Shematt n'a pas beaucoup de biens, étant toujours prêt à partir quand le cœur lui en dit. Quelques affaires de rechange et un baluchon pour transporter le tout. En ouvrant son sac, l'on découvrira aussi des ingrédients divers servants à la concoction de quelques rituels ou sortilèges. Il porte également une vieille épée pour faire illusion, mais il serait bien en peine de s'en servir s'il le devait, ne connaissant rien au maniement de celle-ci. Il encourrait plus de risque de se blesser lui même, et à part la brandir devant lui pour faire peur, il ne l'utilise jamais. Sa magie est son arme, et il compte dessus pour le sortir des mauvais pas. Son bien le plus précieux réside dans un anneau qu'il tient de sa mère, et qu'il porte en bandoulière autour de son cou.
Shematt est un hybride, il possède donc des caractéristiques des deux races. Pour son appartenance aux drows, sa chevelure blanche comme la neige ne permet aucun doute, elle est longue et fine, lui arrivant au milieu du dos. Sa corpulence massive le rapproche également des sombres, et étonnement ses traits sont fins, plus en accord avec son ascendance elfique. Sa peau n'est pas aussi foncée qu'elle le devrait s'il avait été un pur souche, mais elle n'est pas non plus blanche comme les elfes, elle se situe dans un juste milieu. Il a les yeux de sa mère, verts comme les feuillages des arbres de la forêt. Et bien évidemment, il possède les oreilles pointues communes aux deux races. La pratique de la magie l'a renforcée afin de pouvoir supporter les flux de magie utilisés pour lancer les sortilèges de sa connaissance.
En ce qui concerne sa tenue vestimentaire, elle est largement composée de sombre, même si la couleur fait partie de sa vie. Aussi l'on retrouvera beaucoup de noir, mais également du pourpre, du cramoisi, ou encore du bleu nuit.
Description mentale : Survivaliste est le mot qui le décrit le mieux. Toute sa vie, on lui a apprit à tricher pour obtenir ce qu'il fallait, et il a poussé cet art à son paroxysme. Élevé dans la solitude et l'esclavage, il a du mal à nouer des liens, et à faire confiance. Il ne méprise pourtant pas les autres, ayant même une curiosité le poussant à observer les gens qu'il croise. La traque dont il a été victime lors de sa fuite l'a rendu encore plus habile à effacer ses traces, mais cela l'a renfermé sur lui même, le rendant secret, et difficile à aborder même s'il pourrait paraitre donner le change de prime abord. Tout cela n'est qu'illusion, que ce soit par son attitude, ses mots, ou sa magie, il excelle dans la dissimulation, et la préservation de sa personne. Il écartera tout ce qui lui semble néfaste, allant même jusqu'au meurtre si c'est nécessaire.
Sa passion est la magie, il est toujours avide d'en apprendre plus sur son art. La recherche de la perfection, et la découverte de nouveaux rituels ou sortilèges le pousse à trouver de nouveaux ouvrages traitant de la magie, ou à rencontrer des praticiens pouvant lui enseigner. Il n'en a jamais assez d'étudier, et de pratiquer.
Histoire : I - Une erreur de la nature.Née d’une union jugée contre nature par les elfes d’Anaëh autant que par les drows, Shematt est un enfant qui n’a pas été souhaité. Gwingnith était une très belle elfe, un visage harmonieux encadré par de longs cheveux blonds cascadant sur ses épaules. On la connaissant dans la prime forêt pour sa capacité à manier la langue et son ouverture d’esprit, aussi elle fut une de ceux qui furent choisis pour aller à la rencontre des hommes de Naélis. A cette époque, les relations entre cette cité et l’Empire drow étaient tendues, et c’est dans ce cadre, loin d’être idyllique, qu’elle rencontra Kalafein. A l’inverse d’elle, lui était fort et belliqueux. Il dégageait une aura de violence et de férocité exacerbée sur les champs batailles, car c’était son élément : La guerre, l’affrontement.
C’est lors d’une patrouille des sombres qu’ils se rencontrèrent. Kalafein s’était révélé à la future mère de Shematt au milieu d’un massacre horrifiant. Gwingnith fut, au même titre que certains de ses comparses, capturée et réduite en esclavage. Pas au Puy cependant, non, le père de Shematt avait décidé de la garder pour lui et lui seul. Malgré tout le dégout qu’il ressentait pour les elfes, son attirance pour celle-ci l’avait poussé à l’épargner. Ainsi, elle fut envoyée à son domaine de Sol’Dorn.
La naissance de Shematt fut autant une surprise pour son père que sa mère. Shematt vit le jour sans que sa mère ne subisse aucun signe de fatigue particulier, de nausée, de transformation corporelle ou même de sensations inhérentes au développement d’un enfant durant les mois précédent l’accouchement. Sa plus grande peur restait la réaction à venir du drow. Et quelle ne fut pas sa surprise lorsqu’il décida, après une intense nuit de réflexion, d’épargner la vie de ce sang mêlé. Le noiraud avait eu tout le temps d’établir un plan concernant cette abomination. Bien éduqué, cet enfant contre nature pourrait se révéler utile pour espionner de potentiels ennemis, voire même les elfes. Mais pour l’heure, il lui fallait s’assurer que tous ses subalternes et esclaves comprennent que quiconque ébruiterait cette naissance serait puni de mort
II - Eveil et désillusion.Les années passèrent lentement, Kalafein avait décidé de laisser le petit hybride grandir sous l'aile protectrice de sa mère. Cette liberté toute relative lui semblait être le meilleur moyen de fidéliser ce bâtard et sa mère.
Gwingnith avait décelé chez son fils un talent inné pour la magie, preuve en était des sensations inconnues qu'il lui décrivait lorsqu'il percevait quelques flux de magie sans comprendre de quoi il retournait. Ainsi, dès qu'il eu atteint sa dixième année, sa mère brava l'interdit dans le plus grand secret et débuta sa formation à la magie. Elle-même avait un petit niveau, et si elle ne pouvait lui enseigner de grandes choses, elle lui transmettrait au moins les bases.
Les débuts furent laborieux, car les leçons ne se faisaient que tard le soir ou très tôt le matin. Et ce, malgré les encouragements constants de sa mère. Elle, qui avait maîtrisé quelque peu les illusions s'était mis en tête de lui transmettre ce même savoir, cependant, le domaine de l'immatériel est réputé pour être complexe, rien que dans les bases. Gwingnith comptait sur le talent et la compréhension dont Shematt était capable de faire preuve pour assimiler ses enseignements. L'elfe vécu ainsi heureuse près de vingt ans, malgré la situation dans laquelle elle et son fils se trouvaient. Et lorsqu'ils profitaient tous deux d'instants privilégiés, Gwingnith parlait souvent à Shematt de la Prime Foret, son coeur se souvenait de l'enchantement de sa patrie. La voix chantante et les descriptions presque réelles faisaient naviguer en songes le jeune hybride vers des lieux lointains, hors de ces murs qu'il ne pouvait quitter. Un endroit, qui au fur et à mesure des contes et des histoires, finissait par le répugner tout comme son incapacité à sortir sa mère de la fange dans laquelle ils se trouvaient tous les deux. Shematt rêvait désormais de parcourir ces étendues verdoyantes et habitées de créatures majestueuses.
Malheureusement, toutes les bonnes choses ont une fin, le destin et la fatalité frappèrent un jour de pluies abondantes. Kalafein découvrit par un pur hasard ces leçons secrètes, et son ire fut à la hauteur de la punition. Les coups tombèrent, au même rythme des larmes s'écoulant des yeux de l'hybride, face au spectacle insoutenable de sa mère recroquevillée au sol. La soif de sang de son parâtre semblait ne jamais vouloir se tarir, et lorsqu'enfin, il sembla rassasié, et qu'il repartit dans une autre pièce, Shematt se rendit compte qu'elle avait reçu le coup de trop. Pourtant, juste avant que son dernier souffle ne l’emmène au royaume de Teiweon, elle ferma les doigts de l'hybride sur ce qu'elle avait de plus précieux depuis sa capture, outre son fils lui-même. Elle lui fit promettre de se rendre dans la Prime Foret pour narrer les derniers instants de sa vie à sa famille perdue. Secrètement, elle espérait que son fils échappe aux griffes de Kalafein, et qu'il trouve une nouvelle demeure plus chaleureuse. Il en fit le serment, gravant dans sa mémoire cet instant où les yeux de Gwingnith se fermèrent pour un ultime repos.
Le corps fut emmené, et Shematt se retrouva seul, terriblement isolé, et le cœur débordant de tristesse et d'amertume. Lorsque ses larmes se tarirent, et qu'enfin il put desserrer les doigts, il découvrit ce que sa mère lui avait laissé : un anneau. Un étrange symbole était gravé dans la face intérieur. Shematt connaissait quelques mots de la langue natale de sa mère, mais il était incapable d'en déchiffrer un. Il ne fut donc pas non plus capable de comprendre que cela lui permettrait d'identifier sa parenté maternelle.
Une fois que Kalafein eut repris ses esprits, il put réfléchir intelligemment à la situation. Il avait été courroucé par le fait que Gwingnith lui ait désobéi, et sous l'impulsion de la colère il avait mal agit. Pourtant, après réflexion, cette entraînement à la magie n'était pas sans intérêt, et il pouvait maintenant mettre en place un plan tout droit sortit de son cerveau tortueux. La formation à l'immatériel, et plus particulièrement à l'illusion, pouvait être à son avantage. Il souhaitait, de toute manière, faire de son bâtard un espion, qui pourrait le renseigner sur ses rivaux au sein même de Sol'Dorn. Le soir même, un vélin, recouvert de sa plus belle écriture, prenait la route du Puy. Ce fut quelques ennéades plus tard qu'un "ami" de Kalafein arriva au domaine. La discussion fut houleuse, car le parâtre demandait à celui qui se dénommait Masoj, de former Shematt. Et il se garda bien de préciser que cet enfant était lui.
Former un esclave hybride dans le plus grand secret, voilà qui n'était pas dans les plans du mage illusionniste. Mais après quelques tractations et promesses de services futurs rendus en retour, il accepta. Bien entendu, la condition sinequanone qu'une chape de plomb devait persister autour de ce secret était de mise.
Un nouveau chapitre de sa vie débuta alors pour Shematt, une machination infernale qui avait pour but de modeler l'esprit de l'hybride à la convenance du père. Kalafein changea radicalement de comportement, allant même jusqu'à s'excuser de la mort de Gwingnith, arguant le fait que ses actes avaient dépassé sa pensée. Lui-même ne croyait pas un à mot de ce qu'il racontait, mais il lui fallait commencer par là.
Bien que conservé à l'isolement, le traitement du sang-mêlé fut beaucoup plus agréable. Masoj reprit en main sa formation. Au fil du temps, sa maîtrise de la magie grandissait. Shematt fit de l'anneau légué par sa mère son focaliseur. Ses bases étaient devenues solides grâce aux consolidations de son nouveau maître de magie. Durant ses absences, il donnait régulièrement des exercices à pratiquer et des doctrines à penser et réfléchir, exigeant de Shematt qu'il ne les néglige pas. L'apprentissage haché, ralentissait les progrès de l'hybride, cependant, c'était le prix à payer pour conserver le secret. En effet, Masoj faisait des allers-retours entre le Puy et Sol'Dorn.
Shematt voyait en l'apprentissage de la magie, un moyen d'honorer la mémoire de sa mère, un moyen de la rendre fière et d'accomplir un jour sa promesse. Cela était fort heureux pour la patience du maître illusionniste, qui n'eut donc jamais à se plaindre de son apprenti assidu, et dont le seul but était d'emmagasiner de nouveaux savoirs, de progresser dans la maîtrise de son art, et d'aller toujours plus loin dans la pratique. Il était mû d'une intarissable soif de connaissances. L'apprentissage de la magie était un phare dans la nuit, il lui permettait aussi d'oublier sa solitude, de ne pas se poser de questions inutiles et de s'accrocher à une vision d'avenir.
Les années passèrent, et l'on arriva rapidement dans la seconde moitié du sixième siècle du dixième cycle. Cette période vit la cité de Naélis devenir une cible prioritaire pour les sombres, amenant le IVème ost à opérer de nombreuses patrouilles et escarmouches. Cela se termina en l'an cinq cent soixante-dix par l'annexion de la cité, et durant tout ce temps, Kalafein s'absenta à de nombreuses reprises, laissant son fils sous bonne garde. Le traitement beaucoup moins agressif et plus permissif qu'il avait reçu n'amena pas Shematt à vouloir s'échapper, pas encore, car l'hybride savait qu'il avait encore beaucoup de choses à apprendre de Masoj.
III - Une nouvelle vie.Depuis le décès prématuré de Gwingnith, Kalafein avait mis tout en œuvre pour se rapprocher de son bâtard. Un nouveau maître, moins de servilité, plus de confort, et quelques attentions feintes, mais avec tellement de pratique dans le mensonge que Shematt ne s'en rendit pas compte. Tout cela avait fini par tisser irrémédiablement un lien entre eux deux. Son père mettait tout en œuvre pour créer un climat de confiance, tout cela bien entendu pour manipuler l'infortuné.
Sans autre famille, et les années adoucissant les tensions, petit à petit, un rapprochement s'effectua, Shematt en arriva à se demander s'il ne pourrait pas finir par apprécier son père. Habile à déstabiliser, Kalafein s'était engouffré dans la faille qu'il avait mis si longtemps à créer. Il félicitait son fils pour ses progrès, et passait du temps avec lui pour lui donner l'illusion d'une vraie famille. Douce ironie que d'offrir une chimère à un illusionniste en devenir. Et au vu du traitement privilégié qu'était le sien, l'hybride avait même fini par nuancer son point de vue quant à sa condition d'esclave.
Ce manège dura de très nombreuses années. Kalafein sentait qu'il était enfin parvenu à ses fins, et il proposa à son fils de l'aider. Prétextant quelques querelles pouvant amener à sa chute, et par la même occasion, la mort de tous ceux à son service, il employa l'hybride afin d'espionner ses rivaux et d'accumuler des secrets pour les faire tomber, les faire chanter à son avantage, ou encore pour augmenter son aura au sein de la société de Sol'Dorn. Les débuts furent compliqués, Shematt n'avait jamais été habitué à la foule. Et du fait de sa très longue solitude, cela était devenu source d'angoisses. Il dut se faire violence, mais l'envie de réussir lui permit de dépasser ses limites. La toile que Kalafein tissa grâce à son fils lui permit d'asseoir une position très confortable à Sol'Dorn.
Grâce à ces succès, Kalafein avait décidé que l'apprentissage de Shematt perdurerait. Ainsi Masoj continua son enseignement, et en retira lui aussi quelques précieuses informations. Le travail acharné payait. L'hybride maîtrisait enfin ce qu'il avait appris des années auparavant, et il en redemandait toujours plus. Deux cents nouvelles années se succédèrent, l'amenant à franchir toujours plus étapes. Sa vision et sa conception de l'Art étaient solides, sa maîtrise était bonne. Désormais, il méditait longuement sur la magie, réfléchissait à la mise en œuvre d'autres sortilèges. Comment appliquer ce qu'il avait appris à d'autres situations ?
Durant tout ce temps, le IVème ost avait profondément changé, l'éloignement du Puy n'aidant pas à entretenir la cohésion attendue. Tout le monde cherchait à avoir une bonne situation à Sol'Dorn. Kalafein était parvenu à se hisser à une place, mais la suprématie drow perdit de la vitesse, avant de reculer devant une nouvelle société non régie par les envahisseurs puysards. Kalafein subit quelques revers qui l'impactèrent grandement. Cela l'amena à voir rouge, et quelle meilleure idée, lorsqu'on a perdu toute retenue, que d'aller chahuter une personne non appréciée ? Le venin qu'il cracha à la figure de son fils ramena l'hybride longtemps en arrière, quand son père avait perdu le contrôle, et frappé à mort Gwingnith. Beaucoup de sentiments refoulés remontèrent à la surface, Shematt se demandant comment il avait pu nuancer la vision qu'il avait de Kalafein au fil des années. La haine enfouie avait rejailli, et même s'il n'avait pas répondu, de peur de finir de la même façon que sa mère, il commença à élaborer un plan pour s'enfuir, et tenir la promesse qu'il avait fait à Gwingnith il y a déjà longtemps de cela. De toute manière, il se sentait désormais très capable de survivre seul. Bien que Masoj pourrait encore lui apprendre des choses, il se sentait suffisamment maître son Art pour prendre la fuite et abandonner son apprentissage.
IV - Une fuite vers l’avant.Sa décision était prise et son plan prêt à être mis à exécution. C'était l'année neuf cent quatre-vingt-dix-huit, cette année où il mit tout le savoir acquis au service de ses propres buts pour la première fois. Ce n'était pas pour servir son père, mais bien pour son profit personnel qu'il utilisait ses sortilèges. Il avait profité d'une absence de Kalafein pour lui fausser compagnie. Il s'enfuit, usant de tout son Art pour brouiller les pistes et quitter la cité. Il se repassait les années ou il avait été aveugle, et durant lesquelles il avait servi les ambitions de ce tyran, de cet homme qui lui avait tout volé, que ce soit sa liberté, ou encore sa mère. C'était sa vie toute entière qui avait été vouée à cet homme qui ne connaissait rien d'autre que la trahison et la manipulation. S'il n'y avait pas eu les enseignements de Masoj en guise de carotte au bout du bâton, jamais il n'aurait tenu si longtemps.
Libre, un mot qui sonnait étrange à ses oreilles, et qui lui était étonnement inquiétant. Jamais il n'avait eu à réellement décider par lui-même et pour lui-même. Il ne connaissait pas grand chose de la réalité, et maintenant qu'il se retrouvait loin de la cité, il était bien en peine de choisir ce qu'il était bon de faire dans l'immédiat. Il décida de savourer sa première nuit sous les étoiles, mais une petite voix dans sa tête lui disait qu'il n'en avait pas terminé. Et il avait raison, car Kalafein n'avait pas dit son dernier mot. Ivre de colère, la première chose qu'il fit à son retour fut d'exécuter ceux qui devaient surveiller son fils. Puis il envoya ses meilleurs limiers à sa poursuite, pour le ramener vivant, et si cela ne s'avérait pas possible, de le tuer et de lui ramener son corps.
Grâce à ses capacités magiques, Shematt parvint à leur échapper à plusieurs reprises, contraint de fuir constamment, surpris de voir que même en brouillant les pistes, ses poursuivants finissaient toujours par le retrouver. Il fit profil bas, et vécu une vie d'errance qui dura de longues ennéades. Aussi, ce qui mit un point final à cette cavale fut le Voile. Les événements qui secouèrent le monde lors de son entrée dans un nouveau cycle créèrent un chaos sans précédent. Le Soleil qui ne revenait plus, les uns et les autres qui se battaient dans l'hystérie totale pour leur propre survie. Shematt vécu cette apocalypse comme un véritable salut, évidemment, il avait eu peur comme tout le monde. Mais cela lui avait permis de fausser compagnie à ses poursuivants et pour de bon ce coup-ci.
Après deux ans d'errance supplémentaire, apprenant que Naélis s'était défaite du joug des sombres et qu'un nouveau roi était arrivé au pouvoir, Shematt se décida à rejoindre ce jeune royaume.
Le racisme latent envers les sombres qui sévissait dans la cité était une véritable aubaine pour Shematt qui voyait là un moyen de tenir à distance son père et ses limiers. Il fit donc halte à Naélis, faisant profil bas, cherchant à se noyer dans la populace, profitant du fait qu'il ne ressemblait pas complètement à un drow. Il devait tout de même endurer le mépris des habitants, mais c'était un prix qu'il était prêt à payer. Il vécut ainsi dans la pauvreté, jusqu'à une nouvelle qui lui redonna espoir. Une guilde de mages s'était formée et celle-ci acceptait toutes les races. Ne pouvant plus rester sans apprendre, ou pratiquer son art, il se décida alors à faire route jusque la bas. Il y rencontra un certain Nakor, Magister de la guide, qui l'accepta. Shematt avait enfin trouvé un lieu où il pouvait s'adonner à sa passion en toute quiétude.
Capacités magiques :Shematt jouit aujourd'hui d'un bon niveau de maîtrise de sa branche magique, et d'une compréhension solide de l'Art. La magie illusoire le pousse à la réflexion et son utilisation est stratégique.
Aussi, voici un florilège des sorts qu'ils utilisent généralement :
Altération d’apparence – Ce sort permet au mage de modifier son apparence, y compris la couleur des vêtements par exemple. Il peut paraître légèrement plus grand ou plus petit qu’il ne l’est, épaissir ou amincir sa silhouette, rajeunir ou vieillir ses traits. Voire aller jusqu’à se faire passer pour un humanoïde autre que sa propre race.
L’utilisation de ce sortilège est fatigante et nécessite une concentration de tous les instants. Si le mage doit se déplacer, conserver l’illusion relève presque de l’impossible et elle disparaîtra rapidement. Il est à noter que ce sort ne change pas la perception tactile du jeteur de sort ou de son équipement, il est donc possible de découvrir le subterfuge ainsi.Barrière d’invisibilité – Ce sort est compliqué à mettre en place et à tenir, il requiert l’immobilisme du jeteur de sort, il lui permet de dévier les rayons de lumière et donc de rendre invisible tout ce qui se tient derrière la barrière illusoire. La barrière illusoire peut s’étendre sur une petite zone autour du lanceur de sort, à peine assez large pour permettre à une ou deux personnes maximum de s’y tenir à condition qu’elles restent immobiles et collées au lanceur de sort.
Calligraphie illusoire – Ce sort permet au mage de faire apparaître un texte ou des instructions sur un parchemin et ainsi tromper le lecteur.
Dissimulation – Ce sort permet au mage de faire disparaître un objet (pas de créatures vivantes) de petite ou moyenne taille aux yeux des autres (une arme, un livre, une sacoche, etc…).
Faux monnayeur – Ce sort permet au mage de faire passer des écus pour des souverains.
Flou – Ce sort permet de rendre flou une silhouette, dont les contours se mettent à trembloter. A cause de cette distorsion, la cible devient difficile à toucher.
Forme majeure – A condition de rester immobile et concentré, le lanceur de sort peut créer l’illusion d’une créature de grande taille (pas plus grand qu’un homme).
Forme mineure – A condition de rester immobile et concentré, le lanceur de sort peut créer l’illusion d’une créature vivante (pas plus gros qu’un chien).
Mirage – Ce sort permet au lanceur de sort de créer une illusion environnementale. Ce ne peutêtre une créature vivante. Donc un rocher ou un trou là ou il n’y en a pas, une plante, un arbuste, une caisse, une planche…
Voile de cécité – La victime ne distingue qu’un voile opaque, comme une lumière grisâtre devant ses yeux.