Xalith ou Meli Chanteciel [Finie !]

Nom/Prénom : Xalith Hîthcanya
Surnom actuel : Melissùre dite Meli Chanteciel
Âge/Date de naissance : 154 ans (21 ans en apparence) / An 846 du 10ème Cycle
Sexe : Femme
Race : Sang mêlée drow
Faction : Ithri'Vaan
Particularités :
_ Amnésique, elle n'a que quelques souvenirs de son ancienne vie
_ Le long de sa colonne vertébrale, des symboles magiques sont peints sur sa peau. L'encre couleur argentée a creusé la chair et brûlé la peau sur les contours de chaque symbole.

Alignement : Chaotique neutre
Métier : Barde/Danseuse
Classe d'arme : Magie / Corps à corps

Équipement :
Vêtements : Xalith choisit toujours avec soin ses vêtements. La coupe doit toujours être précise. Le tissu, même quand sa bourse est maigre, se doit d'être résistant et agréable à porter. Jouant sur ses charmes naturels, Xalith aime mettre son corps en valeur soit par des coupes révélant ses formes soit par des vêtements cintrés près du corps.
Lyre : Léguée par son mentor sur son lit de mort, elle est ornée de roses et de miroirs en hommage à Arcamenel, le dieu barde.
Arme : Voyager seule n'est pas sans risques et Xalith porte sous ses jupes une dague en cas de besoin. La garde est faite d'un bois noir veiné d'argent. La lame ondule et est dotée de plusieurs pointes tel un serpent prêt à mordre et à déchiqueter sa proie.
Navi: Belle petite jument à l'allure fine, elle a une robe blanche avec une crinière gris-argent et les yeux bleus. Dotée d'une bonne nature, elle supporte bien les longs voyages. Encore jeune, elle aime s'amuser et caracoler au vent.

Description physique :
Un pas, un geste, une danse. Sûre d'elle et de ses atouts, Xalith se déplace avec la légèreté et la grâce d'un pétale porté par le vent. Sa silhouette fine et élancée semble avoir été pétri dans la terre. Sous la douceur et la volupté de ses formes généreuses, on devine des muscles fermes et souples à la fois. Quand elle marche ou quand elle danse, ses mouvements et son sens de l'équilibre ont quelque chose d'hypnotique. Cet effet est renforcé par sa longue et fluide chevelure qui serpente le long de son corps. D'un blanc neigeux, ses cheveux sont parcheminés de très fines mèches couleur d'or, héritage d'un autre sang. Tombant jusqu'au bas des reins, ils encadrent un visage fin aux pommettes hautes. Avec sa peau d'ébène, vous ne pouvez ignorer son regard flamboyant. D'or cerclé de rubis, ses yeux sont encadrés par de très longs cils. Son nez délicat et finement arrondi sait se montrer discret, tandis que ses lèvres pleines arborent très souvent une moue mutine en parfait accord avec l'éclat de malice qui éclaire son regard.
Douée pour le chant dès son enfance, Xalith possède une voix soyeuse et chaude. Ayant suivit un entrainement intensif, elle apprit à moduler les sons et possède une gamme très étendue. Elle peut tout aussi bien imiter la voix basse d'un homme bourru ou chanter les trilles aiguës d'un oiseau des bois. La pratique de la danse depuis de nombreuses années lui a offert une très grande agilité et une certaine forme d'endurance. N'allez pas lui faire courir un 100 mètres pour autant ! D'ailleurs, cela ne fait pas de Xalith une redoutable guerrière... Seulement une horripilante petite anguille qui se faufile partout. Par nécessité et prudence, elle sait manier la dague. Elle sait se battre convenablement dans un style basé sur l'esquive et les feintes, mais elle ne fait clairement pas le poids face à un combattant bien entrainé. Xalith n'est pas une jeune femme particulièrement pudique, et la plupart de ses vêtements de scène laissent tout le loisir d'admirer ses charmes. Néanmoins, elle se fait plutôt discrète sur les étranges symboles peints sur sa peau du haut de sa nuque jusqu'au bas des reins. L'encre ou la peinture qui a été utilisée est de couleur argenté et semble avoir brûlé sa peau quand on lui a appliqué.

Description mentale :
Comme l'ombre et la lumière font parti d'un tout, Xalith et Melissùre forment une même personne.
Dans la lumière, Melissùre se montre en spectacle. Elle danse, chante, aime ses amants le temps d'une nuit, et reprend son chemin sans se retourner. Elle est l'incarnation d'un esprit libre et insouciant. Elle aime faire la fête et boire du bon vin, parfois jusqu'à l'excès. Elle aime le raffinement et les belles choses. Sans attache, elle veut profiter de la vie sans se poser de question. Fière de son apparence, elle aime attirer les regards. Comme une enfant gâtée, elle aime recevoir mais donne assez peu. De nature malicieuse et capricieuse, elle sait cacher ses pensées derrière un sourire mutin et mystérieux. Elle ne s'attaque jamais au difficulté de front et préfère sinuer et manipuler comme un serpent pour parvenir à ses fins.
En cela, elle se rapproche de Xalith, sa part d'ombre. Xalith est une jeune femme de caractère et une forte tête, mais à la suite de son amnésie, elle a perdu une partie de son assurance. Aujourd'hui Xalith tente de se reconstruire à partir des brides de son passé. De nature méfiante et suspicieuse, une part d'elle se demandera toujours quel est l'intérêt pour une personne de s'approcher d'elle. De prime abord, elle ne rejette personne ni ne s'attache à personne. Un parfait inconnu peut se révéler par la suite le meilleur des alliés ou le pire des ennemis. Xalith accorde rarement sa confiance et ne se confie jamais. Elle est typiquement le genre de personne qui aime manipuler tout en détestant se faire manipuler. Sa fierté ne supporte pas d'être égratignée et elle a la rancune tenace. Gare à celui qui tentera de jouer avec elle.

Capacités magiques :
"Ah ! Cette petite a vraiment un don !" Voilà ce qu'on disait souvent de Xalith après l'avoir entendu chanter. Dès son plus jeune âge, elle se révéla très douée pour cet art et utilisait même de façon inconsciente (mais légère) sa magie pour influencer son public. Ce fut une prêtresse de Tesso Uns'aa Ulnen qui remarqua le potentiel magique de la petite fille et qui se proposa d'en faire son élève. Très créative, la prêtresse n'hésitait pas à utiliser tout ce que Xalith pouvait apprendre pour l'intégrer à son enseignement. La petite fille suivait des cours de chant puis en grandissant commença la pratique de la danse. Alors que son corps, son esprit, son chant et sa danse s'amélioraient, la prêtresse la guidait pour mettre ses compétences au service de sa magie. Xalith acquis ainsi un large éventail de possibilités dans la pratique de sa magie. Magie qui consistait à influencer son entourage, manipuler l'immatériel pour imposer un état d'esprit ou de corps de façon temporaire. L'influence de ses chants et de ses danses pouvait persister jusqu'à deux heures après la fin de celle-ci et elle pouvait même influencer son auditoire lors d'une simple conversation grâce à la modulation de sa voix (plus complexe et fatiguant). Le chant restait son plus grand talent même si elle était devenue très douée en danse par la force de son entrainement.
Depuis son amnésie, elle a perdu la plupart de son talent. Même si elle utilise toujours de façon instinctive sa magie lors de ses interprétations, l'influence de son art s'arrête à la fin d'une prestation. Auparavant on pouvait classer ses compétences dans un art de la manière suivante : Chant > Danse > Discours > Musique. Avec son amnésie, on peut les classer comme ceci : Danse > Chant > Discours > Musique.

Histoire :

          Le jeu des intrigues et du hasard

          Un matin de l'an 846 du 10ème cycle, Yainwal fut réveillé par le babillage incessant des servantes. Il était encore bien tôt pour une telle agitation, alors le jeune drow tenta de se rendormir. Les éclats de rire et le brouhaha inhabituel le réveillèrent et le mirent de méchante humeur. De mauvaise grâce il sortit de ses draps confortables pour enfiler une tunique simple et quitta sa chambre. Comme à son habitude, il se mit à chercher son "jouet" favori : Maevna. Cette petite sang mêlée n'était pas une lumière, mais elle n'avait pas son pareil pour donner du plaisir à ses maîtres. Yainwal n'hésitait pas à l'utiliser quand il avait un peu de temps à tuer.
          Sur son passage, le jeune drow se sentait particulièrement épié par les servantes. Elles se retournaient sur son passage et se croyaient discrète en gloussant comme des poules. L'une d'elle eut même l'audace de lui adresser la parole sans permission : "Si vous cherchez Maevna, vous la trouverez dans la cuisine." Yainwal lui lança un regard mauvais qui refroidit les ardeurs des servantes et elles s'éclipsèrent en silence. Dans la cuisine, Maevna se trouvait effectivement là. Assise à une table, elle lui tournait le dos tandis que quelques servantes cuisinières préparaient le repas du matin. Il flottait dans l'air un doux parfum qui donna au jeune drow l’envie de faire basculer la jeune fille sur la table pour la prendre sans détour, et qu'importe la présence d'autres servantes. Maevna se retourna alors vers lui, et alors qu'une joie sans pareille illuminait son visage, elle se leva pour s'approcher de son maître. Yainwal sentit alors tout son désir se crisper et tomber comme une pierre dans ses entrailles. Maevna avait un nourrisson dans ses bras, et il n'était pas idiot. Sa mère l'avait prévenu, mais il ne l'avait pas écoutée. Il était maintenant le père d'une petite bâtarde.

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          Idrys, la mère de  Yainwal, n'en revenait toujours pas. Cette vermine avait perdu l'esprit. Elle s'était imaginée concubine et mère d'une jolie petite famille alors qu'elle n'était qu'une souillon tout juste bonne à assouvir les besoins de ses maîtres. Et son fils qui n'avait rien vu venir. Idrys l'avait pourtant prévenu, elle l'avait mis en garde contre les servantes trop souvent sollicitées. Elles commencent à se sentir indispensables et oublient qu'elle est leur place. Mais non, cet enfant qui se prenait pour un homme n'en avait fait qu'à sa tête. Chose encore plus irritable, Natha l'avait béni d'une petite fille. Mais pourquoi la Déesse avait-elle béni cette "union" qui n'en était pas une ? Idrys avait besoin de réponses, alors elle avait pris l'enfant et s'était rendu au temple de Natha.
          A cette heure matinale, la matriarche pensait être seule dans le temple, mais elle aperçut près du grand autel, une silhouette qui ne lui était pas inconnue. Alors, elle comprit le don de Natha, et un sourire satisfait étira ses lèvres. Adhele Hîthcanya était une noble à la réputation de grande collectionneuse. Elle aimait les belles choses, quelles qu'elles soient. Il était aussi de notoriété publique que malgré ses nombreux amants, son ventre restait désespérément plat. Idrys adressa silencieusement une fervente prière à Natha, car elle venait de lui offrir une des meilleures alliances marchandes grâce à une enfant de souillon.

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          Adhele Hîthcanya berçait le nourrisson en fredonnant. Ce matin encore, elle s'était éveillé avec cette douleur dans les entrailles, cette envie profonde de porter un enfant. Bien des siècles auparavant, elle avait reçu un coup de dague dans le bas ventre. Elle avait survécu, mais elle avait perdu la capacité de concevoir. Elle espérait un miracle en honorant Natha... Ce matin, il n'y eut pas de miracle, mais un très bon compromis qu'elle acceptait de bon cœur. Elle ne connaissait pas cette Idrys, mais la présence du nourrisson dans ses bras l'avait tout de suite rendu attentive à sa proposition.
          Toutes deux avaient fait leur fortune dans le commerce. Adhele prospérait dans la confection de vêtements. Idrys produisait des tissus et du cuir. Leur alliance ne pouvait que les renforcer, et elle se scella par un enfant. En confiant la petite à Adhele, Idrys ne lui avait pas caché les détails de sa conception. La matriarche tenait à créer une alliance solide, elle ne pouvait laisser croire qu'elle confiait une enfant pure souche à sa partenaire alors qu'elle était une sang mêlée. Elle tenait à sa vie. Idrys était donc devenu la fournisseuse de tissus d'Adhele, et Adhele était devenu la mère de la petite. Elle décida de l'appeler Xalith.

          L'enfant prodige

          Alors que les dernières notes s'éparpillaient dans le silence respectueux, les convives semblaient reprendre leurs esprits. L'espace d'un instant, d'un chant, ils s'étaient évadés dans une aventure pleine de délices et de trésors. Doucement, les conversations reprenaient... tantôt dans un murmure, tantôt dans un éclat de rire, tantôt vibrantes d'émotion, mais jamais indifférente. Encore essoufflée et légèrement pantelante, Xalith observait son public.  Sur sa petite estrade, elle pouvait à loisirs étudier les visages de chacun, et ce qu'elle voyait la réjouissait. Du regard, elle chercha celle qui lui avait permis de parvenir à ce résultat. Rin'Alta était une prêtresse de Tesso relativement discrète, mais elle était surtout très douée en magie. Depuis que Xalith prenait des cours de chant, sa mère l'incitait à donner des récitals lors de réceptions qu'elle organisait fréquemment. Et c'est lors d'une de ces occasions que la prêtresse avait découvert le don de Xalith pour la magie et elle s'était alors présentée à sa mère afin de lui proposer de former sa fille à cet Art.
          "Oh, Xalith ma chérie", entendit la petite fille. Adhele s'approcha de sa fille et l'enlaça tendrement, les larmes aux yeux. Xalith se sentait particulièrement fière d'elle. Elle avait travaillé si dur pour parvenir à ce résultat. Elle avait commencé à étudier les différentes gammes que sa voix pouvait produire et avait lu de nombreux ouvrages illustrés pour affiner les visions qu'elle voulait insuffler grâce à sa magie. Rin'Alta lui avait fait réciter tant et tant de fois la Marche d'Isten qu'il lui arrivait parfois d'en rêver la nuit. Mais elle avait réussi. Elle avait offert à sa mère l'un des plus beaux cadeaux d'anniversaire.

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          En l'an 960 du 10ème cycle eu lieu la 69ème Célébration de la fondation du Puy d'Elda. Organisée tous les 100ans, elle est l'une des fêtes les plus populaires et en particulier chez les jeunes. Du haut de ses 114ans, Xalith avait attendu cette occasion avec impatience. Ce jour-là, elle voulait que tout soit parfait. Elle voulait être parfaite. Maquillage, vêtements, bijoux, dessous raffinés, elle n'avait rien laissé au hasard. De par ses talents, on l'avait sollicité pour de nombreuses représentations. Pour profiter des réjouissances comme elle l'entendait, elle s'était même dressée une petite liste. Cette journée promettait d'être longue et mouvementée.
          Au petit matin, elle enfila une robe noire simple puis se rendit dans un établissement de bains. Elle y retrouva plusieurs amies, et après une toilette minutieuse, elles s'aidèrent mutuellement à se préparer. Par-dessus leurs tenues de fêtes, elles portaient toutes la même robe noire. Ensuite, elles se rendirent au temple d'Uriz. Dans les rues, d'autres silhouettes noires se déplaçaient par petits groupes... Fantômes anonymes de leurs ancêtres foulant la terre en quête d'un nouveau foyer. Guidés par un même appel, tous se rendirent auprès de l'Oracle pour entendre sa prophétie. Au temple d'Uriz avait lieu une cérémonie composée de chants et de prières retraçant l'Histoire du peuple sombre avant l'arrivée au Puy. Lors de cette cérémonie, le rôle de l'Oracle était chanté par une jeune fille du peuple choisit par le temple. Cette année, Xalith était l'Oracle. Nul besoin de dire que la cérémonie fut particulièrement réussie. Après le dernier chant, Xalith défit sa robe et la jeta dans un brasero placé à ses pieds. Le peuple sombre avait fait son deuil de son précédent foyer, il pouvait maintenant se réjouir d'en avoir trouvé un nouveau. Ce geste symbolique annonça la fin de la cérémonie. Chacun devait utiliser les braseros situer dans et autour du temple pour brûler sa tunique noire. Pendant ce temps Xalith et les autres prêtres entamèrent une longue prière pour remercier Uriz de les avoir guidés. Le dernier psaume résonna dans le silence relatif du temple et Xalith rejoindre les festivités. Elle se sentait comme une reine d'un jour. Aujourd'hui elle était l'Oracle, mais aujourd'hui seulement. Par conséquent, elle ferait tout pour profiter de sa gloire éphémère et de ses échos les jours suivants...

          Marquée

          A travers une brume qui obscurcissait tout, Xalith se sentait comme une naufragé ballotté par une mer bouillante en furie. Elle ne voyait rien. Si elle tentait de crier, elle manquait d'étouffer. Si elle essayait de lutter contre le courant, les vagues la violentait davantage. Le monde n'était plus que douleur au milieu de ces ombres sans formes. Xalith ne parvenait pas à réfléchir, son esprit était aussi flou que sa vision. Elle perdit la notion du temps, et alors que ses muscles s'engourdissaient, elle cessa peu à peu de lutter. Les ballottements semblèrent diminuer et le mouvement des ombres ralentit. La brûlure de cet étrange océan devenait presque supportable, et il lui sembla plus facile de respirer. Elle profita de ce moment de répit pour rassembler ses derniers souvenirs.
          Xalith se trouvait dans sa chambre vêtue d'un négligé cachant à peine sa nudité. Elle était en compagnie d'Olseyn, l'un des amants de sa mère. Qui était devenu l'un des siens. Ils avaient passé l'après-midi ensemble à découvrir les moindres recoins de leurs anatomies respectives. Ils profitaient d'un repos bien mérité autour d'une collation de fruits. Adhele entra, apportant une cruche accompagnée de trois verres. Elle s’assit en leur compagnie et servi la boisson. Xalith ne parvenait pas à se souvenir de leur discussion, son esprit s'était alors embrumé. Ah ! Du poison !
          Cette pensée la traversa en même temps qu'une violente lance de douleur. Elle se sentait presque brûler de l'intérieur à présent, il lui sembla sentir un liquide chaud couler le long de son dos. Progressivement, l'étrange océan se dissipa et les ombres qui dansaient autour d'elle se dessinèrent plus précisément. Elle tenta à nouveau de se mouvoir, mais ses mouvements furent rapidement entravés. Les dernières brumes se dissipèrent complètement et elle prit pleinement conscience de sa situation. Elle était allongée face contre terre sur une pierre si froide qu'elle en devenait brûlante. Maintenue bras et jambes écartés par des chaînes, il lui était impossible de bouger librement.
          Il lui sembla alors devenir le jouet de Kiel. Tandis qu'un poids s'abattait sur elle, elle se sentit empalée de part en part. Une étrange pointe brûlante commença à lui griffer le dos, traçant des formes indistinctes. Elle pouvait tout juste se redresser et obtenir un peu d'air. La drogue toujours présente lui obscurcissait la vue, sa gorge ne pouvait qu'émettre de faibles gémissements, car toujours obstruée par quelque chose. Son corps était malmené en permanence. Elle sentit qu'on lui appliquait différentes substances... Parfois par gouttes, parfois par jet... Tantôt brûlantes, tantôt glacées... Visqueuses, fluides, ou pâteuses.
Quand ce tourment pris fin, Xalith fut détachée. Sans force, elle fut portée jusqu'à chez elle. Alors qu'elle sombrait dans une inconscience bienvenue, il lui sembla entendre un murmure qui glissa sur sa peau et le long de son dos, ce qui la fit frissonner.
"Ta vie ne t'appartient plus. Et quand notre souffle brûlant te parviendra, tu nous reviendras."

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_ Mais qu'ai-je fait ? Qu'est-ce que j'ai fait ?! Je ne voulais pas, je te demande pardon. Je voulais seulement... te donner une leçon. Une simple leçon de vie. Tu étais tellement insouciante et innocente. J'avais peur qu'il ne t'arrive malheur... Et c'est moi qui ai provoqué ce malheur. Comprend-moi. Je voulais te donner les armes pour te défendre, je voulais... te protéger. Je voulais t'éviter de tomber entre les griffes de monstres cupides et cruels, car c'est dans notre nature. Tu t'es montrée impétueuse, arrogante, et trop sûre de toi. Trop belle et trop désirable aussi. Et j'en suis fière, mais j'ai eu peur pour toi. Tu es mon joyau, ma fierté. Qu'importe que tu ne sois pas de mon sang, Qu'importe que tu ne sois pas une sang pur. Mais tu n'aurais pas dû me prendre mon amant. C'était la limite à ne pas dépasser. Un caprice de petite fille. Et tu n'as plus l'âge de faire l'enfant. Je devais agir. Ce garçon que tu refusais pour amant, il n'était pas bien méchant, il me paraissait être une bonne idée, parfait pour t'apprendre... Eh bien... un minimum de prudence. Je n'aurais pas cru la leçon si violente. Cette fois, c'est moi qui ai manqué de prudence et de jugement. J'aurai dû observer plus attentivement ce garçon. Mais rassure-toi, je lui ferais endurer mille tourments. Il appellera Teiweon de tous ses vœux. Ah... Me pardonneras-tu ?
_ Silence Mère... Je vous hais.

          La marionnette

          Tarkan le prêtre de Valas... Neshyr l’hermaphrodite... San'Exia la couturière... Delnath et Fi'Renth les élèves de Tarkan... Xalith répétait leurs noms sans cesse dans sa tête comme une litanie. Un jour, elle les tuerait tous. Ils paieraient de leur vie pour l'avoir transformée en marionnette. Elle ne s'était pas encore décidé pour sa mère. Devait-elle la torturer comme elle l'avait été ? Ou devait-elle la laisser vivre pour regretter ses actes toute sa longue vie durant ? Les deux solutions étaient tentantes... Mais ce n'était pour l'instant qu'un doux mirage. La réalité ne lui laissait guère de temps pour réaliser ses désirs de vengeance.
          Ce fameux jour où sa mère l'avait offert à ses bourreaux, on lui avait peint d'étranges symboles à l'aide d'une encre argentée qui lui avait brûlé la peau. Ces symboles, imprégnés de magie, avaient la même fonction qu'une sonnette pour les domestiques. Quand ils commençaient à chauffer, Xalith devait rejoindre ses "maîtres". Si elle ne le faisait pas rapidement, les symboles chauffaient de plus en plus jusqu'à la brûler. Elle pouvait être ainsi appelée de jour comme de nuit. Sans le savoir, elle était maintenant dans la même position que sa véritable mère... Servante et objet vivant destiné à subir les lubies de ses maîtres.  En tant normal ses journées étaient rythmées par ses cours, ses représentations de danse et de chant, et les mondanités auxquelles elle participait avec sa mère la plupart du temps. Les "appels" pouvant tomber à n'importe quel moment, autant dire que la vie de Xalith était devenue très compliquée.

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          Les années passant, Xalith parvint à dissimuler sa situation, en partie tout du moins. Elle portait des vêtements couvrant son dos et choisissait et droguait ses amants avec soin. Refusant de se laisser piétiner, elle essayait de mener une vie normale, mais rien n'était plus difficile. Ses "maîtres" se faisaient discrets, car ils ne tenaient pas du tout à partager leur "poupée" avec qui que ce soit. Néanmoins, on remarqua ses légers malaises et ses départs précipités. Des rumeurs circulèrent sur son état de santé, on spécula sur des tentatives d'empoisonnement, on ne manqua pas de remarquer une certaine baisse dans la qualité de ses représentations. Petit à petit, Xalith perdait de son éclat.
          Heureusement, elle avait le soutien de Rin'Alta sa maîtresse d'Art. Même si cette dernière ne s'y connaissait pas en matière d'écritures magiques, elle faisait de nombreuses recherches pour aider son élève. Xalith la soupçonnait de vouloir en apprendre plus pour pouvoir à son tour pratiquer ce genre de tours. Elle n'était pas prêtresse de Tesso pour rien. Rin'Alta parvint à capturer Neshyr l’hermaphrodite en toute discrétion. Elle "l'interrogea" pendant plusieurs jours pour tenter de lui soutirer des informations sur la magie utilisée sur Xalith, mais l'imbécile n'en savait rien. Son objectif était seulement de se venger de la jeune fille qui petit à petit en avait fait un souffre douleur particulièrement divertissant. Rin'Alta lui arracha la langue, avant d'en faire don à un prêtre de Kiel qu'elle connaissait de longue date.
          Même si Xalith ne vit pas sa situation changer d'un pouce, elle tira tout de même une certaine satisfaction de voir l'un des "maîtres" réduit à une situation semblable à la sienne. Et elle retrouva un nouvel élan pour se sortir de ce pétrin. Avec Rin'Alta, elles concoctèrent un plan d'évasion pour la faire quitter le Puy d'Elda. L'arrivée du Voile leur offrait une occasion en or.

Le Voile

          Le Voile apportait toujours son lot d'animations et de festivités. Chaque temple organisait une cérémonie, mais on pouvait trouver d'autres formes de célébrations dans tout le Puy. Concours de boisson, danses virevoltantes, orgies, messes familiales, tournois... Rin'Alta et Xalith se faufilèrent parmi un petit groupe ayant choisi de fêter le Voile à l'extérieur du Puy. Elles quittèrent les profondeurs du Volcan dans le milieu de la matinée et traversèrent la Faille avant d'arriver sur les lieux de la cérémonie.
          L'emplacement avait été marqué la veille par un très large cercle de petites pierres placées avec soin. Sur le sol à l'intérieur du cercle, on avait jeté de la paille pour en faire un tapis. Le petit groupe commença à s'affairer. On sortit de grandes nattes aux couleurs flamboyantes qu'on disposa sur la paille, puis on sortit tout un assortiment de fumoirs et de boissons. Chacun s'installa comme il le désirait, fumant, buvant, et discutant à l'envie en attendant l'arrivée du Voile. Prudente, Xalith ne toucha pas aux herbes à fumer, mais s'autorisa un petit verre d'un liquide ambré délicieux.
          Quand le Voile arriva, les membres du petit groupe commencèrent à se déshabiller puis à former des couples... de deux ou trois. Les herbes et l'alcool avaient fait leurs œuvres, aussi personne ne remarqua Xalith et Rin'Alta qui s'éloignèrent du cercle. Le matin même, la prêtresse avait dissimulé un peu plus loin une petite jument discrète, un sac de provisions, et un nécessaire de camp. Toutes deux harnachèrent la jument, répartirent les différents petits sacs, puis tout fut prêt. Rin'Alta décrocha alors le fourreau qu'elle avait autour de la cuisse et l'attacha à celle de Xalith. Après une dernière embrassade, elle partit rejoindre le reste du groupe, et Xalith, une fois sur sa monture, s'élança vers l'Ouest.
"Quand le Voile se lèvera, tu seras libre."

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          Xalith connaissait tout juste les rudiments de l'équitation et n'était pas une élève très douée en la matière. Heureusement, sa monture était d'un tempérament très calme et discipliné, et la selle était de celles qu'on utilise pour les très longs voyages. Son cœur battait la chamade, le vent gonflait ses vêtements et faisait danser ses cheveux, mais son regard restai fixé sur sa destination. A l'Ouest, elle trouverait l'Ithri'Van. Elle ne savait pas comment elle y vivrait, mais elle vivrait. Elle serait trop loin pour être sous l'influence de ses runes, et pourrait goûter à nouveau aux joies de la liberté.
          Alors que sa monture filait à travers la plaine, le Voile la dominait. Perdant la notion du temps, elle ne remarqua pas tout de suite l'étrangeté de la situation. Puis sa monture ralentit l'allure pour se préserver. Xalith s'était décidée à lui laisser le contrôle de leur allure, même si son souhait était de mettre le plus de distance possible avec le Puy. Elle savait que plusieurs jours de voyages l'attendaient, alors elle ne voulait pas épuiser inutilement sa jument. Elle commença à observer les alentours, trompant sa nervosité en se concentrant sur de menus détails. Un animal sortant d'un fourré, le vent agitant des fleurs, le bruit des sabots de sa monture... Ou encore ces étranges colonnes à l'horizon.
          Sous la lumière du Voile, cette étrangeté sembla réveiller Xalith. Elle chevauchait depuis plusieurs heures, mais elle avait l'impression que le monde avait cessé de bouger autour d'elle. Le Voile n'était pas censé durer aussi longtemps, alors que se passait-il ? Était-elle dans un songe provoqué par ses "maîtres" pour la torturer d'une nouvelle façon ? Était-elle victime d'une illusion ? De nombreuses questions tournaient dans l'esprit de Xalith, mais imperturbable, sa jument continuait d'avancer. La journée s'écoula ainsi lentement au rythme chaloupé de l'animal. Quand la lune et le soleil déclinèrent ensemble, la jeune drow se sentit curieusement rassurée. Le monde pouvait bien ressembler à un rêve d'ivrogne, certaines choses ne changeaient pas... Elle mit pied à terre, et prépara son campement pour passer la nuit dans une combe à l'abri du vent.

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          Xalith voyagea sans rencontrer de difficulté majeure, excepté peut être le fait de ne pas savoir comment allumer un feu de camp... Plusieurs jours après son départ du Puy, elle vit le paysage changer petit à petit : elle était en Ithri'Van ! Ce fut à ce moment-là, qu'elle ressentit "l'appel". Comme la caresse d'un vent brûlant, elle sentit la douleur lui effleuré le dos. La sensation s'accentua progressivement, et alors que Xalith allait faire accélérer sa monture, "l'appel" cessa. Le matin venait de se lever, et ce n'est qu'au milieu de l'après-midi qu'elle ressentit "l'appel" à nouveau. Bien plus violent que d'habitude, elle crut qu'on lui enfonçait une rangée d'aiguilles brûlantes dans la chair. Surprise par la douleur, elle tomba de sa monture et attérit dans un massif de buissons dotés d'épines redoutables. Xalith avait le souffle coupé et tout son corps semblait la faire souffrir. Son dos l'élançait de plus en plus et les fines épines des buissons s'étaient bien enfoncées dans sa peau. La jeune fille prit le temps d'en retirer la plupart avant d'essayer de remonter sur sa monture. Cette dernière profitait de la maladresse de sa maîtresse pour brouter un peu d'herbe. Xalith du s'y reprendre à plusieurs fois avant de pouvoir remonter en selle. Malgré les différentes douleurs qu'elle ressentait, elle parvint à imposer une allure plus rapide qu'à l'accoutumée à sa jument. Elle ne lui accorda de pause qu'à la tombée de la nuit. "L'appel" cessa alors qu'elle se forçait à avaler son pain de voyage pour conserver quelques forces. Son corps restait douloureux, mais elle retrouva un peu d'énergie pour prendre soin de sa monture avant s'enrouler dans une couverture pour dormir.
          La nuit fut difficile pour la jeune drow. Un spectre de douleur rodait sur son dos, et les épines qu'elle n'avait pas retirées la piquaient et la démangeaient en permanence. Au réveil, elle se sentait presque plus fatiguée que la veille. Elle empaqueta toutes ses affaires et se remit en selle. Petit à petit, elle avait l'impression de s'enliser sur sa monture. Quand midi arriva, elle laissa sa monture boire le long d'un ruisseau et paître tranquillement, mais elle ne mit pas pied-à-terre. Elle se sentait fiévreuse. Les épines la démangeaient horriblement, mais elle ne voulait pas gaspiller son énergie dans de vains efforts. Elle reprit la route. Le matin, elle avait repéré une piste traversant la plaine. Cette piste se transformait petit à petit en chemin visiblement foulé de temps en temps par une présence bipède. Le soleil commençait à peine à décliner vers le soir quand elle atteint le premier village. Ou plutôt quand sa jument l'emmena au premier village. Empoisonnée par les toxines des épines, Xalith tremblait de fièvre et s'écroula dans les bras du premier villageois qui tenta de la faire descendre.

          Une nouvelle vie

          Le soleil voilé venait à peine de se lever, que Dae chevauchait déjà Doucette pour se rendre au bourg de Castelrive. Deux semaines plus tôt, elle s'était réveillée hébétée dans la maison de la vieille bique guérisseuse du village. Elle était arrivée portée par Doucette deux jours avant, mais elle ne s'en souvenait pas. Elle ne se souvenait plus de grand chose en fait. Au vu de la fièvre qu'elle avait contracté, la vieille ne s'en était pas vraiment étonnée et avait tout fait pour que le village l'intègre. Quoique, « intégrer » était  un bien grand mot. On avait nommé sa jument Doucette, et elle même avait reçu pour nom « Daedhel », ce qui signifie « Elfe Noir ». Elle avait tout de suite détesté ce nom, et le trouvait ridicule. C'était aussi stupide que d'appeler « Bâtard » un enfant illégitime. Le nom n'était rien d'autre qu'une désignation dans une autre langue. Qu'on l'appelle « Drow » au lieu de se cacher derrière de faux semblants ! Mais bon gré mal gré, Dae s'était inséré dans la vie du village. Aujourd'hui, la vieille l'avait envoyé passer commande de son alcool préféré. Le Voile rendait le village presque fou, selon le point de vue de Dae. Elle était donc ravie de faire une petite promenade. De plus, elle se sentait plus à l'aise au bourg de Castelrive que dans le petit village de fermiers qui l'avait recueillit. Était-ce du au regard des villageois ou avait-elle vécu dans une ville ? Ce genre de questions sans réponse la taraudait souvent, au même titre que celles concernant les runes courant le long de son dos...
          La matinée était bien avancée quand Dae arriva à destination. Plutôt que de se rendre directement chez le brasseur, elle fit un crochet par la place du marché. Cet endroit accueillait tous les commerçants de passages et il y régnait toujours une vive animation. Ce jour-là Dae fut attirée par quelques notes qui se glissaient discrètement entre les discussions. Elle découvrit un vieil homme jouant de la lyre avec une habileté digne d'un jeune prodige. Bercée par la musique et influencée par le Voile, elle se laissa aller à quelques pas de danse qui lui venaient instinctivement. Quand la mélodie cessa, elle était légèrement essoufflée et une petite foule les entouraient, elle et le vieux barde. Lui revint alors en mémoire une scène semblable : elle dansait pour d'autres et son public l’acclamait. Le souvenir s'évanouit dans un souffle, mais elle avait enfin une piste pour retrouver la mémoire. Le barde fit le tour de l'assistance en tenant une chope vide dans sa main et Dae exécuta quelques pirouettes supplémentaires pour saluer le public. A la fin de son tour, la chope du barde était presque pleine de piécettes. De bonne humeur, il invita Dae à déjeuner en sa compagnie à l'auberge. Tout le long du repas ils discutèrent et firent plus ample connaissance. Le vieil homme se faisait appeler Ronaim Pointenote...

******

          Ronaim Pointenote gisait sur son lit, le souffle rauque et court. Sa peau avait le teint d'une pierre et l'aspect d'un parchemin prêt à s'effriter. Ses yeux autrefois si vifs restaient immobiles et étaient recouverts d'un voile pâle. Sa voix si mélodieuse n'était plus qu'un murmure. Lui qui avait longtemps gardé un corps fort capable de supporter les voyages, n'était plus qu'une enveloppe squelettique. Du vigoureux maître il ne restait qu'un vieillard mourant.
          Huit ans s'étaient écoulés depuis le Voile et depuis que Mo avait décidé de suivre Ronaim dans ses voyages. Ils formaient tous les deux un très bon duo. Lui jouait de la lyre et chantait, elle dansait en rythme. Quand ils n'étaient pas en représentation, il lui apprenait les mélodies et les chants qu'il connaissait. Il avait fait d'elle son apprenti en quelque sorte même si elle préférait danser. La vie qu'elle vivait à présent lui convenait bien plus que celle qui se profilait quand elle était au village. Le vieux bougre lui avait d'ailleurs donné un nom plus adapté à cette nouvelle vie : Melissùre Chanteciel.

          Meli regardait l'homme qui avait fait d'elle ce qu'elle était aujourd'hui. Comment pouvait-on voir sa vie défiler en si peu de temps ? La maladie l'avait cueillit quelques mois auparavant et il avait alors tenu à rejoindre ses enfants. Au départ, la jeune femme n'avait pas compris pourquoi son compagnon tenait tant à rentrer, mais l'évidence était là : il vivait ses derniers instants. Il semblait dormir d'un sommeil sereint pour une fois, mais une quinte de toux le réveilla brutalement. Meli lui offrit un peu d'eau et l'aida à boire la soupe que ses brus avait préparée pour lui. Il sembla reprendre ses esprits, puis désigna à Méli un rouleau posé sur la table de chevet. Il lui était visiblement adressé alors elle le déroula. L'écriture incertaine et le style étaient bien du vieux barde. Méli lui lança mécontent, il se mourrait et il ne trouvait pas mieux à faire que de dépenser son énergie pour une lettre. Ce dernier lui adressa un sourire malicieux, la jeune drow laissa échapper un soupir avant de reprendre sa lecture.
« Oh belle amante du vent,
Toi que nul ne peut atteindre, ta course s'est arrêté pour tournoyer autour du vieillard que je suis. Ne te tourmente pas tant, car ton voyage va bientôt reprendre. Mon souffle va s'éteindre et mon chant n'atteindra plus les vivants. Toi qui m'a accompagné jusque dans mes derniers instants, j'aimerais te remercier. Ta belle Doucette semble avoir trouvé de la compagnie parmi les chevaux de mon fils. Il m'a d'ailleurs fait part de sa gêne, il pense ta Doucette pleine et elle ne pourra t'accompagner dans ton périple. Il a gentiment accepté de te céder l'une de ses jeunes juments en échange. Il l'a dressée lui-même, tu n'auras pas à t'en plaindre, il est très doué avec les bêtes. Pour ma part, j'aimerais t'offrir ma plus vieille compagne. Belle comme une rose épanouit, elle ne manque pas de piquant pour qui ne la manipule pas avec précautions. Elle te renverra tes erreurs sans faire de jugements. Elle sera ta compagne à toi aussi à présent. Alors s'il-te-plait, exauce le vœu d'un vieux mourant : fais-moi écouter votre chant.
Ronaim. »
Sans un mot, Meli posa la lettre sur la table et pris la lyre de Ronaim posée sur le lit. Elle égraina quelques notes sur le magnifique instrument orné de roses et de miroirs, puis chanta...

Dans la nuit
Ce chant, ce cri
Pour te dire
"Adieu, ami"
Tu es parti
Pour un grand pays
Mais il est si loin
Tellement loin

Non, jamais
Je n'oublierai
Mon vieux copain

Non, jamais
Je n'oublierai
L'ami

Dans la nuit
Ce chant, ce cri
Qui te dit
"Adieu, ami"
Tu seras
Là-haut dans le ciel
Aussi près de moi
Qu'autrefois

Alors qu'elle jouait les dernières notes délicatement, elle vit Ronaim laisser échapper son dernier souffle... Elle joua la mélodie une dernière fois pour accompagner son âme puis quitta la chambre pour annoncer la nouvelle au reste de la famille...

   

HRP

Comment trouves-tu le forum ? : Super, méga, trop cool ! Vous en voulez d'autres ?^^
Comment as-tu connu le forum ? : Par Ambre Soltariel et Meredhel (si je me souviens bien de leurs pseudos)
Crédit avatar et signature : Emma par Sakimichan, modifié par mes soins
Compte autorisé par : Votre texte ici (Uniquement en cas de compte supplémentaire bien entendu)

Citation :

Depuis que Xalith prenait des cours de chant, sa mère l'incitait à donner des récitals lors de réceptions qu'elle organisait fréquemment.

Citation :

Idrys adressa silencieusement une fervente prière à Natha, car elle venait de lui offrir une des meilleures alliances politiques grâce à une enfant de souillon.

Citation :

En l'an 960 du 10ème cycle eu lieu la 108ème Célébration de la fondation du Puy d'Elda. Organisée tous les 100ans,

Citation :

et elle même avait reçu pour nom « Moredhel », ce qui signifie « Elfe Noir ».