Un lapin jaune

8ème année du 11ème cycle, 5ème jours de la 9ème ennéade

Le bruit des bottes dans la neige se faisaient ouïr à des milles à la ronde. Ce bruitage incessant d'un demi-millier d'hommes en direction d'un combat opposant des nains et des gobelins. Depuis la décision de Mogar, les combats devenaient incessants. Le choix était fait, deux armées avançaient, mais elles ne rendaient pas compte qu'elles étaient ensemble, en destination d'un même bain de sang. À la tête de cette armée thanorienne se trouvait le grand seigneur des runes, Alaric, dont l'expérience n'avait pas d'égale dans toute la nanie.

L'envie de se soulager commençait à faire mal, il ne restait plus que quelques minutes avant de pouvoir monter un campement pour se reposer durant la nuit. Enfin, le cor pour signaler la pause se fit retentir qu'il partait libérait sa fontaine sur un buisson. Le nain se demanda ce qui se passait dans ce buisson où ressortait quelques bruits bizarres, comme si l'on secouait une chose qui avait été mouillée. Quelque chose d'autre faisait du bruit, cela ressemblait à un bruit abdominal qui annonçait certainement la faim.

Il vit alors cette petite bête partir à pleine vitesse sur sa gauche. Son esprit essaya de résister, en vain. La pourchasse était lancée, le chasseur courut après durant de longues minutes. Lorsque ce dernier sauta sur sa proie et lui mordit le bras puis tenta de s'enfuir à nouveau. Pourtant, le nain était très tenace et cette odeur putride devait être un régale pour lui, lorsque cette dernière réussit à se terrer il prenait un bâton et essaya de la faire sortir de son trou. Totalement allongé sur le sol il en vint même à s'égosiller.

« Sors de là, sale bête et tu auras une fin heureuse et moi j'aurai ma faim heureuse aussi ... s'égorgea-t-il en s'énervant sur cette chose qui ne démordait pas. »

L'hiver, cette chose qui passionne les enfants et les grands, c'est à ce moment que des paysages d'une magnificence absolu se présente aux yeux de citoyens abasourdis. La beauté est cette chose qui peut rendre folles des personnes au point de se prétendre être les plus belles. La folie, ce truc qui prouve que la personne est parfois atteinte de plaisir ou d'une véritable folie. L'amusement, où les enfants s'amusent à imiter, jouer, les adultes eux, se trouvent bien trop mature pour comprendre que jouer c'est se délivré à un monde imparfait.

Le regard se détourna de ce trou à rat fixant cette petite chose sur deux pattes, l'arc à flèche dans son dos montrait que c'était une chasseresse. L'âge de la naine était vers la quarantaine, l'âge ou logiquement un nain apprend autour de son clan. Le bâton s'arrêta instantanément lorsque la vue se déhancha dans une autre direction, les jambes se relevèrent adoptant à nouveau une posture droite sur deux pattes face à cette petite dame. Encore mineur, le bâton tomba d'une main délaissait qui pointait fièrement le trou.

« Voyez-vous, en ce moment je chasse le lapin qui est sous terre. Répondit-il sans aucune complexité quant à avoir pissé dessus. »

Voir un nain d'un aussi jeune âge dans les terres froides seules est assez rare, Kazadröm décida donc de lui cacher qu'il avait largué son liquide jaunâtre précédemment sur l'animal. Le lapin sorti de son trou puis prenait la fuite à nouveau ne se faisant pas remarquer par le nain. Certainement sa pensée l'amenait à croire qu'elle risquait énormément ici, tout seul dans une forêt est assez risquée et encore plus si c'est une femme. Le forgeron allait certainement faire un acte très mature, sans doute s'y mordrait-il les doigts.

« Tu sais que c'est risqué d'être seule dans une forêt ? Tu n'as certainement aucun refuge ? Si tu veux te sentir sécurisé pars voir Broka Chercheur-d'Or à Thanor, tu demandes le quartier des affaires les gens t'aideront à aller là-bas, arrivée là-bas cherche la forge « à la forge froide » où demande à un Marteau-de-Fer à une garde. Dit Kazadröm en essayant d'aider la jeune fille, en essayant tant bien que mal de la sécuriser. »

L'air pervers que donnait les paroles de Kazadröm n'étaient rien, au fond, il ne voulait que le bien de cette personne et voulait le faire reconnaître par son amabilité. Avec tout ce qui se trame dans la nature, il fallait s'attendre à se faire violer, voir pire, surtout qu'une femme seule dans une forêt ça pouvait vite tourner au drame, apparemment elle était jeune, les violeurs ou pédophiles se seraient battus pour un si belle femme. Ces gars-là, c'était pire que de la vermine, il vaut mieux les voir dans une cage que face à nous à essayer de faire leurs choses sur notre corps. Le nain voulait juste être un peu compatissant, ce qui n'est pas rare, au final la jeune fille l'a mal prit, mais, bienveillant qu'il est, le forgeron voulait réparer ces erreurs, même si il devait en donner de sa personne. Ça lui faisait peur une demoiselle errante dans une forêt lugubre et sans coeur. Tout en agitant désespérément son bâton, pour que le gentil petit lapin tout jaune le morde, le nain arrêta cette fichue quête et souffla, tête penché vers le sol, désespérant de manque de nourriture.

« Je ne te veux aucun mal, au final j'ai énormément peur pour toi, tu sais je pars combattre des grobis et beaucoup savent que ces peaux-vertes traînaillent pas loin. Si tu veux rester dans ce bois je m'y opposerai pas, peut-être tu me prends pour un violeur, mais saches que je ne suis pas de cette partie et que je les haïs. J'ai, certes aucune compétences exemplaires en chasse, mais j'excelle en forge, si tu avais suivi mes pas je t'aurai certainement apprit mon art et échange de tes connaissances en chasse. M'enfin, après tout c'est ton choix et personne peut te l'interdire. Par contre sache une chose, si tu fais le mauvais choix tu ne peux que t'en mordre les doigts, je le sais, mon plus grand défaut et d'avoir un coeur énorme et c'est pour ça que je t'ai proposé de me suivre » Répondit le nain, après un « Je refuse » assez froid pour le coup.

Le bâton toucha terre, lâché de cette main qui le tenait, Kazadröm se releva alors tranquillement. La vermine était vraiment réputé dans les régions, surtout que le Kirgion n'était pas loin d'ici et qu'il fallait faire énormément attention, un éboulement de peaux-vertes dans la haute-virnée n'était pas rare et souvent sanglante. La jeune naine n'avait certainement pas de clan et aucun logement où dormir la nuit, elle se nourrissait certainement de ce qu'elle trouvait dans la nature et ne pensait à un meilleur avenir, pourtant elle méritait peut-être beaucoup que chasser comme une vulgaire oreille-pointue. Se retournant alors paisiblement, le nain jeta un regard à cette naine, ses lèvres adoptèrent un sourire triste, mais qui voulait en dire long. L'aimable du petit peuple n'aimait pas que quelqu'un soit dans un endroit que le nain pensait en danger et il le montrait bien assez vite, même si il disait des paroles trompeuses souvent, dans le fond, il ne voulait aucun mal et ça l'attristait énormément de ne pas se faire comprendre comme il le voudrait.

« Je sais que mes paroles ont étés confuses, tu m'as certainement pris pour ce que je ne suis pas et je m'en excuse. » se pardonna le forgeron, mécontent d'avoir eu des paroles aussi perverses.

Sans perdre un instant, il reprit sa marche vers le camp, en laissant tomber ce Leopidae qui ne voulait pas se faire croquer apparemment.