[Complot] Tous le cherchaient, peu le trouvèrent

Dernière édition par Shar Aratyl le Jeu 24 Oct 2013 - 19:23, édité 1 fois

Le pouvoir. Tous cherchaient le pouvoir.
Seul les plus méritants le virent.

Deuxième niveau du Puy d'Elda, à proximité de la Maison Aratyl
Xème jour de Verimios, XIème Cycle
The Politicial Conspiracy

[Complot] Tous le cherchaient, peu le trouvèrent Mounta10

J'avançais dans le noir, telle une ombre parmi les ombres, tenant d'une main ferme une lampe-tempête, pour le moment couverte, dans la main droite. Je frôlai les murs non sans vérifier à intervalles réguliers que personne ne m'observa. Pour être honnête je me sentais jubilé à l'idée de devoir se montrer si discret alors que j'aurais très bien pu marcher à grand pas, sans craindre grand chose de la part d'hypothétiques adversaires. Pour leur j'étais puissant et je comptais le rester, mes ennemis ne tenteraient très certainement rien contre moi. Mais pour me défaire de leur menace, certes intangible mais tout de même pressante, je devais continuer à avancer et à m'élever jusqu'à être hors d'atteinte. Tout pouvait arriver très vite, mon ascension comme ma chute, entraînant avec elle tout ce que j'avais construit et qui discréditerait la maison Aratyl tout entière. Je jouais, comme tout Drow, à un jeu d'échec mais dont les pièces étaient en équilibres. Et tout comme les dominos dont raffolaient les humains, si l'une d'entre elle s'écroulait il en était fini de vous. Oh ! Il était possible un jour de se relever mais il fallait avant survivre. Survivre à vos adversaires qui ne manqueraient pas de se délecter de votre défaite, remuant le couteau dans la plaie mais également de vos alliés qui dès lors n'hésiteraient pas à vous enfoncer une longue et acérée dague dans votre dos. Une mort rapide et sans douleur mais dans la honte. Et je me délectai de ce jeu si excitant à jouer. Le plaisir que j'éprouvais à camoufler en partie mes sentiments, ne dévoilant que ceux que les autres attendaient de moi ou espéraient pour mieux les mettre en confiance jusqu'à ce qu'ils commettent une erreur, ou que je provoque cette dernière. Être une pièce charnière d'une unité instable et fragilisée depuis près de onze années tel était mon but.

Et la raison de ma discrétion. Si on y réfléchissait bien je ne craignais pas grand chose car je me trouvai encore sur le territoire des Aratyl et rencontrer le seigneur des lieux n'avait rien d'étonnant. Mais un espion pouvait très bien se cacher parmi les serviteurs ou les esclaves malgré la vigilance de mes contremaîtres et m'épiait à chaque instant où je ne cherchais pas à me cacher. Ou alors un de mes neveux, frères ou encore un quelconque cousin cherchait à me faire tomber, mettant ainsi un nouveau chef de Maison en lieu et place gagnant alors une place dans la liste des héritiers, amassant dès lors fortune et pouvoir supplémentaire. En clair : on était jamais assez prudent. Ainsi je redoublai de vigilance tandis que je dépassai les derniers bâtiments du domaine Aratyl et pénétrai dans une zone de transit. Là se trouvait un grand marché mais plus particulièrement une taverne dont le patron n'était autre qu'un de mes anciens serviteurs qui après des dizaines de loyaux services avaient pu s'acheter cet établissement, avec mon aide. Bien entendu en l'échange de l'argent mais également de ma protection, il me devait un lourd tribut sur ses recettes mais également quelques services pour, ponctuellement, alléger ce même "loyer". Et le prêt de sa cave en faisait parti.

Ainsi, emmitouflé dans une cape noire dont la capuche était rabattue sur mon visage, j'approchai par l'arrière de sa boutique et tapai trois coups, courts mais sonores et attendit. Quelques secondes plus tard une jeune esclave humaine vint m'ouvrir, gardant les yeux baissés et j'entrai, sans même lui adresser un regard et encore moins en la remerciant. A peine entré dans une petite cuisine, surchargée de divers plats, je posai ma main sur la garde de mon épée et regardai autour de moi. Aucun assassin ou espion semblait en vue, mais valait mieux rester méfiant et je décidai de garder mon déguisement. Le tavernier entra en trottinant dans l'arrière-salle et écarquilla la bouche et les yeux en m'apercevant. Il s'avança aussitôt vers moi et m'emmena dans une petite réserve. Aussitôt il s'inclina profondément et gardant les yeux baissés demanda la raison de ma visite. Enfin il était étonnant de voir son ancien maître pénétrer dans sa taverne par l'arrière-boutique mais il se doutait fortement que cela était en rapport avec les mystérieux - mais riches - personnages qui lui avaient ordonné quelques dizaines de minutes plus tôt à voir sa cave à vin.

"La raison de ma venue ne te regarde aucunement. Cependant tu peux me mener à mes invités, lui lançai-je froidement.
- De suite Seigneur, dit il aussitôt en s'exécutant. Arrivés devant la cave il me demanda : Désirez vous une lampe ? L'escalier est tortueux et les lanternes de vos amis ne se verront pas aussitôt.
- J'ai ce qu'il me faut. Cependant tu peux faire descendre un esclave avec du vin et un peu de viande. Fais attention à ce qu'il ne soit pas empoisonné. Et fais disparaître l'esclave.
- Oui... Mais l'esclave a un coût et...
- Je te dédommagerai, tu ne payeras pas ton tribut mensuel voilà tout.
- Merci seigneur."

Dès lors je le laissa là et passa la porte. Comme annonçait l'escalier était tortueux et tournait plusieurs fois sur lui même. Dévoilant un seul côté de ma lampe-tempête je descendis rapidement les escaliers pour arriver dans une petite salle, basse de plafond, éclairait par trois lanternes. Pour le moment je ne savais combien de personne étaient présentes et ne décernai que quelques silhouettes mais cela me suffisait déjà. Lorsqu'on jouait à un jeu aussi dangereux que celui de la manoeuvre politique il valait mieux avoir un faible nombre de confidents. Moins de gens seraient au courant de ce que je comptais faire et plus l'éclat de mon complot serait important, m'apportant le fruit de mes désirs. Mais également à ceux qui me suivraient dans cette machination.

"Bonsoir. Je vois que vous avez tous reçu ma requête. Peut être demandez vous ce que vous faites ici, dans une lugubre cave d'une taverne mais cela est bien entendu dans le but de garder cette rencontre secrète, je fis glisser ma capuche, je suis Shar Aratyl, seigneur de la Maison des Aratyl mais également Streea Jabuuk au sein du IIème Ost. Vous devez être perplexes de la raison et la cause d'une telle réunion, surtout si celle-ci doit être tenue dans le plus des secrets. Laissez moi vous expliquer. Depuis le Voile notre royaume est instable. Le IVème Ost s'est écroulé sur lui même tandis que nos rois périssent les uns après les autres. Ainsi s'ouvre une voie nouvelle où les plus faibles sont éliminés, définitivement. Et nous sommes un espoir pour reconstruire ce qui se désagrège et pour cela nous devons nous unir pour former une élite parmi l'élite et prendre ainsi le pouvoir."

Sharain avait décidé de rejoindre la réunion privée du Streea Jabuuk. Il y avait été convié par un messager qui était venu lui glisser une lettre dans ses appartements, à la signature anonyme, mais à l'écriture vaguement familière. Le lieu du rendez-vous étant inscrit sur le papier, le soir-même Sharain s'était rendu à l'arrière de cette fameuse boutique où un servant l'attendait silencieusement. Invité à descendre un long escalier menant à une salle obscure où d'autres sombres de haut-rang attendaient la venue de leur hôte, qui n'avait pas tardé à les rejoindre.

Lorsque la capuche était tombée, il avait reconnut le guerrier Aratyl, à qui il avait déjà eu l'occasion de parler par le passé. Il connaissait le personnage et son ambition, et cela lui plaisait de ne pas avoir à faire à un mollasson. Le changement était en route, semblant être symbolisé par une personne qui, en plus d'avoir un haut-rang dans l'armée drow, souhaitait encore monter en puissance et accéder au pouvoir.

Shar Aratyl se tenait devant eux, employant un discours engagé visant à convaincre toutes les têtes d'affiche présentes à se joindre à lui et son obtention du pouvoir. Les personnes le suivant prenant par la même occasion une place importante à ses côtés. Un nouveau leader politique était l'occasion pour le Veldruk de continuer à gravir les échelons. Les coups d'état à Puy d'Elda n'étaient pas rares, cependant il sentait chez cet homme un certain potentiel.

Brièvement notre protagoniste se présenta, plus pour les individus à ses côtés que pour Shar qui le connaissait déjà.

- Sharain Arjah, Veldruk des Sart'lings du Ier Ost.

Je suis à tes côtés et les plus féroces guerriers de Puy d'Elda m'accompagneront comme toujours dans la bataille. Il est temps de remettre de l'ordre dans un royaume trop longtemps laissé à l'abandon, et pour lequel nos ancêtres se sont impliqués corps et âmes. Tu trouveras aussi un soutien de mon sang chez les Ombres.

En effet son frère était la lame noire de la Dothka. Et nul doute qu'il se joindrait à eux pour leur montée des marches. Sharain attendit patiemment la suite des interventions et des instructions.

Conspiration : Entente secrète en vue de renverser un pouvoir établi.
Un talent devenu art parmi les nôtres.

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Xème jour de Verimios, XIème Cycle
Immortal Soul of our Ancestors

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Je détaillai l'homme qui venait de se présenter et bien que je susse qu'il fallait que je m'en méfie, comme le veut une conspiration où généralement les différents membres du complot se méfient des uns des autres, j'eus de la sympathie pour lui. C'était un jeune homme, légèrement abattu par le flou que constituait alors la force politique et par son intermédiaire de son peuple. Il était apprécié de voir une telle fougue lors d'une telle réunion. J'étais presque sûr - la certitude est un luxe qu'il est rare de pouvoir s'offrir - qu'il était pensé les mots qu'il venait de prononcer m'assurant ainsi de la véridique de sa pensée. Contrairement aux autres conspirateurs, qui pour l'instant étaient resté silencieux, on reconnaissait là un guerrier qui était prêt à tout pour atteindre ses objectifs et j'appréciai de tels hommes. J'hochai froidement la tête dans sa direction et lui adressa un léger sourire tout en détaillant le visage de ceux qui avaient répondu à mon appel. Tous ne m'étaient pas connu mais la plupart appartenaient sans nul doute à de riches familles et certains tout comme moi à de nobles Maisons. Et j'étais presque certain que nombreux étaient ceux qui faisaient parti de l'armée. Il fallait résoudre les problèmes régnant en haut de l'hiérarchie et les officiers étaient prêt à s'en charger, par les armes s'il le fallait. Et ce serait très certainement le cas. Il était temps d'exposer mon idée mais d'abord je devais échauffer les esprits, leur faire comprendre en quoi ils s'engageaient.

"J'ai vécu au Puy nombre d'années mais j'ai également participer à de longues campagnes de part le monde connu. J'ai combattu elfes et humains au côté du IVème pendant plusieurs siècles. J'ai vu les dommages que pouvaient faire connaître à notre peuple une ère sans dirigeant. J'ai vécu le démantèlement du puissant Ost mais également l'effondrement de la totalité de sa chaîne de commandement. Je suis le seul officier encore en vie qui ai eut le courage de venir servir mon peuple et mon drapeau plus que d'établir un faible et éphémère royaume au coeur de l'Ithri'Vaan. Sachez qu'il n'est pas aisé de faire tomber un régime se délectant de la souffrance et des complots. Nous allons devoir faire face à de retors adversaires et pour cela nous devrons rester unis, indivisibles et ne pas perdre de vue notre objectif. Ce serait une grave erreur de que faire cela. Je compte sur vous mes frères pour refaire de nos Terres le puissant et glorieux Royaume qu'il a été ! Mais sachez que nos actions devront se faire dans l'ombre, nos noms devront être tus et jamais nous dévoiler au jour, jusqu'à ce nous réussissions ou périssions en tentant de tout mettre en oeuvre pour réussir !"

Je regardai les hommes et les femmes face à moi d'un regard déterminé et statique et je pris une posture droite mais légèrement décontractée. Je devais montrer que j'étais sûr de moi, confiant mais également déterminé. La diplomatie était un véritable art que je pensais maîtriser. Et même si cela était difficile je ne mentais pas cette fois-ci et chaque mot que je prononçai était mûrement pensé. Une jeune esclave ouvrit soudain la porte et je me tournai vers lui adressant mes remerciements tandis qu'elle déposait carafes de vin, gobelets et nourriture sur une table au fond de la cave. Même je savais qu'elle périrait dans les heures qui suivraient je lui ordonnai de prendre un peu de repos. Même si elle n'était qu'une vulgaire esclave tout être devait se préparer à recevoir la mort, comme tout guerrier se doit être prêt à mourir pour sa gloire et celle de son peuple. Puis je pris un gobelet empli de verre et y trempai mes lèvres, me délectant de son goût légèrement acide avant d'humeur son odeur légèrement terreuse. Un grand cru.

"Je vous invite à manger mes frères. Si vous avez des idées ou quelque chose à me transmettre le moment ne peut guère être meilleur. Sharain je vous remercie pour votre soutien et partage vos idéaux comme vous avez pu le comprendre. Je suis heureux de pouvoir m'allier avec vous, mais également votre sang...

Plusieurs minutes de marche rapide lui étaient nécessaires pour parvenir au lieu indiqué sur le papier. Un rendez-vous à l’arrière d’une taverne. Soit, pourquoi pas. Un servant muet l’amena dans la salle où la réunion devait avoir lieu. Plusieurs personnes qu’elle connaissait de vue siégeaient déjà, consommations en main. Elle n’avait pas encore abaissé son capuchon, restant ainsi anonyme. L’Obok Senger se méfiait de tous ces Drows, percevant par ses sens la crainte, l’espoir, l’indifférence … et l’alcool autour d’elle, c’est pourquoi elle n’avait pas amené Ühr’d, son Fern avec elle. Trop reconnaissable.

Elle prit place à l’écart de ses compères Drows, dans une zone stratégique de la salle. Ayant sous son observation, les entrées, la majorité des personnes dans la salle et le mur comme gardien de ses arrières, prête à bondir si les choses tournaient mal, puisqu’elle ne savait pas ce qui l’attendait. D’autres Drows entrèrent, puis ce qu’elle devina être la personne qui avait orchestré la réunion fit son irruption. Ce n’était autre que Shar. Elle le connaissait seulement de nom, mais aucune surprise. Il dévoila les grandes lignes de ce qu’il comptait faire. C’était donc cela … Une invitation anonyme, un lieu secret : un complot donc.

Les derniers mots de Shar raisonnaient sans cesse dans ses pensées :

« Nous sommes un espoir pour reconstruire ce qui se désagrège et pour cela nous devons nous unir pour former une élite parmi l'élite et prendre ainsi le pouvoir »

Espoir et Drow sonnaient si faux dans ce bref discours. Cela faisait légèrement sourire Alyriweën. Où était l’espoir sachant qu’il n’y avait pas d’espoir. Chaque être vivant sur Mira était pourri jusqu’à la moelle ( surtout les elfes ), si elle était venue, c’était seulement par curiosité. Elle pesait maintenant le pour et le contre ; son poste récemment acquis lui convenait parfaitement ou presque. Etant une Drow, elle avait de l’ambition. Alyriweën voulait plus et Shar en était une parfaite occasion pour cela. Parmi le brouhaha ambiant qui s’élevait dorénavant, la guerrière se leva, s’épousseta et toisa Shar :

« Joli discours, mais pourrions-nous avoir quelques précisions au sujet de comment nous allons nous y prendre ? »

Une femme s'était à son tour jointe au discours de Shar, décidant de sortir de l'ombre et révéler son identité. Notre Veldruk la reconnut comme étant un des officiers du cinquième Ost. Il l'observa longuement, de bas en haut, comme la jaugeant, puis reporta son attention sur Aratyl, celui qui avait orchestré cette réunion... Elle lui avait retiré les mots de la bouche, en effet quel allait être le plan pour prendre le pouvoir et s'emparer d'un trône si férocement convoité ? Si l'échiquier était en place, les Sart'lings du premier Ost menés par Sharaïn constituaient déjà une solide garantie pour le conspirateur... Mais cela ne faisait pas tout. Et un simple régiment, même s'il se composait des plus féroces guerriers de Puy d'Elda, ne suffisait pas à renverser une hiérarchie déjà en place.

Sharaïn se dirigea vers la table au fond de la cave et prit la carafe de vin des mains de l'esclave pour se servir lui-même. Il lui rendit la carafe et leva son verre en direction de Shar, puis des autres participants. Son regard en disait long sur sa motivation et sa propre estime. A ses côtés, son soldat le plus fort et le plus fidèle, Kemath, avait été autorisé à participer à la réunion aux côtés de son Veldruk pour représenter les fantassins de la cité.

- A notre victoire.

Politique : jeu de pouvoirs, mettant en place le contrôle d'un gouvernement.
Mais également celui d'un peuple.

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Never disclose his game

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J'avais ainsi gagné l'attention d'un Obok Senger. Voilà qui était parfait. Je ne pensais pas avoir envoyer mes messagers si loin mais soit... Il valait mieux avoir des alliés plus puissant que soit même. Bien souvent c'était une preuve de manque de confiance en soi que de se laisser marcher sur les pieds. C'est pourquoi j'étais tout de même satisfait de voir une puissante - qui plus est une femme - se mêlait des affaires politiques. Cependant pour qu'elle ait accepté de venir à une réunion tenue secrète et surtout par un officier moins gradé qu'elle montrait en parti son inexpérience politique. Tout du moins un manque de foi en sa personne. Peut être saurai-je l'amadouer ? Cependant elle semblait clairement me sous-estimer, grave erreur de sa part. Bien entendu j'avais un plan et même plusieurs. Mais je ne comptais guère pour l'instant en parler. Pourquoi devrais-je faire part de mes projets ? Qui sait saurait elle s'en servir contre moi... Cependant je n'étais pas mauvais bougre et je pouvais éclaircir légèrement ce que je comptais faire, sans pour autant me dévoiler et devenir vulnérable.

"Honoré de vous rencontrer Obok Senger Na'Jihing. Vous pensez être venue pour me voir m'écrouler au sol après un faux discours empli de beaux mots mais sans aucun plan derrière ? Cela est me comparer à un elfe ! Jamais je ne vous aurais convoqué si je n'avais rien préparé pour réussir là où beaucoup échouent. Et la force même de ce plan est notre influence. Nous sommes tous officiers de l'armée, avec des centaines voir des milliers de soldats prêts à nous suivre; nous sommes de riches commerçants - certes ils n'étaient que deux mais cela suffisaient -" prêts à soutenir un coup d'Etat mais également à relever l'économie. Mais nous sommes surtout des Drows et notre raison d'être est de s'élever et de réussir."

Voilà en ce qui concernait la jeune Obok Senger. Son élévation à un poste si élevé m'avait paru surprenant surtout lorsqu'on connaissait ma fidélité et mon influence. Mais elle n'était qu'une simple Obok Senger - et bien que je n'en ai montré rien - je me savais bien plus influent qu'elle. Je connaissais bien des membres de l'armée aussi hauts placés qu'elle mais également de riches nobles contrôlant une partie de l'économie du royaume. J'étais loin d'être l'homme le plus puissant du royaume mais j'étais l'un des favoris pour le devenir....

Alyriweën est une guerrière, une militaire et non une de ces personnes qui gaspille essentiellement son temps, énergie et intelligence en d’obscures conspirations ayant de solides raisons d’échouer. Si elle était venue, c’était par une curiosité intéressée et pour être en plein cœur d’une trame qui avait néanmoins une chance de réussir. Pourquoi se cacher après tout ? Tôt ou tard on aurait su son identité.

Malgré son « inexpérience politique », elle était pleine de bon sens et de logique en tant que fine observatrice et militaire ; la guerrière su lire à travers les lignes du discours de Shar, d’après son analyse :

Premièrement, Shar ne dévoilait que peu de son projet, ce qui est normal en vu des conditions de la réunion et des personnes présentes susceptibles d’être des espions ou opportunistes risquant à tout moment de retourner leur veste contre la tête pensante et conspiratrice.

Deuxièmement, Shar devait sûrement avoir d’autres cordes à son arc pour s’en sortir si jamais cela échouait. Seul. Bien évidemment.

Troisièmement, il semblerait que Shar était tombé dans sa feinte du « je te sous-estime, je suis plus puissante que toi, tu ne me fais aucunement peur, je ne me méfie point de toi ». Parfait. Qu’il croit mener la dance, qu’il continue. L’influence qu’elle possédait était d’un tout autre genre, mais avait certainement plus de poids que l’économie : la mort, en effet on ne peut acheter l’éternité avec l’argent …

La jeune et « simple » Obok Senger ayant paradoxalement « un poste si élevé » resta impassible durant la réponse et sourit en feintant le mépris à Shar en lui répondant :

« -Votre réponse sibylline devra toutefois être éclaircie plus tard ... A notre victoire ! »

Elle leva son verre et but une gorgée.

Ils étaient trois, à se déplacer dans les rues telle une montagne en mouvement. Malgré les capes qui les recouvraient, leur démarche était puissante et assurée. Lorsqu'ils entrèrent dans la taverne, un bref silence suivit tandis qu'on observait ces carrures imposantes avant de s'en détourner et de reprendre son activité normale. Le trio s'approcha du comptoir, derrière lequel un tavernier se tenait. Un ancien domestique, à n'en pas douter encore aux ordres de son maître. Celui qui menait le trio s'adressa à lui, d'une voix grave :

« Je désire voir Shar Aratyl. » Un bref regard de l'interpellé vers l'entrée de la cave le renseigna, mais l'autre geignit quand même.
« Il n'est pas ici, sans doute le trouverez-vous dans son manoir. »

Le drow n'y prêta pas attention, et contourna le comptoir pour se diriger vers la cave, suivit de ses deux acolytes. Le tavernier voulut l'arrêter mais à peine posa-t-il une main sur lui qu'un poing ganté de maille le frappa au visage, l'envoyant au sol à cracher du sang.

« Veillez à ce que personne ne descende. » ordonna simplement le meneur aux deux autres, puis il s'engagea dans l'escalier. Il attrapa une lanterne, dont la mèche s'enflamma aussitôt, puis descendit l'escalier.

Il parvint en bas, distinguant alors une pièce éclairée devant lui. Sa propre lanterne s'éteignit et il s'avança. Lui parvinrent les dernières paroles d'un discours, probablement celui de la personne sur laquelle on l'avait renseigné. Des renseignements qui provenaient de ces Doeben, qui ne valaient qu'à peine d'être considérés. Mais, s'ils étaient vrai ils étaient de toute importance, il se devait donc de les vérifier. Les paroles qu'il capta firent naître un sourire moqueur sur son visage. Il entra dans la pièce, ses bottes de plaques annonçant son arrivée d'un léger cliquetis métallique, alors que les présent portaient un toast. Sans même se présenter, il les interpella de sa voix puissante :

« Vous voyez peut-être des officiers suivis par des centaines de soldats, mais d'ici cela ressemble plutôt à des cancrelats fuyant la lumière mortelle. Mais permettez-moi d'en faire un peu plus sur tout ceci. »

Aussitôt il leva ses deux mains, paumes vers le haut, en prononçant quelques litanies. Comme lui obéissant, les flammes des torches gagnèrent en intensité, débordèrent leurs supports et éclairèrent la cave d'une lumière chaude qui chassa les ombres dans les coins les plus réculés. Se faisant, l'intrus se débarrassa de sa cape, révélant une bure cramoisie recouvertes de plaques armurées couleurs airain, lesquels étaient gravées de runes et de symboles. Et à ses hanches, pendaient un marteau de guerre tout aussi ornementé. Il n'y avait aucun doute possible, la personne qui se tenait face à la petite assemblée était un prêtre d'Uriz, et certainement pas l'un des moins influents.

« Maintenant que j'ai votre attention, sachez que vous avez attirez celle du Père des Batailles. Et que notre temple serait prêt à soutenir certains officiers. Encore faut-il que ceux-ci se montrent compétents et satisfassent à l’œuvre du Père, comme tout drow devrait le faire. »

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Ombre fugace
Maître de ton destin

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Un guerrier s'élève rapidement
Mais peut tout aussi s'effondrer en moins de temps

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Your pains will lead you to the power

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Quelques coupes de vin tintèrent doucement tandis que les différents membres de notre conjuration fêtaient cette fragile alliance. Satisfait de moi je laissai glisser mon regard sur les différents membres qui se trouvaient parmi nous. La plupart, pour ne pas dire tous, étaient des officiers de l'armée ayant nombre de soldats à leurs ordres. En soi c'était une excellente chose car lorsque le pouvoir changerait de main l'ordre pourrait ainsi régner et toute contre attaque pourrait être contrer, en particulier avec presque deux Osts entiers sous les ordres des conjurés. Cependant j'avais besoin de contacts différents et de natures plus spirituelles en soit des commerçants bien que j'eusse pris contact avec la belle Prêtresse de Sol'Dorn. Son soutien ne m'était certes pas donné mais il était tout de même présent et la ville pourrait devenir une alliée précieuse en particulier lorsque je tournerai à nouveau le regard des Elders vers l'Ithrii'Vaan. Les guerres intestines étaient certes monnaie courante dans notre peuple mais elles avaient bien assez durées et il existait suffisamment d'ennemis pour défouler la colère destructrice des Elders. Un tel potentiel d'ordre et de domination ne devait pas être gâché en de simples luttes et c'était une des raisons pour laquelle j'avais décidé de monter ce complot.

Comme à mon habitude je ne bus que deux gorgées de vin pour sauver les apparences mais contrairement à bien des miens je ne supportai pas les effets de l'alcool mais surtout la perte de conscience de ce que l'on fait durant ces rêves éveillés et brumeux. Les plaisirs charnels me suffisaient amplement mais également le plaisir du jeu politique qui animaient mon peuple. C'était des plaisirs simples et pourtant tellement puissants qu'ils pouvaient enivrer le plus sage des Elders, et bien peu l'étaient. C'était une véritable épreuve que de contrôler sa volonté et manœuvrer au sein de mon peuple et j'adorais les défis... Cependant en cette douce soirée un test d'important s'imposa à moi. Lorsque le nouveau venu arriva je lui jetai tout d'abord un regard méfiant et me redressa, déçu par mon ancien esclave et outré qu'un homme puisse ainsi pénétrer dans la cave avec une telle simplicité. Lorsque sa remarque arrogante traversa le pas de ses lèvres milles insultes me vinrent toutes doucereuses et camouflées et ma main vint se poser sur le pommeau de mon épaule. Sa démonstration de magie ne changea rien à ma colère et seule la curiosité m'empêcha de commettre l'improbable bien que mon visage resta de marbre. Cependant lorsque sa cape tomba et dévoila sa véritable identité un frisson de danger mais également d'excitation remonta le long de ma colonne vertébrale. Un présence d'un prêtre d'Uriz en ces lieux n'était pas importune et le fait que nous ne soyons pas encadrés par les soldats du Temple montrait clairement qu'il avait quelque chose à obtenir de nous et je pensais savoir quoi. Mû par des années de traditions et d'obéissance je lui fis ma révérence, adoptant une tenue plutôt à l'aise bien que respectueuse et je jouis intérieurement lorsque ses délicieuses paroles parvinrent à mes oreilles bien que je ne le montrai guère.

"Monseigneur... Il est un honneur pour moi d'accueillir un si éminent serviteur du Père des Batailles. Peut être voyez vous là des cancrelats je vois plutôt de fidèles serviteurs d'Uriz, prêts à prendre un temporel pouvoir pour servir la volonté du plus puissant de nos Dieux. Nous sommes de véritables Elders je peux vous l'assurer et votre volonté est nôtre..."

« Je me fiche de ce que vous voyez. »

Le ton était sec et aussi lourd que la tête du marteau qui pendait à la ceinture.

« Un fidèle serviteur d'Uriz ne perdrait pas son temps en complots, à se terrer dans les souterrains de notre refuge, tandis que des milliers de ses frères combattent les traîtres qui nous ont autrefois chassé de nos terres. Vous êtes là, prétendument assurés de vos soutiens. Mais qu'est-ce qu'un général sans victoires peut espérer comme soutien ? Vos hommes vous laisseront tomber à la moindre occasion si vous ne vous montrez pas suffisamment fort. Et pour l'instant, celui que vous cherchez à faire tomber se montre bien meilleur que vous.
Alors rejoignez les combats, montrez que vous méritez ce que vous convoitez, écrasez vos adversaires. Laissez les complots et les ombres à ceux qui sont trop faibles pour espérer briller. C'est tout ce que j'aurais à dire. Si vous agissez comme il se doit, nous nous reverrons certainement. »

Le prêtre prit alors la direction de la sortie, d'un pas assuré bien qu'il gardât un œil attentif sur les présents et les sens en éveil.

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