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| Quand les Loups ouvrent leurs gueules... | |
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Loup-Gris
Humain
Nombre de messages : 62 Âge : 28 Date d'inscription : 29/06/2015
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| Sujet: Quand les Loups ouvrent leurs gueules... Lun 27 Juil 2015 - 22:04 | |
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Un cor résonna, faisant converger tous les regards en sa direction. Des têtes chevelues, blondes, rousses pour la plupart, parfois blanches ou même noires et brunes en de rares occasions. Une assemblée d’hommes et de femmes vêtus de peau d’animaux vaincus, ou de tissus grossiers mais chauds. Car même au printemps, les épaisses forêts des Wandres étaient encore humides et froides, isolées de la lumière par d’épais feuillages soutenus par un labyrinthe de branches inextricable. Un nœud gordien protégeant des rayons de l’astre solaire ses pâles habitants. Partout sous la cime des arbres, les oiseaux chantaient, annonciateurs d’une belle semaine en dehors des ombres forestières. Mais pour les Ulfednars, cachés dans les profondeurs de la jungle wandraise, point de belle journée en perspective. A la place, des soirées qui s’annonceraient fort intéressantes, et vitales pour l’avenir du clan.
Les émissaires rentraient au camp. Ils avaient annoncé leur arrivée, et s’empressaient dès lors d’aller retrouver femme et enfants. Partis depuis quelques jours, ils avaient traversé toute la région du Sigolsheim pour aller à la rencontre des clans alentours. En définitive, une vingtaine d’hommes s’étaient portés volontaires pour la mission, et tous semblaient être revenus sains et saufs. Bonnes nouvelles à n’en pas douter, car le message était clair ; la plupart des autres tribus répondraient à l’appel. Il n’était pas rare que les Ulfednars convoquent d’autres clans, afin de ripailler ou de tisser quelques alliances régionales. Seulement ici, différence fondamentale ; il n’y aurait pas un ou deux clans invités, mais bien plus de vingt. Du jamais vu, pour les jeunes comme pour les vieux. Une volonté du chef, incontestable et incontestée.
Chef qui, à l’entrée de sa tente, attendait la venue de ses affidés, la main postée sur son ceinturon. Les yeux glacés de Maugrim se posèrent sur les nouveaux arrivants, occupés à faire la fête avec leurs camarades et leur famille. Ils étaient étonnamment plus nombreux que ce à quoi il s’attendait. Apparemment, les petites escarmouches contre les tribus orientales avaient porté leur fruit. Un fruit sanglant, agressif, mais qui leur avait fait comprendre que les Hommes-loups ne se faisaient pas marcher sur les pieds. Peut-être viendraient-elles pour faire la paix, et mettre fin aux querelles dans l’alcool et la fraternité ? Fort possible. Car après tout, dans les Wandres, on ne se battait pas éternellement contre le même adversaire, à quelques exceptions près.
Arrivés devant Loup-Gris, les émissaires de retour saluèrent leur meneur en se frappant le torse du poing, hurlant à la façon du loup. Le chef hocha la tête, et leur répondit en frappant son torse. L’Alpha n’avait pas besoin de hurler. Il s’exprima d’une voix forte, se faisant entendre de tous :
« Qui ne viendra pas ? »
Au vu du nombre de personnes de retour de cette mission, il était plus simple lui semblait-il de commencer par cette question… Un homme s’avança, soutenant le regard bleu de Maugrim. Godrek, l’un de ses plus vaillants guerriers, lui répondit :
« Les Sébères de Chef-Vaggru, les Darnaces d’Iktelm, les Guerriers-Jaunes d’Ulrich le Gros et les Blatares de Skurn. »
Peu en effet. Extrêmement peu de rejets. Peut-être une bonne nouvelle. Sa mère avait interprété les présages. Elle avait garanti qu’ils étaient favorables. Un sourire se dessina sur le visage d’habitude sévère de Loup-Gris. Il espérait avoir pillé assez de bière pour tout le monde. Godrek s’exprima à nouveau après une courte pause.
« La tribu des Surges a bougé. Et les Skaldars ont été massacrés. Des Vengars je crois. »
A bien y réfléchir, peut-être aurait-il assez de boisson.
« Allez retrouver les vôtres. Faites la fête. Mais préparez-vous. Les clans viennent. »
Tous repartirent vaquer à leurs occupations, laissant le chef retourner dans sa tente, dont il leva l’immense battant en peau d’ours. A l’intérieur, il faisait sombre, et Sagri se tenait juste à côté d’Osa. La femme de Maugrim alla s’asseoir plus loin, souhaitant laisser son compagnon parler avec sa mère. Elle, la Sorcière des Loups, la Mangeuse d’Hertis, crainte par tous, même de son propre enfant. Osa s’approcha de lui, un sourire sur ses lèvres pulpeuses sur lesquelles des hordes d'hommes avaient souhaité un jour déposer un baiser.
« Mon fils, j’ai entendu parler le Guerrier. Je t’avais dit qu’ils viendraient nombreux. Par groupe de vingt, ils viendront ici. Ils seront beaucoup… mais tu devras les convaincre. »
Dardant ses yeux sur la silhouette de sa mère, il répondit en se léchant les lèvres :
« J’ai les arguments. Je suis sûr qu’ils m’écouteront. »
Dernière édition par Loup-Gris le Ven 20 Nov 2015 - 19:57, édité 1 fois |
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| Sujet: Re: Quand les Loups ouvrent leurs gueules... Sam 1 Aoû 2015 - 11:11 | |
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Mahavrit assit près du feu avait le regard perdu dans ses réflexions. Autour de lui, ses guerriers aiguisaient les haches dans un bruit métallique servant de berceuse aux plus jeunes allongés plus loin. Un Loup était venu le voir, le Géant avait répondu par un grognement. Jamais un Loup ne s’était aventuré aussi loin dans l’épaisse forêt au pied de la deuxième montagne. Jamais il n’avait entendu une proposition aussi effrontée. Les Faces-Brûlées comme on les appelait vulgairement quittaient peu les alentours de leur montagne, ils vivaient dans des cavernes en y chassant les ours disait-on. Ils étaient peu nombreux, mais ô combien redoutés. Le feu reflétaient sur les parois des ombres gargantuesque et des haches au double tranchant effrayante.
« Mahavrit le Gros ! »
La voix tonitruante résonna encore dans la caverne quelques secondes avant que le chef ne se lève de son feu. Se redressant de toute sa hauteur avec un soupir, sachant pertinemment qui le défier.
« Qui es-tu ? » « Ici, Gargavrit le Petit. » « Que veux-tu ? » « Ici, te soumettre. » « Alors que les pierres se souviennent. » « Et que le feu en témoigne. »
Lorsque Mahavrit avait ordonné la marche de son clan vers le sud pour rencontrer les Loups, certains avaient protesté. Des couards pour le chef. Mais la coutume autorisait n’importe qui dans le clan à défier le chef si un désaccord les fâcher et de prendre sa place si à l’issu du combat, l’autre périssait. Gargavrit tenait son surnom du fait de sa taille, il était le plus petit du clan à la mauvaise réputation. Un cercle se forma autour des deux montagnes de muscles, l’un puis l’autre laissèrent tomber leurs fourrures pour laisser s’affronter leurs virilités. L’air sur leur peau nue se réchauffait petit à petit tandis qu’un « bouahaha » commençait à retentir en rythme parmi les guerriers. La coutume voulait que les deux s’affrontent à mains nues. Ils commencèrent. Mahavrit était la force brute, mais Gargavrit était plus rapide. Le premier lança son poing vers le torse du deuxième qui recula avant de s’élancer tête en avant en invoquant l’esprit du taureau pour saisir à la taille son adversaire. Mahavrit dégagea une main et le frappa du coude dans le dos faisant lâcher prise à Gargavrit qui s’affaissa au sol. Mahavrit l’attrapa par une cuisse et le cou pour le lancer contre la pierre mais son adversaire lui donna un coup de pied qui fit saigner le chef. Se redressant, Gargavrit fit craquer ses phalanges et commença à donner des coups de poings faisant reculer Mahavrit et déformant le cercle des guerriers au passage. Mahavrit le surpris une nouvelle fois en donnant un coup du coude à la place du poing au visage. Gargavrit tituba et l’autre en profita pour lui faire cogner la tête contre la pierre. A nouveau au sol, Gargavrit était cette fois-ci bloquait par le poids de Mahavrit qui frappait en continu le visage sanglant jusqu’à ce que les guerriers commencèrent à crier au feu. Gargavrit battu fut trainer au sol par Mahavrit jusqu’au feu du foyer, où le chef lui brûla une partie du visage.
« Que le feu en témoigne. » « Que le feu en témoigne. » Reprit en cœur la horde de guerriers aux visages marqués par les flammes.
Le lendemain, ils se mirent en marche pour rencontrer les Loups. La marche des Faces-Brûlées ne passaient pas inaperçu. Le clan était connu dans cette partie des wandres pour sa brutalité et ses coutumes violente. Il n’y avait pas de femmes parmi eux, ils les prenaient des clans voisins et les enlèvent le temps de la grossesse. Des bébés, ils ne prenaient que les plus robustes, et des enfants ils ne gardaient que les plus grands. On ne les appelaient pas les Géants pour rien.
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| | | Loup-Gris
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| Sujet: Re: Quand les Loups ouvrent leurs gueules... Mer 19 Aoû 2015 - 16:21 | |
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Le camp s’était préparé à la venue des différentes délégations. Elles n’arriveraient pas toutes en même temps, mais dans la Clairière des Amants avaient été dressées beaucoup de tentes. Sur les grandes tables de pierre au centre se tiendraient d’abord les sacrifices aux esprits et aux dieux, suivant les préceptes de chaque clan, afin de contenter toutes les parties. Ensuite viendrait le repas, par lequel tous les Wandrais se lieront les uns aux autres par une action commune ; s’empiffrer à volonté. Il y avait fort longtemps que les Ulfednars n’avaient point connu la famine. En partie grâce à la chasse, mais également au pillage et à l’agriculture, difficile dans de telles conditions, mais tout de même présente dans beaucoup de clans des bords du Sigolsheim. Le bois abondait, pour les feux, mais également pour construire cette petite arène dans le coin de la clairière. En effet, que serait une rencontre interclanique sans un endroit où les meilleurs guerriers pouvaient se mesurer entre eux ? Cela pouvait parfois éviter les tensions et les bagarres durant le banquet, et contentait toujours tout le monde. Il ne manquait dès lors plus que les invités…
Ils ne tardèrent pas à se montrer, alors que l’après-midi touchait à sa fin. D’abord vinrent les Faces-Brûlées, les sinistres guerriers des pics orientaux. Suivirent les Kartagans, amis de longue date, ainsi que les Fraquions, les Mordalbars, les Sigiles, tout droit sortis des combes du nord. Les Sotores, les Embrèlmes, les Brasgars, les Sérions, les Angals… Beaucoup vinrent. Tous vinrent. Et chaque chef ou représentant fut salué par Loup-Gris et ses meilleurs guerriers, l’élite du clan. Ils avaient répondu à l’appel pour différentes raisons ; par curiosité, par envie de conquête, par amitié, par soumission… Et les voici à se retrouver tous au même endroit. La plupart s’étaient affrontés par le passé, mais comme chaque vieux Wandrais le disait à ses descendants : ‘La guerre est comme une dispute d’ivrognes ; on se bat, on se vainc, on s’apprécie, et on finit par boire à deux !’
Les tensions entre les différents chefs furent vite calmées par Maugrim et ses règles d’hospitalité. Ils ne devaient surtout pas s’affronter à l’intérieur de la clairière, sauf dans l’arène prévue à cet effet. En contrepartie, ils pourraient ripailler tout leur saoul, et manger jusqu’à ce que leur ventre explose. La soirée se déroula donc sous les meilleurs auspices, commençant par les sacrifices, animaliers ou humains selon les clans, et les prières aux dieux, ou aux esprits. Loup-Gris demanda à sa mère, Osa, de présider chaque communion avec les divinités. Et une fois cette coutume effectuée, tous purent manger sur les grandes tables de pierre, là où quelques minutes auparavant avaient été égorgés animaux et jeunes vierges. La bière coula à flots, et les réserves de viande tombèrent vite, remplacées en toute hâte par du pain, du fromage et du miel sauvage. Heureusement, les guerriers de tous les clans furent vite trop remplis pour avaler quoi que ce soit, calmant les envies belliqueuses de certains. L’arène servit peu ce soir-là, plutôt remplacée par des ivrognes chantant et coursant la donzelle malgré les trois livres de viande stockées dans leurs estomacs…
A l’intérieur de la grande tente, cependant, l’heure était à la réunion. Les chefs et représentants de tous les clans invités étaient réunis en demi-cercle autour d’un feu. A l’intérieur, des barriques d’hydromel arrachées des mains de villageois frontaliers avaient été fendues, afin de calmer les Wandrais assoiffés. La réserve personnelle de Loup-Gris. Celle des grandes occasions. Et lorsqu’il leva la peau de bête pour pénétrer à l’intérieur, il put ressentir dans l’atmosphère que c’en était une. Sa mère le suivait de près, Osa la Sorcière. A deux, ils se placèrent de façon à présider l’assemblée, faisant face à tous. Maugrim se leva, grand et fier, et clama :
« Bienvenue sur les Terres du Loup, clans du Sigolsheim. Vous êtes ici des amis, des alliés, des étrangers. En certaines occasions, nous nous sommes même fait la guerre. Et ici, je vous invite chez moi, sous ma tente, à parler d’autre chose que de nos querelles répétées. »
Osa resta assise, marmonnant des borborygmes incompréhensibles, caressant une sorte d’amulette macabre en os. Loup-Gris s’avança au-dessus du feu, faisant souligner ses traits burinés par le rougeoiement des flammes.
« Vous êtes ici ce soir parce que j’ai eu une vision. Par deux fois. Elle a toujours été la même. Un corbeau, blessé… Qui peine à voler… Et qui se fait finalement achever. Tuer. Écorcher. »
Il se saisit d’une bannière qu’il avait trouvée lors d’un précédent raid. Un corbeau noir sur fond jaune, qu’il exhiba à la vue de tous. Ensuite, il commença à y mettre le feu.
« La Péninsule. Les esprits m’ont envoyé cette vision pour me dire qu’elle était faible. Ils veulent que leurs enfants marchent ensemble pour les frapper. Ce que je vous propose ce soir peut vous paraître fou, mais m’est inspiré des dieux eux-mêmes : je veux que nous levions une expédition, tous ensemble, afin de dépasser les frontières du Sud. Nous irons plus loin que n’importe quel Wandrais avant nous, et nous y récupérerons les grandes richesses d’au-delà des forêts ! Sous nos pas trembleront leurs paysans apeurés, et leur armée affaiblie s’écrasera contre nos boucliers et nos haches ! »
Il laissa un instant de silence, avant de conclure.
« Tout ce dont nous avons besoin, c’est de tous y aller. Comme un. Une horde. Un kerkand qui charge, et ne s’arrête qu’une fois rassasié de batailles. »
Dernière édition par Loup-Gris le Jeu 21 Jan 2016 - 23:05, édité 1 fois |
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| Sujet: Re: Quand les Loups ouvrent leurs gueules... Jeu 1 Oct 2015 - 13:47 | |
| Sidhi des Sequoïss patientez non loin de l’âtre central. Il était mal avisé de faire un feu dans une tente de toile et de peau, la fumée stagnait dans l’air formant un nuage opaque et irritant que le mince courant d’air n’arrivait pas à chasser. Il ne fallait pas non plus omettre la possibilité d’une braise voyageuse qui avec un peu de malchance mettrait le feu avant de se transformer en braisé indomptable. Non, il n’appréciait vraiment pas…Mais le Gardien de la clairière des Trois-Chêne était de nature paranoïaque des qu’il quittait le confort relatif de son territoire. Il rajusta le pan de tissu brodé en laine de chanvre qui lui seinait la taille puis porta la chope d’hydromel à ses lèvres avant d’en boire une longue gorgée.
Son regard passa en revue les chefs des clans présents, de nombreux ennemis et peu d’allié, mais il en était ainsi dans les Wandres. Il s’attarda un moment sur les Faces-Brûlées, les sombres guerriers de Mahavrit semblaient sur le point de vouloir en découvre, comme à leurs habitudes. Sidhi ne put s’empêcher de remarquer la cicatrice cloquée et suintante qui défigurait un petit homme aux traits teigneux. Malgré la liesse et la ripaille, le berserker pu ressentir une tension sous jacente, ils étaient des griefs qui ne pouvaient être apaisé par l’alcool et le confort éphémère d’un bon repas. Pourtant ils étaient tous la, écoutant les paroles du Loup, chef des Ulfednars.
Le Sequoï lui, n’était pas convaincu. L’ambition des loups n’était plus à démontrer, ils avaient largement élargis leurs influences sur le sud de la région depuis les dernières lunes et qui sait vers ou leurs regards se tourneraient en suite.
« Le Kerkand lui ne chasse que pour se nourrir et assurer la survie de sa progéniture, pouvons nous tous en dire autant ? »
Sidhi se releva de tout son long, dépassant même le Géant Mahavrit, plus large que réellement haut. Sa prestance imposante était pourtant bienveillant, il était connu pour n’élever la voix qu’en de rare moment et n’avait pas particulièrement la réputation d’être un chef sanglant bien que tous connaissait ici le pouvoir du Voile qui pouvait recouvrir son jugement. Mais dans les faits, il était simplement le protecteur des siens, un clan semi nomade des terres centrales. Il se tourna vers Loup-Gris.
« Toi, Loup-Gris, tu nous demandes ici à tous de te suivre, de mettre la vie de nos braves et de nos familles en danger et cela pour quoi ? Accomplir une de tes visions. Depuis quand devons ici tous nous soumettre aux visions des Ulfednars ? »
Cela semblait couler de sens pour certains, d’autres émirent de sombre grognement annonçant ainsi leurs mécontentement créant un brouhaha lourd qui mit du temps à ce dissiper. Mais le Sequoï ne se démonta pas, au contraire, il coupa ainsi cour aux mauvaises langues et racontar belliqueux.
« Ne me croyez par lâche, que celui qui le pense s’avance et que le Grand Faucheur décide de nos sorts ici même. » Personne ne prit l’initiative, Sidhi continua. « Maurgrim, je ne me lancerais pas tête baissé dans une rapte contre les hommes du Sud. Ils sont peut être faible comme tu le dis, mais leurs murs restent construit de haute pierre. Qu’importe la taille de notre horde, nous nous briserons sur le granit et ils n’auront plus qu’à nous achever à coup d’huile bouillante et de pluie de rocher. »
Il avait déjà combattu les hommes du sud quand ceux-ci c’étaient aventurer jusqu’à la bute de l’Ouest, les siens les avaient poursuivis jusqu’à leurs territoires et y avaient trouvé la mort de manière identique.
« Je te suivrais Maugrim, moi et tous les miens, mais pas sans un plan. »
Ainsi, Sidhi Trois-Chênes avait parlé.
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| | | Loup-Gris
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| Sujet: Re: Quand les Loups ouvrent leurs gueules... Mar 13 Oct 2015 - 11:36 | |
| Il entendit un murmure parcourir la tente toute entière, des chefs parlant entre eux, des hommes réfléchissant à mi-voix sur tout ce que venait de dire Maugrim. Le meneur des Sanglings n’arrêtait pas de regarder la bannière brûler dans le feu, à l’instar de tous les chefs frontaliers. Au moins ceux-ci étaient déjà sûrs de figurer dans son projet, leur haine dévorante pour la Péninsule n’étant plus à démontrer. D’autres semblaient plus dubitatifs, mais Loup-Gris pouvait les comprendre. Ce qu’il faisait ici n’était pas quelque chose que l’on faisait tous les jours, c’était une demande très spéciale. Et la prudence d’un chef le faisait réfléchir avant de trancher sur un avis. Il croisa le regard d’Uschar, le chef des Kartagans, ses alliés contre les Sébères l’année dernière. Un regard profond, qui fit entrevoir à Loup-Gris que ce dernier devait leur donner quelque chose de plus concret. Il croisa les bras.
Le regard du Kartagan fut synthétisé par les paroles du Sequoï. En effet, leur chef Sidhi, qui avait toujours été prudent autant dans ses conflits que dans ses alliances, venait de parler. Maugrim l’écouta retourner sa métaphore, toujours les bras croisés et ses yeux plongés dans les siens. Le Sequoï était d’une taille imposante, comme tous les Wandrais à vrai dire. Mais certains étaient effectivement plus hauts que d’autres. Celui-ci ressemblait à un arbre, un comble pour celui qu’on nommait le Gardien des Trois-Chênes. Ce dernier continua son discours, que Loup-Gris trouva fort centré sur sa personne. Certains chefs en auraient été flattés, mais pas lui. Ce n’était pas le genre de message qu’il voulait passer. Il avait une autre proposition à faire aux chefs. D’ailleurs, ses paroles ne semblèrent pas créer l’unanimité, et Maugrim fut soulagé d’entendre certains leaders se ranger plutôt de son côté.
L’exposé de Sidhi prit une tournure plus intéressante lorsqu’il énonça le véritable objet de sa pensée. Ici, c’étaient les murs des Hommes du Sud qui le faisaient douter de leurs chances de victoire, et Loup-Gris admira sa sagesse à ne pas vouloir lancer son peuple dans une aventure dont l’issue n’était que brume opaque et destin incertain. Maugrim respectait cela, aussi, il se dit qu’il était temps d’énoncer ses projets de façon plus profonde… Il fit un bref signe de tête au chef de clan des Sequoïs, puis prit à nouveau la parole.
« Tes mots portent avec eux sagesse et prudence. Ils sont justes et précis, mais rappelle-toi d’une chose, Sidhi des Sequoïs. Les terres du Sud sont riches et pleines de nourriture et de ressources. Ce n’est pas seulement pour accomplir ma vision que je vous demande de me suivre, elle n’est qu’une flèche pointée dans une direction que nous devons tous prendre, pour mieux vivre, nous et nos familles. Si vous venez avec moi dans le Sud, vous verrez qu’ils ont quantité de viande, de cette plante appelée blé, et de bières ! »
Il pointa du doigt un chef frontalier.
« Gartha, du clan des Brise-Crânes, peut confirmer ça. Lui fait des raids sur le Sud depuis longtemps déjà. »
Loup-Gris reporta son regard sur Sidhi, frappant sa poitrine.
« Mais je m’engage à vous livrer mes plans, car sans cela, il serait absurde pour vous de me suivre. »
Il fit un regard entendu à Uschar, qui sourit.
« Les Hommes du Sud sont affaiblis, vous le savez déjà. Par contre, il ne faut pas sous-estimer leurs limes, qui sont encore gardées. Nous leur faisons peur, et ils ne s’attendent pas à voir passer une horde immense. Là est notre avantage ; le nombre. »
Il demanda à Osa de jeter les herbes dans le feu. La sorcière serpenta jusqu’à celui-ci, et avec un sourire mauvais, laissa s’échapper de ses horribles doigts quelques herbes sèches et douteuses. Un petit nuage de fumée s’éleva, montrant comme la représentation grotesque d’une tour d’alarme péninsulaire.
« Voici notre priorité, mes frères. Les feux d’alarme. Il y en a plein. Mais en neutraliser quelques-uns nous permettra de passer la frontière sans être vus, pour un moment. Nous ne pourrons garder l’effet de surprise longtemps, car on ne peut cacher une horde de cette importance. Mais notre nombre suffira pour nos premières actions. »
Osa jeta à nouveau d’autres herbes, plus longues, dans le feu. Une immense fumée menaçante, ressemblant à un castel, s’éleva du feu ravivé.
« Le premier village de pierre à tomber est appelé Karras. C’est celui que nous appelons Maison-de-Pierre. Il a de grands murs pour le protéger, mais j’ai deux plans. Le premier serait d’agir par ruse. Des Wandrais se sont acoquinés à ces gredins du Sud, en échange de pitance et de logis. Des traîtres à leur culture. Si nous arrivons en masse devant les murs de la Maison-de-Pierre, nous pourrons tenter de les soulever contre leurs alliés péninsulaires. S’ils nous ouvrent les portes, ils sont finis. Mais au cas où cela échouerait… »
Osa fit de nouveau tomber quelques plantes dans le feu, faisant surgir dans la fumée une silhouette qui ressemblait de loin à une sorte de gros bœuf avec une trompe.
« Nous utiliserons la force. La plupart des clans ici élèvent le bœuf de notre région, ces grandes créatures à la force surprenante. Ils pourraient charger leurs portes et tenter de les défoncer. Et encore une fois, l’intérieur serait vite pris. »
Levant un bras, il ordonna à Osa de rester en retrait.
« Une fois passée et brûlée la Maison-de-Pierre, nous mettrons à sac tous les villages qui se présentent à nous, et nous prendrons toute la nourriture ! Et si le peu de guerriers qui leurs restent tentent de nous attaquer en sortant de leurs village protégés par des murs, nous les mangerons tout crus ! »
Il croisa les bras à nouveau, alors que la plupart des chefs de clan murmuraient, d’autres se gaussant du sort réservé à leurs ennemis. Il n’avait pas dévoilé le final de son plan, mais pour cela, il fallait bien évidemment prendre pied dans le pays du sud, afin d’envoyer des éclaireurs pour mieux connaître l’intérieur du territoire. En effet, ce qu’il faisait, c’était aller plus loin que n’importe quel Wandrais ne soit jamais allé…
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