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 Lève ton verre mon ami, le jour n'est pas fini...

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Enrico di Montecale
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MessageSujet: Lève ton verre mon ami, le jour n'est pas fini...   Lève ton verre mon ami, le jour n'est pas fini... I_icon_minitimeLun 16 Fév 2015 - 21:41

Lève ton verre mon ami, le jour n'est pas fini

Lève ton verre mon ami, le jour n'est pas fini... E841

Henri de Montecale ressortit de sa cabine. Il y avait bien passé une heure, à essayer d'extorquer des informations le plus rapidement possible à son ennemi. Ses mains étaient couvertes de sang, et malgré qu'il ait déboutonné sa chemise afin de moins la tâcher, celle-ci conservait quelques vestiges vermeils de l'interrogatoire. Prenant un chiffon dans ses mains, il entreprit de se les essuyer, avant de remettre en place une mèche de cheveu qui s'était déplacée. A côté de lui, Lazaro semblait apaisé et plutôt groggy. Le volatile lâcha une sorte de hoquet de contentement, son ventre plutôt bien rempli. Il faut dire que les yeux sont le pêché mignon de ces créatures, une friandise trop rare et trop dure à obtenir. Heureusement, Henri était un maître attentionné.

Ce dernier fit signe à deux hommes du Trait de se saisir du cadavre du capitaine. Lorsqu'ils le tirèrent de la cabine, leurs mines étaient impassibles, malgré le spectacle révoltant qui s'offrait à eux; l'homme avait non seulement de nombreuses traces d'ecchymoses, mais son évidente castration laissait entendre qu'il avait souffert le martyr longtemps avant de se vider de son sang. Pire encore, ce furent les deux orbites vides qui terrifièrent les marins assistant au spectacle de loin. Le pauvre homme avait subi bien des épreuves avant d'avoir le droit de rejoindre les flots mortuaires de Tyra. Au milieu du pont, le cadavre avait une mine affreuse, et quelques marins s'éloignèrent, adressant des prières aux dieux. L'homme à la jambe de bois, quant à lui, ordonna aux mercenaires du Trait:

"Hissez-moi ça à la proue. Je veux que les Nélénois puissent voir notre détermination. Ha, et prenez cette pancarte et faites la pendre à son cou. Wiivran?"

Un jeune homme apparut de derrière un tonneau, portant une pancarte. A son grain de peau, il venait de terres plutôt méridionales. L'Estrévent, sûrement. Il était récemment devenu le nouveau bosco de l'amiral, suite à la mort plutôt infortunée de Dino Pizzi. Il tendit la pancarte aux hommes près du défunt, son regard apeuré ne pouvant se détacher du macabre spectacle devant lui. Le voyant trembler, les deux types prirent la pancarte et s'éloignèrent vers l'avant du navire, laissant les marins se retourner vers leur amiral, attendant ses ordres. Henri était troublé par les révélations que lui avaient hurlé son prisonnier alors même que ses testicules touchaient le sol. Les mêmes chiffres étaient sortis avant son dernier cri, avant donc que ses yeux ne soient transformés en gouleyants apéritifs. Mille cinq-cents... C'était énorme. C'était de trop. Avec les pertes, et même sans... Le rapport qu'on lui avait fait sur l'état de Nelen ne prenait pas en compte une si grande défense.

Si les données étaient erronées, alors que pouvait-il faire? Il ne pouvait se résoudre à se lancer contre l'île principale à l'aveuglette. Mais il ne pouvait pas non plus rentrer en disgrâce à Langehack. Ce serait la goutte de trop. La honte de trop. Pour lui, mais également pour sa famille. Il devait faire quelque chose. Ils avaient discuté des différentes options avec le lieutenant du Trait... Comment s'appelait-il encore? Helmond. Ils avaient abordé le sujet d'une possible retraite de l'île principale, dans le cas où ils auraient accosté et qu'ils auraient été rejetés à la mer. Cette dernière pensée heurta alors Henri comme un météore. Pourquoi n'y avait-il pas pensé plus tôt? Voilà la solution!

Son train d'idées fut dérangé par une clameur qui venait de la poupe du navire. Curieux d'en connaître l'origine, l'estropié s'y rendit. Ce qu'il put alors voir lui glaça le sang. Au loin, à une bonne distance tout de même, une immense créature marine venait d'attaquer les fuyards et leurs poursuivants, à savoir la capitaine de l'Aigle rouge. Henri grinça des dents. C'était encore des pertes superflues. Comment une telle chose pouvait arriver? Lui qui n'avait jamais écouté ces récits de marins ivres, ces histoires de Wagyls, ou de Norkans géants... Durant toutes ses années de service, jamais une telle créature ne s'était présentée à lui. Et c'était maintenant qu'elles semblaient vouloir se montrer, au moment le plus mal choisi. Les dieux étaient cruels, apparemment.

Se plaçant à la vue de tous ses marins, il hurla son ordre.

"Matelots! Soldats! Faites transmettre cet ordre à toute la flotte! Faites souquer les rameurs, et plus vite que ça! On se dirige droit vers Achid Kamil!"

Les marins se regardèrent entre eux, mais se mirent tous au travail. Achid Kamil? Mais ce n'était pas la cible de départ! Qu’importe. Henri avait une autre idée en tête. Il était sûr d'une chose; il n'avait pas dit son dernier mot. Sa résolution était d'acier, et son tempérament bouillonnant. Car une fois qu'il pénétrerait sur Nelen, une fois qu'il poserait le pied à Port-Cinglant, sa vengeance serait terrible. Oh que oui, terrible. Il avait peut être passé ses nerfs sur ce prétentieux petit capitaine, mais son cœur criait toujours justice. Justice pour ses hommes tombés au combat. A moins que ce ne soit son orgueil qui le pousse à agir ainsi. Quoi qu'il en soit, la rage au ventre et le corbeau sur l'épaule, il se dirigea vers sa cabine, afin de se changer et de nettoyer le parquet taché de sang.

A la proue du navire, le cadavre du capitaine faisait froid dans le dos. Nu, eunuque et sans yeux, il y avait une pancarte qui pendait à son cou. Gravés dessus, cinq caractères étaient témoins de la nouvelle haine animant l'amiral à la jambe de bois.

NELEN.




Les galères filaient droit vers Achid Kamil, les rameurs redoublant d'effort sous les battements des tambours. La cadence n'était pas frénétique, mais on sentait l'envie des Langecins d'arriver sur la petite île le plus vite possible. De longues traînées de sueur coulaient le long des dos des galériens, alors qu'au-dessus, l'équipage regardait les côtes se rapprocher. Ils avaient tous envie de retrouver la terre, même les plus aguerris des marins. Il y avait évidemment l'envie de retrouver le plancher des vaches, mais également une irrépressible envie de s'éloigner de l'immense créature qui avait attaqué les navires en fuite. Un monstre qu'il ne fallait surtout pas déranger, et dont il fallait s'éloigner le plus vite possible.

Arrivés devant les côtes d'Achid Kamil, Henri donna l'ordre de faire descendre les chaloupes. La prudence était de mise une fois de plus, et il ne prendrait pas le risque de perdre d'autres hommes. Il envoyait donc des éclaireurs explorer l'île, et lui faire un rapport. Il leur laisserait un temps limité. S'ils ne revenaient pas, alors quelque chose clocherait assurément, il n'y aurait pas d'autre explication. Croisant les bras, l'amiral de Langehack regarda les chaloupes s'éloigner avec à leur bord des marins et des hommes du Trait. Une bonne dizaine de braves qui partaient explorer cette bande de terre si convoitée...

Lorsqu'ils accostèrent, l'estropié joignit ses mains dans son dos et se dirigea vers sa cabine, afin d'écrire un message au duc d'Anoszia.
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Oschide d'Anoszia
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MessageSujet: Re: Lève ton verre mon ami, le jour n'est pas fini...   Lève ton verre mon ami, le jour n'est pas fini... I_icon_minitimeJeu 19 Fév 2015 - 11:44


Helmond
Ce n’était plus tellement un doute, mais bien une évidence, les dieux voulaient leur mort, et ce jusqu’à leur envoyer une immonde bête marine sortie de nulle part. La créature était sortie droit sur l’embarcation sur laquelle se trouvait la capitaine Atanae. Le navire qu’Helmond avait préparé en cas de problème était donc finalement parti chercher les survivants et pendant ce temps-là, le nouvel amiral avait jugé bon de faire route vers l’île la plus au nord de toute, Achid Kamil.

Avançant avec le capitaine mort en proue, tous les marins et soldats avaient pu assister à la scène. Malgré l’odeur putride qui commençait à s’échapper de la proue, tous avaient eu un petit sourire en coin des lèvres comme si cet homme avait représenté à lui seul leur vengeance. Mais il restait encore des prisonniers et il finirait bien un jour où l’autre par leur trouver une utilité. Helmonde se tenait alors sur le pont et regardait la fameuse Achid Kamil se rapprocher. Suite à l’annonce des renseignements, il n’avait plus été question de mettre un pied sur Nelen, et pour ça, l’amiral avait fait le bon choix. Les chiffres annoncés représentaient presque un tiers des forces totales du Langecins. Alors soit ces hommes étaient des très bons menteurs, soit on les avait attendus depuis un certain temps.

Lorsque l’amiral ordonna qu’on envoi sur l’île un groupe d’éclaireurs, Helmond sélectionna une dizaine de ses hommes encore frais qu’il divisa en deux groupes, et les envoya au plus vite. Quelques heures plus tard, une première chaloupe revint. Plusieurs d’entre eux avaient des piqures assez grandes et accusaient le coup d’une fatigue inhabituelle. Heureusement qu’un des mestres de Langehack était encore présent sur le navire. Quelque temps plus tard, ils aperçurent la seconde chaloupe et lorsque les hommes mirent le pied sur le pont, il n’y eut aucune piqure où que ce soit d’autre à déplorer.

-Lieut’nant, on a vu un terrain dégagé avec une source d’eau buvable qui s’jette ensuite dans l’Olienne.

-Comment est le terrain ?

-Assez grand, mais bien entouré par la végétation.

-Et vous avez bu de cette eau ?

-Exact, Bernard l’a fait et l’est pas mort.
 
Helmond se tourna vers ses autres hommes.

-Allez prévenir l’amiral. On fait route vers ce terrain.

Les rameurs s’activèrent une nouvelle fois et les navires avancèrent de nouveau. Lorsqu’ils arrivèrent enfin à destination, Helmond vit la surface qui avait été indiquée et même si elle était plutôt importante, il leur faudrait faire un petit feu et abattre quelques arbres pour monter les murs d’enceintes, la journée n’était donc pas encore terminée. Il ne leur fallut pas beaucoup de temps en plus pour débarquer. Les hommes étaient trop pressés de fouler de nouveau la terre ferme, d’autres n’avaient pas eu cette chance. Mais pour éviter un bordel innommable où les hommes se seraient mis à gambader dans tous les coins, Helmond les réunit et les mis en formation. Même après une bataille, il fallait dire que ça avait encore de la gueule.

-Notre prochain objectif est de construire un fort les gars, alors vous vous organiserez de façon à ce qu’aucun d’entre vous ne soit en train de conter fleurette pendant que les autres bossent. Si j’en vois un qui fout rien, je le pendrais moi-même en lui foutant un panneau avec marqué dessus : fainéant.
 
Certains se mirent à rire. Tout le monde savait qu’il n’en ferait jamais rien, Helmond était trop apprécié par ses hommes pour que ceux-ci aient envie de le provoquer. Les sergents d’armes prirent alors leurs groupes avec eux et ils commencèrent les préparatifs avec quelques ingénieurs Langecins. Au loin, une première tente avait été montée pour les blessés de la bataille navale. Il regardait au large afin d’apercevoir les navires  restés aider la capitaine Atanae, mais toujours rien. Il monta par la suite à bord du navire amiral et vit Henri de Montecale les yeux rivés sur une tonne de cartes. Sans faire attention s’il le dérangeait ou non, Helmond lui mit une main sur l’épaule pour l’avertir de sa présence.

-Le fort est en construction, une fois fait, j’aimerais qu’un port soit construit qu’en dites-vous ? Si nous devons faire de cette place un fort et un comptoir, autant le faire jusqu’au bout, cela nous facilitera la tâche pour nos futures opérations. Je préconise également de mettre le feu aux arbres tout autour du terrain pour repousser les insectes. On a vu ce que ça a donné avec les éclaireurs, je n’ai pas envie que tous les hommes deviennent comme ça.

Derrière eux, on entendait déjà les hommes s'afférer à la construction. Petit à petit, le camp s'organiserait et un jour, ils seraient assez nombreux pour infliger aux nélenois une correction méritée.


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MessageSujet: Re: Lève ton verre mon ami, le jour n'est pas fini...   Lève ton verre mon ami, le jour n'est pas fini... I_icon_minitimeJeu 26 Fév 2015 - 14:11

Citation :


A son Altesse, le Duc de Langehack Oschide d'Anoszia,

Votre Altesse, je vous soumets ici un bref rapport de la situation quant à l'expédition de Nelen. Après une bataille navale que nos valeureuses forces ont gagné, le bilan s'en trouve plutôt mitigé; des huit galères ayant quitté le port d'Azalie, trois ont été mises à mal par l'ennemi. Je vous annonce tristement le décès de l'amiral Vellencour, mort héroïquement sur le champ d'honneur. L'intervention plus que surprenante d'une terrifiante créature marine, dont j'ai eu du mal à identifier la nature, nous a privé de la capitaine des Aigles rouges.
Après interrogation des prisonniers, ceux-ci avouèrent sous la torture que plus de mille cinq-cents hommes occupaient l'île de Nelen. Un tel nombre n'ayant pas été prévu, et les coups du sort semblant s'acharner sur notre flottille, le lieutenant Helmond du Trait et moi-même avons décidé d'établir une position fortifiée sur Achid Kamil, jusqu'à maintenant vide de toute activité militaire. Nous resterons tout de même sur nos gardes et vigilants. Au moindre problème, ainsi, nous serons prêts à nous défendre.

L'envoi de renforts nous serait particulièrement utile, étant donné la précarité de la situation. Nous espérons ainsi pouvoir nous maintenir sur cette île jusqu'à ce que les dieux nous accordent une occasion plus prometteuse de mener à bien nos plans. Le fortin sera baptisé Fort-Méliane, en l'honneur de son Altesse votre épouse, et il deviendra sûrement un comptoir incontournable sur l'Olienne. Le Langecin n'est pas vaincu, Altesse. Il a trouvé le moyen de transformer une situation désavantageuse en une situation favorable. Nos activités continuent donc, sauf si votre glorieuse personne souhaite que celles-ci s'arrêtent, auquel cas les galères de l'expédition regagneraient les rivages de Langehack.

Puissent les Cinq protéger le Langecin, et protéger ses Suzerains.

Henri de Montecale


L'amiral était assis devant ses cartes, le regard un peu absent alors qu'il ne faisait qu'étudier à moitié les plans sur la table. Il repensait au moment où il avait demandé à son frère Piezarre, ou Pisard chez les Langecins, de prendre la fuste et de se diriger vers le duché afin de remettre la lettre personnellement au fils du Dragon. Même s'il avait râlé de ne pas pouvoir continuer l'opération, la perspective de revoir sa famille l'avait calmé et l'avait rendu enclin à accepter cette mission. Une fois sur place, il devrait remettre la lettre, mais également prendre la température à Azalie. En effet, voir son nouveau gouverneur, étranger au duché de surcroît, arriver durant une bonne semaine puis partir pour une île lointaine, cela pouvait avoir un effet négatif sur le moral populaire.

Alors qu'il était le coccyx vissé sur sa chaise, l'homme à la jambe de bois sentit une main sur son épaule. Interloqué, il releva la tête, tombant nez à nez avec le lieutenant Helmond. Ce dernier lui fit un rapport de la situation. Un homme comme il les aimait; droit, bref, et prévoyant. Ils partageaient un trait commun; ils aimaient que les choses soient bien faites. Peut être qu'Henri étai encore pire que le lieutenant dans ce domaine, mais malgré tout, ses idées étaient très intéressantes. N'étant pas un homme de terre, mais bien de la mer, l'amiral s'en remettait à cet officier. D'un hochement de tête, il approuva ses propositions.

"Parfait lieutenant, que cela soit fait. J'aimerais également que d'autres expéditions soient lancées sur l'île. Nous ne l'avons pas assez explorée en profondeur à mon goût. Je ne tolérerai aucun recoin abritant une sale surprise. D'après les cartes, il y a un comptoir commercial et un village à l'opposé de notre position. Je ne veux pas de problèmes avec eux, envoyez donc quelques hommes venger nos morts. Ca devrait leur remonter le moral."

Lazaro, à côté de son maître, croassa en direction d'Helmond et agita ses ailes. Henri lui frotta distraitement le ventre et rajouta:

"Au fait, lieutenant, a-t-on des nouvelles du capitaine Atanae? Je suis sûr que les membres de sa compagnie étant avec nous doivent encore se demander s'ils ne vont pas nous quitter et rentrer en Péninsule..."

La dernière phrase était remplie d'amertume. D'autres soldats allaient s'en aller, bien que vivants cette fois-ci. Ils ne toucheraient cependant pas leur paye, ce qui serait problématique pour eux. Et ils n'avaient pas de navire, ce qui rendait dangereux que l'un d'eux ne soit pas gardé. Avec un œil circonspect, il regarda l'officier du Trait et lui lâcha d'une voix neutre:

"Faites garder les navires. Certains fruits pourraient tenter de s'échapper de l'arbre avant qu'ils ne soient mûrs."
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MessageSujet: Re: Lève ton verre mon ami, le jour n'est pas fini...   Lève ton verre mon ami, le jour n'est pas fini... I_icon_minitimeDim 8 Mar 2015 - 12:48


Helmond
L’homme qui avait la responsabilité de tous ici maintenant, c’était bien le nouvel amiral Henri de Montecale. Mais ce gus fraîchement débarqué dans le Langecins était un homme de mer, pas de terre, et Helmond le comprit assez vite. Même s’il n’était qu’un simple lieutenant, il se disait déjà qu’après tout ce foutoir, il prendrait du galon et peut-être suffisamment pour gérer ce futur camp fortifié. Les hommes lui faisaient confiance et cela lui était amplement suffisant. Sachant éperdument que l’amiral rentrerait un jour où l’autre dans le duché, il préférait donc déjà prendre ses marques.

Lorsque l’amiral de Montecale lui posa des questions sur la mercenaire embauchée, Helmond parut dubitatif jusqu’à ce qu’il brise enfin le silence.

-Comme je l’avais préconisé, un navire est parti récupérer tous les survivants. Il ne devrait plus tarder maintenant et nous verrons si elle s’y trouve. Mais ne vous faites pas de soucis pour les aigles rouges qui sont avec nous. Ce sont des mercenaires et tant qu’on les paye, ils nous suivront jusqu’à ce que leur capitaine revienne. Nous n’avons pas à les craindre. En plus, les survivants sont exténués et aucuns d’entre eux ne sauraient s’improviser capitaine de galère. Nous attendrons donc tous sagement ici jusqu’à ce que les ordres de Langehack nous parviennent j’imagine.

Helmond prit deux godets et les remplit tous deux de vin. Il en donna un à l’amiral et garda l’autre pour lui. Les traces des combats se voyaient encore sur leurs visages et sur leurs habits. Ils étaient sales, troués et ensanglantés à quelques endroits. Ils avaient subi les foudres sur la mer et une pause était enfin méritée.

-Concernant l’exploration de l’île, ça sera fait. J’enverrais quelques hommes pour aller inspecter le village et regarder de loin le comptoir. Néanmoins, je ne suis pas sûr de l’utilité d’une vengeance. Les hommes doivent se reposer et puiser leurs dernières forces dans la construction de ce fort qui sera sans doute notre seule protection sur cette île de merde. Je serai plutôt d’avis d’attendre les renforts et les ordres du duché pour connaître la suite.

Le lieutenant finit alors son godet avec une dernière gorgée et repartit inspecter les travaux du fort. Avant de redescendre du pont, il n’avait pas oublié de ramener avec lui quelques outres de vignasse pour les donner aux hommes. Avec ce soleil de plomb et la bataille que tous avaient déjà dans les jambes, une bonne cuite dans la soirée ne leur ferait pas de mal au moral. Mais tandis qu’il redescendait sur terre, il vit au loin deux navires qu’il reconnut aussitôt. Lorsqu’ils arrivèrent enfin sur la plage, les hommes du Trait aidèrent les rescapés à descendre. La plupart avaient de grosses blessures, certains étaient même mort en route. Helmond jeta un coup d’œil pour tenter d’y apercevoir la capitaine, mais n’y vit rient.

-Où est la capitaine des aigles rouges ?

Un homme amputé fraîchement d’une jambe signala une position du doigt et le lieutenant découvrit le corps inanimé de la jeune femme. Il se mit à genou pour tenter de prendre son pouls et après quelques secondes…

-Elle est encore en vie ! Vous là et vous ! cria-t-il en direction de quelques badauds qui semblaient perdus. Venez m’aidez bougres d’ânes sinon je vous jette à la flotte !

Les deux se précipitèrent dans sa direction et l’aidèrent aussitôt à porter la capitaine.

-Installez-là dans une des tentes qui servent pour les blessés, je ne veux plus personne sur ces satanés navires !

*********************************************

4e ennéade

En quelques jours, le fort commença à ressembler à quelque chose. Assez grand pour y héberger un millier d’hommes, des arbres tout autour avaient été coupés pour servir de rempart. Son organisation était simple et l’on pouvait y trouver aussi bien un espace réservé aux blessés, aux officiers et même une petite place pour passer les hommes en revus afin d’éviter que l’anarchie sévisse. Un accès à la mer avait été conçu avec un petit port entouré de palissade pour le protéger. Les hommes n’avaient pas chaumés, leurs vies étaient en jeu après tout. Fort de son expérience dans les guerres péninsulaires, Helmond avait également ordonné la construction de plusieurs tourelles en bois pouvant prévenir une quelconque invasion venant de la forêt. Le point d’eau avait également été sécurisé et il était d’ores et déjà surveillé par une vingtaine d’hommes.

Accoudé au petit port, un fortin avait été conçu par les ingénieurs du Trait. Il pouvait accueillir une dizaine d’hommes en cas d’assaut, des pieux avaient été posés tout autour pour repousser un agresseur, du moins, les dissuader de grimper dessus.

En haut du fortin, Helmond pouvait y voir plus loin que s’il avait été sur le mât d’une des galéasses. Tandis qu’il inspectait les nouveaux travaux qui consistaient à faire un système de douve tout autour du fort, un de ses hommes vint l’interrompre pour lui montrer le large. Plusieurs navires arrivaient dans leurs directions et il ne reconnut pas de suite leurs étendards. Il envoya un messager apporter la nouvelle à l’amiral pour qu’il le rejoigne. Lorsque celui-ci eut finit d’escalader toutes les échelles pour arriver au sommet du fortin, les navires étaient déjà plus proches.

-On a de la visite amiral, et je crois bien que ce sont les nôtres !

Il se trouva que le lieutenant avait bel et bien raison. Les renforts étaient là et ne tardèrent pas à débarquer des hommes, du matériel et surtout, de la nourriture et du pinard. Avant que les Langecins ne soit dans le fort, Helmond avait gueulé ses ordres pour que les hommes se regroupent sur la place d’arme et montrent que l’anarchie ne régnait pas dans ce campement. Pour l’occasion, tout le monde avait revêtu ses plus beaux apparats. Il fallait dire que le pillage des corps nélenois s’était retrouvé assez fructueux.

Dans les hommes qui débarquèrent, Helmond en reconnut certains qui appartenaient à sa compagnie. D’autres semblaient provenir d’ailleurs. Il vit alors un des lieutenant du Trait, Gerwald, qui vint le saluer lui et l’amiral.

-Beau travail Helm, puis il se tourna vers l’amiral de Montecale, on m’a fait vous remettre cette lettre.

A l’amiral Henri de Montecale

Nous avons bien pris connaissance des événements auxquels vous avez pris part. Nous pleurons la mort de l’amiral de Vellencour qui faisait partie des plus talentueux marins de son temps, mais la guerre étant ce qu’elle est, nous le laissons en paix et son nom demeurera dans les mémoires du Langecins.

Nous déplorons également la perte de trois de nos navires et de leurs équipages, mais nous ne vous en portons aucunement rancune étant donné la gravité de la situation à laquelle vous avez dû faire face. En prenant les bonnes décisions et en ayant sauvé les hommes dont vous étiez devenus malgré vous le responsable, nous, duc Oschide d’Anoszia et son épouse et duchesse, Mélianne de Lancrais, avons décidé de vous nommer amiral de la flotte de Langehack jusqu’à nouvel ordre. De ce fait, le duc souhaite votre retour dans les plus brefs délais pour rejoindre son conseil.

Etant le plus haut responsable, nous souhaitons que le fort d’Achid Kamil susnommé « Fort Méliane » soit sous votre juridiction et administration et que vous y désignez un régent en votre absence. Nous vous laissons le bon soin d’organiser et de profiter des renforts envoyés pour prendre entièrement possession de l’île qui devra faire partie intégrante du Langecins dans les plus brefs délais.

Son Altesse, Oschide d’Anoszia, duc de Langehack
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MessageSujet: Re: Lève ton verre mon ami, le jour n'est pas fini...   Lève ton verre mon ami, le jour n'est pas fini... I_icon_minitimeMer 11 Mar 2015 - 21:44

Le lieutenant Helmond semblait être un homme d'expérience. Du moins, c'est ce qu'il laissait comme impression sur Henri. Ses rapports étaient clairs, et ses suggestions intelligentes, comme s'il avait déjà eu affaire à ce genre de situation. Ses qualifications pourraient être utiles à l'établissement du camp fortifié, et l'amiral prévoyait déjà qu'il aurait un rôle à jouer dans toute cette affaire. Helmond rassura son supérieur à propos des Aigles rouges, les lui présentant épuisés et un peu forcés de rester. L'explication lui semblant valide, Henri décida donc qu'ils seraient traités de façon normale, et non comme de potentiels déserteurs.

Le lieutenant du Trait prit deux godets, dans lesquels il versa de la vinasse. Grand amateur de vin, le Soltaar avait été dubitatif quant à ce que ce mercenaire voulait lui faire boire comme piquette. Il dut avouer qu'une pause faisait du bien, après une bataille en mer de tous les diables. Il porta le gobelet à sa bouche, et devina tout de suite la qualité du vin. Plutôt médiocre. Enfin, il ne pouvait blâmer un mercenaire quant à la qualité de sa boisson, qui était tout de même la bienvenue dans le gosier asséché du marin. L'estropié écouta les propositions du lieutenant quant à la suite des événements. Après quoi, il lui répondit, alors qu'il finissait son vin et se préparait à sortir de la tente:

"Vous avez raison. Nous n'attaquerons pas ce village. Du moins, pas avant que les renforts n'arrivent. J'ai dépêché mon frère Pisard afin de prévneir son Altesse le duc. Prions les Cinq qu'il arrive avant le départ des renforts, pour les prévenir de la nouvelle destination."

L'homme du Trait se retira alors, laissant Henri seul avec Lazaro. Sa coupe de vin était à moitié pleine, et il la regarda avec un air crispé. Le corbeau croassa vers son maître. L'amiral lui tendit alors le vin, que l'oiseau renifla, avant de s'écarter en croassant à nouveau, cette fois de façon plus grave. Un petit sourire en coin, l'estropié ricana.

"Et oui, Lazaro. Château-Roch, trois ans d'âge. Une bonne piquette missédoise, ça."




4ème ennéade de Bàrkios

Henri sortit de son abri, Lazaro sur l'épaule. Il regarda la construction qu'avaient frénétiquement bâti les Langecins. Il restait quantité de choses à faire, mais les travaux avaient bien avancé. L'amiral avait été content de ses hommes, et leur avait fait savoir l'autre jour. L'exploration du reste de l'île avait été faite, et les défenses se durcissaient de jour en jour, permettant l'installation d'un port embryonnaire, futur comptoir commercial langecin en Olienne. Tout semblait aller pour le mieux, et la chance avait l'air d'avoir tourné. Néanmoins, l'amiral savait qu'il fallait rester sur ses gardes, lui et le lieutenant Helmond avaient fait le nécessaire pour accueillir un éventuel assaut.

Un homme descendit du mur du fortin à toute allure, allant se poster en face de l'estropié, le saluant. Lazaro l'accueillit avec un croassement surpris, auquel le soldat réagit avec un petit mouvement de recul. Il dit à son supérieur:

"Amiral! Le lieutenant Helmond vous d'mande au-d'ssus!"

Intrigué, l'homme à la jambe de bois se rendit vers le mur. Arrivé à l'étape de l'échelle, il redécouvrit la dure réalité des estropiés de guerre, celle dans laquelle une jambe de bois ne pouvait pas s'appuyer sur les échelons... Ce fut une rude montée pour Henri, mais qui s'en sortit avec brio, malgré son handicap. Après avoir vaincu son ennemi mortel, l'amiral se posta à côté d'Helmond, qui le regarda en pointant l'horizon du doigt. Il lui apprit alors la nouvelle; les renforts arrivaient. Avec un large sourire, Henri se dit que Piezarre était arrivé à temps. Il était sûrement resté à Langehack après avoir passé tout ce temps en mer, mais il devrait alors revenir sur Achid Kamil. Henri avait des plans pour lui. Le brave Helmond n'en était pas exclu non plus, d'ailleurs.

Les bateaux accostèrent, et avec eux des hommes frais, des vivres supplémentaires et une bonne réserve de vinasse! Les mercenaires du Trait qui étaient déjà présent sur ce caillou depuis un moment allaient faire la fête ce soir, à n'en pas douter. Un autre lieutenant langecin, qui venait de débarquer avec les troupes fraîches, vint saluer Helmond et l'amiral de Montecale. Félicitant son homologue, il se tourna ensuite vers Henri, lui remettant une lettre. Jettant un œil au sceau, il comprit tout de suite qu'elle lui venait du couple ducal. Lazaro s'envola vers le sommet de la tour du fort, croassant de plus belle et laissant son maître à sa lecture attentive.

Après avoir parcouru les lignes écrites sur le parchemin, Henri ne se sentait plus de joie. Il avait envie de bondir, hurlant des hourras à tout-va! Le titre d'amiral lui était officiellement donné, et plus encore, il intégrait le conseil langecin! L'homme s'autorisa une exclamation soltaar bien connue, le célèbre "Hombre!" caractéristique. Fou de joie, la larme à l’œil, le légitime amiral clama aux deux officiers:

"Messieurs, me voici officiellement amiral de la noble flotte de Langehack, et maître de ce fort! Le duc requiert ma présence en son conseil, et je dois donc quitter Fort Méliane sur-le-champ."

L'estropié regarda le lieutenant Helmond.

"Capitaine Helmond, en mon absence, vous commanderez le fort. Vous avez prouvé votre valeur. Néanmoins, un autre homme viendra vous épauler dans cette tâche en la personne de mon frère Pisard Montecale. Ensemble, vous devrez protéger et étendre ce fort, au nom de Langehack, de son Altesse Méliane et de son Altesse Oschide."

L'amiral regarda tout autour de lui, inspirant un grand bol d'air. Voici l'air d'Achid Kamil. Son Achid Kamil, dont le duc lui laissait la gestion. Et pourtant, il lui fallait la quitter. Il pouvait à présent rentrer chez lui en héros, du moins, c'est ce qu'il transparaissait dans les lignes rédigées par le fils du Dragon. Hernán allait sûrement être content de son fils, alors qu'il doutait que ce dernier ne puisse faire retrouver à la famille une position décente. En réalité, Henri avait fait bien plus que ça. Il lui avait donné plus. Il lui tardait de rentrer à Azalie, vraiment. Les dieux semblaient avoir enfin changé d'avis à son sujet. Après le désastre de Boniverdi, le miracle d'Achid Kamil. On aurait peut être pu rêver mieux comme miracle, mais on ne pouvait se plaindre aux divins, et il était préférable de se contenter de cela!

Une fuste partit de cette île. Fort Méliane avait salué le départ de l'amiral, avec les honneurs dus à son rang. Il manquerait la petite fête, bien qu'il n'avait aucune envie de goûter à l'immonde vin commun que se partageraient ce soir-là les mercenaires. Son palet était devenu bien trop raffiné à présent qu'il avait été anobli. Apparemment, le changement de classe sociale ne faisait pas qu'affecter l'apparence extérieure. Elle changeait l'être tout entier, même dans ses goûts, ses pensées. C'était comme devenir un autre homme. Henri avait été bien des hommes; le jeune matelot, le jeune officier, l'homme à la jambe de bois, le capitaine de navire, le commandant de la flotte soltaar, Enrico di Montecale... A présent, il était Henri de Montecale, amiral de la flotte langecine. Mais chaque homme avait été mené par un seul objectif; devenir amiral, se couvrir de gloire et d'honneur.

Il avait à présent un nouveau dessein; rester amiral. Et il n'y avait qu'une seule chose qui pouvait encore lui faire de l'ombre. Un gros caillou appelé Nelen, abritant une armée de félons et de paysans. Un jour, l'homme à la jambe de bois éradiquerait cette vermine. Il mettrait sa vengeance à exécution. On ne peut se moquer ainsi de lui éternellement.
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Oschide d'Anoszia
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MessageSujet: Re: Lève ton verre mon ami, le jour n'est pas fini...   Lève ton verre mon ami, le jour n'est pas fini... I_icon_minitimeVen 13 Mar 2015 - 17:34


Helmond
  A la fin de leur entretien avec le nouvel amiral, celui-ci lui avait confié la direction de Fort-Méliane, mais il lui faudrait également composer avec le dénommé Pisard, frère de l’amiral. Cela ne le mettait pas particulièrement en joie, mais après tout, il avait eu ce qu’il souhaitait et pourrait peut-être bientôt voler de ses propres ailes en quittant le Trait. Il fit ainsi ses adieux à ce Montecale qui était déjà rappelé dans le Langecins. Avec son accord, il prépara un groupe d’hommes en vue de marcher sur le comptoir qui avait été aperçu par ses éclaireurs quelques jours auparavant. Lorsqu’ils quittèrent le fort pour s’enfoncer vers la végétation luxuriante d’Achid Kamil, il eut un petit regard en arrière pour admirer l’œuvre qu’il avait conçu. Fort-Méliane s’étendrait bientôt et pourrait accueillir des populations, il restait tant à faire.

  Les mercenaires du Trait étaient impatients de pouvoir enfin marcher, même si la plupart ignoraient encore les risques de cette jungle. Au moins, les éclaireurs avaient pu baliser un sentier menant directement de l’autre côté de l’île, là ou leur route devait s’arrêter. Pendant qu’ils partaient par la jungle, les autres mercenaires recrutés à Langehack et le fameux Pisard étaient parties par la mer. Leur objectif consistait dès lors à faire leur jonction au comptoir scylléen.

  Tandis qu’ils s’enfonçaient inexorablement dans la végétation qui se faisait de plus en plus dense, Helmond regardait ses hommes marcher avec enthousiasme. Il restait tant à découvrir sur cette île. Les éclaireurs leur avaient rapporté que plusieurs plantes pouvaient être vénéneuses et que le véritable ennemi ici était bien ces satanés putains de moustiques. Leurs attaques se faisaient toujours en traître. Tels des insectes kamikazes, ils fonçaient sur vous sans crier garde et vous refilez une fièvre de cheval. Ce n’était pas mortel heureusement, mais cela pouvait paralyser un homme pendant deux bonnes journées. On leur avait également conseillé de ne pas boire dans les flaques d’eau qui croupissaient ici et là. L’eau semblait claire et pourtant, elle refilait une chiasse virulente qui se faisait vider un homme en un temps trois mouvements. Certains s’y étaient risqués et leurs chausses accusaient le coup, à tel point qu’Helmond avait eu le sentiment de diriger des tas de merde. Cela leur donnait au moins l’avantage de pouvoir repousser n’importe quel assaillant.

Après une demi-journée de marche, ils arrivèrent enfin à la lisière de la forêt. Qu’il était bon de pouvoir de nouveau recevoir les rayons du soleil. Dans cet enfer vert, c’était bien la pénombre qui était maîtresse. Les hommes prirent alors un bain de soleil et laissèrent exprimer leur joie en étendant leurs bras et en fermant les yeux quelques secondes. Mais Helmond les rappela à l’ordre et les remis en ordre de marche.

  Ils pouvaient enfin apercevoir le fameux comptoir. Celui-ci était modeste, mais pouvait accueillir tout de même un certain nombre de navires. Un petit village avait été installé en périphérie et donnait plus l’impression d’être un amas de maisons vite construites. Pas de doute qu’il y mettrait de l’ordre lorsqu’il y serait et que ce comptoir s’agrandirait pour rivaliser avec Fort-Méliane. Mais avant d’y entrer, Helmond devait attendre que le frère de l’amiral lui envoi le signal en se présentant avec son navire. Une fois fait, ces hommes et lui s’empresseraient de descendre sur la position et useraient de leurs lances et de leurs épées si les scylléens ne souhaitaient pas coopérer. Le temps se couvrit brusquement jusqu'à ce des grosses gouttes ne leur tombent dessus et viennent s'éclater sur leurs armures dans un fracas. Toujours concentré sur son objectif, Helmond restait imperturbable. A un moment, il aperçut enfin le navire langecins. Les choses pourraient commencer.

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MessageSujet: Re: Lève ton verre mon ami, le jour n'est pas fini...   Lève ton verre mon ami, le jour n'est pas fini... I_icon_minitimeDim 15 Mar 2015 - 23:12


- Lorsque nous accostâmes sur les rives sablonneuses du Langecin, j'entretenais le fol espoir de ne jamais revoir la mer. Hélas, trois fois hélas, mes amis ! Voilà que notre premier employeur nous confie pour première tâche de voguer vers une île. Une île ! Il ne sera pas dit que Niccolo Malevesta n'a pas affronté les épreuves ardues de la vie d'aventurier. La traversée fut douloureuse, vous en fûtes les témoins privilégiés. Combien de fois ai-je cru rendre mon dernier soupir lorsque, me précipitant au bastingage, je rendais tripes et boyaux dans la mer Olienne, telle une offrande faite à un dieu capricieux ? Ce fut une épreuve, mes frères. Et pourtant, je suis toujours là, à vos côtés. Et ce pour la seule raison que vous-mêmes êtes restés aux miens. Vous ne m'avez pas abandonné, je ne vous abandonnerais pas.

Sauf si une grosse erreur me pousse à abandonner la moitié de mes hommes en plein désert pour faciliter ma fuite, comme lors de la Marche des Trente Jours. Mais est-il nécessaire de ressasser le passé ?

Ainsi s'adressa Niccolo Malevesta à sa compagnie de gueux et de coupe-jarrets, au moment de débarquer sur Achid Kamil. A ses yeux, elle n'était qu'une île comme les autres et, à ce titre, ne suscitait en rien la convoitise. Se battre pour une île présentait un inconvénient majeur, celui d'être amené à se battre en mer ; c'était là, sans nul doute, l'une des pires craintes de Niccolo, que l'on pouvait évaluer à peu près entre la peur d'être enterré vivant et la peur d'être enfermé dans un sac de merde.

La bonne fortune, néanmoins, lui souriait toujours, puisqu'ils étaient arrivés après la bataille. Une bataille navale qui, à ce qu'il avait comprit, n'avait pas tourné vraiment comme son employeur l'avait espéré. C'était probablement pour ça qu'ils débarquaient aujourd'hui à Achid Kamil et non à Nelen, et c'était probablement pour ça aussi qu'il allait avoir bien du mal à rencontrer l'amiral Rodrik Vellencour, maintenant que ce dernier ressemblait plus à une saucisse carbonisée qu'à un homme.

Ils mirent les chaloupes à l'eau et entreprirent de gagner la rive, alors que soufflait une brise fraîche. La progression était rythmée par les coups de rames et le clapotis de l'eau ; un son qui ravissait les poètes mais faisait gerber Niccolo.

- Quels sont nos ordres, capitaine ? lui demanda Aron Triste-Sire, toujours soucieux de bien faire.

- Absolument aucun maintenant que nous avons accompli notre mission, mon cher Triste-Sire. On nous a dit de venir, et nous sommes là. Il n'appartient pas au mercenaire de prendre des initiatives. J'imagine que l'on va nous donner quelques bricoles à faire pour passer le temps. Pour ma part, j'espère que cette île offre des distractions suffisantes pour écouler le pécule que nous avons obtenu à Amderran.

- Qu'est-ce qu'on vient fiche dans ce trou perdu ? Vous pensez qu'on va regagner la péninsule bientôt ?

Niccolo haussa les épaules.

- Il est ardu de faire des conjectures, mon ami. Mais je doute fort que ces hommes qui s'échinent à mettre sur pied un campement militaire le fassent pour sécuriser un pique-nique. Notre présence ici est due à un contretemps... mais, tu as rencontré avec moi l'archiduc de Languehache. Cochise d'Alaszia est un homme taillé dans le roc. Il ne démordra pas. Il ne lâchera pas prise tant que Nelen ne sera pas entre ses mains.

Un rayon de soleil l'éblouit un instant. Il leva le bras pour s'en protéger.

- J'ai bien peur, mon ami, que nous ne soyons bientôt contraints de nous battre.
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Enrico di Montecale
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MessageSujet: Re: Lève ton verre mon ami, le jour n'est pas fini...   Lève ton verre mon ami, le jour n'est pas fini... I_icon_minitimeVen 20 Mar 2015 - 21:37

Piezarre "Pisard" Montecale


Quelques bateaux semblaient avoir transité entre la Péninsule et Achid Kamil, en cette quatrième ennéade de Bàrkios. Le nouvel amiral s'en était allé rejoindre le duc sur le continent, des troupes fraîches avaient débarqué à Fort-Méliane, et juste après, un petit esquif abritant le personnage qui nous intéresse. Piezarre Montecale, frère du récemment promu Enrico di Montecale, était à bord d'une petite embarcation langecine. Il avait débarqué, salué un dénommé Gerwald, et s'était enquit des nouvelles. Quelle ne fut pas sa surprise en constatant que non seulement il avait manqué son frère de peu, mais qu'il avait également été appelé à endosser de nouvelles responsabilités. Cet endroit, en effet, était passé sous son commandement temporaire, commandement qu'il partagerait avec un homme du Trait, un certain Helmond. C'était beaucoup d'informations en un seul coup, aussi, Pisard, comme on l'appelait en Langehack, s'assit et se servit un godet d'eau. Sous son armure, il commençait à réfléchir à toutes les tâches qui l'attendaient.

Il eut également vent d'une attaque qui se jouerait bientôt. A peine arrivé était-il déjà entraîné dans une bataille! Mais Gerwald le rassura tout de suite; ce n'était pas l'enfer qui attendait le commandant du fort. Il lui expliqua la situation en détail, faisant un briefing complet. Piezarre se caressa la barbe. Voilà le cadeau que lui laissait donc son aîné. Plutôt étrange. Malgré cela, le Soltaar opina du chef et resta sur le quais, scrutant l'horizon. Quelque chose avançait, au loin. Un navire. A mesure qu'il pointait sur l'horizon, deux autres silhouettes apparurent dans le champ de vision de Pisard. En réalité, ils étaient trois. Un cri d'alerte venant de la tour du fort avertit de l'approche de ces embarcations.
Lorsqu'elles se rapprochèrent, la vigie put distinguer qu'il n s'agissait pas de vaisseaux scylléens, encore moins soltaars. Mais il fallut attendre d'être près pour savoir qui venait à la rencontre des Langecins sur cette île de l'Olienne.

Des barques furent mises à l'eau et conduites vers le ponton du port embryonnaire. Dans ces chaloupes, des mercenaires, et à leur tête, l'homme dont il avait entendu parler à Azalie; Niccolo Malevesta. Il n'eut pas vraiment de mal à le reconnaître, tant la description que l'on faisait de lui le dépeignait avec un réalisme effarant. Lorsqu'il posa le pied sur le bois de la jetée, Niccolo fut accueilli par Pisard, Gerwald à ses côtés.

"Benvenuti à Fort-Méliane, capitaine Malevesta. Jé suis lé capitaine Pisard Montecale, et j'ai cetté place forte à charge. Avec lé capitaine Helmond. Vous vénez d'arriver, et vous avez fait un long voyage, mais nous avons bésoin dé vous dès mainténant. Après cetté pétite action, nous pourrons ripailler en paix, entre hommés d'armes!"

Piezarre sourit, et parla alors du plan avec Niccolo. C'était une opération peu risquée. La prise d'un comptoir scylléen à l'opposé du fort. Il expliqua au capitaine des mercenaires qu'il devait s'y rendre en bateau, accostant dans le port de ce comptoir. Le capitaine Montecale ferait de même, juste à côté, alors que Helmond sortirait des fourrés pour bloquer toute fuite vers la jungle, et piller lui aussi la position ennemie. Un jeu d'enfant, c'est ce qu'il fit comprendre à Niccolo. Il ne devait prendre que cinquante hommes avec lui. Une fois le briefing terminé, Pisard lui proposa un verre de vin avant de se mettre en route, ou plutôt, en mer.




Le navire avait bien avancé jusqu'à sa destination. Cabotinant sur les rivages inondés tantôt de verdures, tantôt de rochers et de sable, la galère remplie d'une cinquantaine d'hommes frais et prêts à en découdre commandée par Pisard approchait du but. Tout ce qu'il espérait, c'était que le capitaine Niccolo n'avait pas tardé de son côté, et était plus ou moins à sa hauteur. Il viendrait, comme convenu, par l'autre côté.
Piezarre arriva en vue des jetées du comptoir scylléen. Dessus, quelques hommes s'étaient réunis, et se retournèrent tous face à la galère lorsqu'elle apparut dans leur champ de vision. C'était également le signe attendu par le capitaine Helmond et ses troupes du Trait pour intervenir.

Le frère de l'amiral, se saisissant de sa rapière, donna alors l'ordre d'accoster. Les Scylléens sur les pontons se mirent à courir vers l'intérieur du comptoir, alors que de l'autre côté se profilait le rostre du navire de la Compagnie Sans Nom. Avec le sourire au visage, Piezarre se tourna vers les hommes sous son commandement et leur dit:

"Jé veux voir du sang et surtout des larmes sur leur visages! Tuez, mais faites aussi  des prisonniers! Sus!"

Et le navire de guerre pénétra alors le sanctuaire pharétan, posant le pied sur ce qui leur appartiendrait bientôt, à l'issue au mieux d'une reddition automatique, au pire d'une petite échauffourée sans risque.
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Dernière édition par Enrico di Montecale le Jeu 12 Mai 2016 - 18:50, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: Lève ton verre mon ami, le jour n'est pas fini...   Lève ton verre mon ami, le jour n'est pas fini... I_icon_minitimeSam 21 Mar 2015 - 12:36


Helmond
Tandis qu’il fixait l’horizon pour apercevoir l’un des deux navires qui devaient donner le signal pour le départ, un de ses hommes vint l’aborder un peu maladroitement.

-Lieut’nant ?

Trop concentré, Helmond préféra ne pas répondre et laisser le gars se démerder seul.

-Lieut’nant, heu… Y a des gars qu’ont bu l’eau… i’zavé trop soif.

Le lieutenant tourna lentement sur ses talons pour apercevoir la tête du soldat qui venait de l’informer. Son regard était noir, il aurait pu tuer cet homme d’un seul revers de main s’il avait voulu. Sentant une odeur nauséabonde venir jusqu’à son nez, il aperçut à la lisière quatre gus en train de se vider littéralement. Ils avaient pourtant pris soin de prendre suffisamment d’eau et de gnole pour la traversée de l’île, et non, des imbéciles avaient trouvé mieux en buvant dans l’une des flaques. Le niveau intellectuel de ces hommes n’était certes pas très élevé, mais là il dépassait des records !

-Bordel des dieux ! Imbéciles ! On est sur le point de mener une attaque contre ce bled pourri et vous êtes en train de déféquer comme des… dit le lieutenant en s’avançant d’un air plutôt menaçant vers les quatre loustics.

Mais avant qu’il n’ait eu le temps de finir sa phrase, un autre garde vint l’avertir.

-Les bâteaux ! ils sont là lieut’nant ! Faut qu’on y aille !

Helmond s’arrêta dans sa course et se retourna pour apercevoir les fameux navires. Il se rendit alors compte que le soldat ne mentait pas et que le signal venait bien d’être donné, et cela au moment où ses hommes étaient en train de chier. L’air furibond, Helmond fit se lever ses gars et leur donna l’ordre de se mettre en marche.

-Et vous aussi bande d’ignares ! Levez-vous tas de merde et battez-vous ! Ces mots s’adressaient encore aux quatre gus qui avaient bu.

Difficilement, ils remirent leurs chausses et rentrèrent dans le rang au grand regret des autres qui devaient à présent supporter leur odeur. Helmond se mit à tête du petit groupe et commença à marcher sur le village qui collait le comptoir. Ce sera leur première étape, ensuite ils retrouveraient les hommes de Pisard et du capitaine de la compagnie sans nom. En observant leur objectif depuis un petit moment, ils n’avaient pas relevé un grand nombre d’individus. Aucuns navires marchands n’étaient à quais et cela serait aussi bien pour leur « discrétion ». Après quelques minutes de descente dans les fourrées assez hautes pour les camoufler, mais aussi assez dense pour les emmerder dans leur progression, ils finirent tant bien que mal à l’entrée du village.

-Fouillez les maisons et faites des prisonniers. Ils nous serviront pour plus tard, je vous rappelle qu’on a des mines à exploiter.

Il n’y eut alors aucune résistance, les quelques hommes, femmes et enfants qui vivaient-là préfèrent céder plutôt que lutter contre une centaine d’hommes. Les pékins du coin ne devaient être qu’une vingtaine tout au plus. Néanmoins, certains des hommes eurent l’idée saugrenue de lutter ce qui mit à terre quelques hommes du Trait, mais ces héros finirent par se faire éventrer au grand bonheur de ses hommes. L’action ne dura pas longtemps avant que le Trait en ait eu fini avec le village. Suite à ça, ils poursuivirent leur route vers le comptoir afin de voir comment ça se déroulait pour le frère du nouvel amiral et pour les mercenaires fraîchement débarqués.



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MessageSujet: Re: Lève ton verre mon ami, le jour n'est pas fini...   Lève ton verre mon ami, le jour n'est pas fini... I_icon_minitimeSam 21 Mar 2015 - 19:17

Lève ton verre mon ami, le jour n'est pas fini... 1402754036-scipione
Callisto Carles
« Des nouvelles de mon frère ? »
« Oui ma Dame, il est en route actuellement pour Diantra, il ne nous a pas communiqué la raison de ce détour. »

Sybille congédia le conseiller sur cette phrase d’un mouvement de la tête et invita son neveu à entrer dans la pièce. En qualité d’Amiral des flottes ydriaines, Oscario coordonnait avec elle leur prochain mouvement sur l’immense échiquier qu’était devenue la péninsule. Le deuxième fils Anoszia embrassa sa tante sur la joue puis s’assit sur l’un des fauteuils confortables du bureau de son père.

« Tu es sûr que Père approuvera ? »
« Depuis quand un Anoszia en laisse tomber un autre ? Bien sûr qu’il approuvera. Et même si ce n’est pas le cas, ton père n’est pas là et c’est à moi de prendre les décisions pour notre famille et pour Ydril. »
« D’accord. Quel est le plan alors ? »
« C’est très simple. A la faveur de la première lune, nous embarquons des hommes d’armes sur une galéasse que l’on fera passer pour un navire marchand en route pour Naelis. Il cabotera sous le pavillon de la famille Lunicorni et d’Ydril jusqu’à Nelen, et une fois près de la position des hommes à ton frère, ils lèveront le pavillon Anoszia pour amarrer dans la crique. »
« Très bien, j’ai ton homme pour cette opération. Le capitaine Callisto de Carles, c’est un ami qui nous a déjà prouvé sa loyauté par le passé. »

La tante et le neveu restèrent encore ensemble plusieurs heures pour peaufiner leur plan, un messager devait être en route pour Langehack où il devait prévenir le duc de ce mouvement de troupes d’une centaine de personnes. Les hommes d’armes embarquèrent le lendemain sous le voile de la nuit, tandis que le navire se faisait passer pour une embarcation marchande. Ils quittèrent le port de Cloyi au petit matin pour faire route en direction d’Achild Kamil, prenant soin de prendre le large et éviter de mauvaises rencontres.

Au bout de quelques ennéades, l’île promise était en vu. Callisto après avoir bien vérifié que c’était bien la bonne île, retira sa pipe de sa bouche et aboya ses ordres pour qu’on fasse monter le pavillon des Anoszia en haut du mat pour qu’il soit bien visible de l’île. Le dragon d’or flottait au gré du vent, tandis que le navire approchait. Plus ils approchèrent et plus ils purent voir ce qui se passait sur la côte. Agrandi par la longue vue, Callisto put voir qu’un village était attaqué par des hommes qu’il supposait être ceux de Langehack, mais à cette distance ils ne pouvaient être sûrs. La galéasse s’arrêta donc à bonne distance, attendant d’être invité par les langecins pour débarquer mais personne ne pouvait ne pas remarquer ce joli gros trois mâts immobile près de la côte.  
 
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Niccolo Malevesta
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MessageSujet: Re: Lève ton verre mon ami, le jour n'est pas fini...   Lève ton verre mon ami, le jour n'est pas fini... I_icon_minitimeLun 23 Mar 2015 - 13:38

- Je hais la mer, Aron. Cette putain le sait, et me le rend bien. Je n'ai eu de cesse que de la fuir, mais le destin me ramène vers elle. Si j'avais su que les langecins aimaient à ce point la mer, je serais resté en Ithri'Vaan. Les filles de Thaar sont chères, mais elles ne m'ont jamais menacé de noyade.

Concentré sur l'objectif, Aron Triste-Sire ne prêtait qu'une oreille distraite à son capitaine. Entendre ce dernier geindre sur les mille tourments que lui infligeait le mal de mer était un peu trop redondant au goût de l'équipage. A sa décharge, il fallait reconnaître que Niccolo Malevesta n'avait pas eu de chance ; alors qu'il croyait, une fois débarqué, que les combats auraient lieu sur la terre ferme, il lui fallait à nouveau reprendre le bateau le jour-même pour attaquer un comptoir scylléen. Le sort s'acharnait sur l'homme fort de la Compagnie Sans Nom.

- Dites, capitaine, j'ai une question... quel genre d'homme, à votre avis, peut bien appeler son fort "Fort-Méliane" ?

- Un sentimental, mon cher Triste-Sire. Un sentimental. J'ai tout de suite su que Bachide d'Oloszia était de cette trempe-là. Il aime sa duchesse à en mourir, et je ne serais pas étonné, d'ailleurs, qu'il finisse vraiment par en mourir. L'amour est une faiblesse, et même pis : une maladie. Mais contrairement aux maladies que nous attrapons fréquemment, nous autres mercenaires, l'amour ne vide pas les intestins et procure parfois de surprenantes et agréables sensations.

Comme Niccolo semblait à présent absorbé par de lointains souvenirs, Triste-Sire jugea bon de ne pas commenter. Le comptoir, de toute manière, avait commencé à se dessiner au-devant. Comparé aux immenses comptoirs des opulentes cités de la Confédération de Thaar, l'endroit ne payait pas de mine, et Niccolo s'étonna de ce que le duc de Langehack - pardon, le duc de Longuehache, comme disait notre héros - concentre autant d'efforts pour si peu, alors qu'il y avait tant de villes à piller, de filles à lutiner et d'auberges à incendier dans la péninsule. Mais, au fond, il n'était qu'un outil entre les mains de Son Altesse, qui restait seul juge de la stratégie. Et tant mieux, d'ailleurs, vu l'accumulation d'échecs retentissants qui jalonnait la glorieuse carrière de Niccolo Malevesta.

Le navire pénétra comme convenu dans le comptoir scylléen, et les vaillants hommes, ou plutôt devrais-je dire les hommes, de la Compagnie Sans Nom, se tenaient fins prêts à pratiquer leur exercice favori. S'en prendre aux cibles faciles étant la spécialité de la Compagnie - en particulier depuis que Niccolo la commandait - ils se trouvaient bien à leur avantage. Et quelques instants avant de débarquer, Niccolo tira son épée et la leva bien haut, avant d'adresser à ses hommes l'un de ses encouragements habituels :

- Mes amis ! Je...

Le navire venait d'accoster brutalement, heurtant le ponton ; dans le désordre le plus complet, la cinquantaine de reîtres estréventins se jeta à l'assaut. Légèrement vexé, Niccolo rabaissa sa garde et suivit le mouvement, pas si mécontent que ça de poser le pied sur un sol plus sûr.

Mais quand même, ils pourraient au moins faire semblant de respecter leur capitaine.

Manquant de tomber dans l'eau lorsqu'il descendit sur le ponton - le navire avait d'ailleurs emporté une partie de celui-ci dans sa manoeuvre - il resta à distance des échauffourées, se contentant de "superviser" les opérations, même s'il n'est pas certain qu'il contrôlait quoi que ce soit de ce qui se passait présentement.
Ce n'est qu'un peu plus tard qu'il remarqua qu'une galéasse avait fait son apparition à l'horizon et qu'elle demeurait là, distante et immobile comme un navire fantôme.
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MessageSujet: Re: Lève ton verre mon ami, le jour n'est pas fini...   Lève ton verre mon ami, le jour n'est pas fini... I_icon_minitimeSam 28 Mar 2015 - 12:27



La razzia sur le comptoir scylléen fut des plus classiques et des plus contrôlés. La galère de Pisard s'enfonça dans le sable de la plage, vomissant par sa proue les hommes armés du Trait. Cinquante hommes qui devraient s'emparer des bâtiments côtiers, alors que ceux d'Helmond pouvaient déjà être aperçus en train de pénétrer les maisons et cabanes du village, armés d'épées et de mauvaises intentions. Piezarre mena sa compagnie à l'assaut des quais et des bâtiments marchands. Sur leur chemin, le poste de garde fut investi, et les miliciens furent les premiers à mourir. Ils résistèrent vaillamment face aux mercenaires du Trait, mais le nombre finit par l'emporter sur l'énergie du désespoir. La mort de quelques hommes ne fit pas s'arrêter l'investissement de la place, loin de là. Dans l'ordre, le raid continua, et alors que la Compagnie Sans Nom faisait la jonction, les hommes du capitaine Montecale arrivait presque à la jetée. Les combats seraient bientôt finis, et les mercenaires pourraient enfin considérer l'île comme prise intégralement, un grand soulagement.

Pisard pénétra dans un bâtiment commercial avec une dizaine d'hommes. A l'intérieur, six hommes s'étaient réfugiés dans le fond de la salle. Un enfant les accompagnait, aussi apeuré que les adultes. Leurs vêtements et leurs parures, pour la plupart assez riches, montrait qu'ils avaient à faire ou à des officiels scylléens, ou à des marchands. Piezarre préféra la thèse des marchands. Demandant à ses hommes d'abaisser leurs armes, il s'avança de deux pas supplémentaires vers les commerçants. Le sourire aux lèvres, il leur clama, non sans une once de fierté:

"Messires, jé prends possession dé ces lieux sur ordré du biénveillant duc Oschide d'Anoszia et dé son épouse, la duchesse Méliane dé Lancrais. Lé Langécin né souhaite pas la mort du commerce, aussi, voyez cetté prise de pouvoir comme un changément dé propriétaire. Aucun mal né vous sera fait, jé vous en donne ma parole d'honneur. A présent, veuillez sortir d'ici, qué nous puissions voir à qui nous avons affaire."

Le capitaine Montecale fit signe à ses hommes d'encadrer les six marchands du fond, afin qu'ils sortent sans faire d'histoire du bâtiment. Puis, l'officier soltaar sortit, toisant le comptoir cerné et investi. Son regard repéra vite les hommes du capitaine Niccolo, qui avaient été chercher quelques femmes du village dans le but de goûter aux plaisirs locaux, ainsi qu'Helmond et ses soldats, qui s'avançaient vers le comptoir après en avoir fini avec les résistants des maisonnées. Le frère de l'amiral partit à sa rencontre. De loin, il pouvait voir également le capitaine Malevesta converger vers les deux autres officiers. Une fois à la hauteur du capitaine du Trait, Piezarre sourit et lança:

"Du bon travail, capitaine Helmond. Tout est sous contrôle, et nous avons fait des prisonniers dé marque à l'intérieur du comptoir."

Lorsque Niccolo arriva à la hauteur des deux autres hommes, Piezarre salua le charismatique meneur de la Compagnie Sans Nom.

"Beau travail, capitaine Malevesta."

Alors que les trois hommes bavardaient, Pisard n'avait pas encore remarqué la présence du navire au large de la côte d'Achid Kamil. Présence que ses compagnons ne tardèrent pas à pointer du doigt.


Dernière édition par Enrico di Montecale le Jeu 12 Mai 2016 - 18:50, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Lève ton verre mon ami, le jour n'est pas fini...   Lève ton verre mon ami, le jour n'est pas fini... I_icon_minitimeMer 1 Avr 2015 - 16:12


Helmond
Comme il l’avait prévu, les quelques badauds scylléens où marchands qui s’étaient trouvés dans les parages n’avaient pas tenu face à eux. Pouvait-on vraiment dire qu’ils avaient au moins résisté ? Ce combat avait été digne de brigands alors qu’Helmond aspirait à bien plus. Ce n’était pas en massacrant des hommes sans défense qu’il gagnerait en prestige et surtout en richesse. Au moins, l’opération ne leur avait pas coûté très cher et en quelques instants seulement, l’île leur était complétement acquise. Il retrouva ainsi son partenaire gouverneur de Fort-Méliane qui vint le féliciter pour les prisonniers.

-On en aura bien besoin pour aller extraire les matières précieuses, et puis les femmes pourront toujours servir à satisfaire nos hommes. Rien de pire qu’une île uniquement masculine. Dit-il en plaisantant.

Derrière Pisard apparut le capitaine de la compagnie sans Noms, un certain Malevesta si sa mémoire était bonne. De loin, il avait vu ces mercenaires bondir sur les malheureux qui s’étaient trouvés trop près d’eux. Si les estréventins s’étaient trouvé particulièrement efficace dans cette escarmouche, leur capitaine avait tout de même pris soin de rester à l’arrière de ses hommes.

-J’ai vu vos hommes à l’œuvre, capitaine, j’espère que nous aurons l’occasion de nous battre côte à côte à l’occasion.

Au loin, il aperçut un navire arborant le dragon d’or en haut d’un des trois mâts. Helmond reconnut aussitôt l’héraldique du duc de Langehack, et en conclut que Langehack leur fournissait de nouveau des renforts. Sauf que cette fois-ci, il ne s’y attendait pas et cette galéasse ne ressemblait à aucune autre de Langehack. Le lieutenant en vint à se demander s’il ne s’agissait pas là d’une ruse du Soltaar, puisqu’il était évident que la nouvelle avait déjà dû gagner la pointe de la péninsule.

-Pas de relâchement chez nos hommes, nous ne savons pas encore quelles sont les motivations de ce navire. Je serai d’avis d’embusquer quelques gars derrière les palissades et maisonnées et leur proposer de se joindre à nous. S’ils se montrent hostiles, nous pourrons les refoutre à l’eau sans trop de soucis.

Il sentit une odeur de merde venir jusqu’à son nez. Lorsqu’il tourna la tête, il vit les quatre gus qui s’étaient fait dessus.

-Vous ! Foutez-vous à l’eau ! Vous empesterez moins…
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