Une vieille, jeune connaissance (PV Arichis)

Nakor avait, après une nouvelle aventure, raccompagné son jeune gourgandin préféré jusqu'à son palais en Ydril. Altiom bien rentré, et en entier, ils firent une fois de plus la fête, et sombrèrent jusque dans les méandres de la nuit, dans l'alcool et les sottises. Le matin arriva avec un air de délivrance pour le vieil homme, toujours étonné de voir un noble prendre tant de liberté avec le comportement qui devrait lui incomber! Mais Nakor avait envie de retourner chez lui, en Nisetis, il avait besoin d'un peu de repos, après toutes ces aventures dans le nord, avec les nains. Il voulait laisser la politique de côté et souffler un peu. Et c'est donc en se promenant dans les rues de la ville d'Ydril, qui passa devant un édifice intéressant, qui lui permettrait de s'évader un peu par l'esprit et l'imagination : une bibliothèque.

Nakor entra donc et demanda dans quel rayonnage il pouvait trouver des romans de fiction et d'aventure. Il avait envie de lire des choses parlant d'un royaume en paix, d'amitiés, d'aventure contre un seul être mauvais et qui finissait par mourir pour ne jamais revenir. Le magicien arpentait donc les couloirs, cherchant le rayon qu'une sacrée bonne femme lui avait indiqué après l'avoir regardé des pieds à la tête à plus de quatre reprises. Il marcha donc et se mit à regarder les titres au dos de chaque livre bien rangé. Et malheureusement s'ils étaient bien rangés, il y avait des livres d'histoires aux côtés des livres de contes ou de comptes. Et c'est donc en gardant les yeux sur les ouvrages, la main tendu vers ces derniers, pour accompagner sa lecture difficile avec une tête penchée à trente cinq degrés, qu'il percuta une masse informe. Et comme bien souvent depuis plus de six cents ans, Nakor tomba à la renverse en emportant avec lui le pauvre fou qui s'était trouvé sur son chemin. Cette chute se fit dans une volée d'insultes incroyables, qui aurait fait rougir un charretier en goguette. Des insultes à destination, non pas de celui qui l'avait fait choir, mais de ses pieds, de sa barbe, de sa robe, de son chapeau, de l'air autour de lui et ainsi de suite. Une fois calmé et à terre, affalé sur ce qui ressemblait à un homme, sans même prendre la peine de se relever, il regarda le visage de l'écrasé et fronça des sourcils, avec un hoquet de surprise. Il avança alors sa tête, pour s'assurer que ses yeux ne le trahissaient pas

"Arichis?"

Nakor n'en croyait tellement pas ses yeux qu'il resta là, à terre, sur celui qui était autrefois un des membres de la cours sous Trystan!

"Ca alors, je n'en crois pas mes vieux yeux! Suis-je devenu fou?"

La réponse à cette question était sans doute délicate!