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| "Même pas mort ? " [Alwin] | |
| | Auteur | Message |
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Roderik de Wenden
Ancien
Nombre de messages : 1133 Âge : 34 Date d'inscription : 25/12/2014
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 27 ans (né en 982) Taille : Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: "Même pas mort ? " [Alwin] Ven 27 Fév 2015 - 17:57 | |
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L'An Huit du onzième cycle Quatrième ennéade de Barkios Le quatrième jour...
Par moments, Roderik avait l'impression que son derrière s'était changé en pierre. Il ne cessait de chevaucher à droite et à gauche, et c'était un euphémisme que de dire qu'il était un homme occupé. Il n'avait pas souvenir de sa dernière nuit de sommeil complète, et encore, c'était quand il parvenait à dormir. Lorsque, de manière épisodique il rentrait à Wenden, le père Feidel le mettait en garde contre le surmenage. Mais Roderik n'en avait cure ; l'enjeu était de taille.
C'est au déclin du jour que l'on vit l'arrivée du seigneur de Wenden à Arétria-la-ville. La chose était devenue habituelle ; depuis plus de trois ennéades, Roderik rendait fréquemment visite au comte. Les deux hommes s'entretenaient en privé, et le seigneur de Wenden repartait aussi rapidement qu'il était venu. La foule citadine ne s'étonnait plus de le voir passer, reconnaissant sans peine l'homme en armure de plates noires sur son cheval blanc. Mais à l'entrée de la citadelle, les gardes découvrirent un Roderik de fort méchante humeur, ce qui tranchait avec les dernières entrevues. Quelque chose, de toute évidence, s'était mal passé, et c'est fort contrit que le jeune homme demanda à être annoncé au comte Alwin.
Ainsi fut-il admis en présence du maître de la malelande, mettant un genou en terre en signe de respect tandis que l'on récitait les formules d'usage.
- ... Roderik, Seigneur de Wenden, Bouclier de l'Est Arétrian, demande audience à Alwin de Karlsburg, Comte d'Arétria, Protecteur de la malelande, Chevalier de Karlsburg et Châtelain de Kulmehele...
Puis il se redressa et, faisant face au comte, lança à brûle-pourpoint :
- Avez-vous eu vent, Votre Grandeur, de ce qui se raconte dans le sud ?
La nouvelle avait forcément gagné Arétria, puisqu'elle avait eu le temps d'atteindre Wenden. Aussi étonnant que cela puisse paraître, les rumeurs faisant état de la survie du roi Bohémond, apparemment recueilli par la duchesse de Soltariel, l'avaient rendaient furieux. Il faut dire que la chose bouleversait tout ce qu'il avait entreprit ces dernières ennéades. Il s'était érigé en défenseur des vestiges d'un royaume que le vil Velteroc avait anéanti, et voilà que tous ses beaux projets risquaient de tomber en poussière. Tout ça parce qu'un satané mouflet n'est même pas mort. Ah, mais ! Il n'avait pas dit son dernier mot. Pour l'heure, rien ne dit que nous devons accorder le moindre crédit à ces calembredaines...
Dernière édition par Roderik de Wenden le Sam 28 Fév 2015 - 19:01, édité 1 fois |
| | | Alwin de Karlsburg
Humain
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| Sujet: Re: "Même pas mort ? " [Alwin] Sam 28 Fév 2015 - 13:32 | |
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Alwin affichait une mine sévère, l’aube était loin derrière maintenant mais lui n’avait pas bougé de place. Une matinée entière à lire traités d’alliances, textes de lois et parchemins en tout genre concernant la gestion du comté était pour lui un exercice des plus pénibles. Pourtant il refusait catégoriquement de laisser la gestion des affaires de l’Arétria à une tierce personne. Il déléguait déjà bien trop à son goût, mais impossible pour lui d’être partout. Heureusement comptait t’il dans ses rangs des hommes loyaux en qui il avait confiance. Le vieil homme prenait donc son mal en patience et remplissait son rôle même s’il n’avait jamais apprécié la paperasse.
Son regard se braqua sur une ligne particulière. Le Seigneur de Keschteholz demandait du renfort. Selon ce dernier il était vital pour la Malelande de renforçer la forteresse de Château-Bois, sans quoi toute armée ennemi parvenu de l’Est n’aurait aucun mal à se tailler le bout de gras jusqu’à Dambàch sans la moindre résistance. Le vieil homme oubliait pourtant la garnison d’homme posté à Schlosshund et les reîtres en place à Karlsburg. Cette simple demande avait sur le comte un effet irritant. Il était las de ses vassaux trop envieux et trop pleurnichards à son goût. La forteresse du sud ne recevrait pas un homme de plus et…
« Messire. Un cavalier en approche, le Seigneur de Wenden »
« Très bien. »
Première bonne nouvelle de la journée. Roderik, fils de Ganelon était un homme qu’Alwin avait apprit à apprécié à sa juste valeur depuis son arrivé au pouvoir. Il était jeune, plein d’entrain et possédait un esprit aiguisé sans parler du fait qu’il ne rechignait jamais à la tâche tout en disposant d’une loyauté sans faille à son égard et à sa maison. Alwin soupira, s’il disposait d’une dizaine d’homme comme lui, l’Arétria n’aurait plus de soucis à ce faire. Il se rendit alors dans une salle privé du château d’Arétria-Ville. Il recevait bien peu ici, mais Almar, ses fils et Roderik en faisait partit. La salle était sommaire, une fenêtre donnant sur la basse-cour, un bureau et une armoire mural ou était entreposé cruche de vin et verre de bière.
Posté à la fenêtre, le comte attendait en caressant machinalement le crâne d’un de ses chiens de garde. Puis, on ouvrit la porte et on présenta son hôte. Alwin se retourna, le visage bien plus renfrogné qu’en ce début de matinée.
«J’ai eu vent des nouvelles du sud et une question ne peut quitter mon esprit depuis : Qu’attendons nous pour briguer un enfant à sa mère et nous réclamer à notre tour possesseur du Roi légitime ?! »
Le comte c’était relevé de son siège et avait tapé du poing sur la table. Ici de toute façon, personne ne pouvait l’entendre. Il fulminait à vrai dire, depuis quand les hommes étaient t’ils tombés aussi bas ?
« Foutaises et mensonges ! Voila les serpents que cette gueuse estreventine essayent de nous faire avaler de force. Et peut être pense t'elle aussi que nous ouvrirons la bouche avec joie afin de demander notre pitance ! »
Alwin avait aperçu une seule fois Bohémond, et même s'il doutait réellement pouvoir le reconnaître après tant de temps, mais il ne pouvait se laisser séduire par de simple rumeur et en homme d’action, il lui fallait se faire une idée par lui-même. La tension était encore palpable, le vieux comte toujours aussi sévère. Pourtant, il se rassit et entreprit alors de verser du vin dans deux coupes positionnées sur la table.
« Prenez place maintenant, vous devez sûrement avoir soif. » Alwin n’attendit pas et bu rapidement une lampée de vin. Il n’était pas un grand buveur mais ses nerfs n’étaient pas loin de la rupture et le vin était actuellement sa seule échappatoire. Il reprit sur un ton plus neutre.
« Les nouvelles venus de l’est sont très mauvaises, l’armée noirelfe semble avancer et aucun Seigneurs du nord ne c’est encore levé contre elle. Pendant ce temps, les ducs, marquis et comtes se chamaillent toujours tels des enfants pour avoir la plus grosse part du gâteaux, sans omettre de laisser derrière eux de sanglant sillon…Sommes nous donc condamner à choisir entre le marteau ou l’enclume ? »
Le comte avait le regard vitreux, perdu dans le vague. La question était peut être purement rhétorique mais le comte semblait réellement attendre une réponse.
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| | | Roderik de Wenden
Ancien
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| Sujet: Re: "Même pas mort ? " [Alwin] Lun 2 Mar 2015 - 14:39 | |
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Eh bien, qu'est-ce qu'il siffle, le vioque, songea Roderik en voyant le comte Alwin descendre une coupe de vin. Il se demanda machinalement si son suzerain ne nourrissait pas une passion toute récente pour la bouteille. Les vices du pouvoir, le revers de la médaille. Puis son regard s'attarda sur l'un des chiens du comte, lequel le toisa méchamment. Ouh, couché, cabot. Couché. Oui, je sais, toi et moi nous ne sommes pas de grands amis...
Roderik s'assit à l'invitation du comte, et se permit de boire une gorgée lui aussi avant de poursuivre la conversation. Il n'était pas, lui non plus, un adepte de la bouteille, mais cette maudite chevauchée lui avait donné soif.
- L'ennui, avec cette histoire, est qu'elle est aussi difficile à prouver qu'à réfuter. Après tout, qu'est-ce qui ressemble davantage à un marmot qu'un autre marmot ?
Il n'avait pas pensé qu'ils auraient à faire face à cette difficulté. Il aurait dû, pourtant. L'astuce était ingénieuse, mais n'avait jamais fait partie de ses plans. Il s'était imaginé accomplir le grand dessein de feu le comte Anseric, en séparant l'Atral de la tutelle diantraise, et même tout le Nord ; il avait cru que les actions de Nimmio de Velteroc pourraient justifier cette scission sur le plan politique, et ce sans même verser une nouvelle goutte de sang. Nul n'aurait pu les accuser de trahison dans ces conditions. Si le royaume n'est plus, le Nord est libre et nous n'y pouvions rien. C'était parfait. Il avait imaginé faire du Nord une grande confédération de duchés, de comtés et de baronnies autonomes, unis par des intérêts communs. Et parce qu'Alwin de Karlsburg lui faisait confiance, il avait pu œuvrer en ce sens. Leurs motivations n'étaient pas totalement identiques, pourtant ; les Karlsburg avaient été mis au pouvoir par Arsinoé d'Olyssea, et leur haine pour Nimmio de Velteroc ne reposait pas que sur un calcul politique. En condamnant Velteroc et ses alliés, ils honoraient un serment. Les motivations de Roderik étaient plus égoïstes ; le vrai problème pour lui n'était pas de savoir si ledit Bohémond était authentique, non ; le vrai problème était que la disparition du roi n'était plus un fait avéré.
- Attendons, suggéra-t-il - il avait l'impression de ne jamais lui avoir donné d'autre conseil que celui d'attendre. L'estréventine est une originale, mais elle n'est sans doute pas dénuée d'intelligence. Elle s'attend à notre scepticisme, et tentera de nous apporter une preuve. Nous trouverons bien, alors, le moyen de... la discréditer.
Comme si le fait d'être de cette engeance orientale qui fornique avec les elfes ne suffisait point... une estréventine pour gouverner le royaume, par tous les dieux ! Autant envoyer l'enfant-roi en pension au Puy d'Elda. En parlant de Puy d'Elda...
Roderik devait bien avouer qu'il avait mésestimé l'importance des escarmouches noirelfiques en Oësgardie. Il avait eu d'autres chats à fouetter ces derniers temps, et s'était laissé dire qu'il ne s'agissait que de quelques pillages perpétrés par des bandes isolées, contre des rebelles dont le sort lui importait peu. Toutefois, s'il s'agissait bel et bien d'une invasion, cela risquait de devenir à la longue le problème d'Arétria. Et puis, n'était-il pas le premier à parler d'unité et de réconciliation dans le Nord ? N'était-ce pas là l'occasion pour les hommes de se réunir autour d'une cause commune pour chasser le mal des frontières de la terre des Hommes ?
- Peut-être devriez-vous envisager de renvoyer des troupes en Oësgardie, Votre Grandeur. Ce serait même un gage de bonne foi de notre part à l'égard du marquis de Serramire, qui a entreprit de reprendre ses droits sur cette terre vassale qui lui a trop longtemps fait défaut.
La suggestion n'était pas innocente. Les négociations que Roderik avait menées quelque temps plus tôt avec Jérôme de Clairssac n'avaient pas porté leurs fruits, mais il ne désespérait pas de pouvoir s'entendre avec Aymeric de Brochant. Lui fournir une aide militaire pour chasser les drows pourrait être bénéfique à de multiples niveaux : Arétria redorerait son blason en participant à la défense héroïque du royaume des Hommes - si tant est que ce royaume existait encore - et prouverait également que les seigneurs du Nord, une fois unis, n'avaient rien à envier au Médian en termes de potentiel militaire.
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| | | Alwin de Karlsburg
Humain
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| Sujet: Re: "Même pas mort ? " [Alwin] Ven 13 Mar 2015 - 15:05 | |
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« L’Oësgardie… »
Les mots furent soufflés comme un murmure. Les yeux toujours perdu dans le vide, Alwin contemplait l’unique ouverture de la pièce, semblant chercher des réponses dans la mer de nuage qui striaient le ciel grisâtre au dehors. Pendant des jours il n’avait cessé de se répéter que sa place ne pouvait être ailleurs et qu’il finirait sénile à force d’attendre avant d’avoir pu tirer au clair une dernière fois son fidèle compagnon fait d’acier, « Nourrit-les-vers ». Mais à la simple évocation de ce champ de bataille maudit, il ne put s’empêcher de siller. Le bourbier que devint la dernière campagne était encore bien présent dans tous les esprits et pourtant voila qu’une nouvelle fois le Nord appelait à l’aide. Le choix s’imposait aujourd’hui à lui et c’était un poids pesant. Une question le hanté : Combien de fils de la Malelande devrait t’il encore promettre à la boue afin que les frontières d’une région ayant revendiqué son indépendance soient sauvent ? Mais il n’était pas dupe, la menace qui se profilait était semblable à une vague furieuse et il doutait fortement que celle-ci s’arrêtent aux frontières de Serramire si aucune digue n’était érigée contre elle en amont.
Il en était même venu à mettre de coté les remarques de son hôte au sujet de l’estreventine. L’urgence était ailleurs pour Alwin, d’autres sujets requéraient pour l’instant une attention toute particulières. Le comte se servit une nouvelle fois en vin. Il en but une gorgée mais plus lentement cette fois ci. Ayant déjà une fois sombrée dans l’alcoolisme, il en connaissait les pièges et savait s’en détourner. – Du moins l’espérait t’il…-
« Un fort judicieux conseil que je vais m’empresser d’appliquer sieur Roderick. L’Oësgardie sera notre prochaine destination, il est temps d’opposer une résistance concrète à l’envahisseur. Nous nous rallierons effectivement au Marquis si celui-ci daigne nous attendre encore suffisamment de temps. Car s’il nous faut faire preuve de bonne foi envers nos voisins de l’est, nous possédons encore des alliés à l’ouest qui méritent d’entendre notre voix. »
Posant avec légèreté la coupe, il ouvrit en suite un tiroir du bureau pour en sortir une liasse de parchemin. Il la déposa devant le Seigneur de Wenden afin de lui laisser le loisir de contempler la missive.
« Cantharel requiert notre présence. Godefroy de Saint-Aimé dispose de nouvelle capitale, si importante semblent t’il que l’ensemble des Seigneurs soient conviés pour en débattre. Le parchemin ne dit rien de plus. Je me rendrais sur place car il en va de mon devoir, il en sera donc d’autant plus facile pour nous de nous faire entendre. »
En effet l’occasion était inattendu mais parfaitement rêver en cet instant, et le comte n’en avait pas encore finit.
« Mais nous ne possédons plus le loisir de sacrifier du temps. Les hommes doivent se tenir prêt. Les préparatifs accomplis en amont afin qu’a mon retour nous puissions partir sans attendre et cela, quelque soit le dénouement de cette convocation. Je compte une nouvelle fois sur vous Sieur Roderick pour accomplir cette tâche, mon frère Almar vous secondera.»
Alwin était décidé et sous entendez clairement que sans réponse favorable du marquisat, son armée prendrait la route du Nord, quoi qu’il en coute. Une décision de fou, peut être, mais alors mieux valait t’il être fou qu’aveugle et insensible au danger qui menaçait. Il reprit une gorgée de vin et à ce moment précis, Ratsam le grand chien, aboya à la vue d’un merle un peu trop proche de la meurtrière. La cabot semblait presque gênait d’avoir troublé ainsi la scène, il mit peu de temps avant de sombrer une nouvelle fois dans la paresse, oubliant qu’il n’avait fait que son devoir. Alwin lui pardonnait bien sûr tout.
« Maintenant dite moi, qu’avez-vous pu tirer de Clairssac ? »
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| | | Roderik de Wenden
Ancien
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| Sujet: Re: "Même pas mort ? " [Alwin] Sam 14 Mar 2015 - 16:58 | |
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La détermination du comte Alwin à envoyer une nouvelle fois ses troupes en Oësgardie surprit Roderik ; il avait imaginé que le vieux serait plus difficile à convaincre. Leur dernière excursion avait eu un coût non négligeable, et Roderik doutait qu'ils puissent réunir un ost aussi important que celui qu'avait conduit feu le comte Wenceslas. Toutefois, assurer un soutien aux armées locales restait dans leurs cordes. Roderik n'y retournerait pas de gaieté de cœur, ça non ; mais si cela devait être fait, il s'en chargerait. Le fait qu'Alwin lui confie la mission de rassembler les vassaux laissait déjà entendre que Roderik prendrait part personnellement à cette nouvelle campagne. Après tout, il était le Bouclier de l'Est Arétrian ; la protection de la malelande le concernait aussi, et œuvrer pour la stabilité du Nord était un moyen d'assurer cette protection.
Il se demanda si le comte Alwin comptait, lui aussi, prendre part au combat. Il ne faisait guère de doute qu'il avait été un robuste combattant par le passé, et qu'il avait conservé une certaine poigne. Mais prendrait-il le risque de suivre son neveu dans la tombe ? Ou enverrait-il l'un de ses fils le représenter sur le front ? Bertrand, ou Ewald... de ces deux hommes, Roderik n'était pas un grand ami. Si ces deux-là devaient mordre la poussière et retourner à la boue dans une cité sgardienne, le seigneur de Wenden ne verserait guère de larmes. Et il était à peu près certain qu'ils éprouvaient des sentiments similaires à son égard. C'était aussi l'une des raisons pour-lesquelles il s'attardait rarement lorsqu'il venait visiter Arétria-la-ville ; Bertrand de Karlsburg était trop droit pour songer à organiser son assassinat, mais Ewald en était bien capable. Enfin, il en serait capable, le petit salaud, s'il n'était pas si con.
- Godefroy de Saint-Aimé vous a-t-il informé de l'objet de cette entrevue ? demanda-t-il, tout en étant conscient que cela ne le regardait en rien, le comte pouvant très bien conserver sa correspondance secrète. Comme à Olyssea, Sainte-Berthilde est un nid de comploteurs cupides tournant autour du trône vacant tel des vautours autour d'une proie. Cantharel requiert votre présence, disiez-vous ? Il serait bon que ce Saint-Aimé n'oublie pas quelle est sa place. Seul le marquis de Sainte-Berthilde est en mesure de vous convoquer à sa cour.
Et, pour l'heure, soit le marquis de Sainte-Berthilde est le jeune enfant-roi recueilli à Soltariel, soit nous n'avons plus de marquis du tout. Il n'aimait pas beaucoup le fait qu'un noble prenne ses aises à Cantharel, et l'on pouvait imaginer que Saint-Aimé ne tente, par cet appel aux vassaux, à réunir un soutien suffisant pour s'accaparer le marquisat. Roderik, malheureusement, ne se rendrait pas à Cantharel. Il le regrettait, mais ne pouvait imposer sa présence au comte. Il n'aurait pas de mal, de toute façon, à connaître les tenants et les aboutissants de l'affaire une fois que ce dernier reviendrait.
Lorsque le comte évoqua Clairssac, le visage de Roderik s'assombrit. Ils n'avaient jusqu'alors pas eu le temps d'aborder le sujet en profondeur ; la conclusion, pourtant, était assez rapide. Les négociations avaient échoué.
- Jérôme de Clairssac n'a pas prit la mesure des événements, répondit-il d'un ton un peu buté, comme si évoquer cet échec le blessait dans son orgueil. Et il n'a visiblement pas voulu comprendre ce que nous avions à lui offrir. Je ne pense pas que nous nous en soyons faits un ennemi, mais il semble préférer, au moins pour le moment, le ralliement à Velteroc. Il faut dire que la précarité de sa situation vis-à-vis du marquis de Serramire n'arrangeait rien...
Il haussa les épaules, l'air de rien, comme si l'impossibilité d'aboutir à un accord n'était pas de son fait.
- Evidemment, si le marquis et Clairssac parviennent à s'entendre, la situation pourrait évoluer... mais ne comptons pas trop sur la chance. Clairssac a un appétit d'ogre. N'oublions pas que c'est en échange de droits sur Oësgard et Alonna qu'il s'est engagé dans cette campagne, et non pour réunifier le royaume. Je gage qu'il serait plus aisé pour nous de nous entendre avec Brochant, voire peut-être avec la baronne d'Alonna, Alanya de Broissieux. Après tout, elle doit aussi son titre à votre neveu Wenceslas, qui a contribué à la placer sur son trône sans rien exiger d'elle en retour.
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