Le début d'un long apprentissage [Theran]

Sujet: Le début d'un long apprentissage [Theran] Jeu 16 Jan 2014 - 18:43

Première partie
~Rencontre~

Le début d'un long apprentissage [Theran] Temple10

La rencontre qu'il avait eu la veille avec une jeune elfe l'avait laissé dubitatif, et le médaillon qu'elle lui avait laissé par oublie avait renforcé ses interrogations. Ce médaillon qu'il tenait alors qu'il marchait dans les rues d'Eraison suivi d'une escorte, l'avait fait s'interroger sur sa propre vie. Et si son père avait pu avoir le même médaillon, le retrouverait-il un jour ? Mais le moment n'était plus aux questionnements, car il était temps pour lui de prendre place dans la demeure du protecteur d'Eraison pour débuter le recrutement de nouveaux épéistes. En traversant les ruelles et grandes places de la cité, Elrendil se remémora quelques lointains passages de son enfance. Il n'y avait jamais vécu, et pourtant, tant de souvenirs surgirent en lui. Eraison avait été la cité qui avait vu naître sa mère, qui avait été le lieu de rencontre entre ses parents. Sa mère était la fille d'un conseiller du protecteur de la cité, et aujourd'hui, il devrait affronter son regard.

Cependant, Eraison n'avait pas été seulement que néfaste pour lui, elle était également la cité qui abritait la plupart de ses anciens compagnons d'armes. Et il avait autrefois tenu une promesse qu'il lui faudrait à présent accomplir, peu importe si le protecteur pouvait s'impatienter. Alors qu'il marchait d'un pas rapide vers la demeure du protecteur, à la grande surprise de ses gardes, il tourna dans une ruelle et commença à s'enfoncer vers les extérieurs de la cité. Son ami d'autrefois n'habitait pas la cité, préférant la nature à la pierre, il avait fondé son foyer en dehors de la grande cité de pierre. Il se nommait Teril et avait fait un choix qu'Elrendil ne comprenait pas, mais son respect envers lui l'empêchait de le juger. Teril avait été un ancien archer de l'armée royale qu'Elrendil avait bien connu. Ensemble, ils avaient parcourus les terres d'Anaëh pour lutter à maintes reprises contre les drows. Ils s'étaient rencontrés à la bataille du Lac d'Uraal, puis avaient combattus également au fort d'Ellyrion. Ce jour-là, Teril avait très certainement été celui qui empêcha Elrendil de mourir, ainsi avait-il une dette envers lui et c'était en ce jour qu'il comptait la lui rendre.

Alors qu'ils s'étaient enfoncés dans la forêt environnante de la cité, Elrendil perçut la demeure de son ancien compagnon d'armes. Il l'a connaissait pour s'y être déjà rendu et sa vue le fit se remémorer de bons souvenirs. Toujours identique, elle se trouvait dans un renfoncement entre deux magnifiques chênes millénaires aussi gros que des tours de remparts. Cachée par la végétation, elle n'en restait pas moins belle et modeste. Son ami avait réussi ou lui avait échoué et avait renoncé, car il avait son propre foyer et surtout sa propre famille. Une femme sortit de la demeure lorsqu'Elrendil et ses quelques gardes parvinrent au niveau des escaliers principaux. Cette elfe ravissante n'était personne d'autre que l'épouse de Teril, du nom de Heriel. Du même âge que lui et son mari, Elrendil savait à quel point elle avait pu souffrir par le passé, jusqu'à la naissance de...
Teril sortit à son tour et ne laissa à peine le temps à Elrendil de saluer comme il se devait l'épouse. La mine enjouée, quoiqu'un peu fatigué, Teril sembla heureux de voir le lieutenant même si sa femme ne semblait être du même avis.

« Elrendil, mon ami. Tu es la bienvenue dans ma demeure, nous t'attendions », fit Teril en lui faisant un geste pour qu'il entre dans la demeure.
Heriel, restée en arrière ne s'approcha pas de lui pour le saluer et préféra le fixer du regard comme si Elrendil allait lui amputer un bras... Mais après tout, c'était bien en quelque sorte ce qu'il s'apprêtait à faire.

« Je suis venu tenir ma promesse mon ami, ou est ton fils ? », le ton d'Elrendil était grave. En aucun cas, il voulait blesser la pauvre elfe, mais avait-il le choix ?

« Il part toute la journée dans la forêt, nous ne le voyons que lorsqu'il se fait tard. Mais je sais à quel point tes heures sont précieuses alors je vais le chercher », fit Teril en affichant un regard apaisé, « Je suis heureux que tu sois là Elrendil, nous aurions tant de choses à raconter s'il n'y avait pas cette guerre... ».

Son hôte sortit de la demeure pour aller chercher son fils et Elrendil se retrouva seul avec la mère de celui qu'il venait chercher. Son regard était toujours aussi inquisiteur et Elrendil n'eut guère l'envie de se confronter à elle. Après tout, comme il l'avait pensé, il était normal qu'une mère protège son enfant. Chose, que lui n'avait hélas pu connaître, mais il était également normal que tous les jeunes elfes soient sensibilisés et instruits suffisamment pour faire la guerre. Seulement, les elfes d'Ardamir étaient las de voir partir leurs fils sans jamais les revoir. Trop d'enfants de Kÿria étaient morts sous les coups de leurs ennemis jurés et trop peu parvenaient à établir un foyer comme son ami Teril avait réussi à faire.

« Sachez Lieutenant que mon fils ne vous appartiendra jamais... », des bruits de pas provenant de l'extérieur l'empêcha de finir sa phrase et Elrendil vit la porte s'ouvrir.

Sujet: Re: Le début d'un long apprentissage [Theran] Jeu 16 Jan 2014 - 20:15

-Non Tyrell! Tu triches!
Theran affichait une mine boudeuse, fixant son ami à l'autre bout de la pièce, d'un regard qu'il voulait glacial, mais à la place de déstabiliser l'âme errante, celui-ci éclata de rire. Cela faisait un bon moment que le petit elfe essayait vainement d'expliquer au fantôme le monde réel, mais son compagnon ne semblait pas vouloir comprendre la moindre petite chose sur Eraison. De plus il avait chaud, il n'avait pas le droit de sortir, car son père, Teril, avait prévu "quelque chose de spécial" mais le problème c'était que le brun n'aimait pas les "choses spéciales". D'ailleurs Tyrell l'avait bien mit en garde, il lui avait dit souvent de se méfier des parents, parce que les parents cherchent toujours à empêcher les enfants d'agir, parce que les parents ça ne sert qu'a donner des tâches pénibles. Heureusement que l'enfant de treize ans fuguait régulièrement, disparaissant dans la forêt ou il restait des journées entières. Il s'y connaissait maintenant dans l'art de la chasse, il savait pister, humer, il s'était habitué aux doux bruits de la forêt, il s'était habitué au sens du vent, il s'était habitué à la compagnie des animaux et à ces arbres si trompeurs. Effectivement Theran s'était déjà perdu, de nombreuses fois même, mais à force d'errer dans la végétation il avait finit par connaitre cette forêt par coeur, il connaissait tous les endroits, et s'il y avait bien quelque chose qu'il haïssait s'était bien qu'on la souille. Par contre dans les rues de la ville, même la nuit, quand la lune trônait dans le ciel, il n'était jamais rassuré.
Disons que le problème était qu'il était épuiser, il n'avait pas dormit de la nuit, les entrainements avec Quelqu'un l'avait pousser à bout, il n'avait pas pu dormir très longtemps, à vrai dire, il était perdu dans ses tourments et ses cauchemars, ce qui n'était jamais bon signe pour le petit elfe doté d'un esprit fragile.

-C'est le jeu Theran, la vie c'est un jeu, et je crois que je gagne.

"Non. La vie c'est une guerre, et JE gagne." L'enfant n'osait jamais contredire son ami, il le regardait cependant toujours avec curiosité, il lui suffisait de tendre la main, et là il pourrait le toucher. Malheureusement ce n'était pas aussi simple, s'il le faisait Tyrell disparaitrait, et à vrai dire, le garçon châtain n'avait aucune envie que son compagnon disparaisse. De toutes les maladies du monde, la folie est bien celle qui ne peut être soignée. Mais voila, un fou ne sait pas qu'il n'est pas normal, et Theran ne le savait pas plus que les autres fous, pour lui, le meilleur moyen de s'en sortir c'était de rester avec l'âme errante, celle qui veillait sur lui, qui le conseillait qui le protégeait. Il fallait donc être respectueux avec le fantôme mystérieux qui l'embrouillait de plus en plus au fil des jours. Plus les journées défilaient, plus ses parents le fixait avec inquiétude, il ne comprenait pas pourquoi à vrai dire, mais il n'osait pas prendre le risque de poser des questions, il se contentait d'hocher la tête dès qu'on lui parlait. À vrai dire le brun n'entretenait pas vraiment de conversations avec les autres, il parlait seulement à son ami, tous les jours, toutes les heures, il ne pouvait plus se passer de la présence de Tyrell et de sa voix si douce.

L'elfe de treize ans se tourna vers la fenêtre, se relevant avec lenteur il jeta un coup d'oeil à travers le verre. Le soleil, un grand soleil qui projetait ses rayons téméraires sur la terre, réchauffement au fur et à mesure celle-ci. Les arbres quant à eux, se dressaient devant lui, transperçant de leur sommet la voute céleste dégagée, les nuages avaient fuit, il avaient disparu à présent. Le monde était beau, Theran le trouvait beau, attirant, envoutant, cependant il était et serait toujours injuste, il serait toujours pareil, si seulement lui il pouvait changer la vie, si seulement il pouvait lui faire comprendre qu'elle n'avait aucune chance face à lui, malheureusement l'existence était forte et jamais elle ne céderait. Il était encore jeune, il avait encore des tonnes de choses à découvrir et à voir, cependant, tout ce qu'il voulait, s'était rester avec Tyrell, peut importe, tous ces beaux paysages, tous ces gens ne l'intéressaient guère, il tombait amoureux du fruit de son imagination. Si seulement s'enfermer, se perdre dans ses rêves étaient possible, si seulement il pouvait serrer contre lui son ami et ne jamais le lâcher, si seulement. Ses yeux fixaient l'étendue de terre devant lui, il regardait l'horizon, sentant la présence du fantôme à ses côtés, il restait là, bien droit, laissant son esprit divaguer, laissant son imagination se mettre en marche.

-Theran! La chose spéciale est arrivée!

Le garçon sursauta, se retourna vivement, regardant froidement le visage de son père qui souriait, il semblait heureux. Le visage du grand homme se voila, il semblait triste maintenant, pourquoi? Parce qu'il considérait son fils comme un fou? Theran avait envie de fuir, d'ouvrir le fenêtre, sortir, courir le plus vite possible et se cacher dans la forêt, se terrer parmi les buissons, parmi les plantes et les animaux, il avait envie de disparaitre, de ne plus revoir tous ces gens qui l'harcelaient, qui le regardait étrangement, comme s'il était différent, comme s'il était anormal. L'elfe sentit quelque chose s'introduire en lui et très vite la rage le submergea, il avait envie de sauter sur son père, de le frapper, il avait envie de les rayer de sa vie, ses parents, de ne plus jamais les regarder, leur parler. Son expression changea, une mine emplit de méchanceté et de mauvaises intentions, cependant l'ancien archer soupira, l'attrapa par le poignet, le tirant à l'extérieur avec force, claquant violemment.
-On va chercher ton arc, viens.
Un ton ou perçait une pointe de désespoir. Pourquoi? Son père avait-il honte de lui? Mais le pré-adolescent le suivit, sans rien dire, bien qu'au fond il avait très envie de le mordre. Marchant dans l'habitation vers la porte de derrière, il contemplait les murs en silence, calmement, cette maison qui semblait toujours aussi étrangère bien qu'il y vive depuis son enfance.

Le grand homme ouvrit la porte en bois, bien que pas à son gout, il était obligé d'avouer de la bâtisse était belle, l'ancien militaire l'avait bien rénové, il l'avait bien décoré, bien refaite, il l'avait rendu magnifique. Theran secoua la tête quand son père lui tendit le vieux arc en bois, fabriquer à la main, glissant par la même occasion un poignard dans sa ceinture. Puis de nouveau il l'emmena à l'intérieur, faisant le tour pour passer par la porte d'entrée, celle de devant, histoire de prendre les flèches. Quand le garçon brun franchit le seuil il vit quelque chose qui le cloua sur place, un autre elfe, un étranger qu'il n'avait jamais vu, grand, aux longs cheveux avec un tin très pâle, une mine antipathique et deux yeux bleus glaciales. Teril lui fit signe de s'approcher, et Theran s'avança lentement, fixant l'inconnu d'un regard qu'il voulait froid, enfonçant ses deux yeux verts dans le regard du grand elfe. Pourquoi était-il là? Que voulait-il? Qui était-il? Allait-il lui faire du mal? L'enfant chercha Tyrell du regard inquiet, la colère et l'envie de détruire le monde entier l'avait quitté, il avait reprit cet air calme et innocent. Son stress disparu quand il repéra enfin le garçon pâle, à moitié dissimulé dans un coin de la pièce. Le brun soupira de soulagement jusqu'à ce que la voix puissante de son père reprit:

-Le voila.

Sujet: Re: Le début d'un long apprentissage [Theran] Jeu 16 Jan 2014 - 21:43

Le petit elfe était finalement entré dans la grande pièce principale de la demeure, là ou Elrendil l'y attendait avec sa mère. L'atmosphère était pesante et seul quelques rayons de soleils parvenaient à pénétrer dans la grande salle. Malgré l'obscurité ambiante, Elrendil pu néanmoins distinguer le jeune elfe. Celui-ci n'était pas bien grand pour son âge, sans doute ne devait-il avoir qu'une cinquantaine d'années, soixante, tout au plus. Elrendil fut tout d'abord intrigué par son regard fuyant, semblant chercher désespérément quelque chose dans la pièce. Le jeune elfe ne semblait aucunement impressionné par lui, et cela rassura Elrendil sur le point qu'il préférait ce genre de réactions qui étaient selon lui beaucoup plus adaptées pour la guerre.

Quand son ami Teril commanda à son fils de venir s'approcher de lui, Elrendil sentit alors une différence très notoire dans l'attitude de l'enfant, car celui-ci était devenu calme et lui affichait alors une mine presque angélique. Elrendil fit mine de ne pas le remarquer, mais cette différence de comportement si soudaine avait suscité en lui de la curiosité. La mère de l'enfant vint mettre ses mains sur les épaules de son fils en regardant le Lieutenant avec toujours autant de colère. Puis son père débuta les présentations.

« Theran, je te présente celui qui va se charger de toi à présent. C'est un ancien compagnon d'armes avec qui j'ai participé à une multitude de choses. J'aimerais à présent qu'il te forme pour que tu rentres à ton tour dans l'armée ».

Les mots du père avaient semblé agir comme des lames de rasoir sur le jeune elfe. Elrendil comprit aussitôt qu'il n'avait jamais été prévenu avant ce jour et apprenait donc la nouvelle sur le fait accompli. Sentant que le jeune Theran commençait à afficher une mine tendue, voire hostile vis-à-vis de son père, Elrendil préféra prendre la suite. Peut-être qu'après tout, la présence d'un officier de l'armée royale ferait réagir le jeune Theran sur la chance qu'on lui donnait.

« Je me nomme Elrendil, je suis Lieutenant dans l'armée royale. Tu vas désormais venir faire ton apprentissage militaire avec moi. La chose a été entendue il y a longtemps maintenant. Je te demanderais de bien vouloir me suivre... »

Ces mots, Elrendil ne les avait pas mesurés. Parler à des enfants n'avait jamais été son fort, et pourtant, sa rencontre de la veille aurait dû lui servir de leçon. De toute évidence, il n'était pas à l'aise avec eux et préférait éviter de devoir leur parler. Bien entendu, il y avait toujours les recrues qu'il engageait, mais cela ne comptait plus vraiment. Le jeune Theran n'avait pas bougé et fixait le Lieutenant avec toujours autant de véhémence. Osait-il donc le défier ? Il pouvait supporter qu'il ait un caractère affirmé, mais qu'on le défie, certainement pas.

« Tu n'as pas à choisir, réunit tes affaires ! Fais tes adieux à tes parents et prépare toi à me suivre, je t'expliquerais ce que tu feras en chemin ».
De toute évidence, le jeune elfe ne semblait pas habitué qu'on lui dicte les choses avec autant de rigueur, mais cela changera se dit-il en regardant Theran droit dans les yeux comme pour lui dire « tu ne joueras pas avec moi ». Elrendil se retourna alors vers son ancien compagnon pour lui assurer de la bonne conduite de son fils.

« Chose promise, chose due mon ami. J'essaierais de faire de ton fils un soldat discipliné et instruit, je te le promets ».

« Un mort de plus, tu veux dire, une offrande de plus pour Tyra, n'est-ce pas ? Lui aussi, tu vas le sacrifier ? Comme tous tes anciens amis. Tu n'as pas réussi à prendre mon mari, mais tu prends mon fils à cause de je ne sais quel serment, sois maudit Elrendil !», fit la mère de Theran en le montrant du doigt et en laissant s'échapper un flot de larmes.

Elrendil ne pensa même pas à riposter, selon lui, le jeune Theran n'avait pas à entendre cela, car ces accusations n'étaient que des calomnies. Ces accusations avaient toutefois le mérite de l'informer sur ce qu'on disait de lui. Avait-on autant peur de lui ? Cela, il ne pouvait se le figurer, et pourtant...

Sujet: Re: Le début d'un long apprentissage [Theran] Ven 17 Jan 2014 - 20:15

« Theran, je te présente celui qui va se charger de toi à présent. C'est un ancien compagnon d'armes avec qui j'ai participé à une multitude de choses. J'aimerais à présent qu'il te forme pour que tu rentres à ton tour dans l'armée ».

Dans l'armée? C'était une blague? Non! Non! Non! Theran ne voulait pas rentrer dans l'armée. "Si tu crois que je vais entrer dans l'armée, tu peux te t'enfoncer le doigt dans l'oeil jusqu'aux épaules." D'ailleurs il ne voulait même pas suivre cet elfe inconnu, il voulait rester dans sa forêt, il voulait continuer ses cours avec Quelqu'un. Pour être énervé, il l'était, vraiment beaucoup, et cette haine intense revint, modifiant de nouveau les traits de son visage, une grimace étrange se forma, il ne voulait pas partir, Teril ne lui avait rien dire en plus, il avait fait cela contre sa volonté, la colère était telle qu'il dut serrer les poings pour ne pas commettre d'erreur. On l'arrachait à sa maison, à sa famille, oh non! Non! On le forçait à s'en aller, et qui le forçait? Son propre père! Tyrell avait raison, on ne devait pas faire confiance aux parents, certainement pas. Leur accorder de la sympathie et de l'amour était bien la plus grosse erreur. Mais que dirait le chasseur de prime quand il apprendrait cela? Serait-il fâché? Menacerait-il le petit elfe? Le punirait-il? Ah ça! C'était encore un coup de la vie, elle le défiait toujours, elle se moquait de lui, il la voyait, sa bouche, son sourire moqueur, il la voyait le narguer. Quelque chose en lui le poussait à faire le mal, cette chose qu'il connaissait trop bien, son compagnon de toujours était là, dans son crâne, c'était à son tour de contrôler le corps de l'enfant, et quand son tour venait, le brun ne pouvait rien faire. Il sentit les deux mains de sa mère se poser sur ses épaules, et il ne tarda pas à s'écarter, il ne voulait pas qu'elle le touche, il ne voulait plus les voir, quelle erreur! Il aurait du fuir depuis longtemps déjà. Ses mouvement étaient devenu brusques, il ne se contrôlait plus, maintenant il ne pouvait que regarder, il ne pouvait rien faire de plus, simplement se laisser faire par la force étrange, celle Tyrell, le manipuler.

L'elfe finit par se présenter, mais il parlait fort, trop fort même, il était bruyant, comme les autres, il était effrayant quand il parlait, simplement quand il parlait. Theran n'avait pas l'habitude des voix puissantes, ses parents, son ami, Quelqu'un avaient toujours discuté doucement, limite en chuchotant, mais là, le ton avait augmenté, et cette augmentation violente déstabilisait et ne plaisait pas au garçon châtain. Devait-il vraiment accompagner Elrendil? Et le militaire serait-il obligé de discuter avec lui? Un soldat discipliné et instruit…quelle bêtise! Il ne voulait pas être comme ça et Tyrell non plus, il ne voulait pas se battre pour quelqu'un, il avait déjà assez de mal à lutter contre lui-même, contre ses tourments, contre son existence. D'ailleurs, il s'était même surprit à se bagarrer contre ses propres mains. Il ne voulait pas recevoir d'ordres, il n'était pas un esclave, il voulait batailler pour lui même, il ne voulait pas mettre sa vie entre les mains d'une autre personne à part son compagnon. La méchanceté le quitta et il se sentit faible et seul, peut rassuré, il lança en baissant la tête, en murmurant, parlant d'une voix à peine audible:

-Tu viendras toi Tyrell?

La réponse lui vint rapidement, au moins il pouvait compter sur le fantôme, mais Theran n'avait aucune envie de devenir comme son père, il n'avait aucune envie d'avoir une famille, il n'avait aucune envie de faire la guerre contre d'autre gens, il n'était pas comme ça, il était différent, ce n'était pas un simple enfant à qui on peut tout demander. Lui il était différent, il était fou, perdu. Ne bougeant toujours pas, son père finit par prendre la parole, toujours sur ce ton fort, agaçant, effrayant.

-Il n'a pas l'habitude des voix fortes, le bruit l'effraye, il n'est pas comme les autres enfants...

"Merci traitre." Mais le ton triste de Teril l'intriguait tout de même, pas comme les autres….Eh bien tant mieux! Mieux vaut être différent que stupide et sans intérêt, après tout, les fous sont les plus intéressants non? Et malade ne veut pas dire bête? "Si tu ne voulais pas d'un cinglé tu n'avais qu'à pas avoir de fils." Quelles affaires prendre? Il n'avait pas d'objets personnels sauf ses armes, lui ce qui lui appartenait c'était les animaux, les animaux il les aimait, beaucoup trop. Pourquoi ses parents voulaient-ils qu'il aille dans l'armée? Ce qui était étrange seulement c'était que sa mère ne semblait pas d'accord, le ton de sa voix n'était pas celle de d'habitude, elle était gentille et douce sa mère. Theran se décala dans un coin de la pièce, restant là, immobile, il fixait toujours Elrendil, disons qu'il essayait de comprendre, de savoir de quoi il était capable, il l'"évaluait" si l'on pouvait dire ça comme ça. Seulement le petit elfe finit par lancer, à voix basse, ce qui était bien étrange étant donné qu'il ne parlait pratiquement jamais:

-Je ne veux pas aller dans l'armée...

À vrai dire, le pré-adolescent ne savait pas s'ils avaient entendu, il s'en fichait de toute façon, alors il se dirigea vers la porte, que pouvait-il faire d'autre? De toute façon son père ne changerait pas d'avis. Mais sa mère parlait de mort, allait-il mourir lui? Non, il ne le voulait pas, Tyrell le protègerait, il le savait, non, du moins il l'espérait. La solitude est une belle chose finalement, la solitude est silencieuse, agréable, mais les fantômes le sont encore plus. Il posa la main sur la poignet, il était obligé après tout, alors il attendit, il attendit de partir. Il se sentait trahit, il était triste, emplit par la rancune, heureusement que le contacte de son ami l'aidait, heureusement que lui était là. Jamais il ne pardonnerait cela à ses parents, jamais il ne reviendrait les aider, il partirait avec Quelqu'un, il partirait avec son compagnon de toujours, il fuirait les gens, il apprendrait la nuit, quand les ténèbres le dissimulerait. Theran préparerait sa vengeance, il prendrait sa revanche un jour ou l'autre, pas question de se laisser faire comme ça. Ses sauts d'humeurs et de personnalité ne serait pas facile à gérer, mais il maudissait ses parents, mieux valait vite commencer pour vite finir et s'il venait à mourir, avant de mourir, il supplierait la mort de punir ses parents. Quelque chose s'infiltra de nouveau en lui, et là, dans son crâne, au plus profond de son être, les mêmes mots tournaient en boucle, à l'intention d'une personne bien précise. Je t'aime...ne me laisse pas avec la vie..., si elle ne s'en sortirait pas comme ça, oh non! La guerre commençait réellement maintenant, à l'intérieur de son être comme à l'extérieur.

Sujet: Re: Le début d'un long apprentissage [Theran] Sam 18 Jan 2014 - 19:32

Malgré les réticences flagrantes du jeune garçon à le suivre, Elrendil sentit tout de même une résignation de la part de Theran. Une résignation qui le força à lâcher prise. Pour Elrendil, c'était une bonne chose jugea-t-il. Avant de commencer la formation de Theran, il pouvait au moins être assuré de la docilité du jeune. Mais pourtant, une chose le dérangeait. De toute évidence, le jeune Theran ne semblait pas manquer de tempérament et d'intelligence, mais ce qui le gênait était tout autre. Car si le garçon eut l'impression de n'être entendu par personne lorsqu'il bredouilla, Elrendil pu tout de même saisir le sens de la phrase. Il comprit ainsi que le jeune garçon posait une question à un certain Tyrell. Qui était-ce Tyrell ? À vrai dire, il n'en avait rien à faire et de toute façon, il ne demanderait pas aux parents vu que son temps était compté. Peut-être qu'il poserait la question une fois sur le chemin, mais il lui fallait à présent reprendre sa route pour rencontrer le protecteur de la cité.

Alors que son nouvel intendant sortait en premier, Elrendil afficha un dernier regard aux parents du jeune elfe. La mère du petit tentait en vain de dissimuler son chagrin tandis que le père, son ancien compagnon essayait de la consoler, en vain également. Comme pour consoler l'inconsolable, Elrendil tenta à son tour de rassurer les parents du petit.

« Sur ma vie, il ne lui arrivera jamais rien. Lorsqu'il aura atteint l'âge adulte, il sera libre de faire ce qu'il lui plaît, je vous le jure ».

Comme il l'avait pressenti, ces mots ne réglèrent pas le désarroi du couple qui voyait partir leur unique fils. Mais à vrai dire, ce n'était pas la première fois qu'il prenait des enfants à leurs parents. Il s'apprêtait même à le faire sur la grande place d'Eraison. Ce qui changeait ici, c'est que ce Theran ne semblait en aucun cas être volontaire. Pourtant, il lui faudrait le devenir d'une manière ou d'une autre, car il ne lui laisserait pas le choix. Ce jeune garçon ignorait qui était vraiment son père de toute évidence, et un jour, Elrendil serait obligé de lui dire. Même si le petit ne s'était pas interrogé quant à la véritable raison de cette venue si soudaine. Au fil du temps et au fil de son entraînement, le jeune finirait sans aucun doute par se poser de nouvelles questions, cela ne faisait aucun doute. Avant qu'Elrendil ne sorte par la grande porte, son ami Teril le prit doucement par le bras comme pour le retenir quelques secondes.

« Theran n'est pas comme les autres comme je te l'ai dit toute à l'heure. C'est un solitaire et il n'aime pas la présence des autres... »

« Nous nous entendrons parfaitement alors, mon ami. Ne te fais aucune crainte, il ne sera jamais plus en sécurité qu'avec moi. Je te le garanti ».

Elrendil avait tâché de rassurer le père, mais celui-ci ne sembla pas pour autant apaisé et affichait à présent une tête remplie de doutes et d'interrogations. L'insistance avec laquelle il avait essayé de l'avertir le fit douter quelques instants sur la nature du jeune Theran. Mais si le garçon était ce que lui prétendait être, alors il était évident qu'il serait unique ça ne faisait aucun doute une fois de plus. Sans dire un mot de plus, Elrendil sortit de la demeure et rejoignit la dizaine de mectaris qui l'attendaient patiemment dans la grande cour. Theran avait sellé sa monture et l'attendait à l'écart de l'attroupement – un solitaire disait-il ! Ça ne fait pas de doute – sans se retourner, Elrendil enfourcha sa monture qui l'attendait, elle aussi, et fit signe au jeune garçon de le rejoindre pour effectuer la route ensemble. Le petit regardait le sol et serrait avec vigueur les rênes de son cheval. Se doutant bien qu'il ne le rejoindrait donc probablement pas, Elrendil fit l'effort de se mettre à son niveau.

Le jeune garçon voyageait léger et emportait avec lui qu'un arc fait main, vraisemblablement fait à partir de bois de chênes. Theran lui donnait l'impression d'être complétement recroquevillé sur lui-même et s'était encapuchonné pour éviter les regards extérieurs. Préférant ne pas le perturber plus qu'il l'était déjà, Elrendil prit toutefois l'initiative de lui dire de se préparer à avance.

« Nous ferons la route ensemble, il me faut t'expliquer en quoi consistera ton apprentissage. Je te prie de me suivre s'il te plaît ».

Sans discuter son ordre, mais en ne mettant pas la meilleure volonté du monde, le petit obéit et commença à faire trottiner sa monture sans jeter le moindre regard à ses parents. La colonne s'était également mise en route et Elrendil put enfin commencer à entreprendre une conversation avec Theran. Enfin, il espérait que le petit lui réponde un minimum.

« Tu as atteint l'âge de commencer ton apprentissage. Si tu avais eu des talents pour la magie, tu serais sans doute aller à l'académie d'Alëandir, mais il se trouve qu'avec moi, tu apprendras le maniement des armes. Pour cela, tous les matins, tu suivras des cours sur les guerres et les différentes stratégies adoptées par le royaume des elfes. Et tous les après-midi, tu t'entraîneras avec un maître d'armes que je choisirais moi-même », Elrendil marqua une courte pause pour se remémorer tout ce qu'il avait prévu de dire et reprit aussitôt, « Bien entendu, tu seras logé sans aucun traitement de faveur, mise à part celui d'être mon échanson et de pouvoir aller dans tous les endroits où je te demanderais d'aller. Uniquement sur mes ordres. Tu ne m'appelleras jamais par mon prénom ou par nom, mais par mon grade, car rien ne te différencie des autres ici, tu peux me croire ». Il marqua une nouvelle pause pour percevoir une quelconque réaction du jeune garçon, mais n'aperçut rien, « Je sais qu'il est difficile pour toi de quitter ton foyer comme ça, mais sache que tout jeune elfe passe par là pour être accepté comme adulte. Toi en particulier, tu n'y couperas pas ! ».

Sans attendre la moindre réponse du garçon vraisemblablement replié sur lui-même encore pendant un bon bout de temps. Elrendil vint se mettre en tête de colonne pour trouver de la solitude et de la tranquillité. Il lui faudrait après quelques heures de voyage, se confronter à toute l'élite d'Eraison et faire son choix parmi les multiples volontaires qui souhaitent s'engager dans le corps des Mectaris. Et cela ne l'enchantait aucunement, mais avait-il le choix ? Non, car lorsque les drows décideraient une fois pour toutes d'envahir le royaume de son peuple, lui plus que quiconque ferait tout pour les en empêcher. Et il espérait que son nouvel apprenti soit à ces côtés pour profiter de ces moments de façon à apprendre, et surtout, à comprendre.

Mais avant de se perdre totalement dans ses pensées, la question de savoir qui était le fameux Tyrell le reprit soudainement. Pour le savoir, il n'avait qu'un seul moyen.

"Qui est ce Tyrell ?"

Sujet: Re: Le début d'un long apprentissage [Theran] Dim 19 Jan 2014 - 9:20

Theran avait finit de sceller la monture d'Elrendil, c'était la première chose qu'il devait faire, il avait vu les autres préparer les chevaux des plus hauts gradés. En plus il aimait bien les chevaux, c'étaient de majestueux animaux, rapides et endurant, résistants et puissants. L'enfant avait toujours adoré les animaux, et les animaux l'avaient toujours adoré. C'était l'une des seules compagnies qu'il supportait, il aimait les toucher, il aimait les caresser et s'occuper d'eux, pour avoir en échange un peu d'amour. Ça lui faisait toujours plaisir de voir qu'un être vivant lui accordait un peu d'amitié, qu'il était aimé. Cependant il détestait l'amour des hommes, des elfes, de tous ces êtres qui détruisaient le monde, il haïssait leur compagnie, mais il les aidait tout de même quand ceux-ci se perdaient, quand ils étaient en "danger". Il fallait tout de même savoir que le brun se vengeait tout le temps, l'injustice, il ne la supportait pas, il faisait sa propre justice, il demandait tout de même à Tyrell avant, histoire de ne pas commettre trop d'erreur. L'elfe adulte finit par se diriger vers lui, il avait finit de parler à ses parents. En un rien de temps il était sur son cheval, alors le garçon aux yeux verts hésita un petit moment, puis finit par grimper sur sa monture. Ils se mirent alors enfin en route, chacun ayant un cheval, à vrai dire il ne savait pas ou ils allaient.

-Elle te domine, elle t'utilise, elle te rend malheureux, elle gagne, elle te soumet à ses exigences, à son injustice, car vois-tu, elle est comme ça, il faut lutter, la regarder la tête bien droite. Elle comprendra que tu es fort et te laissera tranquille si tu lui montre que tu es le maitre.

Theran hocha doucement la tête, Tyrell lui parlait de la bataille qu'il livrait à la vie, son ami lui apprenait comment la vaincre et la chasser, mais il lui disait aussi que la mort était une force redoutable et puissante, une sorte de vague de ténèbres qui se jetait sur vous, qui vous neutralisait et vous emportait dans l'obscurité pour l'éternité. Il avançait en silence, il laissait le dénommé Elrendil parler sans pour autant l'écouter. De temps en temps il relevait la tête pour saisir deux, trois phrases, ce qui lui suffisait largement à comprendre. Il allait être entrainé à magner les armes. Quelqu'un serait surement fier de lui, et il pourrait sans doute passer chasseur de prime plus rapidement, il pourrait même s'enfuir avec son professeur, quitter une fois pour toute ses parents dérangeants. Cependant l'elfe adulte parlait trop fort, beaucoup trop fort et le garçon châtain serrait les dents à chaque mots, se concentrant sur Tyrell qui lui souriait, avançant à ses côtés. Cependant le souvenir de ses parents revenait, il les revoyait, inquiets, sa mère emplit par le chagrin, mais il ne les avait pas regardé, il ne leur avait jeté aucun regard, les traitres n'ont pas le droit à recevoir la moindre attention. Il rageait en son fort intérieur, il était énervé contre la terre entière, il haïssait tout le monde maintenant, quelle folie lui avait prit de faire confiance aux autres ? Les seuls qui méritaient de l'entendre parler c'était Quelqu'un et Tyrell, personne d'autre. Il allait s'appliquer pour se dépêcher à finir son entrainement, puis il partirait, ou s'il en avait l'occasion il s'enfuirait et personne ne le retrouverait jamais. Effectivement, le jeune elfe avait des dons en camouflage, il pouvait se fondre dans l'environnement comme bon lui semblait, malheureusement, il était entouré de gardes armés, il devait donc réfléchir, analyser la situation et disparaître au bon moment. L'arc était l'objet le plus précieux, s'il le perdait, il n'était plus rien, son père lui avait apprit à s'en servir, et il avait beaucoup, beaucoup progresser. Il aurait dut s'en douter, Teril lui avait bien dit, de nombreuses fois « Voilà un bel archer ! » Mais le pré-adolescent ne lui avait rien répondu et avait limite ignoré la remarque.

-Qui est ce Tyrell ?

Theran releva la tête, c'était la voix trop forte d'Elrendil qui lui avait posé la question, il l'avait entendu ! Il l'avait entendu ! Ah non ! Ça c'était trop. Il avait entendu une chose qu'il n'aurait jamais dut entendre, le lieutenant avait découvert quelque chose de trop important, beaucoup trop. Il fallait lui faire oublier vite fait cette information, il allait donc devoir parler. Mais ces mots le figèrent sur place, il serra les poings, fort, jusqu'à ce que ces jointures deviennent blanches, puis il se retourna vivement plongeant son regard dans les yeux bleus de l'elfe Sylvain. Il murmura ensuite sèchement marquant une pose sur chaque moi :

-C'est mon âme.

Enfin il se détourna du militaire, laissant de nouveau son imagination divaguer, il laissa les rêves revenir dans son crâne, il aimait rêver, des fois, il faut bien quitter la réalité, chercher ailleurs, découvrir, se perdre dans d'autres univers, chercher l'aventure dans ses pensées, s'échapper pour un moment de la prison ou la folie l'enfermait. D'ailleurs pourquoi était-il fou ? À vrai dire il ne le savait pas vraiment. Il se souvenait du jour ou il était allé demander à sa mère comment elle avait connu son père, elle s'était approchée de lui pour le prendre dans ses bras et lui expliquer, mais lui, il ne voulait pas, alors il était partit rapidement sans écouter la réponse. Pourquoi les parents étaient-ils obligés de toucher leurs enfants tout le temps? Theran n'aimait pas qu'on le touche, ce qui pouvait poser problème étant donné qu'il était muet comme une tombe, alors quand on lui posait une question, on avait tendance à le secouer, ce qui pouvait faire revenir Tyrell en lui, le rendant alors violent. L'enfant et le fantôme avait peut être une belle amitié, mais ils s'étaient déjà disputés. Le jour ou son compagnon lui avait interdit de se nourrir alors qu'il avait faim, pendant une journée ils ne s'étaient plus parlé, restant dans leur coin tous les deux, aucun ne voulant céder. Mais finalement le soir, leur relation avait reprit. Quand l'âme errante était arrivée elle lui avait proposé un marché, il se souvenait de ses mots, les murmurant à voix basse :

-Partage ton corps avec moi, nous le contrôlerons à tour de rôle, en échange j'accepte de te protéger, d'être ton ami.

Ce don si doux, si envoutant, Theran avait du accepter, oui il l'avait fait, il avait accepté le marcher du fantôme. Maintenant voilà ou il en était, mais qu'est ce qu'il l'aimait ! Au final le destin faisait bien les choses...

Sujet: Re: Le début d'un long apprentissage [Theran] Mar 21 Jan 2014 - 16:03

Deuxième partie
~L'entraînement~

Le début d'un long apprentissage [Theran] The_old_hall_by_reneaigner-d4hcwu3

Plusieurs jours s'écoulèrent sans qu'Elrendil n'ait vu son nouvel échanson. Non pas parce qu'il ne voulait pas, ou l'évitait, mais surtout parce qu'il n'en avait pas encore eu le temps. Sa présence dans la cité nécessitait qu'il rencontre les élites et le protecteur et c'est ce qu'il avait fait le jour même de sa rencontre avec le jeune Theran. Alors qu'il avait ordonné à ses gardes d'emporter le jeune garçon dans la caserne. Il avait dû affronter les formalités protocolaires du protecteur. Cela s'était soldé par une présentation longue et ennuyeuse des conseillers du protecteur, ainsi qu'en une présentation des multiples volontaires de la cité. Comme il avait pu le voir sur les registres, les volontaires étaient tous de très jeunes elfes. Même si la plupart étaient beaucoup plus âgés que son nouvel échanson, le jeune Theran c'était au moins distingué par sa force de caractère. Chose qu'il n'avait donc pas pu retrouver chez ses nouvelles recrues appartenant pour l'ensemble à l'élite d'Eraison. Au moins, cela lui avait valu le recrutement d'une trentaine de nouveaux qu'il lui faudrait former au maniement des armes.

Alors qu'il était retourné à la caserne d'Eraison, il n'avait toujours pas perçu son nouveau protégé. La charge de travail que son grade nécessitait l'empêchait d'être au contact de ses soldats, et cela, il ne l'appréciait pas. Mais a qui pouvait-il bien s'en plaindre. Trop longtemps, des officiers incompétents, placés grâce à leur nom avaient été en charge de l'armée. Et Elrendil préférait faire le sale boulot administratif plutôt que de se faire commander une fois de plus par l'un de ces pantins.

Assit derrière son bureau ou se trouvait une multitude de documents en désordre. Elrendil décida de faire une pause et de partir voir les recrues s'entraîner. Tous les jours, il entendait les bruits provoqués par les contacts des lames et tous les jours l'envie le prenait d'aller les observer. C'était son officier en second, Ellion, qui se chargeait de la formation des nouveaux Mectaris. C'était également lui qui devait se charger de l'apprentissage du jeune Theran. Il comptait par conséquent sur cette pause pour voir ou en était le fils de son ancien compagnon d'armes.

Les couloirs étaient remplis de mectaris, et également de nouvelles recrues. La caserne d'Eraison n'était pas suffisamment grande pour accueillir une telle troupe. Tout le monde vivait les uns sur les autres et personne ne semblait avoir le moyen de s'isoler, sauf... le petit Theran. Lorsqu'Elrendil débarqua dans la cour intérieure de la caserne, il vit Theran isolé et assit au loin. Loin des tumultes et loin des autres. Pendant un instant, Elrendil crut se revoir lorsqu'il avait eu le même âge que Theran. Comme lui, il préférait la solitude et l'isolement. Ce bref retour dans le passé le mit subitement mal à l'aise, et pendant ce temps-là, toutes les personnes présentes dans la cour s'étaient mises au garde vous devant lui.

« Rompez... »

Son officier en second et ami, Ellion, se trouvait face à un bloc de recrues et tentait avec difficulté d'enseigner l'art de la lame. Elrendil était resté en retrait et d'un bref geste de la main, il fit signe à Ellion de le rejoindre.

« Pourquoi Theran ne s'entraîne pas avec les autres ? »

« Il refuse de se mélanger aux autres et refuse de s'entraîner. Il ne parle pas, ne mange pratiquement pas et reste assit là toute la journée. J'ai quarante recrues à former, je ne peux pas me permettre de perdre mon temps avec celui-là mon lieutenant ».

« Je comprends... »

Theran n'avait pas eu le choix de le suivre, ainsi, lui avait-il laissé quelque temps pour se faire à sa nouvelle vie. Mais après une semaine, il lui faudrait coûte que coûte se plier à son rôle. Pour cela, Elrendil devait lui donner un déclic qui l'obligerait à rejoindre les autres. Et si ce n'était ni pour ses parents, ni pour son peuple. Peut-être, trouverait-il une chose qu'il le pousserait à combattre. Elrendil pensa avoir une idée. Ainsi, il s'approcha de lui très doucement et lui afficha un regard apaisé.

« Comment te sens-tu Theran ? »

Elrendil n'avait pas l'habitude de s'adresser de la sorte à quiconque, mais en restant calme et serein, il pensait pouvoir réussir à faire parler le petit.

Sujet: Re: Le début d'un long apprentissage [Theran] Mar 21 Jan 2014 - 19:27

Theran haïssait l'endroit ou il se trouvait, il haïssait aussi les gens qui s'y trouvait, il haïssait tout ici et regrettait plus que tout sa forêt. Cela faisait un certain temps qu'il était ici, et cela faisait aussi un certain temps qu'il ne voulait plus jamais voir un homme. Jour et nuit il tirait avec délicatesse la corde de son arc, ou passait la main sur la lame de son poignard qui luisait sous le soleil, sous la lune. Le bruit était un supplice pour lui si bien qu'il avait toujours une horrible grimace scotché à son visage. Le doux son du ruisseau et du vent agitant la cime des arbres lui manquaient. Au fils des jours il s'affaiblissait, il ne supportait plus la présence de tous ces gens inconnus, bruyants, stupides et sans intérêts. Tous les jours il cherchait dans le ciel le moindre oiseau, tous les jours il cherchait la moindre compagnie animale. Mais ce qui le faisait bien le plus déprimer, ce qui le faisait même jusqu'à pleurer, c'était la disparition soudaine de Tyrell. Enfin son ami n'avait pas totalement disparut, bien sur que non, si cela avait été le cas le jeune garçon ne serait déjà plus de ce monde. Le fantôme disparaissait de plus en plus souvent et de plus en plus longtemps. Ici l'elfe se sentait en prison, il était malheureux, il avait l'impression d'être un esclave. Normalement il était d'un naturel très calme, mais quand il repensait à ses parents il devenait si agressif qu'il ne fallait même pas s'approcher de lui. "Je les déteste. Tous.". Et quand il pensait qu'il avait de nombreuses fois aidé ses êtres ingrats et malveillants, il était fou de rage.

D'ailleurs on lui avait donné beaucoup de surnom, les nouvelles recrues, les imbéciles. Mais celui qui revenait le plus souvent était bien "le fou". Theran ne mangeait plus, à chaque fois qu'on lui apportait quelque chose, il la rendait instantanément. Dès qu'on lui parlait il secouait la tête ou mettait ses mains sur ses oreilles. Personne ici n'avait entendu sa voix, et jamais personne ne l'entendrait. S'il ne savait pas se contrôler et que Tyrell l'aurait un peu forcé il aurait surement fait beaucoup, beaucoup de bêtises. Mais il gagnait à ce jeu de toute façon, le professeur d'arme ne venait plus le déranger, il avait retrouvé un peu de tranquillité. Il se souvenait aussi de l'autre elfe, le grand aux yeux bleus, le "lieutenant" qui l'avait emmené, il ne l'avait pas revu depuis un moment. Théoriquement l'enfant pouvait en déduire que son père avait mentit étant donné que son "compagnon d'arme" ne servait absolument à rien. Comment pouvait-il apprendre à se battre s'il ne mangeait pas, ne parlait pas, ne bougeait pas, ne levait quasiment jamais la tête. La vengeance est un bonne chose, et il l'aurait la vengeance, un jour, il l'aurait. Il l'avait d'ailleurs déjà eut sur les recrues. Heureusement que le pré-adolescent n'était pas sadique, avec un arc, cela aurait fait longtemps qu'il aurait eut de gros problèmes avec ses supérieurs. S'il y avait quelque chose qu'il détestait autant que les bruits et les gens, c'était bien les ordres, les ordres et la soumission. Theran n'avait pas peur des autres, il n'avait pas peur du silence, il n'avait pas peur des ombres, il se moquait de tout, et entre mourir et s'avouer vaincu il choisirait sans doute la mort.

Cependant, de temps en temps Tyrell venait lui parler, lui remettre quelques nouvelles ou lui apportait de bois, et la compagnie de Tyrell était plus beau que tous les cadeaux qu'on puisse lui faire. Les gens se moquaient de lui, mais que dirait ces gens quand ils se retrouveraient avec un poignard enfoncé dans le dos. Serrer les poings, se mordre, ne parvenait pas à calmer sa colère, et quand son ami revenait pour prendre possession de son corps, comme il était conclu, il avait toutes les peines du monde à rester assis seul dans un coin. Son compagnon était provocateur et bagarreur, c'était un esprit qui n'oubliait jamais ce qu'on lui avait fait et qui un jour, aurait sa revanche. Ses deux personnalités différentes qui se battaient dans un même corps donnait d'étonnants résultas qui déstabilisaient les elfes ici présent.

Aujourd'hui, comme tout le temps, il était assit dans son coin, pendant que la cour grouillait d'activité, l'envie d'aider avait disparut, si quelqu'un avait un problème, il se débrouillait. Theran comptait ses flèches, il avait peur des voleurs, et tous les jours il faisait un rapide inventaire de ses objets. Mais ce qu'il n'avait pas prévu c'était qu'Elrendil comme ce nommait cet elfe guerrier avait débarqué dans la court. Tous s'étaient levés pour se mettre au garde à vous, sauf lui. À quoi bon? Il préférait encore rester assit et se taire plutôt que de suivre à cheval le lieutenant. Tyrell était là lui aussi, à côté de l'enfant, il était silencieux, il n'était pas gênant, et sa simple présence rendait heureux le brun. Les mots n'avaient aucune utilité, on peut communiqué autrement.

« Comment te sens-tu Theran ? »

Le jeune garçon sursauta. Ah! Le Lieutenant qui parlait fort était venu discuter un peu. Cependant, pour une fois, il n'avait pas sa voix trop forte, il ne le regardait pas avec son visage trop sévère, il avait même fait l'effort de prendre un air calme. "Ça ne se voit pas?" Le pré adolescent ne dit rien, non, il n'avait pas peur, c'était juste une perte de temps. Comment faire comprendre à quelqu'un quelque chose qu'il ne pouvait pas? Comment communiquer avec quelqu'un qui n'avait que sa bouche pour parler et que ses mains pour frapper. Theran tira un peu plus fort la corde de son arc, il était triste, il était coincé et triste, on le retenait prisonnier, à quoi servait-il? Assit là, sans rien dire, sans manger. Tout ce qu'il faisait c'était des sarbacanes, il en avait trois maintenant, et des feuilles qui servaient de projectiles, très utilise pour la guerre. La présence de Tyrell disparue et l'enfant regarda autour de lui pour le retrouver, mais il avait beau le rechercher du regard, le fantôme s'était absenté, pendant un moment. La colère laissa place au désespoir. Il leva son regard vert pour regarder Elrendil dans les yeux, ses yeux trop bleus. Il haussa les épaules et murmura d'une voix à peine audible comme il le faisait tout le temps.

-Comme un esclave, Puis rajouta un peu plus fort, sèchement, Lieutenant.

Sujet: Re: Le début d'un long apprentissage [Theran] Mar 21 Jan 2014 - 22:57

Contre toute attente, Theran lui avait répondu. Même s'il n'avait pu avoir que quatre mots, Elrendil pu au moins savoir que son jeune hôte était au plus mal. L'idée de le laisser là et de repartir l'effleura, car après tout, il ne pouvait s'occuper du mal-être des siens individuellement. Mais ce petit là ne lui était pas indifférent. Il était l'unique fils d'un de ses frères d'armes qui se faisaient de moins en moins nombreux au fil du temps, il le considérait par conséquent comme un membre de sa famille en quelque sorte. Mais lui qui était orphelin depuis un certain temps déjà, il n'avait aucune idée sur la façon de procéder pour rassurer ou aider un jeune. Sa rigueur militaire acquise au fil des années n'avait fait que renforcer cette asociabilité et l'empêchait de trop s'exprimer devant un large public. En regardant l'enfant, Elrendil jugea finalement qu'il avait plus de choses en commun qu'il ne l'aurait imaginé et décida contrairement à ce qu'il avait prévu de partir faire un tour hors de la caserne.

« Prends une épée d'entraînement avec toi, nous partons pour la journée dans la forêt. On ne s'entend plus ici... »

L'enfant sembla tout d'abord stupéfait, puis son visage se transforma pour laisser place à de la satisfaction comme pu en juger Elrendil. Finalement, peut-être qu'il ne suffisait que de cela pour que l'enfant soit heureux comprit-il. Lui-même pu se réjouir d'une petite excursion en forêt pour changer de la monotonie de ses journées et de plus, cela lui ferait le plus grand bien de s'entraîner un peu au combat. Dès qu'Elrendil eut fini sa phrase, le jeune Theran s'était empressé d'aller chercher une petite épée d'entraînement en bois de chêne et l'attendait d'ores et déjà à la grande porte. Alors que lui-même était parti récupérer une épée d'entraînement qu'il attacha à son dos, voilà qu'ils se retrouvaient déjà en dehors de la caserne. A la vue de la lisière en contre bas, une vague de soulagement s'empara de lui et il put avec plaisir savourer de nouveau l'air pur de l'Anaëh. Jusque-là, leur marche avait été silencieuse. Aucun des deux n'avait voulu briser la quiétude de la forêt. Et pourtant, il décida de faire le premier pas.

« A ton âge, je venais jouer dans ces bois. Mon village était un peu plus loin vers le sud d'Eraison et je m'absentais pendant des jours entiers pour apprendre la symphonie des arbres. C'est aussi dans cette forêt que mon père m'enseigna le maniement d'une lame et quoi de mieux que cette tranquillité pour apprendre »

Elrendil s'était arrêté dans une petite clairière éclairée par les rayons du soleil et entourée des arbres. L'endroit était plus qu'adapté pour travailler l'art Mectaris jugea-t-il et ce serait donc ici qu'il commencerait l'apprentissage du jeune Theran. Il posa par conséquent son épée en bois à ses côtés et s'assit en position méditative sur le sol à l'ombre d'un arbre. Sans ordonner quoique ce soit à l'enfant, il ferma les yeux et commença à se concentrer. Cet art nécessitait avant chaque utilisation, une concentration extrême et une maîtrise de soi que l'on ne pouvait acquérir qu'après des décennies voire des siècles d'entraînement.

« Je sens en toi énormément de haine et de colère Theran. Ces émotions sont dangereuses pour qui ne sait pas les maîtriser, mais elles peuvent t'être utiles si tu sais comment les utiliser. L'art du maniement d'une lame nécessite de savoir canaliser ses sentiments pour faire ressortir le meilleur de soi. Peu sont les personnes à y parvenir réellement, mais si tu commences dès maintenant. Peut-être, pourras-tu trouver une légère sérénité en toi»

Toujours les yeux fermés, il ne chercha pas à savoir si l'enfant l'avait imité ou non. Mais à vrai dire, il profitait lui-même de ce moment pour se ressourcer et pour retrouver en quelque sorte de la solitude. Soudainement, Elrendil se sentit totalement connecté avec l'Anaëh et parvint en quelques secondes à rentrer en phase de méditation. Tout devint alors plus calme dans sa tête, et cela lui permit de se concentrer pleinement sur son art. L'art Mectaris était rigoureux physiquement et psychologiquement. Il se différenciait des autres corps d'armes parce que sur le champ de bataille, il alignait un véritable mur de fer et dans un ballet de lame tenu avec minutie et discipline, il pouvait s'avérer complétement impénétrable et totalement mortel pour quiconque désirerait s'en approcher. Dans une vision, Elrendil se revit alors à la bataille du lac d'Uraal en train de donner les ordres de marche à ses troupes. Il revit ces magnifiques rangées d'épéistes alignées parfaitement et appliquant tous leurs gestes dans une parfaite coordination. Puis au même instant, sa vision l'emmena à la bataille du Fort Ellyrion - Son corps se raidit et son visage devint pâle -Voilà qu'il revoyait ses soldats mourir en se sacrifiant. Il revoyait son corps se faire transpercer de part en part par une flèche de Sombres et il commençait ainsi son voyage vers la déesse Tyra. Puis au même moment, il sentit une main qui le ramena dans le royaume des vivants. Cette main était celle de son frère d'armes Teril, une archer attaché à son unité dans la bataille rangée. Alors qu'il pensait mourir, cet elfe l'avait porté sur ses épaules totalement seul jusqu'en territoire protégé. A son réveil, il avait alors juré sur sa vie de rendre un jour à son ami, un service qu'il se devrait de transformer en devoir s'il le fallait. Il vit alors le visage du jeune Theran et sut aussitôt quel devoir il aurait.

Spoiler:

Sujet: Re: Le début d'un long apprentissage [Theran] Mer 22 Jan 2014 - 16:52

La clairière était déserte, il faisait bon, les rayons du soleil se déposaient avec délicatesse sur la peau pâle de l'enfant qui restait debout, fixant les yeux plissés Elrendil qui s'était assit à terre. À vrai dire Theran avait un peu peur de bouger, il avait peur d'être dans un rêve et de se réveiller dans la prison ou il se trouvait il y a quelques heures. Maintenant que le lieutenant l'avait emmené ici, il aurait beaucoup de mal à le faire sortir de nouveau de la forêt. Il se sentait à présent chez lui, il avait retrouvé le silence, il s'était éloigné des bruits horribles et rien qu'à penser à ceux-ci il grimaçait. Peut être que Tyrell avait raison, peut être fallait-il fuir maintenant, peut être pouvait-il se retourner et courir, courir, le plus vite possible. L'elfe était rapide, à force de chasser et de poursuivre les animaux ou même les autres enfants, ou même Quelqu'un il s'était amélioré en vitesse et en endurance. Tous les jours, tous les soirs il s'entrainait, il s'entrainait à tout sauf à manier une épée. Effectivement le brun préférait les armes furtives et discrètes, légères et petites, il aimait les celles qui passaient inaperçues et qu'on pouvait facilement dissimuler, par exemple: la sarbacane ou les couteaux. L'arc était aussi une arme merveilleuse, tout simplement parce qu'on pouvait tiré de très loin quand notre vue était assez développé. Pas besoin de précisez que le garçon aux yeux verts avaient développés ses sens à force de pister, humer et traquer les animaux, il avait apprit l'art de la chasse. En plus le meurtre avec des armes telles que le poignard était propre, on n'avait pas à gaspiller d'énergie, c'était rapide et bien fait, il suffisait de se glisser derrière la personne et de lui enfoncer dans le dos tout en restant silencieux.

Il avait à présent une décision à prendre, soit il filait, soit il restait. Mais il risquait quelque chose s'il partait, non pas de se perdre, le malade mental était loin d'être bête, il avait mémorisé le chemin à l'allée et était capable de rentrer chez lui. S'il y avait un inconvénient, ce serait que le lieutenant parte à sa recherche. Pourquoi? Parce qu'il ferait du bruit, or, le pré-adolescent détestait les sons trop forts. D'ailleurs pourquoi Elrendil n'essayait pas de parler en chuchotant ? Ce serait beaucoup plus agréable, Theran était loin d'être sourd. Dilemme…vite, solution, choix. Il savait peut être se fondre dans la nature, disparaitre dans l'environnement, se camoufler, (non ce n'était pas de la magie, juste un don, d'ailleurs très utile pour un enfant de son tempérament) mais il y avait toujours des risques. Si l'esprit du militaire était ailleurs, pourquoi ne pas tenter quelque chose, peut être que Tyrell serait fier de lui. Dans cette forêt le jeune garçon le sentait plus proche de lui, son compagnon était là, pas très loin, il l'observait. Peut être que le fantôme n'aimait pas les autres non plus, ce qui expliquait son agressivité et sa cruauté, justifiant en même temps ses absences prolongées et fréquentes. Tant que l'âme errante était là, l'enfant était heureux.

Le pré-adolescent se mit à reculer lentement, s'éloignant peu à peu de l'adulte qui se concentrait sur ses pensées. Peut être pouvait-il l'assommer pendant qu'il avait les yeux fermés. Non, les attaques de ce genre c'était de la pure lâcheté, son ami serait furieux s'il le voyait procéder ainsi. Bref, conclusion, il était coincé. Il affichait peut être une mine calme et sereine, mais la colère était loin d'avoir disparut, et Tyrell faisait tout pour l'alimenter. La forêt le calmait peut être, mais si Elrendil lui donnait la permission de le frapper, et bien Theran le ferait sans hésiter. Le problème c'était que le lieutenant ne lui donnerait jamais la permission mais après tout : l'espoir fait vivre. Le malade mental recula encore, il y était presque, il était à deux doigts de se retrouver sous les arbres, mais fuir était-elle une bonne solution? Silad lui avait fait comprendre que quand il était jeune, il était un peu comme lui, cependant l'enfant n'était pas d'accord, parce que le grand elfe n'était pas fou.

Celui-ci ouvrit ses yeux, ses yeux trop bleus, son visage trop sévère. Mais à la place de baisser la tête, le brun le regarda, il regarda le visage du compagnon d'arme de son père, avec curiosité. Pas la place pour la peur, simplement de l'étonnement. Depuis qu'il était petit, il avait une passion folle pour les yeux, et celle-ci augmentait au fil du temps. Il trouvait les globes oculaires fantastiques, merveilleux, il rêvait de les toucher et les prendre dans ses mains. Tyrell lui avait un jour proposé de faire de la collection. Tout d'abord cette idée lui avait semblé bizarre, puis il s'était dit qu'au final il n'y avait pas de mal. D'ailleurs cette envie de prendre un oeil dans ses mains lui avait couté quelques problèmes plus jeune.
Un jour, quand il avait moins de cinquante ans, son père était allé demander quelque chose (qu'il ignorait) à un de ses soit disant "ami". Mais cet ami en question avait un fils, Simeon. L'autre enfant s'était mit à lui parler, mais Theran était obsédé par ses yeux noisettes, au début, le garçon ne s'était pas inquiété, mais l'elfe châtain ne s'était pas arrêté là. Il avait bondit sur Simeon pour lui prendre l'un de ses globes oculaires. Mais son père était arrivé et l'avait ramené, l'empêchant ainsi de rendre borgne le fils de son ami. Quand sa mère avait apprit cela, elle l'avait puni, mais le fou n'avait pas comprit pourquoi. C'était à partir de ce jour, que ses parents avaient déduit que le garçon était perturbé, anormal et ils avaient été tristes. Puis il ne pouvait pas prendre ceux de Tyrell, pour deux raisons : Tyrell disparaissait dès qu'on essayait de le toucher, deuxièmement Tyrell n'avait pas d'yeux, il était simplement doté de deux orbites vides sanguinolents. À vrai dire son ami était une sorte de monstre, c'était un garçon plutôt grand grand, aux cheveux bruns ébouriffés, avec une peau translucide, des cicatrices sur les bras, le cou et le visage et il avait des oreilles d'hommes. Un garçon normal aurait été terrifié de voir une créature comme celle-ci, mais le petit archer en était plutôt rassuré. “Les montres les plus effrayants ne sont pas ceux qui sont trop différents de nous, ce sont ceux qui nous ressembles trop.”

Maintenant l'heure était venu de s'entrainer, et il n'en avait aucune envie. Il se retourna pour voir la forêt, l'ombre des arbres, il était tellement tenté. Il gratta le sol avec son pied lâchant son épée en bois. Était-il obligé ? Il préférait encore tirer à l'arc, ça il savait très bien faire. Parce qu'il pratiquait cela depuis très longtemps. Mais peut être serait-ce une occasion pour se venger, non pas faire du mal à Elrendil, mais le battre...c'était cependant impossible. Il n'avait jamais manié une épée et il voulait affronter un lieutenant, un peu trop ambitieux. Theran entendit le rire de son compagnon et tourna la tête vers le fantôme qui souriait, il lisait dans ses pensées, il savait tout. L'enfant hésita encore à s'enfuir à toutes jambes et son ami l'encourageait. Qu'est ce que le lieutenant dirait ? Le jeune garçon n'avait aucune envie de lui obéir, aucune envie de l'écouter, il n'avait aucune envie de parler ou de s'entrainer avec le complice de son père qui l'avait arraché à sa forêt bien-aimée. L'avenir est mystérieux, riche en possibilités, tellement que même Tyrell ne pouvait le prédire.

Sujet: Re: Le début d'un long apprentissage [Theran] Ven 24 Jan 2014 - 19:35

L'enfant se tenait toujours devant lui lorsqu'il rouvrit ses yeux. Cela l'étonna puisqu'il avait tout d'abord pensé que le jeune Theran aurait profité de son absence pour prendre la fuite. A vrai dire, il n'aurait pas été mécontent de mener une petite chasse pour retrouver le jeune homme, mais tant mieux s'il n'avait pas à le faire. En plissant ses yeux, Elrendil tenta de percevoir les pensées de son jeune apprenti et vit alors en lui, non plus de la colère, mais de l'indécision. Il n'aurait su dire quel véritable sentiment s'était emparé de l'enfant à présent. Ce qui était sûr en revanche, c'est que l'entraînement pourrait commencer et il profiterait de l'espace ensoleillé de cette petite clairière pour faire un premier état du niveau de son apprenti. Elrendil se releva d'un seul bond et récupéra la petite épée d'entraînement en bois. Elle était certes, plus légère qu'une véritable lame en acier elfique, mêmes si celles-ci pouvaient se vanter de leurs extrêmes légèretés, mais elle simulerait très bien pour une première fois la vraie lame des Mectaris. Alors qu'il se trouvait dorénavant en plein milieu de la clairière, il fit signe au jeune Theran de le rejoindre avec son épée. Le petit se trouvait à une dizaine d'enjambées et il jugea la distance parfaite pour commencer.

« A nous deux jeune Theran. Le maniement d'une lame nécessite de la discipline, de la rigueur, de l'agilité, de la précision et de la force. Comme tu le sais déjà, l'épée est le prolongement de ton bras et fait parti intégrante de ton corps. Si tu la perds, c'est ta vie que tu perds. Ton adversaire est ton but, ton objectif que ta lame ne doit jamais quitter. Tu cesseras de la pointer vers lui que lorsqu'il sera à terre », il cessa de regarder son épée pour distinguer le jeune apprenti qui semblait une fois de plus distrait, « Regarde ton environnement, distingue chaque élément, chaque racine, pierre, arbre. Tout ce qui pourrait t'aider ou te gêner. Tu dois être maître de la situation et mener la danse. Si tu laisses ton adversaire prendre le dessus, tu perds l'initiative et par conséquent la vie ».

Toujours vraisemblablement distrait, Elrendil eut sur le moment l'impression de parler dans le vide. Le petit, bien que physiquement présent, semblé attiré par une toute autre chose. Elrendil ne perdit pas patience, mais profita de cette absence pour débuter à sa façon l'apprentissage. Il prit l'épée en bois à pleine main et commença sa course vers l'enfant qui ne le vit que trop tard puisqu'Elrendil lui infligea un léger coup sur le crâne.

« Discipline et rigueur, jeune Theran ! Laissez vos amis imaginaires où ils sont et revenez sur terre ! »

Il espéra susciter avec ces mots un peu de colères et une volonté de vengeance chez l'enfant. Si Theran était touché dans son estime, peut être essaierait-il de rendre les coups. Mais cela, il n'en avait aucune certitude. De toute façon, il ne le laisserait pas partir tant que le petit ne réagirait pas un minimum à ses leçons, cela, il pouvait en être sûr. Elrendil se remit sur sa position de base en faisant de nouveau face au jeune.

« La forêt est vaste certes, tu peux la fixer tant que tu veux et faire tes plans d'évasions dans ta tête, mais je la connais mieux que toi et je ne mettrais pas longtemps à te retrouver. Affronte-moi maintenant, bats-toi et je t'accorderais le droit de partir tous les après-midi dans la forêt ».

HRP:

Sujet: Re: Le début d'un long apprentissage [Theran] Dim 26 Jan 2014 - 11:38

Theran regardait toujours Tyrell qui se moquait de lui, il n'aimait pas quand son ami se payait sa tête. C'est vrai, il n'avait pas fuit, il était resté bien droit, il avait regardé le vide, il avait regarder Elrendil, mais il n'avait rien tenté pour s'échapper. Pour l'instant il réfléchissait à une stratégie pour attaquer, effectivement, plus vite il aurait commencé cet stupide entrainement, plus vite le supplice se terminerait. À vrai dire il n'écoutait pas l'elfe adulte expliquer, il était occupé à fixer son compagnon tout en réfléchissant. De temps en temps, il saisissait quelques mots et reconstituait les phrases du militaire, comme il le faisait tout le temps. Mais résister à la voix trop forte du lieutenant n'était pas sa priorité. Plusieurs fois, on lui avait dit qu'une épée était très importante, si on l'a perdait, on mourait. Seulement l'enfant n'était pas d'accord. Il avait vu plusieurs fois les autres se battre avec des bâtons, ou même de vraies lames, plusieurs fois, il les avait vu s'affronter, se taper dessus. Il avait vu des défaites, des victoires, et à chaque fois qu'il les regardait frapper, il les trouvait stupides. L'épée n'est qu'une arme, sans, il est bien facile de tuer quelqu'un, les êtres vivants ont leur propres armes, certaines plus efficaces que d'autres. Les végétaux ont du poisons, les animaux des griffes, des crocs, des sabots, des cornes, et les elfes, les hommes, les nains, les drow, ont des mains et des dents. Cependant il était effectivement déloyale de se battre contre quelqu'un ayant une arme. Il ne faut pas oublier qu'ôté la vie est la plus facile des choses à faire sur terre.

Theran sentit une légère douleur sur son crâne, ce qui le fit revenir à la réalité. Il secoua la tête, détournant le regard de Tyrell. Devant lui se dressait Elrendil qui tenait le bout de bois sculpté dans les mains. Quelqu'un lui avait souvent dit que la rapidité était très importante, que pour survivre il fallait être vif et discret, qu'avec ces qualités ci on pouvait facilement dominer n'importe qui. Alors le jeune elfe avait retenu la leçon, et s'était entrainé, il avait progresser en rapidité, maintenant il allait très vite, du moins plus vite qu'auparavant. Malheureusement le garçon de soixante ans n'était pas habitué à porter une épée aussi lourde. Le lieutenant reprit la parole, et cette fois, agacé, l'enfant écouta, mais ce qu'il comprit le mit encore plus en rogne. Amis imaginaires. Il jeta un coup d'oeil à son compagnon, qui était toujours là, il avait cessé de rire, il fixait lui aussi l'elfe adulte qui lui parlait, avec colère. Alors le brun répondit, pour la première fois, calmement, toujours sur un ton plutôt bas et doux.

-Je ne suis pas d'accord. L'épée n'est pas la vie. Pour vaincre son adversaire, il suffit de jeter la lame derrière celui-ci, trouver quelque chose pour l'embrouiller, faire un bon en avant, rouler sur le côté avant de l'atteindre puis passer derrière lui. Il sera déstabilisé, le temps qu'il se retourne, il faut récupérer rapidement la lame et le frapper jusqu'à ce qu'il ne soit qu'un tas de chair ensanglanté. Après si l'on a plus d'entraînement, on peut lui sauter sur le dos et mordre son cou jusqu'à transpercer ses veines. Il sera impuissant, voir paralysé et ne pourra pas envoyer de coups. Pour gagner il faut être rapide, très, très rapide et intelligent. Quelqu'un dit qu'il faut toujours regarder son adversaire, ne jamais détourné les yeux de lui.

Theran passa sa main dans ses cheveux, à l'endroit ou Elrendil avait abattu la lame en bois. Peut être pouvait-il faire une démonstration, il l'avait beaucoup, beaucoup fait avec Quelqu'un. Tous les soirs, les deux elfes se consacraient à cet exercice, très utile selon le chasseur de prime. Mais avant d'attaquer, il fallait trouver quelque chose pour déstabiliser l'ennemi. L'enfant se mit sur la pointe des pieds pour regarder derrière le lieutenant, puis toujours dans cette position, il lança un bref coup d'oeil à l'adulte avant se jeter sur celui-ci, mais avant de le toucher, il se glissa sur le côté pour passer derrière lui, gardant la même vitesse, restant vif et agile. L'enfant n'avait pas toucher à son épée, Tyrell avait souvent dit qu'il fallait toujours essayer sans arme en premier temps.

-Comme cela. Pas de rapidité, plus de vie.

Le malade mental passait d'un pied à l'autre, il n'était pas particulièrement fier, comme les autres enfants de son âge l'aurait été, à vrai dire, la seule chose qui pouvait le rendre fier, c'était bien de pouvoir sauter de branche en branche, sans la forêt, comme il le faisait chaque fois. Cette sensation de bien être, la brise sur sa peau, l'écorce sous ses mains, les paysages défilant devant lui. En hauteur, dans le plus grand silence, aidé par les rayons de lune, ou ceux du soleil, camouflé et tranquille, sans personne pour troubler son calme, sans personne pour le questionner sur ses tourments, ses tourments qui le corrompaient. Elrendil lui avait fait du chantage, en lui disant que s'il se battait il pourrait aller toutes les après-midi en forêt. Mais le brun détestait le chantage, qu'il considérait comme l'arme des faibles. Les mots aussi peuvent être utiles, peuvent être des armes ou même des remèdes, il faut seulement savoir les manier. Theran soupira et contourna de nouveau Silad pour ramasser son épée, toujours en secouant la tête, n'ayant aucune envie de se battre, aucune envie de s'entrainer à frapper avec cette chose. Ce serait plus malin de le tester et lui apprendre de nouvelle chose au tir à l'arc, les archers sont très importants dans les armés, ils sont utiles et peuvent éliminer beaucoup d'adversaires. Pour tuer avec l'épée, il fallait être trop proche de l'ennemi ce qui pouvait être dangereux, ce qui pouvait nous livrer à la mort.

Sujet: Re: Le début d'un long apprentissage [Theran] Mar 28 Jan 2014 - 13:08

Le petit lui avait enfin adressé la parole. Mais ces mots lui avaient semblé totalement confus et violents. Le jeune Theran venait de lui dire qu'avec de l'entraînement, il fallait sauter sur le dos de son ennemi, le mordre au cou et en déchirer sa chaire. Était-il en pleine crise de folie ? Jamais auparavant, il n'avait entendu de tels propos, mis à part dans la bouche des drows qui survivaient assez longtemps pour l'injurier. Mais le petit semblé confiant et ne devait probablement pas avoir réalisé la dureté de ses propos. Apparemment, celui qui lui avait enseigné lui avait également dit de ne jamais détourner son attention de l'adversaire. Au moins, Elrendil était d'accord en ce point, mais ce « quelqu'un » suscita son intérêt.

« Qui est-ce quelqu'un, Theran ? Est-ce lui qui t'a enseigné de telles choses ? Nous ne sommes pas comme nos cousins avides de sang. Nous ne déchiquetons pas la chaire de nos ennemis pour les paralyser. La guerre fait faire aux soldats des choses horribles certes, mais jamais ça ».

Le petit ne réagit pas à ses propos, il était une fois de plus comme qui dirait, absent. Mais cela suffisait, et Elrendil décida de commencer enfin l'entraînement.

« En garde, Theran ! ».

Elrendil se précipita aussitôt sur le petit et lui asséna un premier coup sur le côté que Theran para tant bien que mal, et de l'autre côté. L'épée en bois atteignit la hanche du petit, mais il ne tomba pas à terre et resta debout. La douleur s'était vraisemblablement emparée du jeune, mais Theran lui rendit alors un coup qu'Elrendil para sans difficulté. Au moins, lui avait-il répondu malgré son refus catégorique de se battre. Le Lieutenant tenta alors de faire perdre l'équilibre au petit, mais celui-ci esquiva au dernier moment, laissant l'épée d'Elrendil poursuivre sa route dans les airs. Une fois de plus, l'enfant avait réussi à trouver le moyen de ne plus se prendre la lame. Elrendil comprit qu'il détenait en face de lui un très bon petit combattant. Malgré quelques hésitations, l'agilité et la rapidité du jeune Theran lui permettaient de gesticuler et d'occuper beaucoup d'espace en peu de temps. Mais il n'était pas assez rapide pour lui se dit-il. Et le Lieutenant trouva une faille à un moment ou le petit avait laissé son profil à découvert. Le coup frappa durement l'épaule du jeune Theran, et celui-ci lui adressa aussitôt un regard de mépris et de défis. L'entraînement était terminé, le comportement de l'enfant commençait à le fatiguer.

« C'est bien, tu t'es bien défendu. Ne laisse jamais une partie de ton corps à découvert».

L'entraînement était donc terminé, le soleil était tombé et avait laissé la petite clairière s'assombrir. Bientôt il ferait nuit, et il leur fallait encore parcourir quelques lieux pour rejoindre la caserne. Une fois là bas, Elrendil serait en charge des préparatifs pour l'expédition au front. Il devait par conséquent s'assurer que l'entraînement des nouveaux ait été suffisant. En tout cas, ce qui était sûr, c'est qu'il emmènerait avec lui l'enfant pour qu'ainsi, celui-ci découvre la dureté et la rigueur de la guerre. Peut être que de cette façon, Theran réaliserait à quel point sa vie était menacée sans le sacrifice de milliers d'elfes. Peut être qu'aussi, il changerait de comportement et débuterait son apprentissage, mais cela, Elrendil en doutait fortement.

"Nous partirons demain pour le front, tu voyageras à côté de moi jusqu'au campement fortifié. Ensuite, tu iras aider Galiël à la chasse pour approvisionner les soldats. Tu n'oublieras pas d'adresser une prière à Kÿria pour la remercier de t'offrir ses animaux. Rentrons maintenant !"

Sujet: Re: Le début d'un long apprentissage [Theran] Mer 29 Jan 2014 - 14:17

Tout d'abord Elrendil paru surprit par les paroles du jeune garçon, qui aussi étonné que lui, pencha la tête sur le côté. Qu'avait-il dit de mal? Il avait simplement répété ce que Quelqu'un lui avait dit, rien de bien méchant. Cependant le militaire paressait douter ce qui faisait sourire l'enfant. Theran aimait tourmenter l'elfe adulte, au moins il pouvait perdre un peu de temps sur l'entrainement, étant donné qu'il ne voulait pas s'entrainer maintenant. Mais d'un côté s'il ne s'entrainait pas tout de suite, il ne le ferait jamais, il trouverait toujours une excuse pour fuir et échapper au maniement de l'épée. Mais les problèmes commençaient, car le guerrier voulu savoir qui était le fameux Quelqu'un. Pour le tromper et éviter la question, le pré-adolescent prit un air absent, profitant de cette occasion pour lancer un regard vers Tyrell qui ne se tenait pas bien loin. D'ailleurs l'apprenti chasseur de prime se demandait si son compagnon avait le pouvoir de tuer le lieutenant, il le pourrait non? Personne ne pouvait le voir, il pourrait sans difficulté enfoncer un poignard dans son dos. Cette question l'embêtait, il n'arrêtait pas d'y penser, mais d'un autre côté, ce n'était pas au fantôme de se venger de Silad, c'était là lui de le faire. Quelle joie il aurait quand il apprendrait à ses parents qu'il ne fallait jamais l'arracher à sa forêt.

Le problème était qu'Elrendil voulait combattre maintenant, et Theran n'en avait aucune envie. Il ne donnerait pas le meilleur de lui même, pas aujourd'hui. Il se mit alors en garde, mais l'épée était effectivement trop lourde pour lui, si bien qui avait du mal à la soulever et à frapper. La douleur vint quand la lame en bois de son adversaire atteignit sa hanche. Plusieurs fois Quelqu'un lui avait dit que la souffrance était une bonne chose, qu'il fallait l'accepter et l'utiliser, que souffrir était normal. La douleur c'était comme la vie, il fallait la combattre pour la vaincre, et quand cela était fait, on avait plus de chance de gagner. Mais la rage revint brusquement, cette envie de sang le poussa à frapper à son tour. Mais le militaire était fort et contra facilement, ce qui énerva encore plus l'enfant, qui se retint de nombreuses fois de se servir de ses jambes. Quelle perte de temps s'apprendre à se battre avec une épée! Plusieurs fois le pré-adolescent esquiva la lame, plusieurs fois il se retint d'essayer l'enfoncer dans les genoux du guerrier. Il n'était plus lui-même, son corps ne lui appartenait plus, cette fois, c'était Tyrell qui se battait. Un autre coup à l'épaule provoqua une nouvelle vague de douleur que l'enfant ignora. Theran repensa aux dents arrachants les veines qui cou, cette pensée l'aida à se sentir mieux. Il lança un regard méprisant à son ennemi, au sens propre, et celui-ci décida de mettre fin à l'entrainement ce qui était naturellement une très bonne chose. "Mon gars, sache que je me vengerai un jour, sache que ton épée ne te serviras à rien, sache que je te punirais de m'avoir envoyé dans cette enfer!"

Le crépuscule laissait place à la nuit, les douces douleurs orangés se faisaient, peu à peu, engloutir par les ténèbres de la nuit, plongeant le paysage dans l'obscurité. La nuit! Quel univers paisible et fantastique! Si seulement il pouvait y demeurer pour l'éternité, cependant, il devait partir, abandonner la forêt, il devait s'en aller. Il refusait! Elrendil lui dit qu'il serait chasseur, ce qui l'enchanta, il se sentit soudain bien, heureux. Enfin chasser! Cependant il n'était pas croyant, il n'avait jamais eu besoin des dieux pour mener sa vie. Il traitait toujours les animaux qu'il tuait avec respect, parce que les animaux étaient des êtres bons et sacrés et il interdisait quiconque de les maltraiter. Ces êtres doux et calmes, paisibles et silencieux, les seuls à comprendre le monde. Theran lança un bref coup d'oeil au lieutenant, avec un petit sourire moqueur, puis lui tourna le dos et s'assit dans l'herbe, n'ayant aucune envie que le bruit revienne. L'enfant n'avait qu'un seul ennemi, le bruit.

Troisième partie
~Attrape moi si tu peux~

Le calme était revenu dans la caserne d’Eraison. La nuit étant tombée, seuls quelques gardes arpentaient les couloirs tels des ombres. Après avoir tenté de s’entraîner avec son jeune apprenti retord, Elrendil avait regagné ses quartiers et ruminait le regard perdu dans les flammes provenant de la grande cheminée centrale. Les doutes et interrogations s’étaient emparés de lui. Perplexe, il faisait mine de trouver des réponses, mais les flammes devant lui ne lui donnaient rien d’autres que de faibles crépitement. Seul dans l’obscurité de cette grande pièce froide, Elrendil jugea qu’il était temps de faire un tour et d’arpenter à son tour les couloirs sinueux de la caserne. Silencieusement, le lieutenant se leva et abandonna le faible foyer de chaleur que lui procurait son petit feu.

Ses rencontres avec les nains l’avaient perturbé. Sa découverte à La Dross revenait sans cesse dans sa tête. Cette jeune femme venue se présenter devant lui un jour avant avait suscité sa curiosité et maintenant cet enfant qui lui donnait du fil à retordre… Le petit ne semblait pas être fait pour faire la guerre. Ce petit était spécial, il n’y avait aucun doute. Il avait fait un serment, et il ne pourrait s’en défaire. L’enfant était sous sa responsabilité et s’il lui arrivait le moindre mal, alors il lui faudrait s’en expliquer. La question restait de savoir, comment lui montrer qu’il ne lui voulait aucun mal. Des centaines voire des milliers d’épéistes avaient été formés par lui durant deux cents ennéades et aujourd’hui, cet enfant lui causait un problème qu’il ne parvenait à résoudre. Las de soucier de cela, Elrendil chercha du réconfort en essayant de percevoir la lune, mais les nuages l’en empêcha.

Pourtant, une petite lueur attisa son intention. La lumière semblait provenir du fond du couloir. Bien que faible, il parvenait à la distinguer et se décida d’aller débusquer celui qui avait omis de respecter le couvre-feu. Mais plus il s’approchait, plus la lumière faiblissait jusqu’à disparaître totalement. Et des bruits de pas rapides se firent entendre…

HRP:

Theran.
Theran était d'une attitude très joueuse cette soirée là, étrange, vu la journée d'entraînement qu'il avait passé. À vrai dire, il était fatigué, très fatigué, mais impossible pour lui de fermé l'œil, son esprit tourmenté le gardait éveillé. Il pensait à trop de choses, il était anxieux et apeuré par ce que lui réservait l'avenir, se sentant seul sans sa forêt bien aimée. Il avait du l'a quitter, une fois de plus, pour se replonger dans la souffrance et la torture dût au bruit. Pourtant les exercices d'Elrendil étaient moins intensifs, moins douloureux que ceux de Quelqu'un qui parfois, le courbaturait tellement qu'il n'arrivait plus à courir le lendemain. C'était un peu comme des vacances, désagréables, bruyantes, injustes, mais des vacances. L'enfant n'avait cependant personne avec qui jouer, Tyrell était venu lui dire bonne nuit puis avait disparut aussitôt, lui promettant qu'il reviendrait bientôt, le malade mental l'avait cru et avait attendu son retour avec impatience. À un moment donné, le petit garçon avait eu une période de délire, une excitation soudaine et intense l'avait secoué. Incontrôlable il s'était mordu les poignets jusqu'à en faire couler le sang. Puis tout en frémissant, il avait dessiné les monstres odieux qui le hantaient jour et nuit sur toutes les surfaces planes mises à sa disposition avec son propre liquide vital. Quand le petit elfe était revenu à lui, prit de terreur il avait essayé de tout nettoyer, tout frotter pour enlever l'élixir rouge et poisseux. Malheureusement il lui semblait, que malgré tous ces efforts, ces mains en étant toujours recouvertes et ceci lui avait arraché un faible gémissement de terreur. Le pré adolescent s'était effondré par terre, le dos contre un mur, puis s'était mît à sangloter un bon moment avant que l'envie de jouer ne revienne le perturber.
Il devait certainement être tard, il aurait dû être en train de dormir, mais le garçon ne respectait que très rarement les règles, pour lui, il n'y avait que ses propres lois qui comptaient. Theran avait l'impression que plus il grandissait, plus la haine qu'il nourrissait contre les autres augmentait et plus la sauvagerie qui circulait en lui le rendait incontrôlable et terrifiant. S'il y avait bien une chose qui pouvait le réjouir c'était la fenêtre, de là il pouvait voir le paysage, il se sentait mieux, regardant la lumière de la lune s'infiltrent dans sa chambre, et le silence, tout était calme, il était enfin dans son élément, il avait enfin retrouvé la paix et un bonheur léger. Quand tout le monde dormait la joie revenait.
Jouer. Jouer. Jouer. C'était le seul ordre qui tournait dans son crâne, il en avait besoin, l'excitation, l'envie revenait, elle se déversait en lui, elle l'attirait, il ne pouvait lutter contre elle, ou même l'ignorer. Dans ses yeux brillait la folie, la vrai folie, celle qui le faisait trembler de tout son être. Caressant ses poignets meurtris par ses dents, il se leva brusquement pour se diriger vers la porte. Y'avait-il encore quelqu'un de réveillé à cette heure ci? Si c'était le cas il fallait absolument qu'il aille lui rendre une petite visite, d'une manière ou d'une autre. L'enfant ferma les paupières un instant, se concentrant sur les bruits alentours, projetant son esprit le plus loin possible. Son ouïe très développée l'aidait à capter le moindre bruit, alors toujours silencieux, il se glissa dans le couloir sombre, refermant la porte lentement. Un crépitement au loin, un grésillement très faible de là où il se trouvait, un feu sans doute, ce qui signifiait que quelqu'un n'était toujours pas allé dormir. Quoi qu'il en soit cette personne serait bientôt un camarade de jeu pour le jeune elfe qui avait tellement hâte de commencer à s'amuser. Cette fois, pas de jeu macabre et sanglant, ses mains étaient déjà souillées, du moins, plus pour ce soir. Le malade mental sortit de sa poche un petit morceau de bois qu'il avait ramasser avant de rentrer à la caserne. Pourquoi? Parce que ce morceau de bois en question l'inspirait pour une nouvelle invention. À l'aide de son poignard il le découpa en cinq morceaux.
Des pas bruyants retentirent dans les couloirs, des pas familiers, ce bruit que le petit garçon connaissait parfaitement. Elrendil. Theran afficha un sourire à glacer le sang dont il avait le secret, et ferma la porte encore entrouverte qui projetait une lueur pâle à travers les couloirs ténébreux. Une fois ses yeux verts habitués à l'obscurité, il attendit patiemment que son mentor soit assez près de lui, se collant conte le mur. Quand l'adulte arriva vers la porte de la chambre, le fou se mît à courir dans sa direction, le plus vite possible, et, lorsqu'il passa devant lui, il lança avec force le petit morceau de bois sur la tête du guerrier poussa un petit cri de triomphe avant de continuer sa course dans l'obscurité, regardant si le lieutenant le suivait. Frissonnant de plaisir il continua, tête baissée, réussissant à faire disparaître le bruit produit par ses pieds. Il attendit que son mentor soit assez proche de lui pour se retourner et tout en courant lui murmurera, toujours de sa voix calme et à peine audible:
-Attrape moi si tu peux...
Puis recommença à creuser l'écart entre lui et Elrendil. Pour une fois qu'il n'avait pas besoin de Tyrell pour jouer, il se sentait bien, les hallucinations horribles l'avaient quittées, il ne pensait qu'à sa course. Malgré cela, il était tout de même fatigué, mais même fatigué, l'enfant était toujours aussi redoutable. De plus l'adulte ne pouvait pas crier pour le rappeler à l'ordre, mais il pouvait toujours chuchoter, Theran l'entendrait sans problème. Maintenant qu'il s'était mît à courir, impossible de l'attraper, mais essouffler le guerrier serait toujours une partie de plaisir, un jeu divertissant et amusant, un prétexte pour ne pas se coucher tout de suite histoire de ne pas se faire emporter par les mêmes cauchemars glauques et mystérieux de tous les soirs. Peut être que c'était le seul moment ou il pouvait rigoler sans crainte de faire le mal. Peut être pouvait-il réellement faire les jeux auxquels tous ceux de son âge se livrait. La différence, c'était qu'il n'avait pas d'amis, et qu'il n'était pas comme les autres.

Bien évidemment, le lieutenant aurait dû s'en douter, mais les bruits étaient bel et bien ceux de son apprenti. Le petit avait foncé droit sur lui sans qu'il n'ait eu le temps de pouvoir faire quoique ce soit. En cette heure si tardive, ses réflexes étaient mis à mal et il n'avait aucune envie de passer sa nuit à rattraper l'enfant. Pourtant l'enfant lui parut joueur lorsqu'il le provoqua en lui proposant de le rattraper. Malheureusement, ce jeu n'était plus de son âge. Il avait d'autres priorités que celle de tomber dans le jeu de son apprenti. Au moins avait-il la preuve que l'enfant n'était pas si perdu que ça et qu'il ressemblait finalement à tous les autres fils d'Anaëh qu'il avait rencontré.

Theran était parti dans les couloirs obscurs en pensant distancer son mentor largement. Alors que la quasi totalité de la caserne dormait, Elrendil put retrouver les quelques gardes chargés de la surveillance de nuit. Eux aussi, alertés par les bruits, ils se précipitèrent à sa rencontre.

"Lieutenant ? que se passe-t-il ?", fit l'un d'entre eux.

"Mon apprenti joue avec mes nerfs..." son expression de visage semblait en dire long sur sa frustration, "Cernez tous les couloirs et retrouvez le moi. Je crois que ma patience a des limites et qu'il va lui falloir apprendre la discipline".

Sans discuter ses ordres, les gardes se précipitèrent dans les couloirs à la recherche du fameux jeune homme. Elrendil quant à lui, retourna dans ses quartiers pour y récupérer sa lame. Cette fois-ci, le petit était aller trop loin et il lui faudrait apprendre à obéir. De plus, un long voyage jusqu'à la frontière les attendaient pour le lendemain. il ne perdrait pas une minute de plus à courir dans ces maudits couloirs glacés. Elrendil récupéra son épée et partit en direction des bruits de pas. Plusieurs épéistes s'étaient levés, réveillés par ces mêmes bruits. Voilà que le petit commençait à réveiller toute la caserne, s'en était trop. Il entendit alors au loin, un des gardes s'époumoner.

"Lieutenant, ici !"

Elrendil retrouva alors les gardes sur le point d'encercler le jeune homme. Seule une petite ouverture pouvait permettre à son apprenti de pouvoir s'enfuir. Le lieutenant se demanda alors comment le garçon avait pu s'imaginer distancer des soldats surentraînés et connaisseur de l'art de chasse. Elrendil avança vers le jeune homme d'un pas lourd. Ses yeux le fixaient sans lui laisser une chance de pouvoir détourner son regard. Le petit venait de réveiller en lui une colère qu'il avait enfoui depuis la triste bataille d'Ellyrion et tout en cet instant allait se déchaîner sur ce pauvre enfant. Un des gardes le vit et tenta de s'interposer entre lui et son apprenti. Mais Elrendil l'éjecta sur le côté et mit sa main sur la poignée de son épée toujours dans son fourreau.

"Tu arrêtes, maintenant !"

Theran/Tyrell.
L'enfant continua à courir un moment, puis s'arrêta enfin, à quoi bon continuer le jeu? Son mentor ne voulait pas jouer, il s'était détourner, envoyant des gardes à sa place. Lâcheté. Il était donc en infériorité numérique, ce qui n'était pas terrible, ça augmentait le taux de stupidité dans les couloirs. "Ne dites pas que je suis anti-sociable si personne ne veux jouer avec moi." Tyrell n'était toujours pas revenu, le petit elfe devait donc avancer dans les ténèbres, seul, il devait réfléchir lui même cette fois, il devait apprendre à se débrouiller par lui même. Le garçon jeta un bref coup d'œil à ses mains ensanglantées, presque instantanément un sourire tordu se dessina sur ses lèvres "Mais qu'est ce qui me prend?" Secouant la tête, essayant de chasser les sombres pensées et les monstres à l'allure effrayantes qui tournaient autour de lui. "Ou est la sortie?" Le petit fut parcourut de frissons, puis continua à marcher dans les couloirs ténébreux, un peu triste au fond. Au loin, il entendait les gardes, il n'avait aucune chance, il ne connaissait pas la caserne, il était plus rapide et plus discret qu'eux, mais la connaissance des lieux et le fait qu'il soit tout seul le désavantageait gravement.
Les pas lourds des guerriers se rapprochèrent, il les sentait arrivés, ils seraient là dans quelques minutes. Theran serra les dents, un peu en colère lui aussi, il sentait la folie revenir, l'entourer, non! Il ne devait pas commettre l'impardonnable, il devait se contrôler, rester calme "Tu viendras m'embêter plus tard, laisse moi finir ce que j'ai commencé!" Rah! N'y avait-il donc aucune fenêtre dans cette caserne? Les bruits s'approchaient de plus en plus, et bientôt, il vit l'un des gardes arriver, puis un autre, puis encore un autre. L'enfant sourit "Tout ça pour m'attraper?" Les guerriers l'encerclèrent "rapidement" puis ils le regardèrent un long moment, se lançant des coups d'œil, assez amusant comme spectacle. Le pré adolescent en haussa les sourcils. Sauf que, l'un se mît à hurler appelant son mentor, le malade mental mît des deux mains sur les oreilles en serrant les dents, déstabilisé, tremblant à cause de ce bruit beaucoup trop fort. Ses yeux s'écarquillèrent et tout son corps s'agita sous les regards inquiets et surpris des gardes. Le fou parcourut les guerriers du regard, cherchant celui qui avait crier, mais avant d'avoir pu le repérer, Elrendil arriva. "Bah alors mon cher mentor, tu viens jouer avec moi?"Un autre de ses sourires effrayants se dessina de nouveau. Mais le lieutenant paressait pire qu'énervé. "Oh on rage? Je pense que c'est toi et tes gardes qui ont réveillé tout le monde." Sauf que l'adulte posa la main sur son épée, un des gardes essaya de s'interposer entre lui et l'enfant, mais il ne réussit qu'à se retrouver par terre. Theran eut un autre haussement de sourcil, amusé malgré ses tympans meurtris, enfonçant son regard fou dans celui d'Elrendil. La colère est bien l'une des émotions les plus difficiles à contrôler. "C'est toi qui es énervé? Alors rappelle moi ce que tu m'as fait toi! Tu m'as traiter comme un esclave, tu m'as arraché à ma vie, tu m'oblige à me battre alors que je ne veux pas. Et tu t'énerves? Entre nous je pense que je suis le mieux placé pour être en colère!"
Le lieutenant se mît à lui hurler d'arrêter tout de suite, mais il lui avait parler de sa voix trop forte. C'est à ce moment précis que le petit garçon devint incontrôlable, les bruits, le fait d'être encerclé, ces émotions trop fortes le rendirent malade, ses yeux s'écarquillèrent, laissant apparaître la folie en toute sa splendeur. Son petit corps souple fut secoué par des spams de plus en plus violents, un mélange de sentiments puissants se déversait dans son être. Soudain ils apparurent tous en même tant, les monstres, ils le regardaient lui, ils le fixaient. Le pré-adolescent se vit alors, lui même. Son double lui fit face, la tête inclinée sur le côté, mais son autre lui avait la moitié du visage arraché et son œil pendouillait lamentablement. La peur était intense, déboussolé, perdu, le jeune elfe lança de vifs regards autour de lui pour trouver une issue. Des larmes salés commençant à couler sur le duvet de ses joues d'une pâleur extrême. Sa main se posa sur son poignard qui se trouvait toujours pendu à sa ceinture, mais ses spams n'avaient pas cesser, ils étaient toujours aussi violents, l'enfant ne contrôlait plus se qu'il faisait, coincé en pleine crise de folie. La lame de sa propre arme s'enfonça dans sa cuisse, poussant un gémissement, l'apprenti se mordit la main férocement, le poignard tomba au sol avec un léger tintement. Soudain une main se posa sur son épaule, ce n'était pas celle d'Elrendil, ou était-il d'ailleurs? Et lui, ou se trouvait-il? La panique reprit de plus belle et le jeune enfonça ses dents dans la peau de l'inconnu avec force, s'agrippant à son poignet avec ses ongles. Theran avait toujours eut la manie de se laisser pousser les ongles, une fois ceux-ci assez long il les taillait pour en faire des sortes de griffes, Quelqu'un lui avait apprit ça, le chasseur de prime disait qu'il fallait avoir toutes les défenses possible pour survivre. "Dans la vie on ne vit pas, on survit." Le goût du sang dans sa bouche arriva rapidement, mais à place de lâcher, il continua à s'agripper fermement à la main du guerrier qui avait du enlever ses gants, erreur de sa part d'ailleurs.
-Lâche le, ça suffit maintenant.
La voix douce de Tyrell, le malade mental ne pouvait lui désobéir, il tituba jusqu'au fantôme debout devant lui qui luisait étrangement dans les ténèbres du couloir glacial, ses orbites vides braqués sur le petit garçon.
-Suis-je mort? Je suis perdu...
Le contacte froid du l'âme errante sur sa peau le calma instantanément, il soupira, regardant ses pieds, s'assit par terre maladroitement, puis son compagnon reprit doucement et gentiment:
-Non, ne bouge pas, attends. Attends. Je resterais.
Theran hocha lentement la tête, mais une pensée le perturbait, le rendait terriblement anxieux (ce qui ne changeait pas vraiment de la vie courante, il s'était habitué à l'anxiété.
-Je suis fou pas vrai?
Tyrell lui fit signe que oui, mais avec un sourire, comme s'il était...satisfait, ce qui l'étonna un peu.
-Tu sais Theran le terme fou n'existe pas vraiment, un fou est un être vivant qui voit le monde autrement, il n'y a pas de mal à ça. Mais ne crains pas les monstres, ce n'est pas eux qui faut craindre, les véritables monstres sont les gens qui t'entourent, qui te parlent.
Avant qu'il n'aie pu répondre, le fantôme lui fit signe de se taire , et, peu à peu le petit elfe revint à la réalité, la première chose (ou personne ) qu'il vit fut Elrendil qui le regardait toujours. Le malade n'avait plus son regard dur, mais plutôt perdu, innocent, ou la flamme de la folie n'avait pas finit de danser. "Toujours partant pour me mettre une correction? Vas-y, essaye un peu. Après tout, la lâcheté est l'arme des faibles. Fort physiquement, mais faible mentalement."
Theran eut un grand sourire "Je suis différent et ça vous perturbe."

La situation avait prise des proportions qu’il n’aurait pu imaginer. Sa rage disparut au moment même où son apprenti s’enfonça sa petite lame dans sa jambe. Le sang en jaillit doucement pour finir son chemin sur le sol froid du couloir. Tandis que le petit semblait être parti dans un état second, le lieutenant remit sa lame dans son fourreau pour commencer à se mettre au niveau de l’enfant. Le jeune Theran lança alors à l’ensemble des gardes présent et à lui-même qu’il était différent. Différent, cela ne faisait aucun doute, mais cela n’était pas une raison pour le laisser ensanglanté en plein milieu de la nuit et en plein milieu du couloir. Le lieutenant prit donc l’enfant dans les bras et bouscula une fois de plus quelques gardes qui lui faisaient face.

« Vous là », fit-il à un des gardes vraisemblablement encore un peu endormi, « Allez prévenir un chirurgien en ville. Je me fiche de savoir si vous le réveillez, partez maintenant ! ».

Elrendil n’eut pas besoin d’insister plus longtemps pour que le garde détale à toute vitesse. Alors qu’il portait l’enfant, il sentit les regards se poser sur lui comme pour l’incriminer de la réaction du petit.

« Le spectacle est terminé, retournez à vos quartiers ! », lança-t-il à l’assemblée.

Ces mots semblaient provoquer de l’agacement chez le petit, il comprit alors qu’il parlait trop fort et que l’enfant était peut être hyper sensible au niveau de l’ouïe. Cela pouvait expliquer beaucoup de choses. Il marcha d’un pas rapide et traversa la grande cour pour pouvoir atteindre la salle d’entraînement parsemée de plusieurs centaines de vitraux tout le long des murs. Le clair de lune venait pénétrer la salle avec ses rayons et permettait ainsi qu’on y voit suffisamment clair. Le lieutenant déposa l’enfant sur une des longues tables et jeta un coup d’œil à la plaie petite, mais profonde dans la cuisse de son apprenti. Peu avant que le garde accompagné du chirurgien arrivent dans la salle, Elrendil jeta un regard à l’enfant comme pour dire, « je commence à te cerner petit ! »

Theran regarda son mentor s'approcher, mais il était déjà ailleurs, obsédé par Tyrell qui se tenait debout au milieu du couloir, luisant, souriant à l'enfant blessé qui remit son poignard à sa place, dans sa ceinture. Ce n'était pas la première fois que cet accident se produisait, il avait régulièrement des crises, mais ne pouvait rien faire sauf attendre que celles-ci passent. La plus part du temps, son compagnon venait l'aider à retrouver ses esprits et a chasser les sombres visions qui faisait délirer le malade mental. Malheureusement le fantôme n'était pas toujours présent, il disparaissait et apparaissait comme bon lui semblait. La dernière fois que ce genre d'actions s'étaient produites, le petit elfe, incontrôlable s'était arraché toute la peau des joues, creusant avec ses ongles encore et encore, répandant le sang, ce liquide poisseux partout dans sa chambre. Il en avait souffert un bon moment mais ce n'était pas pour autant que les crises avaient cessé. Depuis son plus jeune âge, ces incidents anormaux et déstabilisants se produisaient régulièrement. Ses parents avaient tout fait pour l'aider, ils avaient émis plein d'hypothèses au sujet de ces folies sanglantes et effrayantes, mais jamais ils n'avaient pu le sortir de ces terribles tourments. "Tu veux que j'aille à la guerre, mais je suis déjà trop occupé à combattre mes propres démons."
Ce sentant soulever du sol l'apprenti revint à la réalité, Elrendil. Le militaire l'avait prit dans ses bras, et le regard du pré-adolescent s'enfonça dans les yeux trop bleus de son mentor. "Toi. Je t'arracherais les yeux un jour, tu ne t'échapperas pas comme ça." Effectivement il avait toujours été très rancunier, et réussissait toujours à obtenir son heure de vengeance. La voix beaucoup trop puissante de l'adulte l'agaça au plus haut point, il parlait de quoi au fait? Ah oui…d'un chirurgien. Ça non! Le fou ne pouvait pas supporter les médecins, il ne les aimait pas du tout, ces gens qui se pensaient au-dessus de tout le monde, qui se pensaient dans le droit de commander les autres juste parce qu'il y en savait "beaucoup" sur les remèdes et que soit disant ils "sauvaient" des gens. "Crétin. Tu ne me touchera pas." Theran s'était retenu de rire quand le guerrier avait bousculé une fois de plus les gardes surpris qui le regardait toujours. C'est fou comme les gens "normaux" peuvent être étonnés à ce point. Mais les grands elfes musclés se dispersèrent rapidement pendant que le lieutenant traversait la cour pour aller..ou? Il ne savait pas. Voir de nouveau la belle lumière de la lune le décontracta, cet astre fantomatique brillant dans un ciel ténébreux le rassura immédiatement. Caserne paisible, le silence était revenu, Tyrell marchait non loin, il ne manquait plus que la solitude. Ce qui apaisa l'enfant c'était bien qu'Elrendil avait pour une fois rien à dire, avait-il comprit? "J'espère que tu as compris maintenant, je n'ai pas envie de te le répéter."
Le militaire le déposa sur l'une des longues tables en bois de la pièce. Les rayons pâles de l'astre nocturne entraient pas les vitraux éclairant l'endroit. "Il ne fait pas assez sombre.." Son mentor lui lança un regard qui voulait tout dire, le petit elfe lui répondit par l'un de ses sourires terrifiant. Mais le chirurgien et le garde entrèrent dans la salle peu après, et l'apprenti prit une mine boudeuse. Tyrell apparut à ses côtés instantanément, le malade mental lui en était reconnaissant, lui au moins de l'abandonnait pas. Mais le médecin arriva rapidement à son niveau pour regarder sa plaie profonde. "Tsss. La lame n'a pas transpercé l'artère principale, je ne risque plus ma vie, on t'a réveillé pour rien." Cependant le fou n'avait sortit aucun mot, le soigneur commençait à approcher sa main de la blessure, quand Theran exaspéré écrasa son talon sur le poignet de l'adulte qui recula le bras. Fronçant les sourcils il réessaya d'approcher la plaie de l'enfant, celui-ci tenta de lui envoyer un coup de pied de sa jambe valide. Il manqua sa cible mais cela suffit à faire reculer le médecin. Le brun lui fit une grande grimace tordue, il espérait cependant que le guérisseur est comprit sa mise en garde. Le pré-adolescent voyait que le lieutenant repartirait surement, alors il s'agrippa au bras de son mentor. "Toi tu restes là que tu le veuilles ou non."

[PS: les phrases en italique introduite par "" sont les pensés de mon personnage.]

Sujet: Re: Le début d'un long apprentissage [Theran] Mer 12 Mar 2014 - 13:27

Le petit était toujours étalé sur la table, et semblait s'agripper violemment à son bras. Voyant que le chirurgien s'apprêtait à donner des tranquilisants à son apprenti pour que celui-ci s'apaise, Elrendil se détacha du bras et se recula doucement en continuant de fixer le jeune Theran dans les yeux afin de préméditer une quelconque tentative de fuite. D'autres gardes débarquèrent dans la salle pour voir celui qui avait provoqué une telle pagaille dans la caserne.

"Deux gardes à chaque porte ! une fois que le petit sera endormi et soigné, remmenez le dans ses quartiers"

Les gardes obéirent de suite et le lieutenant entama son retour dans ses quartiers à lui. Une longue route l'attendait le lendemain et il le savait. il sortit alors de la salle ou s'était amassé toute la petite troupe et vit une nouvelle fois le clair de lune. Une fois arrivé dans sa chambre, il prit soin de fermer sa porte à clé pour qu'on le laisse récupérer et il se posa lourdement sur son lit et entreprit de s'allonger le plus confortablement possible sur son lit.

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