Des fleurs pour le baron. [Eusebia]

L’entrainement avait été rude aujourd’hui, il semblait à Théobald que tout son corps n’était que bleu et courbature. Avec quelques gardes de la bibliothèque - et d’Ybaen – le jeune baron c’était installé prés d’un cours d’eau pour s’entrainer au combat. Entre une plantation d'indigo et un champs de lilas  les hommes luttaient et se battaient.  Ceci se faisait aux yeux de tous, la baronnie était en guerre et il fallait faire passer le message qu’elle était prête à affronter ses adversaires.  Les récentes décisions du baron lui avait donné une certaine popularité, et surtout la baronnie commençait à sortir de son apathie.  La guerre commençait à intéresser la population, cela n’en ferai pas des guerriers nés bien sur, mais au moins les investissements dans l’armée seraient compris.

L’entrainement c’était bien passé  et prit fin en milieu d’après midi.  Il fallait maintenant repartir sur Misséde ou les troupes étaient sur les points de partir pour Edelys. La vingtaine d’homme montèrent à cheval et bannières en avant repartir vers le palais.   Ce soir un petit banquet était prévu afin d’accueillir tous les nobles et chevaliers qui rejoignaient l’ost. Théobald bien que faisant une politique qui rehaussait Misséde n’était baron que depuis peu, il devait donc rechercher le soutient  de ses  vassaux. Le banquet était donc préparé avec soins afin de satisfaire l’ego de tous. Sur le chemin de Misséde, Théobald pensa encore au banquet quand il vit une charrette devant lui. La petite troupe étant à cheval, et n’étant formé que de cavaliers aguerries, elle dépassa aisément la charrette.   Une jeune femme aux cheveux noirs conduisait cette charrette, qui semblait être emplis de fleurs. Le baron pensa aussitôt à en acheter pour agrémenter encore plus la table, à Misséde les fleurs étaient importantes et étaient présente dans tous les  événements :

Dame ! Pouvez vous arrêtez quelques instants ?  Je vois des fleurs dans votre carrioles, êtes vous vendeuses ?

Les réponses de la jeune femme étaient plus que direct, et cela fît  secrètement rire le baron, et pouffer quelques cavaliers qui écoutaient la conversation.  Il était en effet manifeste que la fleuriste ne connaissais ni l’identité de Théobald ni son étendard.  L’orgueil du jeune homme aurait put s’en trouver froissé, mais en cette belle journée il ne pouvait qu’être compréhensif.

Le jeune baron décida donc de jouer le jeu et s’inclina bien bas – ce qui provoqua quelques rires- avant de répondre :

Bien le bonjour noble dame !  et bien vous pourriez fournir un des célèbres parfumeurs de Missède, ravitailler un fleuriste, ou bien encore honorer un important contrat ? Peut être pour le baron lui-même ? on dit qu’un banquet aura lieu ce soir. Si c’est le vas je m’en voudrais de lui prendre ses fleurs, même si toute vos marchandises m’intéresse.

Maintenant tout les cavaliers écoutaient la conversation, tous était intrigué après avoir vu Théobald s’incliner. Et bien entendu tous attendait avec impatience la réponse de la femme, et espéraient intérieurement qu’elle ne se rendrait compte de son erreur le plus tard possible.

La femme commençait manifestement à comprendre . Le baron s'en amusa, cela même quand elle lui proposa d'acheter sa cargaison de fleurs.  Il pouvait largement se permettre de débourser 45 écus, et si cela pouvait agrémenter sa table autant lier l'utile à l'agréable.   Théobald ne fît pas trop intention au ton de la jeune femme , trop occupé à s'en amuser.


Bien dame, je vous achète donc votre cargaison et j'accepte de vous suivre à votre pépinière


Le baron ne garda que 4 cavaliers avec lui avant d'accompagner la jeune femme. Un groupe de cavalier revenant d'un entrainement aurait fait un drôle de spectacle.  Théobald pensais aussi à arrêter son petit numéro. Cela était amusant pendant un moment mais il s'agissait de retrouver la dignité liée à sa fonction.  Mais il s'agissait aussi d'un moyen de connaitre les personnes dont il devait assurer sécurité et bien être. Et puis les fleurs étaient l'une des principales activité agricoles à Missède avec les plantes tinctoriales et les agrumes.

Mais dite moi, puis je savoir votre nom jolie dame?  Vous faites affaires depuis combien temps sur ces terres?

Le chemin vers la plantation était plutôt agréable, comme la majorité des chemins en Missède pas ailleurs. Le printemps était bel et bien présent, pour le plus grand bonheur des fleuristes assurément. Lorsque la jeune femme lui demanda son nom Théobald sût que la comédie touchait à sa fin, son sérieux reprit donc bien vite le dessus. Plus question de faire le malin. Après un entrainement cela pouvait s’excuser mais plus maintenant. Le ton de la jeune femme semblait indiquer qu’elle était las de la discussion.
Rose ? Voila un bien jolie nom, et tout à fait adapter à une fleuriste.

Et bien je pense qu’il est temps de me présenter, je suis Théobald de la Courcelle , baron de Missède et donc le seigneur de ces terres.

Après cette révélation Théobald évoqua le point le plus important de cette conversation, du moins à ses yeux. La connaissance était un outil important pour gouverner et le jeune baron le savait. Ainsi il cherchait à disposer du maximum d’information et si possible sans passer par des intermédiaires.

Et bien je ne mets pas en doute votre jeune âge, je souhaitais avant tout savoir si vous êtes originaires de cette région. L’avis des gens sous ma responsabilité me tient à cœur. Et je ne tiens pas à philosopher dans le vide, je souhaite juste connaitre votre avis sur la baronnie.

Bien entendu il ne s’agissait pas de les traiter en égaux, il était noble et avait conscience de sa position. De plus il faisait partir de la grande noblesse de la péninsule et se devait donc de tenir son rang. Mais il se devait quand même savoir ce que la population pensait des actions de leur seigneur, mais il cherchait aussi à se tenir au courant des rumeurs. Certes il disposait d’une bonne administration qui lui fournissait ces informations, mais être au contact de sa population était aussi important.