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| La tempête se lève [Halie/Fenris] | |
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Fenris Nöldorion
Elfe
Nombre de messages : 387 Âge : 37 Date d'inscription : 12/01/2015
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| Sujet: La tempête se lève [Halie/Fenris] Mer 12 Juil 2017 - 12:24 | |
| << RP précédent : "Le calme avant la tempête"Neuvième jour de la quatrième ennéade du mois de Favriüs An 9 du XIème cycle
Plusieurs jours s'étaient écoulés depuis cette nuit qu'ils avaient passé ensemble. Une nuit délicieuse, pleine de tendresse et d'ardeur incandescente. La baignade s'était éternisée, tout comme les ébats qui avaient suivi. Ils n'avaient que peu dormi. Une heure, peut-être deux. Puis le jour avait commencé à se présenter et Halie avait dû retourner à sa chambre avant l'arrivée des premiers serviteurs. Ils avaient été contraints de faire l'effort de ne rien montrer de leur fatigue ainsi que de la passion qui les avait habité si longuement. Il avait semblé presque étrange à Fenris de retrouver sa compagne dans un cadre moins intime et plus formel. Le contexte de paix leur offrait la possibilité de vivre les émois des débuts, contigus à toute relation amoureuse. Plus encore lorsque celle-ci devenait charnelle. Depuis, l'intensité de ce moment s'était peu à peu atténué et le cœur du cavalier avait retrouvé sa sérénité naturelle.
Ce jour-là, le déjeuner avait été un peu plus cordial que ceux auxquels le jeune couple avait été habitués l'annonce de leur relation. Melian et Eölir avaient été très polis. Presque charmants. Leur fils n'en montra rien et joua le jeu bien qu'il trouvât cette réaction des plus suspectes. Il n'était pas dans les habitudes de ses parents de changer ainsi d'humeur. Pas sans une mise au point préalable. S'ils changeaient d'attitude, arborant plus aisément le sourire que le regard scrutateur à l'intention de sa compagne, alors cela devait faire partie d'une stratégie. Malheureusement, le jeune Tel'sorn n'eut pas le temps de la voir venir qu'il était trop tard... Son père venait de lui proposer de passer un moment seul à seul dans l'après-midi afin qu'il lui narrent ses dernières mésaventures. Fenris avait bien évidemment accepté. Ce ne fut qu'après que le couperet tomba.
-Eh bien, si ces Herus sont pris, alors nous allons passer ce temps-là ensemble ma chère. Annonça Melian en adressant un grand sourire à la Protectrice.
Le cavalier voyait l'échiquier se dessiner sous ses yeux. Eolir avait fait en sorte de l'occuper, offrant ainsi à son épouse un prétexte pour rester seule avec Halie. Une discussion en tête à tête entre elle et sa potentielle future belle-fille... Cela pouvait paraître tout naturel mais le Tel'sorn savait que sa mère n'avait pas changé d'avis concernant la Protectrice, bien qu'il en ignore encore les raison. Ce serait sans doute l'occasion d'en apprendre davantage à ce sujet mais, connaissant Melian, il ne pouvait s'empêcher d'appréhender la conversation à venir pour son compagne. Cependant, cette dernière n'avait clairement pas la possibilité de refuser. La proposition n'avait pas été formulée comme telle et, si elle voulait avoir une chance d'améliorer durablement leur rapport, Halyalindë devait s'y soumettre.
Ainsi, alors que Fenris devait retrouver son père sur la terrasse des appartements parentaux en ce début d'après-midi, la Protectrice avait rendez-vous dans un petit salon à l'étage du bâtiment principal. Celui-ci était pourvu d'un grand balcon protégé sur soleil par les branchages des arbres alentours. Melian s'y trouvait déjà, achevant de mettre tout en place. Deux chaises en métal entouraient une petite table ronde assortie. Elle les avait orientée vers le paysage, essayant de donner ainsi un caractère moins formel à la situation. Sur la table se trouvaient deux tasses, une théière encore fumante, du lait, du miel et une assiette de petites gourmandises. Le plateau ayant servi à apporter tout ceci était posé sur une console à l'intérieur. Lorsque l'on frappa à la porte, tout était fin prêt et la Dame alla ouvrir. Elle accueillit Halyalindë avec le même sourire que celui qu'elle lui avait adressé une heure plus tôt.
-Entrez, entrez. Dit-elle en accompagnant ses paroles d'un geste.
Dès qu'elle fut à l'intérieur, Melian ferma la porte derrière elle et la prit par le bras, épaule contre épaule, pour la conduire vers le balcon.
-Je nous ai installées dehors. J'espère que vous ne m'en voulez pas pour cette invitation forcée mais j'ai pensé que ce serait l'occasion pour nous de discuter un peu. Apprendre à vous connaître.
La phrase était justement tournée. Elle ne voulait pas simplement échanger mais bien en savoir davantage sur la Dame Louve. La formulation lui semblait juste étant donné la situation. Après tout, c'était elle qui menaçait de lui prendre son fils. Il était normal qu'elle veuille s'assurer qu'il ne commettait pas une erreur en la choisissant. Une fois dehors, elle lâcha libéra la Protectrice de son emprise et lui fit signe de s'asseoir.
-Prenez place, je vous en prie. Comment aimez-vous votre thé ?
Dernière édition par Fenris Nöldorion le Lun 21 Aoû 2017 - 19:33, édité 1 fois |
| | | Halyalindë
Ancien
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| Sujet: Re: La tempête se lève [Halie/Fenris] Jeu 13 Juil 2017 - 1:09 | |
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Qu'il avait été difficile de quitter les bras de Fenris ce matin là...
Et qu'il avait été difficile de se tenir durant les jours suivants...
Halya n'était pas aveugle, elle voyait très bien que malgré leur étiquette parfaite, Melian et Eölir acceptaient mal la relation qu'elle entretenait avec leur fils. Autant que possible, elle préférait ne pas les brusquer, espérant pour son compagnon qu'ils en viendraient à accepter les choses d'eux même, avec le temps. La raison de leur réticence importait peu. Dans sa vie, elle avait eu l'occasion de voir de très près la brillance singulière que la méfiance et l’incompréhension accrochaient aux regards de leurs hôtes, et si certaines réflexions pouvaient facilement la mettre hors d'elle, la désapprobation passive était quelque chose qu'elle gérait assez bien. De toute façon, cette fameuse réticence, il n'y en avait aucune trace dans les yeux de Fenris, et c'était là le plus important.
Mais cela ne changeait pas le fait qu'après cette nuit là, la protectrice avait du se surveiller attentivement pour ne pas risquer de mettre les maître des lieux plus mal à l'aise qu'ils semblaient déjà l'être. Ne pas se montrer trop proche de Fenris qui, lui-même, semblait moins bien se maîtriser que d'ordinaire. Même s'il fallait avoir l’œil pour distinguer la différence, il était certain que ses propres parents l'avait et plutôt deux fois qu'une. Pour une fois, Halya avait joué son rôle d'aînée dans l'affaire en gardant la posture adéquate malgré l'effet qu'avait sur elle la chaleur des mains fortes du militaire ou son regard accroché au détour d'une conversation. Elle n'en aurait pas été capable avant d'être propulsée Protectrice, mais il faut croire que les cours de diplomatie avaient du bon... Tiens, ce n'était peut-être pas la première fois qu'elle se disait ça...
Cela dura, tout en se tassant un peu, jusqu'à ce fameux déjeuné bien plus agréable que les autres. Les deux parents du jeune Aigle semblaient plus enclin à laisser planer une atmosphère légère. Le revirement était si soudain qu'Halya se demanda un moment s'ils ne s'étaient pas donné du courage avec quelques verres de Leoras avant le repas... Mais non ils semblaient parfaitement maître d'eux et leur conversation était agréable... Et elle avait soudainement l'impression de se retrouver dans l'un de ces diners mondains qu'elle avait du subir pour le bien d'Ardamir. Ces rencontre durant lesquelles chacun enrobait ses paroles d'une touche de miel et de menthe pour faire passer d'énormes annonces, glaner des informations et former des alliances avantageuses . Elle s'était donc mis tout naturellement au diapason. Elle ne pensait pas pouvoir rajuster son costume de diplomate aussi facilement d'ailleurs, mais c'était comme si le séjour qu'ils avaient fait en ces murs avait déjà fait la moitié du travail.
D'ordinaire, Celondil, Medherith et elle faisaient une courte réunion pour parler des autres participant de la dite rencontre, mais d'ordinaire, les enjeux étaient bien moins clair également. Ici, malgré toutes les machinations inventives dont les Nöldorion pouvaient l'idée, le centre des préoccupation était on ne pouvait plus clair : Fenris. Et cela rendait tout incroyablement plus simple... Et incroyablement plus complexe à la fois.
" Avec plaisir." avait donc répondu Halya à l'invitation autoritaire de Melian tout en lui offrant un paisible sourire de circonstance avant que la discussion ne reprenne son cours.
A la fin du repas, prenant le prétexte d'avoir oublié son étole dans sa chambre, Halya trouva l'occasion de faire trois pas avec Fenris avant qu'il n'oblique vers le lieu où son père lui avait donné rendez-vous. Au moment de se séparer, elle lui avait seulement glissé :
" Ne t'en fait pas pour moi. J'ai survécu face aux drows, aux terres humaines et au Haut Conseil, je devrais pouvoir discuter avec ta mère. " Sa mine taquine était légère et sa voix on ne pouvait plus douce lorsqu'elle ajouta un ton en dessous, " Toi et ton père ne vous êtes pas vu depuis longtemps alors ne laisse rien te gâcher cette après-midi. "
Elle n'avait pas mis longtemps à rejoindre le salon que lui indiqua un domestique, son étole alourdie d'une broche en or végétal barrant son dos laissé nu par sa robe bleue cintrée de blanc. Quelques coups et on venait lui ouvrir. Melian était déjà là et vu ce qui trônait un peu plus loin sur la terrasse, elle avait eu le temps d’apprêter quelques fioritures pour leur rencontre.
Sans une hésitation, la dame des lieux prit la Protectrice par le bras et l'entraina vers le balcon, donnant le ton d'entrée de jeu. Au moins elles ne tourneraient pas autour du pot et Halya ne pouvait en être qu'enchantée étant donnée l'amour qu'elle avait pour les parades sociales.
" Non, bien sûr, je ne vous en veux pas. " assura l'Ardamirie en posant un instant la main sur le bras auquel elle était accrochée.
Halya cala son pas sûr et félin, rompu à la raque en forêt, sur celui de la dame, puis elle prit place sur la chaise de gauche, s'orientant de biais comme Melian semblait avoir disposer l'endroit pour éviter l'effet de face à face. La vue qu'elles avaient de là avait un charme policé et structuré que ne pouvait avoir celui, chargé et complexe, d'Ardamir. Laissant courir ses yeux sur l'horizon grise et bleue, Halya répondit distraitement aux questions pratiques :
" Nature, merci. "
Puis elle reporta son attention sur le visage de la mère de son compagnon, recevant la tasse en la remerciant une nouvelle fois. Elle était grande, même un peu plus que la Protectrice. Son maintien droit et ses gestes précis donnaient à sa personne une aura altière qui ne se faisait pas facilement oubliée. Quelque chose dans ses fin rappelait étonnamment ceux de Fenris. D'aussi près, leur lien de parenté était plus qu'évident.
Attendant que Melian prenne place, et consciente que l'observer sans rien dire serait des plus gênant, Halya huma les vapeurs s'échappaient de sa tasse. Une expiration satisfaite et un sourire curieux firent leur apparition.
" Il y a de la bergamote, non ? "
Ce ne fut qu'une fois qu'elle eu sa réponse et que sa compagne du jour fut installée que la protectrice repris le cours de leur réelle conversation.
" En réalité, après avoir rencontré vos trois fils, j'étais aussi curieuse de faire votre connaissance. Se sont des hommes remarquables. "
Il y aurait eu bien plus a dire, mais ajouter qu'elle avait failli tuer deux des dits fils, l'un de sang froid et l'autre par négligence, n'était pas forcément le genre de détails a ajouté lors d'une telle conversation... Heureusement, sa rencontre avec Finwë s'était bien passée, elle, même si elle remontait à plus loin.
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| | | Fenris Nöldorion
Elfe
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| Sujet: Re: La tempête se lève [Halie/Fenris] Jeu 13 Juil 2017 - 12:14 | |
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Fenris avait répondu à la plaisanterie d'Halie par un sourire amusé. Malgré toute la retenue dont il savait si bien faire preuve, elle semblait avoir remarqué ou deviné son anxiété concernant cette fameuse après-midi entre femmes.
-Deviendrais-je aussi facile à déchiffrer ou bien aurais-tu appris à lire mes pensées ? Avait-il répondu sur le même ton.
Depuis la dernière nuit qu'ils avaient passés ensemble, bien des choses avaient changé entre eux. Plus encore qu'après leur première fois. Durant ces quelques heures, ils s'étaient montrés plus fusionnels que jamais mais cela ne s'était pas arrêté à ce rapport charnel... Si Fenris lisait dans le regard d'Halie depuis longtemps, il parvenait désormais à presque deviner ce qu'elle pensait sans avoir besoin de la regarder. Il était également plus protecteur et attentionné que jamais envers elle, comme le montrait l'inquiétude qu'il ressentait à présent. Réciproquement, il apparaissait qu'il était moins imperméable à sa compagne qu'auparavant. Certes, il se montrait plus naturel en sa seule présence mais, même en public, elle semblait le comprendre alors qu'il continuait de n'afficher que ce qu'il convenait et non pas ce qu'il pensait ou ressentait. Ils se séparèrent après qu'il ait déposé un baiser sur son front. Il avait déjà évoqué à sa bien aimée la santé de son père qui déclinait lentement et elle avait voulu le soulager de son anxiété afin de lui permettre de profiter pleinement de ce moment avec lui. Il ne pouvait que l'en remercier. Il la regarda s'éloigner de quelques pas avant de se rendre aux appartements de ses parents où son père l'attendait déjà.
Contrairement à Melian, Eölir n'avait pas fini de se préparer. Tout juste avait-il eu le temps de sortir un plateau et d'y disposer des verres et un pichet. Aussitôt arrivé, Fenris lui intima gentiment d'aller s'asseoir tandis qu'il achèverait son ouvrage. Pendant qu'il apportait les boissons et sortait une boîte de biscuits, ils parlèrent de tout et de rien. De ses frères, des voisins, de la chouette et du coucou qui s'étaient installés non loin et qui perturbaient jour et nuit le repos déjà léger de l'ancien militaire. Une fois installés, la discussion s'orienta presque naturellement vers les derniers déboires de Fenris. Ce dernier avait déjà pu évoquer l'histoire des drows dans ses lettres mais celle des nécromanciens était bien plus récente. Il entama donc son récit après l'entracte qu'avait subi sa relation avec Halie, alors qu'ils s'en allaient en quête du loup blanc de la Protectrice. Il savait d'avance quels éléments seraient négligemment omis, entre la santé de la dame et leur première nuit sur les rives de l'Oliya... Pour ce qui était du reste, il n'avait pas de raison de cacher ce qui leur était arrivé.
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Tandis qu'elle se servait son propre thé, Melian répondit à la question de son invitée par la positive.
-En effet. J'en fais rajouter quelques gouttes après que le thé ait infusé. J'espère que son acidité et son amertume ne vous dérange pas ?
Un nuage de lait vint ternir la couleur chatoyante de la boisson. Elle trouvait cela visuellement dommage mais trouvait le goût nettement meilleur ainsi. Puis elle s'assit à son tour, se positionnant tel qu'elle l'avait choisi avant l'arrivée d'Halyalindë. Les jambes croisées, adossées à son siège, elle prit sa tasse par la coupelle pour la porter devant elle. De deux doigts, elle saisit la anse avec délicatesse et fermeté avant de venir tremper les lèvres dans le breuvage pour en tester la température. Au compliment sur ses fils, elle eut un sourire et répondit un simple "Merci" qui avait tous les airs d'un "Je sais".
-Fenris n'était pas attendu, ni même espéré. Il s'est cherché pendant un temps car il a des prédispositions dans de multiples domaines et la curiosité qui sied à tous les apprentissages, même les plus complexes. Pourtant, il surpasse toutes nos espérances. Son intégration au corps des Tel'sorni en est la preuve.
Melian voulut boire une gorgée de son thé mais il était décidément trop chaud, et ce malgré le lait qu'elle y avait ajouté. Elle se résolut donc à reposer sa tasse sur la table pour le moment. Elle n'avait effectivement pas à se plaindre. Son aîné était Capitaine, le second Conseiller royal et le dernier l'un des plus jeunes Aigles et à la carrière la plus courte qu'Anaëh ait jamais compté. Le nom de leur famille avait beau être des plus illustres, la dernière génération prouvait une fois encore que c'était amplement mérité.
-Mais il pourrait avoir moins de qualités, cela n'en ferait pas moins de lui notre fils. Sa naissance est un don de Kÿria que nous chérissons et protégeons. Ses parents tout comme ses frères.
Le ton était très cordial mais le message était bien là. Quiconque toucherait à lui ne pourrait relever les yeux sans voir la colère de la famille Nöldorion au complet peser sur sa tête. Malgré tous leurs désaccords, Delyndil et Finwë s'entendaient sans réserve sur ce point et chacun d'entre eux, tout comme elle ou son époux, avait le pouvoir de faire vivre à cette personne un enfer.
-Vous avez vous aussi fait partie de ce corps, n'est-ce pas ? Où aviez vous servi auparavant ?
La discussion était lancée. Melian adoptait une curiosité anodine, semblant vouloir simplement en apprendre plus sur sa convive. Elle faisait passer cela sur le compte de sa relation avec Fenris mais elle avait bien d'autres choses en tête. Elle les évoquerait, plus tard.
Dernière édition par Fenris Nöldorion le Ven 14 Juil 2017 - 18:17, édité 2 fois |
| | | Halyalindë
Ancien
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| Sujet: Re: La tempête se lève [Halie/Fenris] Jeu 13 Juil 2017 - 14:12 | |
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" Au contraire. J'aime beaucoup les agrumes. "
Quand elle avait vu le miel et les gâteaux, Halya avait bien cru qu'elle devrait se forcer à faire honneur à ce qu'avait préparer son hôtesse malgré son manque d'affection envers tout ce qui était sucré. Mais le sort avait voulu qu'elle puisse faire une remarque sincère. Parmi la très longue liste des deux choses sucrées que l'Ardamirie aimait réellement, les agrumes étaient premiers exæquo. L'après-midi ne commençait pas si mal.
Les mains posées au contact de la porcelaine, comme pour les réchauffées, elle écoutait Melian avec application. Alors qu'elle parlait de ses fils, un sourire hésitant entre la nostalgie et l'amusement tordit les lèvres de l'Ardamirie qui s’expliqua avant que cela ne donne lieu à de mauvaises interprétations.
" Ma mère avait le même regard lorsqu'elle parlait de sa famille. "
Quand elle était petite, la nature de sa mère avait attiré bien des traquas à leur petite famille. Plusieurs fois, Mariel avait sortit les griffes et ce n'était que parce qu'Eorim était aussi buté que sa femme que les choses n'avaient pas gravement dégénérées. Nul doute qu'ici, les réactions seraient bien différentes mais la finalité serait la même : celui ou celle qui s'en prendrait d'une manière ou d'une autre à cette famille ne s'en remettrait pas facilement.
Ce qu'Halya n'avait pas imaginé cependant, c'était la potentielle insulte que pouvaient former ces quelques mots dans l'oreille d'une personne qui savait peut-être que sa mère n'était pas Citadine de naissance.
" J'ai fait parti des Aigles pendant un peu plus d'un siècle, jusqu'à il y a onze ans, oui. Mais je n'ai jamais eu le talent fulgurent de Fenris. Je n'ai même pas fait l'académie militaire d'Alëandir. J'ai commencé dans l'armée régulière d'Ardamir en tant que soldat du rang. Pour tout vous dire j'en étais un élément à peine passable. " ajouta-t-elle avec un sourire nostalgique et railleur " J'ai été gravement blessée à la bataille d'Uraal et j'ai quitté l'armée, certaine que je n'arriverais à rien si je continuais dans cette voie. Ce que je voulais avant tout, c'était me rendre utile.
J'ai voyagé pendant près d'un siècle. Je suis passée dans chacune des Cités de l'époque. J'ai rencontré des gens de tous horizons. J'ai observé. J'ai appris. Et Kÿria a mis sur ma route deux louveteaux que j'ai pris à ma charge. Unmiriel et Randil. Je ne voulais pas être séparer d'eux ni brimer leur véritable nature alors trouver une voie qui me convienne était d'autant plus difficile." elle prit une gorgée de thé brulant et déglutit avec bonheur. Le mélange était vraiment excellent. " Durant mes voyages, j'avais rencontré quelques membres de l'armée du roi. J'étais de retour à Ardamir depuis à peine quelques jours quand un lieutenant de l'infanterie royale m'a proposé d'intégrer leurs rang. J'ai été promue lieutenant moi-même en deux décennies, sous les ordres directes du Capitaine Aranos, et un matin, il est arrivé en me disant simplement que j'entrais dans le corps des Aigles le jour même. "
Elle avait à moitié réussit à retenir le rictus de mépris et de déception qui la prenait depuis Eraison lorsqu'elle parlait d'Aranos. Se focaliser sur les bons souvenir était encore difficile en sachant ce qu'il était devenu... Un dément prêt à ravager l'Anaëh, à insulter les Ëalas et à entrainer le monde entier dans sa chute... Pour ne pas rester sur ce goût amère, Halya ajouta tout en riant de son propre comportement de l'époque :
" ça va vous paraitre stupide en comparaison de Fenris, mais à l'époque je n'étais que dans mon troisième siècle et j'étais paniquée à l'idée d'entrer dans un tel ordre. J'ai même essayé de refuser leur offre au début. " Elle replaça l'une de ses courtes mèches rousses derrière son oreille " Apprendre mon âge doit être étrange étant donné mon apparence... "
Si depuis qu'elle était entrée dans l'armée royale, elle n'avait plus beaucoup changer d'aspect, lorsqu'elle était rentrée avec Unmiriel et Randil, elle avait déjà un visage mature sans pouvoir le qualifier de vieillit. Durant quelques années, elle paraissait même plus âgée que ses propres parents, aussi avait-elle pris l'habitude d'être considérée comme bien plus âgée qu'elle ne l'était réellement. La terreur et le stress de ses délires à Eraison avaient ajoutés une mèche d'un blanc pur à l'arrière de sa crinière et Halya avait l'impression qu'ils avaient aussi creuser un peu les fines marques au coin de ses yeux, mais mis à part cela, son corps ne semblait en subir aucune répercutions. Habituellement, elle n'y prêtait pas attention. En tant que Protectrice, c'était même un avantage. Mais ici, elle ne savait trop comment le vieillissement prématuré que sa vie lui avait imposée serait considéré.
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| | | Fenris Nöldorion
Elfe
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| Sujet: Re: La tempête se lève [Halie/Fenris] Ven 14 Juil 2017 - 18:15 | |
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A l'évocation de sa mère, Melian retint toutes les réactions qui auraient naturellement pu lui venir. Si elle n'avait pas su qui elle avait été à l'arrivée du jeune couple à Malereg, elle avait eu plus que le temps de se renseigner depuis. Certes, elle savait grand nombre de choses sur beaucoup de personnes mais elle ne faisait de recherches approfondies qu'en cas de besoin. Ce qu'elle connaissait déjà de la Protectrice l'avait rendue plutôt sceptique au moment de l'annonce de la relation entre son fils et elle? Elle devait avouer que cela n'était pas aller en s'arrangeant depuis. Toutefois, avant de révéler son jugement, elle voulait parler seule à seule avec Halyalindë afin de voir si ses informations seraient vérifiées, si l'ex-militaire n'allait pas lui mentir ou si elle pouvait les compléter directement à la source.
Le Protectrice lui confirma avoir fait partie des Aigles mais lui annonça qu'elle n'avait pas fait ses classes. Intéressée, ses doigts s'entre-croisèrent tandis qu'elle posait ses coudes sur les accoudoirs de sa chaise. Elle écouta sa convive lui avouer qu'elle était une médiocre militaire à ses débuts. Elle avait beaucoup voyagé et semblait s'être cherchée bien plus longtemps que Fenris qui avait finalement pris sa décision au moment du Choix. Trois siècles pour en arriver à revenir dans l'armée finalement... Et là voilà à présent Protectrice un siècle et demi plus tard. Melian la trouvait d'humeur très changeante. Peut-être pas une lunatique du travail mais tout de même. Elle avait déjà mené plus de vies en moins d'un cinq cent ans qu'elle en plus d'un cycle. Et elle comptait sa vie de mère dans la liste. La dame la laissa finir son histoire sans un mot mais écouta attentivement chacun des siens. Lorsqu'elle évoqua son âge, elle ne fut pas surprise.
-Je connais votre âge. Lui dit-elle très posément. Enfin, pas précisément bien sûr, je ne suis pas aller consulter les registres. Feint-elle de plaisanter.
Tendant le bras, elle reprit sa tasse de la même manière que précédent et souffla légèrement dessus pour l'aider à refroidir encore un peu.
-Vous savez probablement que Fenris a tout juste deux siècles. Je sais qu'il a toujours été extrêmement mature mais il ne serait pas surprenant que vous n'ayez pas les mêmes attentes ou les mêmes limites en terme de délais. Le mariage, les enfants... J'espère que ce n'est pas votre cas ? Demanda-t-elle en faisant croire qu'elle voulait simplement se rassurer.
Depuis là où elle était, Melian ne pouvait voir la cicatrice de morsure à l'épaule mais il y en avait tellement d'autres... Si elle s'était laissée aller à l'observer, elle aurait eu du mal à contenir son dégoût à la vision de son corps. Certes, elle n'aimait pas entendre les mésaventures de ses deux militaires de fils ainsi que de son époux qui avait eu tout intérêt à effacer les traces de ses anciens combats. Mais les choses étaient différentes pour qui n'étaient pas de son sang. Elle pouvait supporter la vue des cicatrices en dehors du cercle des Nöldorion, se contentant simplement d'éviter d'y poser les yeux. Cependant, sur Halyalindë, elle n'aurait du où regarder et devait donc se forcer à en faire abstraction. D'après les robes qu'elle s'était procurée, il semblait ne pas y avoir une parcelle de son corps qui ne soit pas touchée. C'était à se demander comment son fils pouvait la trouver à son goût... Elle devait être entièrement couverte lorsque ses sentiments étaient nés et l'amour l'avait rendu aveugle depuis.
Désignant sur elle-même la fameuse épaule, Melian se hasarda à l'interroger.
-Ce sont vos loups qui vous ont fait cette... cicatrice ?
Elle avait hésité, un peu sur le mot mais surtout sur l'ajout d'un qualificatif. Hideuse ? Gigantesque ? Immanquable ? Elle n'avait rien trouvé qui lui convienne et qui ne pourrait froisser la dame. Or, elle avait encore besoin de sa coopération pour l'instant. Il y avait plus d'un sujet sur lequel elle voulait qu'elle lui parle avec franchise et naturel.
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| | | Halyalindë
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| Sujet: Re: La tempête se lève [Halie/Fenris] Sam 15 Juil 2017 - 1:32 | |
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Bien ! L'âge c'était fait. Melian s'était évidemment renseignée mais à présent Halya avait la certitude qu'elle ne l'avait pas fait que d'un point de vu professionnel. Elle avait envie de répondre à sa boutade sur les registres en ajoutant qu'elle aurait eut bien du mal à trouver une date précise étant donné que sa mère avait tenu à la présenter à sa Noss avant de la faire enregistrer dans les archives... Mais elle s'abstint pour des raisons évidentes.
Le cursus inhabituel de la Protectrice eut l'air de beaucoup intriguer cette mère de famille habituée aux voies royales. Chacun de ses fils avait commencé et fini son cursus de façon tout à fait honorable en même temps. Une femme qui avait passé un siècle à se chercher, un siècle dans l'armée royale et un siècle parmi les Aigles avant d'être choisie en tant que Protectrice par le Conseil d'une Cité connu pour son rejet sévère et immédiat de toutes pensées belliqueuses avait sûrement de quoi étonner... Et encore, Halya se demandait si avouer qu'elle s'était désisté de la régence alors que presque la moitié des Seigneurs Protecteurs la soutenaient aurait ajouté ou enlever des points sur l'ardoise que la noble dame tenait certainement avec le plus grand soin.
Par contre, étrangement, la question sur le mariage et les enfants déstabilisa un peu l'Ardamiri. Que Melian cherche à savoir si elle ne se montrerait pas trop pressante envers son chérubin, c'était une évidence, mais qu'elle aille jusqu'à s’immiscer à ce point... Des limites ? Des délais ? Elle avait quoi ? Une date de péremption sur le front ? Fenris et elle n'en avaient jamais parlé... Et elle avait déjà du franchir bien des pas, accepté des montagnes de culpabilité, abandonner des aspects de son passé auxquels elle s'accrochait depuis des siècles et faire de très mauvais choix avant de réussir à accepter réellement ce qui se passait entre eux. Elle avait conscience que l'habitude qu'elle avait prise de fuir en avant pour éviter toute confrontation avec ses souvenir lui collait à la peau mais pour lui, elle essayait réellement d'avancer, pas à pas et en conscience. Elle ne voulait ni le blesser, ni le brusquer et encore moins le perdre... Que ce soit dans un avenir proche ou lointain... Mais elle n'avait vraiment pas envie que ça revienne sur le tapis tout de suite ! Tout ce à quoi le mariage ou la maternité étaient associé était encore bien trop... compliqué. Et elle ne voulait en aucun cas en parler avec cette femme précisément !
Alors qu'elle portait la tasse à ses lèvres, elle décida de ne pas tenter la chance et la reposa, une certaine raideur dans le geste. Mais elle avait aussi conscience que réagir violemment était stupide. La question en elle-même ne portait pas à mal, même si elle faisait parti du test d'évaluation en trente-six étapes tordues de sa belle famille. C'était son propre vécu qui la rendait si sensible à ce genre de sujet et c'était précisément ce passé qui risquait de porter à caution en ces lieux... Mais cela ne changeait pas le fait qu'elle ne voulait vraiment pas en parler... ou même y penser.
Cachant au mieux le malaise que la question l'amenait à ressentir tout en sachant qu'elle n'arrivait pas à ôter toute trace d'agacement de sa voix, elle se cala un peu mieux sur le dossier de la chaise et répondit d'une façon aussi détachée que possible, portant de nouveau le breuvage à ses lèvres.
« Il me semble que pour éviter que nos avis diffèrent sur de tel sujet, le mieux serait que nous en parlions, lui et moi, avant tout autre chose. »
La réponse et la gorgée qui suivit semblèrent donner un prétexte à la dame des lieux pour laisser tomber un peu de froid sur leur conversation automnale. Après quelques instants, comme pour changer brusquement son fusil d'épaule, elle demanda :
« -Ce sont vos loups qui vous ont fait cette... cicatrice ? »
Cette ignoble, monstrueuse et Immoooonde cicatrice, ajoutaient le ton de la voix, l'hésitation et les yeux de Mélian alors qu'elle faisait un geste flou autour de sa propre épaule. Paradoxalement, cela offrait enfin un semblant de normalité à cette conversation. Voilà une question habituelle et une réaction tout aussi prévisible qui réussirent en un rien de temps à dénouer le dos de la Protectrice, lui permettant de passer définitivement au-delà de ce qu'elle ne voulait pas aborder pour reprendre le cour de leurs échanges.
« Leur mère. »
Halya croisa les doigts autour de la tasse, se concentrant un peu pour sentir pleinement la chaleur parcourir sa peau.
« J'ai eu le malheur de m'approcher sans le savoir de la tanière de leur mère durant l'un de mes voyages. Elle était blessée et amaigrie. Elle avait sûrement été abandonnée par sa meute à cause du manque de proie du aux migrations saisonnières. Mais elle était encore suffisamment forte pour protéger les siens » Un sourire étrange apparut sur les traits de la rouquine, une sorte de fierté que bien peu peuvent comprendre. Celle qu'un combattant éprouve en pensant à un adversaire vaillant. « Elle m'a pris par surprise. J'ai défendu ma vie. Ce n'est qu'après que je me suis rendue compte qu'elle avait deux petits. »
L'expression de la protectrice retrouva sa légèreté mais son regard restait tout à fait sérieux alors qu'elle continuait sur une note aussi anodine que symbolique en ce qui concernait les rapports que les deux femmes entretenaient jusque là.
« Quand on prend une vie, quelle qu'elle soit, on en garde la trace. Kÿria nous l'enseigne et je n'ai jamais éprouvé le besoin de cacher ce genre de chose à mon entourage, c'est pourquoi je porte encore cette marque. Mais ce n'est là que ma vision des choses et je comprends que cela puisse vous mettre mal à l'aise. Bien sûr, vous n'avez qu'un mot à dire pour que je fasse plus attention en votre présence. »
Dernière édition par Halyalindë Yasairava le Sam 15 Juil 2017 - 15:32, édité 1 fois |
| | | Fenris Nöldorion
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| Sujet: Re: La tempête se lève [Halie/Fenris] Sam 15 Juil 2017 - 13:15 | |
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Halyalindë pouvait essayer de maîtriser ses émotions autant qu'elle le souhaitait, elle n'avait pas assez d'expérience pour tromper une personne comme celle qui lui faisait face. Melian sourit intérieurement devant la gêne que procurait un tel sujet de conversation chez son invitée mais attendit sa réponse pour réellement se faire un avis sur la question. Ainsi dont, ils n'en avaient jamais parlé. Et étant donné la réaction de la Protectrice à sa question, la chose était claire : C'était Fenris qui était à l'initiative de tout ceci. Rendre leur relation publique et peut-être même la présentation aux parents. Mais, s'ils n'avaient jamais envisagés le mariage alors même qu'Eölir et elle soupçonnaient que leur liaison n'était pas purement platonique, pourquoi rendre cela aussi officiel ? Une simple information par lettre aurait été suffisante dans un premier temps. Au moins jusqu'à ce qu'ils envisagent réellement d'aller plus loin. La dame aurait-elle plier sous la demande de son fils ? Elle doutait qu'il ait dû insister, cela ne lui ressemblait guère de supplier jusqu'à ce que l'on cède.
-Malereg n'est pas sur la route d'Ardamir. Pas plus que d'Alëandir d'ailleurs. Lui fit-elle remarquer pour toute réponse, soulignant ainsi l'incohérence de tout ceci, avant de boire une gorgée de son thé enfin à bonne température.
Si Halyalindë n'était apparemment pas pour le mariage, elle se demandait ce qu'elle faisait avec Fenris qui, même s'il prenait son temps, avait toujours eu dans l'idée de se marier un jour et de fonder une famille, à l'inverse de ses frères qui n'en avaient jamais ressenti le désir. La cause était perdue dans le cas de Delyndil... Peut-être pas totalement pour Finwë. Mais son dernier né n'avait pas l'âme d'un solitaire. Il était doux, avenant et attentionné. La vie conjugale lui conviendrait parfaitement. Et il avait fallu qu'il jette son dévolu sur une femme qui avait de nombreux défauts et qui n'avait pas les mêmes envies d'avenir que lui. Pas pour le moment en tout cas. La malheur s'était-il abattu sur leur famille ?
Melian écouta l'histoire des deux loups sans grande émotion. L'attaque de la louve était on ne peut plus justifiée et le fait que la Protectrice prenne soin de ses petits, un juste retour des choses. Cependant, de ce qu'elle avait compris, les deux animaux la suivaient normalement partout. Elle traduisait l'absence de la bête survivante chez eux comme une simple volonté de les ménager un temps soit peu mais que elle serait sans doute conviée à l'accompagner lors d'une prochaine visite. Cela, en revanche, n'avait rien de naturel.
-Si je puis être franche, je la trouve on ne peut plus disgracieuse. Je suis épouse et mère de militaires, je peux entendre vos motivations quant au fait de l'avoir gardée mais portez-vous le même attachement à chacune de vos blessures ?
Il était très courant qu'un soldat blessé face disparaître toute trace de sa cicatrice. Il arrivait qu'il la conserve, au moins partiellement, pour se souvenir de quelque chose. Comme une leçon que l'on ne voulait pas prendre le risque d'oublier. Rien d'étonnant à cela. En revanche, Halyalindë n'avait a priori fait disparaître aucune marque de son passé et les arboraient sans s'en inquiéter. Cela la dérangeait davantage que simplement conserver la plus énorme d'entre elles et elle pouvait désormais le lui avouer.
-En ce qui concerne vos loups, j'ai cru comprendre qu'ils vous suivaient jusqu'en ville la plupart du temps. Pourquoi ne pas les avoir rendu à Kÿria après leur sevrage ?
Deux questions d'affilé. Attention Melian, cet entretien prend des allures d'interrogatoires. Mais, après tout, elle avait obtenu déjà bon nombre d'informations avant et pendant cette conversation. Et, malheureusement pour la Protectrice, elle n'avait pas vraiment marqué des points... Elle pouvait même avoir une idée de ce qui jouait contre elle désormais. Son interlocutrice demeurait courtoise mais ce qu'elle pensait d'elle devenait peu à peu plus clair. Son sourire était moins présent, cédant lentement place au sérieux que revêtait cette discussion en réalité.
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| | | Halyalindë
Ancien
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| Sujet: Re: La tempête se lève [Halie/Fenris] Sam 15 Juil 2017 - 16:24 | |
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Heureusement, Halya n'avait jamais envisager cet 'agréable entretien entre femmes' comme autre chose qu'un interrogatoire mondain. Plus ou moins de questions d'affilés n'étaient pas un bien grand changement. Après tout, elle avait non seulement décidé de se prêter au jeu, mais également de parler franc au lieu d'éluder ou de polir les aspects de sa personnalité qui pouvaient paraître grossier à ces gens à l'éducation parfaite. Même si elle n'aimait pas ça, elle avait du apprendre et apprenait encore à détourner la conversation à son avantage en cas de réunions ou de rencontre importantes, mais c'était par sa franchise faisait parti des traits reconnaissables qu'on lui attribuait dans le jeu politique N'étant pas dans un contexte de guerre interne, elle estimait que les Cités avaient tout intérêt à collaborer au maximum au lieu de jouer de secrets et d'intrigues pour arriver à leurs fins. Ardamir étant totalement dépendante de ses sœur pour survivre, le Conseil avait été plutôt ravis de ce changement de cap après la direction de Dragan, bien plus préoccupé de la politique extérieure à l'Anaëh. Mais ici, la vérité était plus important encore qu'une simple histoire de réunification. C'était dire !
Si Halya souhaitait voir la situation s'apaiser durablement entre elle et la famille Nöldorion, qui plus qu'une famille soudée avait également accès à bien des renseignements, il fallait qu'ils acceptent sa façon d'être et surtout le fait que Fenris et elle s'étaient choisis. Pour cela, se présenter sous un faux jour était une perte de temps. Bien sûre, elle ne leur dirait pas tout. Elle n'avait jamais tout dit à quelqu'un si ce n'est Fenris. Mais les explications et les raisons qu'elle leur donnait devaient être aussi sincère que possible. Halya avait également quelques questions à poser à Melian mais cela viendrait plus tard. Cette simple idée lui permettait de ne pas se sentir écrasée par la présence de Melian ou la situation. Elle se gardait bien de prendre son interlocutrice de haut, mais elle ne se sentait pas non plus dans une position inférieure à elle. Les sujets abordés pouvaient lui déplaire et ses réactions ne pas être celles qu'attendaient cette femme rompue à l'étiquette et aux tournures complexe des affaires diplomatiques, mais elle ne se sentait pas prise au piège pour autant. Elle était simplement là pour faire en sorte que les choses avances, en espérant que le sens soit bon. Alors elle ne se formaliserait pas de la longueur de la liste de questions.
En revanche, la réponse de Melian à sa proposition d’ôter de sa vue ce qui la gênait fut proche d'amuser la protectrice sans savoir si c'était bon ou mauvais. Au lieu d'accepter que la plus jeune se couvre un peu pour la ménager, elle insistait pour en savoir plus sur toutes les autres blessures qui la dégoûtaient tant. ' Très bien, une je comprendrais, mais vous ne pouvez pas accorder autant d'importance à TOUTES ces... choses.'
« Pourquoi pas ? Elles font partie de moi. Je ne décolore pas non plus mes cheveux pour qu'ils soient blancs, même si la sagesse populaire d'Ardamir regorge de solutions. » ajouta-t-elle avec un sourire amusé.
Plus cette entrevue avançait, plus elle avait l'impression de parler avec son oncle... Non pas que cela lui soit arriver souvent au cours de sa vie.
« Vous avez répondu à votre propre question. » constata l'Ardamirie lorsqu'on en vint au comportement d'Unmiriel et Randil. « Ce sont eux qui me suivent. Je ne les ai pas asservis. Notre relation est assez proche de celle qu'un Mathandil peut entretenir avec son cavalier. » ajouta-t-elle, sachant très bien que Melian avait connaissance de leur existence étant donné la famille dans laquelle elle évoluait. « Il y a peu, Randil a trouvé une Meute, mais il refuse tout de même de s'éloigner de trop. »
Halya prit une gorgée de thé pour s’humecter la gorge. Décidément...
" Il est vraiment excellent."
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| | | Fenris Nöldorion
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| Sujet: Re: La tempête se lève [Halie/Fenris] Lun 17 Juil 2017 - 13:49 | |
| Ainsi dont, Halyalindë n'avait aucunement l'intention de faire disparaître toutes ses cicatrices un jour. Melian regarda celles qui étaient à sa portée sans plus cacher ce qu'elle en pensait. Ce n'était pas du dégoût qui se lisait dans ses yeux mais un désaccord profond avec le point de vue de la Protectrice. Elle ne comprenait pas que l'on puisse accepter de s'enlaidir ainsi volontairement. Si l'on en faisait abstraction, on constatait sans mal qu'elle aurait pu être belle pourtant. Elle n'avait visiblement aucune volonté de faire l'effort de plaire, ne serait-ce qu'à Fenris. Quant à ses cheveux... La perche était trop belle pour qu'elle ne la prenne pas.
-Cela pourrait vous servir dans le milieu dans lequel vous évoluez pourtant. Lorsque l'on sait combien les opposants aux Noss sont nombreux...
Particulièrement à Malereg d'ailleurs... Mais elle retint cette pensée et but une gorgée de thé sans même prendre la peine de finir sa phrase. Si elle était demi-Noss mais qu'elle s'était totalement adaptée à la vie des cités, peut-être cela passerait-il déjà mieux. Mais ses loups et ce qu'elle s'était senti obligée de faire pour eux... Elle aurait pu les confier à de véritables Noss, elle n'avait pas à s'en occuper elle-même pour réparer sa faute. Si elle l'avait fait, c'était peut-être parce qu'une part d'elle le désirait. Alors certes, son père était Taledhel mais il était évident qu'elle ne l'était qu'à moitié, tant par le sang que par les choix de vie.
-Un Mathandil n'entre pas dans une maison. Lâcha-t-elle en reposant sa tasse vide sur la table.
Pour elle, c'était clair. La place des animaux était dans la nature, là où ils se sentaient véritablement à leur aise. Inysiëis était toujours dehors et vivait presque à l'état sauvage lorsque Fenris n'avait pas besoin d'elle. Ils étaient certes amis mais ils ne partageaient pas la même vie en tout temps. En dehors de l'armée, chacun suivait son chemin. Ce qui était à ses yeux bien loin de ce qu'Halyalindë faisait avec son loup.
Désormais, Melian ne faisait plus l'effort de se montrer cordiale. Elle avait les réponses qu'elle était venu chercher. Il n'était plus nécessaire de faire semblant d'apprécier sa potentielle future belle-fille. Elle ne parvenait même pas à la considérer comme telle d'ailleurs. A quoi bon, puisqu'elle n'était pas encline au mariage ?
-Vous le savez, Eölir et moi n'avons pas accueilli la nouvelle de votre relation avec Fenris avec enthousiasme. Toutefois, nous n'en savions pas assez sur vous aussi me suis-je renseignée quelque peu. J'ai voulu discuter avec vous pour distinguer le faux du vrai et achever de me faire une opinion sur vous. Le fait est que nous espérons depuis longtemps que l'un de nos fils trouve une compagne...
Elle marqua une pause, passant un revers de main sur sa robe pour en chasser quelques plis avant que ceux-ci ne marquent le tissu. Elle se tenait droite comme un "i" et adoptait désormais une attitude autant noble qu'hautaine et un brin austère. Ce serait désormais le seul visage qu'elle afficherait à l'encontre de la Protectrice dans un cadre privé.
-Vous avez certes quelques qualités, telles que l'honnêteté. Cependant, je ne crois pas le moins du monde à cette liaison et ne placerais pas mes espoirs en elle. Ne le prenez pas mal mais je ne vois pas comment vous pourriez convenir à Fenris, citadin dans l'âme, sur le long terme. Vous avez vécu des épreuves ensemble qui vous ont indéniablement rapprochés mais je doute que vos sentiments perdurent indéfiniment, malgré tous vos efforts conjugués. De plus, vous êtes d'humeur changeant et semblez attirer le malheur. Notre fils en a déjà été la victime et sans doute bien plus qu'il n'a bien voulu nous le dire. Eölir en est probablement arrivé à la même conclusion à l'heure qu'il est et doit être en train d'en toucher deux mots à Fenris afin de lui éviter d'avoir à en souffrir dans un avenir plus ou moins proche.
Son ton était léger et détaché, comme si elle annonçait une chose anodine alors qu'elle était en train d'expliquer le fond de sa pensée à voix haute. Cela ne plairait certainement pas à Halyalindë et s'attendait à presque toutes les réactions venant de sa part mais elle ne s'en souciait pas le moins du monde. Elle saurait y répondre, si tant est qu'il y en ait besoin. Après tout, l'une des possibilités étaient qu'elle s'en aille, tout simplement. Elle pouvait aussi se mettre à pleurer (ce dont elle doutait), s'emporter ou essayer de rester neutre pour jouer à la plus intelligente mais qu'importait. Son idée était faite.
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| | | Halyalindë
Ancien
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| Sujet: Re: La tempête se lève [Halie/Fenris] Mar 18 Juil 2017 - 2:33 | |
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" Heureusement, Ardamir n'ai jamais eu besoin de laisser les choses s'envenimer au point de perdre des vies pour comprendre que la cohabitation est possible. Nous avons tous un rôle à jouer dans l'acceptation nécessaire au maintien de la paix. "
Si Melian souhaitait être caustique, libre a elle. Halya n'avait perdu ni sa décontraction ni son léger sourire. La perche était trop belle pour ne pas être tendue et l'affectueuse réponse quant aux mauvais choix de Malereg qui avaient conduit à des combats fratricides n'était qu'un ajout qui lui était venu sur le moment. Endurcie sur le sujet des Noss depuis... approximativement sa venue au monde, elle avait maintenant la certitude de ce qu'elle n'avait put que suspecté jusque là, aidé de la connaissance qu'elle avait des trois fils Nöldorion. Sa naissance faisait effectivement parti du problème qu'elle semblait posé à cette grande lignée. Et bien il leur faudrait peut-être du temps pour s'y faire mais Halya n'avait pas l'intension de s'arrêter à si peu de choses. En même temps, si elle avait eu peur de ne pas être dans le ton des rideaux de la salle de musique de son cher et tendre, elle n'aurait très certainement pas tenu plus de quelques jours au bras de Fenris...
La réponse de la dame à propos des Mathandil surpris quelques peu l'Ardamirie. Certes, il était rare qu'une maison soit taillée pour pouvoir y faire entrer des chevaux sans que cela ne pose soucis... et oui, Randil était grand comme un cheval. Mais le ton de Melian était si rapide qu'il en était devenu cassant. Plus qu'une insulte pour elle, Halya avait l'impression d'entendre un brusque rejet de ces équidés et elle ne comprenait pas d'où pouvait venir une telle hargne à leur encontre... Mais n'étant pas plus bête qu'une autre, elle préféra considéré qu'elle n'avait tout simplement pas compris ce que voulait dire son vis à vis et laissa filer celle incartade pour permettre à Melian de vomir le fiel qu'elle avait sur le cœur.
Quelle surprise...
L'attitude de la dame avait changée du tout au tout. Droite. Froide. Hautaine. Austère. Distante. L'archétype même de ces elfes aux hautes charges qui finissaient par s'en croire exempt de toute humanité. Bien, elle n'était pas accepté et le pouvoir de nuisance des Nöldorion pèserait surement sur ses épaules durant un temps, mais cela n'avait rien de particulièrement étonnant après leur chaleureux accueil.
Halya reposa calmement la tasse qu'elle finissait sur la table et répondit exactement comme elle l'avait fait aux questions plus avenantes de la maîtresse des lieux, avec décontraction et franchise. Que Melian prenne cela pour une tentative de ne pas perdre la face lui était égale.
" Je ne le prends pas mal, je vous rassure. Vous avez raison, il a souffert à cause de moi et je n'ai ni justification, ni explication valable à vous donner pour cela. Étant donné - puisque vous l'avez surement appris lors de vos recherches - que le mal dont je souffre pourrait très bien ne pas avoir de remède, il souffrira sûrement encore à cause de moi. Ou alors vous serez tous libéré définitivement de ma présence d'ici peu et il se remettra en quelques mois avant d'aller vous faire de beaux petits-enfant avec la femme que vous lui aurez choisi. "
Ce qu'ils avaient fait, ce qu'ils avaient dit et ce qu'ils avaient ressentis n'appartenait qu'à eux. Le bon comme le mauvais. Elle avait déjà assez a faire avec sa conscience pour ne pas se préoccuper du regard d'autrui là dessus. Elle n'avait dit à personne la douloureuse prédiction que lui avait fait Timerion dans le cas ou elle ne trouverait pas de remède... Melian n'avait put le savoir puisqu'elle et le protecteur étaient les seuls au courant, mais la dernière phrase de l'ancienne militaire avait plus de poids qu'elle ne voulait bien le dire. Pourtant, sa voix n'en laissa rien paraitre. Elle avait fait le choix de ne pas tenir compte des mauvais augures et cela valait également pour ceux du guérisseur. S'inquiéter c'était souffrir deux fois.
" Mais voyez-vous," continua-t-elle, "ce n'est pas avec vous que je veux faire ma vie et je ne donne qu'à Fenris le droit de me dire si oui ou non il veut de moi.
Puisque nous avons enfin éclairci ce différent, j'aimerais juste que vous m'écoutiez un instant encore. Après je me retirerai. Poursuivre cet entretien ne serait souhaitable pour aucune de nous pour l'instant. "
Elle s'était redresser, comme déjà sur le départ. Pourtant c'était bien à Melian qu'elle accordait toute son attention.
" Que vous aimiez Fenris ne vous donne pas le droit de choisir sa vie à sa place. Vous voulez le protéger et je ne peux que vous remercier pour cela. Quoi que vous jugiez bon de faire, je ne vous en tiendrait pas rigueur. Pour lui. Parce que vous êtes sa mère.
Mais vous ne pouvez faire de sa vie un champ de fleur, même en essayant de toutes vos forces. Même en tentant de vous interposer entre lui et toute les douleurs du monde. Où vous serez blessés tous les deux. "
Ces mots, Halya n'avait put s'empêcher de les prononcer en tant que mère. Certes, elle n'avait pas eu mille ans d'expérience, mais moins d'un siècle en contré humaine avait suffit pour voir grandir, s'épanouir et flétrir le petit garçon qui l'appelait maman. Elle avait vu ses premiers émois et ses premiers chagrins, les coups durs, les maladies, la mort. Les émotions vives qui le grandissaient et le terrassaient tour à tour. Il n'avait rien de commun avec un elfe. Rien de commun avec n'importe qui d'autre. Ce n'était pas comparable et jamais elle n'en aurait eu l'idée, mais elle espérait que Melian ne ferait pas l'erreur de semer la discorde entre elle et son fils.
" Je ne vous ferais pas l'affront d'attendre une réponse mais je veux vous poser la question : comptez-vous réellement faire pression sur nous pour mettre un frein à son bonheur, qu'il soit de courte ou de longue durée ? "
Tout en parlant, elle s'était levé. Elle salua poliment Melian et pris la direction de la porte. Une fois la main sur la poignée, elle ne put résister à l'envie d'ajouter quelque chose qui lui traversa l'esprit.
" Un jour, Fenris m'a dit qu'il en avait assez de n'être jugé qu'à l'aune de son âge. Peut-être devriez vous moins le voir comme votre petit dernier et plus comme l'homme fort, intègre et avisé qu'il est devenu grâce à vous. "
Puis la porte s'ouvrit dans un souffle et se referma sans le moindre craquement. Une fois hors de porté des oreilles de son hôtesse, Halya descendit les marches en soupirant, laissant glisser son étole jusqu'à ce qu'elle s'appuie sur ses coudes pliés. Elle pris tranquillement le chemin du jardin, passa par sa chambre pour récupéré le livre qu'elle avait emprunté et continua jusqu'à la plage pour lire, face à l'immensité bleue.
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| | | Fenris Nöldorion
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| Sujet: Re: La tempête se lève [Halie/Fenris] Jeu 3 Aoû 2017 - 20:17 | |
| Melian laissa la dame partir mais ne fut nullement affectée par ses paroles. Elle avait parfaitement conscience de ne pouvoir protéger ses fils contre le monde entier. Moins encore lorsque ceux-ci avaient choisi la voie des armes. Pour autant, il était hors de question d'accepter que n'importe quelle femme arbore un jour le symbole des Nöldorion sans broncher. Ils désapprouvaient totalement Halyalindë et ne s'en cacheraient plus désormais. L'âge de Fenris n'entrait pas en ligne de compte. Certes, il était deux fois plus jeune que sa compagne mais s'il n'y avait que cela... Quoi qu'il en soit, la Protectrice ne pourrait faire changer d'avis ses éventuels futurs beaux-parents (et les Dieux savent à quel point ces derniers ne souhaitaient pas que cela arrive un jour) et elle avait raison de s'en aller. Toujours assise sur sa chaise, Melian se resservit un thé et profita de l'air déjà frais pour la saison.
De son côté, Fenris ne fut pas libéré avant plusieurs heures, si bien que les deux couples ne se retrouvèrent que pour le dîner. A table, l'ambiance était nettement différente et le contraste avec le déjeuner était saisissant. Après la discussion qu'il avait eu avec son père et au regard du comportement des deux femmes, le cavalier comprit très vite la tournure qu'avait pris leur entretien. Sa mère regardait à peine sa bien aimée, même lorsqu'elle lui adressait la parole. Et, lorsqu'elle le faisait, son ton était glacial et ses propos très durs. L'Aigle n'afficha que très peu de réaction. Il ne pouvait agir sans savoir ce qu'il s'était réellement passé car cela n'aurait aucun effet dans le meilleur cas... Ou envenimerait les choses dans le pire. Le repas prit fin rapidement et Fenris voulut se retirer. Ses parents prétextèrent vouloir faire de même et tous se séparèrent sans trop de cérémonie. Comme à son habitude, le jeune Nöldorion emprunta le chemin de ses appartements après avoir embrassé sa compagne. Pour une fois, il ne s'était pas contenté d'un baise-main et avait approché son visage du sien pour poser ses lèvres sur sa joue. Ainsi, il put discrètement glisser quelques mots à Halyalindë.
-Je te rejoins.
Ainsi, le temps de sortir du champ de vision des appartements de ses parents et de faire un détour à présent bien connu par les deux jeunes amoureux, il atteignit la chambre de sa bien aimée un bon quart d'heure après avoir quitté celle-ci. Il prendrait le temps de l'embrasser et de l'étreindre si elle en exprimait le désir ou le besoin. Cependant, il ne tarderait pas à s'enquérir des récents évènements.
-Comment cela s'est-il passé avec ma mère ?
Il avait noté le changement de leurs attitudes respectives. Il ne se faisait aucune illusion quant à l'issue de leur entretien. Eölir lui avait laissé entendre bon nombre de choses et, bien qu'il soit resté modéré, Fenris savait ce que ses parents pensaient de leur relation. Malgré tout, il avait besoin de savoir ce que Melian avait dit exactement à sa compagne. Cela lui donnerait une petite idée de leur ressentiment à leur égard et l'aiderait à se préparer pour la suite. Car il y aurait une suite. De cela, il ne doutait pas. |
| | | Halyalindë
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| Sujet: Re: La tempête se lève [Halie/Fenris] Lun 7 Aoû 2017 - 14:36 | |
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" Mieux que mes crainte, pire que mes espoirs comme dirait Sandriel. " soupira-t-elle en le laissant s'écarter de l'étreinte qu'ils partageaient. Son simple contacte lui avait fait un bien fou mais même sans cela, elle semblait plus fatiguée que réellement anxieuse. Ni l'un ni l'autre n'était en danger de mort et elle avait suffisamment confiance en lui pour que l'animosité de sa mère ne soit qu'un moindre mal.
L'après-midi était passé, paisible, mais elle n'arrivait pas à s'enlever le sujet de la tête aussi facilement que d'habitude. Elle avait l'impression d'être prise en tenaille entre l'habitude qu'elle avait de ce genre d'avis tranchés à son égare, la fierté de son lignage et de ses choix, aussi étranges puissent-ils sembler et la volonté qu'elle avait de simplifier les choses pour Fenris. Après ces quelques heures passées face à la mer, elle s'était résolu a faire taire son ego. Si elle pouvait encore faire quelque chose pour que les relations entre Fenris et ses parents ne se dégradent pas, elle le ferait... Encore fallait-il trouver quoi faire...
Voyant que Fenris attendait un peu plus de détails que cette simple évasion de sa part, elle l'attira jusqu'au bord du lit pour s'y asseoir avec lui, cherchant une façon de satisfaire sa curiosité sans noircir le tableau. Ses doigts traçaient des arabesques changeantes sur la main de son amant et ce ne fut que sous les encouragement silencieux de son regard tendre qu'elle se résolut à reprendre la parole.
" Tu dois déjà le savoir après l'après-midi que tu as passé avec ton père, mais tes parents n'acceptent pas notre liaison et considèrent qu'elle est vouée à l'échec. Tu es un jeune homme plein d'avenir et citadin dans l'âme. Moi une femme étrange couverte de cicatrice, à l'humeur changeante et qui attire le malheur. Pour eux, ce n'est qu'une passade de ta part causée par les épreuves que nous avons vécues ensemble et ils veulent t'éviter des souffrances inutiles. Tout en moi les déroute et vu l'excentricité de mon parcours et les dangers que tu as du affronté depuis qu'on se connait, je ne leur en veux pas. Je te promets que je suis restée calme. "
En se souvenant du ton de Melian lorsqu'elle lui avait posément expliqué qu'elle et Fenris n'avait aucun avenir ensemble et qu'ils espéraient que cela cesse le plus rapidement possible, Halya avait un peu froncé le nez. Elle aurait aimé que ce soit plus simple... Mais pour avoir Fenris à ses côtés...
" Je t'aime, Fenris. Et ce n'est pas seulement du à quelques épreuves. Si je peux faire quoi que ce soit, n'hésite pas à me le dire. Même si c'est aussi basique que d'effacer mes cicatrices ou de me décolorer les cheveux. Je ne veux pas que ma présence soit une source de conflit entre toi et tes parents si jeu peu l'éviter. "
Les choses importantes nécessitent qu'on se batte pour elles disait la sagesse populaire. Elle posa subrepticement le front contre l'épaule du militaire, lasse de voir les dictons avoir toujours raison.
" J'espérais simplement que le fait que je sois Protectrice d'une Cité pour laquelle j'avais sacrifier ma carrière d'Aigle et mes actions pour la protection d'Anaëh m'auraient fait gagner quelques points aux yeux de mes... de tes parents. "
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| | | Fenris Nöldorion
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| Sujet: Re: La tempête se lève [Halie/Fenris] Mar 8 Aoû 2017 - 7:47 | |
| Fenris suivit le mouvement instigué par Halie et l'accompagna jusqu'au lit pour s'asseoir à ses côtés. Il s'attendait à ce qu'elle lui parle mais resta muette encore quelques instants, dessinant des arabesques sur le dos de sa main. Ce silence l'inquiétait plus qu'autre chose. Il savait combien sa mère pouvait être incisive et connaissait le caractère passionné de sa compagne. Peut-être y avait-il eu des mots entre elles, peut-être l'une d'elles s'était emportée (plutôt la louve que sa mère d'ailleurs)... Il y avait tant de possibilités différentes et, pour l'heure, l'Aigle n'en voyait aucune se détacher clairement des autres et ignorait ce qui empêchait sa compagne de parler. Après quelques instants, il posa une main sur les doigts qui dessinait une fresque imaginaire sur sa peau et plongea son regard bicolore dans celui de sa bien aimée, la poussant à s'ouvrir à lui. Elle pouvait lire la douceur et la tendresse dans ses yeux. Quoi qu'il se soit passé, il était prêt à l'entendre. Ce qu'il voulait savoir, c'était ce que sa mère lui avait dit. Devant son insistance, elle lui parla enfin. Il n'avait pas eu besoin de la discussion avec son père pour savoir que ses parents ne les approuvaient pas. Il l'avait compris dès le premier jour et chaque heure passée en leur compagnie n'avait fait que confirmer ce qu'il avait constaté. A présent, il savait pour quoi exactement. De tous les arguments qu'ils avaient invoqués, peu n'était pas dans la liste qu'il s'était imaginée. Son sang Noss était au premier plan, entre ses cheveux et la compagnie de Randil. Ses cicatrices, oui... Il avait compris qu'Eölir ne la trouvait guère attirante à la seule expression de son visage en parlant d'elle. Il avait pourtant retenu un air de dégoût mais il savait le lire dans ses yeux. Son côté lunatique avait également été évoqué mais dans des termes plus orientés vers l'instabilité. A l'idée qu'elle soit restée calme, il eut un sourire sans joie. Elle aurait pu sortir de ses gonds, il aurait trouvé cela justifié étant donné ce qu'elle avait eu à entendre. Melian lui avait dit tout ce qu'elle avait sur le cœur. Halie n'avait pas parlé de son âge mais il y avait peu de chances qu'elle n'y ait pas fait allusion après l'avoir presque comparée à une sauvageonne, l'avoir accusée de le faire souffrir et de n'être qu'une occupation de courte durée pour lui. Lorsqu'elle eut fini de lui faire le rapide bilan du point de vue de sa mère, il plongea dans ses pensées. Il pouvait définitivement cessé d'espérer que ses parents acceptent cette relation après tout au plus quelques ennéades. Il devrait plutôt compter sur quelques années ou décennies et il ne voyait pas comment faire autrement que d'attendre que cela passe...
Le Protectrice le tira alors de ses pensées. Au début, il adressa simplement un tendre sourire à la déclaration de sa compagne. Pour lui aussi, ses sentiments étaient plus que sincères et ce qu'ils avaient traversé avait certes accéléré les choses mais, plus que les malheurs, c'était le bonheur qui les rapprochaient plus encore. Il n'y avait qu'à voir les conséquences de la nuit dernière... Mais le discours d'Halie changea rapidement, évoquant les sacrifices qu'elle était prête à faire par amour. Fenris fronça légèrement les sourcils. Sa mère y était allé plus fort qu'il ne le pensait et il avait plusieurs choses à mettre au clair avec sa compagne. Il la laissa finir de s'exprimer avant de lui répondre, prenant ses mains dans les siens et pivotant sensiblement pour presque lui faire face.
-Le fait que tu aies été Officier, Aigle et à présent Protectrice devrait en toute logique jouer en ta faveur. Je pense que mes parents cherchent simplement à allonger la liste des prétextes pour te désapprouver parce que tu ne rentres pas dans leur grille de critères. Mais tu sais aussi bien que moi que leurs critères ne sont pas les miens, sinon je serais marié depuis longtemps.
Il lui adressa un sourire entendu. Il avait rencontré tant de jeunes femmes qui auraient pu être de parfaites épouses, douces, aimantes ou tout simple dignes. C'était vrai, Halie n'était pas blonde, elle était plus âgée, son parcours n'était pas très conventionnel, sa silhouette n'était pas aussi élancée que les autres, sa peau était marquée et elle aimait la nature : dormir à la belle étoile, courir dans les bois... Mais, tout cela, il le savait avant même de tomber amoureux d'elle. L'une de ses mains relâcha la pression sur les doigts de la belle et vint se poser sur sa joue, effleurant sa peau au passage.
-Lorsque je te regarde, je ne vois ni ta couleur de cheveux, ni ton âge, ni tes cicatrices, ni ton passé. Je te vois toi, comme tu es aujourd'hui, tout en sachant que tu ne seras plus la même demain. Je t'aime telle que tu es et c'est loin d'être une passade, sans quoi nous ne serions pas aller aussi loin ensemble.
Dans un sourire, il se remémora très brièvement les deux nuits qu'ils avaient passés ensemble et auxquelles il faisait allusion. Il était loin de regretter. Mieux encore, il était heureux que leur relation ait pris un tel tournant car ils étaient désormais plus proches et plus fusionnels que jamais. Halie n'avait montré aucun signe de crainte concernant ce qu'il avait pu penser du discours de son père, c'était bien la preuve de la force de leurs sentiments. Il ne changerait pas d'avis pour eux et elle le savait. Voir sa compagne faire preuve d'une telle volonté de bien faire pour conserver intacte sa relation avec ses parents alors que c'était lui qui avait demandé à dévoiler leur relation ne faisait de que le conforter dans son désir de voir celle-ci perdurer.
Ses doigts glissèrent sur la joue de la Louve tandis que son regard se faisait plus intense.
-Si tu veux changer quelque chose, je ne t'en empêcherais pas, que tu le fasses pour mes parents ou simplement pour toi. Il marqua une pause avant de poursuivre. Mais je ne te le demanderais jamais.
Non, il refusait que toute modification chez Halyalindë vienne de lui. Il n'avait pas besoin qu'elle change d'apparence. Au contraire, il aimait ses cheveux roux, même s'ils commençaient à être un peu abîmés par le manque de soin. Quant à ses cicatrices, il ne les voyait plus. Qu'elle veuille en retirer certaines ne changerait rien pour lui, du moment qu'elle le faisait pour les bonnes raisons et que cela lui convenait réellement. Mais elle ne lui demandait pas cela pour lui. Ce qui la préoccupait, c'était de sauvegarder sa relation avec ses parents.
-Mais puisque tu me demandes mon avis, le voici. Reste telle que tu es. Tu ne ferais que jouer leur jeu. Et s'ils s'imaginent qu'une simple conversation peut te faire plier, ils ne voudront pas s'arrêter là. Ne deviens pas celle qu'ils veulent que tu sois parce que de toute manière ils ne seront jamais satisfaits. Cela sera dur les premiers temps mais, lorsqu'ils verront que tu ne plieras pas, ils s'arrêteront.
Fenris tut sa pensée selon laquelle il pourrait être amené à couper les ponts pendant un temps afin que le message passe et leur permettre de vivre pleinement leur relation sans plus avoir à supporter leur regard désapprobateur. Pour l'instant, ce n'était pas à l'ordre du jour. De plus, il ne voulait pas risquer de voir Halie prendre une décisions hâtive pour lui éviter cela. Elle était prête à faire des sacrifices pour lui ? Lui aussi.
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| | | Halyalindë
Ancien
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| Sujet: Re: La tempête se lève [Halie/Fenris] Mer 9 Aoû 2017 - 18:22 | |
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Elle appuya doucement sa joue contre la main qui s'y glissait, fermant les yeux un bref instant avant de retrouver le regard intense de Fenris pour le soutenir avec tendresse. Jusqu'à la rencontre de ses parents, pas une fois elle s'était dit que son physique aurait pu être un problème aux yeux de son cavalier. A ses débuts en tant que Protectrice, elle s'était bien posé ce genre de question sur ce qu'il convenait de laisser paraitre, mais sa notoriété était déjà faite et prétendre se fondre dans la norme n'aurait servi personne. C'était pour ses actes qu'elle avait été désignée et qu'une cité aussi peu militariste qu'Ardamir avait décidé de la suivre malgré ses états de services. A parcours atypique, apparence atypique, et finalement cela n'avait gêné personne, ou pas suffisamment pour qu'on la lui jette au visage étant donné ce qu'elle symbolisait en ces temps troublés. Pour le meilleur et pour le pire, cela rappelait que son expérience à elle s'était taillée dans le sang et les sacrifices au nom d'Anaëh, non dans l'encre et les subtilités des ambassades citadines. En ce sens, Melian aurait pu la prendre en traitre un millier de fois et maîtriser la conversation comme elle l'entendait sans que l'Ardamiri ait la moindre chance de tourner les choses à son avantage. Mais si sa vie personnelle, elle ne pouvait le nier, était un champ chaotique dont elle cherchait à rassembler les troupes en ordre de bataille, elle n'avait jamais faillit à son devoir, bien au contraire.
Ce qui avait suffit au Haut-Conseil aurait du aussi suffire aux Nöldorion également et Fenris avait parfaitement saisit qu'elle même n'éprouvait pas le besoin de changer, ni par confort personnel, ni par doute sur les désires de sa moitié... Mais ce n'est pas parce qu'on sait quelque chose que cela devient désagréable à entendre. Elle retrouva le sourire en voyant Fenris lui assurer avec cet aplomb dans le regard qu'il ne lui demanderait jamais de changer. D'une certaine façon, il ne faisait que lui répéter une fois de plus qu'il l'aimait, elle et toutes les complexités, les étrangetés et les défauts qu'elle pouvait avoir... Oui, il ne faisait que ça... Il le faisait avec la simplicité naturelle des choses évidentes. Et cela gonflait de bonheur le cœur de la protectrice.
" Ils arrêteront de faire pression sur moi, mais au cas ou tu en doute encore ce n'est pas exactement ce que je crains. " Elle couvrit les doigts de Fenris sans perdre son sourire. Elle ne voulait pas qu'il pense qu'elle ne se sentait pas concerné, mais la seule chose qui lui posait vraiment problème était la situation que l'Aigle était contraint à supporter à cause d'elle - une fois encore - ce qui, paradoxalement, ne faisait que renforcer l'argumentaire des parents mécontant. " Même si ce n'est plus le cas maintenant ce n'est pas vraiment la première fois que je rencontre ce genre de réactions... Les dernières années précédent mon Choix, ont été assez sportives sur ce sujet. Tu as aperçu mon oncle et ma cousine Kaëlistra à Ardamir, je pense que tu peux deviné à quel points ils étaient enchantés que la fille d'une Mirtil'Di appartienne officiellement à leur famille. Aujourd'hui, Kaëlis est la main droite d'Ardamir et elle a été l'une des trois personnes au courant de la tentative du Gardien Voronwë. "
Elle n'en avait jamais parlé car ça n'avait jamais concerné qui que ce soit d'autre qu'elle et les personnes qui avaient vécus les faits. Elle n'y avait plus non plus repensé depuis des siècles. Après des décennies et la monté en grade du vilain petit canard, ils avaient du se faire une raison et si elle n'avait plus reparlé à son oncle depuis ses quatre-vingt-dix ans, Kaëlis était dans le conseil et elles travaillaient de concert sans que cela ne pause de problème. Elles n'étaient pas proches mais l'animosité avait fait place, au pire, à de la résignation mêlé d'un soupçon d'admiration pour le statut social qu'elle était parvenue à obtenir malgré tout... Mais même si la fin de l'histoire était bonne sous un certain angle, elle savait ce que pouvait couter les dissensions au sein d'une famille, et encore, elle n'avait eut personnellement qu'à en souffrir par l'intermédiaire de son père qui avait du couper les ponts définitivement avec une famille dont il était autrefois très proche.
" Mais mon père n'a jamais put faire la paix avec ses parents avant qu'ils ne rejoignent Tari et je ne veux pas que les choses prennent de telles proportions. Alors promet moi simplement de garder ma proposition dans un coin de ta tête. " continua-t-elle en brossant ses cheveux blancs du bouts des doigts pour chasser ce qui ombrageaient son front. Puis elle reprit sur un ton un peu plus dynamique, voulant insuffler un peu de légèreté à un sujet qui risquait pourtant de les impacter durant un long moment. " Ce n'est pas en modifiant quelques détails pour te rendre les choses plus faciles que je perdrai mon intégrité mais s'il suffit de donner le change, cela me va très bien aussi. "
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| | | Fenris Nöldorion
Elfe
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| Sujet: Re: La tempête se lève [Halie/Fenris] Jeu 10 Aoû 2017 - 12:11 | |
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A l'évocation de la situation du père d'Halie, Fenris se fit plus pensif. Il ignorait quelle place celui-ci occupait auparavant dans sa famille mais il n'avait jamais envisagé cette éventualité. Il était le dernier né. Le protégé de tout une lignée, et même deux si on comptait celle de sa mère qui n'était pas des plus déshonorables non plus. Comment aurait-il pu s'imaginer que tous puissent un jour lui tourner le dos d'une manière aussi soudaine et irrémédiable ? Impossible. Il aimait ses parents, ses frères, ses oncles et tantes, ses cousins... Ils les aimaient aussi sûrement qu'il était inenvisageable qu'il puisse un jour renoncer à la Protectrice uniquement pour correspondre à ce qu'ils attendaient de lui. Il réalisait seulement à quel point cette situation le mettait en porte à faux... Et il se sentait impuissant face à cela. Peut-être que des changements seraient nécessaires, en effet, mais il avait du mal à les envisager sérieusement. Elle était protectrice. Elle avait tant perdu pour Anäeh et les cités. Pourquoi devait-elle encore prouver quoi que ce soit ? Pourquoi ne pouvait-elle pas être enfin considérée comme une véritable Taledhel ? Certes, elle avait ses excentricité, mais qui n'en avait pas ? Pourquoi fallait-il que les citadins souhaitant devenir Noss étaient mieux accueillis par ces derniers que des Noss (ou demi Noss) souhaitant rejoindre les cités ? Cela aurait presque pu le mettre en colère si la crainte de perdre sa famille ne l'avait pas déjà rendu aussi anxieux et triste. Seule une légère tension dans sa mâchoire était perceptible.
Tandis qu'il réfléchissait, son regard avait vadrouillé un peu autour d'eux. Il ne voulait pas se détourner d'Halie ou prendre une distance physique qu'elle aurait pu interpréter comme des doutes quant à leur relation. Il était donc resté assis près d'elle et, si ses yeux ne la regardaient pas, il n'avait pas totalement rompu le contact, conservant une main sur la sienne. Après petit moment de silence, il se retourna enfin vers elle et plongea son regard dans le sien. Ils n'avaient pas de décision à prendre tout de suite. Ils venaient seulement d'annoncer leur relation et ses parents d'exprimer leur avis à ce sujet. C'était trop tôt.
-Attendons de voir comment les choses évolueront. Il sera toujours temps d'étudier sérieusement cette possibilité plus tard. Nous ne savons même pas s'ils vont essayer de faire pression sur moi aussi.
Certes, Eölir lui avait fait passer quelques messages mais il en avait seulement appelé à son intellect. Il ne s'était nullement senti oppressé ou obligé de faire machine arrière. Quant à un ultimatum, ils étaient encore bien loin de lui en imposer un. Ils avaient peut-être encore une chance pour que les choses ne se passent pas aussi mal que pour le père d'Halie. Tout du moins de son côté car cela semblait mieux engagé pour lui que pour sa bien aimée.
-Mon père m'a posé bon nombre de questions sur nos mésaventures. Je le soupçonne d'avoir surtout voulu connaître ton rôle dans ce qui a pu m'arriver. Je lisais ce qu'il en pensait sur son visage mais il était plutôt bienveillant dans ses réactions envers moi. Il voulait "m'ouvrir les yeux" et m'a seulement demandé d'être "raisonnable".
Il répugnait à retranscrire les paroles de l'ex-Lieutenant qui mettaient directement Halyalindë en cause. Elle avait déjà entendu tout cela et n'avait certainement pas besoin de l'entendre dans la bouche de son compagnon, même s'il ne s'agissait pas de ses mots à lui. Elle n'était pas la cause de tout ceci, ils étaient deux. Même si elle les avait niés au début, leurs sentiments avaient vu le jour en même temps. Ils avaient décidé ensemble de continuer leur retour, et même d'aller plus loin. Ils s'étaient entendus sur le fait qu'ils ne voulaient plus vivre cachés et donc annoncer leur amour à tous, en commençant par leurs parents. Ils avaient tout fait à deux. Cela ne changerait pas aujourd'hui alors qu'une nouvelle difficulté se présentait. Elle n'était pas la première et ne serait pas la dernière. En clair, seule la Protectrice était remise en cause pour l'instant et avait à pâtir de la réaction de ses parents. Il le déplorait, bien évidemment. S'attaquer à elle, c'était aussi s'en prendre à lui. Cependant, cela signifiait également qu'il n'était pas (encore) question de reprocher quoi que ce soit à Fenris ni de le renier. Sur le long terme, il devrait peut-être simplement éviter de se présenter devant eux avec Halie ou même de leur parler d'elle. Peut-être en viendrait-il à couper les ponts, au moins de manière temporaire, le temps que les choses se tassent ou bien qu'ils constatent que ce n'était pas une simple passade et qu'il leur faudrait revoir leur vision des choses. Mais tout cela n'était pas à l'ordre du jour.
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| | | Halyalindë
Ancien
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| Sujet: Re: La tempête se lève [Halie/Fenris] Jeu 10 Aoû 2017 - 13:04 | |
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Voyant le trouble qui assaillait Fenris à l'évocation de ce que sa propre famille avait vécu, elle comprit qu'il n'avait jamais envisager une telle possibilité et que la posture dans laquelle il était lui paraissait soudain plus difficile qu'il ne le pensait. Elle ne pensait pas qu'une action immédiate était nécessaire, mais avoir une vision plus globale du problème lui semblait nécessaire. Bien qu'elle déplore le fait de devoir lui faire imaginer de telles choses, elle préférait qu'il en prenne conscience dès à présent si cela pouvait lui éviter de laisser dégénérer sa relation familiale en pensant que tout serait réparable plus tard. Restant à proximité, elle respecta son silence, voulant lui offrir le soutien dont il aurait besoin s'il en montrait le désir sans risquer de l’oppresser d'une quelconque façon. Il se serait levé, où même il serait parti, qu'elle ne lui en aurait pas voulu. Elle aurait compris, bien que cela ne l'aurait pas laissée de marbre. Il était rare de le voir si tendu et c'était là très exactement le genre de chose qu'elle ne voulait pas voir perdurer.
Lorsqu'il conclut qu'il était bien trop tôt pour d’inquiété de telles extrémités, elle ne pouvait que lui donner raison. Visiblement, son père s'était montré bien plus mesuré envers lui que sa mère ne l'avait été envers sa moitié et si c'était normal, cela n'en restait pas moins une excellente chose.
" Tant mieux. " sourit-elle sincèrement malgré l'étrangeté apparente d'une telle réaction avant de sentir le besoin de se justifier. " Qu'il s'inquiète pour toi n'est pas anormal non plus. "
Elle glissa ses doigts sur le cou du jeune homme, posant un baiser sur ses lèvres avant de retrouver leur distance initiale, comme pour jurer que tout irait bien. Car elle comptait bien sur le fait qu'ils fassent en sorte que ce soit le cas, ensemble.
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| | | Fenris Nöldorion
Elfe
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| Sujet: Re: La tempête se lève [Halie/Fenris] Ven 11 Aoû 2017 - 18:55 | |
| Halie l'embrassa et s'éloigna, si non presque aussitôt, au moins bien trop vite à son goût. Dans cette situation inconfortable et bancale, elle était le seul point d'invariance. Sa seule source de stabilité. Elle serait toujours là pour lui, il le sentait. Tout du moins en était-il persuadé à cet instant précis sans savoir ce que l'avenir leur réservait. Alors qu'elle reprenait sa position initiale, il aurait voulu poser son front sur le sien, la garder un peu plus près de lui quelques instants. Tout comme elle à son arrivée, sa présence et la proximité lui faisait du bien. En vérité, il avait l'impression qu'il lui serait difficile de s'en passer ce soir-là. Que sans elle et le réconfort qu'elle lui procurait, il passerait les heures à venir à ressasser sans cesse la situation pour essayer de trouver une solution qui, aux dires de ses parents, ne pouvait être que la séparation. Et cela, ce n'était pas à l'ordre du jour pour lui.
Il regarda la Louve un instant puis se pencha pour se rapprocher. Lorsque leurs peaux se frôlèrent il ne pouvait plus voir que ses lèvres. Ses lèvres pulpeuses et rosées. Ses doigts s'avancèrent dans leur direction mais ils ne firent que frôler son menton sans oser y toucher. C'est alors que sa voix chuchotante se fit à nouveau entendre.
-Dors avec moi.
Ce n'était pas un ordre, ni une supplique. Simplement l'expression de ce qu'il désirait. Elle était libre de refuser, comme toujours. Il avait besoin d'elle cette nuit. Besoin de l'avoir près de lui. Dans cette chambre ou dans la sienne, peu lui importait. Il voulait juste s'allonger près d'elle pour essayer de trouver un sommeil qui se refuserait à lui s'il était seul. Peut-être ne dormirait-il pas beaucoup plus mais la regarder sommeiller ferait passer le temps bien plus vite en plus de lui alléger le cœur.
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| | | Halyalindë
Ancien
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| Sujet: Re: La tempête se lève [Halie/Fenris] Mar 15 Aoû 2017 - 12:29 | |
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Il se penchait vers elle, doucement. Ses doigts effleurèrent sa peau. Elle porta la main à sa joue, certaine qu'il allait l'embrasser mais il s'arrêta simplement à un souffle d'elle en un étrange mélange d'intensité et d'hésitation. Elle frissonna, incapable de détourner son attention de lui. Trois mots. Si inattendus qu'elle n'en cacha pas même l'étonnement attendrit qu'ils lui évoquèrent. Elle souffla en souriant, ses doigts glissant sur le haut du torse du cavalier.
" Aussi souvent que tu le voudras. "
Elle n'avait pas parlé plus fort que lui. Comment l'idée de refuser aurait-elle pu même lui effleurer l'esprit ? Aujourd'hui ou tout autre jour, elle ne dormait correctement que dans ses bras. Si en plus, elle pouvait contribuer à alléger la situation, même de façon infime, c'était plus que ce qu'elle ne pouvait espérer.
Ce soir là, il ne s’éclipsa donc pas par le bosquet. Se doutant que même avec elle il aurait du mal à trouver le sommeil, Halya s'éloigna quelques instants pour chercher dans une armoire et revint avec un sourire fier, un plateau en bois épais et une boite finement travaillée posée dessus. L'abaissant assez pour que le jeune homme puisse voir le dessus du plateau, il put voir qu'il s'agissait d'un plateau de jeu qu'ils connaissaient fort bien l'un et l'autre, pour y avoir passé de longues heures. Elle expliqua qu'elle avait déniché le tout la veille avec l'aide d'une certaine servante, pensant pouvoir proposer une partie ou deux à Fenris au cours de l'après-midi, mais les envies de ses parents avaient quelque peu chamboulés ses plans.
" Que dirais-tu d'en faire une maintenant ? " lui demanda-t-elle avec enthousiasme.
La journée n'avait pas été de tout repos, mais s'ils pouvaient tout deux se changer un peu les idées, se fatiguer l'esprit et discuter encore un peu, cela lui allait tout à fait. Qui sait, cela permettrait peut-être à Fenris de lâcher suffisament prise pour dormir, si ce n'était beaucoup, au moins bien.
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