Où l'on juge un félon.

Juste. Voilà un surnom que l’histoire ne retiendra pas pour le jeune Comte, les Anoszia n’oublieront pas l’humiliation du banquet, l’Arichis n’oubliera pas le coup porté à son crâne. Droit et fier, tu t’avanças parmi les rapaces ydriains, tous n’avaient que la noblesse des volailles de basse-cour. A chaque pas tu retenais un visage, un visage qui ne s’effacera jamais jusqu’à ce que ta justice soit rendue. L’hérisson Barutoliussi à la grande gueule sera le premier à goûter à cette colère. Où es-tu Maciste, qu’as-tu fait Baron ?! Ton héritage se disloque et tes amis sont punis !

Un regard meurtrier passe de l’hérisson au dragon de sinople. Tu avais sous-estimé les Systoli et leur influence sur le Comte, tu aurais dû l’envoyer comme pupille à Ysari ou Soltariel, t’en débarrasser au lieu de lui enseigner à régner. Tu goûtes à nouveau à la trahison.

« Balivernes et mascarade ! »Tonna le vieux régent.

Bien entendu, tu étais au courant du mouvement de tes troupes. Ton fils Sysiphe avait dû prendre les armes, Gilderio de même au Trezatio. Les Anoszia ne subiront pas une deuxième fois les Systoli, ni leur injustice. Tu ignoras le doigt accusateur pointé sur ta personne et t’adressa à Alastein.

« Si procès il doit y avoir, on ne se remettra qu’à la justice du roy en l’absence du Duc Maciste. »

Ta douce Cornélia te rappelait souvent que ta fierté finira par te perdre, d’ailleurs tu fus réjoui lorsque t’appris qu’elle ne se trouvait pas avec les autres otages. Elle était bien ta fille, des dragons ne font pas des lézards.

« Nous négocierons à huis clos ou nous attendrons le roy. Décidez. »

Tu provoques de la colère et tu le sais. Tu offenses ton Comte et ils le savent. Tu as conscience de ton immunité, tu as conscience de ta fierté et de la perte que cela peut engendrer mais tu ne flancheras pas, non pas devant tous ces vautours.