Nom/Prénom : ANK'TAYSK Äan-Sui dit « la Crevette » ou « la Mangouste » (bizarrement, il préfère le second surnom). Âge/Date de naissance : 10ème cycle 710 – soit 298 à la création (8ème année 11ème cycle) – d'apparence 14-16 ans Sexe : Masculin même si Äan-Sui est complètement androgyne et personne ne sait jamais si c'est une fille ou un garçon. Race : Demi-drow / demi-quelque chose à déterminer Faction : libre pour le moment, en balade sur les terres d'IV. Particularité : Son physique, sa cicatrice, son côté pouilleux
Alignement : Chaotique bon Notre Crevette a vécu en marge de la société, au sein d'une petite communauté de rejetés, d'exilés et de criminels en quête d'oubli. Aussi est-il totalement ignorant des principes de racisme, mais aussi de « justice » et de « propriété d'autrui ». Il ne connaît que deux grands principes : la survie du groupe, et la loi du plus fort. Il est simplement un bon gars au fond, prêt à aider les autres (mage de vie spécialité guerrison), qui ne connaît rien à la « vraie vie » et à ses considérations morales.
Spoiler:
Le Chaotique bon vit en faisant le bien autour de lui. Toutefois, il ne se soucie nullement des lois et suit ses propres préceptes moraux. Ceux-ci, bien que bons, ne suivent pas toujours la loi et ne sont pas forcément en accord avec les valeurs traditionnelles de la société.
Métier : Pour le moment, vagabond. Äan-Sui n'a jamais connu l'argent. Il n'a jamais eu besoin de se définir une occupation précise, puisqu'il participait aux tâches nécessaires à faire pour le bien de tous. Toutefois, il peut gagner sa vie en se prétextant herboriste amateur, tanneur/empailleur assez doué et mage de vie à louer. Il vous faut savoir cependant que le guérisseur a une spécialité assez étrange : il est expert en poison et en sorts de maladie.
Classe d'arme : Äan-Sui sait se débrouiller avec les armes comme l'épée ou l'arc, nécessité absolue pour survivre dans son marais. Mais il est plus chasseur que guerrier, et il ne s'est jamais battu contre autre chose que des animaux sauvages, aussi ne tiendra-t-il absolument pas face à un combattant un peu expérimenté. Par contre, il est extrêmement doué pour le lancer de couteaux ou pour être plus précis, le lancer de lames. Il arrive à maîtriser à peu près tout ce qui peut être utilisé comme lame à jeter. Évitez donc de le quitter des yeux. Enfin, je dis ça, je ne dis rien.
Le sang-mêlé peut aussi utiliser sa magie de façon martiale, à coups de sorts de nuages de poison, de putréfaction et autres maladies. Cependant, il faut noter qu'Äan-Sui n'est pas une personne agressive. Il évitera les situations chaudes et jamais ne provoquera (de façon consciente) des troubles. Il faut juste éviter de le titiller, son sang drow n'étant pas loin. Dans ce cas, rappelez-vous que vous avez piscine. De préférence loin.
Primaire : lancer de lames (spécialité couteaux) – mais n'a jamais participé à un combat et n'est pas prêt à combattre. Secondaire : magie (complètement aléatoire)
Équipement : - le bâton de magie/focaliseur de son maître, qui lui sert de focaliseur à son tour - des couteaux de lancers planqués un peu partout dans ses oripeaux. - un bandana coloré (ancien focaliseur), cadeau d'une « amoureuse » de son enfance
Description physique :
Spoiler:
Pas très grand pour un demi-drow, androgyne, clairement de sang métisse non identifié et identifiable, Äan-Sui est une énigme vivante. 1m65 pour 47 kgs, un visage d'enfant malgré ses centaines d'années bien sonnées, il ne ressemble à rien, si ce n'est à une crevette. Une crevette demi-drow. S'il a les cheveux blancs de la race de sa mère, cheveux qu'il porte long, « coiffés » (ah!) en de multiples petites tresses, avec un bandana coloré pour retenir les mèches folles sur son front, il aborde les signes de son métissage de façon très visible ; sa peau est marron, entre le chocolat et la terre fertile fraîchement retournée, tandis que ses yeux ont une couleur améthyste. Ce n'est que dans la pénombre ou avec un jeu d'ombres qu'ils se teintent en rouge lumineux. Certains disent que sa petite stature vient de son père qui serait un nain. D'autres blâment un père humain pour cette immaturité physique. Äan-Sui se contente de hausser les épaules. Certes, il est rongé par la curiosité, comme seuls des drows peuvent être curieux. Mais sa mère a toujours refusé de dévoiler le moindre détail sur cet amant qui lui aura donné le plus improbable des rejetons. Alors, le métisse continue sa vie. Qui consiste généralement à remplir des tâches diverses données par les anciens du "village" (nom pompeux plein d'espoir donné aux trois ou quatre paillottes de la douzaine d'invidus vivant là) ou à suivre les leçons données par ses « maîtres ». Enfant des marais, Äan-Sui est un chasseur expérimenté ; il en a donc la démarche souple et silencieuse. Il est par ailleurs d'une agilité surprenante, capable de se suspendre par les doigts de pieds à une aspérité des branches comme personne d'autre. Il va ainsi sans chaussure, détestant ne pas sentir la terre, la boue ou la vase sous ses doigts de pieds. Une peau épaisse, une sorte de cuir naturel 100 % drow, protège ses pieds, qu'il bande toutefois pour éviter les irritations dans le creux du pied, la zone locale la plus sensible de la peau.
De part l'absence quasi-totale de tout contact avec l'extérieur, la communauté du marais a du apprendre à se débrouiller avec les matières locales pour tous les besoins de la vie quotidienne. C'est pour cela que le demi-drow est vêtu de loques, mal tissées ou passées d'habitants en habitants, rapiécées ici et là... ou faites de laines, de cuir ou autre matière très inhabituelle.
D'une de ses aventures dans la mangrove du marais, il est revenu avec une blessure au visage. Il n'a jamais voulu dire comment il s'était fait ça. Depuis ce temps, il a une cicatrice rose pâle sur le nez – rose crevette, pour bien appuyer là où ça fait mal – qui va de gauche à droite, remontant sur son œil droit coupant le sourcil en deux. Mince, d'une constitution nerveuse, Äan-Sui n'est pas très endurant sur la durée. Il est fait pour des courses rapides et courte. S'il peut rester des heures dans une même position sans bouger un muscle, il est absolument inefficace pour tous les travaux lourds ou une tâche répétitive, comme couper du bois.
Description mentale : De son activité de chasseur, de ses études en tant que mage, la Crevette a acquis un naturel calme, observateur, presque calculateur. Il est généralement souriant : après tout, il a vécu une vie loin des maux de la civilisation. Si ses journées étaient longues et bien remplies, alors que son ventre l'était beaucoup moins, il ne sait rien de la guerre, de la haine, de l'envie... Juste ce qu'on lui en a raconté, et franchement, ça ne lui donne pas très envie d'aller voir ailleurs. Äan-Sui aime beaucoup son marais et la petite communauté où il est né, dont les membres sont sa famille agrandie en oncles et tantes et autres cousins.
Cependant, Äan-Sui est drow. Demi-drow, mais drow tout de même. Sa mère Siddheen a prêté un soin méticuleux à ce qu'il ne l'oublie pas et l'a initié du mieux qu'elle pouvait à son héritage. Aussi a-t-il plus ou moins volontairement, jusqu'à un certain âge, cultivé certaines notions propres à sa culture maternelles. Il serait faux de dire que le métisse est schizophrène ou souffre d'un dédoublement de personnalité. Non, il est totalement lucide qu'en à la noirceur au fond de lui, qui le pousse à... Ah, dans son cas, désirer, à espérer, à poser des questions. Une curiosité bien innocente, avec un zeste de planification. On ne peut s'empêcher de penser qu'Äan-Sui a toujours une idée en tête. Il suffit de le voir alors qu'il traque le crocodile ou la mangouste dans les marais. Son visage est le reflet de l'amour de la chasse, du sang, dans ce qu'il y a de plus primal. S'il a appris la magie de vie, pour aider et guérir, il n'est jamais aussi puissant que lorsqu'il se penche sur un sort de maladie. Concocter pour lui un poison est un véritable plaisir. Il n'aime pas faire souffrir, mais il tire une satisfaction profonde à prendre la vie d'une créature. C'est prouver qu'il est le plus fort. Car la vie dans les marais lui a inculqué deux leçons incrustées dans sa peau, sa mémoire : « seul, on ne survit jamais » et « les plus forts survivent ». Oui, la loi du plus fort, la sentence irrévocable que le prédateur vivra plus longtemps que la proie, trouve un écho particulièrement intense dans ses racines drow.
Ainsi, son calme, sa patience, son amour pour la magie... tout prend soudain un aspect différent lorsqu'il vous regarde par en dessous, avec ses yeux qui prennent soudain des éclats rouges sanglants. Si en plus, il est en train d'écorcher une peau pour la tanner ou l'empailler (un loisir bien futile dans les marais), les mains couvertes de sang, un sourire satisfait de celui qui a bien bossé aux lèvres... vous ne pouvez empêcher ce frisson glacé de vous remonter le long de la colonne.
Ah, bien qu'il ne vous l'avouera jamais, Äan-Sui sait qu'il est perturbé. Je vous l'ai dit, il connaît ses démons intérieurs. Il accuse son sang-mêlé, répandant le blâme sur sa mère, comme sur son père. Après tout, il faut être deux pour faire un bébé, et vu comment Siddheen est capable de vous tuer un homme sans suer une goutte, difficile de croire qu'elle a été forcée à quoi que ce soit. Certes, il n'éprouve aucune admiration ou manque envers la civilisation drow. Tout ce que sa mère lui a raconté n'a fait que forger une opinion selon laquelle le peuple du Puys est dans sa grande globalité composé de psychopathes. Sa mère comprise. Ils ne se sont jamais vraiment aimé. Faut dire... une mère drow peut-elle aimer son enfant ? Cependant, le jeune métisse se sent tiraillé entre deux sentiments : sa nature actuelle, sa personnalité née de son éducation avec sa famille étendue et notamment son maître de magie, ou ses pulsions primitives qui remontent parfois en lui, comme des bulles d'air crevant la surface du magma dormant. Il voudrait savoir qui il est vraiment, et pour lui, ce savoir passe nécessairement par découvrir qui était son père. Oh, son nom, sa vie, quelque part, il s'en fout totalement. Non, il veut connaître sa race, son esprit, sa vision de la vie, sa mission... Est-il un guerrier ? Un mage puissant ? Un barde qui aura réussi l'exploit de séduire, l'espace d'une nuit, Siddheen ? Qu'a-t-il hérité de cet illustre inconnu ? Rien ? et dans ce cas, il n'aura plus qu'à se débrouiller avec son sang drow et ses aspirations. Un peu, beaucoup ? Cette pensée l'a amené à se perfectionner dans la magie de vie, au-delà de sa première idée de simplement aider sa communauté à survivre. Son but est simple : atteindre une renommée capable de faire connaître son nom, son visage partout dans le monde, de telle sorte que son père devrait l'identifier et se signaler à lui. Cependant, il n'avait pas prévu de quitter si tôt son marais (ce qui était assez idiot, si son père était humain...). Non, la disparation de son "village" et de ses habitants l'a poussé à rejoindre « la civilisation » et « le monde moderne »... une nécessité, pas un choix, et ça, Äan-Sui n'aime pas.
Capacités magiques : Les Ank'Taysk sont, très généralement, des mages. Siddheen est l'un des rares membres de la famille à n'avoir montré aucune capacité magique. Quelque part, Äan-Sui se trouva être à la hauteur des attentes ancestrales, auxquelles donc sa mère n'avait pas pu répondre. Il n'a montré aucun signe particulier envers cette étude, si ce n'était une très grande curiosité envers les pouvoirs de Ruyvan Saan, mage élémentaire du Marais. L'elfe sylvain, toujours à l’affût d'un « frère de magie » (surtout que la communauté ne dirait pas non à un mage de plus) encouragea sa curiosité et petit à petit développa en lui cette envie d'apprendre. Äan-Sui choisit de lui-même de se spécialiser dans la magie de la vie qui guérit. Par contre, la contre-partie de ce pouvoir, les sorts de maladies, ceux qui faisaient pousser furoncles ou remplissaient les poumons d'un liquide noirâtre, c'était Äan-Sui, et lui seul, en quelque chose d'un peu plus inné. Ruyvan pensa jusqu'à sa mort que c'était la manifestation de son âme drow qui s'imposait parfois dans sa pratique de la magie.
Le métisse a été – et est encore – un élève appliqué, et assez intuitif sur beaucoup de domaines. En tous les cas, curieux et inventif. Une bonne chose, car Ruyvan n'était pas plus que ça expert sur les magies autre que la sienne. Lui-même manipulait les éléments et en enseigna les bases à la Crevette, qui fit son bonhomme de chemin grâce à ces fondations, les quelques livres de son maître... pour se diverger vers la guérison, via beaucoup de recherches personnelles. Les marais ont ça de bien : ils regorgent de coins perdus où on peut s'amuser à faire tout exploser sans que ça ne dérange personne. Enfin, un serpent ou un héron, peut-être. Alors qu'il allait chasser ou cueillir des herbes, Äan-Sui en profitait pour expérimenter. Bientôt, les autres enfants ne voulurent plus l'accompagner, et le demi-drow devient solitaire malgré lui. Et oui, après tout, il voulait apprendre à guérir pour rendre la vie de sa famille plus facile. Éradiquer les fièvres, apaiser les démangeaisons des piqûres, modifier des plantes pour qu'elles poussent dans le bourbier ou résistent aux maladies locales. Il n'a par ailleurs jamais étudié autre chose que la magie dans le domaine « magie de la vie ». Il pratique donc une magie peu conventionnelle, qu'il a développé en grande partie par lui-même. Oh, il n'a jamais fait que redécouvrir, en majeure partie, ce que les autres mages de vie pourraient lire et apprendre de livres ou de maîtres, les « grands classiques ». Le fait pourtant qu'il les ait découvert sans guidance prouve un côté plus curieux. Inspiré, passionné... Un peu drow, quoi.
Le bandana qu'il porte à son front a été pendant longtemps son focaliseur. Offert par une jeune humaine qui ne rendait pas indifférent un Äan-Sui en pleine croissance, il l'utilisait au départ pour repousser ses cheveux, afin de ne pas être déconcentré par une mèche – ou prendre le risque qu'elle prenne feu ou autre. De cette habitude de passer le bandana, de repousser ses cheveux en arrière à chaque fois qu'il allait pratiquer la magie « pour de vrai », qu'il se concentrait, Äan-Sui a gardé un certain tic : se passer les mains sur le visage, s’asseoir en tailleur, respirer profondément, avant de commencer. Il pratique la magie sur de courtes périodes. Son manque d'endurance l'a toujours empêché de jeter des sorts de longues durées, ou lui demandant une grande poussée d'énergie. Autant dire qu'il en tire une grande frustration. D'autant plus qu'il déteste se « perdre » - c'est ainsi qu'il évoque ces moments où il perd le contrôle sur ses rituels et qu'il se laisse emporter par la magie. Pour c'est généralement à ce moment qu'il se découvre des trésors d'imaginations pour des sorts nouveaux – généralement un sort de maladie. Il faut dire que Ruyvan a toujours appuyé ses leçons sur « la volonté et la concentration » et que « la magie, ce n'est pas des feux d'artifices, c'est sérieux ! »... accompagné d'un coup de baton focaliseur sur le haut du crâne. Aïe. Lorsqu'Äan-Sui pratique sa magie dans la précipitation, ou sous le coup de l'émotion, il finit généralement par sortir un affreux nuage de maladie ou autre. Il n'y peut rien, il a toujours eu une facilité à faire une magie de la vie détournée. Actuellement, il utilise le bâton de bois et verre lumineux de Ruyvan, récupéré après la mort de ce dernier. Son bandana est devenu un habit usuel pour lui, et la jeune humaine est morte depuis longtemps, dans l'indifférence de Äan-Sui qui était déjà en isolement pour sa magie.
Histoire : Je pourrais vous conter la vie d'Äan-Sui. Ça irait vite. Ayant vécu dans les Marais, et encore plus en ermite pendant un long moment, il n'a jamais rien fait de si exceptionnel que cela mérite de s'y arrêter. Par contre, tout prend un reflet nouveau quand on remonte un peu en arrière, avec la vie de sa mère, Siddheen Ank'Taysk. Née au Puys, comme tout bon drow qui se respecte, la jeune femme était attendue au tournant : chez les Ank'Taysk, on s'enorgueillissait d'avoir la magie dans le sang. Enfin, question de parler, c'est plus une voie priviligiée par la tradition ancestrale. Dommage pour elle, elle ne présenta aucun don particulier, et encore moins un intérêt. Rapidement délaissée par sa famille, elle se tourna vers les métiers des armes, où elle s'avéra particulièrement efficace. Le manque d'intérêt de ses pairs, presqu'un abandon, la motivait à vouloir leur prouver sa valeur en devenant une guerrière connue et reconnue. Drow un jour, Drow toujours, hein. On ne se refait pas.
Besogneuse, acharnée même, elle intégra un corps d'élite au nom imprononçable pour qui n'est pas drow. Appelons-les des Kamikazes, avec un rien de Bersekers, et vous comprendrez quel était le genre de cette unité : première sur les lignes, première à charger, première à mourir aussi. Le but était par ailleurs de survivre, de se montrer plus fort que tous les ennemis en face. Siddheen se montra à la hauteur de la réputation de ses frères et sœurs d'armes. Au plus haut de sa réputation, elle était connue pour sa capacité à savoir casser chaque os du corps de minimum deux façons différente. Ainsi, elle participa aux campagnes contre les sylvains puis les humains lors du 10ème cycle. Vers l'an 600 cependant, elle tomba sur le champ de bataille. Ayant reçu un coup d'épée en biais, elle s'écroula dans un geyser de sang... et fut laissée pour mort. Chez les Kamikazes, il n'y avait rien d'autre que la victoire, c'est-à-dire, être debout alors que les autres ne l'étaient plus, quitte à s'effondrer deux secondes après. Vous compendrez qu'un tel crédo est assez nocif pour la santé, et en tout état de cause, aucun des Kamikazes ne survécurent à ces affrontements. Quand l'armée drow recula, l'unité était décimée et personne ne fut assez idiot, même chez les drows, pour tenter de la recréer. Mais ça, Siddheen l'ignorait. Quand elle reprit connaissance, presque deux jours après la bataille, elle était persuadée d'avoir... échoué. Elle ne se sentait pas abandonnée par ses compagnons, car elle-même était passée plus d'une fois à côté d'un corps portant ses couleurs, sans même se pencher pour vérifier s'il y avait un pouls, pour recueillir des dernières paroles. Inflexibles, les Kamikazes n'avaient qu'un mot d'ordre en tête. Bref... Siddheen savait que cela ne servait à rien de revenir au Puys, tant qu'elle ne s'était pas améliorée et surtout, avait prouvé sa valeur en un exploit martial quelconque.
Gravement blessée, elle se traîna sur les chemins. De son errance, personne n'en sait rien. On sait juste qu'elle finit par arriver, encore très faible, dans les Marais de Faelia, frontière naturelle et surtout nauséabonde entre le territoire sylvain et celui eldéen. Là, au milieu de nulle part, littéralement dans le trou du cul du monde, une sorte de communauté subsistait. Personne n'avait de bonne raison de s'enterrer dans un lieu pareil, même pas des paysans en exil forcé par les guerres. Non, il y avait là un ramassis d'idéalistes complètement timbrés, et surtout des voleurs, des mercenaires, des brigands... des gens qui voulaient se faire oublier pendant un bon bout de temps. Ils allaient et venaient, ou mourraient sur place – généralement rapidement. Cependant, la vie aux Marais avait quelque chose de paisible. Ne pas être jugé à sa gueule ou à son passé. Être affranchi des lois et des abus de pouvoirs de la civilisation. Car la communauté, pour faire face aux conditions extrêmes de vie, avait un fonctionnement très simple : retour au basique. Ce qui était vital, comme l'eau, le feu et la viande. Pas de monnaie, pas de loi, rien. Nul besoin de « droit de propriété », car personne n'avait rien à soi. Tout était mis en commun, pour le bien du plus grand nombre.
Siddheen fut accueillie avec réticence. Une drow, c'n'était clairement pas quelqu'un de confiance. En plus, ça risquait de venir titiller les voisins du sud-est. Or la communauté du Marais ne survivait que par l'indifférence tacite des deux peuples elfes, tant qu'il restait neutre et sans danger. Or une guerrière comme elle, c'était tout sauf neutre. Mais c'était aussi sympa d'avoir quelqu'un à demeure comme elle, qui n'avait pas peur d'affronter les crocodiles géants ou de s'aventurer dans les bourbiers plein de moustiques ou d'asticots. Elle agissait comme si elle voulait mourir, de toutes les façons. Sauf que Tyra lui refusa les portes de son royaume. En fait, elle aida le petit groupe à prospérer. Et ce fut le début de la fin.
Un jour, Siddheen montra les signes d'une grossesse. Qui avait été assez audacieux, ou fou, pour s'approcher d'elle ? Personne dans le "village" ne se vanta d'avoir été l'amant de la drow (une bonne chose, car elle l'aurait sûrement tué). Était-ce un des hommes de passage ? Nul le ne saura. Pas plus que son temps d'errance, elle n'en parla. Elle n'évoqua jamais que son temps au Puys, et ce fut en s'adressant à son fils, un demi-drow qu'elle appela Äan-Sui. Le gamin l'écouta, mais ne paraissait pas forcément très inspiré par les hauts faits guerriers de sa génitrice. D'ailleurs, il décevait régulièrement cette dernière, car le mioche était fondamentalement bon. Né dans une communauté sans concept de race supérieure, de hiérarchie, il acceptait tout le monde, comme tout le monde l'acceptait, en dépit de sa différence flagrante. La seule chose sur laquelle mère et fils s'entendirent fut la magie. Déterminée à faire de son rejeton un véritable drow qu'elle pourrait présenter aux siens, lors de son retour à Elda, Siddheen évoqua le passif magique des Ank'Taysk. Le petit médita un peu, et trottina jusqu'au mage local, un elfe sylvain du nom de Ruyven Saan. Ce que l'élémentariste faisait ici, à quelques jours de marche des autres sylvains... Etait-il chassé ? Ou cherchait-il à convertir les locaux ? Aucune idée. De toutes les façons, il mort dans le Marais... comme tant d'autres.
Ruyven encouragea la curiosité du métisse et accepta de lui donner quelques leçons. Le petit était assez intelligent quand on parlait magie – le reste, ça... Sa mère se débarrassa un peu de lui, lui enseignant juste les bases à l'épée et à l'arc, et retourna à sa vie de patrouilleuse des Marais. Laissé en « tutelle » chez le Sylvain, Äan-Sui s'éloigna encore plus de la culture maternelle. A chaque fois que Siddheen revenait pour lui parler de son héritage, de faire de lui un drow, elle trouvait un enfant de plus en plus buté et rebuté. Lorsqu'elle apprit qu'il apprenait désormais la magie de vie, elle se mit en colère ! Mais qu'est-ce que c'était que cette magie de chiffe-molle ! Déjà qu'il ne ressemblait pas à grand chose ! Il aurait pu devenir un grand illusionniste, ou un terrible mage de foudre ou de feu. Mais non, Môssieur guérissait les bobos et les fièvres, avec un grand sourire niais de surcroît. Surtout qu'elle savait parfaitement qu'il avait déjà monté des signes de drow-itude. Des pulsions sombres, notamment lors de la chasse. Alors elle voulut le détourner de ses études pour le reprendre en mains. Elle était juste en retard de cent ans. Ils se disputèrent, longtemps, jusqu'à ce que Äan-Sui, âgé alors de plus ou moins 150 ans, décide d'aller vivre encore plus loin dans les Marais. Sous le prétexte d'étudier mais surtout pour avoir la paix. Siddheen ne dit rien : un drow qui n'était pas têtu comme une mûle n'était pas digne d'être drow. Son fils avait une idée bien en tête, et c'est ce qui en faisait son fils. Mais elle était sa mère, et c'est son idée à elle qui allait prévaloir.
Malheureusement, si cette idée, ni aucune autre ne prévalut. Perdu dans ses recherches, Äan-Sui s'abandonna à la magie avec l'énergie d'un drow. Il mangeait peu, dormait encore moins. Tout en lui était tendu vers la maîtrise de nouvelles arcanes. A tel point qu'il en oublia le reste du monde. Un jour pourtant, il retourna au "Village"... pour n'y trouver que des restes. Que s'était-il passé ? Difficile à dire. Dans les Marais, entre humidité et pourriture, tout disparaissait rapidement. Les maisons, plus des huttes qu'autre chose, étaient déjà en ruines, et la plupart des corps n'étaient pas identifiables. Le demi-drow reconnut son maître au bâton serré contre les os ; le focaliseur avait survécu à l'usure du temps. Sa mère... il ne pouvait pas certifier qu'elle était parmi les cadavres. Et il ne savait toujours pas si une armée était venue dans le coin, ou si la communauté avait succombé à une attaque de bêtes sauvages. Peut-être même était-il responsable ! Un nuage de maladie qui aurait échappé à son contrôle, par exemple, pouvait expliquer certains aspects de cette tombe géante. Pourtant, Äan-Sui jurerait avoir vu des traces de lames sur les quelques corps... Mais n'étant pas un grand guerrier, il n'y risquerait pas sa main au feu. Alors qu'il avait étudié si diligemment afin d'être une aide au groupe du marais, le métisse se retrouvait sans personne au monde. Une pensée absolument dévastatrice qui le mena à chercher son père. Après tout, c'était tout ce qu'il lui restait encore. De plus, il voulait tellement savoir s'il était voué à devenir un drow comme sa mère lui prédisait, ou s'il avait une possibilité de devenir autre chose. Mais quoi ? Avait-il un destin décidé par juste son sang ? Ou pouvait-il vivre sa vie indépendamment de son passé, en faisant ses propres choix ? Cependant, comment avancer vers son futur quand on ignorait tout de son passé ?
Après avoir rassemblé ses maigres possessions, Äan-Sui mit feu au reste du campement, et quitta le Marais. Se tenant le plus loin possible des frontières sylvaines et eldéenes, il traça sa route vers l'Ithri'Vaan, le foyer de tous les melting-pots. Le métisse n'avait qu'une théorie très globale de la géopolitique du monde, et encore, c'était des leçons de plus de 200 ans ! Pourtant, quel meilleur endroit où trouver un homme assez téméraire pour aborder et border une drow ? Il ne se voilait pas non plus la face : de fait de son sang mêlé, il allait avoir du mal à se faire accepter par la foule des « honnêtes gens ». Pourtant, il n'avait pas trop le choix. Il avait vite besoin d'un groupe qu'il l'accepterait. Sans autre but que son désir égoïste de retrouver son géniteur, Äan-Sui se sentait exposé. Tout comme un loup ou un dauphin, il avait besoin d'une meute pour survivre...
Dernière édition par Äan-Sui Ank'Taysk le Mer 30 Sep 2015 - 18:13, édité 4 fois
Äan-Sui Ank'Taysk
Sang-mêlé
Nombre de messages : 16 Âge : 43 Date d'inscription : 19/09/2015
Comme j'ai dit dans ma présentation, le village des Marais n'est pas un village drow. C'est un "village", si tant ait que le lieu en mérite le titre, où toutes les races se côtoient. Généralement des rejetés de la société (voleurs et autres), ou des idéalistes voulant vivre loin des conflits dans un "monde parfait", il y en fait tout sauf des drows. Siddheen est la première, et son fils, le seul métis drow-quelque chose. Les fièvres touchent donc les habitants, sauf Äan-sui, ce qui fait de lui le guérisseur par excellence (et ce qui fait qu'il n'avait aucun problème, lui, à vivre dans les marais p)
Pour la phrase sur la génétique, c'est une mauvaise formulation de ma part, je change en: Les Ank'Taysk sont, très généralement, des mages. Siddheen est l'un des rares membres de la famille à n'avoir montré aucune capacité magique. Quelque part, la génétique jouait en faveur d'Äan-Sui. ==> Les Ank'Taysk sont, très généralement, des mages. Siddheen est l'un des rares membres de la famille à n'avoir montré aucune capacité magique. Quelque part, Äan-Sui se trouva être à la hauteur des attentes ancestrales, auxquelles donc sa mère n'avait pas pu répondre.
Merci merci!
Arichis d'Anoszia
Ancien
Nombre de messages : 1618 Âge : 30 Date d'inscription : 27/05/2013
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 47 ans (né en 961) Taille : Niveau Magique : Non-Initié.
Les marais de Faélia ne sont pas un endroit de paix, ce sont des marais, des marécages où se dressait jusqu'à quelques années la terrible forteresse d'Abyssea. C'est aussi un terrain de chasse des drows, et de quelques zurthans (peuple nomade humain de couleur noir vivant sur les terres stériles et qui sont martyrisé par les drows qui s'en servent comme esclave)
Äan-Sui Ank'Taysk
Sang-mêlé
Nombre de messages : 16 Âge : 43 Date d'inscription : 19/09/2015
J'avoue que je suis étonnée par ta remarque: quand j'ai posé la question ici j'ai eu des réponses totalement autre:
Citation :
Oui, enfin, suffit que ça soit proche des territoires elfiques, hein. Puis les drows patrouillent pas dans Faélia, de toute façon. Y a que autour d'Abyssea qu'ils vont avoir une véritable présence.
Citation :
aëlia c'est plutôt sauvage comme terrain et ça rassemble davantage des indépendants et des créatures sauvages (la dernière hydre O_O) que des drows en arme. Après c'est un étrange endroit pour un elfe, mais pourquoi pas
Donc rien qui n'invaliderait la création d'un village qui a duré 200-250 ans. Tu as, je ne l'oublie pas, précisé qu'il y avait des incursions drow. C'est pour cela que j'ai limité la taille du "village", et que je laisse clairement planer le doute sur les raisons de sa disparition.
Après, si ça te gène vraiment, moi, je veux bien changer de coin perdu ^^ Un autre m'ira très bien. Dans ce cas, aurais-tu une proposition? Je peux aussi réduire encore plus la taille du village à très peu de personnes, ce qui aurait expliqué pourquoi les drows ne sont jamais tombé dessus?
Merci, merci.
Arichis d'Anoszia
Ancien
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Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 47 ans (né en 961) Taille : Niveau Magique : Non-Initié.
pas de souci, on va dire que j'étais déjà dans la peau de mon perso, je me suis fait avoir par trop de naïveté ^^
Pour le village, si je dis un druide et une dizaine de personnes, ça ira? Est-ce que j'ai besoin d'éditer toute la présentation, ou est-ce que notre accord mutuel suffit? (comment ça, j'ai la flemme ? ^^)
Arichis d'Anoszia
Ancien
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Mage... pas druide... mage... (désolée, mon cerveau vient de foutre le camp). Je parle bien du mage élémentaire qui apprend les bases de la magie à Äan-Sui, qui se forme après tout seul à la guérison (et aux maladies) :p
Arichis d'Anoszia
Ancien
Nombre de messages : 1618 Âge : 30 Date d'inscription : 27/05/2013
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 47 ans (né en 961) Taille : Niveau Magique : Non-Initié.
ça devrait être bon. J'ai mis des guillemets à village là où je n'arrivais pas à reformuler, j'ai précisé au début que c'était une appellation donnée à tort par les habitants des paillotes et... voilà!
Arichis d'Anoszia
Ancien
Nombre de messages : 1618 Âge : 30 Date d'inscription : 27/05/2013
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 47 ans (né en 961) Taille : Niveau Magique : Non-Initié.
Bon ok, je valide. Il faut juste savoir que tu auras le rang d'apprenti et que donc tu ne seras pas un expert en magie, tes sorts seront encore faible et l'effet ne sera pas toujours ce que tu souhaites
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Foire au RP ~ Pour tout ce qui est recherche de compagnons RP. En bref, que du bonheur ! Journal de bord ~ Pour archiver tes liens de RP qui content l'histoire de ton personnage {Vivement conseillé}. Et enfin, si tu as des question, n'hésite surtout pas à demander l'aide d'un parrain, ou à tout simplement poser tes questions dans la partie créée à cet effet.