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 Où l'on cherche fortune

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Dandelo
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MessageSujet: Où l'on cherche fortune   Où l'on cherche fortune I_icon_minitimeDim 19 Jan 2014 - 4:15

Dandelo leva les yeux au ciel juste à temps pour voir un couple de volatiles passer au-dessus de lui. Il s’écarta d’un bon : une fiente blanchâtre s’écrasa là où il se trouvait une seconde plus tôt. Il fit un geste obscène vers le ciel, tant pour les deux volailles que pour le destin qui l'avait raté. Satisfait d’avoir échappé à pareille saucée, il jeta un dernier regard vers les cieux et se retourna pour continuer sa route. Il ne put faire que deux pas avant de glisser sur des pelures de patates et de tomber sèchement sur la route. Il lâcha une bordée de jurons, massant son coccyx douloureux d’une main tout en s’appuyant sur l’autre pour se relever.

« C’est ça marrez-vous » rumina Dandelo en époussetant ses vêtements. C’était le matin, les rues n’était pas encore bondées mais il y avait assez de personnes pour que l’acrobatie ne soit pas passée inaperçue. Il releva la tête vers un type qui se poilait sans retenue et brailla un « TA GUEULE ! » qui sembla accentuer encore l’hilarité du rieur.

Le saltimbanque songea à utiliser sa magie pour le calmer mais il ne voulait pas que l’Arcanum ait vent de sa présence à Diantra, ils seraient capables de le mobiliser sur le champ. Il se contenta donc d’énumérer mentalement un chapelet d’injures à l’adresse du type qui pleurait de rire et reprit son chemin.

Les premiers pas furent un brin boiteux - encore douloureux du choc récent – mais le jeune homme finit par retrouver un bon rythme pousser par l’excitation de retrouver la capitale. C’était sans doute la ville où il avait passé le plus de temps. Outre son enfance à l’orphelinat de la grosse Dourcy et son apprentissage à l’Arcanum, c’est également à Diantra que Dandelo avait le plus posé son sac au cours de ses nombreuses tournées. Il aimait à se dire sans attache et sans foyer, artiste solitaire arpentant les routes du monde mais le fait est que lesdites routes semblaient toutes le reconduire tôt ou tard à la cité royale. Il y avait des amis, des connaissances, quelques maîtresses embarrassantes et un paquet d’anecdotes.

Cette-fois ci il n’y allait pas par simple plaisir mais pour raison pécuniaire. S’étant trouvé presque sans le sous au retour de son escale à Méca, le magicien s’était mis en tête de retrouver une vieille connaissance qui – selon lui – lui devait une somme rondelette. Il entendait bien extirper à ce gaillard assez de pièce pour vivoter tranquillement jusqu’au printemps. Dandelo apprit en Ydril que son homme s’en était allé visiter quelques gens de la capitale et avait donc suivi le même chemin, espérant que le ladre qu’il suivait ne repartirait pas avant qu’il ait pu lui tirer quelques pièces.

Il était arrivé dans la nuit, trop tard pour espérer dormir dans la cité. Il avait donc passé la nuit dehors, comme à de (trop) nombreuses reprises ces derniers temps. Au matin, réveillé par un moine qui l’avait cru mort, il était bien vite entré dans la cité pour se mettre en quête d’un endroit où s’installer et poser ses affaires pendant qu’il chercherait son débiteur.

Et là, ben, il était toujours à la recherche d’un coin où se poser. Les rues s’enchaînaient sans qu’il ne ralentisse. À chaque tournant l’excitation le gagnait comme il approchait des quartiers familiers de la cité. Il courut presque en dévalant une ruelle, esquiva une femme d’un bond félin et s’engouffra dans une ouverture à droite.

Une ouverture sur un cul-de-sac. Oui, Diantra était l’endroit au monde où il avait passé le plus de temps et il s’était lamentablement perdu dans ses entrailles.

« Merde » siffla-t-il entre ses dents serrées. Il fit demi-tour et s’élança derrière la fille qu’il avait dépassée plus tôt.
« Hep ! Lança-t-il. Hé oh ! Putain ralentis, attends-moi ! »

Il arriva enfin à sa hauteur et posa la main sur son épaule pour la forcer à s’arrêter avant de lâcher :

« Hé, je veux juste trouver un coin ou crécher. »

Marrant ça, elle était rousse.

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Neïra "Fortune"
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MessageSujet: Re: Où l'on cherche fortune   Où l'on cherche fortune I_icon_minitimeDim 19 Jan 2014 - 11:57

J'ai jamais aussi mal porté mon surnom, songea Neïra en soupesant sa bourse dans laquelle tintait ses dernières piécettes. Elle avait espéré trouver facilement de l'emploi en péninsule, après avoir finalement refusé de retourner à Nisétis, car tout le monde disait que la guerre n'allait pas tarder. Et pourtant elle tardait, c'en était désolant aux yeux de la guerrière. Elle vagabondait depuis sur les routes du sud à la recherche d'un employeur mais personne ne semblait engager de mercenaires. Même le généreux, en la matière, duché de Soltariel avait coupé les vannes et renvoyés une bonne partie de ceux qu'il avait déjà engagé, causant d'ailleurs quelques troubles qui avaient rendus ses routes peu sûres.
De dépit elle avait poussé son chemin jusqu'à la capitale du royaume, mais là encore chacun semblait davantage dans l'expectative que dans la préparation. Et son pécule s'épuisait sans discontinuer. C'était une période de vache maigre et elle était autant en recherche d'un employeur que d'un endroit où espérer loger à peu de frais, voir sans frais. Le problème c'était aussi l'attitude de certains tenanciers peu scrupuleux, dès qu'ils apprenaient qu'une jolie femme n'avait pas beaucoup de moyens. Elle avait fait ravalé ses bijoux de famille au dernier qui avait essayé et s'était faites jeter dehors, de surcroît sans avoir eu le repas qu'elle avait pourtant payé et malgré ses vociférations.

Elle n'était donc pas dans sa meilleure humeur alors que, tandis qu'elle vagabondait à travers les rues sans savoir où aller, un type la doubla précipitamment et manqua la faire trébucher. Elle ravala une insulte puisque le type avait de toutes façons déjà tourné dans une ruelle et elle reprit son chemin. Elle n'eut pas à attendre longtemps pour qu'on vienne encore la déranger, on la héla avant semblait-il de lui courir après. Elle soupira, sentit une main s'appuyer sur son épaule et fit volte-face en la chassant d'un geste agacé. Elle se retrouva devant le type qui venait de la doubler à toute vitesse. Lui aussi cherchait apparemment où dormir.

« C'est pourtant pas les auberges qui manquent. » répondit-elle de prime abord : « A moins que tu sois fauché comme les blés ? »

Elle lui offrit un sourire vaguement compatissant tout en détaillant un peu plus le personnage qui se dressait face à elle. Il n'avait pas grand chose de particulièrement remarquable au premier coup d’œil, vêtus d'une grande cape sombre qu'il était. Mais de près, on pouvait voir en partie les habits du drille et le peu accessible à l’œil avait déjà de quoi intriguer, plein de couleurs que cela était. Elle ne s'interrogea pas plus et revint sur ses yeux, des yeux bleus comme elle en avait rarement vus, il fallait le reconnaître. Mais il avait répondus à la question :

« Alors on est deux. Je cherche aussi un endroit où dormir, le tenancier de la dernière auberge que j'ai visité n'a pas plus aimé mes manières que moi les siennes. Si ça te dit, on peut faire un bout de recherches tous les deux ? »

Elle s'était sociabilisée depuis quelques tempes, et comme elle ne connaissait pas la ville elle en avait un peu marre d'errer en solitaire dans des ruelles où elle se perdait sans cesse. Elle espérait qu'il avait un meilleur sens de l'orientation qu'elle, mais comme elle l'avait vus se précipiter dans une ruelle avant de revenir lui demander son chemin, elle en doutait un peu. Il accepta la proposition et elle lui tendit la main tout en se présentant.

« Neïra 'Fortune', et toi ? »

Ceci fait, ils se remirent en route, cherchant pour une auberge, une paillasse et un cruchon. Son compagnon avait quand même l'air de connaître un peu mieux la ville qu'elle et elle se laissa globalement guider. Elle n'avait qu'une confiance toute modérée dans la populations des quartiers où se trouvaient les auberges les moins chères et elle restait assez méfiante, son regard scrutateur sans cesse en mouvement. Ce qui ne l'empêcha d'entamer des bribes de conversations avec l'homme :

« Pourquoi tu es venus à Diantra au fait ? Vus ta tenue, tu n'as pas vraiment l'air d'être là pour la guerre qui se prépare, non ? »

Bon, c'était un indice maigre, elle le reconnaissait, après tout elle même n'avait pas spécialement l'air d'une combattante si l'on exceptait le sabre pendus à sa ceinture et qui battait ses cuisses au rythme de ses pas. Elle n'avait d'ailleurs toujours pas réussit à remettre la main sur une rapière ou une arme plus légère, ce qui la contrariait un tantinet.
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Dandelo
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MessageSujet: Re: Où l'on cherche fortune   Où l'on cherche fortune I_icon_minitimeMer 22 Jan 2014 - 12:30


Dandelo arbora un large sourire quand la jeune femme se retourna. Il croisa son regard émeraude, une seconde, puis posa les yeux sur les lèvres qui s’agitaient déjà. Elle semblait jeune et pourtant son visage n’affichait pas la candeur des femmes de cet âge. La jaugeant d’un regard, il nota la présence d’une lame à son côté. Il releva rapidement la tête pour répondre :

« C’est ça, lâcha-t-il, pas un rond. »

Il souriait innocemment mais ses idées fusaient. Quel genre de jeune femme se balade avec un sabre à la hanche ? Il avait vu quelques épaisses mégères se trimbaler avec semblable quincaillerie dans les ruelles humides de Méca, mais elles appartenaient à une autre catégorie. Avec ce teint réchauffé par les rayons du soleil, elle ne venait probablement pas de Diantra. Du sud alors ? Ou de ces contrées plus lointaines que les humains partageaient avec les sombres ? Dandelo était curieux. Elle semblait délicieuse mais ces dernières années l’avaient gâté en terme de mauvaises surprises et la méfiance ne cessait de gratter à la porte de ses pensées.

« On peut faire un bout de recherches tous les deux ? Continuait l’inconnue. Le visage de Dandelo s’éclaira et il hocha vivement la tête.
- Ça c’est une bonne idée ! Souffla-t-il. Mais son imagination l’avait déjà poussé plus loin et il enchaîna dans un regard de braise : la chambre sera bien moins chère si on est deux ! »

Il adressa un clin d’œil à la jeune femme et l’écouta se présenter. Fortune, songea-t-il, espérons que les Dieux ne soient pas trop cyniques. Décidé à y mettre les formes, Dandelo saisit la main qu’on lui tendait mais au lieu de la serrer simplement il se pencha pour exécuter un grotesque baisemain. Cela fait il se recula d’un pas et se redressa après une brève révérence.

« … Dandelo, déclara-t-il d’une voix riante, pour vous servir. »

Nouvelle révérence, plus ridicule encore que la première.
Il avait hésité à se présenter sous un faux nom, par sécurité mais aucun postiche ne lui parut assez sémillant et il resta sur l’original. Il espérait cela-dit que ses mimiques soient assez comiques pour arracher un sourire à l’inconnue et peut-être désamorcer des intentions moins plaisantes s’il elle en avait eu.

Neïra continuait de l’interroger. Il fronça les sourcils. La guerre ? Bigre, il s’en est passé des choses quand j’étais dans le sud. Peut-être qu’Altiom est mêlé à tout ça. L’idée que son ancien camarade puisse participer à un conseil de guerre lui arracha un petit rire. Il chercha un moyen de le justifier auprès de la jeune femme pour éviter qu’elle le prenne pour une moquerie.

« La guerre ? Non, non. Il souleva un pan de sa cape, révélant plus largement le manteau versicolore qu’elle cachait. Je suis saltimbanque. Il fit un nouveau clin d’œil à son interlocutrice et l’interrogea à son tour : tu m’as l’air mieux équipée. Tu es là pour te battre ou c’est juste pour dissuader les tenanciers mal élevés ? »

Il avait demandé ça d’un ton badin mais ses intentions étaient moins innocentes. Il espérait bien en apprendre plus sur elle pour mieux la fuir si elle semblait de dangereuse compagnie. En temps normal, il n’aurait même pas cherché à creuser et se serait esquivé dès que possible mais cela faisait quelques temps qu’il n’avait pas eu l'occasion d'exercer ses talents de séducteurs et la silhouette de la jeune femme, sans être des plus voluptueuses, ne le laissait pas indifférent.

« J’ai grandi à Diantra, dit-il, mais je n’y ai pas été depuis un bail et je ne connais pas trop cette partie de la ville. Si on pouvait retrouver un coin connu je pourrais nous situer et trouver un endroit où coucher. »

Il commença à marcher dans la direction que Neïra avait empruntée avant qu’il ne l’arrête.

« Et toi tu viens d’où ? »

Après tout, rien ne l'empêchait de s'amuser avant de se lancer à la recherche du joyeux drille.
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MessageSujet: Re: Où l'on cherche fortune   Où l'on cherche fortune I_icon_minitimeMer 22 Jan 2014 - 18:34

A l'évocation de partager une chambre, Neïra fusilla du regard le saltimbanque. Pas de ce regard assassin comme par le passé, simplement une mise en garde à ne pas aller trop loin sur cette voie. Et qui ne l'empêcha nullement, lorsqu'il s'inclina pour un baisemain, de pouffer de rire sous le coup de la surprise. Le larron poursuivit son numéro en s'inclinant une fois de plus, comme pour profiter de son avantage. Il l'amusait, elle devait le reconnaître.
Elle remarqua le sourire qui ornait ses lèvres à l'évocation de la guerre et haussa un sourcil interrogateur, se demandant s'il se payait sa tête. Il sembla le voir, puisqu'il s'expliqua aussitôt après, révélant plus amplement sa profession et le manteau bigarré qui couvrait ses épaules. Elle répondit à son clin d’œil par un petit sourire et quelques mots :

« Tu es plutôt doué alors. » Puis Dandelo fit une remarque sur le sabre accroché à ses cuisses et l'interrogea à son tour sur sa présence : « Bien vus, même si ce n'était pas très dur. Je suis effectivement une mercenaire en recherche d'employeur, même si malgré les rumeurs la plupart sont plutôt frivoles. Contrairement aux tenanciers, mais ils se ramollissent bien vite quand je dégaine. » Conclut-elle avec un sourire légèrement vicieux.

Elle le scruta brièvement quand il dit avoir vécus à Diantra, comme pour juger s'il n'était pas en train de lui mentir. Elle hocha distraitement à la mention du temps qui s'était écoulé et se concentra de nouveau sur les rues autour d'eux. Cela devait en effet faire longtemps qu'il n'était pas venus, puisqu'il n'avait pas l'air plus éveillé ou en territoire connus qu'elle-même. Pour un peu il donnait l'impression de ne même pas être au courant de la guerre qui se préparait et de ce qui était arrivé à la tour de l'Arcanum.

« Et c'est quoi les quartiers que tu connaissais au juste ? A moins que tu n'ai traversé une très sale période, je doute que tu sois un habitué du palais, mais ça laisse encore beaucoup de choix. »

Lorsqu'il lui demanda d'où elle venait, elle se braqua légèrement. Elle avait toujours du mal à repenser à ses origines, même si elle était désormais moins irritable sur la question. Tant qu'on abordait pas les détails en tout cas.

« D'Ithri'Vaan. Thaar, l'Oliya... tout ça quoi. Plutôt agréable comme coin. »

Elle ne s'étendit pas beaucoup plus sur le sujet. Ils avaient laissé derrière eux les artères principales de la ville, pavées et raisonnablement entretenus ainsi que surveillées, même en cette période d'agitations troubles. Surtout en cette période d'agitations troubles. Désormais ils marchaient dans la boue et les rejets de toute une ville, les façades étaient plus miteuses et les ruelles plus étroites. Se tournant vers son compagnon, Neïra lui demanda avec un air narquois :

« Alors, ça commence à te sembler plus familier ? » moqua-t-elle.
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MessageSujet: Re: Où l'on cherche fortune   Où l'on cherche fortune I_icon_minitimeDim 26 Jan 2014 - 23:11


Mercenaire. Dandelo avait du mal à imaginer ce petit bout de femme sur un champ de bataille. Chassant des malfrats pour toucher quelques primes éventuellement mais guerroyant au cœur des carnages que la guerre sait si bien faire fleurir… voilà qui paraissait présomptueux. L’idée que cette jeune femme puisse se faire étriper au milieu d’une querelle de bataillons l’attristait, il était plus tenté de voir là l’expression d’un besoin de reconnaissance tel qu’on en trouvait souvent chez les aventuriers.

« Jamais été, lâcha-t-il tandis qu’elle énumérait quelques régions estréventines, mais j’aimerai bien. On verra si mon séjour me vaut quelques richesses. »

Sur ses lèvres s’épanouit un de ses fameux sourires en coin. Il fit un petit bond en avant pour enjamber une vaste flaque bouillassée puis et attendit que la rousse le rejoigne. Elle ne le laissa pas patienter bien longtemps et lui livra de charmants sarcasmes qui firent rire le mage.

« Oui, oui, disait-il, on est plus dans mon territoire. »

Il désigna une ruelle à cinquante pas de leur position.

« Au bout du passage là-bas, il y a une auberge ou je suis un gobelin. »

Ils couvrirent la distance sans se presser outre mesure et tournèrent à l’endroit indiqué. Le tracé de la ruelle formait une courbe dont l’intérieur voilait l’issue, prolongeant le suspens quant aux dire du saltimbanque.
Lorsqu’enfin l’enseigne fut en vue, Dandelo siffla joyeusement et s’inclina comme pour saluer une foule invisible.

« Tu vois, continua-t-il moqueur à son tour, j’t’ai pas menti quand je disais que je trouverai un coin où pioncer pas cher. »

Quand ils eurent atteint l’entrée de l’établissement, Dandelo s’avança devant la jeune femme pour lui ouvrir la porte miteuse. Il attendit qu’elle entre pour se glisser à l’intérieur. L’endroit était dans un état plus que précaire. Les murs étaient jaunes et gonflés d’humidité. Les boiseries étaient tantôt vermoulues, tantôt couvertes de moisissure. Outre une odeur rance qui flottait dans la grande salle du rez-de-chaussée, tout ce qui s’offrait à la vue semblait sale ou délavé.

Ben oui, ce n’était pas bon marché pour rien.

Au comptoir un type dardait sur eux un drôle de regard. Il s’employait à étaler savamment de la crasse sur ses verres à l’aide d’un chiffon plus sale que le mouchoir usagé d’un orphelin. Dandelo laissa un gloussement lui échapper tandis qu’ils s’approchaient du type.

« C’pour une piaule ? On ne sert qu’ceux qui dorment là.
- Fais-moi confiance, murmura le clown à l'oreille de la rousse. Joue le jeu. »

Inspiré par la situation, il avait décidé de pousser l’audace un peu plus loin qu’il ne l’avait initialement prévu. Il passa un bras à la taille de la jeune femme et la serra contre lui en lâchant à l'aubergiste d’une voix suave :

« Nous allons prendre une chambre. Nous avons besoin de, euh, de repos. »

Il fit un clin d’œil au ladre…
…et laissa doucement sa main glisser vers le bas.

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Neïra "Fortune"
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MessageSujet: Re: Où l'on cherche fortune   Où l'on cherche fortune I_icon_minitimeLun 27 Jan 2014 - 18:06


« Il me semble qu'il y a pas mal de boulot pour un artiste itinérant, si celui-ci sait se faire remarquer en tout cas. Tu pourrais même y trouver un mécène, on dit les princes marchands si riches qu'ils ne savent pas quoi faire de leurs pièces d'or. »

Ce qui faisait demander pourquoi la belle avait quitté l'endroit dans sa recherche de nouveaux employeurs. Ce qu'elle ne disait pas, c'est que si les princes marchands comptaient effectivement parmi les plus fortunés employeurs, ils n'avaient aucune considération pour leurs mercenaires, ce qui les rendaient presque dangereux à côtoyer trop longtemps. Encore qu'en tant que duelliste, ses spectacles étaient assez appréciés par une partie de la noblesse, mais sa tendance à refuser tout type de troisième mi-temps ne l'aidait pas.

« Je te prends au mot. » dit-elle en réponse à son pari.

Mais il s'avéra que la saltimbanque avait raison lorsque l'enseigne d'assez mauvais goût et difficilement lisible sous les crasses qui la recouvraient apparus, auparavant caché par la courbure de la ruelle. Le saltimbanque se mit à caracoler comme pour saluer un public et Neïra applaudit légèrement dans ses mains, jouant le jeu.
Ils arrivèrent à l'entrée du bâtiment et jetèrent un coup d’œil à l'intérieur. Même habituée aux tavernes du port de Thaar, la bretteuse trouvait cela assez misérable. Pas repoussant, mais d'un niveau dans la crasse qu'elle n'avait que rarement atteint. Cela dit elle n'hésita pas pour autant, elle s'estimait capable de largement pire. Elle avait supporté largement pire.

« J'espère bien que c'est pas cher. » se permit-elle quand même comme remarque à demi-mot, afin que le patron, qu'on apercevait occuper à dans une parodie de nettoyage derrière le comptoir, ne l'entende pas. Ces types étaient parfois étrangement susceptible quant à la tenue de leur établissement. Comme si on pouvait avoir la moindre fierté de ce qui semblait n'être qu'un amalgame de moisissures et de crasse.

Dandelo lui glissa quelques mots à l'oreille qui intriguèrent Neïra, mais avant qu'elle n'ai eu le temps d'exiger la moindre explication elle sentit le bras de l'homme se glisser autour de sa taille et l'attirer contre lui. Elle darda sur lui un regard ardent, non pas de la façon qu'un spectateur serait en droit d'attendre, mais accepta de jour le jeu un minimum. Elle se retint de lever les yeux au ciel en l'entendant déblatérer sa phrase et souhaita que ce petit jeu se termine vite. D'une certaine manière ce fut le cas puisqu'elle sentit la main descendre dans le bas de son dos.

« Hey ! »

Elle avait lâché le cri d'exaspération une seconde avant d'écraser le pied du saltimbanque sous le talon de sa botte, ce qui eut pour conséquence de séparer directement le charmant couple qu'ils formaient. Elle se tourna vers lui, l'air visiblement furieuse et pointa un doigt qui tremblait légèrement sous la colère juste sous le nez de Dandelo.

« Ne refait jamais ça sans que je ne t'y autorise, c'est compris ? »

Cette fois le regard se faisait meurtrier, et l'on était en droit de se demander si elle n'allait pas l'égorger sur place. Tout dépendait de la manière dont allait réagir l'amuseur. Celui-ci la fixa quelques secondes, ses lèvres peinant à rester sérieuse sans que Neïra ne les remarque, plongée qu'elle était dans le profond regard bleu. Puis, il se pencha légèrement en avant et se mit à sucer le doigt de la duelliste. Celle-ci resta bloqué un instant, tandis que son cerveau tâchait de comprendre ce qu'il avait en face de lui. Finalement la réponse fut laissée à l'instinct.
Elle referma soudain son poing et frappa le comique, juste au niveau du nez. Le coup n'était pas fort, elle n'avait rien d'une armoire à glace et n'avait pas spécialement armée sa frappe, mais il était bien ajusté. Dandelo se redressa subitement et cligna un instant des yeux. Neïra, elle, ne s'arrêta pas en si bon chemin et voulut le frapper une deuxième fois, mais le ladre était agile et il s'écarta de la trajectoire de la jeune femme emportée par son énervement. Elle trébucha sur un tabouret, fit une pirouette et se rétablit à genoux, tournés vers le saltimbanque qui souriait désormais franchement, tout comme le patron qui se distrayait du spectacle.

« Efface tout de suite cet air niais ! »

Visiblement, elle n'était pas calmée, peut-être même encore plus énervée. Et comme Dandelo arborait toujours le même air moqueur, elle se jeta littéralement sur lui avec comme ferme intention de lui refaire le portrait.
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MessageSujet: Re: Où l'on cherche fortune   Où l'on cherche fortune I_icon_minitimeDim 2 Fév 2014 - 22:51


La fille était plus prude que prévu. Elle lui écrasa le pied si sèchement que Dandelo dut faire un gros effort pour ne pas sauter partout en se tenant le pied et déversant un chapelet d’injure sur la brutâsse. Ça n’aurait pas été très classe, m’voyez ? Enfin, le visage furieux de la rousse l’aida à se maîtriser ; ses yeux lançaient des éclairs et, malgré son teint mat, sa peau rougissait à vue d’œil. Quand enfin elle brandit un index droit comme la justice à quelques pouces de son visage, ravala un fou rire et poussa l’audace encore plus loin.

Ça passe ou ça casse hein ? Ben en l’occurrence là c’est pas passé. Et si le nez du saltimbanque n’était pas cassé il n’en demeurait pas moins douloureux et sanguinolent. Cette fois les insultes auraient fusées si le jeune homme n’avait pas eu à esquiver un autre coup. Neïra ne s’y attendait visiblement pas et elle se vianda contre un tabouret.

« La conne. » Songea Dandelo, en arborant un sourire bien moqueur, bien infâme, même une nonne aurait essayé de lui arracher les yeux. Ça n’a pas loupé, sauf qu’en guise de religieuse c’est une vraie combattante qui lui vola dans les plumes.

Il tenta de s’écarter comme la première fois mais la jeune femme fut plus rapide et les deux s’étalèrent sur sol poisseux. Dandelo essaya de maîtriser la rousse qui le couvrait de coups mais il ne parvint qu’à les faire rouler tous les deux jusqu’à ce qu’ils se heurtent au pied d’une table. Dandelo était au-dessus, il parvînt à attraper les poignets agités de son adversaire mais prit un coup de genoux dans les reins. Il se redressa en grognant et se heurta contre le plateau de la table. La fille en profita pour se dégager un bras et lui flanqua un nouveau coup de poing dans la figure. Il roula sur le côté et ce fut au tour de la dame de se retrouver en position dominante pour faire pleuvoir sur lui une avalanche de coups.

Dandelo replia ses bras pour se protéger, incapable de renverser son assaillante. Cette dernière ne faiblit pas et l’aubergiste riait comme un bossu dans leur dos. Ne voyant qu’un moyen de mettre fin à la bastonnade, le jeune homme laissa son pouvoir l’envahir, décidé à provoquer une explosion mineure dont la détonation détournerait l’attention de son assaillante et clouerait peut-être le bac de l’abruti qui se marrait toujours.

La puissance affluait peu à peu. Parvenir à la canaliser tout en encaissant les coups répétés relevait de l’exploit mais Dandelo avait tant utilisé ses sorts qu’il les manipulait maintenant aussi facilement qu’il respirait. Pourtant, quand la rousse déborda sa maigre défense et lui asséna une nouvelle châtaigne dans la gueule, la magie lui échappa et – à la place d’une petite mais résonnante détonation – c’est une vaste explosion qui fit voler en éclat la façade de l’auberge. Une volée de copeaux et d’échardes acérée couvrit les alentours, perfidement caché par un nuage de poussière.

Au moins la folledingue s’était arrêtée.

« Merde, maugréa Dandelo d’une voix rauque, merde merde merde ! »

La poussière le fit tousser. Des gens commençaient à se rassembler autour de la scène. Personne ne pouvait savoir que c’était lui mais on commençait à poser des questions, ça lui tomberait forcément sur le coin de la gueule.

« Bouge ! »

Il ne se doutait pas qu’en échappant à son contrôle, la magie avait chauffé sa main à blanc. Il ne l’avait pas prévu, pas plus que l’explosion. Et sans imaginer les conséquences que pourrait avoir son geste, il posa cette main brûlante sur le bras de la rousse pour l’écarter.

Aïe ?

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MessageSujet: Re: Où l'on cherche fortune   Où l'on cherche fortune I_icon_minitimeMar 4 Fév 2014 - 19:03

Cette fois elle réussit à l'attraper et un sourire sauvage et dénué d'empathie tordit les lèvres de la bretteuse lorsqu'elle entraîna le saltimbanque sur le sol avec elle. Il faut reconnaître à celui-ci que, malgré la furieuse qui se déchaînait, il restait plutôt calme et cherchait davantage à la calmer qu'à la faire cesser. La nuance n'était pas si subtile, puisque dans le deuxième cas il aurait très bien pus envisager de répondre plus violemment aux agressions. Surtout que la colère n'était pas vraiment bonne conseillère et que Neïra n'était pas vraiment aidée par son manque de muscles ou de masses. Le combat aurait donc pus tourner court en d'autres circonstances.
Mais au lieu de ça Dandelo se contenta d'essayer d'immobiliser les bras de la furie, ce qui ne faisait que diminuer en partie ses moyens d'actions puisqu'elle lui décocha un coup de genou bien sentie, suivit de quelques autres attaques qui lui permirent de reprendre le dessus. Désormais à califourchon sur le jeune homme, elle le bloquait sous une avalanche de coups qui ne portaient pas et ne servaient qu'à l'épuiser et évacuer sa colère. Elle commençait d'ailleurs à se montrer légèrement moins agressive lorsqu'elle le frappa par hasard en plein visage. Ce qui fit voler en éclat la façade de la taverne.

Totalement surprise et bien incapable de prévoir quoique ce soit, elle se contenta de faire le dos rond lorsque le souffle manqua la balayer. Des copeaux de bois pleuvaient, elle sentit quelques échardes à pleine vitesse griffer sa peau et la poussière les recouvrit d'une fine couche encore tiède de l'explosion. Heureusement pour eux que ces bâtiments ne comportaient pas de maçonnerie ou quelques autres éléments qui auraient pus leur causer de sérieux dommages. Le bruit de l'explosion lui laissait les oreilles sifflantes et les pensées un peu hagardes, tandis qu'autour de l'auberge la foule se rassemblait, les badauds attirés par les dégâts plus sûrement que des insectes par une flamme.
Elle émergea brutalement lorsqu'elle sentit la main de Dandelo, qui ne voulait que se dégager du poids mort qu'elle représentait, se posa sur sa peau. Elle sentit d'abord comme un froid intense avant que la chaleur et la douleur ne soient là. Dans un cri perçant elle roula sur le côté en portant instinctivement son autre main à la brûlure, ce qui ne fit qu'amplifier la douleur. Elle se redressa maladroitement sur ses genoux et posa enfin le regard sur son bras. Une marque qu'on identifiait facilement comme une main creusait désormais sa peau qui avait pris une teinte rouge et suppurait déjà un liquide un peu blanchâtre. La douleur était extrême, tant qu'elle ne semblait même pas en sentir le reste de son corps, ni ses phalanges rouges ou le morceau de bois saillant contre lequel elle s'était appuyée.

Pour autant le monde ne s'était pas arrêté et les badauds commençaient à oser entrer dans l'auberge. Le propriétaire, lui, était appuyé sur son comptoir, l'air complètement choqué de la personne à qui la situation échappe totalement. Sa lèvre inférieur était agitée de tremblements et un souffle court semblait vouloir s'épanouir en juron et exclamations mais ses yeux demeuraient résolument fixes sur l'endroit où, quelques instants plus tôt, se tenait le mur de son auberge et qui n'était désormais plus que du vide occupé par un nuage de poussière.
Le bras ballant, appuyée sur les restes de tables et s'enfonçant des échardes dans la main, Neïra décida malgré son esprit dans le brouillard qu'il valait mieux ne pas traîner ici. C'était aussi la conclusion à laquelle était arrivée Dandelo, qu'elle voyait disparaître par une espèce de sortie à l'arrière, enfin l'espérait-elle. Chancelante, elle le suivit dans quelques petits couloirs qui s'enfonçaient entre les murs moisis, tourna quelques angles et franchit quelques portes avant de se retrouver à l'air libre. Enfin, libre, c'était un bien grand mot, encaissée qu'elle était dans ce qui ne méritait qu'à peine le surnom de ruelle pouilleuse. Elle voulut se mettre à courir mais sous le coup de la fatigue, de la douleur et de son esprit abruti elle manqua s'effondrer de tout son long et se contenta de s'affaisser contre une palissade de bois, ses pieds glissaient dans la boue qui recouvraient le sol et ne parvenaient à la maintenir debout malgré ses pathétiques efforts.
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MessageSujet: Re: Où l'on cherche fortune   Où l'on cherche fortune I_icon_minitimeVen 21 Fév 2014 - 13:03



Et elle gueula la gourgandine ! Pas comme Dandelo aurait pu espérer en arrivant à l’auberge, rêvant de corps entremêlés et des envolées vocales accompagnant les instants les plus agréables. Non. Ça tenait plus de la truie qu’on saigne avec une scie rouillée. Et pour cause, la rouquine semblait crever de douleur agrippant fiévreusement le bras que son adversaire avait écarté. Le jeune homme contempla sa main et constata avec stupéfaction que çà et là dans sa paume – à l’instar d’une tranche de lard dans une poêle - fumaient en grésillant de fin lambeaux de peau arrachés à la belle par la chaleur de son membre.

Dandelo lâcha une bordée de juron et s’appuya sur le sol pour se redresser, prenant soin de ne rien toucher avec sa main de braise. Il jeta un nouveau coup d’œil circulaire. Les curieux commençaient à s’aventurer sur les débris de la façade. L’un d’eux semblait essayer de parler au tenancier mais ce dernier restait sourd à ses propos, le regard vide. Dandelo n’avait aucun remords à son égard, le type avait eu son quota d’hilarité avant que le comique ne lui retombe sur le coin de tronche.

« On se marre moins hein, souffla le magicien, vieux connard. »

Une poutre tomba lourdement dans un coin, soulevant un nouveau nuage de poussière et arrachant quelques cris aux badauds les plus chétifs.

« Merde, ça va quand même pas s’effondrer ! » Grogna Dandelo. Il ne tenait pas spécialement à vérifier cette théorie et décida de mettre les bouts. Fissa.

Cela dit, il n’était pas question de sortir par la grande porte – ou du moins le vaste trou qui en tenait lieu à présent. Il convenait plutôt de s’esquiver discrètement par quelques portes dérobées.

Quand il s’agissait de fuite, Dandelo possédait un sens de l’orientation étonnamment pointu. Il trouva la sortie sans faire rencontre malheureuse et déboucha dans une cour intérieure pas spécialement vaste mais qui semblait disposer d’un accès vers une ruelle adjacente. Quelques bêtes gambadaient sereinement et le jeune homme s’approcha d’un abreuvoir à l’eau trouble pour y plonger sa main.

L’eau fristouilla et entra brièvement en ébullition autour de sa paume, libérant un nuage de vapeur. Le jeune homme garda la main immergée jusqu’à ce que l’eau cesse de réagir à sa présence et poussa un soupir de soulagement.
Il se retourna en entendant un bruit derrière lui : la rouquine l’avait suivi. Tenace celle-là.

Il s’écarta de l’abreuvoir avant de le désigner d’un geste lent :

« Tu devrais mettre de l’eau sur la brûlure pour te soulager. Il eut une brève hésitation et ajouta sans la quitter des yeux. Désolé, je ne voulais pas te blesser. »

Ça devait lui faire une belle jambe.

« Il faut pas rester là, reprit-il après un bref silence, si on nous chope la garde risque de nous faire des histoires. Je connais peut-être quelqu’un qui peut nous aider. Pas une petite frappe, un mec avec du pouvoir, un noble. Il m’en doit une. »

Bien qu’il fût véridique, son discours lui sembla étrangement ridicule. Qu’un noble puisse avoir une dette envers un saltimbanque dans son genre ferait sûrement sourire. Pourtant Altiom était bel et bien issu de la noblesse. Aussi étrange que cela puisse paraître.

Il réprima un sourire et lança :

« Enfin, fais ce que tu veux, moi je me casse. »

Et il fit volte-face pour s’en aller par l’autre ruelle, désirant simplement mettre une saine distance entre lui et l’auberge éventrée.


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MessageSujet: Re: Où l'on cherche fortune   Où l'on cherche fortune I_icon_minitimeDim 23 Fév 2014 - 17:17

Le saltimbanque n'était pas loin, en train de plonger sa main dans un abreuvoir. Il s'en écarta en la voyant, lui conseilla d'humidifier sa brûlure. Il semblait légèrement méfiant, mais la duelliste ne représentait plus grande menace. A moitié groggy, elle avait les yeux mi-clos et le regard pas très vif. Elle grogna un vague acquiescement et se dirigea d'un pas chancelant vers l'eau. Lorsque Dandelo s'excusa elle se contenta de lui jeter un regard un peu méfiant. Elle en doutait, en partie parce qu'elle, pour le coup, avait vraiment cherché à le blesser. Plutôt deux fois qu'une d'ailleurs. Elle se laissa finalement tomber plus qu'elle ne se baissa et plongea son bras entier dans le liquide. La soudaine sensation de fraîcheur lui fit se mordre la langue par accident. Encore que, elle trouvait l'eau étrangement chaude. Sans prévenir, elle plongea la tête dans le réservoir, puis la ressortitdans une gerbe d'eau.
Elle avait de nouveau les idées à peu près claires, même si ses cheveux étaient désormais poisseux et avec une désagréable odeur de boue. Dandelo parla de tailler la route et d'essayer de contacter une de ses connaissances, soi-disant un noble. A cette affirmation, la rouquine esquissa un sourire désabusé et railla un ton trop bas pour ne pas être inquiétant :

« Vraiment ? Nous voilà sauvés alors. Je suis certaine qu'il appréciera de voir débarquer deux loqueteux devant lui. »

Néanmoins elle se releva, bougeant son bras blessé avec lenteur et de nombreuses grimaces qui témoignaient de la douleur. Elle fit jouer son épaule, chaque mouvement tirait sur la peau à vif, mais qui avait déjà une meilleure allure après son bain improvisé. Il faudrait quand même essayer de trouver un guérisseur, ou un herboriste, mais vus l'ampleur de la blessure ça n'allait pas se résorber tout seul. Et elle allait sans doute garder une marque pendant longtemps. Elle en avait des blessures, mais des aussi atypiques c'était une première.

« Vas-y, je te suis. »

Le saltimbanque cherchait surtout à s'éloigner visiblement de l'auberge, dans un premier temps. Ça lui paraissait compréhensible, tant que son esprit était encore assommé par la douleur. Mais celle-ci disparaissant petit à petit -bien que la blessure ne perdait rien de sa gravité- ça lui devenait plus étrange. Pourquoi  après tout, ils n'avaient rien à voir avec l'effondrement, ils étaient juste au mauvais endroit au mauvais moment. Mais les foules n'étaient pas réputés pour leur subtilité ou leurs facultés de déductions ceci dit, la fuite paraissait donc une bonne solution. Cette conclusion lui convint jusqu'à ce qu'un événement si énorme qu'elle ne s'était même pas rendus compte de son étrangeté lui bondisse à la figure. Aussitôt elle attrapa le saltimbanque par l'épaule et le fit s'arrêter. Ou plutôt lui fit comprendre qu'elle voulait s'arrêter, elle n'avait pas vraiment l'énergie pour forcer à obtempérer dans le cas présent. Ils étaient dans une ruelle pas trop fréquentée. Elle le jaugea un instant puis lui attrapa soudainement la main avec laquelle il l'avait blessé. Elle n'avait rien de particulier, comme elle s'en doutait. Elle le relâcha et recula d'un pas, avant de s'adresser à lui d'une voix où, peut-être, perlait une pointe d'incertitude :

« T'es un mage hein ? C'était toi le... l'explosion ? » C'était davantage des affirmations que des questions. Elle poursuivit donc sans vraiment attendre de réponse : « Vu comment tu te sers de tes pouvoirs, je pense que tu sais pas ce qui est arrivé à l'Arcanum, non ? » Semblant d'intérêt, elle avait visé juste : « Leur tour a explosé. Les gens parlent d'une grande lumière bleue. Ça a déjà fait pas mal de dégâts, mais en plus y avait le roi précédent et son régent à ce moment là dans la tour. On les a jamais retrouvés. Et depuis, les gens ont une certaine dent contre les mages. Alors à moins que tu ne tiennes à connaître la sensation que peut faire un litre de plomb fondu versé dans ton gosier, faudrait être plus discret. »
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MessageSujet: Re: Où l'on cherche fortune   Où l'on cherche fortune I_icon_minitimeLun 14 Avr 2014 - 6:58


« Une grande lumière bleue ? Répéta Dandelo. Allons bon. »

Il sourit, amusé par la banalité de sa réaction. La situation n’était pas pour lui déplaire, la seule personne qu’il avait appréciée au sein de l’Arcanum était décédée depuis quelques années déjà. L’ordre ne représentait plus pour lui que le risque d’être mobilisé pour quelques violentes besognes. Depuis quelques temps déjà il avait tâché de faire profil bas pour éviter d’être convoqué à la Tour. Si elle était réellement détruite, peut-être qu’on lui ficherait la paix.

Ça coûte rien de rêver hein ?

Dandelo effaça le sourire de son visage craignant que son interlocutrice n’y trouve la trace d’une moquerie. D’un geste il l’invita à la suivre et s’aventura dans la rue sur laquelle donnait la cour. Vide. Il s’y engouffra rapidement, décidé à mettre de la distance entre lui et la scène du crime. Mais après seulement quelques pas, il ralentit brusquement tandis que deux silhouettes de gardes apparaissaient au bout, dernier obstacle entre le couple et une fuite salvatrice.

Dandelo était à nouveau maître de ses moyens et ne se démonta pas. Il fit de grands signes aux gens de la maréchaussée et beugla à leur attention :

« VITE MESSIEURS ! C’EST PAR ICI, IL Y A DES BLESSES ! PRESSEZ DONC ! »

Ni une, ni deux, les deux braves s’élancèrent au pas de course et doublèrent nos ladres en soufflant bruyamment. Dès qu’ils eurent disparu au coin du passage menant à la cour de l’auberge, Dandelo siffla un « filons ! » et s’exécuta prestement.

Le magicien courut au hasard, il y voyait la meilleure manière de semer des poursuivants. Comment auraient-ils pu deviner sa destination si même lui l’ignorait ? La logique pouvait sembler bancale mais elle s’était montrée efficace à de multiples reprises. Le garçon avait un certain talent pour la fuite, c’était inéluctable. Et il ne manquait pas d’occasion de le prouver. Certains diraient même que ses capacités d’esquive ne sont dues qu’à son don pour se fourrer dans les emmerdes jusqu’au coup. Don qui lui aurait servi un entraînement répété pour affiner son habileté à l’évasion.

Dandelo ne le niait pas lui-même. Il aurait même volontiers présenté une liste de preuves attestant de l’acharnement des Dieux contre sa personne.

Il s’arrêta brutalement et lança :

« Bon, marre des emmerdes. »

Il s’étira un instant et arrangea son manteau sur ses épaules. Il cracha dans sa main et se recoiffa en quelques gestes sans prêter attention au spectacle qu’il livrait à la jeune femme. Il se tourna vers cette dernière, tout souriant.

« Allez viens, je vais nous arranger le coup. »

Il repartit en marchant jusqu’à atteindre une rue aux proportions assez honorable pour qu’un couple de gorilles en uniforme y soit posté. Il se dirigea vers eux sans la moindre hésitation et se tourna même pour presser la demoiselle de le suivre. Arrivé à leur hauteur, il s’éclaircit la gorge pour attirer leur attention. Il n’obtînt qu’un regard noir du compère de gauche, tandis que le deuxième semblait presque dormir, appuyé sur le mur, les yeux clos.

« Le bonjour, braves gens ! Lança-t-il finalement. Vous me voyez désolé d’interrompre votre garde mais je dois impérativement retrouver mon seigneur et ami qui séjourne en ce moment à Diantra. Vous pourriez peut-être m’indiquer où séjourne sa sémillante coterie. »

Le dormeur ne souleva pas une paupière et le grognon se contenta d’un claquement de langue.

« Il s’agit d’Altiom d’Ydril. » Ajouta Dandelo avec son sourire en coin. Et cette fois la nouvelle leur fit un effet bœuf. L’endormi sursauta et manqua de tomber par terre tandis que les yeux de son collègue s’étaient arrondis comme deux soucoupes. La magicien était fier de sa prestation.

Sans quitter les deux ladres des yeux, il lança à celle qui l’accompagnait :

« Tu vois Neïra, quand je disais que je pouvais tout arranger ! »

Après tout, les Dieux ne pouvaient pas tout le temps être sur son dos.

▬▬▬▬▬▬
HRP : Voilou, désolé du gros retard. Mes rendus sont finis, mes exams passés et je suis installé au Vietnam. Ça devrait être pépère maintenant.

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MessageSujet: Re: Où l'on cherche fortune   Où l'on cherche fortune I_icon_minitimeJeu 17 Avr 2014 - 17:51

Le clown ne semblait pas prendre au sérieux ce qu'elle lui disait, et Neïra manqua de peu lui décocher un coup de pied dans le genou pour le faire réagir autrement. Mais elle ne s'en sentait clairement pas la force. Au lieu de ça elle se contenta de le suivre à travers les rues, espérant vaguement qu'il savait ce qu'il faisait. Une hypothèse stupide, il fallait bien en convenir. Mais gageons qu'elle n'avait retrouvé ni tous ses esprits ni tout son tempérament. Ils détalèrent au hasard des rues, après avoir envoyé deux gardes de la cité dans les ruines de l'auberge, puis Dandelo s'arrêta si soudainement qu'elle manqua lui rentrer dedans. Il se mit soudainement à se préoccuper de ses cheveux, et la bretteuse se demanda si son compagnon involontaire n'avait pas définitivement sombrer. Ce devait être éprouvant le métier de saltimbanque après tout. Toujours à faire le pitre, y a un moment où on ne contrôlait plus.
Elle ne se sentait toutefois pas la force de l'arrêter et se contenta de le suivre jusqu'à une rue plus large, pavée, suffisamment importante pour que des gardes de la cité y monte faction. On ne les trouvait jamais là où ils auraient pus se prendre un coup de surin dans le dos après tout. Les rues bourgeoises avaient deux avantages : on ne risquait pas de se faire attaquer, et on ne risquait pas de tomber sur des crimes à empêcher. Dandelo obliqua droit dans leur direction, ce qui n'était déjà pas bon signe, puis arrivé à leur niveau se mit à leur parler du fameux noble qui lui devait un service.
Au début, Neïra crut que le baratin du guignol avait marché -parce que ça ne pouvait-être que du baratin, de toutes évidences- et qu'on allait réellement les mener en lieux confortables. Les gardes les regardaient avec des yeux ronds, comme s'ils s'attendaient à les voir disparaître soudainement. Puis l'un d'eux, un peu plus vif d'esprit apparemment, s'empressa de la guider en remontant la rue, vers le château. Ils le suivirent, bientôt talonné par l'autre. Sur leur chemin, les passants s'étonnèrent de voir ainsi une telle procession. Il faut dire que Dandelo et Neïra n'avait pas franchement la dégaine à être encadrés par des gardes, ou alors couverts de chaînes et traînés. Ils arrivèrent finalement à l'entrée d'un bâtiment d'allure tout à fait officielle, un castel bien entretenus. Et autour d'eux, dans la cour, des servants et des gardes s'agitaient sans cesse. Leur guide leur demanda d'attendre le temps qu'il aille les annoncer. Il passa une porte, disparut pendant plusieurs minutes puis la porte s'ouvrit et il leur fit signe de venir. Bien qu'elle sentit un malaise lui parcourir l'échine, Neïra s'exécuta, tandis que la présence de l'autre garde dans leur dos s'était fait un peu plus proche. Ils s'avancèrent, passèrent l'ouverture et tout devint très confus.

Neïra s'éveilla difficilement. Il faisait sombre, aussi c'est davantage ses sens qui l'informèrent d'où elle se trouvait : l'air humide, le sol irrégulier, dur et froid, les tintements métal et les lamentations qui parvenaient en écho à travers les couloirs, les odeurs de pisse et d'excrément, une pointe de sang également, elle connaissait ce genre d'endroit : elle releva difficilement la tête pour se retrouver au pied d'une épaisse grille en fer, laquelle donnait sur un couloir ou une misérable torche brûlait pour essayer de combattre les ténèbres. Elle roula sur elle-même pour inspecter la geôle où elle se trouvait : trois murs en pierre, une grille pour boucher l'ouverture, un minuscule soupirail qui diffusait un rai de lumière et un peu de paille dans le fond. Rien de plus banal.

« Je peux tout arranger qu'il disait. Crétin. »

Un gémissement non loin d'elle la fit scruter l'obscurité de l'autre bout de la cellule. Une autre silhouette était vautré. Elle craignait déjà de savoir de qui il s'agissait et essaya doucement de se redresser et de passer en position assise. Une fois fait, appuyée contre la paroi de pierre froide, elle détailla un peu mieux son compagnon de cellule et n'eut bientôt plus de doute : il s'agissait bien du clown.

« Tu mériterais que je t'éclates la tronche contre le sol. » Une pause : « Mais je suis trop fatiguée pour ça. Plus tard. »

Elle se contenta d'étirer ses bras gourds. Une douleur se réveilla et elle grimaça en repliant son bras gauche vivement. La brûlure était toujours là, moins vive mais pas spécialement plus belle. On faisait mieux qu'une geôle moisie pour soigner ses plaies. Elle laissa aller sa tête contre la paroi et eut une moue crispée en sentant une belle bosse sur laquelle elle s'appuyait. Les souvenirs lui revenaient doucement : ils leur étaient tombés dessus à l'entrée dans le bâtiment, sans qu’ils ne puissent comprendre. Un l'avait saisis par derrière à la taille, et elle l'avait mordus aussi qu'elle pouvait. Elle avait encore sa crasse en bouche. Puis on l'avait cueillis d'un coup de gourdin à l'arrière du crâne et elle n'avait pas offert d'autre résistance.

« Je sais pas de qui tu leurs a parlé, mais j'ai pas l'impression qu'ils l'apprécient plus que ça. On est pas dans la merde maintenant. »
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