Du mouvement du côté du baron

4ème ennéade de Bàrkios, 8ème année du 11ème cycle.

Jérôme avait été formel, il ne désirait pas perdre des hommes pour sauver des sgardiens qui ne voulaient rien savoir et continuaient d'être ses ennemis. Il avait été nommé comte par la régente et un édit avait validé tout cela. Il lui fallait maintenant prendre possession des terres qui étaient maintenant les siennes. Certes il avait apprit que la régente l'avait trahit mais puisqu'elle avait disparue et Jérôme n'ayant rien entrepris contre la couronne pour l'instant, le titre était légitime.

A Nulhadon, Guillaume rageait. Le chevalier errant qui l'avait prit comme écuyer l'avait emmené en Estrevent et il avait déjà combattu les drows. Il les détestait plus que tout et il aurait bien oublié les rancœurs des hommes pour s'unir contre ce fléau. Il avait d'ailleurs de plus en plus de mal à lutter contre sa haine durant les jours précédents et il avait craqué la veille. Afin de calmer le seigneur de Dormmel qui s'inquiétait et de confirmer leur entente (un serment en échange de protection), cinq cent hommes avaient quitté Nulhadon et ils se dirigeaient vers Dormmel afin de renforcer la garnison sur place. Ils veilleraient également à ce que le seigneur tienne son engagement de son côté. Guillaume n'avait pas envoyé plus de soldats car il avait pensé à prendre les sombres en étau. La question était de savoir s'il lançait son offensive alors que les éclaireurs annonçaient les batailles à Amblère ou s'il attendait que la ville tombe car il ne savait pas si celle-ci l'accueillerait alors qu'il est considéré comme un ennemi. A moins que vu le manque de renfort, il ne soit considéré comme un héro, dans l'optique ou il repoussait les drows bien entendu. Guillaume avait reçu un message de son frère lorsque celui-ci était passé à Diantra. il était plus facile de communiquer maintenant que les troupes n'étaient pas en mouvement ou en campement mais bel et bien en ville. Jérôme avait été évasif, surement désireux d'en dire le moins possible au cas ou le message serait intercepté mais les choses ne semblaient pas des plus réjouissantes. Guillaume avait renvoyé un message à Bastylle pour sa part puisque son frère lui avait dit qu'il remontait le plus rapidement possible la bas. Il avait omit de lui parler de l'incident avec les Broissieux, le soucis pouvant attendre et de toute façon, ils n'y pouvaient pas grand chose. De même que la sœur de la baronne était toujours présente en échange de son frère et elle était traité avec tout l'égard dû à son statut.




Jérôme avait quitté Bastyle et il avait eut quelques périples en chemin et non des moindres. Toutefois, il avait maintenant pénétré la Sgarde avec environ trois cents soldats moins aguerris que les etherniens rompus au combat après toutes ces campagnes mais pas non plus des bleus tout juste engagés. Les serramirois, surtout ceux de Bastylle, avaient l'habitude d'incursions wandraises et la campagne de Bastylle, même s'ils avaient été défait, avaient maintenant le niveau de compétence de ces hommes. Bien que menant un nouvel ost, il n'était point question d'affronter le marquis, bien au contraire. Jérôme espérait enfin avoir l'entrevue tant désiré avec cet homme et aplanir les problèmes, repartant su rune bonne base. De la, s'ils trouvaient un accord comme Jérôme le pensait, il faudrait repousser les sombres hors de la péninsule et toutes les lames étaient la bienvenue pour cela, il n'y aurait pas trop d'hommes.

En ce moment, Jérôme approchait d'Andelheim mais il ne souhaitait pas l'attaquer. Pour tout dire, il ignorait même si le marquis avait prit la cité ou si ceux-ci étaient toujours fidèle à celui qui se prétendait roy de Sgarde mais qui n'avait pour l'instant pas levé le petit doigt pour aider ses seigneurs qui avaient besoin de lui.

Jérôme dirigeait son ost de trois cent âmes vers Dormmel. En effet il avait apprit lors de son passage à Bastylle les accords qu'il y avait eu durant son absence et il était content de savoir qu'une ville importante de Sgarde avait rejoint ses rangs sans affrontements. La rage bouillonnait en lui à l'encontre des drows, race qu'il méprisait déjà avant leur arrivée en Péninsule. Rage qui était décuplée depuis qu'il avait sauvé Aline des mains d'un sombre qui l'avait kidnappé. La marche était donc rapide afin de rejoindre la cité, puis ensuite le marquis de Serramire et de monter au front lutter contre les drows.

Un émissaire se présenta, venant de Bastylle. Il était couvert de poussière et sa monture suée, durement mise à l'épreuve par la chevauchée de son cavalier. Il transmit donc la missive au baron qui reconnu le sceau et s'écarta pour l'ouvrir. La dernière fois qu'il avait reçu des nouvelles autrement que par ses espions du marquisat, c'était par une lettre de Géraud de Dens. Les mots n'étaient apparemment pas tendre à l'encontre de Jérôme au sein du marquisat et on l'accusait de bien vilaine façon. Le baron n'avait pas apprécié même s'il pouvait comprendre. Il n'avait en fait pas eu trop le choix mais il semblait que personne ne voulait comprendre. Sans doute en raison de la promotion qu'il avait eu et qui amenait forcément à se poser des question. Il avait répondu à cette lettre et depuis, plus rien d'autre que ce que ses espions fournissaient mais depuis ses pérégrinations à travers la péninsule, il n'en avait guère eut.

Cette fois, c'était Gaston qui lui écrivait, les deux hommes avaient été proche par le passé mais était-ce encore la cas ? Il lu ce qui était écrit. Le début était savamment amené, faisant jouer la corde sensible de Jérôme en parlant de Grégoire, son mentor à qui il devait tout. La suite fut bien tranchée et pas de manière cordiale. La fin fut une surprise détonante alors qu'il se nommait marquis. Comment ce faisait il que Gaston se donne ce titre, voila une question qui fit oublier un instant la haine viscérale que Jérôme portait aux drows en cet instant. La curiosité se mêla à cela et il se souvenait parfaitement du serment qu'il s'était fait concernant Christian, le fils de Grégoire. Bien que n'étant plus la bienvenue à Odélian, il voulait continuer de veiller sur cet enfant qui n'avait rien demandé et qui devait succéder à son père. Jérôme prit sa décision

Jérôme a écrit:

A Grégoire d'Odélian,

J'ai bien reçu ta missive, bien que tardivement puisque nous sommes dans la quatrième ennéade maintenant. Sache que ce n'était pas MA régente mais celle de la péninsule, celle à qui Madeleyne, alors régente, à fait serment sans en référer à personne. Mais ce sont des choses qu'il est difficile de parler par lettre interposée.

Je suis surpris de lire que tu te nomme marquis et j'ai des questions, autant que l'envie de mettre à plat cette histoire. J'entends parler de pardon, attendons donc d'être face à face pour voir si cela est besoin. J'en profiterais effectivement pour me recueillir sur la tombe de Grégoire, mon mentor et l'homme qui m'a tout apprit et je serais ravis de revoir son fils.

J'accepte ton invitation avec plaisir, si tu m'accorde l'immunité aux hôtes me permettant de traverser Odélian sans encombre. Je me trouve actuellement en Sgarde, il me faudra donc un certain temps pour te retrouver.

Que les cinq veillent sur toi et ta famille et puissent les dieux nous protéger des temps à venir

Jérôme de Clairssac, baron d'Etherna, seigneur de Bastylle et d'Hiviène

Il donna ensuite ses ordres pour que l'ost se rende à Dormmel et de nouveau, il se mit en chemin avec sa garde rapprochée, galopait aussi vite que possible. Il lutta contre son envie de partir au front, il avait la une occasion qui ne se reproduirait peut être pas et la curiosité l'avait emportée, de même qu'il craignait un peu pour Christian.