Entrevue commerciale, ou non? [Alwin]

A l'aube du 6ème jour de la 3ème ennéade de Bàrkios, an 8 du 11ème cycle.

Voilà une nouvelle robe, quoiqu’un peu malmenée dû au voyage. Elle était de couleur rouge bordeaux avec des broderies de couleur blanche. Ces couleurs représentaient Lourmel et allez savoir pourquoi, c’était la seule à avoir survécu au voyage un peu chaotique.  La Dame avait un peu de temps devant elle vu que le comte s’entretenait avec Roderik. Celui-ci devait certainement lui faire un rapport sur ce qui s’était passé. Néanmoins il n’allait sûrement pas rentrer dans les détails sinon il allait devoir expliquer pourquoi il s’était retrouvé nu comme un vers devant elle.  Situation qu’il valait mieux ne pas ébruiter même si les deux jeunes gens s’étaient expliqués. Le seigneur de Wenden devait certainement lui parler des deux attaques qu’ils avaient subies, lui suggérant de réagir par rapport à cela. Mais ce n’était que des suppositions et puis cela ne concernait en rien même si elle en avait été victime.

Voilà, elle était prête et avait déjà pu boire un bon verre d’eau pour se désaltérer après les quelques soins qu’elle a pu recevoir. Sa plaie a été nettoyée et un nouveau bandage lui a été mis. Elle espérait néanmoins pouvoir bénéficier d’une bonne tasse de thé bien chaud mais elle ne savait pas si les Arétans dégustaient ce genre de boisson. Il était rare d’en boire dans le nord.

Un servant la redirigea alors vers le comte qui se trouva dans une petite salle privée. L’entretien allait débuter. Au final, les grandes lignes avaient déjà été entrevues via le biais de missives échangées avant le lancement de l’expédition. Ils devaient dorénavant fixer les accords par écrit. Cela ne devrait pas durer des journées entières mais sait-on jamais. Le comte avait peut-être envie de lui parler d’autres choses. N’oublions pas la comtesse qu’elle rencontrera également.  Une fois devant le comte, la Dame le salua suivant les politesses en vigueur.

La journée était presque passée maintenant. En rien différente du quotidien, si ce n’était la venue attendu de la Dame de Lourmel. Alwin avait prit le temps de rencontrer le Seigneur de Wenden rapidement une fois l’expédition arrivé à destination : Arétria-Ville. Le Bouclier de l’Est lui avait alors comptait le récit de ce voyage au combien mouvementé. La situation l’avait effectivement interpellé une fois qu’il se rendit à l’évidence du retard de l’escorte. En effet, Alwin attendait celle-ci sur les coups du milieu du jour. Ce petit entrevu lui arracha quelques grognements, si des bandits sévissaient prêt des frontières est du comté, il fallait y apporter une réponse et une réponse franche. La pendaison haute et cour serait un remède efficace. Ainsi le puinée des Karlsburg prit note et jura de résoudre ce souci au plus vite. Il congédia en suite le sieur Roderick afin qu’il puisse se reposer, n’omettant pas de le féliciter pour son courage.

Puis Alwin prit la direction de la Grande Salle du Château. Il avait pour l’occasion revêtit de noble autour, les couleurs de la maison Karlsburg brodaient sur ses vêtements, agrémentes de pièces de cuir qu’il affectionnait tout particulièrement. Très sobre dans l’ensemble, mais complètement en accord avec son personnage. La bienséance aurait voulu que sa femme la comtesse soit présente, mais celle-ci était souffrante, une allergie chronique semblait t’il. Alwin siégeait donc seul dans la salle du trône. Une table avait était âpreté, elle serait bientôt garnit de différent mets. Les cuisiniers avaient eu pour ordre de mettre en valeur les produits locaux et de les sublimer afin de combler, autant que faire ce peut, les papilles de châtelaines. Au fumet que les cuisines dégageaient, Alwin n’était pas peu fier.
Trêve de rêverie, la grande porte s’ouvrit et apparut enfin son hôte. Le comte plissa légèrement les yeux afin d’admirer la jeune femme. - Charmante - fut sa première réaction, mais il n’en laissa rien paraitre. Elle s’avança et le salua. Il se releva lentement et s’approcha avec toute la bienséance d’on il était capable, baisemain à la clé, Alwin était très vieux jeux sur le protocole. Aussi avait t’il apprit les déboires de la jeune femme pendant le trajet et il ne pouvait accepter que l’on se sente laissé à sa cour. L’accueille fut donc plus chaleureux qu’il n’aurait du l’être pour une première rencontre, mais qu’importe. En cette appréciable compagnie, le vieil Alwin se sentait rajeunir d’une dizaine d’année et ce n’était pas peu agréable.

« Ma Dame, bienvenue en Arétria. Veuillez prendre place, vous êtes se soir conviez à ma table afin que vous puissiez profiter d’un moment de détente bien mérité. J’ai eu vent du mouvementé voyage et croyez moi, les coupables seront trouvés et châtiés comme il se doit. »

Souriant, le comte prit la peine de tirer la chaise à la jeune femme. Il fit en suite un signe au valet afin qu’il puisse prévenir les cuisines du début du repas. Sur la table se trouvait déjà une bouteille d’un vin précieux et deux coupes en terre cuite.

« Nous aurons tout loisir de discuter des modalités de notre entrevue une fois repu. Veuillez d’abord me dire si vous apprécierez une coupe de vin ? »

Il fallait bien commencer par quelque chose. Dans le couloir, Mausen aboya.

« Mausen, komt’do ! »

Utilisant l’ancien dialecte Arétan afin d’arpéger son chien de garde, le comte d’Arétria fit un signe en direction de la porte. En entendant ses paroles, un garde posté devant celle-ci ne se fit pas prier deux fois avant de pousser le loquet afin de faire passer la bête. Le canidé, assez content de cette petite victoire, passa l’entrebâillement, la tête et la truffe haute. Sans aucun doute qu’il avait lui aussi humé le fumet des cuisines, qui se propageait dans tous le château. En bon gardien, il savait ou trouver ça pitance. Aussi fut il bientôt suivit par Ratsam. Frère de porté, l’un n’allait jamais loin sans l’autre. Le dernier arrivé lui ne fit pas un bruit, se contenant simplement de se poster derrière son homologue, attendant d’un œil presque larmoyant qu’on lui jette un reste de nourriture,  qui n’était pour l’heure, même pas servit.

« Les chiens ne vous gênent pas ma dame ? Ils sont mes précieux compagnons et ont depuis longtemps réussies à exploiter mes moindres failles afin que je ne leurs refusent rien. »

Et en effet, les deux cabots savaient se faire présents. Alwin leur pardonnait tout, sans omettre de céder à leurs moindres caprices. Mais cela non sans raison, de tout temps les hommes de sa famille avait posséder de tel bête et à maintes reprises, ceux-ci c’étaient montrés de fidèles alliés. Une anecdote bien précise revenait en cet instant à l’esprit d’Alwin, ce fameux jour ou son grand oncle Seppi fut sauvé de justesse par l’aboiement d’alarme de son compagnon à poil, parvenant ainsi à éviter de justesse les trente centimètre de fer qui fonçait en direction de son dos.
Un égarement personnel d’esprit personnel qu’il s’empressa de corriger en faisant un signe au valet d’office, lui signalant qu’il pouvait envoyer le souper. Alwin reprit une gorgée de vin.

« La Malelande est une terre authentique ma Dame, ses gens sont vraies et ses richesses subtiles mais belle est bien présente. Je regrette fortement les épreuves que vous avez rencontrés, j’espère néanmoins que vous serez charmé par l’ambiance local et que celle-ci surpassent tant vos attente, que vous en viendrez même à oublier c’est léger déconvenue. Je veillerai personnellement à ce que vos attentes soient comblées. »

Sur ces mots, il leva sa coupe et ils trinquèrent une nouvelle fois. Le comte était un homme de parole, ainsi, si pour certains ses simples mots signifiaient simplement une broderie de conversation, Alwin lui les pensaient dur comme fer, car il était ainsi fait. Une porte grinça, un valet s’engouffra dans la pièce, deux plateaux en main. L’un, sphérique, contenait une salade de mâche sauvage ainsi qu’un assortiment de morceau de pain noir. L’autre quand à lui était garni de coquille d’escargot fourré d’un beurre à l’ail et à l’échalote, le tout nappé de crème. Une spécialité locale dégustée en tant que plat d’ouverture.
Le comte ouvrit les hostilités en se servant, souhaitant le bon appétit à son hôte. Possédant un raffinement que beaucoup des hommes de sa terre natal ne possédaient pas, il prit soin de manger proprement, évitant de tâcher sa barbe. Ses yeux pétillaient.

« Dame Maélyne, j’ai eu vent du courage d’on vous avez fait preuve dans les Pyks d’Orthem. Mes hommes m’ont parlaient d’un Kerkrand, est ce vrai ? Croyez moi, de nombreux vétéran auraient fuit sans demander leurs restes devant une telle bête. »

Alwin admirait le courage, c’était une qualité précieuse, qui rayonnait au centuple quand il était possédait par une femme. Amélia en possédait, et plus que de raison. Ô Amélia.

« Êtes vous satisfaite du déroulement de l’expédition ? Les nains de Külm ne m’en ont donné qu’un bref résumé.»

Il semblerait que la petite remarque de la Dame eu l’effet désirée. Le Comte demanda donc au valet d’ouvrir la porte et une rafale entrât suivit d’une brise. Deux chiens, deux charismatiques canidés. L’un au museau brunâtre, l’autre au museau de couleur noire. Un sourire s’afficha sur le visage de la Dame, une expression sincère car elle adorait les animaux. Même si elle passait plus de temps auprès de ses chevaux que de ses chiens.

« Les chiens ne vous (…) leurs refusent rien. »

Il avait peut-être décidé de les faire entrer mais au moins il garda la politesse de demander à la Dame si cela la gênait. Bien-sûr que non et puis même si cela la gênait, la jeune femme n’était pas du genre à dicter les attitudes à avoir lorsqu’elle était invitée.

« Cela ne me gêne point, bien au contraire. Vos compagnons m’ont l’air des plus sympathiques. » Dit-elle alors qu’un des chiens posa sa tête sur les jambes de la Dame.

« Et j’ai l’impression qu’il essayent d’exploiter mes propres failles. » Continua-t-elle en riant légèrement alors qu’une de ses mains caressa doucement le museau du chien.

« La Malelande est une (…) que vos attentes soient comblées. »

La Dame détourna son regard du chien qu’elle était en train de câliner pour porter son regard dans celui du Comte.

« Je ne juge pas tout un peuple sur l’acte de quelques brigands, rassurez-vous Messire. Au vu de la position de Lourmel, la cité reçoit souvent des gens venus du pays Arétan et cela m’a permis d’en apprendre plus sur nos voisins venus de la Malelande. J’ai été charmé dès que j’ai mis le pied dans votre pays et je ne doute pas un seul instant sur le charisme que peut avoir l’ambiance locale. » Dit-elle avant de prendre une légère pause.

« Je vous remercie, en tout cas de vous y investir personnellement. »

Ils trinquèrent et des valets vinrent les servir. Un premier plateau comprenant de la mâche et de du pain noir. L’autre contenait une chose bien étrange. Il fallut plusieurs regards de la part de la jeune femme pour qu’elle se rende compte que le plat contenait des escargots recouvert de crème.

Alors, avouons-le directement. Maélyne n’en avait jamais mangé et sa première réaction était un air interrogateur. Fort heureusement, après avoir souhaité le bon appétit, le Comte commença à entamer le plat. Après avoir regardé la façon donc ces petites choses se mangeait elle se jeta à l’eau, un peu hésitante.  Portant ainsi l’escargot à la bouche, une explosion de saveur vint alors l’étonner. Elle sentit l’ail, l’échalote et la crème. Au final, l’escargot ne gardait que sa texture.

Après avoir terminé, elle en reprit un deuxième, puis un troisième alternant avec un peu de pain. Elle avait surpassé cette étape. L’escargot à l’Arétane était un met qu’elle mangerait à l’occasion mais n’en fera pas un de ses plats favoris. Le Comte continua la conversation en parlant cette fois-ci de l’incident dans les Pycks. La jeune femme savait que la conversation tournerait à un moment donné autour de cela et elle devra donc y faire face.

« Un kerkand a effectivement attaqué notre camp alors que le soleil avait déjà quitté le ciel. Ravageant ainsi les infrastructures qui ont été construites provisoirement pour faciliter l’expédition. Je me suis retrouvé sur les lieux par le plus grand du hasard. Les Chevaliers Lourmellois ont réussi à s’en défaire car leur unique but était de garantir la sécurité des villages alentours ainsi que la mienne. Peut-on encore dire que cela relève du courage ? N’est-ce pas le rôle de chaque seigneur de garantir la sécurité de ses gens, après tout ? » Dit-elle alors avant de prendre une pause.

« Je vous remercie néanmoins du compliment que vous me faites. » Continua-t-elle avant qu’il ne lui demande ce qu’elle pensait de l’expédition.

« Les maître forgerons m’ont été d’un grande aide. Bien évidemment, après une telle perte en termes de vaillants chevaliers ou de civils, on n’est jamais assez consolé par les découvertes faites par la suite. » Répondit-elle.

Peut-être était-ce ce qu’il ne voulait pas entendre mais c’était ce qu’elle pensait. Rien ne valait la vie de quarante personnes, même si au final ils seraient tombés sur une mine d’or, cela n’aurait aucunement consolé la Dame.

-------------------- Edit avec l'autorisation d'Alwin --------------------

Le restant du repas se passa dans une bonne ambiance. Le plat servit était des cuisses de grenouilles, appétissante et délicieuses. C’est ce que Maélyne retiendrait sûrement du repas.

Le comte invita ensuite la Dame à l’accompagnée dans une pièce plus agréable, où ils ont pu s’installer confortablement dans des fauteuils. Le sujet de conversation devenait alors plus sérieux vu qu’il concernait l’aide qu’à apporter le comte aux négociations avec la communauté nanique de Külm.

Au final, ils arrivèrent très vite à un accord. Arétria avait peut-être aidé à convaincre des nains à venir prospecter mais le financement de l’expédition ainsi que les futurs financements de l’extraction du minerai sera à la charge de Lourmel. Il était donc tout à fait logique et normale de considérer que Maélyne aura la plus grosse part du gâteau.

« Nous sommes donc d’accord ? Lourmel vendra ses minerais jusqu’à ce que le financement soit récupéré, par la suite, Arétria recevra cinq pourcent de la récolte mensuelle et celle-ci sera livrée par nos soins. »

Le comte accepta et le traité fut signé un verre de vin à la main alors que l’autre tenait la plume. La soirée se termina alors, calmement.