Salut vous mande | Aelalia

À la dame de Gwidyr, on apporta un jour cette missive, à laquelle avait été apposé le sceau ducal. On disait alors le duc alité, gravement malade sinon mourant ; quant à la duchesse, la nouvelle de son départ pour Ys accompagnée de la noblesse soltaar avait déjà fait grand bruit.

À madame, honorable et digne,
Noble de la Roseraie.
Nous, Duc et Duchesse de Soltariel, barons de Sybrondil, princes d'Ys
Vous saluons et mandons auprès de nous.

Il n’est, ma Dame, nulle lèvre dans notre Cour qui eut encore omis de nous conter vos malheurs et parlé en votre faveur.  Aussi n’ignorons-nous rien de la peine qui est la vôtre. Nous avons eu vent, de même façon, de l’acharnement dont vous êtes la première victime, mais qui menace, aussi, vos chers enfants. Cette situation nous peine et grande est notre colère à l’encontre du sir de Missède.
Nous craignons, ma Dame, que nul salut ne vous attende dans vos terres légitimes de la Roseraie. Le sang versé y a rougi la terre. Toujours, votre demeure vous rappellera ce que vous y avez perdu.
Apprenez, ma Dame, que nous vous offrons notre protection à notre grande Cour de Soltariel. Nous vous y voulons en la qualité de dame de compagnie de la duchesse, pour y représenter au mieux votre comté et votre comte, notre bien-aimé Alastein de Systolie. Trop longtemps, notre terre a souffert des divisions qui empoisonnaient nos cœurs. Trop longtemps, nous nous sommes vus adversaires, alors que nous sommes frères et sœurs. Jamais plus ! En vous, nous plaçons nos espoirs, ma Dame, de voir à nouveau l’Ydril à Soltariel.
À nos côtés, ma Dame, nous vous l’assurons : vous, vos enfants et leurs enfants après eux ne manqueront de rien. Vous retrouverez la paix que vous méritez. Nous vous attendons avec grande impatience, ma Dame. Notre neveu et protégé Alastein de Systolie a déjà été informé de notre volonté et nous espérons qu’il vous donnera, dans sa grande sagesse, par amour pour vous, son peuple et son duché, sa bénédiction.