Bâtir prend du temps [Pv Flourens]

Arne avait été anoblit voila peu mais il avait tout de suite fait preuve d'autorité, surtout sur les chevaliers qui lui avaient été attribué par Flourens, son nouveau suzerain. Il n'avait eu aucun mal envers sa troupe puisqu'il était déjà leur capitaine mais ce n'était pas forcément facile avec des personnes qui étaient déjà noble même de petite extraction. Arne n'était pas noble de naissance et il avait donc eu un peu de mal mais il savait prendre l'ascendant du fait de son expérience en commandement. La motte était en construction et l'hiver venait de débuter. Pour l'instant il n'y avait pas encore de soucis mais Arne n'était pas bête et vu ce que la chasse rapportait, il se doutait bien qu'il y aurait pénurie de victuailles dans un temps pas si lointain que cela. Alors que la construction de la motte venait de débuter, Arne laissa tout se faire et il se dirigea vers La Dross pour s'entretenir avec Flourens.

Il était entouré d'une dizaine de personnes formant sa garde, la forêt était loin d'être sure et il fallait se méfier de tout ce qui y habitait, que ce soit la faune ou la flore, le danger était omniprésent. Le trajet dura un temps certain, il était en effet ridicule d'avoir un avant poste tout proche de la ville, surtout que celui-ci se fortifiait pour devenir plus qu'une simple tour d'observation servant d'avertissement. La troupe arriva en vue de la ville, celle-ci ne ressemblait pas à une ville décente mais déjà l'on voyait de petits changements apparaître de ci de la. La population était un regroupement d'âmes viciées plus dangereuses qu'une bonne malade infectieuse et il aurait été suicidaire de se promener sans prendre garde à sa bourse ou pire selon l'endroit. Des patrouilles avaient été mise en place, surement l'un des plus gros changements du fonctionnement mais il fallait du temps pour reprendre possession de chaque quartier et faire accepter les nouvelles règles. Arne connaissait ce genre d'individus du temps ou il était brigand et il n'était donc pas en terrain inconnu. Il entra, l'odeur nauséabonde qui lui titillait les narines depuis un moment était toujours présente à l'intérieur et la crasse était omniprésente. Pour sur que Flourens avait bien du travail s'il désirait en faire une ville décente, si même c'était possible. Arne et ses hommes se dirigèrent vers le centre de la cille et ils grimpèrent en direction du donjon, une bâtisse construite sur quatre étages et représentant l'autorité locale.

Une fois arrivée, Arne se présenta et il fut introduit à l'intérieur de la salle commune ou ils attendirent le bon vouloir du seigneur. Lorsqu'il arriva, Arne s'avança vers lui, faisant une courbette minime, détestant cela et n'étant pas encore dans son rôle de vassal comme il le fallait. Non pas qu'il ne respectait pas l'autorité mais c'était nouveau pour lui et il avait, par le passé, détesté la noblesse. En fait partie changeait la donne mais il n'était pas facile d'évoluer aussi radicalement en aussi pu de temps

"Sire de Kahark" car c'était la le nom de Flourens et il n'avait pas encore été dit s'il allait en changé avec sa prise de la ville "Je viens vous exposer les évolutions et les problèmes que nous rencontrons et aussi prendre de vos nouvelles."

Il marqua une très courte pause

"Comment vous portez vous et que se passe t il donc en ville, vous avez la situation en main ?"

Il y avait beaucoup de monde, trop du point de vue d'Arne. Les gens cherchant à se montrer, courtisant le seigneur afin de gagner ses faveurs étaient légions. Le capitaine mercenaire devenu chevalier et maintenant anoblit détestait cela et pourtant il commençait à en être la victime également. En effet les chevaliers que lui avait fournit Flourens commençaient à tenter de le satisfaire pour se faire bien voir. Ce n'était pas cela qui attirait le regard d'Arne mais le talent et le savoir faire. Il préférait donc un éclaireur qui était un ancien braconnier qu'un soit disant "professionnel" qui avait un code d'honneur. A la guerre, seul le vainqueur survivait et pouvait se vanter et il n'y avait rien qui ne rebutait Arne.

Lorsqu'il parla à son seigneur, ce fut la première fois que celui-ci sembla donner un peu d'attention à la foule. Cela plut au capitaine de voir que son suzerain ne semblait pas non plus apprécier tout ce monde qui complotait autour de lui. Flourens lui répondit, parlant de sa naissance et du fait qu'il n'était pas l’aîné ainsi que de la régente de la péninsule

"Bah si vous le souhaitez, on peut aller récupérer ce qui vous ai dû ou faire en sorte que ce soit le cas"

Arne était un fervent de Mogar et une bagarre tout comme une guerre ne l'effrayait aucunement. De toute façon, outre sa troupe, il n'avait jusque la rien possédé, alors il n'avait pas grand chose à perdre si ce n'était sa vie. Les choses étaient en train de changer mais il ne voulait pas non plus renier sa foi envers le dieu qu'il s'était choisit et qui l'avait mené jusqu'ici alors que c'était inespéré. Toujours est il qu'en ce moment, il avait l'impression qu'il allait pourrir mais il se devait à ses devoirs et il ferait ce qu'on lui demande.

"Ou que ça se trouve les monts de l'oiseau ?"

Même un assassinat ne l'embêterait pas non plus s'il devait y avoir recours, tout les moyens étaient bons pour arriver à ses objectifs. Il était à noter aussi qu'il avait parfois du mal à parler correctement, il n'était pas des plus instruits et il faudrait pallier à cela vu sa nouvelle position.

Flourens parla ensuite de la situation et ce n'était pas la meilleure nouvelle à entendre. Apparemment, une fièvre frappait ses hommes et la nourriture, bien que suffisante pour le moment, poserait un soucis plus vite qu'on ne le pensait. A vrai dire, c'était aussi l'une des raisons qui avait amené Arne à La Dross car son intendant lui avait aussi souffler ce problème. Heureusement, Flourens allait bien pour sa part, c'était déjà une bonne chose vu que c'était lui qui liait un peu toutes les personnes venues d'Oësgard. Un silence s'installa et bien qu'Arne voulu répondre, il sentait qu'il devait attendre un peu. Il fut récompensé par sa patience lorsque Flourens le désigna avant de lui demander ce qu'il en était de son côté

"L'atmosphère ici, c'est pas la joie c'est certain, je suis très content que vous m'ayez donné des terres ailleurs. Nous n'avons pas ce problème de fièvre dans la forêt. Le donjon est toujours en cours de construction mais le travail va bon train et je pense qu'il sera bientôt terminé. Nous enchaînerons avec une palissade puis quelques masures pour loger toutes les personnes qui sont avec moi. Nous n'avons pas non plus de soucis pour trouver du gibier pour l'instant mais la chasse est tout juste et je crains que l'hiver avançant, nous allons également manquer de vivres. Avez vous déjà une idée en tête pour qu'on manque de rien ?"

Il marqua une très courte pause avant de reprendre

"Sinon aucune nouvelle de la sgardie pour l'instant, le roy est toujours en croisade aux dernières nouvelles. Dès que nous aurons enfin terminé ce que je viens de vous exposer, il sera possible de tout mettre en oeuvre pour faire ce que vous m'avez demandé."

En effet, Flourens avait demandé à Arne d'assurer un relais entre le royaume et La Dross et d'assurer les communications ainsi qu'un avant poste permettant de défendre et prévenir en cas d'urgence. Tout cela prendrait du temps à se mettre en place mais Arne ferait tout pour ne pas faillir.

Prêt à tout, voila ce qui caractérisait Arne et le rendait imprévisible. La seule chose qu'il avait honoré depuis qu'il s'était retrouvé à la tête de sa compagnie de mercenaire était les contrats pour la simple raison que s'il tournait casaque, l'embauche se ferait plus rare avec quelqu'un d'incertain. Outre cela, le massacre, l'assassinat, l'espionnage, tout pouvait y passer sans qu'il n'ait une once de remord. L'endroit qui avait apparemment vu la naissance de son nouveau suzerain se trouvait vers Olyssea, fort bien, il rangea cette information dans un coin de sa tête

"Qu'elle le veuille ou non, si c'est votre droit, qu'est ce qu'elle peut y redire ? il suffit que vous deveniez celui qui a le droit d'héritage et c'est tout"

Le nouveau dirigeant de la Dross se leva et s'approcha d'Arne qui resta assit, encore peu habitué à la noblesse. D'abord soldat, puis mercenaire avant de devenir chevalier et maintenant noble, il avait beaucoup à apprendre et Mogar savait qu'à part tout ce qui concernait la guerre, il n'aimait pas trop apprendre. Il avait bien un érudit dans son ancienne compagnie qui lui lisait les courriers et écrivait pour lui mais un conseiller, il n'en avait pas. Il semblait que la ville avait plus de mal à se ravitailler et que leur nombre soit trop important. Arne aurait bien voulu plus d'hommes afin de travailler plus vite et défendre ce qui allait être son "fief" mais pas pour l'instant car il savait que les vivres manqueraient aussi pour lui, il fallait d'abord trouver une solution à ce problème et vite car leur survit en dépendait et tant qu'il n'y aurait pas suffisamment de nourriture pour tout le monde, ils ne pouvaient pas s'agrandir et devenir une force avec laquelle compter. Flourens lui demanda de marcher, Arne se leva donc et il partit en compagnie de son suzerain en l'écoutant. La "visite" n'avait rien d'engageant, la facilité avec laquelle ils s'étaient emparé de la ville démontrait son manque de protection bien que Flourens ait mis à contribution pour la renforcer et c'était plutôt le dégoût qui naissait en arpentant les rues que l'extase du touriste. Flourens reprit alors la parole, comptabilisant les endroits qui pourraient les aider à survivre. Les elfes, les nains, le royaume ou les autres terres peuplées d'humains, voila leurs choix. Il était facile d'en écarter certain, restreignant le choix radicalement et n'offrant plus que peu de possibilités

"Les nains sont trop loin, pis ils ont prit cher aussi. De plus avec des chariots que nous n'avons pas, ni de bateaux qui nous auraient simplifié tout ça, il faudrait traverser trop de terres en plus dont les Wandres qui ne sont pas des plus amicales. Les fées..." il cracha par terre comme pour conjurer le sort "je m'en méfie comme la peste, ne vous inquiétez pas, toute ma jeunesse à été bercée d'histoires m'amenant à la plus grande méfiance. La Sgardie et l'Alonna ont déjà été bien ponctionné pour la croisade du Roy, je doute qu'ils puissent nous aider, vous avez raison. Et en attendant de recevoir cette aide, il ne reste plus grand chose. Je ne connais pas Naelis, c'est qui le chef la bas ? il serait amical envers notre cause ? et qu'est ce qu'il demandera en échange, on a pas grand chose à lui donner. Toute façon c'est le plus proche, sinon y a Sol'Dorn et Thaar mais le temps d'y aller et de revenir, c'est pas gagné"

C'était plus un constat qu'une question concernant ce qu'ils avaient à offrir, c'étai bien peu et même encore moins, quel intérêt y aurait il à leur venir en aide. Il cracha une nouvelle fois alors qu'il allait parler des elfes

"Toute façon, on a pas trop le choix, c'est ça ou les oreilles pointues. A moins que vous ayez une autre idée et que vous voulez que je fasse quelque chose ?"

Leurs options étaient dramatiquement réduites et il faudrait bien réussir à une solution s'ils ne voulaient pas que leurs efforts soient vains pour faire quelque chose de cet endroit.