant un dernier coup d’œil à l'avant poste, situé à quelques dizaines de mètre, il porta la corne à ses lèvres.

Le son se répercuta puissamment. Dévalant les collines, franchissant les obstacles, comme si le dieu Calimenthar lui même semblait avoir prit vie en ce souffle. L'heure de la bataille était venue. Et le son de la guerre résonnait, fort et menaçant. A peine le premier son émergea-t-il de la corne que les flèches tombèrent sur les sombres de l'avant poste. Contrairement à ce qu'il paraissait, mais conformément à ce que Delnwë supposait, ils n'étaient pas totalement ignorant de l'assaut. Ils s'abritèrent derrière des boucliers et des barricades de fortunes jusqu'alors peu visible. Quelques uns ne purent survivre à la pluie de flèches, en arrêtant une ou deux avant de tomber, criblé. Mais plus de la moitié survécurent. La bataille allait s'annoncer plus longue que prévue. Laissant la corne reposer sur la branche à côté de lui, l'elfe empoigna une flèche dans son carquois, qu'il encocha, et prit le temps de viser. Les sombres commençaient à s’organiser et allaient probablement se barricader, ou tenter une sortie furtive. L'un d'entre eux était en train de charger une arbalète, laissant son bras dépasser. Calmement, Delnwë décocha sa flèche, qui vint se loger dans la main du sombre. Celui ci hurla avant de se rouler en arrière. Un de moins.

Pourvu que les autres aient de la chance...
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MessageSujet: Re: La hargne des deux sangs.   La hargne des deux sangs. I_icon_minitimeMer 4 Sep 2013 - 13:50


    Foutue forêt... Des arbres partout, de toutes les tailles et de toutes les formes. Ils semblaient vous surveiller, armée silencieuse montant la garde devant son domaine sylvestre. Parfois Zar'ak avait l'impression qu'ils se penchaient les uns vers les autres afin de se murmurer leur envie de le tuer. Mais ce n'était jamais que le bruissement des feuilles dans le vent. Non, décidément, Zar'ak n'aimait pas la forêt.

    Officier Kyorl dans le 2ème ost, l'elfe sombre était né parmi les couches populeuses du Puy d'Elda. Une ténacité redoutable, et aussi un peu de chance, lui avaient permis d'obtenir son grade il y a moins d'une dizaine d'années. Depuis il ne s'était pas produit grand chose, et Zar'ak avait accueilli la nouvelle de leur départ pour la guerre avec enthousiasme, à l'image de nombreux autres soldats. A présent pourtant, il commençait à regretter les cavernes du volcan endormi.

    Les premiers mois avaient été riches en affrontements avec les elfes verts, et tous les guerriers purent à nouveau goûter l'ivresse de verser le sang. Mais depuis peu les chose s'étaient calmées.  Au fur et a mesure que les osts s'enfonçaient dans la forêt, la progression devenait de plus en plus difficile. Cachés parmi les arbres, les sylvains frappaient brusquement puis disparaissaient aussi vite qu'ils étaient apparus. C'était à force de voir ses camarades tomber sous les coups de tireurs embusqués dans les frondaisons que Zar'ak avait développé une telle aversion des arbres. Certains avaient bien parlé de les brûler, mais après la défaite de Naurndor personne n'était prêt à prendre le risque d'encourir à nouveau la fureur des redoutables gardiens de la forêt.

    Finalement, le haut commandement avait mis un terme à l'avancée, et une sorte de grande ligne de front s'était étirée le long de la lisière sud d'Anaëh. On l'avait relégué lui et son escouade dans ce petit avant poste perdu, et Zar'ak s'y ennuyait ferme. Bientôt l'hiver serait sur eux et ralentirait encore plus le rythme des combats pendant deux longs mois, jusqu'à la reprise de la guerre au moment du dégel. Au moins ici, ils n'avaient plus à endurer la cohabitation avec les autres osts, qui avait amené un peu partout son lot de problèmes. Ces arrogants du premier ost, ou encore ces incapables du troisième... Zar'ak en aurait volontiers étripé un ou deux, ne serait-ce que pour passer le temps. Et puis, ça l'aurait changé de la compagnie de ces maudits arbres.

    Sa paranoïa exacerbée à l'encontre des grands végétaux fut sans doute ce qui lui sauva la vie. Jetant encore un coup d’œil en directions des frondaisons, l'elfe noir crut voir des ombres mouvantes entre les branches. Pensant que la forêt lui jouait encore des tours, il plissa les yeux et aperçut plusieurs petits scintillements. Des pointes de flèche.

    L'évidence du danger le frappa soudainement.  « A couvert ! » eut-il simplement le temps de hurler avant que le son puissant d'un cor ne déchire le silence. D'instinct, le kyorl se jeta derrière la palissade du rempart de rondins sur lequel il se trouvait. D'autres soldats l'imitèrent. Celui qui se tenait à ses côtés, néanmoins, ne fut pas assez rapide et s'écroula en hurlant, la gorge transpercée. Zar'ak tenta de jeter un coup d’œil par dessus son abri afin de localiser les attaquants, mais une flèche qui se planta dans le bois à deux doigts de son visage le fit rapidement se baisser de nouveau.

    Le campement retentissait à présent des cris des blessés et des appels aux armes. Se ressaisissant, Zar'ak hurla ses ordres. « Arbalètes, vite  ! Descendez moi ces crevures avant qu'on ne se fasse tous épingler ! » Accroupi derrière un rocher non loin, un de ses hommes venait de charger son arme et la pointait à présent en direction de la lisière, à la recherche d'une cible. Il n'eut cependant pas le loisir d'en trouver que déjà une flèche sylvaine lui transperçait la main.

    Zar'ak poussa un soupir de frustration. Balayant le camp du regard, il évalua ce dont il disposait comme effectifs. Seize guerriers -arbalétriers et lanciers pour la plupart- dont cinq déjà étaient à terre. Et il ne savait même pas combien se trouvaient en face. Ce pouvait être une poignée, comme cela pouvait être l'avant-garde d'une armée entière. Cependant,  avec un peu de chance, la sonnerie de cor aurait alertée l'avant poste de Wreg'arn'eik situé non loin, et celui-ci enverrait des renforts. Il leur fallait juste tenir suffisamment longtemps.  Dégainant son arme, l'elfe noir adressa une prière à Uriz pour qu'il lui donne de la force dans ce combat.
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MessageSujet: Re: La hargne des deux sangs.   La hargne des deux sangs. I_icon_minitimeSam 7 Sep 2013 - 0:36

      Un bouche d’humus venait d’engloutir le Capitaine des Aigles, Kelendil. A vingt pas derrière la scène, Aranos écarquilla des yeux frappés par la surprise : lui qui pourtant n’avait toujours vécu que dans la pierre, et ne connaissait rien au murmure des arbres, il lui sembla qu’à cet instant il percevait l’ombre d’une plante tragique dans la forêt environnante.
      Dans le lointain roulaient les accents graves de la corne de Calimenthar : Delnwë Iridwen devait mener un assaut féroce devant les portes de ce que les Sombres nommaient Trezen. Sans plus attendre le Prêtre empoigna plus fermement son bouclier et sa lance, et il bondit à grandes enjambées vers l’avant du combat. Aujourd’hui était l’heure du Soldat.

      « No dirweg ! »

      La voix d’Aranos tonna haut au-dessus de la mêlée confuse, dans laquelle des silhouettes d’immortels disparaissaient soudain, happées par les traquenards damnés de Tesso. Le lichen avait déjà pris une teinte rouge devant les palissades de Wreg’arn’eik, comme les épieux transperçaient quelques carcasses d’Aigles.
      A présent Aranos avait rejoint le cœur de la bataille, là où les Elfes tentaient de percevoir quelles vilenies les cultistes Drows avaient encore semé devant leurs pieds. Du bout de sa botte ferrée, le Capitaine repoussa un rocher couvert de mousse dans une bouche béante, broyant l’épieu et le cadavre qui y était empalé, recouvrant le piège. Mais cela ne suffirait pas, et qui aurait su dire si d’autres traîtrises n’avaient pas été préparées par les Sombres pour défendre les palissades de bois de Wreg’arn’eik ?
      Les traits sifflaient alentour, des flèches s’abattaient depuis les murailles de bois, d’autres s’élevaient pour aller dévaster la gorge des Sombres. Mais englués dans la nasse de Tesso, et hésitant à chaque pas, les Elfes étaient à la merci des arbalétriers d’Elda.

      « Aldaë ! rugit Aranos à ses frères et sœurs de bataille. »

      Ses yeux de tacticiens balayaient avec froideur la lande boisée sur laquelle ils s’efforçaient de prendre pied : seuls les arbres pourraient les dépêtrer de ce mauvais pas. L’instant d’après, le Prêtre de Calimenthar précipitait sa lame à la base d’un hêtre encore jeune, tandis qu’à gorge déployée il commandait :

      « Que les arbres se couchent ! »

      Le fidèle du Soldat n’eut pas un égard pour les vapeurs des plus sylvestres des Enfants de la Mère : ces arbres-là n’étaient que de maigres squelettes végétaux plantés à la lisière d’Anaëh, sur une terre à présent corrompue. Aranos ficha le pied contre le tronc épais d’un chêne puissant, et fit tonner toute la magie dont Calimenthar l’avait pourvu. Une flamme surnaturelle jaillit, bleutée à la base et jaune au pourtour, pour venir ronger le socle du tronc.
      Et Aranos faisait levier avec sa lance, et de la botte il forçait contre le chêne à deux doigts de se rompre, peinant pour que le tronc s’abatte vers Werg’arn’eik et forme comme un pont.

      « Av-osto ! s’écria le Capitaine pour les Elfes alentour. »
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MessageSujet: Re: La hargne des deux sangs.   La hargne des deux sangs. I_icon_minitimeLun 9 Sep 2013 - 21:35


    PNJ - Selenia Zarffyn, veldruk archère du IIIe ost :

    L'avant-poste de Wreg'arn'eik ne constituait pas une résidence des plus luxueuses. Érigé en pleine campagne militaire dans un but purement pragmatique et défensif, il ne possédait rien de l'élégance ténébreuse propre aux autres constructions drow. Le campement comprenait ainsi une quinzaine de tentes, qu'une palissade de rondins de quatre mètres de haut entourait d'un cercle approximatif. En son centre se dressait une large tour de bois semblant destinée à surveiller les environs, ce qui pouvait paraître incongru étant donné que l'avant-poste se trouvait entouré d'arbres masquant complètement la vue à d'éventuels guetteurs. Et ce qui expliquait en partie pourquoi les drow qui le défendaient venaient seulement de repérer les assaillants à leurs portes.

    « Armes en mains et tous à vos postes ! Dépêchez vous ! » La voix de Selenia portait fort dans le campement. Autour d'elle s'agitaient des soldats qui enfilaient précipitamment leur équipement ou couraient rejoindre leurs camarades sur les remparts. Le cri d'alerte venait de fuser, indiquant des elfes dans les sous-bois autour de leur position. Entraînés pour faire face à ce genre de situations, la veldruk et ses hommes avaient réagi promptement. Déjà les archers garnissaient les palissades, échangeant des volées de flèches avec les ennemis en contrebas. Sa propre arme à la main, l'elfe noir émergea au sommet de la tour de guet en même temps que deux autres sombres qui se joignirent immédiatement au combat. D'un regard, elle interrogea la sentinelle en faction.

    « Difficile à dire combien ils sont, capitaine. Plusieurs dizaines au moins, cela est sûr. Nous ne les avons repéré qu'au moment où ils sont tombés dans l'un de nos pièges. » Par dessus les remparts, Selenia examina prudemment les frondaisons parmi lesquelles s'agitaient les silhouettes des elfes, n’apparaissant que brièvement afin de lâcher leurs traits mortels. Elle pensa aux dix hommes à cheval qu'elle avait envoyé en direction de Trezen quelque temps avant, lorsque le cor de guerre elfe avait retenti. Elle aurait dû prévoir qu'il s'agissait probablement d'une diversion. Mais il était trop tard à présent pour les rappeler, et elle devrait se contenter de la vingtaine de guerriers qu'il lui restait pour défendre l'avant-poste.

    Encochant à son tour une flèche, Selenia ramena l'empennage au niveau de ses yeux, puis tira en direction de l'un des assaillants. Mais son projectile se planta sans effet dans le tronc de l'arbre servant d'abri à sa cible. En revanche, le guerrier sombre à sa droite fut touché à l'épaule et se laissa tomber à terre avec un gémissement de douleur. La drow archère recula prestement à l'abri afin de ne pas être la prochaine victime des traits sylvains.

    « Eh bien, veldruk. Comment vos hommes s'en sortent-ils ? » fit soudain une voix dans son dos. L'elfe noire se retourna. Zei'Traal. Le prêtre de Tesso venait d'apparaître en haut des escaliers, et affichait comme bien souvent un air faussement courtois accompagné d'un sourire à la limite du condescendant. Son ton était celui de quelqu'un prenant des nouvelles d'un malade, et non pas de celui qui s'enquiert du cours d'une bataille. Selenia n'avait aucun grief contre l'individu drapé dans ses amples robes grises, mais elle se défiait néanmoins de lui. Et ce sans doute à juste titre, au vu de l'entité qu'il servait avec tant de ferveur...

    « Pas si bien que cela » répondit l'archère. « Ils sont plus nombreux que nous et profitent du couvert des arbres. Pour l'instant les pièges les maintiennent à distance, mais cela ne saurait durer. »
    « Je vois... » fit le prêtre, toujours aussi calme - et même légèrement amusé semblait-il - « Puis-je donc me permettre de supposer que mon assistance est désormais requise ? » Selenia sentit une pointe d'exaspération la gagner. « Vous supposez correctement, Zei'Traal... » répondit-elle d'un ton un peu plus froid qu'elle ne l'aurait voulu. Mais il n'y avait pas de temps à perdre en paroles, aussi friand le drow fut-il de celles-ci. La vie de ses guerriers se jouait en ces instants même. Ainsi fut-elle soulagée lorsque le prêtre ferma finalement les yeux et joignit les mains devant lui, se mettant à psalmodier d'une voix basse d'obscures litanies à destination de Tesso.
    « Cessez de tirer ! » ordonna Selenia aux archers sur les murs. Bientôt ils auraient de nouvelles cibles.

    ***

    Du côté des assaillants, Aranos s'évertuait toujours à attaquer les racines d'un chêne centenaire, espérant créer un passage sûr par dessus les terribles fosses dissimulées. Mais la magie de Calimenthar ne semblait pas produire l'effet escompté. Les flammes jaillirent, brûlèrent, mais au lieu de se consumer le bois vénérable se tordait et se désagrégeait. La surprise du moment fit reculer légèrement le vaillant capitaine, mais déjà le tronc entier semblait devenir flou et s'effacer, son essence balayée de la réalité par un souffle invisible. Et bientôt ce fut comme si l'arbre entier ne s'était jamais trouvé là. C'est alors qu'Aranos put la sentir. La magie qui s'animait, partout autour. Et qui fit courir le long de l'échine de l'elfe comme un frisson d’appréhension.


    ***

    Zei'Traal terminait son incantation. Ce n'étaient que quelques phrases en langue drow, prières adressées à son dieu. Mais alors qu'il n'avait pas haussé la voix depuis le début, un écho de puissance  semblait réverbérer ses paroles, si bien que tous autour de lui les entendaient distinctement. Au niveau de ses mains jointes devant sa poitrine, une lueur diffuse et inquiétante gagnait en intensité. Selenia n'avait vu qu'une seule fois auparavant pareille manifestation impressionnante du pouvoir des dieux. Et celle-ci remontait au jour où Zei'Traal avait mis en place le sortilège qu'il s’apprêtait désormais à révoquer.

    Une dernière sombre syllabe termina la litanie du prêtre drow. Il ouvrit les yeux. Et une vague d'énergie se dégagea de lui, si brusquement que Selenia et les autres elfes noirs levèrent les bras devant le visage dans un réflexe de protection. La sphère de magie translucide et vibrante s'étira rapidement jusqu'à dépasser les limites de  Wreg'arn'eik, atteignant bientôt la lisière de la forêt. Sur son passage, la végétation se distordait et s'évaporait instantanément, ne laissant derrière elle qu'un sol nu et dépourvu d'arbres. Des arbres qui en réalité n'existaient plus depuis longtemps. Car le bois utilisé pour la construction du fortin avait bien dû provenir de quelque part, après tout...

    Mais hélas pour les elfes, la reconnaissance de cette tromperie survenait trop tard. Sur plus de trente toises autour de l'avant poste, nulle fougère ne se dressait plus pour servir d'abri aux sylvains, ce qui les laissait désormais vulnérables aux traits de leurs ennemis.
    Sur les remparts, les arcs ployèrent et les cordes se tendirent. Selenia ajusta sa propre flèche, visant un elfe aux cheveux blancs et à la cuirasse richement ouvragée. « Aphyon dal phor ! » hurla-t-elle, reprenant le traditionnel cri de guerre de son régiment. Puis elle lâcha la flèche qui, suivie par nombre de ses sœurs, s'envola en une courbe gracieuse avant de retomber avec un sifflement sinistre vers sa victime. La mort venue du ciel.
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MessageSujet: Re: La hargne des deux sangs.   La hargne des deux sangs. I_icon_minitimeMar 10 Sep 2013 - 20:31

Camp de Wreg'arn'eik.

Ainsi donc, les fiers soldats du Puy avaient quand même besoin de la magie divine pour résister à l'envahisseur... enfin aux êtres sylvains, quoi. Il avait donc invoqué la puissance de son Dieu ô combien aimé afin de faire disparaître l'illusion qui avait été créée pour tromper l'ennemi - qui avait trompé ses propres alliés d'ailleurs, mais cela il s'en fichait royalement - et ainsi de nombreux arbres semblèrent se défaire pour définitivement disparaître et ce au détriment des Elfes. Seuls un ou deux étaient restés seuls dans leur coin non loin de la lisière, à se demander ce qu'ils faisaient là. Ils avaient dû ne pas être abattus parce qu'ils n'avaient pas encore eu besoin de leur bois pour la palissades ou autres. Quoi qu'il en soit, Zei'Traal regardait avec un sourire machiavélique les cent fois maudits Elfes se retrouver à nu devant un camp d'où étaient désormais tirées de nombreuses flèches. Mais ces gredins avaient eux aussi de quoi rendre la pareille, aussi le prêtre fit en sorte de ne pas rester à portée de tir.

"Je vous laisse à vos jouets, Veldruk. Je pense que vous pourrez vous défaire d'eux sans que je n'ai à plus user des dons octroyés par mon Dieu, Tesso. Ne les laissez pas trop s'avancer."

Puis, sans attendre de réponse, il descendit les escaliers et laissa les soldats s'acharner contre d'autres soldats. Il avait montré la puissance de son Dieu au détriment des Elfes, c'était tout ce qui lui importait pour l'instant. Et même s'il n'était pas exténué par cette démonstration de puissance divine, il avait depuis longtemps appris qu'il fallait toujours garder ses forces et ne pas les utiliser inutilement ; parce que si c'était son Dieu qui provoquait toute cette magie, il la faisait passer en ce monde par son biais et les puissants sorts avaient tendance à prendre de son énergie. Or créer des arbres par illusion et les faire croire encore vivants n'était pas la chose la plus simple qui puisse être faite, loin de là... Il alla donc se mettre dans un coin tranquille, calme au milieu de toute cette tempête, afin de récupérer pour un éventuel combat avec les attaquants. Il n'y avait pas vraiment de gros pièges qui les attendaient, juste quelque petite babiole à ses yeux, ce qui ne devrait pas en tuer beaucoup s'ils arrivaient au devant de la palissade. Il valait donc mieux prévenir que guérir.



~~~~~~~~


Camp de Trezen.

A environ une lieu de l'autre fortin, le combat faisait également rage, hormis qu'aucun mage ou prêtre ne se trouvait dans le camp des Sombres ou encore celui des Sylvains. Les archers luttaient contre les archers et les uns espéraient tenir jusqu'à l'arrivée de renforts qui ne tarderaient pas trop... Quelques kilomètres seulement séparaient les deux camps ! Et les Drows pouvaient avoir encore une chance dans la mesure où tout autour de l'avant-poste cela avait été déboisé et donc les Elfes ne pouvaient pas trop avancer sans cesser d'être à couvert. Mais cela ne les empêchait pas de tirer pour autant. Ainsi donc les choses avançaient desplus simplement, sans aucun artifice.


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MessageSujet: Re: La hargne des deux sangs.   La hargne des deux sangs. I_icon_minitimeDim 15 Sep 2013 - 15:25

Le cor avait probablement donné l'alerte aux deux avant-postes. Il avait également annoncé le début de l'assaut des enfants d'Anaëh. Et si Delnwë ignorait ce qu'il en était sur l'autre lieu de combat, ici les siens étaient bien décidés à en finir rapidement, ne laissant aucune chance, et n'ayant aucune pitié pour les sombres. Les cordes des arcs claquaient à intervalles réguliers. Toutefois, c'était loin d'être une pluie de flèches. Contrairement aux humains qui aimaient tirer au juger en espérant toucher dans la multitude, les elfes prenaient le temps de viser, afin de s'assurer d'atteindre leur cible le plus souvent possible. Sur la douzaine de flèches tirées dans le premier assaut, sept trouvèrent une cible, et cinq sombres s'effondrèrent, comme foudroyés. Toutefois, ils ignoraient de combien de troupes les sombres bénéficiaient. Etait-il seulement une petit dizaine? Une vingtaine? probablement pas plus d'une trentaine, sauf si certains s'étaient cachés parmi les arbres.

Les arbres... Une grande partie d'entre eux avaient été abattus autour de l'avant poste, pour le bâtir. Cela laissait un espace découvert infranchissable sous peine de se retrouver criblé. L'approche serait compliquée... Et les sombres, la première surprise passée, s'étaient mis à couvert, préparant une riposte, ou un piège digne de leur sournoiserie. Quoi qu'il en soit, cela n'augurait rien de bon, et Delnwë en avait parfaitement conscience. Observant ses adversaires, il les entendaient vociférer de surprise, de colère, probablement frustrés de ne pas pouvoir riposter. Mais dans ce chaos, il ne parvenait pas à discerner leur meneur. Si celui ci-ci venait à tomber, ses troupes seraient probablement désorganisées, et plus facile à abattre. Mais pour le moment, cette option ne semblait pas vraiment envisageable...

Examinant toujours le champ de bataille, tout en lâchant par moment une flèche, le lieutenant de l'armée royale réfléchissait calmement. C'était là une de ses grandes facultés: être capable de conserver son calme en de telles situations. Il n'était pas vraiment lui même, il le savait. Le combat avoisinant le poussait à réagir davantage à l'instinct. Mais il avait travaillé de nombreuses années à garder son calme et a analyser les choses, sans paniquer. C'était ce qu'il faisait là encore. Mais aucune véritable solution ne se présentait à lui. Continuer à pilonner les sombres n'aboutirait probablement pas. Ils étaient désormais retranchés, et même s'il était probable que quelques uns tombent encore suite à une erreur dans leur cachette, les flèches finiraient par manquer. Un assaut au sol semblait compromis, car il faudrait s'exposer quelques longues secondes aux armes des sombres sur le terrain découvert. Et les archers ne disposaient pas de boucliers susceptibles de les abriter. Ils pouvaient également faire croire à une retraite anticipée, se déplacer parmi les arbres pour contourner le camp et les prendre à revers, espérant par cette manœuvre en abattre plusieurs... Mais le temps d'opérer, ils auraient probablement reçu des renforts ou se seraient réorganiser. La menace qui pesaient sur eux en cet instant les obligeaient à agir précipitamment, si cette menace disparaissait, ils retrouveraient leurs moyens.

Un cri à ses côtés sortit Delnwë de ses pensées. Un de ses archers avaient chuté de sa branche, son corps désormais étalé sur le sol, un carreau de sombre fiché dans l'épaule, un autre dans son cou. Ainsi, ces êtres lâches et cruels se décidaient à riposter. Il n'était plus l'heure de réfléchir désormais. Il fallait les abattre. Jusqu'au dernier. S'ils souhaitaient riposter, ils devraient se découvrir. Et le lieutenant entendait bien profiter de chaque ouverture. Bandant son arc, l'empennage de sa flèche au niveau de son œil, il attendit. Qu'un seul d'entre eux émerge de leurs barricades. Et il gouterait à sa flèche. Et il gouterait à la mort.
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MessageSujet: Re: La hargne des deux sangs.   La hargne des deux sangs. I_icon_minitimeSam 5 Oct 2013 - 22:59





La forêt serait leur tombeau. C’était ce que se promettait L`mond, alors qu’il menait les terribles Mathar. Derrière les bras armés d’Almugkarka, les Sept prêtaient pareils sermons, en leur for intérieur. Aussi silencieux qu’un zéphyr, ils s’étaient infiltrés jusque derrière les rangs noirelfiques. Ils étaient les messagers de la Voilée, les lames du Guerrier. Ils étaient les larmes et la vengeance de la Mère. Ril-Vywen n’était pas avec eux, la druide avait décidé de s’en tenir à son devoir, qui lui dictait de rejoindre au plus vite Ardamir. L`mond regrettait la présence de la fille de son frère, tant elle décuplait et la force et le courage des siens. Il avait eu plus d’une fois l’occasion de le voir.
Les premiers noirelfes avaient vite offert leurs gorges aux lames sylvestres. Sans doute avait-il reçu ordre de prévenir leurs arrières. L`mond et les siens ne leur firent pas la grâce de leur demander, ils les tuèrent. Sans un mot. Sans un sourire. Le Liemakil ne prit aucun plaisir à ces exécutions sommaires. Il ne les regretta pas plus.

Ril-Vywen avait ainsi quitté les siens plus tôt dans la journée, plusieurs heures avant l’assaut. Ses devoirs l’appelaient ailleurs, avait-elle affirmé. Le Conseil se réunissait une énième fois dans l’espoir d’élire un nouveau Seigneur Protecteur ; figure de proue indispensable, affirmaient plusieurs fils de la Mère, du navire Ardamir menacé de perdition.
Mentir, l’Anaarooma des Almugkarkas le faisait rarement. Cette fois-ci, elle avait choisi ses mots avec soin pour que, pris isolément, ils ne continssent aucune malveillance ; mis ensemble, ils chantaient une histoire sans fondement. Car si, de fait, Ril-Vywen ne put rester ce jour-là, si en effet on l’attendait à Ardamir, ce fut pourtant en quête de vieux amis qu’elle se mit. Elle le trouva le premier, sans surprise. Elle savait qu’il restait près d’elle, l’observant, lisant en elle comme en un livre ouvert. Elle s’inclina bas à son arrivée et le supplia de se joindre à elle. Elle voulait frapper les fils de la Mère, qu’ils eussent peau blanche ou peau noire. Elle voulait leur ouvrir les yeux. Sur la puissance de la Mère, sur la puissance de l’Œuvre, sur leur puissance à eux, ses Gardiens. Elle était prête, désormais, elle comprenait, elle savait, elle frapperait. Un os brisé pour chaque brindille écrasé, disait un vieux proverbe au sujet des druides.
Finalement, ils furent Sept à venir avec elle, sept druides à se présenter là où la forêt pleurait le plus, sept druides à invoquer la Mère, à l’implorer de leur prêter son pouvoir, sept druides à être entendus et à sentir Son Ire irradier du sol. Sept druides. Et elle.
Un grondement sourd envahit le campement noirelfique, tandis qu’ils se réjouissaient de la puissance de leurs fausses idoles. Le paysage apocalyptique de la forêt calcinée, arrachée, massacrée et finalement dévoilée avait redonné du courage aux assiégés, mais il y avait une chose que le prêtre fou avait oubliée. L’illusion ne chantait pas. L’illusion ne prêtait pas sa voix au concert des frères les arbres. L’illusion mentait et mentait mal, si bien que les Sept et Ril-Vywen avait toujours su là où se trouvaient les vrais arbres. Sous leurs encouragements, ils s’agitèrent dans leur agonie. L’herbe poussait à leurs pieds, comme pour leur prêter de leur vitalité. Les planches qu’ils étaient devenus se tordaient dans un grincement terrible et c’était toute la structure qui tremblait. Eussent-ils étaient moins bons architectes, les sombres auraient eu l’horreur de voir leur campement simplement s’effondrer. Malheureusement, les bâtisses étaient trop solides, les planches trop bien fixés pour que ce miracle-là se produisît. Certaines parvinrent cependant à briser leurs chaînes et cinq golems de bois difforment se libérèrent, laissant autant de trous béants dans la muraille. On tenta de les brûler, de les faucher, de les vaincre une seconde et dernière fois. Ils résistèrent, portés par la clameur nouvelle des assaillants. Ainsi, tous sauraient désormais qu'en Anaëh, le bois n'est jamais l'allié de celui qui le coupe.
Il y en eu même un pour tuer le prêtre, celui qui les avaient singés. Et c’était là une magnifique victoire de la Mère sur l’idole impie.
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MessageSujet: Re: La hargne des deux sangs.   La hargne des deux sangs. I_icon_minitimeLun 21 Oct 2013 - 9:48


    La flèche alla frapper sa cible en pleine poitrine, se fichant profondément dans l'antique armure dorée et perforant le poumon gauche de l'elfe, qui tomba à genoux. Plusieurs soldats se précipitèrent aussitôt pour soutenir leur capitaine et l'évacuer du champ de bataille, du sang lui coulant de la bouche. D'autres tentaient de riposter contre les guerriers sombres qui faisaient pleuvoir la mort sur eux, mais sans le précieux couvert des arbres ils ne pouvaient espérer tenir longtemps.

    Selenia saisit une nouvelle flèche dans son carquois avant de la décocher vers l'ennemi. La pointe d'acier barbelée déchira la cuisse non protégée de l'elfe qu'elle visait, et celui-ci s'effondra en hurlant. Autour d'elle, les archers de son escouade riaient et lançaient des cris guerriers tout en envoyant leurs traits sur les sylvains qui, privés de chef, commençaient déjà à se replier en désordre. Ils laissaient derrière eux nombre de morts et de blessés, dont les râles d'agonie sonnaient comme une délicieuse mélodie aux oreilles des sombres.

    S'ils avaient mieux écouté cependant, ils auraient entendu un autre air qui se formait lentement sur le fond des bruits décroissants de la bataille. Selenia seule le perçut, et s'arrêta pour dresser l'oreille. C'était un chant profond et ancien, sorti des entrailles de la terre et du temps. La création vibrait à son contact, et alors qu'il prenait de l'ampleur Selenia sentit que quelque chose se produisait. Les autres aussi l'entendaient désormais, et en cherchaient vainement la provenance. Le chant de vie se fit plus fort, et l'herbe poussa sur la terre battue autour du campement. Le bois des fortifications se mit à verdir, des branches chargées de pousses bourgeonnantes apparurent le long de sa surface, et les rondins en se tordant laissèrent échapper des grincements peu rassurants. Puis la note finale retentit, comme un redoutable grondement chargé de la force des âges, et à ce grondement répondit le craquement des madriers arrachés alors que des êtres tout de bois s'extirpaient de la muraille.

    Les cinq créatures, aussitôt libérées de leur prison murale, se mirent à déverser leur fureur sur le camp des elfes noirs, frappant avec violence toute construction ou tout drow se dressant devant eux. Chacune avait près de huit pieds de haut, et leur corps formait un assemblage grotesque sinon hasardeux de bois parfois travaillé, parfois encore brut. Les flèches se plantaient dans leur écorce sans les affecter outre mesure, et leurs coups puissants jetaient à terre les quelques sombres qui tentaient de tirer l'épée contre eux.

    « A la hache ! » hurla Selenia par dessus le tumulte. « Attaquez les à la hache, au nom d'Uriz ! »
    Puis, se tournant vers les deux autres archers à ses côtés. « Suivez-moi. Il nous faut à tout prix défendre la tour ! » Et sans attendre elle s’engouffra dans l'escalier menant vers le bas, ses guerriers la suivant de près tout en tirant leurs épées. Les trois sombres débouchèrent au pied de la construction, et purent contempler l'avant-poste en proie au chaos. A quelques pas d'eux seulement, l'un des golems s'acharnait sur les restes d'une tente, déchirant la toile et éventrant les caisses de matériel de ses grand coups rageurs.

    La main de Selenia vola à son carquois tandis que Hael et Urvan se précipitaient au contact de la créature végétale. Celle-ci laissa échapper un grognement lorsque les épées mordirent le bois et que la flèche se ficha avec un bruit sourd dans son torse, mais n'en riposta pas moins avec une vivacité inattendue. Un bras de la taille d'un petit tronc d'arbre percuta Urvan en plein buste, et le craquement qui s'en suivit laissa Selenia penser que au moins l'une des côtes de l'elfe noir venait de se briser. Hael attaqua de nouveau, mais son arme se planta si profondément dans la carapace du golem qu'il ne parvint pas à la retirer, et celui-ci la lui arracha des mains en se retournant.

    Voyant l'un de ses compagnons à terre et l'autre désarmé, Selenia cria en direction de la créature pour tenter d'attirer son attention, ce qui ne sembla tout d'abord pas porter beaucoup d'effet. La flèche qui se planta en vibrant dans la partie semblant lui servir de tête, en revanche, eut plus de succès. Légèrement désorientée par le choc, et passablement irritée, la créature laissa échapper un grondement sourd qui faisait penser au grincement d'une lourde porte en bois, avant de foncer sur la capitaine.

    Plongeant sur le côté afin d'éviter l'écrasement par un pied aussi épais que noueux, Selenia lâcha son arc et empoigna sa propre épée. Les coups s'enchaînèrent, rapides, creusant des entailles et arrachant des copeaux épais au corps de la créature. Mais s'ils semblaient effectivement la blesser, aucun ne parvenait réellement à arrêter le golem. Forcée de reculer pour éviter les assauts furieux de son adversaire, Selenia se retrouva soudain acculée contre le mur de la tour de guet. Un réflexe fulgurant lui permit de se baisser au dernier instant, et le poing de bois qui aurait du écraser sa tête défonça à la place la palissade dans son dos.

    Le coup suivant se préparait déjà, lorsque le golem s'arrêta soudainement. Derrière lui, une drow aux cheveux courts et tressés venait de planter avec force sa hache d'armes dans l'articulation du genou de la créature. Lorsque le fer fut retiré d'un mouvement sec, celle-ci chancela un instant, puis s'affaissa dans un craquement de bois brisé. Sans attendre, la sombre leva de nouveau son arme pour l'abattre au niveau du cou exposé du golem. Elle dut s'y reprendre deux fois de plus avant de parvenir à détacher la tête de la créature, qui cessa enfin de bouger.

    Selenia se redressa, et remercia Kuara d'un signe de tête. La jeune guerrière y répondit de même, puis récupéra sa hache avant de reporter son attention sur la bataille. Les drows semblaient s'être repris, encerclant les choses-arbres pour les attaquer en se servant des mêmes lourdes cognées qui avaient déjà servi à les abattre la première fois, avant qu'ils ne soient relevés par la magie des druides. Bientôt le dernier d'entre eux fut à terre, et les sombres purent enfin souffler.

    « Quelles sont nos pertes ? » s'enquit la capitaine aussitôt l'escarmouche terminée. « Sept morts, ainsi que trois blessés » lui répondit-on. « Le camp est à moitié dévasté, et ces choses ont réussi à ouvrir des brèches en plusieurs endroits de la muraille. » Selenia jura en langue sombre. Cela ne lui laissait que dix guerriers en état de défendre l'avant-poste. Qui plus est, elle ne voyait pas Zei'Traal parmi les drows s'activant dans le camp. Au cours du combat un golem s'était précipité dans sa direction, mais elle n'avait pu être témoin de ce qui s'était produit ensuite...
    Un cri du haut de la muraille la tira de sa réflexion. Le guetteur signalait que les elfes se regroupaient, et commençaient à revenir dans leur direction.



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MessageSujet: Re: La hargne des deux sangs.   La hargne des deux sangs. I_icon_minitimeMer 23 Oct 2013 - 20:03

Alors que tout semblait être chamboulé au camp de Wreg'arn'eik avec la naissance de cinq golems de bois et d'herbes, renversant tout sur leur passage, au camp de Trezen ce n'était pas la même chose : les pertes s'élevaient dans les deux camps sans pour autant que les choses ne changent véritablement. Un, puis deux, puis trois... Les uns tenaient le temps que les renforts arrivent, les autres se devaient de trouver une tactique pour passer les barricades alors qu'ils se trouveraient en terrain découvert et donc encore plus à la merci des carreaux ennemis.


Sur le premier champ de bataille, Zei'Traal regardait d'un air dédaigneux le golem immonde qui avait essayé plus tôt de le tuer. Fort de sa foi envers son dieu et de ses dons, il avait pu échapper sans trop de problèmes à cette créature sylvestre jusqu'à ce que des soldats aient la bonne idée d'attirer l'attention sur eux. Depuis, il avait été tranquille, surtout depuis que l'horreur de bois était tombée, innerte, sous les coups des Sombres. Le prêtre épousseta sa robe avant de porter la main au sac qu'il avait réussi à prendre lors de l'attaque. La figurine de son adoré Tesso y était et toujours intacte, ce qui le rassurait. Il la reposa donc dans son barda avant de marcher à travers le camp qui semblait être devenu quelque chose entre la ruine et le campement. De sacrés dégâts ! Y avait-il donc autant de trous que de murs ? C'était bien possible... enfin...

Zei'Traal s'approcha silencieusement de la capitaine Selenia, la surprenant lorsqu'il se mit à lui parler, debout juste derrière elle. Le visage du servant de Tesso était des plus fermés, au point que Selenia ne pouvait lire si c'était de la colère ou bien de l'indifférence totale vis-à-vis des morts ou bien de ce qu'il se passait ici-bas.


"Nos ennemis ont désormais eu le temps de reprendre leurs esprits et ils attaquent. Ils sont juste un peu plus nombreux que nous, à ce que j'ai pu voir... que souhaitez-vous faire ?"

Le prêtre la suivrait-il ? C'était loin d'être sûr. Cela dépendrait de sa réponse, à coup sûr. Mais ce qui était sûr aussi, c'est que les Elfes avaient rassemblé assez de courage pour lancer une dernière offensive et que seulement dix Sombres seraient capables de se battre, sans compter que ces Sylvains entreraient trop facilement dans ce qu'il restait des fortifications et que d'autres devaient être cachés dans la forêt, sinon les golems ne seraient certainement pas apparus de la sorte. Dans quel camp sera la plus grande volonté ?

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MessageSujet: Re: La hargne des deux sangs.   La hargne des deux sangs. I_icon_minitimeSam 2 Nov 2013 - 1:03


    Selenia s'accorda un court instant de réflexion avant de prendre sa décision. « On se replie dans la tour » annonça-t-elle finalement. « Amenez les blessés et tout ce que vous pouvez emporter d'utile, mais ne traînez pas ! Les sang-de-sève seront sur nous d'un moment à l'autre... »

    Ses guerriers s’exécutèrent sur-le-champ, traînant leurs camarades blessés ainsi que quelques sacs de vivres ou de munitions à l'intérieur de l'édifice. La tour de guet était facile à défendre, même pour le peu d'entre eux qu'il restait. Elle ne comportait qu'une unique entrée, et ses murs épais ne pourraient être abattus sans magie ou équipement de siège. A l'intérieur, un escalier courant le long des parois menait à la plateforme de surveillance, depuis laquelle on pouvait observer tout le camp et ses environs tout en bénéficiant de la protection du parapet. Mais la partie la plus intéressante de la construction était ce qui se trouvait à l'intérieur, à même le sol de terre battue...

    La capitaine drow fut la dernière à entrer dans le bâtiment fortifié. D'un rapide coup d’œil, elle vérifia que ses guerriers s'étaient retranchés en bon ordre. Elle en envoya aussitôt trois pour surveiller les mouvements des sylvains depuis le toit. Puis son attention se porta sur la grande bâche de toile qui couvrait le centre de l'espace intérieur de la tour. « Enlevez-là » ordonna l'elfe noire.
    Deux soldats empoignèrent le lourd carré de tissu et le tirèrent en arrière, révélant ainsi le trou qui se cachait en dessous. Profond de deux mètres et large de cinq, il avait fallu une ennéade entière aux sombres de la garnison pour le creuser. Et le travail n'était pas fini...

    Selenia sauta lestement à l'intérieur de la fosse, et contempla en silence l'objet de tous leur efforts. L'obélisque de pierre se trouvait là, comme ils l'avaient laissé, émergeant du sol selon un angle légèrement oblique. Sa surface était recouverte de motifs sinueux et d'entrelacs de runes elfiques, incompréhensibles pour tous les drows ici présents. De la terre le couvrait encore par endroit, et des éraflures étaient visibles là où les pioches des sombres l'avaient frôlé.

    L'archère fut soudainement prise par l'envie de toucher la pierre levée, mais se retint néanmoins. Le contact avec cette chose la mettait mal à l'aise... Et l'étrange sensation de puissance qui en émanait n'y était sans doute pas étranger. L'objet irradiait en effet la magie, même une non-initié comme elle pouvait le sentir. Il avait probablement été dressé à l'emplacement d'un nœud de flux magiques, et c'était cela qui avait permis aux mages sombres de le repérer en premier lieu.

    Mais quand, par qui et dans quel but ? Voilà des questions qui restaient sans réponses, ce qui avait beaucoup intrigué le commandement drow lorsque la nouvelle était parvenue à Yutar. D'où sa mission de venir avec un petit détachement occuper les lieux et exhumer l'obélisque le temps qu'on fasse venir du Puy des érudits capables de comprendre de quoi il s'agissait. Aux dernières nouvelles, ceux-ci devaient d'ailleurs arriver dans les jours suivants, mais y aurait-il encore un elfe noir vivant dans l'avant-poste d'ici là ? Selenia irait au bout de sa mission quoi qu'il en coûte, cependant il lui répugnait de sacrifier ses guerriers pour une chose dont elle ne connaissait pas l'utilité. Une chose qui selon toute évidence avait été crée de la main même de leurs ennemis...

    Ses guerriers la regardaient en silence. La plupart partageaient ses pensées, elle le savait. Néanmoins, tous étaient prêt à la suivre jusque dans les profondes demeures de Teiweon s'il le fallait. Hael œil-de-corbeau, le drow borgne qui tenait lieu de kyorl depuis la mort de Baragh, était adossé au mur tout en portant par intermittences une longue pipe de bois à ses lèvres. L'oiseau de jais perché sur son épaule lançait parfois des petits cris provocateurs à Kuara, la guerrière peu avenante aux multiples tresses qui l'ignorait parfaitement tout en continuant à aiguiser sa hache de guerre. Le seul autre bruit dans la pièce provenait des gémissements d'Urvan, assis dans un coin tandis que Phoes le soigneur examinait sa blessure. D'autres étaient occupés à surveiller l'entrée ou à faire l'inventaire de leurs provisions.

    Une voix venue du dessus la héla tout d'un coup. « Capitaine ! Il se passe des choses. Je pense que vous devriez venir voir ça... »


    ***

    Trezen

    Prêts ? fit savoir Zar'ak autour de lui dans le code gestuel miliaire des drows. Ses guerriers lui répondirent par l'affirmative. Le kyorl inspira profondément. Ils devaient tenter cette chance. Resté accroupis derrière leurs abris à échanger des tirs avec un ennemi qu'ils distinguaient à peine ne pourrait jamais tourner à leur avantage. C'était maintenant ou jamais. La mort ou la victoire.

    Adressant une prière à Uriz et Teiweon, Zar'ak serra plus fermement la poignée de son sabre. Puis, il poussa un cri et bondit à découvert de derrière la barricade qui le protégeait, son bouclier solidement tenu devant lui. Un choc sourd dans son bras se fit immédiatement sentir, et deux pointes de flèches émergeant de la surface en bois lui indiquèrent que son précieux écu venait une fois de plus de sauver sa peau. Le hurlement étouffé qui retentit sur sa droite, en revanche, indiquait que l'un de ses hommes au moins n'avait pas eu cette chance.

    « Tirez ! » hurla Zar'ak sans attendre. Les arbalétriers, abrités derrière leurs camarades aux boucliers, relâchèrent aussitôt leurs traits en direction des arbres. Les carreaux disparurent en sifflant, et Zar'ak ne sut pas si certains avaient touché leur cible. Peu importait au final, du moment que la volée forçait les sylvains à se mettre à couvert suffisamment longtemps. Lui même s'était déjà élancé, le bouclier toujours brandi en protection devant lui, aux côtés de ses guerriers qui chargeaient vers les sous-bois.

    Le temps sembla se ralentir pour Zar'ak, au fur et à mesure que ses foulées rapide le rapprochaient de la lisière. Des ombres s'agitaient entre les arbres. Il entendit des flèches siffler à ses oreilles, et vit l'un des lanciers s'écrouler non loin de lui. Zar'ak ne regarda pas en arrière. Il ne percevait même plus les autres guerriers, dans le flou que constituait sa course effrénée. Le sang lui battait les tempes, et l'excitation mêlée de peur qui précède chaque combat lui emplissait désormais tout le corps. Le choc d'une flèche cognant sur son épaulière le fit à peine ralentir.

    Enfin il atteignit les arbres. Un elfe, vêtu de verts et de bruns, se tenait à quelque pas de lui et venait d'attraper une nouvelle flèche dans son carquois. Ils s'aperçurent l'un l'autre en même temps. Le sombre lança un cri de guerre rageur et se précipitant sur son ennemi, tandis que le sylvain encochait en hâte sa flèche et la pointait en direction de l'elfe noir. Zar'ak fut le plus rapide. La flèche mal ajustée lui frôla le côté, déchirant la maille sans le blesser tandis que son propre cimeterre s'abattait sur l'elfe et mettait fin à sa vie.

    La victoire pour Uriz ! eut à peine le temps de penser le sombre ivre de sang, qu'un nouvel adversaire se présentait déjà. Les guerriers drows avaient atteint les sous-bois, et désormais un féroce corps-à-corps s'engageait entre les ennemis ancestraux. Nulle chanson ne serait jamais chanté sur ce combat, nuls exploits ne seraient racontés à son sujet. En ces instants de folie, ou chaque faux mouvement peut être le dernier, l'honneur et la gloire ne sont plus rien. Seul compte le combat et l'épée qu'on tient dans sa main, qui décide sans partage de la vie ou de la mort. Zar'ak ne le savait que trop bien. Et il n'avait pas l'intention de mourir aujourd'hui.
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MessageSujet: Re: La hargne des deux sangs.   La hargne des deux sangs. I_icon_minitimeMer 12 Fév 2014 - 19:35

Qui sait quelle était la volonté des Dieux ou ce qui aurait pu se passer si telle décision aurait été prise au lieu d'une ou encore si tel flèche n'avait pas cueilli sa cible... Toutes ces questions qui peuvent passer par la tête d'un soldat, de quel grade qu'il soit et de quel peuple qu'il soit. En cette matinée, nul cri de joie ne se faisait entendre au camp de Wreg'arn'eik, nouvellement conquis par les Elfes. Nul chant de guerre non plus. Ils étaient arrivés au bout de leur mission avec beaucoup de mal, en commençant par une confrontation directe avec la magie, leur faisant perdre plusieurs des leurs, puis ensuite en s'attaquant à distance. Sans les golems invoqués par les druides ils n'auraient pu aller jusque là, tous le savaient, et il en était de même pour la tour qui leur avait posé de nombreux soucis. Ce dernier bâtiment abîmé, la porte défoncée et quelques drows blessés capturés, la victoire s'était enfin fait sentir - quoi que certains personnages tels que le prêtre avaient mystérieusement disparu. L'heure était donc aux rapports, à la guérison des blessés, au deuil, à la recherche des disparus et à la découverte d'un étrange obélisque du côté des Elfes alors que pour certains sombre c'était l'heure de la confiance en un prêtre de Tesso pour avoir la vie sauve, ce qui pouvait tout autant dire passer sous une autres mauvaise main que celle de leurs ennemis.

Au camp de Trezen, la victoire semblait plus heureuse d'être, l'arrivée de la cavalerie certes petite avait permis de faire pencher la balance du côté des Sombres, contraignant les archers à la peau blanche de se résigner à battre retraite. Il y avait donc eu pas mal de morts de deux côtés, mais cette victoire restait une "vraie" victoire. Désormais, la tension serait forte de ce côté de la frontière elfico-drow, les Elfes devant à leur tour protéger l'avant-poste de Wreg'arn'eik.


{FIN}

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