At Dawi [Ulkrim/Alaric] [Terminé]

C’était une matinée bien spéciale qui commençait, la rencontre avec le Roi Valek Cri-de-rune avait eu lieu et c’est sous les yeux du Père créateur Mogar qu’ils s’étaient affrontés. Digne fils du clan Azgkladrun il surmontait mal cette défaite comme tous les nains de son clan, presque convaincu que le seigneur de Lante avait usé de magie contre lui. Thorgrel était un bon combattant, peut être une des meilleures haches encore en vie dans le royaume nain et il refusait de croire qu’il avait commit une erreur dans ce duel, sauf peut être celle d’avoir voulut absolument gagner. Quoi qu’il en soit, un autre combat commençait maintenant en lui, il ne pouvait ce lever contre le Roi car il avait reconnut son règne, mais en bon nain il avait pesé ses mots et n’avait prononcé aucune promesse qui le mettrait face à un dilemme le moment venu. Il donnerait sa vie pour le peuple du brissalion, mais le Roi qui y régnait en maitre aujourd’hui n’était toujours pas présent dans son cœur et bien qu’il soit aujourd’hui sur le trône, Thorgrel avait décidé de resté un fidèle opposant au  règne de Valek, car il en était ainsi chez les nains  et si ce dernier ne voulait pas passer pour un tyran auprès du peuple, il lui faudrait écouter sa voix. Mais aujourd’hui, le fils de Hardrek était bien loin des préoccupations de la cour. Après tant d’émotion différente, il lui fallait résoudre un autre mystère.
Pendant les neufs ans de capture qu’il avait subit, il avait fait la connaissance d’un nain étranger à ses hommes, un nommait Ulkrim. Ce dernier était peu bavard, couvert de tatouage et très efficace quand il s’agissait de mettre hors d’état de nuire une bête féroce. Il lui faudrait en apprendre d’avantage sur ce nain, car il c’était jurer de récompenser les braves qui avaient vécus ces années d’enfermement avec lui. La plus pars de ses guerriers profitaient déjà d’une retraite anticipé et un avait même déjà ouvert un commerce avec la récompense pour la mise à mort du Wywern.

Ainsi quand il avait prit le chemin des plaines ce matin, il était accompagné par son second mentor et porte bannière de son régiment, le nain Bolgrim Fier-Marteau. Taillé dans le granite le plus dur, ce nain avait perdu un œil pendant la guerre civile. Fidèle à l’ancien Haut-roi Garmin le Vengeur, il avait frisé la folie quand ce dernier avait disparut sans laisser de trace. Il était un ami intime du père de Thorgrel et un nain intraitable et sage. Les deux nains parcouraient le chemin à dos de bélier, Dron, son animal personnel secoua légèrement la tête et s’ébroua répondant à la monture de son compagnon de route. Thorgrel soupira, la route ne serait pas très longue, il devait rallier la forêt, mais le nain n’était pas sur de trouver ce qu’il était venu chercher. Les heures passèrent quand ils furent enfin en vue des grands arbres, le relief ce fit de suite plus vallonné, la plaine laissé place aux collines. C’est Bolgrim qui brisa le silence du voyage.

« Wyrmdrengi, es tu sur que nous le trouverons ? C’est un Varakal, il peut être n’ importe où… »

« Non Bolgrim, c’est lui qui nous trouveras, nous faisons presque plus de bruit qu’un troupeau de Gallioth. »

« Hum… et si c’est un pièg… »

« Suffit ! »

Thorgrel avait haussé la voix et c’était arrêté, il toisait d’un regard sombre son mentor, celui-ci avait la fâcheuse habitude de devenir aussi râleur que son fidèle amis « Hache-Rousse ». Son regard ce fit plus sévère et il continua d’un ton sec dans sa langue natal.

« Oldfar est entrain de d’éteindre sur toi Bolgrim, tu deviens aussi suspicieux qu’un nain dans une citée elfe. Wyrtromm est un nain sage et souvient toi que tu lui dois presque la vie, dans les arènes des Wandres il ta mainte fois sauver la vie. Qu’importe sa naissance, c’est un nain respectable et je dois m’entretenir avec lui. »

« Hum…Tu as raison Thorgrel, j’ai jugé aussi vite qu’un Umgi, mais nous ne connaissons pas les autres membres de son clan, il est peut être l’exception à la règle, tache de faire attention. »

Thogrel fit un signe de tête montrant qu’il comprenait le message. Les heures passèrent encore et il faisait presque nuit maintenant. Ils firent haltes dans une clairière sur une colline. En son centre se trouvait une montagne de rocher, on aurait dit l’œuvre d’un géant facétieux. Il attacha son bélier et Bolgrim commença à faire un feu. Puis le fils de Hardrek décida d’entreprendre une escalade des rochers, une fois en haut sa vue se perdit sur les plaines du Brissalion. Certains doutes l’assaillirent, le message de Bolgrim n’était pas dénué d’intelligence, ainsi il restait sur ses gardes.
Une autre heure passa et le soleil commençait maintenant sa dernière course descendante.
Bolgrim s’agita à nouveau.

« Wyrmdrengi, nous devrions peut être faire marche arrière. En nous dépêchant nous serons de retour avant le lendemain. »

Puis comme si Mogar avait décidé de lui jouer un tour, un bruissement ce fit entendre sur leurs gauches, quelque chose approchait, le vétéran saisit sans attendre sa hache et ce mit en position de combat. Thorgrel lui scruta avec attention les arbres, sa main était aussi posée sur le manche de son arme mais il était presque convaincu que ce n’était pas un ennemi qui venait vers eux.
Les Varakals étaient sûrement de très bon pisteur et autant de fumée avait forcément du attirer leurs attentions.

« Je crois que n’attendrons plus longtemps mon frère… »

Une paupière s'ouvre et l'autre suit. L'œil tourne dans son orbite et fait le tour de la grotte sur laquelle il s'est fermé la veille. Une petite anfractuosité dans la roche d'un des contrefort des montagne, esseulé si loin dans les plaines. L'autre paupière s'ouvre et une encore qui laisse le deuxième œil toiser à son tour. L'aube se lève, et le chemin est long. Le corps simiesque se glisse comme l'eau du torrent dans la faille et s'agrippe de ses serres à la roche au dehors. Le soleil a quitté son zénith.

Les alentours sont paisibles, aucune menace ne rôde, pas d'obstacle à la mission. Un nuage de vapeur ponctue l'air frais avant que les ailes ne le fendent. La route est longue. La fine membrane de peau se gonfle dans les courants plus chauds qui portent sont corps. Le vole est ponctué de souples mouvements sporadiques, une partie vers le bas pour maintenir l'altitude, une partie vers l'arrière pour propulser puis rétraction et retour pour recommencer. Voler semble si simple que même les barbus devraient en être capables.

Le vent souffle sur les tympans à nu. Un pavillon autour de l'oreille serait aussi disgracieuse que désagréable pour un saurien, alors les dieux ne les ont pas créé ainsi. Le tympan est tout ce qui compte pour entendre et entendre bien. Le vent qui siffle, les ailes qui se froissent, les écailles qui crissent et les barbus qui s'époumonent. Neuf nuits et neuf matins depuis que la demeure aux symboles s'étaient évanouie dans la brume. Le désespoir n'était pas encore là, mais la déception commençait à poindre. Et puis, les tympans avaient entendu les barbus dans leur cité agité.

"...arrive pas à croire qu'il ait été vaincu."
"Le fils d'Ironwrist? C'est ça?"
"Oui, on aurait au moins pu penser qu'il allait remettre les choses en ordre. Je parie qu'il y magie là dessous!"

Ils faisaient écho aux propos de Longue Barbe Étincelante.

"Thorgrel Poing-de-Fer, le fils d'Hardek Ironwrist, il serait quelque part dans le Brissalion. Retrouve le et transmets lui mon message"

La mémoire était inaltérable et elle retenait tout, jusque dans le timbre des voix mais surtout les image. C'était donc avec l'image d'une cité qu'avait commencé la traque. Lante se devait être. La géographie et les noms ne sont pas l'affaire des reptiles. En tout cas, là avait débuté une piste qui se révéla chaude dans l'air frais du printemps. L'errance est bonne conseillère pour les yeux qui savent observer. La langue avait goutté l'odeur de la cité et les rumeurs qui s'y disaient. La proie était proche.

Maintenant, les ailes battaient en rythme vers l'objectif de la mission. Les yeux balayaient le paysage à la recherche de l'image qui correspondrait au nom. Tournoyant dans le ciel, l'oreille avait perçu un appel au travers le chaos des courants aériens, une harde qui faisait plus de bruit que tout autre chose dans la région. Tourbillonner, suivre le courant, planer un instant et puis se poser lentement, s'approcher sans éveiller le soupçon, comme une simple buse était sa ruse favorite. En silence, les serres se refermèrent sur le tronc d'un pin. Ils en éraflèrent l'écorce jusqu'à ce que se placer dans la posture idéale pour balayer du regard les bruyants barbus.

La langue goutta l'air. Nombreux. Cependant, les barbus n'étaient pas inquiétants. Ils étaient lents, trop loin et les écailles se fondaient dans l'écorce du pin. La première paupière se ferma, couvrant d'un léger voile opaque la vision, avant de revenir en place. Le grand iris gris reflétait la scène pendant que la fente se délectait de ce nouveau souvenir.

Les barbus se remirent en route. Lentement, le corps ondula dans leur trace, à l'abri des herbes, contre le vent. Leur odeur était forte. Les barbus pouvaient crier tant qu'ils voulaient qu'ils étaient des Alphas, ils n'étaient pas de bons prédateurs. Sans la roche brillante dont ils se couvraient, ils n'auraient jamais pu survivre dans les plaines ou les monts. Ils étaient encore trop grands et pas assez agile. Dans le monde, les petits survivaient si ils étaient assez malins pour voir, sentir, goûter et entendre sans se faire prendre. Les pattes suivirent la trace des nains, à raz du sol. L'oreille et la langue en alerte, prêtes à faire s'actionner les ailes au moindre signe de prédateur.

"Tu dois être sûr, Mursal, vraiment sûr."

Le mot n'était pas vraiment connu, mais les sensations, l'odeur de la Longue Barbe Étincelante et l'émotion, c'était compréhensible et clair. Alors, au sol, les serres s'enfoncent dans la boue, précisément, rapidement et sans bruit. Ne pas se laisser distancer, mais ne pas trop vite les rattraper, c'est la clef d'une bonne poursuite. La taille est un avantage, la couleur est un avantage mais pas un atout invincible. Alors le corps s'arrête et se tend, lorsque les barbus prépare leur camp. Mieux vaut attendre qu'être vu. Oui, Mursal est l'invisible.

Ils n'ont pas repéré les autres barbus. La langue les a repérés. Ils sont moins bruyants mais pas encore assez. Avant même que les flammes ne s'élèvent, le halo de chaleur irradie et empli l'air autour du foyer. Lentement, les pattes grattent à nouveau le sol humide, écartant les herbes sur leur passage. Une fois à la limite du bivouaque, les paupières clignent à nouveaux, toutes les quatre cette fois et des iris brillants de larmes et plus vifs encore regardent la rencontre des barbus. La langue goutte à nouveau l'air. Le moment d'agir n'est pas encore venu. Mursal attend sous le couvert des dernières herbes.  

Un des rares sourires de Thorgrel se dessina sur son visage. Il reconnut de suite le nain qui pénétrait dans la clairière. Son allure était identique à celle du rôdeur qui avait partagé ses neuf années de capturent dans les Wandres avec lui et ses hommes, mais il semblait bien plus en forme que la dernière fois qu'ils s'étaient rencontrés. Poing-de-fer avait combattu avec lui dans les arènes des hommes sauvages. Il se souvenait particulièrement d'un combat où ils furent attachés par quatre à une lourde chaîne puis jeté dans les fosses afin de vaincre un Kerkand enragé. Gêné par les liens, deux des nains moururent presque dans la première minute. La bête s'était jeté sur eux et avait arraché leur tête d'un geste rageur. Libéré de ses deux poids, Wyrmdrengi et Wyrtromm avaient réussi à combattre ensemble, utilisant la chaîne attachée à leurs tailles comme une arme. Ensemble les deux nains réussirent à mettre le Kerkand à terre et c'est agilement que Barbe-de-neige avait tenté un saut au-dessus de la tête du monstre. Il avait saisi les épaules de Thorgrel qui comprit de suite qu'il lui fallait donner une impulsion au nain, formant un marche-pied avec ses deux mains, le rôdeur grimpa la marche et avec l'élan il put passer lestement de l'autre côté, emportant la chaîne avec lui. Une fois au sol il commença à tirer et le fils de Hardrek l'imita avec force. Le Kerkand poussa un hurlement étouffé de douleur et tenta de saisir les nains, mais la pression était trop forte. Sa tête explosa tel un fruit trop mur éclaboussant les murs des fosses et déclenchant une avalanche de crie d'excitation parmi les sauvages. Ce fut un des combats les plus dures qu'il eut à mener et c'était bien avec ce nain qui avait rendu son mentor Bolgrim si méfiant qu'il allait s'entretenir aujourd'hui.

Sans attendre une seconde plus, il passa sa hache dans son baudrier et sauta agilement sur les rochers afin de descendre de sa vigie improvisée. Quand il arriva au niveau du nain borgne qui l'accompagnait il lui posa une main sur les épaules afin de lui signifier tout en ce moquant un peu de lui, que tout allait bien. Tellement surpris de ne rien avoir entendu, le vétéran semblait vexé de s'être fait surprendre et il rechignait à se détendre même si lui aussi connaissait le nain qui venait à leurs rencontres. Avec un regard un peu plus insistant, Thorgrel brisa le charme qui envouté Bolgrim et celui-ci se comporta plus comme soldat en rengainant lui aussi sa hache. Il se plaça derrière Thorgrel.
Puis ensemble ils s'assirent avec leurs hôtes. Le fils de Hardrek décrocha son énorme casque et le posa à coté de lui. Puis il posa une main sur l'épaule du rôdeur et l'autre poing serré au niveau de son coeur à lui.

« Baruk Ulkrim Wyrtromm, voilà quelques ennéades que nous nous sommes quittés à Al-Rintalazad et je me réjouis de pouvoir croiser aujourd'hui ta route. »

Puis il inclina légèrement la tête. C'était un salut de type rituel signifiant ainsi que les nains étaient liés d'une certaine manière. Bolgrim quant à lui fit un signe de la tête en s'inclinant plus légèrement. Il avait ses propres opiniont sur Ulkrim mais, c'était le clan de ce dernier qui posait problème au vétéran. Des voleurs, des traitres, des parias et même des sans-barbes...Même s'ils étaient sûrement tous de bons guerriers ayant voués leurs vies à défendre les nains, ils n'en restaient pas moins des marginauxde la société naine et beaucoup de vieux nains n'étaient pas particulièrement tendre avec les marginaux. Bolgrim ne faisait pas exception à la règle, mais un duel permanent semblait ce jouer en lui car, il avait pu voir le nain à l'action.

« Tu sembles en meilleurs forme que lors de notre dernière rencontre Ulkrim. Dernière rencontre qui fut d'ailleurs très rapide...Pourquoi t'être éclipsé ainsi ? J'ai promis de récompenser chaque nain ayant traversé les fosses et je n'ai même pas eu le temps de boire une choppe celui avec qui j'ai combattu le Kerkand ! Girdon verrait cela d'un bien mauvais oeil ! »

Il partit dans un rire profond et caverneux puis il attrapa un havresac posé non loin de lui. Il en sortit un petit tonnelet de bois, celui-ci contenait environ cinq litre de précieux breuvage. Thorgrel avait refait ses stocks de bières dernièrement et il avait déniché une barrique de Houblon-Lantaise. Une bière typique du sud, brassé uniquement après le Voile. Il en servit trois choppe et sans attendre, trinqua.

« Dum at Umgi. Dawi at Zagazrin-grom !"

Puis il but une gorgée presque religieusement. Il avait réellement attendu afin de pouvoir accomplir cet acte simple, celui de trinquer avec ce nain. Une fois cela fait, Thorgrel se sentait apaisé et il put constater que Bolgrim aussi. L'odeur du houblon brassé avec amour faisait chavirer tous les anciens.

« Wyrtromm, comment se porte les steppes ? J'ai passé les deux derniers mois enfermés dans les Wandres et j'ai reçu bien peu de nouvelle du Nord ces derniers temps... »

Le fils d'Hardrek laissa sa phrase en suspend. Il connaissait bien le nain pour ses talents de guerrier et sa loyauté au peuple nain, mais rien ne l'obligeait à l'aider lui personnellement et Thorgrel allait effectivement avoir besoin d'aide.

Traduction:

Traduction des termes nains:

Le vent balaye les taillis et gonfle la fine membrane des ailes. Gracieusement porté par le courant d'air crépusculaire, le reptile s'élance dans les airs. Un léger virage évite la collision avec un des Barbus sans grand intérêt. En quatre battement frénétique, le vol se stabilise et les serres se posent sur l'épaule de la cible. Comme les membres se replie sur le dos, la tête s'allonge et vient poser son regard gris pâle à l'intérieur de celui du Barbu, du Thorgrel.

La méfiance règne. La manoeuvre est risquée, seule la taille permet de faire naître le doute. Ils ne savent pas vraiment si le Drake est une menace ou non, ça se sent. La langue goûte à nouveau l'air et la myriade de sensations qu'il porte. La tête s'incline presque pensivement. Ça plait de faire croire que ça s'interroge. Mais le temps est compté, les autres Barbus savent ce que c'est et commencent à penser que le reptile est un ennemi. Stupide Barbu, toujours à se croire prédateur.

Lentement, le museau s'approche du front du Thorgrel. Même si il est de la même espèce que Longue Barbre Etincelante, il sent beaucoup plus mauvais. Alors, le museau va juste effleurer la peau un peu trop sale pour l'odorat. Ça sent les bêtes que ça tue. Au contact, il laisse aller les images et les sensations dans l'instint-qu'on-maîtrise du Thorgrel. L'image de la maison dans le matin avec la grande tour, le bruit des marteaux et des cordages, l'odeur des embruns, du poisson, du foyer et de la forge. Une image fugace du rassemblement des alphas des Barbus de la maison avec Longue Barbe Etincelante au milieu. Pour sa voie qui dit juste le mot de ce que c'est, mais avec il y a la sensation de doute, l'inconfort de l'incertitude. Le Mursal n'est pas sûr encore.

"Thorgrel Poing-de-Fer"

Le museau s'écarte et les yeux sondent. Les tympans attendent une réponses, les muscles sont bandés, en alerte, près à bondir. L'instin prépare les images qui font mal, celles qui sont dans les visions de la nuit de Longue Barbe Etincelante, ce que les yeux ont vu, ce que la langue a goûté, ce que les tympans ont entendu. Si les Barbus veulent blesser, alors le Mursal sera prêt. Tout dépend du Thorgrel parce que lui seul a senti.

HRP:

Le fils d’Hardrek écouta avec attention les paroles de Wyrtromm. Il ne s’était à vrai dire jamais douté de l’identité de l’éclaireur ayant donné l’alerte jusqu’à se jours. Les Varagals semblaient être des nains bien plus loyaux que la rumeur ne laissait croire. En fait, il savait bien peu de chose sur ce clan bien spécifique, on lui avait décris les nains exilés comme des criminels et des voleurs essayant de se racheter aux yeux de la société et des clans. Son père lui expliqua un jour qu’ils étaient en fait des alliés précieux à Kirgan mais que cela ne suffirait pas à racheter certaines conduites. Depuis Thorgrel n’avait plus eu le temps d’y pensé jusqu’au fameux jour ou il se retrouva enfermé avec le chef de ses derniers. Dans les fosses il s’était rendu à l’évidence, il s’était trompé, lui et tous les siens. Il avait voulut en apprendre plus sur tout les nains qui composaient les loups, d’où cette rencontre aujourd’hui. Quand l’ancien lança une pique à Bolgrim, il esquissa un petite sourire et tourna son regard vers son mentor lui intimant implicitement de ne pas réagir bêtement, mais il fut surpris de voir que le borgne ne semblait pas belliqueux, au contraire, la présence de Ulkrim ne semblait plus le gêner et il écoutait avec attention lui aussi le récit de la vie des nains exilés dans les plaines. Ceux-ci menaient une existence très rude même selon les critères nains et vivre dans les bois ne semblaient pas non plus les gêner, c’était un fait assez rare pour laisser le vétéran bouche bée.
Il finit sa première bière et se resservit une chope pleine. Portant celle-ci à sa bouche il souffla d’un coup sec la mousse qui alla se perdre sur les braises du feu allumé devant eux, la seconde d’après il avala presque un quart de celle-ci. Il savoura sans un mot la descente du liquide ambrée dans son œsophage –quel meilleur plaisir que celui-ci !- puis lâcha un petit rot avant de prendre la parole.

« Il fallait que je te retrouve Ulkrim, il était impossible pour moi de ne pas te remercier. Comme je te l’ais dis, j’ai promis de récompenser chaque nain ayant survécut aux fosses et cela devant Mogar ! Et ce n’est pas en partageant une simple chope que ma dette sera payée. »

Il tira sa pipe ouvragée de sa sacoche de voyage et commença à en bourrer le foyer. Il était toujours de notoriété chez les nains de fumer pendant les discutions. Il avait sur lui un tabac du nom de « Feuille-d’Or », son gout était amer mais devenait de plus en plus doux en bouche et la fumée possédait des reflets de couleurs allants de l’orangé au doré. Il tenait cette cuvée du pâtre Krengar rencontré dans les Wandres. Il saisit une branche incandescente pour allumer l’herbe séché, la fumée se rependit vite dans l’air. Bolgrim décida de faire la même chose.
Il tendit sa blague à tabac au vétéran, lui faisant signe de la partager avec Ulkrim en suite.

« Si tu acceptes Wyrtromm, j’aimerai rencontrer ceux de ton clan. Vous menez une existence rude et j’ai peut être encore assez de pouvoir en Nanie aujourd’hui pour vous aider tous du mieux que je le peux Vous avez rendu un grand service à la communauté de Lante et celle-ci devrait vous voir comme des héros et non pas des exilés. De plus j’ai un autre service à te deman… »

Une légère brise s’était levé et quelque chose avait attiré l’attention de Thorgrel, il releva la tête mais ne distingua rien d’alarmant. Pourtant la seconde d’après alors qu’il allait continuer à parler, une petite forme sombre se détacha d’entre les arbres et fondit à toute vitesse sur eux. Elle évita Ulkrim de peut et  passa par-dessus lui, une fois plus proche il discerna les traits d’un Drake. L’instant d’après il sentit une légère pression sur son épaule. Tout cela c’était passé très vite, si bien qu’aucun des nains ne compris réellement ce qu’il se passait. Bolgrim poussa un juron. Une tête à long coup et   aux yeux  de chasseur reptilien  s’approchait de lui. A son tour il alla lâcher un juron, mais la bête fut plus rapide que lui et lui toucha le front, l’instant d’après, le monde autour de lui sembla s’effondrer.

Son esprit fut tiraillé, tout devint flou et bientôt l’image ou plutôt les images semblèrent revenir. Mais il n’était plus dans la clairière non, il sentait, voyait et ressentait même des émotions qui lui semblait étrangère mais pourtant familière. Puis dans se flots continu de donnés, il se rendit compte qu’il connaissait cette endroit. Tout devint clair : Thanor, c’était la citée du Nord. D’autres images arrivèrent, cette fois ci des nains étaient regroupés autours d’une table, un ancien parmi eux. Il tenta de plisser les yeux et reconnut le conseil de cette même ville. Puis la dernière image se stoppa sur celle d’un visage familier, c’était le nain au centre de cette scène. Quand il en vint enfin à une conclusion, c’est son propre nom qui raisonna dans sa tête, mais ce n’était pas sa voix qu’il entendait, c’était la voix d’Alaric Œil-Tempête, président du Haut-Conseil. Puis la bête se retira et tout redevint normal, Thorgrel suait à grosse goutte, l’expérience était une première. Un moment de flottement dans l’air fit remarqué au nain que le drake semblait apeuré, celui-ci craignait une attaque. Il fit un geste vers ses compagnons leurs intiment de ne faire aucun geste brusque, que pouvait faire un tel être si ses intentions étaient mauvaise ? Rien qu’en y pensant, Wyrmdrengi en frissonna.
Il prit encore un peu de temps avant de pouvoir s’expliquer.

« Par Mogar ! Voila une chose à laquelle je ne m’attendais pas, croyais le ou non mes frères mais ce dräke vient communiquer avec moi…Je ne saurais comment le dire, mais il semble vouloir me transmettre un message. Un message venu du Nord… Alaric Œil-Tempête … »

Thorgrel avait du mal à réfléchir posément, il n’était pas à l’aise avec la magie et cela se voyait. Il essaya de retranscrire aux mieux ses émotions et se tourna vers le reptile volant comme pour attendre une confirmation de celui-ci. Mais le fils de Hadrek n’était pas sur de vouloir retenter cette expérience étrange.

Le son des tambours, si peu subtile. Une menace sans doute, et à voir comme le Barbus sent la précipitation et l'incertitude, c'est peut-être sérieux. la langue goûte l'air et la pupille s'étrécit en une fine fente, presque invisible dans le gris de l'iris. Elle reconnait un goût, son tympan reconnait une vibration, il y a une odeur peut-être. En fait, ce n'est pas sûr. Mais l'instinct parle, et quand l'instinct parle l'expérience dit de le suivre. Alors les muscles se tendent prêt à prendre l'envol.

La patte glisse sur l'acier jusqu'à s'immiscer dans une faille de l'armure. La griffe passe le tissus, effleure la peau velue et la communication s'établit. L'odeur âcre et poisseuse, celle du poisson qui pourri sur le port, de la carcasse laissée en plein soleil, des champignons qui envahissent les grottes. Le gout amer d'un sang non nain, non humain et non elfe. La chaleur ténue des troglodyte. Et surtout l'image, la vue des hordes qui dévalent la montagne et le son des cris suraigu et des instruments barbares.

Et puis, les ailes se déployèrent et le sol s'éloigna. Le Drake tournoya deux fois au dessus des nains comme pour signifier que le traqueur ne lâcherait pas sa proie de si peu. Il y avait fort à parier que les barbus ne comprendraient pas, ils ne comprenaient pas grand chose, à part Longue Barbe Etincelante peut-être. Le vent porta ses ailes vers la menace, il fallait découvrir combien ils étaient, où ils allaient et surtout pour quoi. Louvoyer entre les arbres faisait un bien fou aux membres engourdi par la traque et l'observation silencieuses. Bientôt Mursal verrait, écailles anthracites invisibles sur le ciel du soir...

HRP:

Plongé dans l’obscurité naissante, la clairière prit une allure bien plus menaçante, le feu projetait maintenant ses rayons autours de lui faisant danser une myriade d’ombre folle sur les grosses pierres recouvertes de mousses. Thorgrel espérait que son mal aise était passé inaperçu, il avait occis bien des monstres, il avait apprit à dompter sa peur au cours d’une vie d’entrainement et de combat, mais l’expérience qu’il venait de vivre lui laisser un gout amer en bouche. Il avait été prit au dépourvu, tel un nourrisson incapable de se défendre contre ce flot d’émotion qui déferla en lui. Cet pensé lui arracha un grognement, à l’avenir il serait plus prudent et il se jura déjà de trouver un moyen pour contrer cette force. Mais en l’occurrence, le saurien ailé était un allié et un allié de taille. Peu à peu le nain reconnecter avec la réalité et son esprit alerte commença à trier les différentes informations. Le vieux maitre des runes, dirigeant du haut-conseil de Thanor semblait avoir eu vent de sa libération et voulait entrer en contact avec lui par un curieux intermédiaire. Lante avait mobilisé toute son attention dernièrement si bien qu’il avait eu bien peu de temps pour se tourner vers ses frères du nord. Soit, s’il devait revivre un de ses moments si troublant pour lui, il s’y plierait, communiquer aussi rapidement  et à longue distance était un avantage indéniable.

La bête avait repéré quelque chose, le nain pouvait le sentir car ses muscles s’étaient contractés et une griffe avait percé sa chaire, le nain serra les dents mais ne dit rien. Quand un coup de vent se leva il sentit le saurien décoller. Il fit deux tours dans le ciel et partit vers le Nord.

Grognant une nouvelle fois, il tenta de se concentrer sur la situation. Wyrtromm  lui aussi semblait tendu et à l’affût d’un bruit que lui seul pouvait entendre. Thorgrel lança un regard à Bolgrim qui lui aussi était entrain de s’interroger. Puis quand le vieux rôdeur annonça d’une voix grave qu’une centaine de grobi étaient en approche, le sang du nain ne fit qu’un tour. Instantanément le feu sacré de sa forge s’alluma, ses muscles se bandèrent, d’un geste il saisit son casque sur et l’enfila sur son crâne lui redonnant ainsi l’aura guerrière qui lui valut son surnom. Le vétéran qui l’accompagnait ne mit pas plus de temps pour se mettre en garde, il lâcha un chapelet de juron et de malédiction à l’encontre des vertes-peaux tout en se préparant à réagir aux ordres. Quand le Varagal s’approcha pour éteindre le feu après avoir donné ses consignes, Thorgrel acquiesça, l’expérience du vieux nain serait le meilleur des alliés dans cette situation. De plus il leur fallait comprendre pourquoi une telle troupe de gobelin descendait aussi loin dans le sud, cela faisait bien longtemps que les plaines du Brissalion n’avaient pas été foulé par la vermine venu du Nord. Si une avant-garde ennemi se rapprochait de Lante, il faudrait mettre la ville au courant afin qu’elle puisse se défendre contre une plus grosses menaces. Mais pour l’instant, Thanor semblait l’endroit le plus accessible rapidement. Il rangea prestement ses affaires et fit un signe à son mentor qui allait émettre une objection.

« Bolgrim, va chercher les béliers. »

Grognant, le nain borgne s’exécuta et s’approcha d’un pas vif vers les montures qui broutaient dans l’herbe un peu plus loin. Thorgrel se retourna et posa sa main sur l’épaule d’Ulkrim. Dans son regard brillait la flamme de l’excitation, il restait un guerrier avant tout.

« Nous nous retrouverons à la rivière Wyrtromm, Mogar doit s’amuser de nous voir tirer nos lames ensembles, j’espère que nous aurons le temps de vider un jour un tonnelet sans être dérangé !»

Sa voix était pourtant calme et sereine, sans un autre mot il se retourna et saisit la bride de Dron, son bélier de guerre et fidèle compagnon, parfois plus agréable de compagnie que celle du vieux borgne ! Il passa une main sur l’encolure de sa monture et grimpa agilement sur la selle, la bête s’ébroua et partit au galop suivit par celle du Porte-bannière.

[...]

Les deux nains chevauchèrent agilement empruntant le même chemin pour sortir de la petite clairière, ils bifurquèrent en suivant la direction indiquée par Ulkrim. La nuit se faisait de plus en plus noire, mais les nains bénéficiaient encore de leurs bonnes vues et ils arrivèrent bientôt en vue de la rivière. Ils ne se retournèrent à aucun moment, Thorgrel était sur que le ranger les rejoindraient bientôt. Décidant de rester en selle pendant l’attente afin de pouvoir réagir plus rapidement en cas de danger, ils laissèrent leurs montures se désaltérer. Toujours à l’affût, le fils de Hardrek ne distinguait toujours aucun ennemi ni aucun tambour de guerre, les gobelins semblaient loin. Il laissa son regard vagabonder dans le ciel et repensa à l’émissaire volant de Thanor qui avait prit son envol, peut être avait il fuit, peut être avait décidé de jouer les éclaireurs nocturnes. Grimaçant sans le vouloir, il redoutait de recevoir un nouveau message mental mais en même temps espérait grandement que le Dräke ne s'en était allé .  

Traduction des termes Nains:

Thorgrel avait scruté le ciel encore longtemps. Plus aucun signe du lézard ailé, celui-ci était donc partit en éclaireur. Mais bientôt se une odeur âcre qui se porta à ses narines. Il scrutait toujours l’horizon et son regard dévia vers l’endroit qu’il avait quitté à bride abattu. Le petit bosque d’arbre qui formait la clairière était entrain de prendre feu. C’était une pâle lueur pour l’instant, mais il était clair que bientôt les braises voleraient dans le ciel et que les flammes iraient lécher les cieux. Si le vent se levait encore un peu plus, cela produirait sûrement assez de fumée pour qu’au petit jour, les nains de Lante soit avertit d’un danger. Le fils d’Hardrek n’était pas tranquille, il avait eu le temps de réfléchir. La menace n’était pas la plus grande qu’il avait connu, que pouvait bien faire des gobelins aussi loin dans le sud ? Il fallait éclaircir se mystère à tout prix, même s’il fallait payer le prix du fer et du sang en échange. Mogar veillerait sur eux, il en était sur. Un bruit le tira de sa réflexion.
Bolgrim se teint prêt, mais c’est lui qui distingua le premier le ranger. Le vétéran semblait impressionner par l’œuvre du vieux nain.

« Sacré bonne idée le feu de bois, les grobis seront nerveux. »

Aucun autre mot ne fut échangé. Ils partirent en direction des contreforts, Ulkrim servait de guide et les deux Lantais le suivirent en toute confiance. Ses talents n’étaient plus à prouver maintenant et il serait le plus apte à dégoter un endroit sûr. La marche se fit en silence mais elle n’éprouva pas Thorgrel, il était habitué à des efforts important et pour l’instant, aucun combat n’avait été mené.
Ils atteignirent une petite grotte, Bolgrim s’occupa du feu sous la direction de Wyrtromm. Quand ce dernier annonça que le Clan Varagal allait arriver, Wyrdrengi fit d’un signe de tête. Une aide extérieur était la bienvenue. Ils se ravitaillèrent frugalement. A la fin du repas il en profita pour déboucher le tonneau qu’il avait entamé un peu avant. Thorgrel alluma sa pipe et après une bouffée de fumée il brisa le silence.

« Nous devons savoir ce qu’il se trame dans la plaine… »

Une nouvelle bouffée de pipe, le nain semblait une nouvelle fois plongé dans une réflexion intense.

« Pourquoi avoir quitté les montagnes du nord ? Voila une bonne question et nous devons trouver la réponse, il en va de la sécurité de la citée de Lante. Thanor n’est pas loin mais il n’est pas sage de perdre plus de temps, nous pourrons toujours faire escale las bas une fois, le mystère éclaircit, qu’en pensez vous ? »

« Je suis avec toi Wyrmdrengi, les grobis doivent être éliminé avant qu’ils n’atteignent les premières fermes au delà de nos murs, nous sommes les premiers sur place et prévenir des éclaireurs nous prendraient trop de temps, agissons une fois que ton clan sera la Wyrtromm »

Le vieux nain faisait un sacré effort en déclarant cela, mais plus le temps passait, plus il semblait à l’aise avec l’idée de rencontrer le clan d’exilé. Enfin, sa confiance se plaçait surtout en Ulkrim pour l’instant.

« Passe-moi le tonneau Bolgrim. »

« Ip ! »

L’après midi prenait bientôt fin, la rencontre semblait imminente, du moins Thorgrel l’espérait, le temps lui semblait long, sa forge intérieur le poussait à agir et rester ainsi inactif avait tendance à lui échauffer l’esprit. Heureusement la bière était la pour calmer ses ardeurs.

Spoiler:

La soirée était maintenant bien avancée quand un bruit attira l’attention du vieux rodeur. Les Lantais se préparent à riposter en cas d’attaque mais se détendirent très vite quand un nain à l’âge respectable et à la longue barbe grise se présenta. Dans son sillage suivirent de nombreux autres nains, ils étaient une dizaine en tout, se joignant au feu de camp par petit groupe. Le moment fut très solennel, ses nains étaient des exilés et ils ne rencontraient que rarement leurs frères des citées, alors une telle rencontre serait un jour à marquer dans les livres des sagas naines il en était sur, surtout avec un tel danger qui se présentait à l’horizon.
Thorgrel Poing-de-Fer fils de Hardrek resta digne tout au long de cette attente, son regard n’avait pas changé mais on pouvait lire sur ses traits qu’il était soulagé de recevoir une telle aide. Bolgrim quand à lui renouer nerveusement une mèche de sa longue barbe nattée, signe qu’il était assez nerveux. Il s’approcha de l’oreille du capitaine Lantais et lui chuchota doucement.

« Ne l’avons-nous pas un jour arrêter celui la ?....Grmpf… »

Le regard en biais que lui lança Wyrmdrengi lui suffit pour retourner grommeler dans son coin. Bolgrim était un nain incorrigible, mais c’est pour cela que Thorgrel l’appréciait, il était toujours alerte et dans beaucoup de situation aujourd’hui, c’était très utile. Mais pas se soir. Quand Ulkrim les présenta, c’était le signal, ils étaient aux complets maintenant. Le fils de Hardrek serra chaleureusement tout les avants bras qui se présentaient à lui. Il scruta tous les visages, essayant de deviner quel était la raison de leurs présences dans se clan si discret. Il ne trouva aucune réponse mais il pourrait reconnaitre chaque barbe maintenant il en était sur. La réunion commença et c’est un dénommé Slonvar Dague-de-Corbeau qui  annonça les faits. Celui-ci avait fut la force gobeline et ceux-ci fuyaient…Étrange. Thorgrel émit de nombreuses hypothèse personnel, ce n’était pas la première fois qu’il combattait les vertes-peaux, leurs comportements n’étaient pas normal.
Quand le maitre des runes du clan annonça son idée d’envoyer un émissaire à Thanor, Thogrel acquis d’un signe de tête. On pouvait imaginer que la citée était déjà au courant par l’intermédiaire du Drake, mais un nain devrait se rendre devant le Haut-Conseil pour expliquer la situation.
De nombreux regards se tournèrent vers Bolgrim qui semblait tiraillé entre le soulagement et la colère d’avoir presque était choisit sans qu’on lui demande son avis. Thorgrel découpa une miche de pain des mines avant de croquer un gros morceau accompagné de jambon sécher.

« Bolgrim ira à Thanor. Tu partiras quand nous lèverons le camp. Nous devons deviner se qu’il se trame et il se pourrait quand même que cela reste un piège, dans ce cas des renforts plus conséquents seraient très appréciés. »

Il fit une autre pose et reprit une gorgée de bière. Il lança un regard au tonneau, enfin au second qu’il venait d’ouvrir, le premier ayant été asséché après l’arrivé de tout les nains.

« Si les gobelins fuient comme tu le dis Slonvar, alors nous devons découvrir pourquoi. Nous devrions remonter leurs pistes en restant dans leurs dos, cela nous permettra peut être d’éclaircir le mystère. Une armée en fuite ne représente plus un grand danger pour les murs des citées naines, mais s’il existe quelque chose d’assez effrayant pour faire peur à autant de gobelin en même temps, c’est la que nous devons chercher. »

Thorgrel redoutait qu’un nouveau Wyrm, ou pire qu’un couple de Wyrm avait fuie le Grand Nord pour venir s’installer plus proches des terres du sud. Il lança un regard à Ulkrim et aux membres de son clan.

« J’ai une dette envers toi  et bientôt envers tout les tiens. Par Mogar je continuerais bien à partager la bière et le tabac avec vous, mais nous devons partir, le temps nous manque déjà. Nous prendrons la direction prises par les gobelins dans les montagnes, une fois le voile levé, nous pourrons toujours prendre les Grobis à revers si les renforts ne sont pas encore arrivés. »

Le ton du Poing-de-fer ne laissait pas de place à la contestation. Bolgrim acquis du chef et alla se préparer, il partirait pour Thanor. Thorgrel se leva à son tour et resserra sa ceinture et s’approcha de Ulkrim.

« Allons-y, Wyrtromm. »

Tout le monde était prêt. Il était temps de partir.
La troupe se mit rapidement en marche et Thorgrel du l’avouer, il avait rarement vue une telle fougue. Les plus rapides des Varagals étaient loin devant, il filait à la vitesse du vent, la nuit noir ne leur portant en aucun cas atteinte, sur ce terrains ils étaient comparable à des loups. Un sourire carnassier se dessin sur le visage du fils de Hardrek. Il n’aurait pas pu tomber sur meilleurs nains pour une telle situation. Il n’avouerait surement jamais à haut voix, mais il aurait été impuissant sans le clan d’Ulkrim. Il n’était pas un pisteur née, avec le temps il avait apprit les bases et cela lui suffirait se soir, il ne faudrait simplement pas qu’il quitte de vue les membres du clan.

Dans sa course il repensa hâtivement à Bolgrim. Le vieux mentor devait maintenant atteindre Thanor. Il transmettrait sûrement les nouvelles d’une armée gobeline en fuite au Haut-Conseil avant de s’accorder une bonne bière, la journée avait été longue et éprouvante pour lui. Il devait être surement plus à l’aise entre des murs de pierre qu’en forêt, ça Thorgrel pouvait le comprendre.
Il faillit trébucher dans une grosse racine noueuse qui dépassait sur le sentier. Quand il releva la tête il du plisser les yeux, les rôdeurs étaient rapide, il ne distinguait déjà plus que leurs silhouette, grandement aidé par sa vue nocturne, il serait perdu sans elle.
Il se força à accélérait le pas. Il trottait à une allure de soldat, ni trop vite pour ne pas perdre ses forces, ni trop lentement. Son armure était plus lourde que celle des Varagals, cela le pénalisait beaucoup mais il n’en montra aucun signe. Des grosses gouttes de sueurs commencèrent à parler sur son front.

Il ne fit aucune pause, la situation l’exigeait. En pleine course il prit le temps de dégoupiller le goulot de sa gourde et bue une longue lampée de bière bien fraiche. Il la referma et s’essuya le front dans avec l’autre bras. Une centaine de mètre plus loin il tourna à droite, le terrain était depuis longtemps rocailleux et monté en pente, les nains étaient arrivés sur les contre-flancs des falaises d’Arkan. Ils avaient dépassés les gobelins, les peaux vertes se trouvant maintenant devant eux.
Thorgrel courra encore pendant ce qu’il jugea être une heure. Au loin il distingua le petit groupe de Varagal à l’arrêt. Il rejoint les nains, ceux-ci étaient silencieux. Il souffla pendant une petite minute avant de reprendre ses esprits et de regarder enfin dans la même direction qu’eux.

« Par Mogar et mes cent-vingt-deux ancêtres…. »

Le nain ne savait que dire comme ses compères il scrutait l’énorme trace. Quel monstre était assez grand pour laisser de telles empruntes ? Oui car des empruntes, il y en avait exactement six. Deux d’entres elles étaient plus profondes, comme si l’animal c’était appuyer dessus, les pattes arrières donc. Thorgrel prit le temps de faire le tour complet de la trace. Il était entrain de formuler une hypothèse qui ne lui plaisait guerre.
Un murmure dépassa ses lèvres…

« Les Grands Serpents du Nord…. »

Il releva les yeux vers les Varagals, son regard était dur et plein de sérieux. L’heure semblait grave. Il sauta dans la trace et examina avec ses maigres conséquences l’emprunte. Non cela ne pouvait être ça, c’était bien trop improbable et pourtant, le nain ne trouvait pas d’autre explication. Les gobelins ne fuyaient quand il pouvait éviter le combat et un Wyrm ne s’attaquait pas à une armée de gobelin.  Voila comment le nain raisonnait. Il se tourna vers Ulkrim qui l’avait interpellé.

« Moi non plus, je ne m’attendais pas à cela…Nous avons affronté le wyrm toi et moi et cette bête semble surpasser les lézards du sud de loin, en taille et en poids… »

Il réfléchit encore un peu, ce qu’il s’apprêtait à dire était presque invraisemblable.

« Les anciens parlent des Grands Serpents du Nord. Les sagas que nous avons réussis à sauver décrivent très clairement  dans les légendes de grandes bêtes à écailles, aussi intelligent que le meilleur des mages et plus fort qu’une armée... Que mes ancêtres me punissent s’ils me jugent fou,  mais par ma barbe, cela ressemble beaucoup à l’emprunte d’un dragon… »

Il laissa planer ses mots dans l’air. Plus aucun nain vivant ne savait exactement ce qui c’était passé avec les dragons, bien qu’aujourd’hui légende, son père lui avait souvent répétait qu’ils appartenaient à une autre époque mais qu’ils étaient bien réels.  Son ancêtre du coté de sa mère appartenait au clan des nains des collines et son arrière grand-mère Bradna était une descendante du clan Drakkadrengidum, les chasseurs de dragons en khuzdul. Thorgrel avait un mauvais pressentiment, cette menace était bien plus importante qu’une armée de gobelin et elle représentait un danger plus important, que sa soit pour les nains ou le reste du monde.
Son regard se perdit dans les hautes cimes puis se scruta une nouvelle fois les traces, elles étaient orientés en direction de l’Anaëh. Le nain réfléchit vite et il prit une décision qui lui semblait un brin saugrenu.

« S’il s’agit bien d’une telle bête, elle chasse…Remontons sa piste, nous y découvrirons peut être sa tanière et en apprendrons plus sur sa réel existence. Mais si un dragon dort dans son repaire, que Mogar veille sur nous, que le panthéon entier tourne son regard sur nous ! »

Il grogna, en effet il n’espérait pas tomber sur un être capable de les réduire tous en cendres ou en flaque aqueuse.  Il se rendit compte qu’il avait prit la décision pour lui tout seul, aucun nain n’était obligé de le suivre. Thorgrel n’attendit pas à vrai dire et commença à remonter la piste, ce mystère de devait d’être éclaircit !

L’ascension se poursuivit dans les montagnes. Le décor semi boisé des contreforts des falaises d’Arkan s’estompa, laissant place à une route bien plus rocailleuse et escarpée.
Le temps lui aussi changea, la température baissa d’un cran, une fine bruine commençait à tomber. Certains nains commencèrent à grogner, avoir la barbe trempé n’était jamais agréable.
Ils évitèrent un petit éboulement de rocher avant de s’engager sur une route sinueuse, ancien chemin utilisé par les montagnards. L’ambiance était lourde et pensante, combattre une menace inconnu mettrait n’importe qui dans un minimum d’embarra.

« Shhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhiiiiiiiiiiii »

Un cri strident brisa le silence tendu.
Il semblait venir de toute part, proche mais en même temps éloigné, pourtant tout le monde l’avait bien entendu.

« Shhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhiiiiiiiiiiii »

Le cri se répéta une nouvelle fois.
Cela ne découragea pas les nains qui continuèrent à avancer, au détour d’un virage en épingle, ils tombèrent nez à nez avec une carcasse de bélier, une belle bête au pelage blanc mais à la moitié du corps calcinée.
Sur les cinq cent mètre qui suivrent, ils trouvèrent trois nouvelles carcasse du même type.

« Shhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhiiiiiiiiiiii »

Encore une fois, un hurlement strident déchira les cieux.

Le vent... oui, ce sifflement, c'est le vent. L'air qui lacère les tympans. La peur se substitue pourtant à la douleur. Foncer, fondre vers le sol au plus vite. La priorité maintenant est de retrouver les Barbus. Si un faucon avait piqué au coté de son flanc, sa vitesse aurait semblé risible à cet instant. Les ailes percèrent le voile de brume. Obscurité ou lumière, ces choses là ne comptaient pas, seule l'odeur importait. L'odeur de Thorgrel Poing-de-Fer.

Il fallait préférer le plus pressant. Le retour à Thanor devrait attendre, la mission restait le petit de l'ancien mâle alpha de Lante. Maintenant, ce sont les arbustes qui se succèdent, gauche, droite, gauche, droite. Les pentes rocailleuses et les touffes d'herbe. Un renard tente d'attraper la queue au vol, mais elle lui échappe. La vitesse est primordial. Les muscles sont douloureux et la gorge sèche. On ne peut pas respirer comme on veut en plein vol. Et l'ai frais met à mal le sang froid.

La piste se fait plus forte, il abandonne le vole, rampe et escalade. Le souffle est rapide, difficile à ralentir. Puis, l'envol à nouveau. S'élever de quelques mètre, planer, battre des ailes, planer encore et continuer à avancer, toujours. La peur noue les entrailles et fait taire la douleur. Le corps tout entier crie pour que ça s'arrête mais l'instinct est plus fort et il dicte d'aller vite, de se cacher, de fuir. En fait, seul un vague souvenir de la Longue Barbe Blanche conduit à suivre la piste malgré le reste.

Il ne comprend pas la notion que les autres appellent "Moi" ou "Je", Kashok lui comprend, mais pas Mursal. Pourtant, Mursal sait ce que les Barbus cachent sous le son "Loyauté". Il l'a apparit auprès du frère et de Longue Barbe Blanche. Lui fait comme il pense et comme il a pensé alors Mursal doit faire pareil et il a pensé que la mission serait accomplie.

Finalement, l'ombre surgit en avant, un peu en contrebas. Le vol se stabilise, les ailes arrêtent de battre et le reptile se pose docilement sur l'épaule du Barbu dont il a suivi la trace. Il applique d'emblée son museau contre la joue piquante du Barbu et laisse déferlé la peur qui noue le ventre et accélère le souffle. Des image s'enchaînent. Lui, son frère, des montagnes gigantesques, un brasier, l'océan, une ombre sur le sol, l'odeur bien particulière de la chose. La peur encore, le bruit du cri qui a traversé tout son être. Le goût de l'air chargé de l'énergie que Longue Barbe Blanche appelle par le mot mystérieux de "Magie", mais différent de ce que lui fait.

Et surtout, il essaye de communiquer le danger, le danger toujours plus pressant. Les images se succèdent, les bruits de chair et d'os brisés, l'odeur de la viande carbonisée, la sensation de froid, la senteur des marais. Il n'a pas su voir lequel s'était alors il essaye de tous les décrire. En fait, Mursal ne sait pas pourquoi il voit toute ses images, pourquoi tout cela lui fait penser à ce qu'il a sentit. Finalement, il montre les Peau-Vertes, les Puants et il montre aussi les Barbus qui courent hors de Kirgan avec leur cris et leur peur. Puis il se rappelle, le souvenir que Longue Barbe Blanche a mis en garde contre ça.

Il sonde l'esprit du Barbu et comprends qu'il va peut-être trop loin. Il se retire, il lui laisse imprégner tout ça. Il faut qu'il trouve un sens à la vision parce que la peur ne lui permettra pas de rester longtemps là. Sur l'épaule du Barbu, il saute d'une serre sur l'autre, déployant ses ailes, les repliant, goûtant frénétiquement l'air de sa langue et tournant la tête en tout sens. Scruter le ciel, être à l’affût de l'odeur, reconnaître son bruit. Le Prédateur de Toute Chose est proche.

Traduction:

L’adrénaline était à son maximum. Un flot d’émotion et d’information transitaient dans le cerveau du nain. Il avait déjà affronté un Wyrm mais il était accompagné de son régiment entier, des nains à qui il aurait donné toute sa confiance. Aujourd’hui il était accompagné de reclus, d’exclu et de canaille, même s’il accordait toute confiance à leurs Thanes, il ne connaissait pas la loyauté de la plus pars des membres du groupe et cette fois ci, l’adversaire semblait hautement plus dangereux. Pourtant il n’avait pas peur, digne fils du clan Poing-de-fer, un clan guerrier, il avait apprit à maitriser cette émotion depuis son plus jeune âge. Il avançait d’un pas décidé, ils auraient assez de temps pour échafauder un plan une fois sur place, à vrai dire, ils en étaient contraints. Personne n’avait affronté de Dragon depuis plus d’un cycle si on en croyait les sagas et il n’était écrit nulle part la stratégie à adopter. Qu’importe, il était un des fils de Mogar, comme tout les grands héros de son peuple, il vaincrait ou il périrait et on chanterait en suite son nom dans les tavernes des citées naines. Cet pensé lui arracha un sourire, voila longtemps qu’il n’avait pas lui-même chanter, il n’en aurait peut être jamais plus l’occasion.
Au détour d’un second virage, il agrippa un gros rocher et trébucha sur un autre cadavre. Il grogna, un énorme bélier mâle gisait au sol, sauvage à en juger le pelage. Enfin, la bête avait était coupé deux, ses boyaux pourrissaient à l’air libre et formaient une traîné de rougeâtre, l’animal ressemblait ainsi à une comète sanglante. Il continua son ascension.
Un cri déchira le ciel. Un hurlement suraigu, c’était la première fois qu’il entendait une telle note. Il repensa à ses ancêtres, son père lui avait souvent parlé de son arrière grand père, Reorek le Chasseur de Bête du clan des Collines et son arrière grand-mère, Bradna Drakadum au nom évocateur car il signifiait Mort-Dragon dans la langue des hommes, dernière héritière du clan Drakkadrengidum. Ainsi, ses ancêtres étaient des chasseurs de dragons.  Cette  simple pensée lui revient à la vue du cadavre, sa poitrine se gonfla de fierté, l’art de chasser le grand serpent coulait donc dans ses veines. Il reprit sa marche avec encore plus d’entrain.

La minute qui suivit, il entendit un battement d’aile familier. Cette fois ci il frissonna, il avait reconnut le bruit. Le petit dräke ne s’en était pas allait au contraire, le nain leva les yeux en direction du ciel et aperçut le petit reptile se rapprocher de lui. Cette fois ci, il essaye de se préparer au contact car il savait celui-ci sur le point d’arriver, indéniablement.

Mais rien ne pouvait préparer Thorgrel à ce qui allait se dérouler dans son esprit. La petite bête n’y alla pas par quatre chemins, elle stabilisa son vol et toucha presque la seconde suivante sa joue. Sa vue se brouilla, puis un flot continu de diverses émotions déferla dans son crâne. Il ne comprit pas entièrement mais il ressenti la peur et son souffle ce fit plus cours comme affolé. Puis la peur se changea en terreur, des imagines bien plus familière lui arrivèrent. Il reconnut Kirgan et le Dernier Jour. Son cœur se serra, il essaya de crier mais aucun son ne sortit de sa bouche. Il revivait le moment le plus sombre qu’est connu son peuple et plus le temps avançait, plus l’horreur se faisait présente, il se sentait partir dans la folie, la complète folie, puis plus rien.

L’instant d’après il retrouva la vue, le monde réel. Il transpirait à grosse goutte, encore plus qu’au moment de sa première expérience mental. Une minute entière passa avant qu’il réussisse à calmer ses tremblements et qu’il remarque enfin que le petit lézard volant c’était perché sur son épaule.
Comment une si petite bête pouvait t’elle avoir autant de pouvoir ? Voila une chose bien effrayante. Mais Thorgrel se calma rapidement en suite, il fut rattrapé par Ulkrim qui était entrain de motiver ses hommes. Il désigna la petite bête et grogna d’une voix encore troublée ce qu’il avait retenu.

« Le prédateur de toute chose…Voila ce qui nous attends dawi. »

Une phrase assez confuse, mais Thorgrel ne savait que dire d’autre. Il croisa le regard du vieux nain et il pu y lire une détermination sans faille. Cela lui suffit pour qu’ils reprennent ses esprits complètement. Il prit la tête de la marche en désignant la ligne droite sinueuse qui était jonché de cadavre.

« Le sentier semble prendre fin un peu plus loin, il enfin temps de lever le voile. »

Il jeta un regard à tous les nains présents et leurs fit un signe de tête solennel. Ils allaient peut être mourir ensemble. Enfin Thorgrel se retourna et pressa le pas. Ils mirent moins d’une dizaine de minute à atteindre le goulot qui débouchait sur un plateau montagneux. Les nains stoppèrent le pas net, à vrai dire, personne ne s’était attendu à un tel spectacle. Thorgrel murmura dans sa barbe.

« Par les Dieux et tous les ancêtres… »

Devant lui trônait une forme sombre, énorme et recouverte d’écaille, à n’en pas doutait, il s’agissait bien d’un Dragon, un dragon à la peau noir comme l’ébène. Celui-ci ne semblait pas les avoirs remarqués. Mais alors qu’il pensait encore il y a peut que le défis d’une bête à affronter était déjà énorme voir utopique, il se sentit désœuvré quand il reconnut dans le ciel six autres énormes formes noires entrain de voler en cercle dans les nuages. Voila sept bêtes à affronter. La mort semblait proche, pourtant c’est le calme plat qui envahit le nain à ce moment même. Sa forge intérieur brûlait d’un feu divin, il ne céderait pas à la terreur. Sans vraiment comprendre ce qu’il faisait, il avança doucement. Les autres le suivirent de prêt. Quand il distingua un mouvement brusque venu de la gauche, il s’abaissa à la hâte. Une énorme queue venait de fouetter l’air, elle envoya valser contre les parois proche un des hommes de Ulkrim, le nain s’en sortirait surement, le choc n’avait pas était des plus violent.
Thorgrel avait suivit le vol plané du nain, quand il se concentra sur la bête, celle-ci avait disparut. Telle une illusion.

« Une illusion…. Mais oui ! De la magie !»

Tout semblait couler de sens maintenant. En réalité il ne devait exister qu’un seul adversaire et pas sept. Le défis restait à la hauteur, mais il y avait moins de chance pour que cela se finisse dans la minute, enfin, il l’espérait.  Au loin il distingua un monceau de pierre posé en cercle. A L’intérieur on pouvait distinguer des objets de forme ovale. Il n’était pas dur de faire le lien. Il murmura pour les nains présents.

« Un nid, par Mogar ! Ses bêtes, revenus du fond des âges ont eu le temps de se construire un nid ! Nous ne pouvons pas laisser une telle menace se propager sur la Nanie, il faut agir. Pour cela, nous devrons essayer de distinguer lequel est le vrai Dragon, Main-Brisée, ta magie pourrait elle nous aider ? »

Il s’adressait au maitre des runes des Varagals, seul ici à sûrement comprendre pleinement de quoi il s’agissait en réalité. Thorgrel lui ne pouvait espérer que la bête se rapproche assez pour qu’il puisse user de sa hache sur elle. Autrement il était impuissant. De plus, il ne savait pas si ils avaient étés démasqués, quoi qu’il en soit, le nain attendit encore un moment, l’arme à la main, prêt à contrer toute menace, qu’elle vienne de la terre ou des cieux !

Les œufs étaient posés dans une sorte de nids rustiques fait de pierre et d’arbustes encore vêtu de leurs feuilles. Ils étaient au nombre de dix, et avaient une couleur noire métallique, des « veines » le parcouraient et luisaient légèrement d’un éclat rougeâtre. Ce que les nains ne savaient pas, c’était que ces œufs pour neuf d’entre eux étaient des illusions et qu’ils avaient en s’approchant un peu trop de ce « nid » activer un mécanisme de défense. Les six créatures écaillées se posèrent en cercle tout autour de la bande, certains sur des éperons rocheux, d’autres au même niveau que les courts-sur-patte. La créature s’étant posé au dessus du nid ouvrit grand sa gueule et projeta un souffle sonique sur les nains, le son était si aigu que certains tombèrent à genoux, main sur les oreilles. Mais ce qu’ils ne savaient pas, c’était que la souffrance n’était pas physique, rien qu’une illusion… Au loin, un cri plus grave que ce qu’ils purent entendre jusque là retentit, celui à qui appartenait le nid était en route.

Thorgrel lâcha sa hache en pestant pour protéger ses oreilles. Il n’avait jamais entendu un tel son, semblable à un coup de poignard en plein tympan. Il mit une trentaine de seconde à s’en remettre et à reprendre ses esprits, c’était bien trop à son gout. Il s’ébroua en grognant une bonne insulte sortit tout droit du vieux khuzdul. Les monstres mythiques c’étaient tous posés maintenant adoptant une allure agressive. Il ramassa sa hache, prêt à en découdre quand au loin un nouveau cri se fit entendre, bien plus fort et puissant que les grognements qui avait déchirés le ciel il y a peut. Il ne comprit pas totalement ce qui se jouait sous yeux, mais son instinct lui s’éveilla, il fallait agir et vite.

« Baruk ! »

Les Varagals commençaient à tirer avec leurs armes, les flèches fusaient et Thorgrel n’attendit pas de voir le résultat, il se mit à courir. Il ne disposait pas d’arbalète ou d’arc, mais d’une bonne lame et d’une dose de courage tout à fait naine. Son objectif était le nid et les œufs.
Il évita un petit éboulement rocheux d’un bond sur la gauche. Il arriva bientôt à destination quand il dut freiner d’un coup. Un gouffre s’ouvrit autour du nid de pierre, il semblait sans fond et parfaitement rond, d’environs un mètre cinquante de diamètre.

« Par ma barbe ! »

Il poussa d’un pied un petit caillou, il le vit dégringoler produisant un petit ploc à chaque fois qu’il touchait la paroi. Le nain chercha une solution, il ne pouvait sauter aussi loin sans risque de tomber et construite un pont était impossible à cet instant.

« Mais que… »

Il fut bousculé par un des hommes d’Ulkrim qui avait trébuché à coté de lui. Surprit il perdit l’équilibre et tomba à la renverse. Il jura une nouvelle fois, sur que son dernier instant était arrivé. Il ferma les yeux préférant ne pas savoir quand son corps s’écraserait dans se puits sans fond. Quand, une vingtaine de centimètre plus bas, il rencontra le sol poussiéreux de la montagne.
Encore de la magie, une nouvelle illusion. Thorgrel cracha un mélange de terre et de salive, mécontent de n’avoir pu flairer le piège. Son regard brûlait de haine contre cette sombre magie qu’il jugeait déloyal, il se jura de consulter les maitres des runes une fois de retour à Lante afin de ne plus jamais se faire surprendre !

Il commença alors l’ascension du nid qui fut plus que rapide. Les œufs étaient bien la, il fallait maintenant les transporter et fuir, fuir avant que le réel adversaire n’arrive car sans une armée, il serait impossible de vaincre le calcul était facile à faire ! Il entreprit donc de baluchonner l’œuf qui lui revenait le plus, même s’il était vrai qu'il n'était pas un expert en œuf de dragon.

Il se releva et fit un signe à Ulkrim tout en hurlant par-dessus le vacarme.

« Wyrtromm ! Il me faut des bras ! »

Oui, il y avait de la magie mais cette magie était bien trop puissante pour ce maitre des runes.  Les dragons purent éviter sans trop de mal les carreaux d’arbalètes.  Cinq dragons prirent ensuite leur envol, et attrapèrent chacun deux nains dans leurs pattes puis montèrent haut dans les cieux. Mais Ulkrim, épargné par un heureux hasard vit à la place de cela ses compagnons  se recroquevillé sur le sol, lâchant leurs armes et en poussant pour certains des cris d’horreur certifiés conformes. Car voyez-vous, ces nains là étaient certains de se trouver à des centaines de mètres d’altitude entre les pattes de ces gros reptiles, dans l’attente d’une mort certaines et si certains auraient pu tenter de vouloir taillader les pattes de ces derniers avec leurs dagues, ils n’eurent qu’un dangereux silence comme réponse.

Mais pour Thorgrel, les illusions commencèrent à s’effacer, celle du gouffre avait été déjoué facilement par l’inadvertance d’un des nains un peu plus tôt, et le voilà à présent qui tentait d’escalader le nid pour prendre avec lui les œufs, mais seul, il ne pourra jamais tous les transporter. Les dragons factices commencèrent à s’estomper, et les nains au sol à se relever. Par contre les cris de bête qui retentissaient tantôt lointainement, commencèrent à se faire entendre de plus en plus près. La grosse bestiole ménageait ses forces pour son combat, car son instinct lui dictait de défendre ce nid coûte que coûte.