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 De la mer à la terre

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Arsinoé Sathrian
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MessageSujet: De la mer à la terre    De la mer à la terre  I_icon_minitimeDim 8 Nov 2015 - 22:25

Il y avait eu la mer, il y avait eu la terre. Les voyages interminables, Arsinoé en avait l’habitude, aussi inconfortables qu’ils puissent parfois être. D’abord Naelis pour délivrer la précieuse cargaison d’une commande à un riche mécène, puis, beaucoup, beaucoup plus loin, les horizons méconnus de la Péninsule et la petite baronnie de Missède, nichée entre ses puissants voisins. L’escapade dans la cité drow avait été riche d’enseignements et de rencontres, mais une fois passées les mondanités et autres pince-fesse qui accompagnent régulièrement les livraisons de ses tableaux et les ronds de jambe à effectuer devant ses fortunés clients, Arsinoé avait eu hâte de repartir, parce que quelque chose de fort intéressant l’attendait sous la forme d’une fructueuse commande à pourvoir.

C’était ce qu’elle préférait, qui plus était. Foin des batailles, des fresques épiques et de la peinture d’histoire, ronflante, et courtisane, voilà qu’on lui demandait des portraits : en vérité, c’était ce qu’elle préférait, et de loin. Devoir saisir, en quelques touches, l’âme d’un modèle et le lustre des apparences : voilà ce qu’elle aimait.

Mais avant cela, il y avait encore de la route... Ils avaient quitté Naelis par temps clair, filant à bord de l’une de ces nefs marchandes lourdement protégées qui sillonnent l’Olienne en louvoyant entre les attaques de pirates. La mer était belle, en ces saisons chaudes qui devenaient ardentes dans les confins du sud : Arsinoé et sa rousseur malvenue n’appréciaient guère les brûlures de l’astre du jour et des chaleurs de l’été, mais elle faisait contre mauvaise fortune bon cœur et embusquée sous ses capelines, elle goûtait le vent du large et l’air salé tout en essayant de croquer quelques vues fugitives au milieu des embruns.

Si elle s’était résolue à laisser sa mère sous la bonne garde de Benvenuto, elle ne s’était pas séparée pour autant de la troupe bruyante de ses apprentis. Quatre garçons et filles, entre douze et seize ans. Une vraie petite famille, sur laquelle la peintre veillait avec une vigilance sévère pour trop bien connaître quels peuvent être les excès d’une jeunesse laissée libre. Au moins, cela leur ferait voir du pays, ça oui ! On s’imaginait souvent les peintres cloîtrés dans leurs ateliers, sans rien voir de l’extérieur : sottise ! Il n’y a rien de plus itinérant qu’un bon artiste qui sait donner de sa personne pour trouver de la clientèle aisée. Arsinoé aimait bien voyager, il y avait tant de choses nouvelles à découvrir, tant de visions inconnues à ajouter à son vaste répertoire..

Quand bien même on songeait aux dangers et aux périls de ce genre de pérégrinations. Mais avec un pragmatisme remarquable, elle se disait que cela faisait partie du métier, et qu’à ne rien risquer, on n’obtenait rien non plus.

Enfin, après plusieurs jours de mer, on atteignit la côte. Le plus difficile était sans doute de transporter sans dommages les lourdes caisses qui contenaient tout le matériel dont Arsinoé et ses apprentis avaient besoin pour travailler. Et gare à celui qui manquait de délicatesse ! Il y avait des choses sur lesquelles elle pouvait être indulgente, mais l’intégrité de ses précieux pigments, parchemins et pinceaux n’en faisait aucunement partie. On chargea l’ensemble, la peintre, ses malles et ses apprentis, dans de lourdes voitures à cheval qui allèrent, cahin-caha, achever ce voyage dans l’inconfort le plus total. Autant les navires avaient leur lot de désagréments, autant Arsinoé goûtait peu ces trajets par voie terrestre, d’autant qu’elle n’avait le loisir de monter à cheval comme les gens de sa suite : sa jambe malade lui interdisait toute acrobatie de ce genre, et elle était réduite à se trouver enclose dans les chariots qui bringuebalaient sur les routes mal pavées.

Aussi, ce fut avec une joie non feinte et pour le plus grand bonheur de son séant qu’apparurent enfin au loin les silhouettes massives de la ville de Missède et de son château. Un palais, en vérité, plus qu’une de ces austères forteresses qu’elle avait pu croiser sur sa route en des territoires moins hospitaliers, et cela mettait du baume au cœur pour tout le monde après plusieurs semaines de voyage éreintant. Arsinoé avait hâte de se mettre au travail, à vrai dire : trop de temps passé sans peindre, diable, c’était une torture.

Et puis, elle était intriguée. Le petit baron était réputé bien jeune, mais il avait de la suite dans les idées et le bon goût de l’avoir fait venir, elle, plutôt qu’un de ces barbouilleurs arriérés qui singeaient les raffinements de l’art thaari. Elle ne connaissait guère les circonvolutions complexes de la politique péninsulaire et y comprenait encore moins, aussi elle ne savait rien du fond de l’histoire, mais un si jeune chef dans une baronnie aussi bien située, cela avait de qui attirer la curiosité.

Enfin vint l’heure de mettre pied à terre, et pour tout le monde, ce fut un soulagement sans bornes. Le soleil se couchait doucement dans un début de soirée doux et suave comme un vin sucré, soulignant les ombres longues des parterres de fleurs écloses et les joliesses des pierres taillées le long des façades bien ordonnées. Cela était bien trop rectiligne au goût d’Arsinoé qui y aurait apprécié plus de fantaisie, mais elle admira à sa juste valeur l’ouvrage magnifique qui se déployait en longues ailes percées de fenêtres élégantes et en parements bien ajustés le long des corniches et des balcons. Quelques arbres murmuraient dans une brise vespérale qui portait des senteurs croupies d’aubépines fanées, et le chant aigu des hirondelles qui se répercutait sur les bâtiments.

Elle sourit un peu, et puis grimaça en dépliant ses articulations raidies par le voyage et les cahots de la route, s’appuyant lourdement sur la canne qu’un apprenti avait sortie en toute hâte devant la difficulté manifeste qu’elle avait à tenir debout. Elle était courbée comme une vieille femme quand ils s’avancèrent pour présenter leurs hommages à leur hôte, clopinant sur sa jambe croche, mais de toute évidence bien heureuse d’être arrivée à bon port.
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Théobald de la Courcelle
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MessageSujet: Re: De la mer à la terre    De la mer à la terre  I_icon_minitimeMer 11 Nov 2015 - 14:24



Théobald avait très tôt eu le souci d’imposer durablement les de la Courcelle  à Missède.  Par chance il était le successeur légitime de feu le baron Viktor,  la baronnie étant  centralisée et donc il n’y avait pas eu contestation de la part des grands nobles.  Mais le jeune baron ne c’était pas endormi sur ses lauriers, si il souhaitait vraiment s’imposer comme maitre incontesté de la baronnie de Missède   il lui fallait montrer sa force et ses capacités de gouvernance.  Les dernières années de Viktor à la tête de la baronnie avaient été synonymes de déclin pour Missède,  l’économie avait souffert et l’appareil militaire avait été quelques peu délaissé.  Théobald avait donc cherché à redynamiser le commerce Missèdois et à reprendre en main les questions militaires.  Les succès furent au rendez vous avec notamment l’occupation de Diantra par les troupes Missèdoise. Missède n’était plus refermé sur elle-même et les habitants  étaient fiers de la situation de la baronnie.

Tout cela ne pouvait suffire au baron.  Théobald comptait aussi sur les arts et la culture pour faire rayonner Missède. Le Langecin était déjà le pole culturel de la péninsule et Missède disposait de la plus grande bibliothèque péninsulaire.   La création de l’université Missèdoise était la partie la plus visible de ce projet, et surtout la seule que Théobald avait put mener à bien. La guerre  avait en effet prit beaucoup de temps au baron qui  passait le plus clair de son temps à chevaucher entre divers villes et places fortes afin de résoudre de multiple questions diplomatiques et militaires. Mais le baron avait prit le temps de contacter une des plus importantes artistes de l’estrevent, une certaine  Arsinoé Ievgenia Sathrian.  Cette dernière vivait à Thaar et s’y était fait une jolie réputation, et le langecin étant régulièrement en contact avec l’estrevent.  Il n’est donc étonnant que son nom et sa réputation arrivent jusqu’à Missède. De plus le baron souhaitait aussi se rapprocher un peu de cet estrevent si riche, le choix d’un artiste provenant de ces terres s’imposa donc rapidement. Certes il ne s’agissait pas de la principale raison qui l’avait poussé à contacter la jeune artiste mais elle avait influé le choix du baron.  

Le baron fût ravi de recevoir une réponse positive de la jeune artiste.  Mais hélas cette dernière mettrait environ deux ennéades pour effectuer le trajet depuis Thaar. Le baron ne pouvait donc garantir sa présence au moment de l’arrivé de l’artiste. Cependant de nombreux dispositions avaient été prise afin d’accueillir au mieux l’estreventine. Une des chambres du palais avait été mise à sa disposition et une importante pièce, située plein sud, devait lui servir de local de travail.  Des ordres afin de la laisser circuler librement dans les jardins, ainsi que dans une grande partie du palais, furent aussi donnés.  Un coursier devait ensuite partir rapidement prévenir le baron de l’arrivé de l’artiste. La place de l’artiste étant particulière dans le Langecin, toutes ses décisions n’était donc pas exceptionnel, si le talent de l’artiste était à la hauteur bien évidement.

Par chance le baron était présent à l’arrivé d’Arsinoé. Il c'était arrêté en sa bonne ville de Missède entre deux voyages.  Après avoir réglé divers affaires d’ordres politiques le jeune baron c’était installé dans l’orangerai pour pratiquer un sport très apprécié de tout les Missèdois : le tir à l’arc.  Il était accompagné par quelques membres de son entourage et un petit concours c’était organisé. Un valet arriva juste après un tir  de Théobald, Dame Sathrian était arrivé ! Le chambellan était en train de s’occuper de l’accueil et avait envoyé le valet le plus rapide prévenir le baron. Ce dernierétait sur le point de partir rejoindre son chambellan quand il vit entrer ce dernier dans l’orangerai. Il avait manifestement prit l’initiative de guider l’estreventine jusqu’au baron. Cela ne déplut pas au baron qui souhaitait rencontrer l’artiste au plus vite.  Paradoxalement il fut aussi quelques peu honteux, la jeune femme boitait et avait fait un long voyage, c’était à lui de venir la voir. Mais il ne pouvait en vouloir à son chambellan, ce dernier devait aussi contenter son baron et avait donc choisit de ne pas le faire patienter. A la surprise du baron, l’estreventine était venu avec des apprentis, or rien n’avaient prévu pour ces derniers.  Mais il y avait toujours de la place dans un palais et il y avait surement des logements en ville, malgré l’ouverture de l’université.


Bienvenue à Missède Dame Sathrian, j’ose espérer que votre voyage c’est bien passé. Nous sommes bien loin de Thaar ici, mais nous ferons tout pour que vous soyez à l’aise.  

En attendant de rejoindre vos quartiers souhaitez vous vous joindre à moi ? Nous pourrons ainsi parlez des raisons de mon invitation.


Il tendit alors son bras vers une chaise et un valet amena rapidement des spécialités Missédoise : jus d’orange et pâtisserie à base de citron.  Dans les cuisines des ordres venaient aussi d’être donné, il fallait faire honneur au nouvel arrivant et les cuisiner langecin se mettait déjà au travail.


Dernière édition par Théobald de la Courcelle le Ven 4 Déc 2015 - 12:51, édité 1 fois
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Arsinoé Sathrian
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MessageSujet: Re: De la mer à la terre    De la mer à la terre  I_icon_minitimeSam 21 Nov 2015 - 21:27

La demeure était belle, le jardin était agréable, le crépuscule délicieusement doux dans les brises parfumées, mais, mordiable ! Que ces palais étaient grands... Arsinoé appréciait l’architecture et sa magnificence à sa juste valeur, mais quand on doit clopiner sur une jambe traîtresse, on sait aussi apprécier la concision et la petitesse des trajets. Elle laissa ses apprentis avec les valets pour prendre le soin de décharger toutes leurs affaires, et suivit le majordome de sa démarche bancale, jusqu’à l’orangeraie.

Lorsqu’elle fut introduite auprès du maître des lieux, la jeune femme se plia de bonne grâce aux salutations protocolaires en vigueur, et puis se redressa derechef en observant son hôte d’un regard qu’on eut pu juger fort peu convenable. Arsinoé le détailla des pieds à la tête, rapidement, avant d’accepter avec beaucoup de reconnaissance le siège qu’on lui offrait.

— Tout mon temps vous est dédié, à présent, dit-elle aimablement, sans essayer outre mesure de masquer son fort accent d’estrévent. Je vous remercie encore pour votre invitation, seigneur, et j’avoue que l’inconfort du voyage est largement compensé par les largesses de votre accueil.

Elle appuya avec soin sa canne sur l’accoudoir du fauteuil, et observa avec une surprise ravie les victuailles que l’on déposait à leur attention. Voilà qui était bienvenu, presque autant que de pouvoir s’asseoir sur un support plus confortable qu’une banquette de carriole. Elle étendit devant elle sa jambe douloureuse, et puis, comme elle ne pouvait jamais retenir très longtemps sa curiosité, prit soin de détailler soigneusement le jeune baron d’un regard presque inquisiteur.

Si elle n’avait su son jeune âge, elle lui aurait donné presque dix ans de plus : seul le teint lisse et frais de son visage trahissait vraiment la verdeur de l’adolescence, car le regard sombre, la barbe naissance et la haute carrure du baron étaient déjà ceux d’un homme. Le pouvoir ne laisse guère de place à la jeunesse, semblait-il, et il était évident qu’elle avait face à elle non pas un débutant idéaliste et ingénu, mais bien le digne rejeton d’une ligne aristocratique bien conscient de tous ses devoirs et des obligations de sa charge. On eut pu croire à un caprice de jeune homme, mais en vérité, Arsinoé se doutait bien que le projet pour lequel elle avait été appelée avait une visée bien supérieure au simple agrément de se voir portraituré par une artiste renommée. Peu auraient dépensé la somme nécessaire à ses services et à son déplacement pour une simple broutille, de toute manière.

L'ensemble n'était certes pas désagréable à regarder, et bien des demoiselles de Missède devaient soupirer auprès de ces beaux yeux très noirs, mais il y avait beaucoup trop de froideur pour rendre l'ensemble réellement séduisant. Il ne manquait pourtant pas de charisme, de cette autorité naturelle qui vient parfois très tôt aux gens de pouvoir, et qui en ferait, d'ici quelques années, un bien beau spécimen de la haute noblesse de la Péninsule... Oh, il y avait de quoi faire, c'était certain, si bien que Arsinoé ignora totalement la présence des autres personnes dans la pièce.

Elle se permit de sourire, un peu, avant de s’attaquer avec un plaisir manifeste à la collation qu’on lui offrait de si bonne grâce. Les oranges et les agrumes de toutes sortes poussaient bien dans la région de Thaar, mais comme toute dame fière des produits de son terroir, elle était curieuse de savoir si ce que l’on tirait des plantations de Missède valait la qualité de ce qu’on trouvait chez elle.

— J’ai pris la liberté de faire venir avec moi mes apprentis, reprit-elle. Cela sera très formateur pour eux, et ils ne seront pas de trop pour me seconder dans la tâche qui m’attend.

Ce qu’elle ne disait pas, plus par prudence que par courtoisie, c’était qu’elle prévoyait également de passer en d’autres contrées sur le chemin du retour, et dans l’hypothèse où une fructueuse commande tomberait du ciel, la petite troupe aiderait à s’en acquitter avec une célérité qui serait profitable à tout le monde.

— À ce propos, reprit-elle en ouvrant du bout des doigts une des pâtisseries qu’on lui avait servies, Votre Seigneurie peut-elle m’en dire davantage sur ce qu’elle attend de moi ? J’avoue sans détour avoir grande hâte de m’y atteler. Vingt jours sans peindre ont été une torture.
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Théobald de la Courcelle
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MessageSujet: Re: De la mer à la terre    De la mer à la terre  I_icon_minitimeDim 22 Nov 2015 - 11:11




Théobald se contenta d’incliner la tête devant le compliment de l’artiste.   Cette dernière semblait plutôt ravie du confort qui s’offrait à elle,  ainsi que des pâtisseries qui venaient d’arriver. En revanche le baron n’aima pas le regard  de l’estreventine.  Cette dernière semblait le jauger, elle qui était une étrangère et qui n’était pas de haut rang. Fort heureusement c’était une artiste et ce statut était respecté dans le langecin.  Mais si son talent n’était pas à la hauteur…  Toutefois le jeune baron revint à une attitude plus modéré. Il avait, fort heureusement,  apprit à calmer ses petits accès d’orgueils. Le talent de la femme pouvait excuser son arrogance, qui après tout n'en était peut être pas. Il s'agissait probablement de curiosité plus qu'autre chose.

Théobald avait de nombreux projets pour l’artiste, il avait besoin rapidement de plusieurs tableaux à exposer dans divers lieux de la baronnie. Il s’agissait de ne pas se faire oublier mais aussi de se représenté de manière honorable. Il s’agissait tout simplement d’une politique de communication  à grande échelle.  Trois lieux étaient destinés à recevoir ces tableaux, du moins dans un premier temps. : Yaben,  Missède et Chiard. Yaben en temps que terre natale du baron et surtout son lieu de chasse préféré. Missède car il s’agissait la de la capitale de la baronnie et qu’il fallait donc représenter le baron en « majesté »  et cela à la vu de tous les dignitaires étrangers et nobles de la région. Enfin le baron avait un palais dans la ville de Chiard ce qui lui permettait de disposer d’un lieu d’exposition important.  Dans cette ville le baron souhaitait s’attacher les marchands et promouvoir le commerce. Le message se devait  donc d’être différents et utiliser d’autres codes. Enfin le baron pouvait aussi envoyer ses tableaux en d’autres lieux, comme cadeau ou signe de respect. Cela pouvait ainsi au palais des échevins de la ville de Chiard ou chez le seigneur d’Ethin.  Il restait encore à regler le cas d’Edelys, mais cela viendrait après la commande de portrait.  Pour cette ville le baron souhaitait le meilleur,  ainsi Arsinoé ne pourra y aller qu’une fois le baron satisfait.


Vos apprentis sont bien entendu les bienvenus à Missède.   Les locaux  qui sont destiné à votre travail devraient être suffisamment grands pour tous vous accueillir, mais si cela n’est pas le cas je vous invite à en faire part à mon intendant ou au recteur de l’université.  

Quand à vos travaux, je souhaite commencer par une série de portrait, en fonction du résultat des commandes plus importantes suivront. Je souhaite me représenter en divers lieu de ma baronnie, il s’agit de  montrer à tous qui dirige et surtout rappeler mes ambitions et ma politique. Hélas en ce moment je me dois de beaucoup voyager, ainsi je ne serai présent que quelques jours. Je suis donc heureux de vous voir si prompt à reprendre le travail. Vous semblez vivre pour votre art, je vous assure que vous pourrez le pratiquer librement sur mes terres, tant que mes commandes seront respectées.  Notre baronnie est bien située, ainsi vous pourrez profiter de notre situation pour recevoir des clients.

Comme vous le savez surement la péninsule est en pleine guerre civile, je tiens cependant à vous rassurer. Missède ne risque rien et n’a pas souffert de ce conflit. Quand aux éventuelles troupes de brigands et déserteurs n’ayez craintes. Les terres royales avoisinantes sont sous le contrôle du langecin et nos forces ont pourfendu ou pendu tout ces malandrins. Ainsi si une de mes commandes vous oblige à vous déplacer à Edelys, vous pourrez voyager en toute sécurité.

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Arsinoé Sathrian
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MessageSujet: Re: De la mer à la terre    De la mer à la terre  I_icon_minitimeDim 22 Nov 2015 - 23:06

Arsinoé ne put retenir un sourire, fugace, léger, qui courut sur ses traits minces comme un reflet sur une lame. Il y avait eu de la dureté, comme une raideur sévère, quand Théobald avait perçu le regard qu’elle posait sur lui. Un noble n’aime pas se faire dévisager par une roturière, c’est compréhensible, après tout. Cela lui plut, d’une certaine façon, parce qu’il en fallait beaucoup plus pour l’impressionner, et qu’elle aimait voir affleurer aussi aisément les traits de caractère de ses modèles : cela les rendait d’autant plus aisés à rendre sur la toile.

Elle demeura silencieuse ensuite, ponctuant de quelques hochements de tête le discours de son hôte. Ses yeux bleus ne cillaient pas, ne manquaient rien de la moindre expression, du moindre mouvement de son visage dur, comme si tout en l’écoutant, elle le décortiquait avec le même soin qu’elle mettait à défaire son gâteau en petites parcelles.

— Je suis bien aise de vous l’entendre dire, répondit-elle enfin avec un hochement de tête grave. Je craignais que les conflits ne fussent un obstacle à mon voyage et à mes œuvres, mais il est évident que vous savez garantir la sécurité de vos gens et de vos hôtes.

Un coup de brosse à reluire ne faisait jamais de mal, même si la peintre avait encore bien des difficultés à adopter la conduite flatteuse et courtoise qui seyait aux petites gens qui fréquentent les grands de ce monde.

— Mais n’ayez crainte, j’aurais visiblement bien assez à faire chez vous pour le moment, et point de temps à consacrer à d’autres commandes, reprit-elle. Et si le temps vous manque, je ferais œuvre de célérité. Le plus important pour l’heure est de veiller à ménager suffisamment de temps pour prendre les croquis nécessaires, et bien que cela ne soit guère agréable, il va vous falloir poser, votre seigneurie.


Arsinoé osa une pointe de malice dans ses dernières paroles, et adressa au baron l’un de ses sourires rares qui adoucissaient quelque peu son visage effilé. Souventes fois les séances étaient pénibles, tant pour le modèle que pour l’artiste : on ne tenait pas en place, on était sans cesse dérangé par les sollicitations de l’entourage, et bien souvent Arsinoé en était réduite à prendre quelques croquis sur le vif entre deux conseils et autres activités auxquelles les nobles passaient leur temps. Qu’il fut si occupé n’était pas étonnant, mais elle avait espéré avoir un peu plus de temps à sa disposition pour répondre à une commande de si grande ampleur...

Mais baste, elle avait bonne mémoire, et prenait soin, tout en mangeant, de noter le moindre détail. Ses yeux inquisiteurs fouillaient le moindre recoin, notaient les traits du visage, leurs expressions fugaces, la manière dont la bouche retombait, dont la chevelure et le teint absorbaient ou reflétaient la lumière, et toutes les subtiles nuances dans l’attitude. Il s’agissait de portraits d’apparat, et non pas de ces œuvres où il s’agissait de retranscrire précisément la vraie nature du modèle, aussi les choses s’en trouveraient facilitées. De la ressemblance, un joli vernis de gloire et de prestance, l’affaire serait pliée, mais quand elle tombait sur un spécimen intéressant, Arsinoé aimait bien saisir un peu plus profondément les choses, quitte à garder par-devers elle des dessins et des esquisses destinées à demeurer pour toujours dans ses cartons. La noblesse n’aime guère être montrée sous son vrai jour à ses manants...

— Si Votre Seigneurie le permet, reprit-elle avec une sorte de prudence dans la voix, j’aimerais commencer dès aujourd’hui, afin de pouvoir me mettre à l’œuvre au plus vite. Ce faisant, vous pourrez me parler plus avant de cette fameuse université.
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Théobald de la Courcelle
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MessageSujet: Re: De la mer à la terre    De la mer à la terre  I_icon_minitimeVen 4 Déc 2015 - 13:27




Théobald se contenta d’acquiescer d'un signe de tête lorsque l’artiste évoqua les séances se pose.  Il s’y attendait, mais cela ne pouvait être plus terrible qu’un combat, un tournoi, une chasse ou encore une simple chevauché.  Cependant un inconvénient lui vint rapidement à l’esprit. Lors des poses il ne pouvait pas gérer les problèmes importants de la baronnie, si des problèmes urgents devait surgir le baron  mettrait fin à la séance. Mais pour les problèmes du quotidien, sans grande importance politique,  le baron pourrait les traiter alors même qu’il était en pose.   Le principal problème ne venant pas de l’immobilisme du baron, mais de la confiance que l’on pouvait accorder à l’estreventine. On ne pouvait donc parler des sujets les plus brulants devant cette inconnue au risque de voir l’information vendue à quelques puissances mal attentionné.L’artiste semblait être habitué à parler aux grands de ce monde, elle trouvait les mots justes, maitrisaient les compliments et, chose importante pour Théobald , était des plus zélée.

Dés aujourd’hui ?  Je pensais que vous auriez eu besoin de repos après un si long voyage. Mais soit, cette journée est la votre, nous débuterons donc le travail. Mais nous ne pourrons nous attarder trop longtemps, ce soir  un banquet aura lieu. Pour les séances de pose, veuillez faire savoir à mon chambellan vos horaires.   Nous essaierons de nous organiser en fonction,   mais prévenez nous en avance, les conseils ou les séances de doléances ne peuvent être annulé à la dernière minute, voir pas du tout. Mais fort heureusement je n’avais rien de prévu pour cette journée, ainsi laissez moi vous guider jusqu’à vos locaux. Mes gens porterons votre matérielle, et ne vous inquiétez pas,  ils seront  des plus prudents.


Fort heureusement pour les jambes de l’artiste la salle de travail n’était pas très éloigné de l’orangerai. Il s’agissait d’une grande pièce lumineuse, situé plein sud, au rez-de-chaussée du palais. Il donnait directement sur les jardins ce qui serait des plus agréables maintenant que l’été était arrivé à Missède.  

Les derniers mots de l’estreventine firent plaisir à Théobald, l’université missédoise faisait parti des projets que le baron tenait le plus à cœur. Il s’agissait de sa création et elle semblait être un succés, ou du moins bien apprécié par la population.   L’université dynamisé un peu plus la ville de Misséde et rehausser le prestige de la capitale de la baronnie.


Ainsi vous vous intéressez à notre université ?  Je l’ai fondé il y a peu après avoir trouvé les bon professeurs.  Mais fort heureusement le langecin est une terre de haute culture, ainsi nous avons put rapidement les trouver. Les ouvrages ne manquent pas non plus, Missède dispose de la plus importante bibliothèque de la péninsule et ce n’est pas la seule de notre territoire.  Les scriptorium  de la baronnie  qui étaient déjà bien occupé  sont maintenant en pleine effervescence, nous avons même du embaucher des scribes supplémentaires.   Nous ne manquons donc pas d’ouvrage pour nos étudiants ainsi que nos professeurs.   Tout cela nous permet aussi d’avoir un nombre important de matières à étudier.  Cela va des lettres, à l’art, jusqu’à droit et la médecine. Mais nous étudions aussi la chirurgie et l’herboristerie  afin de disposer des hommes les plus compétents de la péninsule.  

Ah je vois que nous sommes proches de votre lieu de travail, avez-vous d’autres questions au sujet de l’université ? Ou voulez vous des détails quand aux œuvres que je vous commande ?

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Arsinoé Sathrian
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MessageSujet: Re: De la mer à la terre    De la mer à la terre  I_icon_minitimeDim 6 Déc 2015 - 18:01

Encore une fois, Arsinoé se fendit d’un sourire, à peine perceptible, tandis qu’elle observait avec attention la moindre réaction, le moindre soupçon d’expression.

— Je sais bien quelles sont les obligations de Votre Seigneurie, répondit-elle courtoisement. Je ferais tout ce qui est possible pour ne pas interférer dans vos affaires et ne point poser de contraintes. J’ai l’habitude de travailler vite et à partir de peu, quelques séances seront amplement suffisantes, et si les affaires vous retiennent plus que prévu, je saurais faire sans.

De toute façon, elle n’avait guère le choix, finalement. Elle n’avait encore jamais rencontré de noble personnage dont l’amour de l’art allât jusqu’à le pousser à le faire passer avant les affaires courantes et la gestion du domaine, et cela n’existait probablement que dans ses rêves...

Il y eut comme un éclat dans son regard, quand le jeune baron répondit à ses interrogations sur la nature de cette université dont il avait été question une ou deux fois par le passé ; ses yeux bleus s’éclairaient soudain d’une lueur nouvelle, pleine d’intérêt et d’une curiosité avide. Voilà qui était très intéressant, et elle ne manquerait pas d’y traîner sa troupe d’apprentis dès qu’elle en aurait l’occasion, c’était certain. Un tel trésor ne pouvait être laissé de côté, et ce séjour à Missède s’annonçait bien plus fructueux que prévu.

La peintre ne cachait rien de son intérêt, en vérité, et il était clair qu’elle avait mordu à l’hameçon, pour ainsi dire.

— J’aimerais beaucoup en savoir plus, dit-elle en se levant péniblement, mais le travail n’attend pas, votre seigneurie. Profitons de ce que vous ayez un moment de libre, puisqu’il semble que cela ne se reproduira guère souvent. Mais vous pourrez m’en dire plus pendant la pose, assurément. En attendant cela, je suis toute prête à découvrir les locaux que vous mettez si gracieusement à ma disposition et à entendre plus sur ce que vous attendez de moi. Vous parliez de portraits d’apparat, et je gage que tous n’auront pas la même importance : un ou deux portraits en pied, je gage, et d’autres plus petits ? J’ai avec moi deux lés de bonne toile de lin, au cas où Votre Seigneurie souhaiterait des œuvres de plus grande ampleur qu’un simple panneau de bois.

Se sentant mal assurée sur ses jambes, elle saisit hâtivement sa canne, dont elle ne pourrait décidément pas se passer ce jour-là tant le voyage l’avait fatiguée. Cela n’était rien, cependant, et à voir l’éclat de ses yeux et l’expression vive de son visage aigu, on devinait sans peine que les déboires de la santé n’étaient que broutilles face à l’énergie qui pouvait l’animer quand il était question de son travail.

Clopinant sans plaisir sur les pas de son hôte, elle se hâta de le suivre pour constater avec grand plaisir que ses apprentis ainsi que l’ensemble de son matériel étaient déjà disposés dans la salle qu’on lui avait allouée et que celle-ci disposait d’un éclairage des plus favorables durant ces belles journées d’été. Le jardin ondoyait par-delà les baies hautes qui perçaient les murs et la clarté résiduelle du soleil au déclin baignait encore l’endroit, laissant présager la possibilité d’un travail fort tard dans la soirée.

— C’est parfait, déclara-t-elle avec une satisfaction visible. Nous allons pouvoir produire des merveilles, ici.

Bon, c’était peut-être un peu exagéré, mais il n’était pas commun de pouvoir travailler dans des conditions aussi favorables et Arsinoé comptait bien en profiter pour ravir son commanditaire et les éventuels autres clients qui se déclareraient par la suite. De sa démarche bancale de vieille femme, elle fit le tour de l’atelier, distribua quelques ordres à ses apprentis qui saluaient le baron avec toute la déférence dont étaient capables les jeunes gens qu’ils étaient, et on se hâta d’installer le nécessaire pour la prise de croquis.

Avec un petit hochement de tête appréciateur, Arsinoé prit enfin place, comme une reine sur son trône, sur le siège qu’on avait disposé face à sa table de travail. On dit que l’artiste est prince en son atelier, fut-il d’emprunt, et quelques minutes à peine après son arrivée, l’estréventine semblait déjà avoir pris pleinement possession des lieux, comme si l’esprit de cette chétive bonne femme pouvait soudain emplir tout l’espace.
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Théobald de la Courcelle
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MessageSujet: Re: De la mer à la terre    De la mer à la terre  I_icon_minitimeDim 20 Déc 2015 - 13:52




Pour les prochains jours il ne devrait pas y avoir de problèmes, mais je vais devoir m’absenter par la suite. La politique péninsulaire ne me laissera que peu de repos.

Théobald eu le plaisir de constater que l’artiste semblait être des plus intéressé par l’université. Son projet ne passionnait donc pas seulement les missédois, même une habitante de la grande cité de Thaar pouvait être intéressée. L’égo du baron eu un regain d’énergie et il eu aussi une vague de sympathie envers l’artiste. Le jeune baron souhaita alors la fréquenter régulièrement, avoir les avis de l’estreventine ne pouvait pas faire de mal. Peut être qu’ainsi il pourrait favoriser les contacts avec l’outre-Ollienne et gagner un peu d’argent au passage.

Vous avez raison, commençons de suite le travail. Et je serai des plus ravi de vous parlé de notre université. Je suis tout aussi disposé à répondre à toutes vos questions sur Misséde ou sur les derniers événements péninsulaires. Quand aux œuvres que vous a demandés, quelques-unes seront en effet de grande taille. Voyez vous elles doivent être exposé en divers lieu de ma baronnie et je souhaite montrer mon autorité à tous sur ces terres. Vous devrez voyager pour certaines d’entre elles. Par exemple j’avais idées d’un tableau me représentant devant le port de Chiard, ou encore un autre me représentant en train de chasser devant le lac d’Ybaen. Et vous ne regretterez pas ce dernier tableau, le lac est l’une des merveilles naturelles de notre péninsule. Et cela sans oublier les tableaux me représentant en notre capitale. Mais ne vous inquiétez pas, je vous demanderai aussi des tableaux de petites ampleurs.

Après ce joyeux monologue le baron eu une petite frayeur. L’artiste faillit chuter, mais plus de peur que de mal, la jeune femme avait une bonne maitrise de sa canne. Le visage de l’estreventine ne laissa rien percevoir de la douleur qu’elle devait supporter, bien au contraire. Cela n’empêchée pas le baron de s’inquiéter de la santé de l’artiste qu’il avait fait venir. Théobald fût donc soulagé d’arriver dans la salle de travail. Cette dernière semblait convenir à Arsioné, et ses apprentis étaient déjà en train de tout installer. Les estreventins étaient en train de prendre pieds dans la salle et Théobald fut ravi de les voir autant à l’aise. Au moins son accueil fût un succès. Après le compliment sur la salle, l’artiste ne prononça plus un mot et commença à s’approprier cette salle. Après qu’elle se fût installée sur sa table de travail le jeune baron y vit le signe que le travail avait commencé. Il s’installa donc devant l’artiste dans l’attente d’instruction. Théobald n’avais jamais eu à poser pour un tableau, novice en la matière il espérait se faire guider par la jeune estreventine.


Que puis-je faire pour vous satisfaire dame ?
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MessageSujet: Re: De la mer à la terre    De la mer à la terre  I_icon_minitimeMer 23 Déc 2015 - 18:20

Ainsi donc, le petit baron avait des idées bien arrêtées sur ce qu’il désirait, et pour ce qu’il en disait alors qu’ils allaient vers l’atelier, Arsinoé aurait largement de quoi s’occuper ! Cela était pour le mieux, en vérité, encore que le voir si décidé put être un piège : il n’y a rien de plus indélicat qu’un client qui sait d’avance ce qu’il désire, car les résultats ne sont que rarement correspondants aux projets formulés... Mais enfin, il y avait de quoi faire, et bien assez de matière aussi pour exploiter tout cela favorablement.

Bien qu’elle n’en eut jamais entendu parler, Arsinoé nota mentalement les noms des lieux qu’il souhaitait voir représentés, et se promit d’aller y croquer quelques scènes sur le vif, surtout s’ils étaient dignes d’être vus... Elle n’aimait guère aller peindre sur le terrain, mais c’était une nécessité quand on voulait donner une touche de réalisme et entraîner la troupe à faire autre chose que du simple portrait. L’estréventine n’aimait pas non plus la peinture de paysages, mais il fallait bien s’y plier de temps en à autre.

Elle était ravie de l’enthousiasme que le petit baron mettait dans ce projet : il est toujours agréable de voir que l’on considère la pratique à son juste niveau, pas comme un loisir secondaire ou une broutille entre deux conseils. Il savait manifestement que l’art n’est que rarement appréciable pour lui-même et qu’il est encore meilleur quand il sert un but. Le pouvoir de l’image, voilà qui était trop souvent négligé.

Une fois installée devant son établi, Arsinoé garda le silence un moment. Ses yeux clairs trahissaient l’intense réflexion à laquelle elle se livrait, comme si son regard décomposait l’univers, et surtout la figure de son sujet, en une multitude de schémas géométriques.

— Pour le moment, votre seigneurie, je me contenterai de prendre quelques croquis. S’agissant de portraits en pied, j’ai besoin d’une vue d’ensemble, aussi, vous pouvez seulement vous tenir debout ainsi qu’il vous semblera le mieux et le plus confortable. Je vous veux à votre aise, tout simplement.

Demander à un noble aussi pétri de bonnes manières et de bienséance d’être lui-même pouvait sembler étrange, mais Arsinoé avait l’œil, et surtout, c’était cela qu’on lui demandait, après tout. Elle savait déceler ce qui faisait la personnalité, mais avant tout, elle cherchait toujours à retranscrire sur la toile ce précieux et fragile point d’équilibre entre le jeu des apparences et la véritable personnalité du modèle. Dans les portraits d’apparat, elle répugnait à ne faire qu’un jeu de convenances, qu’à afficher ce qui devait l’être : on ne chassait jamais vraiment le naturel, c’était sans doute cela qui était le plus passionnant dans l’affaire. Voir que, partout, même chez les plus guindés, on trouvait encore une étincelle de personnalité.

À grands gestes rapides, elle commença à tracer une série de silhouettes sur le parchemin, sous le regard attentif de ses élèves, dont certains en faisaient de même pour s’exercer.

— J’espère que ce projet me laissera un peu de temps pour visiter votre université, dit-elle au bout d’un moment, plissant légèrement les yeux en rectifiant le tracé de la courbe du visage. Il me plairait de m’instruire en des domaines que je ne connais point, et je suis curieuse de rencontrer des lettrés de vos domaines. S’il m’était permis de faire copie de quelques-uns de vos ouvrages pour mon usage personnel, ce serait merveilleux. Je tâche toujours d’enrichir ma bibliothèque grâce à mes voyages, toute connaissance est bonne à prendre, après tout.

Une pause, elle considéra un instant son premier dessin d’un œil critique, puis traça une nouvelle figure, puis une autre, jusqu’à couvrir le parchemin d’esquisses innombrables qui prenaient ça et là un détail pour mieux s’y concentrer. Le visage, plusieurs fois, les mains, et puis la silhouette, la manière qu’il avait de se tenir, une infinité de petites choses à priori anodines, mais qui étaient d’une importance capitale pour l’artiste.

— J’en suis très impatiente, en vérité, reprit-elle en se penchant vers lui pour mieux voir. Je n’en négligerai pas mes travaux pour autant, rassurez-vous, mais en vérité je songerai presque à prier un ou deux des professeurs de votre université à venir me faire leçon tandis que je peins. Mon père faisait souvent cela autrefois, et quand il a fait le portrait du poète Eid Al'doren, il lui récitait des stances pendant qu’il posait. Il est toujours agréable d’avoir quelque chose à écouter pendant ce temps, et parfois j’invite même mes amis lettrés à l’atelier : en plus de me distraire, ils rendent les séances bien moins interminables pour les modèles, en vérité.
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MessageSujet: Re: De la mer à la terre    De la mer à la terre  I_icon_minitimeSam 16 Jan 2016 - 17:38



Le baron essaya de prendre la pose la plus noble qui soit. Il ignora ainsi ouvertement les conseils de l’artiste, mais cela ne pouvait se passer autrement.  Il ne devait pas se laisser aller devant une étrangère, même une artiste. Le respect que ces derniers pouvaient trouver à Missède n’en faisait pas pour autant les maitres de la baronnie.  Dans l’esprit de Théobald les nobles étaient naturellement destinés à diriger, la naissance et l’éducation étant deux valeurs importantes.  Cependant l’artiste aurait largement le temps de voir le baron à son aise, rien que dans la soirée un banquet aurait lieu.  Et puis il s’agissait avant tout de portrait devant le représenter en majesté, ainsi le naturel du baron n’était pas une priorité. Mais l’artiste réussirai peut être à concilier le sérieux de l’affaire avec son envie de naturelle.

Théobald leva un sourcil quand il vit des apprentis travailler sur leurs parchemins. Le jeune baron n’aima guère l’idée d’être le sujet d’un cours. Mais son respect pour le savoir et la connaissance lui ôtât l’envie  de le faire remarquer.  Une autre idée lui vint rapidement en tête, certains des apprentis devaient avoir un excellent niveau. Peut être que certains d’entre eux seraient intéressés à l’idée de rester dans la baronnie, à y laisser exprimer leurs talents sous la protection d’un puissant mécène.  L’université et les artistes du langecin pourrait aussi les aidés à développer leurs talents et à mieux les intégrer au milieu artistique péninsulaire.  Théobald fût sorti de ses pensés par l’artiste, cette dernière évoquais à nouveau l’université. Cela fît quelque peu sourire le baron, son idée semblait vraiment plaire.


Les portes de l’université vous sont grande ouverte. Le recteur de l’université, Clotaire Vergnieu  ne cherche qu’a faire connaitre notre université il sera donc ravis de vous la faire visiter. Et vous ne serez pas déçut, comme j’aime à le répéter toutes les matières sont traités dans notre université. Sauf bien entendu la théologie  que nous laissons aux prêtres et la magie. Rien ne vous empêche de parler avec nos professeurs, bien au contraire l’échange de connaissances est l’objectif principal de notre université. Quand au livre vous pouvez déjà chercher dans quelques boutiques en villes, Missède possède de nombreux libraire et la création de l’université à aidé à développer cette activité. Les scribes ne manquent pas de travail et nos bibliothèques s’enrichissent de nouveaux ouvrages. Missède qui était déjà un lieu de culture est sur le point de devenir incontournable en la matière. Mais si le besoin s’en fait sortir vous pourrez passer commande auprès du scriptorium de la baronnie, je prendrais les dispositions pour que vos commandes soient considérées comme prioritaire, dans les limites du raisonnable.

Ces dernières paroles étaient peut être quelques peu exagérées, mais il était indéniable que  Missède avait une certaine réputation dans le domaine de la connaissance.

Si vous souhaitez animer vos séances tout en apprenant c’est votre droit. Mais peu de personne auront accès  à cette pièce. Les séances de poses ne doivent pas devenir un spectacle.  Et certaines séances seront aussi animées par quelques rapports sur l’état de la baronnie.

Le baron ne précisa pas que les sujets les plus sensibles ne seront pas évoqués devant une étrangère, cela étant une évidence.  Théobald jeta à coup d’œil par la fenêtre et se rendit compte que le soleil avait bien baissé dans le ciel, et en cette journée d’été cela signifiait qu’il était bien tard. L’arrivé du chambellan donna raison au jeune baron et sonna la fin de cette séance de pose et le début d’une activité beaucoup plus amusante pour le jeune homme.  Le baron voyageant beaucoup ces derniers temps, chaque passage à Missède donnait lieu à un banquet, et l’arrivé de l’artiste  fournissait une raison de plus de festoyer.

Monseigneur, les cuisines m’ont fait savoir que tous les plats sont prêts et qu’un brochet venu tout droit du lac d’Ybaen est aussi au menu.
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