Leur Foi incendiera le Ciel...

La terre noircie et asséchée se craquela soudain, effrayant dans son entreprise aventureuse un insecte isolé dans la ruine. La poussière bougea, trembla et finit par être arrachée du sol. Des filets de sable excédentaire s'échappèrent de la poigne gantée de cuir et d'acier sombres, tels la bave asséchée d'un monstre légendaire coulerait entre ses crocs. La poigne se desserra et bougea vers un visage. Le visage de la douleur, de la souffrance, de la haine et de la destruction.

A travers le fer sacré, Bol d'Jiv'Elgg huma la poignée de terra composée de plus de cendres qu'autre chose. Elle respirait la souffrance, c'était bel et bien une terre providentiel, un sol sacré béni par Kiel Elghinn elle-même. L'odeur en était si riche: sang éternel, fumée, poil animal, excréments, acier, ou en tout cas c'est qu'il pensait y percevoir. Ici s'étendait jadis une partie de la forêt, mais cette verte cathédrale avait bien souffert des derniers mois. Pas assez au goût des militaires, c'était certain. Les déconvenues avaient été nombreuses. Bien plus que les Elfes, c'était un biotope complet qu'il leur avait fallu affronter.

Etendre le Front d'Uraal à Linaeh était une idée et le Favori ne pouvait que l'appréciée, après tout, rien de tout cela n'aurait été possible aujourd'hui si ils n'avaient pas contraint les Elfes à se disperser sur un large front. Mais il apparaissait lentement au Karliik Glenn et à son conseil de guerre que malgré les terribles coups et revers infligés sur Ardamir, ils restaient trop éloignés d'un réel avantage. Ca n'avait jamais perçu comme une guerre éclair, c'était certain, mais de là à accepter qu'elle s'enlise, il y avait un pas à franchir. C'était d'ailleurs parce qu'elle allait durer que le Haut-Prêtre s'était déplacé en personne et avait amené sa propre chair à canon derrière lui. Les Elfes allaient bientôt comprendre pourquoi il considérait que sa Mère régnait sur le monde!

Il éleva sa main vers le ciel et relâcha son butin. La lueur des feux faisait danser des ombres sinistres sur son armure et rendait à son masque la splendeur qui lui était due. Et ces fanatiques rendaient grâce à cette splendeur, nul besoin d'ordre, il suffisait de leur demander d'honorer les dieux. Mais les libations et l'exultation que provoquait le feu avait suffisamment duré, Kiel ne protégerait pas indéfiniment ses fidèles, et les Elfes comprendraient bien vite que ce crépuscule n'était pas naturel. Sa voix raisonna bien fort dans son armure et sur la plaine.

"Fils de la souffrance, hérauts de la Douleur! Cessez toute extase devant les flammes, elles sont nées de la volonté des dieux, mais ne sont pas leur seul dessein. Allez et répandez la vérité d'Elda sur ces bois. Capturez les, brûlez ce qui n'a aucune valeur pour les dieux et tuez ceux que vous ne pourrez emporter. Mais surtout évitez les chasseurs, parce qu'aujourd'hui débute une double chasse, et nous sommes l'un des gibiers!"

Et sur ses mots, il s'élança vers la forêt en courant, le pas rythmé par les tintements de la Chaîne de Kiel Elghinn. Ce jour était un jour parfait. Il ne restait plus qu'à passer au delà des défenses. Courir sous les arbres dénudés, sentir la fumée chatouiller ses poumons et entendre autour de lui la masse de Fanatiques dispersée de par les bois en petit groupe de trois, de cinq, de dix, de vingt peut-être? Il n'en avait aucune idée et s'en foutait, tout cela lui procurait juste un sentiment d'extrême plénitude. Et puis, après tout, la fin justifiait les moyens et cette fin-là ne lésinerait pas sur les sacrifices...

Religion : Culte pratiqué envers certaines valeurs
Et les miennes sont pouvoirs et orgueil.

Portes d'Anaëh - Non loin du Fort Yutar
XXIIème jour de Verimios, XIème Cycle
In the name of Gods

La petite troupe avançait calmement tandis que les derniers incendies dévastaient l'Anaëh, ne laissant derrière seulement destruction et mort. A la tête de mes hommes je pouvais clairement sentir leur satisfaction à l'idée de se trouver là, prêts à combattre et savourant chaque parcelle de ce qu'ils détruiraient. Cependant je ne partageais pas entièrement leur avis vis à vis de cette guerre qui durait depuis bien trop de temps. Les escarmouches ne s'étaient déclarées que voilà peu mais déjà les chefs d'état major et plus particulièrement les vétérans, tels que moi qui servaient dans l'armée depuis plusieurs centaines d'année, pouvaient déjà sentir un souffle de guerre, de longues campagnes qui useraient du temps et de l'argent. Mais par chance la société des Sombres étaient fortement tournées vers la guerre et certains commerçants se faisaient fortes joies à vendre armes et outils utiles aux combats. Malgré le mois qui s'était écoulé je ne m'étais encore rendu sur le front, laissant à mon homologue et à mes Veldruk la charge de mener le IIème Ost à la gloire. Durant cette période je n'avais cependant pas chômer loin de là. Pour commencer j'avais forgé les premières alliances qui me permettraient d'atteindre mon but suprême mais également j'avais mené une grande période de mobilisation au sein d'Abyssea et de ma maison et je ramenai ainsi une cinquantaine de nouvelles recrues qui dès aujourd'hui ferait leur baptême de feu.

Lorsque nous dépassâmes une dernière crête nous pûmes voir les différents campements qui s'étendaient de part et d'autre du Fort Yutar et plus encore dans le lointain la forêt qui abritait nos pires ennemis : les elfes, enfants de la Forêt et fils de putains. Plusieurs soldats crachèrent en apercevant l'abri de nos némésis et ricanèrent lorsqu'au loin une langue de flamme toucha un arbre l'embrassant, déclarant un nouvel incendie. Mais à nouveau je ne partageai pas l'exaltation des soldats mais regardai le campement du IIème Ost qui s'élevait non loin de là. Pour le moment ce n'était qu'un vulgaire campement bien que bien formé. Selon les ordres et une discipline de fer les tentes étaient alignées par carré et chacun de ces carré étaient séparée par de larges voies, pouvant ainsi permettre le déplacement rapide et simple des troupes mais également empêcher d'hypothétiques flammes de s'étendre. Les contours du camp étaient de larges fossés, dont le fond était tapissé de longs pics taillés en pointe et seuls deux points d'entrée existaient, protégés par un petit groupe de soldats lourds et d'arbalétriers. Cela était sans compter les éclaireurs que je pouvais apercevoir, camouflé derrière les buissons, presque invisibles.

Satisfait de mes hommes et de leur travail je me permis un léger sourire. Il restait tout de même de grands changements à opérer et c'était l'une des raisons de ma présence ici. Je fis aux soldats qui m'accompagnaient d'accélérer le pas et nous entâmes la descente. Pendant ce temps je réfléchis à l'avenir du camp. Nous étions désormais presque sûr que le combat allait s'intensifier puis s'enliser débutant dès lors une campagne qui dureraient plusieurs mois voir années. Il nous faudrait dès lors un camp de base, n'appartenant qu'au IIème Ost et celui se dressait face à moi me satisfaisait au plus au point. Cependant il faudrait construire une palissade de bois, et un rempart digne de ce nom mais également une ou tour avec peut être une balise dans le cas - bien que très certainement impossible - d'une attaque elfique. De même des quartiers dignes de ce nom seraient bâtis pour les soldats et un bâtiment d'Etat-Major crée. Dès lors un petit fortin, fragile mais qui serait une base pour nos hommes, prendraient forme et permettraient une gérance plus aisée de nos ressources. Satisfait je sortis un petit bout de charbon de mes fontes et un morceau de parchemin et y écrit une courte lettre pour l'Intendance dans le but d'avoir un matériel adéquat. Cependant je n'eus guère le temps d'apporter ce message moi même car lorsque j'arrivai je découvris une troupe de guerriers surexcités prêts à partir. Ne remarquant pas d'officiers les menant je m'avançai vers eux.

"Les Dieux noircissent vos coeurs soldats. Pourquoi donc nul officier ne mène votre compagnie ?
- Streea Jabuuk...,les soldats s'inclinèrent,Un puissant serviteur de Kiel à ordonner aux hommes de venir et de chasser nos ennemis puissent ils brûler dans la lumière qu'ils chérissent tant !
- Et nul officier a le courage de mener une glorieuse charge face à nos ennemis ? Pleutres ! Faites venir une lance et dites à la cavalerie de nous accompagner. Nous suivrons les ordres de cet homme. Préparez vous à partir au combat et à écraser la vermine elfique !"

Mon cri de guerre fut repris par plusieurs dizaines de soldats, bien plus que ceux qui se préparaient dès lors à mener un assaut et nous prîmes quelques dizaines de minutes à préparer. Ce fut un important groupe qui quitta le campement, plus de sept cents soldats menés par leurs officiers et moi même. Notre route fut rapide et bientôt nous arrivâmes au lieu de l'attaque. Dès lors je pus observer un homme tout droit sorti des plus terribles cauchemars que pouvaient faire les elfes. Le puissant Drow - car je savais que malgré son imposante armure et son jeu d'expressions (on ne pouvait dire qu'il était mauvais acteur) - il n'était qu'un simple mortel était impressionnant et son discours fit monter un cri de rage intense de plusieurs centaines de gorges. Bien des fanatiques et même des soldats perdirent dès lors toute retenue et ce fut une imposante cohue qui alla envahir et détruire cette forêt tant haïe. Je regardai d'un air froid et entendu les soldats qui m'accompagnaient et plus particulièrement leurs officiers. Le IIème Ost devait rester au dessus d'une telle ferveur et montrait la puissance de l'armée Drow, disciplinée même au plus fort des fanatismes puis je fis tourner ma monture et piqua ses flancs, la faisant partir au galop. Ma lance fermement calée sous le bras droit je dépassai la majeure partie des fanatiques, suivi de mes hommes et pénétrai parmi les premiers dans la furie des combats. Un elfe apparut soudainement face à moi, arc et flèche en main mais alors qu'à une vitesse incroyable il tendait son arme la pointe de ma lance s'enfonça dans son thorax, le soulevant de terre dans un cri perçant et l'empala violemment contre un arbre, où mon arme vint se ficher et se briser net. Dès lors je dégaina ma spatha et me jetai dans le combat, tranchant gorges et parant maintes coups d'épées. Une flèche frôla mon heaume et je me jetai au sol, puis roulant je bondis derrière un arbre où je pus voir que mes hommes avaient profondément enfoncé les lignes ennemies, si l'on pouvait appeler cela des lignes. Levant mon arme je me jetai vers mes adversaires en hurlant :

"Au nom des Dieux !"

Dernière édition par Elrendil Silad le Mar 14 Jan 2014 - 16:59, édité 1 fois

Elrendil se réveilla brusquement. Il faisait encore nuit noir dehors et l'obscurité avait envahi la salle où il pouvait quand il en avait le temps, se reposer. L'air toujours glacial venait s'engouffrer à travers ses habits et le rêve qu'il avait fait l'avait mis dans un état d'effarement. Il sortit sa dague lorsqu'il entendit des bruits de pas rapides dans le couloir, et l'a rabaissa lorsqu'il vit deux gardes rentrer précipitamment sans frapper. L'un d'eux semblait inquiet et Elrendil comprit aussitôt ce qui était en train de se produire.

« Lieutenant, les drows ont mis le feu aux portes de l'Anaëh, tout brûle. Quelques éclaireurs sont en ce moment même en train de se battre aux côtés d'une petite garnison d'infanterie laissée en avant, mais ils ne tiendront pas longtemps », le garde avait sorti un document qu'il s'empressa de donner à Elrendil, « Cela vient du commandement mon Lieutenant ».

Elrendil s'était levé sans attendre et avait récupéré le petit document. Apparemment, il était le dernier informé et pourtant le plus proche des événements puisqu'il se trouvait lui et ses mectaris justement à la frontière. Le document indiquait que plusieurs centaines de drows s'étaient mis à incendier la forêt, sorti de nulle part et surtout, sans que les éclaireurs ou que les informateurs aient pu en informer au préalable le commandement. Le meilleur restait pour la fin puisque le document disait qu'Elrendil et ses mectaris* seraient les premiers à porter assistance aux éclaireurs. Un problème subsistait cependant puisque le document n'indiquait en aucun terme, qui se trouvait à la tête de ces Sombres, ni ou et combien exactement. L'ordre avait donc tout l'air d'une mission suicide, mais Elrendil et ses épéistes seraient fiers de faire mourir ces ignobles vermines qui s'étaient mises en tête de réduire en cendres leur territoire.

« Ils paieront quoiqu'il en coûte, ils paieront. Suivez-moi », fit Elrendil en s'adressant aux deux gardes encore exténués par leur course.

Pendant qu'il enfilait son armure, son heaume et son bouclier. Elrendil se remit à penser à son rêve qui l'avait profondément troublé. Et maintenant qu'il connaissait la situation, tout lui paraissait plus clair. Dans son rêve, la déesse Kÿria s'était enflammée et son agonie avait fait surgir un long cri strident, plein de douleurs et de colère. C'était l'Anaëh qui brulait donc, et Kÿria par sa colère, en appelait à son peuple pour qu'il réponde à l'affront de leurs cousins. La main droite d'Elrendil se crispa sur la poignée de son épée Aranel. Il adressa une prière à la déesse Tyra, en l'a suppliant de faire couler le sang des drows. Lui qui les combattait depuis plusieurs siècles déjà, cet événement lui offrirait de nouveau le moyen d'éliminer ces âmes noires et il souhaitait par conséquent remercier Tyra pour ce cadeau – ils ont énervé le mauvais et ils le regretteront pensa-t-il.

Lorsqu'ils arrivèrent enfin sur la petite place centrale du campement qui avait été improvisé et consolidé depuis la perte du fort Ellyrion. Elrendil vit ses mectaris rassemblés et en ordre serré, prêt à obéir et le plus important, à se battre. Plusieurs centaines des meilleurs éléments d'Elrendil se tenaient donc à présent face à lui et sans prendre le temps de les passer en revue, Elrendil se dressa de tout son aplomb face à eux.

« Les drows ont osés souiller le sol de notre déesse et de nos ancêtres. Vous tous, l'avez ressentie. L'Anaëh brûle et son crie agit sur nous comme un hurlement et un appel à l'aide... », Elrendil marqua une pause en montant sur sa monture, « Les ordres sont simples. Nos frères meurent en essayant de repousser la vermine. Montrons à ces Sombres qui sont les mectaris, et comment nous les punirons pour leur affront ».

Aussitôt son discours finit, Elrendil fit tourner les talons à sa monture et rejoignit son petit cercle de sous-officiers dont faisait partie un ami de longue date avec qui il avait combattu maintes et maintes fois. C'était Ellion, et dans cette situation-là, son aide lui serait plus que bénéfique et celui se chargerait de mener une partie des épéistes.

Elrendil et ses mectaris s'enfoncèrent donc dans la pénombre, qui ne fut toutefois que de courte durée puisque quelques minutes plus tard, ils purent percevoir les hautes flammes s'échappant dans le ciel. Le brasier était immense et s'étalait sur des centaines de lieux. Il ne s'agissait donc pas d'une action improvisée, mais d'une véritable attaque. Au moment où Elrendil atteignit l'arrière poste de la petite garnison d'infanterie, il vit des visages tirés et exténués. Cependant, les elfes semblèrent soulagés lorsqu'ils l'aperçurent avec ses mectaris censé incarner l'élite de l'infanterie elfique. Le chef de la garnison fit signe à Elrendil de le rejoindre. Lorsqu'il l'atteignit, il vit un officier en plein désarroi, semblablement prit de court même s'il savait que ce risque aurait pu arriver à n'importe quel moment.

« Ils sont partout, nous peinons à les retenir. On peut dire que vous tombez à pic Lieutenant... », L'elfe essaya de reprendre sa respiration, gênée par la fumée du brasier, « ... Nous avons essayé tant bien que mal de contenir l'incendie, mais ils attaquent par petit groupe... », L'officier indiqua une route et sans attendre plus longtemps Elrendil prit cette direction. Les choses n'avaient que trop durées, à lui maintenant de renverser la balance. Et cela arriva plus tôt qu'il ne l'aurait espéré puisque dès qu'ils arrivèrent au niveau des premiers éclaireurs en train de se battre, une charge de cavalerie drow était en pleine manœuvre. Celle-ci s'enfonça dangereusement dans la ligne elfique. Elrendil se retourna alors vers Ellion et ses mectaris.

« Il est temps de répandre le sang de ces vermines et de réparer l'affront fait à Kÿria. Mectaris, en formation ! ».

Grâce à leur discipline de fer, les épéistes se mirent en position. Elrendil dégaina Aranel et empoigna son bouclier avant de se mettre au galop. Les mectaris n'étaient pas des cavaliers et Elrendil le savait. Néanmoins, il profiterait de la supériorité d'une bonne charge de cavalerie et ordonnerait une fois le contact établi, de se mettre à pied pour enfin faire chanter les lames. C'est ce qui se produisit dans les instants qui suivirent. Elrendil tua plusieurs drows grâce à des coups bien placés, puis se mit à terre pour débuter la répression. Au loin, Elrendil vit un drow s'élancer dans le tumulte des affrontements en criant,

« Au nom des Dieux »

L'obscurité l'empêchait de pouvoir le distinguer correctement, et pourtant, Elrendil comprit aussitôt qu'il n'avait pas à faire à de vulgaires drows car celui-ci ne présentait pas un armement pauvre et vétuste. Il était vraisemblablement un guerrier d'un Ost drow, et il se pouvait que cela change la donne pensa Elrendil. Surtout s'ils étaient plusieurs milliers...

*:

Les scènes de guerre étaient devenues courantes depuis l'arrivée des engeances Drows le long de la forêt d'Anaëh. Jusqu'à maintenant les forces ennemies avaient été tenues éloignées mais diverses incursions avaient réussies à s'enfoncer au delà de la limite autorisée. Et maintenant un nouvel assaut se profilait à l'horizon, amenant avec lui son lot de cataclysme.
Il était néanmoins notifiable que les Drows optaient désormais sur des techniques de harcèlement des lignes Elfiques, ces mêmes tactiques que les enfants de la forêt usaient pour vaincre les visiteurs armés trop curieux. Depuis l'attaque sur le lac d'Uraal et sa contamination, voici que l'ennemi s'en prenait à la forêt elle-même par la biais d'un gigantesque feu. Le rougeoiement des flammes dansait dans les yeux d'or de nombreux Elfes postés sur une petite falaise naturelle située en arrière du front. Devant cette position dominante, ils observaient en silence l'avancée des flammes et l'assaut mené sur les lignes de l'armée Elfique.
S'en prendre de manière aussi lâche à la Prime Forêt était un sacrilège immense aux yeux du Premier Peuple mais nul cri ni insultes ne s'élevaient des rangs de chasseurs, seul un regard emplit de promesses de mort attendait les profanateurs.

Car la douleur de la forêt s'emplissait également d'une rage sans nom, une fierté ébranlée et dont l'affront devait être lavé dans la plus grande cruauté. Au devant de la petite troupe, la figure autoritaire de la Grande Prêtresse de Kyrïa donnait le ton à la réponse Elfique.
Ils n'étaient pas des soldats, encore moins des êtres formés à la va-vite, mais en chacun résidait un ennemi mortel pour leurs cousins sombres. Le regard de la prêtresse de détourna un instant des combats qui se situaient non loin en contrebas pour se poser sur ceux qui la suivaient dans cette nuit fatidique. Chaque visage lui était familier. Ses frères et soeurs, cousins, nièces et neveux, tout ce que son clan avait pu envoyer à la guerre afin de préserver l'intégrité d'Anaëh. Ils étaient parmi les premiers clans protecteurs de la Symphonie et de la Forêt, non pas ces nobles corrompus par leur habitat de pierre mais ceux qui portaient la vraie voie d'Anaëh.
Tous équipés pour la guerre et avec l'envie d'en découdre et les Drows venaient de leur donner un affront qu'ils devaient payer à juste titre.

Hyrïel, également équipée pour se battre, reposa son regard sur l'assaut des Drows contre les lignes de l'armée. L'avancée semblait être un assaut en règle mais la présence de ce qui semblait être des Sombres n'utilisant pas les attitudes normales d'un soldat aguerri rendait la tâche des soldats Elfiques ardue. De nombreux petits groupes frappaient ici et là avec le seul but de s'enfoncer au plus loin dans la forêt sans se soucier d'aucune stratégie. L'avancée du feu restait un problème mais Anaëh avait des protections magiques contre ce genre de cataclysme, il ne devrait pas se propager plus que nécessaire et des cendres rejailliront des pousses encore plus fortes qu'auparavant.
Il était temps de faire mouvement et deux de ses lieutenants vinrent prendre leurs ordres.

- Grande Prêtresse nous sommes à vos ordres, que devons nous faire ?

"Nous allons entrer dans la mêlée, ces engeances maléfiques nous pensent en difficulté.

- Devons nous aller aux cotés des soldats ? Nous sommes principalement des archers, nous ne sommes pas convenablement équipés pour un combat de lignes.

"Non .. Laissez les mectaris combattre là où ils sont." Le regard de la prêtresse se posa sur les petits groupes d'ennemis qui commençaient à s'infiltrer dans les profondeurs d'Anaëh. "Nous menons la chasse contre ces fanatiques, n'en laissez aucun survivre à leur escapade. Dispersez et traquez-les sans relâche comme les proies qu'ils sont ! "

Et, à la suite du signal, la troupe se mit à courir pour se dévaler les hauteurs, leurs regards tournés vers leurs sombres cousins infiltrés. La forêt allait connaître un nouveau tintement de rouge mais cette fois au plus profond d'elle-même.

Sujet: Re: Leur Foi incendiera le Ciel... Mer 22 Jan 2014 - 14:00

*** Quel ennui … J’espère que c’est la dernière fois que j’aurais besoin de me déplacer en personne ***

Avachi sur la banquette du fiacre qui l’emmenait au front, Komen ruminait sa haine des longs trajets. Certains de ses congénères semblaient apprécier la vie au grand air, les voyages et être loin du Puy, mais ce n’était pas son cas, bien au contraire. Le temps perdu dans les transports avait tendance à l’énerver immanquablement, il tentait pourtant de rentabiliser ces moments d’immobilité forcée en prière ou en entrainement magique mais tôt ou tard il finissait par perdre sa concentration et à s’enfoncer dans un agacement qui ne prenait fin qu’une fois à destination. Il avait eu largement le temps de passer en revu les raisons de ce voyage ainsi que les informations dont il disposait, il était presque capable de réciter par cœur les notes qui l’avaient aidé à se décider à entreprendre cette expédition. Il était généralement sûr de lui lorsqu’il faisait un choix mais cette fois le doute s’était insinué en lui. S’aventurer dans une zone de guerre au beau milieu d’un conflit armé était loin d’être l’idée la plus prudente qu’il avait eu et pour la quinzième fois il tenta de se rassurer du bienfondé de son action.

*** Il faut agir maintenant, sinon un autre saisira cette opportunité et Tesso devra attendre un autre règne… Non il faut agir et je suis le seul à pouvoir réussir. ***

Il cessa de regarder par la fenêtre, relâcha l’épais rideau et passa son regard sur les frères qui l’avaient accompagné dans ce périple. Tous trois avaient au moins un siècle de moins que lui et encore beaucoup à apprendre mais ils avaient aussi leurs forces. Pendant quelques instants il fût envahi à nouveau par le doute en pensant que certains ne reviendraient peut être pas en vie au puits.

" Tu mens… cette Nawandaë n’a probablement jamais existé, par contre cette situation t’es probablement arrivée ou a un de tes proches. "

" Mais… Mais… Monseigneur, vous ne pouvez pas jouer, c’est trop simple pour vous. De l’argent était en jeu…"

" Hum ? Peu importe... Tu t’es amélioré en tous cas, mais quelques détails persistent à te trahir. Je suppose que tu ne veux pas que je les énonce maintenant ?"

" Si vous pouviez attendre que nous soyons seul je vous en serais reconnaissant en effet. "

Il acquiesça d’un signe de main, laissant Naristän payer boudeusement son adversaire, le jeune apprenti s’était épanoui depuis qu’il était entré au service du haut prêtre. Il avait progressé dans de nombreux domaines et ne tarderait pas à pouvoir devenir prêtre même si il était loin d’être le meilleur à ce jeu du mensonge que les prêtres de Tesso avaient élevé au rang d’art. Il se souvint le regard du jeune sombre lorsqu'il avait compris que le Haut prêtre avait vu au travers de son coup monté alors qu'il pensait avoir réussi à duper tous les prêtres. Il avait demandé à le rencontrer quelques jours plus tard et, séduit par sa personnalité, l’avait choisi comme assistant personnel et s’était chargé personnellement d’une partie de son enseignement.
Sakmaraël, qui empochait son gain, l’air réjouit, avait été ordonné prêtre pratiquement un siècle auparavant en même temps que son frère Sokmoraël pourtant de plusieurs années son aîné. Ils étaient aussi différents que des enfants ayant les mêmes parents pouvaient l’être. Le plus âgé avait un physique digne des plus grands guerriers, tout en hauteur et en muscle, il dégageait un sentiment de puissance brute qui menaçait de déferler à tout instant. Il ne demandait pas grand chose, ne se plaignait pas, ne questionnait pas, il faisait ce qu’on lui disait, ni plus, ni moins. Komen savait que s’il avait suivi la voie du mensonge c’était uniquement pour ne pas être séparé de son frère qu’il pensait protéger, mais le haut prêtre se demandait si ce n’était pas parfois l’inverse. Son cadet était beaucoup plus petit et chétif, même plus frêle que Naristän et Komen qui étaient pourtant déjà en dessous de la moyenne des sombres. Néanmoins il compensait sa taille et sa force par une intelligence vive et pointue, ainsi qu’une affinité hors norme avec la magie. Le haut prêtre était en train de se demander qu’est-ce qui avait motivé Tesso à créer deux frères aussi différents lorsque le cocher ouvrit la paroi de bois qui le séparait de l’habitacle.

” On dirait qu’ça chauffe un peu plus loin, vous êtes sûr qu’on continue par là bas?”

Imité par les autres passagers, Komen tira le rideau et admira les incendies qui ravageaient la forêt elfique. Il n’était pas de ceux qui vouent une haine féroce à leurs lointains cousins de la forêt mais il devait avouer qu’ils étaient essentiels pour focaliser la haine de son peuple et il se faisait un devoir d’exploiter cette haine de son mieux. Il ne savait pas vraiment l’expliquer mais ce spectacle avait quelque chose de satisfaisant.

" Bien sûr qu’on continue, on est ici pour ça...

Préparez vous… “

Alors que Sokmoraël équipait son armure et que les deux autres prêtres priaient silencieusement Tesso de les protéger et de les aider dans leur mission, il se mit lui même à marmonner une demande de bénédiction afin de concentrer sa magie et de préparer son esprit. Lentement il se mit à visualiser son ombre dans son esprit puis il demanda à son dieu de l’aider à la matérialiser et à la contrôler. L’exercice n’était pas des plus simples mais il n’en était pas à son coup d’essai. Peu à peu la silhouette prit une forme qui semblait presque palpable et dissocia ses mouvements de ceux de son propriétaire. Dans la pénombre de la calèche il n’était pas aisé de définir sa forme exacte, elle semblait occuper l’intégralité de l’obscurité ambiante. Un novice aurait ressenti un malaise en la présence de l’entité magique qui était dans l’attente de consigne. Il se concentra, puis l'ombre se coula a l'extérieur du véhicule. Ignorant les limites du monde physique il fila vers le cœur de l'incendie.

Il ne jeta qu'un coup d’œil rapide à l'affrontement des deux groupes montés et s'enfonça plus en avant dans la forêt, pratiquement invisible difficilement perceptible. Il dépassa des groupes de drows éparses et vit quelques groupes de défenseurs mais rien qui ne valait vraiment la peine qu'il s'était donné. Il allait rebrousser chemin lorsqu’un éclat attira son oeil un peu plus à l’ouest. Curieux, il décida d’aller voir de quoi, ou plus vraisemblablement de qui, il s’agissait. Il ne fut pas long à repérer un détachement de cavaliers elfes, tapis d'en l'ombre il essaya d'estimer la taille de la cohorte puis il revint vers les drows. Il localisa un groupe, qu’il prit pour des officiers sans voir le masque étrange que l’un d’entre eux portait. Tout en relâchant l'attention qui lui permettait de conserver la séparation avec son ombre il envoya quelques mots qui sortirent d’une voix étrange et éthérée qui semblait provenir du léger volute de fumée qui avait résulté de la disparition de l'ombre.

" Un détachement de cavalerie arrive, sur la route légèrement au nord d’ici. Un demi-millier probablement. Vous voilà prévenus."

Il ne restait plus aucune trace de l’étrange apparition qui avait effrayé certains des chevaux. Komen rouvrit lentement les yeux sur l’intérieur du coche maintenant légèrement éclairé par le rougeoiement des flammes.

" Tout va bien Monseigneur? Vous transpirez… Que s’est il passé? "

Il apaisa les inquiétudes de son disciple d’un signe de main tout en expliquant. " Rien, j’ai voulu pousser mon exploration trop loin et trop longtemps. Cette maudite forêt est terriblement vaste et épaisse. Même ces immenses brasiers ne sont qu’une égratignure pour elle.

Sok, dis au cocher de nous amener sur la colline légèrement au sud-est du plus gros des brasiers. “

Il sortit un mouchoir de lin d’une des poches de sa tenue et s’épongea le front avant de bouger lentement la tête et les épaules pour délier ses articulations engourdies. Quelques minutes plus tard ils s’arrêtèrent sur la colline désignée et il sortit du véhicule une fois que les frères se furent assuré que l’endroit était sûr, son assistant sur les talons. Ils marchèrent tous les quatre quelques centaines de mètres jusqu’au sommet de la colline. Au pied de l’autre versant, les deux principaux groupes de combattants venaient d’entrer en contact. Il ne parvenait pas à savoir si son intervention avait été prise au sérieux et avait permis de sauver quelques vies, mais il espérait qu’elle lui permettrait au moins d’être dans les bonnes grâces de quelques officiers. Les bras croisés sur le torse, il regarda le combat avec toute l’assiduité dont il était capable. A côté de lui le jeune Naristän était légèrement moins sombre qu’à son habitude, c’était la première bataille dont il était témoin et même pour un drow, un tel déferlement de violence n’est pas anodin. Les deux autres prêtres étaient sur leurs gardes mais Sokmoraël semblait apprécier le spectacle alors que son cadet était probablement en train d’estimer les chances de victoire de chaque camp. Peu importait l’issue de cette bataille, il y avait déjà joué un rôle plus important que ce qu’il avait prévu, mais il ne pouvait nier qu’il aurait aimé voir les sombres triompher.

Sujet: Re: Leur Foi incendiera le Ciel... Jeu 23 Jan 2014 - 22:01

Alors que l'obscurité s'étend sur l'Anaëh, les Elfes tentent de contrer l'attaque surprise des fanatiques. Les Mectari menés par Elrendil Silad se voient contrer par une force déplacée à l'insu du Haut-Prêtre et menée par le Streea Jabuuk Shar Aratyl. Le combat débute entre les deux troupes, empêchant la plupart des épéistes de poursuivre les groupuscules d'extrémistes sous le frondaison. Pendant ce temps, à l'intérieur de la forêt, la chasse a débuté. Emmené par Hyrïel Ean'Sianïh, un groupe de chasseur se met en devoir d'exterminer la vermine qui se répand dans la forêt. Les fanatiques quant à eux, commence à capturer leurs premiers esclaves, certains allument déjà d'autres foyers déformant les propos de leur leader. Pour eux, les arbres ne peuvent être emportés, ils doivent donc brûler. Bol d'jiv'Elgg quant à lui continue son avancé dans les bois sans montrer de réelle envie de combattre ou de capturer. Il est suivi par un petit groupe de prêtres et de fidèles, soit trop peureux que pour s'éloigner de leur maître, ou bien trop fidèle que pour le laisser sans défense.
Le poste de commandement elfique commence à réagir et envoie des cavaliers à la rescousse des défenseurs. Par les dieux seuls savent quels moyens, le Haut-Prêtre de Tesso avertit Bol d'Jiv'Elgg de ce contre temps. Il faudra encore du temps cependant avant l'arrivé des renforts elfes, temps que le Favori de Kiel compte mettre à profit.

La Créature de Kiel se mouvait lentement dans les ombres grandissantes du crépuscule, il avait cessé sa course et poursuivait désormais plus calmement. S'exténuer pour rien n'était pas la bonne solution, il avait à faire dans ces bois et la fatigue ne ferait que lui enlever le plaisir qu'il pourrait en retirer. L'odeur de fumée était moins présente ici. Ses yeux ne brûlait plus et sa gorge était à nouveau libre... dommage, la chaleur d'un brasier n'était pas une expérience très courante pour lui. Mais à voir la quantité de bois à brûler, il aurait certainement à nouveau l'occasion de goûter au joie de l'asphyxie et de la chaleur.

Derrière lui, il y avait certains de ses fidèles, les plus peureux ou bien les plus fervents. Mais il ne leur accordait aucune attention. Ses véritables serviteurs, ceux qui lui étaient vraiment utiles, étaient à Yutar. Cette mission était un suicide pour la plupart des fanatiques qui y participait. Bol d'Jiv'Elgg était peut-être sadique et masochiste, mais pas au point de se mettre des bâtons dans les roues, surtout quand il agissait par la volonté de Kiel Elghinn.

Tout se déroulait comme prévu, ses pions s'étaient séparés en petits groupes et écumaient la forêt, lui poursuivait son avancé toujours plus profondément et les Elfes étaient dépassé par une attaque à un endroit si incongru. Le Favori avait mis du temps avant de décider où frapper. Mais il avait fini par trouver, un endroit sans objectif, donc sans réelle défense. Un lieu de passage qui ne servait plus vu que cela faisait une Ennéade qu'il n'y avait pas eu besoin pour les Elfes de faire de mouvement, en tout cas, selon les rapports. Un endroit parfait pour passer leur ligne, rafler des esclaves et amoindrir leur moral.

Il perçut un mouvement du coin de l'oeil et s'arrêta. C'était une chose qui lui était familière et lorsqu'elle prit forme devant lui, il compris pourquoi. Le Haut Prêtre de Tesso en personne... ou plutôt son ombre. Ainsi ce vautour se joignait à la fête. Et comme toujours il apportait avec lui son lot de mauvaises nouvelles. Des cavaliers venus du Nord, rien que ça. Evidemment, il ne pouvait pas y en avoir autant, à croire qu'il mentait si souvent qu'il en oubliait de dire la vérité lorsque ça pouvait avoir une réelle importance. L'armée eslfique ne se serait jamais délesté du tiers de sa cavalerie avec un front devenu si vaste. Mais cela n'influait pas vraiment sur le déroulement des événements. Il fit un signe distrait à ceux qui l'accompagnaient.

"Allez prévenir ceux que vous pouvez, la meute se joint à la Chasse. Mais la volonté des dieux doit être respectée et prime sur la peur ou sur la mort. Qu'ils soient prudent mais qu'ils poursuivent leur mission sacrée. Partez tous et sur le champ, Kiel Elghinn n'a pas besoin que vous discutiez mes ordre, elle a d'autres projets et veille sur moi. Allez."

Et c'était tout, il reprit sa promenade de santé sur le sentier tracé par des animaux sans doute qui serpentait entre les buissons et les arbres dégarni. Au sortir de son masque la vapeur formait un nuage de buée sinistre. Il commençait à y avoir matière à réfléchir au Fort. Le monde politique se déplaçait, le Puy n'était plus le réel centre d'attention. Il avait trop tardé. Désormais, il devrait chercher le soutien de ses pairs plutôt que de leur cacher ses agissements, cela ne rendrait pas les choses plus aisées mais ça éviterait certains désagrément. Au milieu de ses ruminations, il se demanda vaguement quelle proie sa Mère allait-elle bien pouvoir placer sur son chemin...

HRP:

Sujet: Re: Leur Foi incendiera le Ciel... Ven 24 Jan 2014 - 15:37

La fumée provoquée par le brasier emplissait ses poumons et l'empêchait de pouvoir respirer correctement. Cette situation lui rappela avec effroi un événement qui s'était produit récemment. Et pour l'avoir déjà vécu, il savait que rester et tenir cette position sonnerait leurs morts à tous, cela ne faisait aucun doute. La première vague de drows avait été repoussée tant bien que mal, leur arrivée leur avait permis de reprendre l'initiative, ainsi lui fallait-il la préserver coûte que coûte. Mais les drows ne se battaient pas comme eux en ligne ordonnée et rangée. Composé de multiples groupuscules sensés harceler leurs lignes, provoquer des brèches et s'engouffrer, lui et ses épéistes ne pourraient tenir tête encore longtemps à ce rythme effréné et imposé par leurs ennemis. Il lui fallait reprendre l'initiative, mais comment ? Il profita d'un court moment de répit laissé par le succès de la première vague pour analyser avec minutie la situation.

Lui et les siens avaient profités d'un sous-bois pour pouvoir s'enfoncer avec leurs montures. Les drows chargeaient anarchiquement en provenant du sud et le feu se propageait à une vitesse ahurissante malgré l'humidité et le froid. S'il décidait de poursuivre leurs assaillants, un piège se refermerait sur eux, cela ne faisait aucun doute. S'il tenait la position, comme il l'avait imaginé, le feu les tueraient tous. Elrendil se retourna et vit une partie du bois encore à peu près épargné par l'incendie, et surtout, beaucoup plus dense et qui de toute évidence leur assurerait un couvert naturel. Son officier en second, Ellion le tira brusquement de ses pensées.

« Vos ordres, lieutenant ? Devons-nous poursuivre la première vague ? »

« Non, dites aux Mectaris d'établir une ligne de défense dans cette partie du bois. Ils n'attendent qu'une seule chose, qu'on les poursuive. Laissons les approcher et dites aux éclaireurs encore en vie de partir rameuter les drows qu'ils verront sur nos positions ! »

Le second officier acquiesça et donna les ordres de manœuvres aux épéistes qui opérèrent leur déplacement rapidement et soigneusement. Tandis qu'une partie se repliait, une autre protégeait leur retraite et ainsi de suite. Si les drows revenaient, une défense sommaire assurerait ainsi la protection des autres. Tandis qu'Elrendil revenait avec les siens sous le couvert, il vit au loin un Epervier qui semblait perdu en plein milieu de la cohue. Lorsqu'il arriva à son niveau, il le sentit plein d'assurance et celui-ci ne tarda pas à divulguer l'objet de sa présence.

« On m'envoie vous dire que la Grande prêtresse a rejoint le combat, Lieutenant »

L'information ne l'étonna pas, mais il regretta aussitôt que la Grande prêtresse se soit enfoncée tête basse sans connaître le véritable effectif de leurs ennemis. S'il lui arrivait quelque chose, tenir cette ligne improvisée serait surement le cadet de ses soucis se dit-il.

« Informez là qu'elle pourra revenir derrière notre ligne à la moindre difficulté ! Partez ! »

Sur ces mots, l'Epervier fit tourner bride à sa monture et s'en alla sans attendre une seconde de plus. Elrendil pu alors de nouveau inspecter sa position et voir comme il procéderait pour la prochaine vague. Comme il l'avait prédit, le couvert du bois leur assurait une défense naturelle non-négligeable que les drows devraient affronter en plus du mur de boucliers et de lames. De plus, l'air y était encore à peu près respirable même si le feu se déplaçait vite, trop vite jugea-t-il. L'obscurité avait alors envahi totalement leur position. Les flammes au loin révélaient leurs visages et faisaient luire leurs armures, mais la densité d'arbre les camouflait comme il l'avait espéré. Il vit alors au loin, des ombres bougeant et manœuvrant avec rapidité. Il n'aurait su dire par contre si ces ombres étaient celles des éclaireurs qu'il avait envoyés ou celles de leurs ennemis...

Sujet: Re: Leur Foi incendiera le Ciel... Dim 26 Jan 2014 - 15:08

Ceci n'est qu'une bataille
Mais surtout une victoire

Portes d'Anaëh - Non loin du Fort Yutar
XXIIème jour de Verimios, XIème Cycle
First Line forever

Contrairement à ce que je m'attendais la réponse de la part de nos lointains se fit bien plus rapidement que je ne le pensais. Tout d'abord nous eûmes à combattre l'opposition mené par des fanatiques, amoureux de leurs forêts mais également quelques patrouilles, qui furent rapidement éliminées par mes troupes qui avides de sang s'enfoncèrent entre les arbres tant haïs. Mais, formés à la discipline et retenus par leurs commandants, ils restèrent en partie groupés et lorsque les épéistes ennemis apparurent il fut facile pour moi de guider les hommes pour former une position en forme de V, dont la pointe étaient protégée également par un important tir de barrage menait par nos arbalétriers. Ainsi la première vague ennemi vint s'écraser sans grandes conséquences sur nos lignes, de même pour eux qui ne subirent que peu de pertes, naturellement protégés par les arbres qu'ils défendaient. Je pensai que ce champ de bataille était réellement étrange, non pas parce ce qu'il était mené par les fanatiques religieux des deux camps mais bel et bien car nous nous battions essentiellement pour la forêt, que se fusse pour la détruire ou la garder en vie. C'était un objectif immense et presque impossible à défendre mais l'on m'avait entraîné à poursuivre des ennemis jusque dans leurs retranchements et lorsque mes ennemis se replièrent je me tournai vers un messager, un Drow qui devait seulement avoir une centaine d'année et lui donnai mes ordres.

"Appelle au combat l'ensemble des soldats qui nous ont suivi et fais venir à moi les officiers de nos régiments nous allons poursuivre notre mission ici."

Sans en dire plus je lui fis signe de partir et il s'exécuta, trottant dans la noirceur de la nuit approchant. Après avoir donné les mêmes ordres à trois autres messagers je me tournai vers les derniers bois restants et vit briller dans le noir les armes de nos ennemis. Bien ils cherchaient à défendre les dernière parcelles. Crachant au sol j'eus un sourire froid et carnassier aussi bien adressé à mes hommes qu'aux elfes qui se cachaient, terrifiés de la puissance des Sombres. Ils suivaient un comportement militaire exemplaire mais ils ne connaissaient donc rien à la puissance de la magie Drow ? Etaient ils si stupides ? Il me le semblait car les immenses foyers brûlaient des stères et des stères de bois, sans s'arrêter et eux ils défendaient les derniers bois restants, à grande peine car ils étaient obligés de reculer face à la chaleur des flammes. Ma mission me semblait beaucoup plus simple désormais car il me suffisait de défendre les foyers et d'en déclencher de nouveaux pour déborder l'ennemi et permettre l'accomplissement de la volonté des Dieux. Bientôt les quelques huit Veldruks et Kyorl qui m'avaient suivis que je dirigeai vinrent vers moi et se présentèrent au garde à vous.

"Les Dieux nous ont ordonné d'éliminer la race impie qu'est celle des elfes mes frères et le début de la gloire se trouve ici et nous sommes l'instrument de leur destruction ! Menez vos armes à la gloire ! Nous allons former sept groupes différents. Je veux une part égale d'hallebardiers et piquiers dans chacun de nos forces d'attaque ainsi que des arbalétriers ainsi que des troupes d'armes blanches pour défendre ces derniers, faites des parts égales et défendez les foyers de nos armes les plus destructrices. Si la chaleur des flammes est trop terrible mettez en place des relèves mais je sais que vous ne décevrez pas vos commandants et les Divins ! Membre du C'nros vous travaillerez en collaboration avec les balistaires pour déclencher de nouveaux foyers, usez de votre magie pour qu'ils durent, pour tirer plus loin. Allons aux armes !"

Les Veldruks s'exécutèrent immédiatement et coururent exécuter mes ordres et il ne resta bientôt qu'un magicien, qui se disait la voix des membres du C'nros au sein de IIème Ost et qui attirait bien plus de problèmes, n'hésitant pas à mettre des bâtons dans les roues de l'Etat Major. Je le regardai calmement, soutenant son regard brûlant de colère et attendit, gardant un visage de marbre, ne bronchant pas et attendit. Au bout d'une dizaine de minutes il détourna le regard et s'en alla, les épaules basses. Satisfait de cette petite victoire je fis signe à mon homologue de poursuivre le combat et retrouvai mon cheval ainsi que certains de mes soldats les plus loyaux. Je les regardai quelques minutes puis leur fis signe de me suivre. Après une rapide chevauchée nous rattrapâmes les fanatiques et enfin leur guide, dont je me glissai à ses côtés le saluant.

"Mon Seigneur, l'ennemi commence à répondre mais nous défendons les foyers de nos flammes. Puis-je vous suggérer de vous replier derrière nos lignes avant que nous soyons intercepté ? Je suis à vos ordres."

L'ombre des branches défilait sur son armure de cuir. Sa cape blanche flottait mollement derrière lui et son col de fourrure ondulant au rythme de la cavalcade. Souplement, comme un flot presque silencieux, le flot des cavaliers se déversant à travers l'Anaëh sauvage, l'hiver semblait s'être mis en mouvement. Un rayon de lumière pâle se réfléchit sur le bouclier protecteur qu'il arborait à sa droite. Un rayon de l'une. Une lune claire et nette sur un ciel aux étoiles voilées par sa seule lueur. Pourtant, sur cette étendue de pureté, la bas, à l'ouest, l'ombre s' amoncelle, une fois encore.

Il était tellement déplorable que de voir une fois encore les sombres se masser, prêts à l'assaut, alors que la forêt était à nouveau sans défense. Mais le deuxième ost était bien prétentieux si il pensait voir une victoire si aisément offerte. Timérion ne laisserait pas aux drows l'occasion de créer un corridor vers la prochaine cité. Et ces fanatiques, déchaînés par leur hérésie macabre et répugnante, ne perdaient rien pour attendre non plus. Mais il fallait toujours aller au plus urgent et pour l'heure, c'était le second qui occupait toute son attention. Les éclaireurs elfiques montreraient aujourd'hui définitivement leur efficacité.

Il avait regrouper ses troupes en vue d'un départ, mais elles allaient encore combattre une fois. Toute la puissance de Malgré dans le sud se jetterait dans la bataille pour circonscrire le mal, l'isoler, le dissoudre et finalement le repousser. Au milieu du chant malade, il pouvait percevoir les notes d'un bastion désespéré qui venait d'encaisser un assaut cataclysme que. Une résistance qui passerait dans la légende si quelqu'un pouvait s'en souvenir. Et comme toutes ces légendes, il y avait fort à parier qu'elle rejoindrait l'obscure profondeur de sa propre mémoire. Il n'aurait pas la prétention de dire qu'il ferait l'histoire, en ces jours, tous l ' écrivaient. Ou bien aucun, parce que si ils échouant à la fin, celle-ci serait à la plume du sombre, du vainqueur. Et leur rôle dans l'affaire quitterait la trame de Miradelphia, pour sombrer dans un oubli qui lui était inacceptable.

Et c'est avec la sereine volonté d'échapper aux ténèbres que le Protecteur déclencha la pluie et le torrent. La guerre était devenu le maître mot, Calimenthar guiderait la flèche et l'épée, dresserait son bouclier pour protéger la forêt. Mais à la fin comme en toute chose, ce serait Tari qui trancherait et qui jugerait de leur valeur. A nommé bondit hors des fourrés et il para le premier coup, sans se soucier de l ' impertinent qui gisait déjà, tuer d'une flèche d'ébène. Les anges noirs veillaient sur leur seigneur, la garde d'ébène ne le laisserait pas mourir... Hélas...

Les formations étaient en ordre, il pouvait presque sentir le pouls de son armée, tournoyant autour de l'ennemi en courants distincts, chaotique pour ceux qui subissaient l'assaut et pourtant d'une mesure artistique pour former, à qui pouvait voir la tactique, une rosace de chevaux prêt à percer les soldat ennemis de leurs traits. A la fois si proches et inaccessible, telle était la cavalerie elfiques. Il pouvait se représenter mentalement chaque mouvement, chaque manoeuvre. Les volées ordonnées, les demi tour rapide, le vol léger du galop, une nouvelle symphonie de cordes d'arc et le balais continue.

Peu importait que les flèches touchent, il fallait harasser, sans cesse. Et lorsque les flèches seraient épuisées, ils pourraient encore tirer l'épée et brandir lances et étendards. Ensuite, l'infanterie ne tarderait plus. Mais avant tout cela, il devrait affronter la marée avec son escorte pour rallier les elfes assiégés. Il n'était pas venu qu'avec la force des armes, à sa suite, d'autres mages montés allaient, et d'autre encore suivraient avec des prêtres quand l'infanterie sonnerait la relève.

Il finit par passer le dernier fourré. Laissant à sa monture le soin de le guider, il se concentra, laissa disparaître toute autre chose que le lierre et le pouvoir, si lointain et délicat à atteindre au milieu de l'hiver. Il leva les bras au dessus de sa tête, dirigea le flux dans le lierre autour de ses poignets qu'il sentit se mouvoir lentement. Et puis, brusquement, il lâcha la bride, dans une communion étroite avec le végétal, il laissa exploser le flux de puissance dans le réseau ligneux si abstrait et pourtant si présent du lierre. L'instant d'après quatre raies de bois et de verdure jaillir pour forcer une première brèche dans le rempart drow. A nommé exécuta un demi tour, laissant les sombres surpris à la merci des flèches de la Garde d'ébène.

C'est un protecteur haletant, suant et affaibli qui posa le pied de l'autre côté de la petite formation d'épéistes. Il lui fallait tenir un rapide conseil avec le lieutenant. Il attrapa un elfe au passage un elfe et lui demanda de toute l'autorité que lui laissait la fatigue d'une magie réticente. Que le maudits hiver s'en aille et que la vigueur de l'été prenne sa place, ou alors que le froid l'emporte auprès de Tari. Mais à ce genre de prières, nulle réponse favorable ne devrait jamais venir.

"Le lieutenant, soldat, dans l'instant."

HRP:

Sujet: Re: Leur Foi incendiera le Ciel... Mar 4 Mar 2014 - 12:22

Toujours à l’écart, le haut prêtre faisait appel à toute son acuité visuelle pour suivre les combats. Les forces étaient plutôt équilibrées, des guerriers tombaient d’un côté comme de l’autre, mais la bataille semblait avoir trouvé une sorte d’équilibre. Les elfes avaient réussi à mettre en place une ligne de défense efficace qui leur permettait de se mettre à l’abri pour reprendre leurs forces. Ils ne cédaient plus aux harcèlements des drows qui désormais consacraient le plus gros de leurs efforts à défendre les foyers d’incendie qui continuaient de lacérer la forêt sacrée. Même s’il n’était pas un spécialiste de la guerre et de ce genre de batailles il comprit que beaucoup allait se jouer dans le moral de chacun des camps. Le premier à montrer un signe de faiblesse, de désespoir ou de peur perdrait probablement la bataille. Bien sûr, des renforts d’un côté ou de l’autre pouvaient aussi changer le cours du combat mais ce serait probablement en décourageant ceux en infériorité numérique.

" Qu’en dis tu ? " Demanda t’il à son apprenti qui hésita puis se força a répondre pour ne pas trop faire attendre Komen.

" On dirait que la bataille s’est un peu calmée, mais il ne fait nul doute que nous avons l’ascendant sur ces maudits elfes. "

" Ah bon ? " Le jeune drow hésita avant de poursuivre.

" Ils nous voient brûler leur forêt chérie et son incapables de nous en empêcher, c’est en train de porter sur leur moral. Cette frustration est accentuée par le fait que nous ne nous battons pas selon leurs règles et leurs standards. "

" Tu ne vois qu’une partie de l’équation, ces hommes ne peuvent pas renoncer. Ils sont dos au mur, ils ne peuvent pas se contenter de tourner les talons et nous laisser faire. Nous nous en prenons à leur foyer, certes ça doit les frustrer de voir ces incendies mais ça leur insuffle aussi l’énergie du désespoir c’est à ne pas négliger. "

Il allait poursuivre mais un évènement requérait toute son attention sur le champ de bataille. Un groupe venait d’arriver, au départ il ne leur avait pas accordé beaucoup d’attention même s’ils semblaient organisés et expérimentés. Mais leur technique était trop irréprochable pour qu’ils soient une troupe comme les autres. Ces cavaliers semblaient inaccessibles, presque intouchables, les arbalétriers avaient du mal à les viser tout en esquivant leurs flèches meurtrières. Le haut prêtre serra les dents, il n’aimait pas voir son peuple ainsi en difficulté, il décida de s’approcher.

" On s’approche. Naristän retourne au coche, fais lui contourner la colline mais ne t’approche que quand tu verras un signal de Sakmaraël. " Le ton dans sa voix ne laissait pas place à la contestation et le jeune prêtre tourna les talons.

Sokmoraël tira sa lame au clair et renforça sa prise sur son imposant bouclier et les trois prêtres de Tesso se mirent à descendre vers le cœur des foyers. Il était hors de question que le haut prêtre se presse, il arriverait quand Tesso le déciderait. Il se demanda s’il avait bien fait de vouloir s’en mêler encore plus, il avait besoin que les officiers l’aient à la bonne mais ça ne valait certainement pas la peine de se faire tuer ou pire, capturer, pour ça. Certes ses gardes du corps donneraient leurs vies pour défendre la sienne, mais s’ils se retrouvaient face à une troupe importante et entrainée ils n’auraient aucune chance.
Alors qu’ils étaient a mi-chemin, leur attention fût attirée par le centre d’un groupe de combattant drow. Celui qui semblait être le chef de la troupe de cavalier venait de lancer un sort qui avait déstabilisé la formation des guerriers sombres et les avaient laissés en partie exposés aux flèches des guerriers elfes.

" Puissant… Mais je doute qu’il ait beaucoup plus en réserve, ou alors il vaut mieux faire demi-tour tout de suite. " Analysa Sakmaraël, légèrement inquiet.

Komen s’arrêta pour analyser la situation, comme il l’avait craint, cette démonstration de force avait renforcé le moral des défenseurs. Savoir qu’un grand guerrier ou qu’un mage puissant était de notre côté avait souvent cet effet là. Tout comme la mort d’un héro pouvait saper le moral de toute une armée. Les sombres quand à eux avaient été un peu inquiété par les morts qui avaient résulté de ce sortilège, ils regardaient leurs adversaires avec un peu plus de méfiance et étaient en conséquence un peu plus longs à réagir.

" Je vais tenter quelque chose puis on se repliera. "

Ses gardes du corps acquiescèrent et ils reprirent leur marche jusqu’à arriver a une centaine de mètres derrière les lignes drows, hors de portées des archers elfes. Le haut prêtre ignora les quelques blessés qui avaient été trains là et qui lui lançaient des regards interrogatifs plein de suspicion et s’avança jusqu’à une trouée entre les arbres qui lui permettait d’avoir une vue dégagée sur le cœur des combats. Sokmoraël vint se placer devant lui, le bouclier prêt à intercepté une flèche particulièrement bien ajustée ou guidée magiquement, pendant que son frère se mit a incanter pour établir une défense magique autour du haut prêtre qui continuait à analyser la scène. Sachant qu’il lui faudrait mobiliser toute sa concentration et son énergie, il retira son manteau de voyage qui ne lui serait pas nécessaire grâce à la chaleur des brasiers et le plia avant de le déposer au sol pour s’assoir dessus en tailleur.

" Décale toi un peu mais reste vigilant. " Ordonna t’il au guerrier devant lui.

Il ferma les yeux fit le vide en lui, faisant abstraction de tout ce qui l’entourait, confiant en ses hommes. Il se mit à prier les dieux de guider leur serviteur.

*** Oh Uriz, seigneur de toutes les batailles, permet à ton serviteur de te rendre hommage et d’aider tes fils à vaincre ces infidèles. Donne-moi la force de redonner à tes enfants la motivation et le courage de terrasser leurs adversaires et de les réduire en bouillie.
Oh Teiweon, accepte les âmes qui vont résulter de cette bataille et permet moi d’augmenter le nombre de celles de nos adversaires. Aide-moi à leur insuffler la peur avant qu’ils ne trépassent.
Oh Leetha, permet moi d’utiliser tes enfants pour insuffler la peur et le décourage à nos adversaires.
Oh Tesso Uns'aa Ulnen, père de tous les mensonges, tu sais que cette action s’inscrit dans un plan bien plus vaste et complexe qui fera ta grandeur. Permet a ton plus fidèles serviteur de berner ces misérables infidèles qui ne reconnaissent pas ta suprématie. Encore une fois prête moi ta force pour que je fasse rayonner ta grandeur parmi ceux qui ne la voit pas encore.***

Il fit le vide en lui et accueillit le plus de puissance magique qu’il lui était capable d’emmagasiner, il résista à la tentation de se laisser déborder par cette vague de puissance brute et commença à façonner mentalement son illusion. Il rouvrit lentement les yeux et tendit les mains devant lui, en direction du combat. Sous les yeux effarés des guerriers des deux camps, des milliers de nuisibles se mirent à sortir des ombres, rats géants aux crocs acérés, cafards gluants, serpents venimeux et autres insectes cauchemardesques, se mirent à se diriger vers les elfes. Comme si ça ne suffisait pas, des insectes de feu à l’allure démoniaque se détachèrent des flammes du brasier pour se jeter sur les défenseurs de la sylve, finissant de terroriser les animaux et certains des guerriers. Quelques guerriers parmi ceux qui avaient réussis à calmer leurs montures constatèrent que les rampants ne leur faisaient rien et que les êtres de flamme ne les brulaient pas, mais leurs appels au calme ne trouvèrent que peu d’auditeurs réceptifs. Ces illusions étaient tellement terrifiantes que peu s’attardaient sur les détails qui prouvaient qu’il ne s’agissait que de magie.
Les sombres qui, une fois la surprise passée, s’était ressaisis exploitèrent enfin cette panique et cette désorganisation dans les rangs adverses. Le moral gonflé par la peur de leurs ennemis ils n’attendaient qu’un signe de leurs officiers pour se ruer à la contre-attaque.
Komen, à bout de forces, relâcha son contrôle sur les illusions qui ne tarderaient pas à disparaître. Il n’essaya même pas de se lever, sachant qu’il était bien trop faible pour le faire pour l’instant. Il constata avec délice que ses efforts n’avaient pas été vains et qu’ils donnaient une chance aux sombres de reprendre l’initiative. Toujours assis en tailleur, il attendit de voir la suite des évènements.

Sujet: Re: Leur Foi incendiera le Ciel... Dim 9 Mar 2014 - 17:41

La diversion du Haut-Prêtre de Tesso porte relativement bien ses fruits sur les armées de Malereg. La jonction entre celles-ci et les épéistes est coupée net. Les cavaliers ne restent cependant pas longtemps sur leur surprise et orchestre une manœuvre de repli dont le succès, il faut bien l'admettre, n'est dû qu'à la distance de sécurité qui les séparent toujours de leurs adversaires. Ils perdent un temps précieux à reprendre une formation offensive, les ordres sont clairs, ils ne défendent pas, ils ripostent. Le terrain perdu est considérable pour les Elfes.

Du coté Drow, on ne manque pas de saisir l'occasion et d'affermir la pression sur les épéistes dont le noyau ne cesse de rapetisser. La défense reste cependant acharnée et les pertes des deux cotés restent, comme on devait s'y attendre, assez rare. Pendant ce temps, les fanatiques profitent de la mêlée et du chaos pour ramener leurs proies vers Yutar pour certains, s'enfoncer plus en profondeur dans la forêt pour d'autres ou, en ce qui concerne quelques rares berserker, se jeter dans la bataille en y laissant la vie. Les chasseurs menés par Hithiel continue à faucher les petits groupes restant un à un. Il est pourtant un religieux qui s'avance inexorablement dans les profondeurs de la forêt...

Le sang ruisselle sur le crochet de sa chaîne alors qu'il ramène le dernier de ses assaillants vers lui par la magie de l'artefact. Lorsque celui-ci, terrorisé par les visions d'horreur que le Favori fait naître dans son esprit, arrive enfin à sa hauteur, il le regarde dans les yeux, lui saisit le menton d'une main pour l'empêcher de détourner le regard. De l'autre, il brandit ses griffes et émascule le guerrier. Il n'y a pas vraiment d'intérêt et c'est sans doute ce qui fait toute la saveur du geste. Il finit par rompre le contact occulaire avec sa victime et approche ses lèvres de son oreilles, jusqu'à ce que son masque s'appuie sur le crâne de l'Elfe.

"Anaëh tombera. Cela ne fait aucun doute. Prie ta déesse pour que ce soit entre les mains d'Uriz, parce qu'elle aura peut-être l'occasion de brûler vite. Si elle me revient, son agonie n'aura jamais de fin."

Il attendit un instant que les paroles imprègnent l'esprit apeurer et brouillé par la douleur de sa victime avant de lui trancher négligemment la gorge. L'elfe retombe et tressaillit encore et encore, il gigote dans son propre sang qui l'étouffe lentement. Il enjamba lentement le corps avant de reprendre sa progression au trot. Derrière le corps agité des spasmes de l'agonie, il y a deux autres sylvains, affreusement mutilés qui n'attendent que les insectes pour pourrir.

La Créature de Kiel n'aime pas les fauteurs de trouble, surtout pas quand il tente de l'empêcher de récupérer son plus précieux jouet. Mais cela n'a pas d'importance. Les voix le pressent en avant parce que derrière lui s'étend un grand danger. Il ne sait pas exactement à partir de quand il sera à nouveau dans un terrain plus ou moins stable et sûr. En fait, il ne sait pas si il y sera jamais avant d'être sorti de cette forêt. Et il faut bien dire que cela lui importe peu. Il est l'Elu de Kiel Elghinn et ni la douleur, ni la peur, ni le temps, ni la mort ne peuvent empêcher sa course effrénée vers la chute.

HRP:

Sujet: Re: Leur Foi incendiera le Ciel... Lun 10 Mar 2014 - 15:42

Au bord de la lisière, les épéistes d’Elrendil tenaient encore la ligne avec leurs dernières forces. Mais un sentiment de crispation envahit alors le Lieutenant lorsqu’il prédit son avenir et celui de ses troupes. Tari ne se trouvait plus guère loin d’eux et récupérait au passage les drows et elfes qui tombaient et alimentaient de leur sang, la terre de son royaume, la terre de ses ancêtres. Les drows semblaient animés d’une frénésie qui leur était propre, et paraissaient toujours aussi nombreux malgré leurs divisions en petits groupes. Les Mectaris d’Elrendil quant à eux, s’amenuisaient petit à petit et étaient voués à disparaître si aucun renfort ne se joignait à eux. Pourtant, le lieutenant restait encore au milieu de ses hommes et affichait avec toujours autant d’ardeur, une confiance qui lui était propre. Malgré l’isolement, les épéistes semblaient s’alimenter du sentiment de leur commandant et parvenaient à rendre aux Drows, coups pour coups.

Elrendil jeta un bref coup d’œil à ses troupes et découvrit la suie qui avait recouvert les visages et armures des siens. La forêt pleurait ses pertes et cette suie ne pouvait symboliser que les larmes de celles-ci. L’incendie était devenu beaucoup trop important, il ne pouvait plus essayer de préserver les quelques coins encore épargnés. Avec rancœur, le lieutenant se dit qu’il pourrait de toute évidence ne pas maîtriser cette abomination. Il n’avait pas eu de nouvelles de la prêtresse, sans doute était-elle tombée également face aux drows. Aucun des messagers qu’il avait envoyés n’étaient encore revenu de l’arrière. Lorsque les yeux de son second officier, Ellion, croisèrent les siens, l’elfe comprit ou voulait en venir le lieutenant.

« Nous sommes le seul rempart entre le royaume et ces vermines, faites en sorte que tout le monde soit prêt à avancer lorsque j’en donnerais l’ordre. Ces drows ne l’emporteront pas si facilement ». Lança le lieutenant à son officier.

Celui-ci lui adressa en retour un regard qui exprimait toute sa confiance en la manœuvre que s’apprêtait à effectuer son lieutenant. Elrendil avait déjà vécu cette situation et si cela pouvait permettre de laisser à l’arrière, du temps pour s’organiser et préparer la riposte, alors il s’exécuterait sans sourciller. Mais un élément vint bouleverser ses plans lorsqu’un épéiste vint le trouver pour l’avertir de l’arrivée inespérée d’un seigneur protecteur qu’il connaissait déjà. Sans attendre, le lieutenant quitta la ligne et suivit l’épéiste pour enfin arriver à l’endroit où se tenait le protecteur. Celui-ci semblait véritablement exténué et Elrendil comprit aussitôt ce qui s’était produit.

« Je ne m’attendais pas à vous voir ici ! Je vous pensais reparti pour votre protectorat », demanda Elrendil sans vraiment attendre de réponse.

« Vous voilà vous aussi maintenant dans cet enfer. Faisons en sorte que ces saletés payent pour leurs méfaits et leur affront envers Kÿria », fit de nouveau le lieutenant avant de nouveau face à la ligne de front, « Nous tenons la ligne avec toutes les force qu’ils nous restent, mais ils arrivent à revenir à chaque fois que nous les repoussons. A ce rythme-là, nous serons dépassés dans l’heure », il se retourna de nouveau vers le protecteur semblant récupérer son souffle, « Combien de soldats avez-vous emporté avec vous, seigneur ? Avez-vous retrouvé la grande prêtresse ? Je crains qu’il lui soit arrivé le pire… »

Le lieutenant retira son heaume afin de pouvoir retirer la suie de ses yeux. Son regard envers le protecteur se voulait alors des plus sérieux. D’un côté, il était rassuré de voir qu’il n’avait pas été envoyé comme le seul sacrificiable, mais d’un autre côté, la présence en une telle circonstance d’un des seigneurs protecteurs ne le rassurait pas tant que ça. Car pour en arriver à un tel recours, seule une situation mal engagée pouvait servir de prétexte.

« Je m’apprêtais à lancer une offensive avant que vous arriviez... Je crois maintenant, que nous pouvons changer la donne, qu’en pensez-vous ? », fit le lieutenant en affichant un léger sourire vers les lignes des drows.

La Victoire n'est acquise que par la persévérance
Et une stratégie imbattable...

Portes d'Anaëh - Non loin du Fort Yutar
XXIIème jour de Verimios, XIème Cycle
Ô Divine Gods

Il est difficile d'appréhender une bataille lorsque celle ci atteint son paroxysme particulièrement lorsque le commandement se trouve en pleine mêlée. Et c'était malheureusement mon cas tandis mes gardes du corps et moi même nous traversions les lignes ennemis dispersées. Les derniers noyaux de résistance commençaient à s'effondrer et les elfes fuyaient vers les lignes protectrices qu'avaient formés les épéistes. Cependant je pouvais apercevoir même au milieu de la débâcle des elfes que les survivants ne passaient par les premières lignes Eldehels. C'était une véritable jouissance de voir l'ennemi fuir devant la terrible poussée qu'exerçait mes soldats sur leurs lignes. Cependant nos lointains cousins - et puissent Uriz brisaient ce lien de sang maudit ! - étaient de véritables guerriers, formés aux meilleures techniques de défense et leurs pertes étaient minimales malgré la violence des combats. Cela se comprenait car dans chaque camp chaque perte était difficilement remplaçable dans les jours à venir. Lorsque des milliers d'humains auraient péri dans une bataille comme ci seulement quelques centaines d'êtres sylvains et d'Eldehels gisaient sur le sol, leur corps sans vie gênant le mouvement de leurs camarades et de leurs ennemis.

Finalement nous réussîmes à rejoindre l'arrière de nos lignes, tuant encore quelques fuyards, et je rejoignais mes officiers subalternes qui avaient réussi à monter une attaque le flanc gauche des épéistes qui commençaient à flancher. Cependant des renforts arrivaient et je devinais par avance que notre assaut serait facilement repousser. Mais nous devions prendre d'assaut cette partie de la forêt pour pouvoir disperser des fanatiques ou encore des mages pour allumer de nouveaux foyers d'incendie au cœur même du royaume d'Anaëh. Cette maudite forêt tomberait ou ce serait mon tour de me jeter sur ma lame ! Faisant venir plusieurs messagers, les renvoyant chercher des informations pour certains, demandant un rapport extrêmement détaillé pour d'autres, je compris rapidement la situation. Une véritable ligne de défense s'était mise en place autour des derniers bois résistants et se rejoignaient peu à peu pour former une ligne protégeant l'entrée vers le cœur des terres sylvines. De plus un renfort de cavalier approchait malgré les actions héroïques d'un de nos Haut-Prêtres qui avaient réussi à éviter la débâcle totale de nos forces attaqués. Pinçant les lèvres de mécontentement j'ordonnais sèchement :

""Placez tous nos hallebardiers sur les flancs de nos troupes ainsi qu'une partie de nos piquiers pour endiguer toute charge ennemie. La cavalerie nous est inutile au milieu de la forêt, envoyez là plutôt patrouiller les terres récemment brûlées et surtout qu'elle se prépare à prendre d'assaut toute force nous attaquant sur notre flanc. "

Un cri dans les rangs de nos troupes me firent lever instinctivement mon bras protégé et je sentis une flèche mordre profondément dans le bois. Grognant de dépit je regardai vers les archers ennemis, de véritables as du tir, dissimulés entre les arbres et décidai de les mettre en fureur.

""Ensuite que nos arbalétriers arrêtent de se fatiguer à hérisser un peu plus les boucliers de carreaux. Qu'ils visent par dessus les épéistes et qu'ils cherchent à repérer les archers ennemis. De même nos mages doivent essayer de mettre le feu derrière les lignes ennemies. Exécution !""

Sans que le seigneur protecteur de l'Epine dorée n'ait eu le temps de lui donner les réponses qu'il attendait, plusieurs bruits assourdissants se firent entendre au-dessus d'eux. Les arbres millénaires calcinés venaient de succomber aux flammes, leurs racines s'arrachèrent du sol et s'écrasèrent sur leur position. L'incendie avait pris de telles proportions qu'il n'était même plus possible de défendre la forêt. Seule la puissance des dieux pourrait leur permettre de reprendre l'ascendant. Néanmoins, il ne douta aucunement que les drows seraient pris à leur tour dans cette fournaise s'ils ne décidaient pas de leur côté à retourner sur leurs positions précédentes. Elrendil eut mal au cœur de voir ces magnifiques chênes, jadis majestueux, finir leur vie d'une telle façon. Mais cela ne ferait que renforcer sa haine envers ceux qui avaient osés profaner leur forêt et ils paieront un jour ou l'autre, cela ne faisait aucun doute.

Il voyait ses épéistes en train de s'étouffer dans la fumée de l'incendie. Effectivement, l'air était devenu irrespirable et ils ne pouvaient rester une seconde de plus. La mort dans l'âme, Elrendil s'adressa une nouvelle fois à ses guerriers en tentant de leur faire face.

« En formation de repli ! »

Les Mectaris le regardèrent pleins d'incompréhensions. Il leur avait promis de se battre un peu plus tôt jusqu'à la mort s'il le fallait et voilà qu'il leur demandait de céder du terrain lorsque tous étaient prêts à mourir ici. Comme pour se justifier, le lieutenant tenta une nouvelle fois de couvrir le vacarme général avec sa voix.

« Ils mourront ! Je vous en fais le serment »

Son regard était de marbre, ses yeux étaient glacials et remplis d'une haine qu'il ne pourrait jamais totalement évacuer, il en était sûr. Néanmoins, dans la douleur et la frustration, ses Mectaris obéirent et entreprirent de manœuvrer pour se replier comme ils l'avaient fait un peu plus tôt. Ainsi, il abandonnait sa position, il abandonnait ses frères morts sur le champ d'honneur qui ne reposeront jamais en paix tant qu'ils n'auront pas été vengés. La retraite se déroula heureusement pour le mieux, et il ne perdit aucun de ses soldats. Son amertume et sa frustration l'empêchèrent de regarder derrière lui. Mais il adressa un dernier regard comme pour jurer sur sa vie qu'il n'en resterait pas là. Toute sa vie, il se rappellerait d'avoir fait partie des quelques fils d'Anaëh à avoir combattu ce jour. Toute sa vie, il se rappellerait également d'avoir été abandonné malgré l'aide avortée du seigneur protecteur Timérion. Lorsqu'ils arrivèrent enfin au premier avant-poste qu'il trouva étonnamment en état d'alerte, son cœur ne put que se remplir de rage. Il adressa un dernier regard derrière lui, et apperçut alors un océan de feu mortel.

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