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 Liò Sildor - Druidesse

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Liò Sildor
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Liò Sildor


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MessageSujet: Liò Sildor - Druidesse   Liò Sildor - Druidesse I_icon_minitimeDim 18 Mai 2014 - 2:12

Nom/Prénom : Sildor Liò
Âge : 308
Sexe : Féminin
Race : Elfe Sylvestre
Faction : Noss

Particularité :
Un certain nombre d'ornements tribaux garnissent les vêtements de l'elfe. L'allégresse d'un bouquet de plumes pendant à ses manches se conjugue ainsi au lugubre et au mystique d'un crâne animal à sa hanche, escorté d'une multitude de petits os au blanc laiteux. Un rapace, de ce que vous pouvez en juger.
Ses doigts, quant à eux, sont pour certains inexplicablement entourés par de fines ficelles aux couleurs perceptibles et chatoyantes.

Alignement : Neutre (Anäeh)
Métier : Druidesse
Animal totem : Chouette effraie
Classe d'arme : Magie

Équipement :
Peu de choses somme toute, si ce n'est l'enchevêtrement de bruits brefs et sourds par lequel se manifeste le contenu d'une sacoche de cuir. Estimée d'une longueur de six à sept pouces à peine, cette dernière s'avère recéler les fragments d'une vie de voyage : fleurs sèches empaquetées et bouquets d'herbes, osselets aux fonctions divinatoires, fils de soie colorés, silex et canif minéral étonnamment aiguisé. Hélas, voleur, ici point de richesse, l'on s'épanouit avec ce que l'on trouve.

Capacités magiques :
Ancienne adepte de Celle-Qui-Guide, la druidesse s'est ouverte avec une intensité plus prononcée que la majorité de son peuple à l'écoute de la Symphonie, avec laquelle elle entretient une relation qu'elle estime privilégiée. Cette sensibilité exacerbée la rend également plus vulnérable à la détresse de son environnement, et son bien-être en est rendu intimement lié à celui-ci.

De cette écoute prolongée s'en est traduit un intérêt plus tardif pour le maniement des arcanes de la nature, un domaine dans lequel elle évolua plus lentement, apprenant à maîtriser l'animal qui était en elle et à lui laisser conformément aux enseignements de sa mentor une liberté plutôt qu'un usage en tant qu'outil. De cette patience qu'elle tenta d'insérer dans son enseignement, Liò ne maîtrisa durant le siècle dernier qu'une partie des larges pouvoirs que la forêt avait à lui offrir. Plutôt qu'apprendre vite, elle préféra apprendre bien.
Ses capacités actuelles lui offrent la possibilité de faire germer racines et entraves aux cibles que la Symphonie lui désigne comme menace, ainsi qu'à établir le contact avec la faune des bois. Son animal totem est à ce jour un compagnon accepté et respecté, mais dont le contrôle en est rendu limité par son vœu de laisser le libre arbitre à sa conscience animale. En faisant de lui un être à part, la druidesse se protège également de voir son alter ego se confondre avec sa propre personnalité, et perdre dans la solitude et le silence des bois le souvenir de qui elle fut vraiment.

Ritualiste, sa préférence pour les invocations les plus complexes va à l'usage de talismans de fils colorés qu'elle enchevêtre entre ses doigts pour y former des formes géométriques, outils mnémoniques qui lui rappellent les différentes étapes de canalisation et d'effervescence de la magie druidique. Cette utilisation personnelle et silencieuse de ses sortilèges lui permet également de crypter au regard du monde les secrets qu'elle a pu découvrir, et qu'elle seule espère pouvoir enseigner un jour à ses apprentis lorsque le moment d'en choisir un lui semblera opportun.
De ces mystères, si certains correspondent effectivement à des démonstrations plus délicates de puissance et de force, certains, tirés de son premier enseignement qui fut sa presque mort, ne concernent qu'en l'innocente germination de plantes à la toxicité mortelle.

Description physique :
Un regard, et vous constatez d'une œillade à la vive pointe d'une oreille découverte que votre interlocutrice est issue du peuple sylvestre. De la fraîcheur de son visage et de l'aura juvénile de sa peau vous venez d'éclaircir le mystère, et ces attributs, que les plus hédoniste des Hommes ont avec acharnement convoité, apparaissent ici à leur grand dam offerts effrontément et dans l'impunité la plus totale.

Mais au-delà du rayonnement troublant caractéristique à sa race, vous considérez le premier effet passé la femme qui se présente face à vous, sans fards, sans coiffure complexe, et sans fioriture autre que le caprice d'un arrangement floral parmi une chevelure libérée des entraves de la sophistication. Cette absence de coquetterie permet ainsi de révéler un visage encore épargné par le temps, où subsiste un reste de candeur. Un regard de mousse et de feuille de début d'automne y figure comme marque d'une plus grande animosité, car ici, vous n'y trouverez nul placidité en réponse à vos paroles, et il n'est pas bien difficile de deviner quels sentiments s'y inscrivent lorsque ceux-ci s'expriment d'eux-mêmes.

Apportant votre attention sur la gestuelle de cette inconnue, vous percevez la caractéristique lenteur et l'économie dans le mouvement de ceux qui ont le temps de vivre. Plus rapides sont les oscillations que vous percevez de son concert d'accessoires vestimentaires, pour la plupart de simples lacets noués rouges vifs, plumes et duvet parfois présents sur la totalité de son apparat, confectionné pour sa part le plus souvent de lin, de cuir et de tissu.

Description mentale :
En face de vous se trouve une personne au naturel solitaire, qui appréciera retrouver à un rythme régulier l'absence de foule et d'entourage. Pourtant, elle ne semble pas embarrassée par votre présence seule ou quelques dizaines des vôtres, et montrera plutôt l'assurance d'un esprit vif et d'une oreille attentive qui a pris l'habitude de ne parler pour répondre plutôt que pour poser des questions.
De la sagesse ? Vous vous y attendriez pour ce qui s'apparente être une personnalité de la vie spirituelle elfique, mais à la façon dont celle-ci tend parfois à vous exprimer, il ne serait pas absurde de l'envisager plutôt comme un individu recelant de la ruse.

L'elfe se montre avisée en ce qu'elle connait des vérités qui recoupent la pensée traditionaliste de son peuple. Sa préférence est à l'idée du Tout plutôt qu'à l'individualisme, et sa notion d'équité s'étend au delà des Hommes, des Elfes, des Nains et des Drows au règne animal entier, une vie ne valant ni plus ni moins qu'une autre. Cette facette pacifique peut tout aussi bien se révéler des plus cruelles lorsqu'elle concerne le châtiment réservé à ceux qui ne connaissent pas ce principe au sein de l'Anaëh, et qui tenteraient de briser au nom de leur supérieure intelligence un équilibre qui n'a nul besoin de savants pour persister à travers les millénaires. Liò se montre ainsi particulièrement réticente à l'endroit de la civilisation humaine, et à ses massives habitations où le sentiment d'oppression n'a d'égal que la fadeur de sa pierre nue.

Mais elle se montre également être une elfe qui s'intrigue, qui se refuse à refouler l'étranger sous prétexte qu'il en est un, et qui appréciera la compagnie de quelqu'un qui sait aussi bien exprimer des choses qui ont du sens que s'imposer des silences lorsqu'il faut parfois se laisser le temps de réfléchir. En outre, la druidesse connait un manque d'orthodoxie en ce qu'elle se retiendra difficilement d'afficher ses émotions sitôt sa garde relâchée, et que celles-ci l'atteignent plus qu'il ne serait recommandable de le reconnaître. Sa personnalité publique est une facette emplie d'assurance dont elle nécessite pour inspirer d'identiques sentiments chez les plus troublés de ses pareils, et c'est ce visage là qu'elle préfèrera montrer en tout temps, ayant abandonné derrière elle la jeune elfe en proie à un terrible doute et à des sentiments qui s'emballaient au delà du raisonnable.

Aujourd'hui, la druidesse exprime distinctement ses opinions et son ressentiment à l'encontre de l'ethnie citadine elfique, qu'elle considère comme un travers issu de la fréquentation des royaumes des Hommes. Consciente des impératifs de la guerre et des avantages qu'une place fortifiée et une structure hiérarchique peut offrir, elle croit néanmoins en la synergie de son peuple et de l'Anaëh, qui ne pourra garantir la survie de l'un et de l'autre qu'à la condition que chacun de ses habitants se souvienne du devoir qui l'engage vis-à-vis ce qui est et sera tant son berceau que son tombeau.

Histoire :

I - La maison au toit bleu

Les premiers souvenirs de Liò la ramènent inexorablement à la petite maison de campagne parmi les pêchers, où l'été avait du goût et le printemps parfum et saveur. Ce ne devait pas être un habitacle bien grand, sinon une modeste retraite, mais la maison de bois au toit bleu avait toujours représenté pour elle le temple de l'enfance et de tout ce que l'on pouvait lui attribuer de bon et de pur. Tant et si bien qu'il lui était difficile de se rappeler si l'insatisfaction et la convoitise blessaient déjà son père, et par extension également sa mère, ou si l'ombre qui avait baigné ce qu'elle aurait appelé « son autre enfance » n'était apparue que plus tard, soudainement, comme un nuage qui passe et qui trainerait derrière lui la grisaille de ses semblables.

Le fait est que Père avait rejoint la cité de Mera en les emmenant elle et sa mère, délaissant la clairière aux pêchers et la maison dans les profondeurs d'Anaëh pour rejoindre une vie plus citadine, et s'établir en tant qu'artisan parfumeur. L'elfe connaissait quelques secrets hérités de son père, et se destina tout d'abord à une clientèle étrangère fort demandeuse pour laquelle subtilité et luxe lui permettait de rayonner dans sa société d'apparences. Ce fut alors le temps du commerce, des négociations, du savoir-faire et du travail que l'on applique non plus pour ses propres besoins mais pour satisfaire celui d'inconnus.
À Mera, la nature était présente, quoi qu'indéniablement différente -rien qui ne sembla comparable à la profondeur des forêts reculées et à la solitude des endroits secrets dans lesquels avait tantôt murmuré Liò. Ici, ses pareils étaient partout, et les maisons non pas seulement de bois mais aussi de pierre, avec des vitres parfois pour contempler le monde sous une forme floue et dénaturée. Pour leur usage quotidien, les Elfes citadins, plus blonds et plus grands qu'elle, maniaient des outils de fer et de métal que le commerce avec les Hommes leur avait apporté -s'ils ne les avaient pas forgé eux-même.

A dire vrai, elle n'apprécia guère le changement. Mais elle l'aurait supporté, si tout en gagnant esprit critique et conviction elle ne commença pas à s'éloigner de la figure autrefois absolue et sans reproches de Père, Père qui enferma son esprit dans son travail telle une essence dans un flacon, Père qui enferma sa liberté entre quatre murs, et Père qui l'enferma elle, alors même qu'elle fut au dehors, et qui ne voyait rien de tout cela.
L'elfe ouvert et complice qu'il fut devint plus dur, plus pragmatique et d'une exigence accrue envers son entourage. Le devoir de sa fille, était-il convaincu, allait d'abord à l'endroit de ses parents, et ce devoir-ci nécessitait de se confiner par beau et mauvais temps dans l'arrière boutique où, dans des pots de cuivre et sur des tables de marbre, se préparaient et s'analysaient dans le secret les fragrances qui suscitaient la jalousie de la noblesse qui ne les possédait pas. Dans ce travail à plein temps, les seules sorties que Liò pouvait réellement s'accorder consistaient en la recherche et la récolte de nouveaux ingrédients dans les bois alentours, mais ces derniers lui parurent si peu drus qu'elle ne fut pas étonnée de ne trouver là que des plantes du plus commun. Les décennies s'écoulant sans joie sur ce rythme apathique, elle sentit sa volonté s’égrainer comme une matière friable trop souvent manipulée, et une peine sourde insinua profondément ses racines à travers elle.

Sa majorité et son premier siècle passé, une opportunité inédite, semblable à une longue respiration après une interminable apnée, se présenta alors à elle. Elle tomba amoureuse. L'elfe en question n'était ni issu de la haute société ni de la cité même ; c'était un voyageur, et son surcot d'un incarnat rouge transportait avec lui des odeurs de pin et de sève. Il portait les cheveux longs noués en une sage queue de cheval haute, et était plus âgé qu'elle d'une cinquantaine d'années. L'accompagnant dans ses sorties pour la cueillette de plantes odorantes, il lui racontait des histoires et lui parlait de ce monde qu'elle n'avait jamais vu, et de celui que jadis alors elle connaissait. Il avait la voix profonde qui portait sous les feuillages, et un goût particulier sur les lèvres qu'elle apprécia lorsqu'ils s'embrassèrent pour la première fois.
En tout, il était unique.
Mais pour Père, il n'était rien.

Liò n'aurait su dire comment, ni pourquoi, mais elle sut à l'instant même qu'on lui apprit son enrôlement dans les éclaireurs d'Ardamir, que la manigance était à imputer à son père. Il nia évidemment avoir participé d'une quelconque manière à ce départ, mais qu'il présenta alors la vérité ou non, l'idée même d'avoir été abandonnée sans la moindre contrainte était par trop cruelle. Le tissu de rêves et de folle épopée n'avait plus laissé place qu'à l'amertume, et à rien, rien qui ne justifiait de continuer à vivre pour le simple fait de voir défiler les cycles devant soi. Au chagrin lentement accumulé se succéda une détresse silencieuse, et des pensées envers l'avenir qui s'arrêtaient à l'acte final, qu'elle envisagea avec tant d'insistance qu'elle se résolut à y concéder.

Elle avait choisit un endroit isolé au delà des frontières d'Ardamir, dans les bois plus obscurs de Daranovar, où la luxuriance de la végétation et le silence de voix elfes lui avaient apporté une sorte de réconfort, et assez de courage pour s'exécuter. En ouvrant le petit sac de tissu d'une main qui se fit tremblante, elle dévoila à son regard la fleur mortelle aux pétales vives, dont le bleu vénéneux aurait pu se confondre ce jour-ci au ciel s'il n'était masqué par les arbres séculaires. La beauté singulière du poison la fit retenir un instant son geste, hypnotisée. Mais elle détacha inexorablement une par une les pétales grasses et suintantes du mortel somnifère, et les glissa entre ses lèvres humidifiées par les larmes à mesure qu'elle signait la fin de son existence.

Mais un spectateur invisible avait été présent. La pesanteur d'un sommeil artificiel envahissait déjà Liò quand la silhouette d'une elfe à la beauté sans commune mesure apparue penchée sur elle. Elle lui posa une question qu'elle ne comprit pas, puis, face au silence, entreprit de faire ingurgiter à la jeune sylvestre inanimée de l'eau pour diluer le poison, et la racine de la fleur qui comportait en faible quantité son propre antidote. A cela suivit une longue journée de léthargie sur laquelle reposait entièrement la survie de la mourante, et quoi qu'elle se réveillât le soir venant sans vivacité aucune, force fut de constater que son corps avait décidé pour elle que la vie ne s'arrêterait pas là.

Elfe élevée jusqu'au rang d'esprit, l'inconnue qui de par sa réputation n'en était pas vraiment une, n'était autre que Celle-Qui-Guide, et l'entretint longuement sur les raisons de son acte, lorsque la parole revint à son interlocutrice et que ses idées reprirent leur cours. Sondant le vide qui avait jalonné tout du long la vie de celle qui regrettait les pêchers et la maison au toit bleu, la Blanche l'instruisit des savoirs les plus élémentaires et fondamentaux que Liò avait tantôt connu et aujourd'hui oublié, happés tant par le soucis, que par un manque d'écoute d'Anaëh. Elle lui raconta des histoires, à sa façon, lui rappelant, alors que la nuit s'épaississait sur le bois, des vérités non pas livrées toutes nues mais à comprendre et à interpréter. Genoux ramenés sur sa poitrine et le regard encore lointain, la jeune elfe avait bu ces paroles, et en son âme commencèrent à germer les prémices de ce qui après sa seconde enfance, serait sa seconde vie adulte.



II - Le cerf blanc d'Anaëh




Elle abandonna le contact des siens pour l'ermitage, construisant au sommet de quelque arbre gigantesque un abri qui deviendrait au fil du temps sa retraite principale sur Anaëh. Sa parole se fit rare et précieuse, et elle ne communiqua guère plus qu'avec la Guide qui, au détour de ses pérégrinations à travers l'immensité boisée, venait ponctuellement la rencontrer et suivre l'avancée de son enseignement. À partir de ses connaissances en herboristerie et au travers de sa sensibilité d'elfe, Liò bascula son rapport vis à vis d'Anaëh d'étrangère amicale à compagne dévouée. Elle s'engageait à son encontre, et en retour, développa des aptitudes latentes à manier son environnement et à communiquer avec ses innombrables habitants. La vie seule n'était pas toujours facile -bien loin de là, mais elle était gratifiante, et jalonnée de moments contemplatifs qui se suffisaient à eux-mêmes. Ce qu'un demi-siècle de vie citadine n'avait pu lui apporter, elle le trouva sous la forme d'une maturité plus profonde, ne se sentant plus après quarante ans autrement qu'une feuille parmi le feuillage.

La dernière année se termina par une épreuve à laquelle l'apprentie était restée dans l'expectative, ne sachant si la conscience forestière que représentait l'Anaëh accepterait de l'y soumettre. Mais le jour fatidique arriva soudain qu'une chouette mortellement blessée par un autre rapace chut non loin du refuge actuel de l'elfe, dans un renfoncement profond à l'intérieur d'un arbre illustre. L'oiseau, au seuil de la mort, ne sembla pas effrayé lorsqu'elle s'agenouilla près de lui, considérant ce signe des dieux, et le blanc plumage souillé de sang. Résolue à prouver sa valeur, elle aspira une ultime gorgée d'air et retint son dégoût lorsqu'elle dévora l'animal encore agonisant, plantant ses dents à même la chaire crue dans le rite tribal ancestral de la tradition druidique. De par ce geste, elle abandonna un peu de l'elfe qui était en elle, et accueillit en lieu et place l'animal.

Elle assuma ses nouvelles fonctions en parallèle que sa réceptivité à la Symphonie et sa maîtrise de l'art druidique allaient en s'améliorant. Elle ne reçut plus alors les visites de Celle-qui-Guide aussi fréquemment qu'auparavant, traçant son propre chemin à partir de ce qu'elle avait appris. Rompant son isolement total, elle s'en alla également à la rencontre de ses pairs reclus dans les Noss, d'abord pour mieux les connaître, puis pour y échanger services et conseils. Vagabondant d'un territoire à l'autre à la manière de sa mentor, elle usa de plus d'un siècle d'écoute et d'apprentissage autodidacte pour perfectionner son maniement encore brut de la magie, construire ses propres rituels, et s'insérer dans la vie des clans elfiques. C'est à cette période que son caractère connut sa réelle métamorphose, la druidesse devenant plus confiante, plus sûre d'elle et plus enjouée ou cinglante si d'aventure ses émotions prenaient le pas sur la sage impassibilité attendue pour son rôle spirituel. Quelque chose en elle s'était affranchi de son intimidation naturelle de l'autre, et en cela, elle avait grandi.

Si son rôle de précepteur moral auprès de la société elfe lui offrait une certaine forme d'influence sur ses pairs en dépit de sa neutralité, sa jeunesse, elle, impressionnait bien moins les organes collégiaux des cités, avec lesquels elle évita du mieux qu'elle put tout contact. Son propre vécu vis-à-vis de la vie citadine ne lui inspirait que trop de mépris à leur égard, un sentiment qui n'était peut-être pas dans la direction d'un esprit impartial, mais qu'elle ressentait vivement. Elle prit conscience de la violence de ce dédain lorsque le Voile s'étendit bien plus longuement qu'attendu sur la forêt, et que les bâtiments de pierre subirent le courroux d'une nature qui s'était soudain imposée à ses occupants pour leur rappeler son existence, à la faveur d'un signe de Kÿria. L'événement exalta la druidesse, convaincue dans son sentiment que la Voie que suivait les citadins était une erreur. Mais comme toute rancœur éprouvée, celle-ci aurait pu être finalement ravalée, si un événement sans précédent dans la vie de l'elfe n'était pas intervenu quelques jours avant l'entrée dans le mois de Favriüs.
Tout avait commencé par des corps de bêtes sauvages, découverts pour la plupart éventrés ou mortellement blessés à l'échine, sans qu'aucune trace de morsure ou de prédation ne puisse être relevée sur les cadavres, intacts hormis le coup fatal. Supputant l'entrée dans Anaëh de quelque étranger jouissant des plaisirs d'une violence gratuite et chasseresse, Liò se pressa sur la trace morbide laissée par l'intrus, enjambant daims, sangliers, renards et loups solitaires, elfe vagabond, tout ce qui avait pu croiser le chemin du mortel voyageur et qui n'en était pas ressorti vivant. Mais au fur et à mesure que progressait son pistage, une sorte d'anxiété commença à s'emparer de la druidesse qui ne découvrait ni dans la terre meuble ni sur l'herbe verte le moindre indice d'un humain traçant son chemin -et quelles traces laissaient-ils, pourtant ! En l'écoutant, la Symphonie parut vibrer d'une note qui finit d'accentuer le malaise de l'elfe, qui, s'approchant de plus en plus d'une retraite du clan Elwalië, se mit à alors craindre le pire. Elle en vint à abandonner la traque, conjurant en un bruissement d'ailes son alter ego de l'emmener par delà les arbres et rejoindre la communauté elfe.

Ce n'est qu'une fois en plein ciel que Liò eut l'aperçu fugitif de la chose qui traversait les bois, son pelage d'un blanc immaculé lui apparaissant ici et là entre l'ouverture éphémère d'un arbre écroulé ou d'une mince clairière. La bête, qui avait tout du cerf, en était plus robuste que ses cousins, et d'une colère que sa cavalcade saccadée exprimait plus qu'aucun autre cri de rage. Il rejoignit avant la druidesse le retranchement elfe, et ce qu'il y perpétra fit piquer du bec la chouette toute direction vers le sol pour tenter d'interrompre le massacre. Des malheureux qui s'étaient trouvés à la circonférence des maisonnées, un coup des bois du cerf s'était contenté de les emplafonner ou de les projeter au loin. La furie de l'animal -pourtant ô combien noble selon les légendes- ne semblait pas pouvoir être apaisée, et c'est en tentant d'établir le contact avec la bête que Liò perçut en son fort intérieur ses intentions : La Punition.

Elle saisit avec effroi que le cerf était l'incarnation physique d'un Eäla, auquel elle ne pouvait se résoudre à se plier malgré tout ce qu'il incarnait au sein de son système de croyances. Elle jugea l'animal malfaisant, mais ne put se décider à encourager les archers elfes à le tuer sans savoir les conséquences qu'entraineraient cet acte. Elle tenta de l'immobiliser au moyen de ronces, à le fatiguer, l'emprisonner sous la chute d'un arbre, l'affaiblir et le pousser dans ses derniers retranchements, mais tout cela en vain, et ce ne fut que lorsque l'irritation gagna la bête que celle-ci rebroussa chemin et délaissa les environs du village pour reprendre le couvert des bois ; il disparut.
L'apparition de l'Eäla néfaste souleva de nombreuses questions, l'on s'interrogea. Si le cerf cherchait à punir le peuple elfe, quelle raison avait pu provoquer son courroux ? Que s'était-il passé au sein de l'Anaëh qui puisse rendre fou de rage un tel animal ? La réponse se trouvait peut-être dans la Symphonie même ; mais il ne faisait aucun doutes pour Liò que la culpabilité était à imputer aux seuls elfes qui dénaturaient leur peuple et leur âme même, ces elfes mêmes qui oubliaient parfois que le commerce des Hommes n'était pas le leur.

En ce mois de Favriüs, la druidesse n'escomptait plus que rallier la Noss à son intime conviction, et provoquer les changements qui étaient nécessaires à la guérison de sa terre natale.

HRPComment trouves-tu le forum ? : Sympathique, beaucoup de mouvement par contre avec les refontes qui rendent certains topics indisponibles (je n'ai pas réussi à retrouver l'âge des elfes ou le système temporel, par exemple). Mais le nouveau principe des factions est une belle opportunité de jeu.
Comment as-tu connu le forum ? : Il y a plusieurs années via topsite
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Dernière édition par Liò Sildor le Mar 20 Mai 2014 - 9:45, édité 5 fois
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MessageSujet: Re: Liò Sildor - Druidesse   Liò Sildor - Druidesse I_icon_minitimeDim 18 Mai 2014 - 19:12

Bonjour et bienvenue !

Pas de grandes remarques à faire, juste quelques unes sur la magie.

Déjà le temps d'apprentissage est trop court : les elfes ont tendance à apprendre lentement, et la magie à demander du temps. Du coup j'ai du mal à concevoir une formation en moins de quelques dizaines d'années.

Ensuite, je te demanderais quand même de rédiger le paragraphe détaillé ici ne serait-ce que parce qu'il a pour but de renseigner sur ce que ton elfe est capable de faire, quelque chose qui transparaît rarement dans l'histoire.

Enfin, il serait bon d'évoquer le Voile et ses événements. Tu peux trouver des résumés de ceux-ci ici.
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MessageSujet: Re: Liò Sildor - Druidesse   Liò Sildor - Druidesse I_icon_minitimeDim 18 Mai 2014 - 20:07

Concernant le Voile, quelques lignes rajoutées pour le mettre en contexte :
Spoiler:

Concernant la magie et comme précisé en aparté, la cérémonie est la clôture de l'apprentissage sous le regard de la Blanche, et le début d'un entrainement en autodidacte. La durée totale de l'initiation (toujours en cours, à vrai dire) est donc d'un peu plus de 150 ans.
J'ai rempli la partie correspondant aux capacités magiques ci-dessus, en espérant que ça conviendra.

Merci pour la revue de fiche. :)
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MessageSujet: Re: Liò Sildor - Druidesse   Liò Sildor - Druidesse I_icon_minitimeDim 18 Mai 2014 - 22:10

Pas grand chose de plus à redire, pour moi ça va. De part ta relative jeunesse et ton enseignement essentiellement autodidacte, ton personnage serait un apprenti bien entraîné (c'est simplement une indication des "cases" HRP).

Je laisse le soin à un autre admin de jeter un oeil.
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MessageSujet: Re: Liò Sildor - Druidesse   Liò Sildor - Druidesse I_icon_minitimeMar 20 Mai 2014 - 6:53

J'aime beaucoup la fiche, ton histoire est vraiment très cool, félicitations !

Je rejoins un peu May, néanmoins, pour dire que le rituel avec la chouette arrive un peu trop tôt. Il est censé marquer la fin de l'initiation druidique, pourrais-tu le déplacer d'une quarantaine d'années ? Ça ne change pas forcément grand chose si ton perso commence à faire la globe trotteuse avant de pouvoir se transformer, non ?

Bienvenue sur Mira, en tout cas, j'espère que tu t'y plairas.
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MessageSujet: Re: Liò Sildor - Druidesse   Liò Sildor - Druidesse I_icon_minitimeMar 20 Mai 2014 - 9:49

Qu'est-ce donc que quarante ans dans la vie d'une elfe ? Rolling Eyes
J'ai rallongé la durée d'apprentissage avec l'accord de la Blanche, il n'y avait que deux références à ce sujet.

Et je suis ravi que le temps passé sur la rédaction de l'histoire ait un peu porté ses fruits ! Merci o/
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MessageSujet: Re: Liò Sildor - Druidesse   Liò Sildor - Druidesse I_icon_minitimeMar 20 Mai 2014 - 22:52

Pourquoi ce vilain Rolling Eyes ? é_è
C'est bon pour moi en tout cas.
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MessageSujet: Re: Liò Sildor - Druidesse   Liò Sildor - Druidesse I_icon_minitimeMer 21 Mai 2014 - 0:09

Kahina d'Ys a écrit:
Pourquoi ce vilain Rolling Eyes ? é_è

Pas de vilainerie ici, c'est uniquement un regard espiègle qui se rit de la criticité de ce changement et relève le challenge.
On me dit et je corrige moi. Hop, comme ça. J'ai peur de rien !  Surprised 
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Wenceslas de Karlsburg
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MessageSujet: Re: Liò Sildor - Druidesse   Liò Sildor - Druidesse I_icon_minitimeMer 21 Mai 2014 - 20:48

Je ne vois rien à redire de plus. Je valide ! Wink

Liò Sildor - Druidesse Tampon13

Quelques liens utiles :
Like a Star @ heaven Foire au RP ~ Pour tout ce qui est recherche de compagnons RP. En bref, que du bonheur !
Like a Star @ heaven Inventaire ~ Pour suivre ton évolution {obligatoire}.
Like a Star @ heaven Journal de bord ~ Pour archiver tes liens de RP qui content l'histoire de ton personnage {facultatif}.
Et enfin, si tu as des question, n'hésite surtout pas à demander l'aide d'un parrain, ou à tout simplement poser tes questions dans la partie créée à cet effet.


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MessageSujet: Re: Liò Sildor - Druidesse   Liò Sildor - Druidesse I_icon_minitime

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