Des funérailles sur fond de complot [PV Alayna]

Le jour était venu, quel jour ? Eh bien, le jour qu'avait décidé le conseil de régence pour honorer l'ancien comte Leudaste, celui qui était mort lors d'une expédition pour vérifier des informations quant à une incursion gobeline et pas manqué ! Les paysans n'avaient pas bu tout leur saoul et ils avaient donnés des informations véridiques, les gobelins avaient massacrés un petit village de paysans vers les Pyks d'Ortheim et l'expédition composée d'Enguerrand, de Leudaste, de Magnus et d'une dizaine de soldats, était tombé dans une embuscade, une troupe de gobelins, une bonne trentaine avait réussi à prendre en tenaille les nobles et la garde comtale ... heureusement Magnus et deux des gardes comtaux avaient survécu, ils avaient servi de témoins pour prouver que le Seigneur de Terresang n'était pas à l'origine de cette mort aussi rapide que suspecte ... mais le comté d'Arétria se retrouvait une nouvelle fois sans dirigeant et un conseil de régence avait était instauré mais ... l'heure n'était pas à la politique mais bien au deuil ... du moins en apparence.

La cérémonie avait été organisée à Sorosd, l'un des cousins de feu Leudaste -une personne que l'on ne connaissait ni de Néera, ni de Kyria- qui faisait parti maintenant du Conseil de Régence, avait lourdement insisté, avant d'être comte, il était le seigneur de Wenden depuis la mort de Roderik et qui plus est, ses origines étaient à Wenden.
Une prêtresse de Tyra avait était mandé pour présider la cérémonie, les seigneurs et autres chevaliers arrivaient de tout le comté ... même si il avait était brièvement le comte de tout ce beau monde, eh bien, il n'en restait pas moins un homme à qui ont voulait rendre un dernier hommage.

Voilà que la cérémonie commençait, le vieux comte se trouvait sur un tas de bois sec allongé sur le dos dans une tunique d'apparat, son épée le long de son corps soutenu par ses mains, son fils se trouvait à sa droite ... jeune homme qui avait été attrapé par ces maudites peaux-vertes et égorgé tel un pourceau, l'entaille n'était plus visible ... raccommodé par les prêtres de Néera.

Magnus se trouvait avec les grands seigneurs du comté au premier rang, lui aussi en tunique d'apparat, son épée longue à son côté. Il n'était pas là par simple courtoisie, il avait était obligé. Il n'avait jamais particulièrement aimé l'homme, le chien de Roderik, les inséparables mais il avait respecté le comte, son suzerain et les funérailles du vieux comte était l'occasion rêvée de nouer des alliances.

"Il est mort comme il a vécu : en guerrier. Il est mort au nom de sa patrie, au nom de sa famille, au nom d'Arétria et de la Péninsule. Il est mort face à l'envahisseur peau verte et de ce fait qu'il soit accueilli dans la Cité des Dieux auprès de Tyra et de la Damedieu Néera."

*Il est surtout mort comme une merde, une lance dans la bedaine.* Pensa alors Magnus, ses mains  jointes devant lui, la tête baissée comme beaucoup de personnes dans l'assemblée.

"Inégaux dans la vie, égaux dans la mort, que ton âme rejoigne ton lieu de repos."
La prêtresse fit un signe derrière elle et un homme avec une torche alluma le tas de bois pendant que la prêtresse allait vers le tas où se trouvait Enguerrand.
"Tu es mort jeune mais tu as servis ton pays, tu es mort en héros tel que ton père avant toi, tu es mort en digne héritier de ta lignée, grâce à toi des familles vivront. Rejoins ton nouveau lieu de repos."

Dit-elle alors que l'officiant faisant justement son office et brûla une seconde fois le tas de bois.

*Mort comme un lâche, gueulant comme une pute qu'on besogne, pff, ce qui faut pas entendre.*

Voilà, ce qu'il pensait pendant qu'il portait son regard sur les bûchers qui délivraient les corps de l'âme de Leudaste et d'Enguerrand pendant que certains seigneurs continuaient à jouer les veuves éplorées. Maintenant que Sorosd était mort, il ne restait plus beaucoup de personnes de vivantes qui faisait partie de l'entourage du défunt Chancelier, Magnus se disait que Wenden allait être gêné pour la succession du comté surtout que personne ne le connaissait vraiment.

Les bûchers funéraires étaient entrain de s'éteindre et l'odeur de viande grillée planait dans l'air, les personnes présentes - du moins certaine- devaient se dire qu'il était grand temps de festoyer en l'honneur des défunts ... oui, se gaver pour oublier la tristesse, ce n'était pas dans les habitudes de Terresang de bouffer comme un porc mais plutôt de picoler un petit verre de vin ou d'hydromel, ce n'était pas de refus ... il allait donc se servir en compagnie de Bertrand de Montbard et Alain de Les-Quatre-Pierrepont, ses hommes de confiance mais il remarqua quelque chose.

"Un soucis, Magnus ?" Dit alors Montbard tout en prenant un verre de vin.
"Restez là."

Dit-il à l'encontre des seigneurs et il partit en direction d'un banc où se trouvait une jeune demoiselle qu'il connaissait plutôt bien pour l'avoir vu il y a de cela quelques semaines lorsqu'elle était venu en compagnie de son connétable pour régler le soucis de succession (comme aujourd'hui) d'Arétria.

"Marquise de Saint-Aimé ... je suis honoré de vous revoir." Dit-il à son encontre avec un léger sourire qui se voulait chaleureux mais qui reflétait le cynisme.