[PV] La cabane d'une vieille connaissance...

Les premières neiges étaient tombées et Etheldred s'était retrouvée isolée. Elle l'avait prévu, bien entendu, mais ça ne rendait pas la situation plus agréable. Rester tranquille chez soi un temps, ça va, mais au bout d'un moment, ça devient pesant. Elle avait toujours la visite d'un ou deux patients, mais c'était devenu extrêmement rare : les gens ne s'aventuraient dans la forêt par ce temps qu'en dernier recours, bref, pas très souvent.

Elle ne s'ennuyait pas pour autant, cela dit. Comme tout le monde, elle profitait de l'hiver pour faire les petits travaux d'intérieur comme de la couture. Elle sortait aussi pour chercher certaines écorces voir quelques plantes qui poussaient à cette période, mais elle se méfiait de la neige et ne s'éloignait jamais de la maisonnette. En général, elle prenait de l'eau, du bois, chassait rapidement et retournait au chaud. Le reste du temps, elle étudiait les livres de sa grand-mère ou cherchait de nouveaux remèdes. C'est justement ce à quoi elle était occupée, lorsque elle décela un changement à l'extérieur.

A force de vivre seule, elle avait appris à savoir quand quelque chose, ou quelqu'un d'assez imposant s'approchait de la clairière. En général, ça lui laissait juste le temps de récupérer son arc et d'accueillir l'intrus ou le client. Elle avait donc récupéré son arme et regardait par la fenêtre, lorsqu'elle vit s'avancer... des nains ! Que venaient-ils faire ici ? Le seul qu'elle connaissait c'était...

Espérant ne pas s'être trompée, elle ouvrit la porte au moment où on frappait.
" Belegar ! "

Elle l'avait reconnu de suite, même s'il avait changé. Le sourire aux lèvres, elle recula pour le laisser entrer :
" Comment vas-tu ? "

Un coup d'œil dans la clairière, elle regarda les autres nains qui s'affairaient. L'armée ? Elle dévisagea Belegar d'un air inquiet :
" Tu fais partie de l'armée ? "

Ça expliquait sans doute ce côté fatigué. Aux dernières nouvelles, elle savait qu'il patrouillait dans la forêt, mais elle ne pensait pas le voir un jour dans l'armée. Puis une autre pensée lui vint :
" Il n'y a pas de problème, j'espère ? "

Elle n'avait pas la moindre idée de ce que devenait la guerre. Ses clients parlaient parfois de leur crainte de voir débarquer les drows et elle avait entendu dire qu'il y avait eut un raid sur Ydril. Mais ça s'arrêtait là et elle-même n'avait été confronté à rien directement. Il y avait aussi eu cette fête, chez la noblesse humaine, où elle avait été conviée plus ou moins par hasard : elle avait été étonnée de voir comme la guerre paraissait loin. Tout n'était que futilités... Et depuis l'hiver, elle était trop coupée du monde pour en savoir tellement plus.

Cela dit, inquiète ou non, elle ne pouvait s'empêcher de sourire, trop heureuse de revoir le nain. Il avait l'air fatigué mais au moins, il était vivant, et ça c'était déjà plus qu'elle ne l'avait espéré. Car savoir qu'il passait le plus clair de son temps sur les routes à courir après les dangers l'inquiétait beaucoup. Elle s'efforçait de ne pas trop y penser, mais il restait quand même la seule personne qu'elle considérait comme un ami et si un jour il ne réapparaissait plus...

" Belegar ! "

Elle avait l'air de sourire. Belegar était content qu'elle soit heureuse de le revoir ! Le sourire aux lèvres, elle recula pour le laisser entrer. Le nain pénétra dans la petite maisonette. Effectivement, c'était petit... Tout au plus deux pièces. Il y avait dans cette première pièce des étagères recouvertes de divers instruments médicaux et un lit, le tout sans doute déstiné pour un éventuel patient. Il y avait aussi une table, une petite cheminée toute simple qui réchauffait cependant l'air ambiant dans la pièce. Dans un coin il y avait quelques ustensiles de cuisines. Bref, une petite maisonette un peu rustique mais confortable...

" Comment vas-tu ? Tu fais partie de l'armée ? " Il n'y a pas de problème, j'espère ? "

Belegar sourit. Décidemment, les humains étaient bavards ! Enfin, plus que lui en tout cas... En y réfléchissant bien, Belegar trouvait tout le monde trop bavard, sauf peut être les muets... Il se contenta de répondre avec sa voix grave et roulante en souriant sous sa barbe :

- Moi aussi je suis content de te revoir...

Il allait continuer lorsqu'un nain se présenta à la porte, que Belegar avait oublié de refermer.

- Général, il y a des traces au sud. Ils sont passés y'a pas longtemps...

Belegar eut un semblant de grimace, mais il se reprit bien vite pour ne pas alarmer son amie.

- Bien, dépêchez-vous alors.

Le soldat nain fit un salut avant de se retirer, après avoir fermé la porte. La mine de Belegar était soudain devenue sombre, son bonheur dissipé par l'annonce comme des fétus de paille par un vent d'automne. Il alla s'asseoir sur un tabouret, et invita Etheldred à en faire autant. Il posa son casque sur la table avec un bruit sourd. Il passa pensivement une main dans sa barbe, semblant réfléchir à ce qu'il allait raconter...

Au dehors on pouvait voir les autres nains installer un campement autour de la maisonette. Les petits êtres ne semblaient absolument pas gênés par le froid, même ceux qui s'affairaient torse-nu. Les nains souffraient peu de froid... On les voyait affutés leurs armes, recharger leurs arbalètes, polir leurs armures de cuir clouté. Certains s'entrainaient à l'aide de batons d'un mètre et demi de long, équipés de cylindre de tissu bourrés de laine aux extrémités pour amortir les chocs. Ils se préparaient à la guerre...

Le jeune général qu'était devenu Belegar dit alors d'une voix douce :

- Effectivement, il y a un problème...

Ils sont passés... Qui ça "ils" ? Etheldred ne demanda rien, cependant, préférant laisser Belegar s'expliquer. Ce dernier avait l'air sombre et elle commençait à sérieusement s'inquiéter. Elle jeta un dernier regard par la fenêtre, regrettant de ne pas pouvoir offrir l'hospitalité à tout le monde, et s'assit face au nain. De toutes façons, elle n'avait rien à leur offrir qui puisse leur faire plaisir : de la viande, elle en avait juste assez pour elle-même, et ils y gagnerait bien plus à chasser eux-même, et de la bière, elle n'en buvait pas. Elle reporta son attention sur Belegar.

Général ? Eh bien ! Elle n'était pas familière des grades de l'armée et encore moins de ce qui était en vigueur chez les nains, mais il suffisait de voir comment on lui avait parlé pour comprendre qu'il était devenu quelqu'un d'assez important, auquel on obéissait.

Et il y avait un problème, donc. Etheldred soupira. Qu'allait-il lui annoncer ? Elle s'imaginait déjà devoir quitter l'herboristerie pour aller se terrer à Diantra ! Elle se mordilla les lèvres en attendant.

"Ils" étaient passés, donc. Dommage qu'ils ne soient pas en plein été, elle aurait pu les aider, elle connaissait la forêt comme sa poche et les "ils" quelques qu'ils soient ne seraient sûrement pas passés dans le coin sans qu'elle ne les remarque. Mais avec la neige, elle était resté près de l'herboristerie. Ce n'était peut-être pas plus mal, en même temps, si "ils" étaient traqués par l'armée naine, elle ne tenait pas à les rencontrer.

" Je suis toute ouïe... Si je peux faire quoi que ce soit, au fait, ajouta-t-elle en désignant les nains à l'extérieur, j'ai peu de réserves, mais bon... "

" Je suis toute ouïe... Si je peux faire quoi que ce soit, au fait, fit-elle en désignant les nains à l'extérieur, j'ai peu de réserves, mais bon... "

Belegar fit un geste de la main apaisant pour signifier que ce n'était pas un problème.

- Ils se débrouilleront, ils sont grands... Nous avons des problèmes plus importants.

Il prit avec douceur les mains de l'humaine dans les siennes, sur la table.

- Je dois te dire que tu es en danger... Fit-il d'une voix douce.

Et c'était maintenant que ça devenait difficile pour le nain. Il devait avouer que c'était à cause de lui...

- Comme tu l'as entendu, je suis devenu général dans mon peuple. C'est le poste le plus gradé de mon armée, et je suis devenu en quelques jours quelqu'un d'importants... Et donc aussi une cible.

En effet, il y avait eu trois tentatives d'assassinats depuis qu'il était devenu général. Toutes c'étaient heureusement soldées par un échec, les nains étant après tout des bons guerriers. Et puis, au bout de la cinquième semaine, on n'avait plus attenté à sa vie. Il s'était cru tiré d'affaire sur le coup, ses assaillants s'étant rendus à l'évidence qu'ils auraient trop de mal pour mettre fins à ses jours...

Mais la vérité était plus sombre. Il y avait trois généraux chez les nains, et les trois avaient failli mourir plusieurs fois sous les lames des spadassins. Puis, quand les assassins avaient lâchés prise, on s'était demandé ce qui allait se passer... La triste nouvelle tomba quelques jours plus tard : un ami proche du général d'infanterie avait été tué dans la nuit. Puis, quelques jours plus tard, un autre manquait de mourir, la gorge tranchée dans son lit. A défaut de pouvoir tuer les généraux, ils assassinaient les membres de leur entourage...

Et c'est pour cela que Belegar était là. Il n'avait pas de famille, pas d'amis... Juste Etheldred. Et cela lui creverait le coeur que l'humaine soit assassinée...

Pour que l'herboriste comprenne le fin mot de l'histoire, Belegar continua :

- C'est à cause de notre amitié que toi aussi tu es devenue une cible... Les drows vont donc tentés de t'assassiner pour m'atteindre... dit-il d'une voix triste.

Les battements de son cœur s'accélérant, une boule dans l'estomac, Etheldred dévisageait Belegar, se demandant ce qu'il allait bien pouvoir lui annoncer. Il lui avait pris les mains et elle se laissa faire. Elle était en danger... Allait-il lui dire ce qu'il se passait avant qu'elle ne meure d'angoisse ? Le fait qu'il soit, lui une cible, l'inquiétait tout autant, mais elle ne voyait pas le rapport...

" C'est à cause de notre amitié que toi aussi tu es devenue une cible... Les drows vont donc tenter de t'assassiner pour m'atteindre... "

Elle ferma les yeux, soupira. Le temps de digérer la nouvelle. Puis en réfléchissant elle se demanda pourquoi il ne l'avait pas tout bonnement laissée au fond de sa forêt : qui connaissait leurs liens ? Enfin, maintenant, avec un bout d'armée naine à sa porte, c'était flagrant.

Elle rouvrit les yeux, l'air plus calme. Que pouvait-elle répondre à ça ? A vrai dire, ça ne l'effrayait pas plus que ça. Sa propre mort n'était pas une de ses inquiétudes, elle considérait que le jour où ça surviendrait, ça ne la concernerait plus. Elle avait aussi entendu parler des drows qui aimaient parfois capturer leurs proies vivantes et, de ce côté non plus, elle ne s'en faisait pas, elle connaissait suffisamment de poisons rapides pour abréger les ennuis. A force de gérer des patients en fin de vie, elle avait un rapport à la mort assez détaché, y compris pour elle-même. Non, le problème quand on meurt, c'est qu'on laisse des vivants éplorés derrière soi, elle était bien placée pour le savoir. Elle n'avait plus personne, mis à part Belegar et elle ne voulait pas qu'il soit triste pour elle.

Elle haussa les épaules, l'air impuissant :

" Bien, me voilà prévenue... "

Sauf qu'elle avait l'impression qu'il allait lui demander quelque chose, ou du moins que les mauvaises nouvelles n'étaient pas terminées. A la tête qu'il faisait, elle en déduit aussi qu'il se sentait plus ou moins coupable. Elle sourit légèrement, serrant ses mains à son tour :

" Ce n'est pas ta faute. "

Le genre d'affirmation qui en général ne changeait pas grand chose, mais au moins, elle le pensait sincèrement et ne lui en voulait pas du tout pour les problèmes qu'il venait de lui annoncer. Dans sa tête, c'était clair, c'étaient les drows les responsables, un point c'est tout, elle n'allait surement pas en vouloir à Belegar !

En revanche, elle s'inquiétait maintenant pour lui. Enfin, encore plus que depuis qu'elle avait appris qu'il était dans l'armée. Mais ça non plus, ça ne servait à rien de le dire et elle garda le silence.

" Bien, me voilà prévenue... "

Elle avait dit cela, haussant les épaules, l'air impuissante. Elle savait qu'elle ne pouvait rien y faire, elle était lucide. Et pourtant cela exaspérait Belegar... Il detestait ne rien pouvoir faire !

L'humaine lui sourit tout en serrant les grosses mains rudes du nain avec sa peau si douce...

" Ce n'est pas ta faute. "

- Si, c'est ma faute, dit-il abruptement. Si je n'avais pas accepté ce poste, si j'avais su plus caché notre amitiée...

Le nain avait vraiment l'air de s'en vouloir. Il baissa le regard un peu honteux, avant de dire d'une voix penaude :

- Je dois aller voir mes hommes...

Il sauta de sa chaise (ses pieds ne touchaient pas le sol quand il était assis) et sortit à l'extérieur. Il voulait s'éloigner un peu, s'occuper l'esprit... Sa discution avec Etheldred l'avait marqué au fer rouge, et il était encore plus honteux que son amie soit désormais visée par des assassins. Pour lui, c'était sa faute, entièrement sa faute. Il ne savait pas dans quel état il tomberai si jamais il arrivait quoi que ce soit à cette jeune humaine... Mais quiconque toucherait à un seul de ses cheveux mourrait sous sa hache, foi de nain !

Il déambula dans le simulacre de campement qui s'installait peu à peu autour de la maisonnette en bois. L'herboriste ne l'avait pas suivie à priori... Il fallait qu'il trouve une occupation, avant que l'inquiètude n'occupe toute sa tête ! Il trouva son bonheur sur le terrain d'entrainement...

Le terrain d'entrainement était en faites un simple carré délimité par des gros cailloux tout le long, entre quelques tentes à moitiées achevées. Mais il y avait déjà une bonne dizaine de nains qui s'y amusaient... Une demi-douzaine étaient assis dans l'herbe blanche, en train d'encourager les quatre autres qui combattaient à l'aide de longs batons en bois dont les extrémités étaient équipées de gros cylindre de tissus bourrés de laine pour amortir les chocs.

Belegar entra dans la carré, tout en enlevant son armure malgré le froid ambiant. Quiconque le voyait pouvait voir les nombreuses cicatrices qui parcouraient son corps. De nombreuses semblaient encore récentes, et le tout formaient un ensemble impressionant, qui prouvait que l'expérience du nain n'avait rien à voir avec de la pacotille. La plus visible était constituée de cinq longues enstanfilades qui lui barraient le torse de l'épaule droite à la hanche gauche, et qui avait été causée par un cogianth. Belegar eut un souvenir mélancolique en pensant que c'était la première fois qu'il avait vu Etheldred. Tout était si simple à l'époque...

Il se saisi d'un "drum", le nom des batons aux bouts rembourrés, et avança au milieu du carré. Les autres nains lui lancèrent des piques amicales comme :

- Hé grand père, le marchée c'est pas ici !
- On sait encore se battre à ton age ?

Belegar, tout sourire à l'idée de calmer ces langues bien pendues, répondit au tac-au-tac :

- On va voir si vous vous battez mieux que le vieux ! Celui qui me met au tapis a double ration de bière !

L'argument ne manquait pas d'interêt pour tout nain qui se respecte. Bien sûr, les naisn avaient dans leurs bagages plusieurs outres de bières bien remplies. la vie serait si triste sans cela... Un nain du public se leva, se mit torse-nu comme Belegar et prit un autre drum. Ce jeunot n'avait quasiment aucune cicatrice... Et Belegar sentait déjà la douce odeur de la victoire...

Après le salut rituel, le combat s'engagea. Le but était, par tout les moyens, de renverser son adversaire ou le faire sortir du carré. Déjà les autres nains commençaient a rires en lançant leurs paris. Pourtant le combat fut court. Le jeune nain tenta une attaque d'estoc avec le bâton à deux mains pour déséquilibrer son adversaire. Belegar se dégagea aussi souplement qu'un félin, et profita de l'élan de l'autre nain qui lui avait foncé dessus pour placé l'extrémitée rembourrée du baton dans le ventre de son adversaire. Le soldat eut le souffle coupé sur le coup et, avant qu'il puisse reprendre ses esprits, le général put lui faucher les jambes, le précipitant à terre. Les vivats et les huées surgirent du public approvisé tandis que quelques pièces de bronzes changeaient de mains...

Belegar attendait, l'air fier au milieu du cercle. En attendant qu'un nouvel adversaire se présente, il se tourna vers la petite maisonette de bois. Il vit à une fenêtre que la jeune humaine le regardait... Il lui fit un signe de main... Avec ce petit "combat", il en avait presque oublié sa culpabilité...

Du coin de l'oeil, Belegar vit que Etheldred s'était emmitouflée dans une cape et était aller près d'un arbre pour s'y appuyer. Elle les regardait, un petit air triste. Il comprenait aisément pourquoi, mais ca ne le mettait pas plus à l'aise... Un autre adversaire vint se présenter à lui.

Le combat fut plus long, mais tout aussi facile au final. Après quelques passes d'armes, l'autre nain tenta une audacieuse avec un coup puissant de haut en bas. Ca aurait pu être un coup très puissant, mais pas contre un adversaire expérimenté. Belegar arreta le coup en plaçant le drum au dessus de sa tête, de façon perpendiculaire à la frappe. Profitant de l'ouverture, il n'eut qu'a lancer un coup de pied dans le ventre. Le nain recula d'un coup, se tenant le ventre... Mais alors que le combat allait reprendre, un nain sortit des arbres. Il vint se présenter au général et baragouina quelques mots dans une langue inconnue. Enfin inconnue de Etheldred en tout cas, sauf si elle conaissait le langage des nains... Belegar jura dans sa propre langue, puis cracha par terre avant de dire :

- Convoquer mes officiers dans ma tente...

Et, après un dernier regard à la jeune humaine, il retourna dans sa tente pour des affaires de général...



HJ : désolé, vraiment court mais manque d'inspiration et de temps...

Etheldred observait Belegar, se demandant ce qu'il comptait faire après une pareille annonce. Il ne le savait pas lui-même, de toute évidence ! Elle allait devoir prendre les choses en main toute seule. Sa première idée avait été d'ignorer le problème, de rester tranquille là où elle était et de continuer sa petite vie sans histoire. Mais elle refusait, d'une part, de voir Belegar malheureux ou inquiet par sa faute, d'autre part de mettre en danger ses clients. Deuxième solution, elle pouvait s'enfuir et disparaitre. Sauf qu'elle avait déjà vu ce que ça donnait de fuir ses responsabilités et elle détestait cette idée. Non, tout ça ne lui convenait pas. C'est alors qu'une autre idée germa dans son esprit. Une idée complètement folle. Mais bon, c'était déjà une idée folle d'aller vivre dans la forêt, alors, une de plus ou de moins, pourquoi pas ?

Elle regarda Belegar qui se rendait dans sa tente, hésita un moment et lui emboita le pas. Il avait convoqué ses officiers, le temps qu'ils arrivent, elle poussa le battant, espérant que ce ne serait pas mal pris de la part des autres nains qu'elle débarque comme ça dans la tente de leur général.

" Belegar... "

Elle hésita. Franchement, elle n'allait pas à la simplicité !

" Hum... Je me demandais... ton armée, là... Elle n'engagerait pas une herboriste ? "

Voilà, c'était dit. Bien sur, il se demanderait surement pourquoi elle ne songeait pas plutôt à l'armée humaine, ou même elfe. Sauf qu'elle avait déjà eut affaire à la première, en gardait un souvenir amère et des remords, elle ne pourrait jamais regarder un de ces soldats en face. Et les elfes, elle avait un rapport avec eux trop particulier, dû à ses origines, que le nain ne connaissait pas.

" Paradoxalement, ce serait l'endroit le plus sur pour moi. Je me débrouille en blessures de toutes sortes. "

Elle faisait mieux que se débrouiller, elle le savait, d'ailleurs, elle s'en sortait même mieux que pour les maladies. Elle pouvait considérer ça comme sa spécialité.
Elle attendit sa réponse, impassible. Elle n'avait plus l'air triste, seulement déterminé. Si la nouvelle l'avait marquée, sur le coup, elle était bien décidée à faire face, maintenant. Comme toujours, songea-t-elle. Il fallait la pousser dans ses retranchements pour qu'elle se décide à réagir. mais après, qu'on ne vienne pas se plaindre qu'elle avait pris les choses en main à sa manière !


[hrp : pas grave ! ]

Belegar entra dans sa tente. C'était sa tente, il en était l'unique occupant. Dans un coin, il y avait un lit installé. Bien sûr, ce n'était pas le grand confort. Quand on voyageait comme le faisait Belegar, on ne pouvait se le permettre. Il s'agissait simplement dans grand bout de tissu rempli d'un mélange de coton et de paille pour lui donner une épaisseur moelleuse. Et, à part ce lit, il n'y avait comme unique mobilier le sac de Belegar, remplit de diverses choses qui lui permettait de survivre confortablement en forêt. A vrai dire, les nains voyagaient légers en ce moment car ils cherchaient un endroit idéal pour installer un vrai camp de base permanent. C'est pour ça que leur groupe n'était constituée que d'une trentaine de nains. Mais, au même moment, il y avait trois autres 'équipes' de trentes nains chacun, dispersés dans les environs pour trouver un endroit où s'installer.

Il entendit quelqu'un s'approcher. Il se retourna, pour voir la jeune humaine entrer dans la tente. Ctte informalité lui tira un sourire... Heureusement que ses officiers n'étaient pas encore là ! Ils se seraient peut être offusqués...

" Belegar... "

Elle semblait hésiter. Comme si elle allait dire quelque chose de très importante...

" Hum... Je me demandais... ton armée, là... Elle n'engagerait pas une herboriste ? Paradoxalement, ce serait l'endroit le plus sur pour moi. Je me débrouille en blessures de toutes sortes. "

Le nouveau général regarda son amie, intrigué. Elle lui demandait vraiment de l'engager dans l'armée naine ? Ou alors c'était une grosse farce... Mais devant l'air déterminé d'Ethledred, il sut qu'elle était sérieuse. Mortellement sérieuse...

- Tu es sûre ?

Drôle de question. Si elle lui avait demandé c'est qu'elle était sûre. De plus, l'humaine n'était pas une idiote qui lançait des paroles en l'air. Mais quand même !

Etait-il prêt à la voir l'accompagner dans le feu de l'action, là où les combats les y emmeneraient ? Effectivement, du coup il pourrait la sruveiller constamment, il serait plus tranquille... Mais il se demandait si Etheldred était capable de marcher toute la journée, vivre la vie un peu spartiate des nains. Bien sur, il était prêt à veiller sur elle, ralentir un peu la cadence de marche, ce genre de chose. Et puis, après tout, la jeune herboriste était un atout de taille... Son unité, comme la plupart des autres d'ailleurs chez les éclaireurs nains, ne possédait pas de vrais medecins. Ce qui était assez gênant ! Il reprit d'une voix douce :

- Tu sais, pour nous suivre il va falloir t'entrainer un peu... Au tir, mais aussi a l'épée ou la hache. Et puis, avec un peu de chance, on trouvera un bel endroit où installer une base permanente près de ta maison, donc tu pourras rester habiter ici...

Effectivement. Une fois que leur base serait installée, theldred pourrait revenir habiter chez elle si ce n'était pas trop loin. Et si elle voulait aider, il pourrait lui suffir de passer quelques fois par semaine, et d'être prête si de grandes batailles se profilaient pour soigner les blessés...

Un atout de taille...

- Si tu es toujours d'accord, c'est avec plaisir que j'accepte !

Belegar avait l'air perplexe devant ce qu'elle venait de lui annoncer.

" Tu es sûre ? "

Non, non, elle était d'humeur à plaisanter aujourd'hui ! Quelle question ! Bien sur qu'elle était sérieuse ! Elle ne dit rien, cependant, il avait très bien saisis et elle comprenait que l'idée pouvait paraitre étrange.

" Tu sais, pour nous suivre il va falloir t'entrainer un peu... Au tir, mais aussi à l'épée ou la hache. Et puis, avec un peu de chance, on trouvera un bel endroit où installer une base permanente près de ta maison, donc tu pourras rester habiter ici... "

Elle eut un petit sourire en imaginant la tête de ses patients qui découvriraient une base naine à proximité.

" Si tu es toujours d'accord, c'est avec plaisir que j'accepte ! "

Elle soupira, soulagée. Elle ne savait pas trop dans quoi elle s'était embarquée, mais ça valait toujours mieux que de rester inactive. Elle acquiesça :

" Pour ce qui est de m'entrainer, je le ferai, mais ne t'inquiète pas trop pour moi : pour une humaine, j'ai une bonne endurance, pour ce qui est de crapahuter à travers bois, je fais ça en continu depuis près de dis-huit ans... Je suis habituée à dormir dans les arbres ou ailleurs et il a bien fallu que j'attende de finir l'herboristerie avant d'avoir droit à un lit... Mais je n'aurais jamais l'endurance d'un nain, c'est certain. "

Elle ne voulait pas que Belegar s'inquiète pour son petit confort, ce n'était vraiment pas un problème pour elle. En revanche, elle savait qu'elle pourrait toujours se démener, elle resterait moins endurante que les nains, surtout qu'il s'agissait de soldats entrainés.

" Et je prendrais des cours d'escrime ou de hache avec plaisir, ça ne fait que trop longtemps que je ne me suis pas sérieusement entrainée. "

Depuis plus d'un an, en réalité, vu que c'était son père qui se chargeait de cet enseignement. Entretemps, elle avait eu l'occasion de faire quelques passes pour sauver sa vie, mais ça s'arrêtait là... La hache, elle n'avait jamais essayé, elle commencerait de zéro. Le tir à l'arc, en revanche, elle s'en sortait plus que bien, ne serait-ce que parce qu'il lui fallait chasser régulièrement.

" Tu comptais repartir quand ? Et aller où ? "

Mentalement, elle faisait déjà la liste de ce qu'elle devrait emporter, ou laisser, voir protéger en son absence. Elle avait toujours été habituée à voyager léger, resterait à savoir quelle quantité de quelles plantes emporter, pour ne pas se retrouver à court en plein hiver, mais sans être encombrée inutilement. Ce qui l'inquiétait également, c'étaient les ouvrages de sa grand-mère qu'elle craignait de voir disparaitre en son absence. Elle les laisserait dans une cache, en priant pour que cette dernière ne soit pas découverte par un visiteur mal intentionné. Le reste n'avait pas de valeur et pourrait attendre.

Il lui faudrait également signaler son absence à ses patients réguliers et laisser certains soins, voir les remettre aux mains d'un confrère. Du travail en perspective, même si, à cette époque de l'année, peu de gens requéraient ses services, de part l'emplacement de l'herboristerie au cœur de la forêt

" Pour ce qui est de m'entrainer, je le ferai, mais ne t'inquiète pas trop pour moi : pour une humaine, j'ai une bonne endurance, pour ce qui est de crapahuter à travers bois, je fais ça en continu depuis près de dis-huit ans... Je suis habituée à dormir dans les arbres ou ailleurs et il a bien fallu que j'attende de finir l'herboristerie avant d'avoir droit à un lit... Mais je n'aurais jamais l'endurance d'un nain, c'est certain. "

Effectivement, elle n'aurait jamais l'endurance d'un nain, surtout un guerrier. Belegar sourit à cette pensée. Et que ce serait-il passé si Etheldred était devenue une naine ? Grande question philosophyque s'il en est. A vrai dire, le forestier n'avait jamais vraiment cotoyé les dames naines... Il ne s'y était jamais interessé non plus à vrai dire ! Très peu de personne avait un jour réussi à déranger le jeune nain de sa vie solitaire. Etheldred était une de ses exceptions...

Il la trouvait plutôt séduisante. Oh bien sûr, on disait que les nains appréciaient plus les femmes petits et poilues, avec un bon tour de taille. Mais Belegar était un cas à part, l'exception qui confirme la règle. Et lui, une taille fine et une silhouette élancée ne le gênait pas du tout... Au contraire ! Mais ce n'était pas pour autant qu'il allait tomber amoureux. Ce sentiment devait être complétement incompréhensible pour lui... Il pensait qu'une femme ne pouvait que le ralentir, et qu'il vivait bien mieux seul... Mais pourtant, ne venait-il pas de prendre Etheldred dans son "équipe" ?

Pendant que Belegar était en train de réfléchir dans l'abysse de son esprit, Etheldred, en grande bavarde, avait continuer de parler. Il avait entendu vaguement un truc sur l'escrime... Puis elle dit :

" Tu comptais repartir quand ? Et aller où ? "

- Là où le vent nous emportera, fit-il dans un petit sourire

Quelques nains entrèrent dans la tente. Il parurent surpris un instant de voir l'humaine s'y trouver, mais retrouvèrent bien vite leur flegme habituel. Ils n'avaient pas l'air de s'en formaliser beaucoup... Le général et les nouveaux arrivents dans le language guttural des nains, puis Belegar se retourna vers Etheldred tandis que les autres nains apportaient une table avec une grande carte :

- Pourrais-tu nous laisser ? J'ai des affaires importantes à régler...

Ainsi, la jeune herboriste fut un peu poussée dehors... Et oui, qui disait un grade important, disont général, disait aussi des résponsabilité importantes...

La réunion dura deux heures. Entre les nouvelles des services de rensignements, les déplacements à prévoir et les rapports des éclairs sur les diverses bandes de drows dans le secteur, il y avait du boulot ! On aurait même pu dire qu'ils avaient fait rapidement...

Quoi qu'il en soit, Belegar ressorti de sa tente deux bonnes heures plus tard, alors que la nuit tombait. Ca et là, quelques nains s'affairaient à faire des feux à l'intérieur du campement, pas sur les bords pour ne pas gêner la vision nocturne des sentinelles. Belegar respira un grand coup l'air frais, puis regarda autour de lui. Où était l'humaine ?

Sortant de sa tente, Belegar fit quelques pas dans la clairière. Le soir tombait déjà... Il se mit en quête de chercher Etheldred. Il déambula quelques instants dans le camp, discutant des fois avec quelques jeunes recrues de sa bande d'éclaireurs. Il sondait le moral des nains... C'était important, le moral, en temps de guerre, surtout quand on avait uen armée aussi petite ! En plus, il n'y avait vraiment pas de quoi se réjouir... Ils avaient tous la fougue de la jeunesse ou la patience des vieux sage, mais pourtant ils ne seraient pas si optimistes sur l'entrée en guerre des nains s'ils avaient participé à la réunion des chefs de l'alliance miradelphienne contre les drows. La plupart de le savaient pas, mais les hommes avaient été décimé par la peste, tandis qu'un poison avait durement touché le peuple éternel qu'étaient les elfes... Les chefs d'armées étaient peu optimiste sur les chances d'affronter les drows !

Et pourtant, il fallait se battre. Il fallait toujours se battre, car toutes races intelligentes est hermétique à la paix... On se battait des bonnes ou mauvaises raisons. Pour agrandir un royaume, gagner des richesses, écarter un rival. Pour défendre son peuple. On se battait même pour le plaisir... Mais quel qu'en soit les raisons, on se battait. La violence engendre la violence, et les conflits degenèraient...

Bien sûr, l'esprit simple de Belegar n'était pas actuellement sur de telles considérations philosophiques. Lui, il obéissait aux ordres de son roi et défendait les innocents. Dur dilème de choisir pour lui lesquelles de ses deux raisons étaient les meilleures. Que fairait-il par exemple si le roi des nains lui ordonnait quelque chose à l'encontre de ses principes ?

Mais, sur le moment, Belegar ne cherchait qu'un bon repas et à trouver Etheldred. Il espèrait d'ailleurs trouvé les deux en même temps... Il finit par trouver la jeune humaine devant la porte de la cabane, assise sur un tas de buches, l'air pensive. Il arriva dans son dos, et posa doucement ses grosses mains sur les frêles épaules de la jeune femme, dans un geste qui se voulait réconfortant (mais Belegar n'avait jamais été doué dans ce genre de choses...). L'humaine portait son châle vert ainsi qu'un chaperon qui lui donnait un air un peu enfantin.

- J'espère que tu ne regretteras pas ta décision, bien que tu sois libre de nous quitter à tous moments... fit-il de sa grosse voix.

Il lui donna une petite tape dans le dos, puis repris :

- Tu ferais peut être mieux d'aller te reposer, car demain nous commençons ton entrainement... Et se sera pas une cueillette aux champignons !

[hrp : comme tu avais parlé de chercher un bon repas, je t'ai fait accepter, j'espère que ça te va ! ^^]


Etheldred releva les yeux vers Belegar en souriant. La petite tape dans le dos lui confirma, qu'effectivement, elle aurait besoin de toutes ses forces pour suivre le rythme des nains. En admettant qu'elle arrive à le suivre. Elle espérait juste ne pas trop les retarder et compenser ses faiblesses par ses compétences d'herboriste.

Elle se releva, répondant en riant légèrement :
" Je ne suis pas prête de changer d'avis pour l'instant, ne t'inquiète pas. Bon, je vais manger un peu avant. Ça te tente ? Promis, de la viande, pas de la salade ! "

En disant ces mots, elle était entrée dans la maisonnette, avait mis du lapin et de la soupe sur le feu et ressortait déjà, un seau vide à la main.
" Je reviens. "

Aussitôt dit, aussitôt fait, à peine quelques secondes plus tard, elle revenait avec son seau rempli du ruisseau qui coulait un peu plus loin. Non seulement ça lui servirait pour la soirée, mais aussi pour sa toilette matinale et ça lui éviterait, le lendemain matin, de traverser en petite chemise la clairière envahie par les nains.

Elle espérait vraiment que Belegar allait accepter de rester manger. Elle n'avait pas du tout envie de se retrouver seule à ce moment là. Et pourtant... Elle pensa avec ironie que depuis le temps, elle aurait dû s'y faire. Mais le nain avait le don de la sortir de sa solitude et elle n'avait aucune envie d'y retourner, pour le moment. Elle la regretterait peut-être quand elle aurait passé quelques jours avec l'armée, mais il suffisait de penser aux drows pour trouver la présence des nains réconfortante.

Si elle se contentait habituellement de soupe comme diner, elle savait que Belegar apprécierait d'avantage de la viande. Sans compter qu'elle aussi aurait besoin de force pour le lendemain.
" Tu sais, indépendamment des circonstances, je suis contente de te revoir. Je commençais à me demander ce que tu devenais. "

Elle servit la majorité de la viande au nain et ajouta ce qui restait dans sa soupe. Elle n'avait jamais été très douée en cuisine : la soupe du soir rassemblait souvent un multitude d'ingrédients plus ou moins compatibles. Tant que c'était nourrissant, elle s'en accommodait. Au moins, la viande en elle-même était cuite correctement.
" Je n'ai pas de bière, désolée... "

Le silence retomba. Même si Belegar avait tendance à la trouver bavarde, selon des critères humains, elle ne l'était pas pour un sou. Et puis, pas la peine de raconter sa vie. Comme elle lui avait dit, elle était déjà contente qu'il soit là.

La jeune herboriste se leva, puis dit avec un petit rire :

" Je ne suis pas prête de changer d'avis pour l'instant, ne t'inquiète pas. Bon, je vais manger un peu avant. Ça te tente ? Promis, de la viande, pas de la salade ! "

Ce repas tombait à pic, car Belegar était affamé. Il avait atteint ses deux objetcifs pour la soirée ! Il accepta de bon gré, et quelques minutes plus tard il se retrouvait attablé avec la jeune humaine. Le plat du jour, du lapin. Certes, l'animal semblait un peu maigrichon comme ça dans l'assiette... Surtout que le jeune général était habitué aux bonnes grosses tranches de drifalon, animal s'apparentant aux vaches. Forcément, c'était une autre paire de viande, euh de manche... Mais bon, Etheldred lui offrait cela de bonne grâce, et il avait déjà mangé bien pire ! Et puis ça avait le mérite d'avoir été cuisiné savamment avec une pointe d'amour. Cela faisait un bon mois que le forestier n'avait pas pris de vrai repas, seulement quelques animaux chassés et cuits à la va vite, mangé sur le pouce avant de déménager le campement... Evidemment, il n'y avait pas de bière, chose qui lui fut confirmée quelques instants après. L'humaine ne buvait pas, dommage pour Belegar. mais, après tout, il pourrait bien aller chercher une petite rasade de sa boisson préférée après le repas, dans une dans outre que les éclaireurs transportaient...

" Tu sais, indépendamment des circonstances, je suis contente de te revoir. Je commençais à me demander ce que tu devenais. "

Le nain finit conscienscieusement sa bouchée de viande, puis dit en souriant :

- Oh, tu sais, la routine. Quelques monstres à tuer, des demoiselles en détresse à sauver... Une nomination au poste de général... Oui, la routine !

Puis le silence retomba. Aucun des deux amis n'étaient très bavard (Belegar encore moins qu'Etheldred). Gênant comme situation, non ? Vraiment dommage qu'il n'y ait pas de bière, la langue du jeune nain aurait été plus pendue ! A vrai dire, de quoi parler ? Ils avaient déjà aborder les sujets importants... En plus, Etheldred menait une vie assez tranquille, et Belegar, dont les journées étaient un peu plus mouvementées, refusait d'en parler. Ca promettait pour les soirées en tête à tête comme celle là !

Finalemment, le repas s'acheva vite. La soirée était déjà bien entamée, et il restait quelques affaires à régler pour Belegar. Et puis, demain la journée serait dure pour Etheldred car son entrainement allait commencer ! Après lui avoir souhaiter une bonne nuit, Belegar se retira dans sa tente...

Mais la soirée n'était peut être pas finie...

A la remarque du nain, Etheldred secoua la tête, amusée. Il n'avait pas envie d'en dire plus et elle pouvait comprendre. La soirée se poursuivit et Belegar finit par se retirer dans sa tente. Elle lui souhaita également bonne nuit en étouffant un bâillement. Elle ferma les volets, fit une vaisselle rapide et alla se coucher sans plus attendre.

Forcément, après cette journée, elle avait du mal à fermer l'œil... Déjà qu'elle n'avait jamais un sommeil très profond, à l'affut du moindre danger, là, elle allait devenir complètement paranoïaque ! Enfin, l'herboristerie était plus ou moins cernée par les nains, ce serait bien le diable s'il lui arrivait malheur ! (à moins que des spadassins suicidaires... ^^) Se tournant et se retournant, elle finit par trouver le sommeil.

......

Elle monte dans un arbre précipitamment, ils sont tout proches. Ils la regardent. Ils ricanent, d'un rire sans joie. Elle voudrait crier mais aucun son ne sort de sa bouche. Les drows se rapprochent, elle cherche son épée, mais elle ne l'a pas, elle n'a que huit ans. Elle est toute seule et il fait noir. Un noir d'encre. Alors, elle se raccroche aux branches, elle grimpe encore plus haut.
" Ethel... "
C'est son père, il vient la chercher, les drows reculent dans l'ombre.
" Papa... "
Il disparait, elle s'inquiète. Les ombres deviennent mouvantes. La forêt se fait plus dense.
" Etheldred Laenia ! "
Sa grand-mère. La voix est cassante, mais elle écarte les ombres. Elle ne craint plus rien, jusqu'à ce que...
" Reviens ! "
Elle crie, mais ça ne sert à rien, elle se retrouve à nouveau seule. Elle a pris son épée, elle attend.
La bête bondit souplement. Un drow ? Un cogianth ? Elle ne sait pas, mais elle recule lentement, trop lentement. Son bras est trop lourd.
Une hache fend les airs. Le monstre disparait.
" Belegar ? "

......


Etheldred s'assit dans son lit, le souffle court. Retour à la réalité, le soulagement. Décidément, cette histoire l'avait plus secouée qu'elle ne le pensait. Il faisait encore nuit noire, elle se rallongea, écoutant les bruits extérieurs. Elle pouvait entendre les nains... Non pas qu'ils faisaient du bruit, mais elle avait passé tellement de temps à épier les sons de la forêt durant la nuit, qu'elle sentait leur présence comme une évidence. Cela dit, elle savait qu'ils étaient là, alors ça aidait, forcément !

Elle finit par se rendormir, cette fois plus paisiblement. Lorsqu'elle ouvrit à nouveau les yeux, le jour commençait à filtrer sous les volets.

Cinq minutes plus tard, elle était levée, lavée et habillée. Elle ouvrit volets et porte pour voir ce que devenaient Belegar et son armée et en attendant, entreprit de faire ses jalettes matinales. Les galettes de pain en question seraient idéales pour redonner de l'énergie pendant l'entrainement. Elle prépara la pâte et la mit à cuire sur les pierres du foyer. Après quoi, elle entreprit de se faire un chignon qui tiendrait le coup lors de l'entrainement. Pas question d'avoir des mèches de cheveux dans les yeux.

Etheldred était fin prête lorsque Belegar frappa à la porte. Elle avait avalé son petit déjeuner et s'apprêtait justement à aller voir ce qu'il devenait. Sa clairière, si calme, si tranquille l'avant veille... Un joyeux fouillis maintenant ! Les nains s'étaient regroupés, remarqua-t-elle, et elle eu une seconde d'inquiétude en se demandant dans quel état elle allait ressortir de cet entrainement. Qu'est ce qui l'attendait au juste ? Elle était bien décidée à se donner à fond, mais jusqu'où allait-on lui demander d'aller ?

Le réveil lui rappelait certains matins, une dizaine années plus tôt, lorsque son père la secouait : " Debout là dedans ! Prends ton épée ! " Elle attrapait le bout de bois qui lui servait à s'entrainer, à défaut d'une véritable arme. Et sa grand-mère râlait parce qu'ils ne prenaient pas le temps de petit-déjeuner... Si son père était là pour la voir à présent...

Elle salua joyeusement Belegar et le suivit :

" Je suis prête ! "

En voyant les nains, elle remarqua aussi autre chose : elle n'était pas équipée pour combattre. Sa robe ne l'handicapait certes pas : elle avait l'habitude de vivre avec, ça n'avait rien d'une tenue où l'on pouvait se prendre les pieds dedans. Elle pouvait courir, s'agiter avec, elle obtenait même un petit avantage en escrime car la robe masquait ses déplacements et éventuellement sa lame. Mais elle n'avait pas d'armure ou quoi que ce soit qui y ressemble. Tout ça restait du tissu. Au moins, elle avait de vraies armes auxquelles elle était habituée. Elle avait préparé son épée et son arc, mais n'était pas sure que Belegar veuille commencer par là.

Elle se sentait bizarre, plantée là au milieu des nains. Ils devaient aussi se demander ce qu'elle fabriquait avec eux. Ils buvaient déjà leurs premières bières remarqua-t-elle, amusée. Apprendre à tenir l'alcool aussi, ça ferait partie de l'entrainement ?

Belegar, content de voir la jeune femme déjà prête (ce qui était rare, avouons le, chez les humaines...) étreignit la jeune femme pour lui dire bonjour puis rejoignit ses hommes, ou plutôt ses nains dans les circonstances présentes. Il remarqua du coin de l'oeil que la jeune femme, qui le suivait, n'était pas vraiment armée pour le combat... Il faudrait arranger cela au plus vite, car les prochaines semaines s'annonçaient dures...

Toujours aussi locace, le jeune général dispatcha ses hommes celon les niveaux de leur entrainement. Il y avait trois nains instructeurs (en comptant Belegar), chacun disposant d'un groupe d'une dizaine de jeunes nains. Belegar, soucieux du niveau de ss hommes, s'occupait du groupe ayant le plus faible niveau pour les ramener a ceux des autres. Cela tombait plutôt bien, car il ne voyait pas Etheldred au niveau de ses vétérans !

Chacun des trois groupes partit dans une direction différente, s'enfonçant dans la forêt. Belegar et Etheldred, avec la dizaine de bleus qui les suivaient, partirent vers le champs de tir que quelques forestiers avaient installés pendant la nuit. Pendant le chemin, Belegar se contenta d'écouter placidement les remarques d'Etheldred, répondant d'une vague réponse de temps à autres. Il n'était décidemment pas bavard ! Mais il put profiter du trajet pour noter que l'herboriste avait toujours son arc et son épée... Tant mieux, ça éviterait à l'humaine de devoir se familiariser avec un nouvel équipement.

Il débouchèrent sur une clairière. Tout était déjà installé pour le petit entrainement : Une demi-douzaine de poteaux avaient été plantés au bout de la clairière. Chacun était garni de 3 cibles, une grosse, une moyenne et une petite, où étaient peints des ronds rouges et blancs de plus en plus petits, jusqu'a atteindre la taille d'un doigt au niveau de la croix rouge qui marquait le centre de chaque cible. Les poteaux eux mêmes étaient disposés plus ou moins éloignés, mais séparé pa deux mètres de large entre les deux pour permettre à six tireurs de s'exercer en même temps. En face de chaque cible se tenait un carquois de flèches et de carreaux, marquant l'endroit d'où le tireur était censé tirer.

Belegar laissa Etheldred le dépasser, puis l'invita à prendre une cible :

- Vas-y, montre nous ton talent ! dit-il, un sourire sur la visage.

Les cibles étaient réparties à une distance de 20, 30 et 50 mètres.
Les autres nains attendaient derrière. Belegar leur avait dit de laisser la jeune femme choisir d'abord sa cible pour ensuite choisir la leur. Puis, ils étaient curieux de voir comment tiraient les humains, et savoir si elle aurait l'audace de prendre la cible la plus éloignée...

Etheldred tirait bien. A 50 mètres elle avait réussi plus ou moins à toucher le centre, devant le regard envieux des jeunes recrues. En effet, très peu d'entre eux savaient tirer aussi bien, car ils constituaient la bleusaille. Ils connaissaient bien les rudiments du tir, mais l'expérience n'y était pas !

Après un dernier regard envieux pour l'humaine, ils se dispersèrent sur les autres poteaux de tirs. Chacun des bleus mainaient l'arme de son choix, il y avait donc un peu de tout, mais majoritairement des arcs et des arbalètes. Bientôt, la clairière fut emplie de chuintements réguliers des flèches filant contre le vent. Pour sa part, Belegar alla s'allonger pour flemmarder un petit peu. Ca faisait longtemps qu'il ne pouvait plus faire ce genre de chose... Il s'adossa à un arbre, s'asseyant dans l'herbe duveuteuse face au cible, dans le dos de ses protégés, pour pouvoir regarder leurs exploits, ou bien leurs bêtises. Le second cas était nettement plus courant...

Tout en regardant les autres s'entrainer au tir, notamment la jeune Etheldred qui ne se débrouillait pas si mal (voir même bien !), il caressait d'un air absent sa propre arbalète. Avec sa nouvelle solde, il avait pu la faire améliorer pour le meilleur ingénieur de tout Kirgan, la capitale naine, et donc par conséquent le meilleur ingénieur des terres Miradelphiennes. Maintenant, le jeune général disposait d'une arme d'exception, sans doute unique dans son genre... L'arme, mortelle, silencieuse et précise, pouvait lancer son chargeur de vingt carreaux en l'espace d'une douzaine de seconde, déversant une pluie de mort sur les ennemis des nains. Un vrai bijou de technologie...

Des vivats s'élevèrent non loin de là, sur un des champs de tirs. Un jeune et intrépide nain avait réussi à placer une flèche presque au centre de la cible de 40 mètres, la plus petite des trois à sa disposition. Un très beau tir... Le sourire jusqu'aux oreilles, il défia amicalement l'humaine de faire mieux, avant de se retourner vers son chef pour fanfaronner :

- Alors ? Impressionné par vrai génér...

Il n'eut pas le temps de finir, car deux claquements secs d'arbalète l'interrompirent. Deux carreaux d'arbalètes frolèrent la tête de l'herboriste sans même l'égratigner, et allèrent se planter dans la plus petite des cibles à 50 mètres. Le premier carreaux se planta pile au centre. Le second projectile se planta dans l'empennage du premier avec une précision diabolique...

Les regards se tournèrent alors vers Belegar, qui n'avait pas bougé et était toujours assis dans l'herbe. Il reposa calmement son arbalète, dont deux carreaux manquaient au chargeur... Il entreprit d'allumer sa fameuse pipe, avant de dire d'une voix moqueuse :

- Des questions ?

A peine Belegar avait-il tiré, en prenant bien soin d'éviter de tirer dans la tête de Etheldrd que celle-ci se retourna, l'arc à la main, flèche bandé. mais elle parvint à garder son sang froid et ne tira pas. Elle sembla lui adresser un regard de reproche, puis se reconcentra sur son tir. Elle lui en voulait peut être pour son imprudence... Encore que le jeune général avait parfaitement calculé son coup, et qu'une erreur soit très peu probable, donc il ne croyait aucunement à une imprudence...

Ah ! Les humains... Toujours si sérieux ! Surtout cette herboriste, qui n'aimait manifestement pas qu'il s'amuse avec ses armes. Pourtant, Belegar avait toujours jouer avec la mort, si bien que cette dernière restait constemment derrière le nain, prêt à le saisir à la moindre erreur. C'était sa vieille amie, et il avait par s'y acoutumer... Mais il respectait les craintes de l'herboriste et se dit qu'il n'allait pas recommencer.

Il s'adossa plus confortablement à son arbre et tenta de se détendre à nouveau. Quelque chose de compliquer car il se demandait si Etheldred lui tiendrait rancune de cette petite bêtise... Il ferma les yeux et soupira... Tout en se disant que quelque chose n'allait pas...

Quelque chose tiquait, mais il n'attivait pas à mettre le doigt dessus. Pourtant il sentait que c'était important, il le sentait dans ses tripes ! Mais il avait beau cogiter, il ne trouvait rien. En se disant que s'il ne trouvait pas ce n'était pas si important, il tenta à nouveau de se détendre en écouatnt distraitement le chant de oiseaux...

Le chant des oiseaux... Qui n'était pas là. Ayant vécu toute sa vie en forêt, il était définitivement habitué aux divers bruits de la nature, des gazouillements d'oiseaux aux galopement légers de la biche, en passant par les feulements de cogianth... Si bien que leurs absences le pertubait. La forêt aux alnetours était très silencieuse, trop silencieuse... Comme morte...

Belegar se releva. Qu'est ce qui faisait ainsi taire la forêt ? Il avait bien une petite idée, mais il devait être trop paranoïaque à force... Puis il entrevit une forme sombre passer à toute vitesse entres les arbres. Avant qu'il n'ait pu avertir les autres, un cri de guerre dans une langue byzarre mais très reconnaissable résonna tout autour du groupe de nains alors que des formes sortaient des bois...

Les drows étaient sur eux...