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Telenwë Neraën
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Telenwë Neraën


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MessageSujet: Une erreur à corriger {Terminé}   Une erreur à corriger {Terminé} I_icon_minitimeSam 14 Nov 2015 - 23:29


Il y avait une chose à régler... une erreur commise à partir du moment où un Voile était tombé sur cette terre et où la Mère avait montré la puissance qu'elle pouvait avoir sur la Symphonie. Une erreur née d'interprétations différentes et qui n'avait de cesse jamais arrêté de créer un fossé entre ceux qui prônaient un retour à la vie première des Elfes et ceux qui, au contraire, comprenaient la croissance de la nature comme une force de la Mère pour aider ses enfants. Les premiers sont restés cachés des seconds au cœur de la forêt, les seconds se sont murés dans leurs cités. Les deux compréhensions faisaient que les deux partis n'acceptaient plus la différence, s'ignoraient, se méprisaient voire s'entretuaient. Voilà ce qu'il en était à Eteniril. Les combats étaient quelque peu rares, mais une nouvelle fois une dispute était née et avait mal terminé. Et plus le temps passait, plus la cité se refermait, plus la violence à l'extérieur éclatait.

Habillé de bottes faites pour aller dans les endroits les plus tortueux de la forêt, d'un pantalon marron et d'une tunique vert pâle, un collier en pendentif de bois rond éternellement enfilé autour de son cou, les traits tirés, les cheveux détachés et son épée double à la main, le seigneur-protecteur ouvrit brusquement la porte. Les deux gardes postés en faction devant s'étaient écartés pour le laisser passer, obéissant malgré eux au maître des lieux. Lorsque Neraën eut fait quelques pas dans le couloir d'entrée du palais, l'un des deux gardes reprit son souffle et regarda son compagnon d'arme d'un air hébété : c'était lui ou l'elfe qui venait de passer n'avait même pas eu besoin d'ouvrir ses lèvres pour qu'ils lui obéissent ? Et qu'allait-il faire seul avec son arme et sa colère apparente ? Le soldat n'eut pas le temps d'ouvrir la bouche pour exprimer son étonnement qu'il entendit crier derrière lui.

" Mais ne le laissez pas sortir, pauvres fous !

Le conseiller d'Eteniril se remit à courir quelques mètres avant de s'arrêter, voyant qu'à l'entrée du palais n'importe qui se pliait à la volonté du protecteur. Telleran savait Neraën être sensible à une certaine forme de magie, mais jamais il ne l'avait vue aussi forte. A croire que la fureur était telle dans les yeux de glace que plus rien ne pouvait le faire se retourner et que personne ne pouvait se confronter à sa volonté. Lui-même, qui n'était pas réputé pour être un faible d'esprit, avait dû s'écarter devant lui et réussir à revenir à la réalité avant de se mettre à courir. Telleran se retourna vers l'elfe qui était plus à même d'être réactif et lui ordonna :

- Cours chercher ton capitaine Falaedhel ! Et dis-lui de se dépêcher, qu'il aille immédiatement à l'écurie, armé !"

Le conseiller s'inquiétait pour le guide de son protectorat. Il avait peur de ce qu'il comptait faire et surtout que ce qui l'attende dans la forêt lui soit fatal. Et dans un tel état, le seul qui devait avoir une chance de le calmer était bien le capitaine des armées d'Eteniril.


~~~~~~~~


"Je ne me souviens pas avoir vu Telleran si hystérique... qu'est-ce que tu as pu lui dire pour qu'il en vienne à me faire appeler en urgence ?
- Rien.
- Toi, tu as agi en actes...


Neraën s'en retourna à son arme de prédilection, sa fière épée double. Arme qu'il était en train d'aiguiser avec une pierre spécifique, soigneusement. Ses longs cheveux blancs descendaient en de fins traits sur ses épaules avant de chuter vers le sol terreux, aidant ainsi à donner l'impression que le seigneur-protecteur était ailleurs, dans un autre espace temps. Falaedhel ne pouvait voir et ressentir qu'un calme impénétrable chez son confrère, comme si la colère qu'on lui avait brièvement décrite s'était entièrement envolée... ou comme si elle n'avait jamais existé. Mais le guerrier savait pertinemment qu'il n'en était pas ainsi et que celui qu'il pouvait considérer comme un ami avait caché cette fureur au plus profond de lui-même.

- Bon, et que comptes-tu faire avec eux ? Leur parler ? Tu sais très bien que dès qu'ils te verront ils n'hésiteront pas à te tuer. Tu es des cités et tu viens suite à l'un de leurs agissements.
- C'est une noss particulièrement guerrière, j'en conviens. Mais ils sont avant tout nos frères. Si je ne peux les remettre sur le droit chemin, alors c'est que je ne suis pas apte à être le protecteur de ces terres.
- Tu vas au suicide...
- Je laisse surtout Kÿria décider de ce qu'il en résultera. Quoi qu'il en soit, je te demanderai de ne pas me suivre. S'ils viennent à penser que je suis plus armé que je ne le suis alors je serai sûr de ne pas revenir de cette entrevue. Ils doivent comprendre qui je suis et pourquoi leurs agissements ne sont pas les bons, surtout lorsque l'on entre ouvertement en guerre.
- Tu t'es donc décidé par rapport au front ?
- Non, pas encore. Mais il est bien possible que j'aille voir moi-même de quoi il en retourne. Ce que m'en ont raconté les officiers royaux m'alarme assez pour que la possibilité de mener une partie d'Eteniril au front soit une solution envisageable."


Leur discussion continua encore quelques minutes avant que Neraën reprenne la route seul, sans cheval, ayant pour seule arme son épée double. Il savait son entreprise risquée, mais il ne pouvait supporter la dizaine d'elfes qui avaient été morts suite à un accrochage avec eux. Il ressentait la douleur de l'événement jusque dans les tréfonds de son âme et de son corps, aussi c'était résolument qu'il marchait, sans faire de bruit, s'obligeant à laisser son esprit s'ouvrir à la magie de ces lieux. Régulièrement sa main se posait délicatement sur le tronc d'un arbre et il écoutait la Symphonie, ou tout du moins cette voix particulière de ce chant mélodieux. Ainsi il s'approcha du territoire noss, entrant à l'intérieur et s'approchant de leur campement tout en ressentant la vie autour de lui. Pour une fois que la magie lui était d'une réelle utilité... Au bout d'un moment, droit et le visage aussi fermé que d'habitude, il s'arrêta et regarda en direction des fourrées sur sa gauche. Il ne voyait rien, mais il ressentait la présence de l'elfe comme si ses yeux en voyaient toutes les formes. Avec autorité mais sans montrer de manque de respect, il lui parla.

"Je sais que tu es là. Va chercher le chef de ta noss, j'ai à parler avec lui."


Dernière édition par Neraën Yeldoreï le Ven 18 Déc 2015 - 18:42, édité 1 fois
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Halyalindë
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MessageSujet: Re: Une erreur à corriger {Terminé}   Une erreur à corriger {Terminé} I_icon_minitimeJeu 19 Nov 2015 - 3:12

Un arc claqua une mise en garde. Une flèche se ficha au pied du citadin, venant des cime. Le message était clair. Un pas de plus et il n'aurait une chance de voir celui qu'il était venu chercher qu'une fois leurs deux souffles au côté de Tari. Le buisson auquel il venait de s'adresser frémis, mais pas une fois, il ne vit la couleur de la peau de celui ou celle qui s'y cachait.




Maghden leva une main pour empêcher le jeune homme qui venait de courir vers lui d'ouvrir la bouche.  Il continua à murmurer en s'emparant de son propre couteau pour le plonger dans le corps du sanglier qui se débattait à terre, déjà mourant. L'animal couina une dernière fois.

-Qu'as-tu vu, Uïllon ? Demanda simplement l'homme aux mains sanglantes.
-Un Citadin armée de deux lames fichées sur un manche. Il avance seul dans notre direction et demande à vous voir.
-Il t'as vu ?
-... Je ne crois pas... Mais il savait que quelqu'un l'observait.

Le grand homme au visage presque enfantin acquiesça d'un hochement de tête, rinça ses doigts et se releva souplement. Ses cheveux châtains retombaient sur son torse nu éclaboussé de quelques marques rouges. Au son de sa voix, toutes les têtes se tournèrent. Tous les gardiens du clans laissèrent leurs travaux. Le dépeçage attendrait. Ils auraient peut-être quelque chose à fêter.




La forêt couvrait l'avancé du groupe. Le vent dans les branches, les mouvements des animaux, jusqu'au bruissement d'aile des oiseaux, chaque son couvrait celui de leur pas. Trouver le fameux citadin fut un jeu d'enfant. Ce qui l'était moins, c'était de résister à l'envie de l'abattre d'une flèche. Deux signes de leur chef et quatre chasseurs se déployaient pour encercler l'intrus. Ils étaient encore à bonne distance.

Maghden, lui, se dirigea  face à sa cible, tout en restant invisible à ses yeux. Ses longues mains serrées sur la hampe de sa lance sculptée, l'énorme croc qu'il portait en collier sautait sur sa poitrine au rythme de sa respiration. Accompagné des deux femmes qui ne le quittaient jamais, il s'immobilisa. Il ne jeta même pas un coup d’œil aux silhouettes entièrement tatouées des deux créatures colorées, il savait qu'elles seraient plus discrètes encore que lui, agissant comme ses ombres.

Le chant d'un merle le fit sourire. Il se redressa.
Les échos de l'attaque lui parvinrent à peine. Tout s'était passé en un instant. Il ne craignait rien. L'homme qui s'était aventuré loin de ses murs était seul et ils avaient pour eux l'avantage de la surprise. Les archers avaient pour ordre de ne tirer qu'en dernier recours. Les quatre chasseurs qu'il avait emmené avec lui, tous équipés de lances, sauraient mettre à terre le présomptueux qui pensait être suffisamment important pour se tenir debout face à un chef d'Anaëh.

Il avait peut-être un peu trop hâte de voir ce chien à genoux... Mais il n'attendit pas le signal de ses hommes pour s'approcher jusqu'à voir la scène de ses propres yeux.
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Telenwë Neraën
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MessageSujet: Re: Une erreur à corriger {Terminé}   Une erreur à corriger {Terminé} I_icon_minitimeJeu 19 Nov 2015 - 21:30


La flèche siffla alors dans les airs pour se ficher aux pieds du seigneur-protecteur. Tel une statue de pierre, le grand elfe aux cheveux blancs ne broncha pas d'un seul centimètre lorsque le projectile arriva auprès de lui. Seul son regard s'était déplacé vers le haut lorsqu'il avait ressenti l'elfe dans les cimes, et son esprit avait rapidement calculé la trajectoire de la flèche. Il venait de demander à voir le chef de cette noss particulièrement guerrière, les Dhriwian'Du, et il l'aurait étonné que l'un des leurs le tue suite à une telle demande. Même s'il était un citadin. Cependant rien n'était moins sûr avec ces elfes et suite à ce qu'il s'était passé il y a peu... aussi Neraën espérait grandement que tout ce qu'il avait eu la chance d'apprendre auprès du druide Tinrael et de sa noss Wen'Döril lors de sa jeunesse lui servirait en ce jour.

L'elfe qui était tapis jusque là dans les fourrées s'éclipsa alors, faisant succinctement vibrer les branches qui se trouvaient autour de lui. Son visage toujours aussi froid, ne laissant aucunement paraître les émotions qui pouvaient l'envahir aux elfes planqués non loin de lui, il laissa ses yeux suivre rapidement l'individu invisible avant de se retourner afin de bien repérer les aspérités du terrain et surtout se rappeler quel chemin prendre. Il entrait dans le territoire de guerriers fiers de suivre leur idéologie. Il ne l'étonnerait pas qu'un rapport de force doive être établi entre lui et le chef guerrier pour que Neraën puisse espérer une discussion et surtout le respect suffisant pour remettre le problème sur le plateau sans qu'il y ait de blocage direct de la part de son interlocuteur. Il attendit donc, prenant en considération l'avertissement de l'archer : un pas de plus et ce ne serait plus la terre qui serait visée.

Sachant qu'il avait plusieurs minutes à patienter le vieil elfe mis un genou à terre, sa main droite tenant toujours son épée double à la verticale et l'autre venant de ses longs doigts fins caresser l'empennage de l'objet fiché en terre. De belles plumes aux couleurs brunes, finement travaillées. Jetant un coup d’œil au reste de la flèche, il salua le beau travail qu'avait prodigué l'artisan tout en pensant qu'extrêmement rares devaient être les flèches à rater leur cible. Mais cela n'était qu'une inquiétude mineure. L'ancien aigle ferma les yeux et laissa sa main aller caresser l'herbe verte, ressentir la terre. Sa respiration devint légère, au point que même les yeux acérés des elfes ne pouvaient vraiment voir son torse ou son ventre se mouvoir au gré des respirations. Il devait se rappeler tous les enseignements de Tinrael ; faire ce qu'il lui expliquait, retrouver des habitudes d'avant-bataille de lorsqu'il était soldat et ce même si cela pouvait lui faire remonter de douloureux souvenirs, et combiner tout cela à cette grande sensibilité que la magie lui avait octroyée. Cette dernière partie lui faisait peur. S'ouvrir au maximum à la forêt ne risquait-il pas de le voir partir, ne plus être de lui-même ? N'allait-il pas créer un lien entre lui et quelque chose ? ou bien un elfe de cette noss ? Il ne manquerait plus que cela ! Et si... Il fronça les sourcils tout en baissant la tête. Non, il devait se faire confiance, avoir confiance en ce pendentif qu'il portait sur son torse à même contre la peau, faire confiance à ses capacités. Mais la peur était dans le fond trop grande.

Il s'obligea à se concentrer, à faire le vide en lui, à se laisser guider par la magie de ces lieux. C'était loin d'être parfait, mais au moins cela lui permettrait de ressentir plus loin qu'il n'essayait jusqu'à présent. C'est comme cela qu'il ressenti des elfes approcher, devant lui. Sans attendre de pouvoir avoir idée du nombre, il se releva tout en priant intérieurement Kÿria et les Ëalas de l'aider dans son entreprise. Rouvrant les yeux, il regarda autour de lui. Rien n'avait changé, hormis les êtres qui s'approchaient. Quelques instants plus tard il sentit l'un deux rester devant alors que les quatre premiers le contournaient. Précaution face à lui ? Il l'aurait espéré... mais avec des archers dissimulés et un tempérament provocateur, cela étonnait trop Neraën pour que ce puisse être une réalité. Quoi qu'il en soit il ne regarda aucune direction particulière pour ne pas éveiller de soupçons quant à ses capacités magiques. Ses craintes furent rapidement confirmés d'une manière qu'il n'apprécia aucunement... Ce fut le chant d'un merle qui apporta ce message.

Le premier arriva de par la diagonale droite, armé, afin d'être assez visible pour l'elfe des cités et ainsi laisser son comparse avoir toute opportunité sur lui de par l'arrière. Mais leur stratagème ne marcha pas et les deux autres chasseurs entrèrent en piste. Neraën en voyant l'attaque venir de par sa magie se concentra rapidement sur le collier de Tinrael pour restreindre sa sensibilité à ce qui l'entourait, la peur de créer un nouveau lien le tenaillant toujours le ventre - ce qui ne se voyait ni dans son regard de glace ni sur son visage, et encore moins dans ses gestes précis. Le combat commença très rapidement, Neraën faisant virevolter ses deux lames afin de déconcentrer ses adversaires qu'il savait ne pas être habitués à une telle arme et mieux pouvoir les parer. Dès qu'il trouva une faille il s'y engouffra et, petit à petit, l'ancien lieutenant des Aigles prit l'offensive. C'était une danse froide et artistique, qui ne perdait aucune efficacité. Une danse de la mort que Neraën avait développée pendant plusieurs siècles en tant que militaire et avait entretenue alors même qu'il ne pouvait plus totalement se maîtriser. Ce combat l'avait aidé contre son propre combat contre la magie et dans l'acception du nouveau "soi". Aussi excellait-il toujours, même si les Elfes le considéraient comme un politicien et un mage. Cette beauté du maniement de l'arme, cette unité avec son arme, les chasseurs y furent vite fait confrontés. Et celui qui pensait uniquement s'amuser avec un citadin trop présomptueux ne put que le remarquer. Aucun des elfes de Maghden ne fut gravement blessé, peut-être juste quelques estafilades ; tous furent mis à terre ou assommés. Lorsque le mage fit tomber le quatrième, il prit juste la peine de reposer à la verticale son arme et de parler, de ce même ton froid et distant avec lequel il s'était adressé à l'elfe caché dans les fourrées.

"Si jamais j'étais venu dans le but de tuer les tiens aucun de tes elfes ne serait encore vivant, que tes archers aient essayé de m'achever ou non. Je suis juste venu te parler. Alors montre-toi et, si tu souhaites vraiment trouver quel peut être le rapport de force entre nous, viens toi-même te mesurer à moi. Utiliser des intermèdes n'est pas dans mes habitudes, tout comme cela ne doit certainement pas être dans celles d'un guerrier tel que ceux de ta noss."
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MessageSujet: Re: Une erreur à corriger {Terminé}   Une erreur à corriger {Terminé} I_icon_minitimeVen 20 Nov 2015 - 1:42

Imbu de lui-même. Puissant mais irrespectueux. Ce chien ne montrait pas la moindre déférence envers ceux qui arpentaient la Voie de la Déesse. Il méprisait sa propre famille et oubliait les êtres qui vivaient près de lui. Il ne méritait ni respect ni considération.

« Si tu avais voulu tué l'un des nôtres, même ton ami druide ne pourrait sauver les tiens. Qui sera le premier à payer tes affronts ? L'homme en armure qui t'accompagnait ou bien cette vieille femme aux cheveux blancs toujours vêtue de bleue qui vient de temps en temps se perdre pour quelques herbes ? »


Le chef avança pour se faire reconnaître, son visage androgyne apparaissant à découvert. D'un mouvement impérieux, il planta sa lance dans la poussière. La pointe de l'arme qui défiait le ciel était finement taillé d'une seule pièce dans de l'ivoire. Une vingtaine de médailles étaient  attachées à son extrémité et retombèrent en produisant un tonnerre de cliquètement. On avait l'impression qu'une averse se produisait à chaque mouvement. Au premier coup d’œil, on pouvait seulement voir des éclats de métaux brutes de toutes formes, des parures pour effrayer les bestioles qui auraient pu l'approcher. Mais dans leur mouvement la lumière qui perçait les feuillages accrocha une étrange marque sur l'une des breloques. Des lettres. Des mots. Des noms peut-être ?

Voir sa Noss ainsi insultée par l'orgueil d'un traître à son sang et menacée comme si elle n'était composée que d'âmes sans importances le révulsait... Mais il n'avait pas le droit de prendre cette vie... Il n'attendait pourtant qu'un mot. Mais il ne vint pas. Alors il se contenta de cracher avec un sourire cynique :

« Qui penses-tu être pour menacer les miens et décider de ce qu'un guerrier doit faire ou non, Maître des Cités ? »

Il ne bougeait pas d'un souffle. Son buste était totalement dégagé, ses épaules en arrière semblaient même affiché ouvertement une cible sur son cœur et sa poitrine dénudée. Il ne craignait rien. Quoi que ce fou tente de faire, il n'aurait pas à se battre s'il ne le désirait pas et il le savait.

« Vous êtes tous pareils. Des bêtes dépourvues d'équilibre et de respect. Vous... »

Deux mains se posèrent simultanément sur ses épaules pour l'empêcher d'aller trop loin. Deux visages passèrent à la périphérie de sa vision. L'un souriant, l'autre glacial. On souffla quelques mots doux à son oreilles. Les doigts glissèrent un instant dans son dos avant de disparaître alors que les deux femmes reculaient d'un pas, cote à cote.

Leurs traits identiques, leurs yeux sombre et leurs cheveux bouclés tirant vers le noir, tout dans leur personne, jusqu'à leur posture ou leur façon de se tenir, donnait la déstabilisante impression de voir un seul être scindé en deux reflets parfaitement similaires. A deux détails près.  La peau hâlée de celle de gauche disparaissait presque sous des arabesques vertes tirant sur le noir alors que les courbes de l'autre flambaient sous des langues rouge sang. Le visage vert semblait rayonné d'une douce bienveillance alors que l'autre restait d'une froideur qui ne pouvaient être dû qu'à la plus grande des rages. Leurs corps à peine adultes et leurs nudité tranchaient avec le regard profond qu'elles gardaient pourtant innocemment baissé en la présence de Maghden.

Le Chef n'avait pas besoin de les voir pour les détailler. Son esprit les connaissaient assez bien pour cela. Reprenant son sang froid, il fit signe aux chasseurs qui avaient eu pour mission de faire ployer le genou à cet intrus de se retirer à couvert en emportant les inconscients.

« Pourquoi souhaitais-tu ma venue ? »
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MessageSujet: Re: Une erreur à corriger {Terminé}   Une erreur à corriger {Terminé} I_icon_minitimeSam 21 Nov 2015 - 15:02


"Qui penses-tu être pour menacer les miens et décider de ce qu'un guerrier doit faire ou non, Maître des Cités ?
- Je ne menace pas les tiens. Je ne fais qu'énoncer un fait, chef de guerre de la noss Dhriwian'Du.

Il n'avait pas répondu aux questions précédentes, sachant pertinemment que le faire n'aurait fait qu'envenimer la conversation. Et montrer une quelconque crainte pour ceux que les chasseurs de cette noss avaient pu repérer n'aurait fait que donner un sentiment de puissance à son interlocuteur. Sentiment qu'il ne fallait pas lui donner s'il voulait lui faire comprendre qu'ils étaient sur un pied d'égalité pour cette conversation. Que Neraën se laisse être rabaissé et nulle discussion ne pourrait avoir lieu. Qu'il se comporte à l'inverse comme étant supérieur au noss et le sang coulerait. A nouveau, le guerrier et mage était confronté à de la politique ; politique guerrière certes, mais cela en restait de la politique.

Son regard glacial s'était planté dans celui de Maghden une fois que le chef se fut montré à lui, après que les médailles aient retenu un instant l'attention du seigneur-protecteur, notamment une où étaient gravés des mots. Il ne se formalisa pas de ces objets, ne prenant pas le temps de chercher à quoi ils pouvaient correspondre. Ce qui l'intrigua le plus fut les deux jeunes femmes fort étranges qui ne tardèrent pas à s'avancer lorsque l'elfe reprit la parole. Quelque chose d'à la fois beau, étrange, chaleureux et haineux se dégageait d'elles, donnant l'impression que celles qui devaient être de vraies jumelles étaient une même entité dont deux côtés de l'esprit avaient été placés en deux corps presque identiques. Neraën se demanda sincèrement qui elles pouvaient être et quel était leur rôle dans la tribu pour que l'autre s'arrête immédiatement de parler, les écoute puis mette sa propre haine au fond de son être pour reprendre d'un ton plus posé. Des conseillères ? Fort probable. Le vieil elfe savait très bien qu'il existait deux guides au sein de chaque noss, le chef guerrier et le guide spirituel - généralement un druide. Après, c'était à chaque clan d'avoir sa propre organisation interne. Les aïeux pouvaient avoir une place prépondérante de par leur vécu tout comme certaines personnes aux dons particuliers pouvaient devenir des conseillers indispensable. Peut-être était-ce là le rôle de celle qui souriait et de celle dont les yeux brûlaient d'un feu de glace.

- Pourquoi souhaitais-tu ma venue ?

Neraën laissa les deux elfes conscients qui étaient proches de lui ramasser leurs frères puis s'éloigner sous le couvert des arbres, en silence, avant de répondre à Maghden.

- Je suis ici pour réparer une erreur.

Neraën eut un bref moment d'arrêt, comme si un sentiment venait le couper dans son élan, sentiment qui venait de l'extérieur. Il n'aurait su définir si c'était une réaction des différents elfes cachés dans les bois ou bien si cela venait de la Symphonie. Quoi qu'il en soit, sans se précipiter et gardant toujours son calme, il éclaircit son propos avant qu'il ne soit trop tard.

- Une erreur qui a été commise par nos ancêtres il y a des centaines d'années voire même il y a plusieurs cycles, qui a fait se refermer les portes des cités, a coupé tout lien avec les noss, a fait oublier à nombre d'Elfes quelle était notre Histoire et qui depuis le Voile a séparé les Enfants de la Mère jusqu'à ce que le sang vienne à couler. Une erreur basée sur l'égocentrisme et l'impression d'être supérieur à celui qui est différent et donc d'avoir forcément raison.

Que ce soit dans son discours ou sa façon d'être, si Neraën était droit et distant il n'était pas de ceux qui étaient hautains. Il avait eu la chance d'avoir appris à respecter la vie pour désirer différencier Elfes de haute classe sociale des Elfes de plus basses classes, ou encore Elfes des Cités et Elfes des Noss. La pointe de sa lame toujours posée sur le sol de manière à ce que l'arme soit en position verticale, épée toujours dans sa main droite, il émanait de lui calme et assurance.

- Il s'est avéré que c'est ta noss qui a fait couler le sang d'autres elfes, après que plusieurs litiges aient eu lieu. Quelle qu'en soit la raison, je suis là à ce sujet, pour éviter qu'une telle chose recommence et voir avec toi ce qui pourrait être. Tout à l'heure tu m'as appelé "Maître des Cités", mais sache que mon rôle n'est pas seulement de diriger, il est surtout de protéger ceux qui vivent dans ce protectorat ; telle est la raison pour laquelle nous appelons cette charge Protecteur, charge qui m'a été confiée par l'orbe ancestrale de l'Aube. Je suppose que tu sais de quoi il s'agit ?


Il laissa un court temps de silence, afin que son interlocuteur et tous ceux présents comprennent qu'il ne venait pas là contre les noss. Il venait de rappeler que l'Aube lui avait confié la lourde tâche de veiller sur le protectorat d'Eteniril, orbe que l'on supposait soit de contenir une puissante magie, soit d'être directement liée à ces terres - ce que Neraën pensait suite à ce qu'il avait pu ressentir lors de l'intronisation, même s'il ne pouvait en comprendre plus. Orbe que les noss connaissaient au moins de nom et qui, peut-être, savaient plus de choses sur elle que n'importe qui d'autre. Et si elle était bien liée à la forêt ou du moins à ces lieux, de plus qu'elle avait mis en avant le tout premier protecteur d'Eteniril - qui était comme tout autre elfe de l'époque un noss -, ceux qu'il avait en face de lui ne pouvaient que la considérer.

- Enfin... Sache que je ne suis pas là pour réclamer des morts ni porter atteinte à ta noss. Mais tout comme tu aurais certainement exigé une réparation si les miens s'en étaient pris à Dhriwian'Du, je demanderai réparation pour ce qui a été fait."

Il avait laissé son ton être de moins en moins froid au fur et à mesure de ses paroles, sans perdre de son autorité. Il ne lui restait désormais plus qu'à attendre la réaction que Maghden, se doutant fortement que le guerrier n'allait pas apprécier ce qu'il venait de dire malgré le fait qu'il devait reconnaître que Neraën était tout à fait dans ses droits : lorsqu'une noss portait atteinte à une autre sans être en état de guerre, celle qui était la "victime" demandait réparation ou se faisait sa propre vengeance. Et dans le cas où une demande était faite, il vallait mieux que les chefs des différentes noss se concertent avant que les choses n'aillent plus loin.
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MessageSujet: Re: Une erreur à corriger {Terminé}   Une erreur à corriger {Terminé} I_icon_minitimeDim 22 Nov 2015 - 17:51

Bien sûr il ne menaçait pas. Il se ventait seulement de ses capacités de tueurs. Il n'avait pas du tout l'intention de se battre s'il n'obtenait pas ce qu'il était venu chercher. En ne répondant pas, il avait condamner la vie d'une imbécile. Des meurtriers irrespectueux et inconscients. Des fous qui arrachaient les entrailles de leur mère pour s'en faire un palais immonde. Voila ce de quoi était fait le peuple de cet homme.

Mais déjà les deux femme s'approchaient de nouveau pour lui murmurer à l'oreille, collant leurs courbes contre son dos. Il souffla d'agacement. Assez. Ils devaient faire ce qu'ils avaient à faire. Ces traîtres à leur sang avaient mériter leur sort.

- Ton titre sonne creux. Toi et les tiens payez pour le mal que vous faites et ce n'est que justice. Voilà trop longtemps que vous vous vautrez dans ces murs qui détruisent Anaëh.

La main de la femme en vert glissa jusqu'à l'emplacement du cœur de l'homme.

L'Aube avait peut-être choisi l'un d'entre eux, mais cela ne le rendait que plus méprisable. Il ne se montrait pas à la hauteur de la tâche... Quoi que... Maghden plongea son regard dans les yeux assuré du Protecteur... Et sentit son cœur hésiter un instant. Il était là, devant lui, aujourd'hui. Peut-être était-ce suffisant pour lui faire comprendre ? Pour qu'il abandonne enfin ces murs qui le coupaient de sa véritable nature et assourdissait la Sagesse de la forêt...

Son ton se radoucit. Toujours empreint de fierté et de reproche, de l'émotion perçait pourtant, comme pour son orgueilleux vis à vis. La main sur sa poitrine reflua vers son épaule.

- Vous ne pouvez pas l'entendre. Vous ne savez pas à quel point elle souffre et elle s'avilit au contact des vôtres. Vous ne comprenez pas que vous êtes les uniques et premiers responsables de la corruptions de notre Soeur à tous. Vous la torturez et vous n'entendez pas ses soupirs résignés. Nous avons essayé de vous enseigner. Mais vous êtes comme des enfants rebelles qui résistent à leur parents sans comprendre ce qu'ils essaient de faire pour eux. Le sang a coulé et maintenant vous venez à notre rencontre, près, soit-disant à écouter ? A... Parlementer ? Alors ce sang versé a été utile. Et peut-être pourrons-nous trouver un arr... arran... ah...

Une douleur sourde s'empara de sa poitrine. Toute couleur quitta son visage puis se fut le tour de chaque centimètre de sa peau. Il senti tout son cœur se serrer. Un froid intense s'empara de lui. Son bâton frémis. Son poing se referma sur son talisman. Il tourna un regard aussi surpris que terrifier vers la femme couverte de rouge. Elle murmurait encore et encore, ses yeux brillant d'une joie malsaine. On voyait ses lèvres bouger, mais le son restait hors de porter.

Puis tout revint à la normal.  Le Chef prit une grande inspiration. Son poing tremblait sur sa lance. Ses oreilles sifflaient. Sa tête tournait. Une vague brûlante déferlait dans son corps à nouveau. La vie.

Pour la première fois, il se tourna véritablement vers les deux femmes, ses mouvements peu assurés. Son regard respectueux passa de l'une a l'autre. Les mains des deux femmes s'agitèrent chacune dans une danse qui lui était propre. Puis cessèrent au même instant. Il hocha la tête et se retourna vers le citadin. Quelques gouttes de sueurs marquaient son front mais son regard était toujours aussi ferme.

- Nous pourrons éviter d'autres combats si vous arrêter l'exploitation de vos carrières, abattez vos murs et laisser la Mère reprendre ses droits sur la terre qui est sienne.

Il ne devait pas faillir. Les yeux sombres et la morsure dans sa chair étaient vrais. Plus vrai que toutes les paroles échangées. Les clans les plus ouverts avaient tenté de communiquer avec ces elfes de pierre des dizaines de fois. Ces Citadins déchiraient le cœur de tous les elfes véritables. Ce n'était pas qu'une question de compréhension ou d'étrangeté. Ils ne voulaient pas apprendre. Alors si pour remettre le peuple sur le bon chemin, il fallait en purger une partie...

-A toi de voir si tu appartient au Peuple ou seulement à tes Murs.


Tout comme la forêt après un incendie, ils repousseraient sur du terreau fertile et sain.
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MessageSujet: Re: Une erreur à corriger {Terminé}   Une erreur à corriger {Terminé} I_icon_minitimeLun 23 Nov 2015 - 15:25

"Ton titre sonne creux. Toi et les tiens payez pour le mal que vous faites et ce n'est que justice. Voilà trop longtemps que vous vous vautrez dans ces murs qui détruisent Anaëh.

Justement... c'était une erreur qu'il désirait corriger. Mais l'action qu'entreprirent les deux jeunes femmes laissèrent ces pensées là où elles étaient, ne traversant aucunement des lèvres qui restèrent figées tant il les regardait faire. Il ne savait pourquoi, mais Neraën trouvait de plus en plus particulier leurs agissements et son attention ne pouvait que se porter sur elles, sur ce qu'elles pouvaient représenter. Après que les deux se soient ré-avancées, il laissa le temps à celle peinte de vert poser sa main sur le cœur de Maghden. Les deux elfes de la noss n'échangèrent pas un seul regard et pourtant, lorsque le vieil elfe croisa à nouveau les yeux du chef de guerre, il comprit qu'il arrivait à la comprendre, peut-être même à parler avec elle sans utiliser la voix. Parce que quelque chose dans son regard changea. Les mots qui suivirent furent aux oreilles de Neraën une preuve de ce qu'il avait ressenti, preuve à laquelle il aurait volontiers répondu afin de donner son avis sur la question. Mais là encore les deux sœurs avaient un pouvoir, leur mot à dire. Ce fut au tour de celle aux peintures rouges de s'exprimer.

C'est à ce moment précis que ce qui avait toujours été considéré comme une qualité chez les seigneur-protecteur s'avéra être une défaut. Parce qu'il avait beau se montrer naturellement froid et distant, cette empathie, cette sensibilité qu'il possédait lui fit avoir un réflexe qu'il regretta amèrement : tourner son esprit vers celui qui était en mal alors qu'il était réactif à la magie. La douleur qui le prit à la poitrine fut si violente que la lame qui touchait juste terre transperça le sol pour devenir un appui solide au citadin. Derrière les yeux de glace de Neraën de nombreuses images s'enchaînèrent, toutes accompagnées de sens et de sentiments, et pour certaines même de sons : le visage de l'elfe peinte de rouge, agitant ses lèvres avec une joie fortement liée à la colère, malsaine ; l'improbable explosion de lumière lors de la bataille du lac Uraal suivie de la noirceur totale, l'impression que quelque chose en lui le prend et le noie, les hurlements des combats autour de lui ; un froid intense qui prend son être, sans images ; la douleur de ne pas pouvoir contrôler la magie qui est en lui et qui le dévore depuis plusieurs ennéades, la souffrance à supporter tout en empêchant quiconque d'entrer en contact avec lui dans la salle de l'Académie où on le faisait souvent aller ; Tinrael, souriant, qui lui tendait la main ; puis cet étrange rêve qu'il avait fait juste avant son intronisation, où il avait fini par se réveiller en paix au beau milieu de la forêt avant de prendre un portail pour la réalité. Réalité qu'il vit devant ses yeux. Maghden était à terre à cause de la douleur, pâle comme un mort ; la sœur arrêtait de prononcer des mots qui ne parvenaient aucunement aux oreilles du vieil elfe. Neraën lui avait sa main gauche recroquevillée sur le pendentif de Tinrael qui se trouvait proche de son cœur, son contact ayant permis inconsciemment de ne pas s'abîmer dans la souffrance autant que son vis-à-vis noss qui, lui, avait directement été ciblé. Ses jambes avaient eu du mal à le tenir mais son épée double avait été un appui suffisant pour qu'il puisse rester debout.

L'elfe garda ses yeux bleus baissés afin de ne pas montrer toute la peur qui était montée en lui à cause de la magie. Peur intrinsèque due à sa propre souffrance il y a de cela trois cents ans. Crainte d'une partie de lui ainsi que de la magie similaire à celle qu'il possédait. Magie qu'il lui avait semblé reconnaître chez les deux jeunes femmes. Il força son esprit à se renforcer et ainsi à rejeter au plus profond de lui-même cette crainte qui était dans le fond stupide. A nouveau droit, sa main gauche étant revenue près de ses hanches, il releva sa tête comme son regard vers la femme aux peintures rouges, une pointe de colère mêlée à la glace de ses yeux : la magie de l'esprit était pour lui suffisamment un fardeau pour ne pas l'utiliser pour faire le mal d'une personne. Quelle qu'elle soit. Que ce soit le domaine de l'esprit ou non d'ailleurs... tout ce qui touchait à l'immatériel revenait au même à ses yeux. Maghden se releva à son tour, chancelant et en sueur suite à ce qui pouvait être perçu comme un avertissement. Il n'avait donc pas vu l'état partagé de Neraën. Les deux filles, elles, avaient perçu ce qu'il s'était passé. Neraën en était sûr, sans pour autant pouvoir apporter de preuve concrète.

- Nous pourrons éviter d'autres combats si vous arrêtez l'exploitation de vos carrières, abattez vos murs et laissez la Mère reprendre ses droits sur la terre qui est sienne. A toi de voir si tu appartiens au Peuple ou seulement à tes Murs.

Neraën regarda intensément celles qu'il considérait comme étant deux sœurs avant de se concentrer pleinement sur leur chef. Blessé par ce qu'il venait de se passer, il fit en sorte de se fermer à la magie avant de répondre.

- Si le Peuple est celui qui vit selon les mêmes rites que les premiers Elfes, alors considère que je ne suis ni de ce Peuple ni des murs. Ou alors que je suis à la fois de l'un et de l'autre, si cela te convient mieux.

Qu'il comprenne ce qu'il puisse comprendre. La force de tout expliquer n'y était pas. Au moins qu'il comprenne que que ce soit par idéologie, affinité ou par sens du devoir, Neraën n'était pas dans un camp spécifique. Il était même l'un des rares à penser que noss et cités avaient toutes les deux à la fois tort et raison.

- Je ne peux pas te promettre ce que tu me demandes. Ce que vous me demandez. Cela fait des centaines d'années que les portes se sont en effet fermées et ne serait-ce que les rouvrir prend du temps. Nous, Elfes, avons la chance de pouvoir vivre plus longtemps que toute autre race dite humanoïde. Mais cela nous confère également des défauts comme avoir besoin de beaucoup de temps pour changer de mentalité. Si les murs des cités devaient un jour être détruites pour que la Mère puisse retourner dans le cœur de tous les Elfes, si les ressources devaient arrêter d'être exploitées, alors ce serait à nos descendants d'entreprendre un tel fait. Nous ne sommes qu'au début du changement, si vous êtes prêts à l'initier. Mais pour qu'un bon équilibre se crée dans le futur il faut que dans le présent les conflits s'arrêtent et que les esprits s'ouvrent. Et c'est le travail qui demandera le plus de temps et le plus d'effort, que ce soit de la part des Elfes des Cités que de la part de ceux des Noss.

Il expira longuement, laissant le silence s'emparer de la forêt.

- Je regrette qu'il ait fallu des morts pour que je vienne jusqu'à vous."

Ses lèvres s'entrouvrirent à nouveau mais se refermèrent, ne laissant plus passer aucun son. Je regrette également que tu viennes à penser que ceux qui se comportent comme des enfants selon toi ne soient pas capables d'entendre la voix de la Mère... Maghden avait raison, beaucoup manquaient de sensibilité par rapport à la Symphonie, contrairement à lui. Et ils n'avaient pas besoin de connaître l'existence de ce lien particulier entre la magie et lui, entre la Symphonie et ce qu'il était devenu.
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MessageSujet: Re: Une erreur à corriger {Terminé}   Une erreur à corriger {Terminé} I_icon_minitimeVen 27 Nov 2015 - 17:38

Le regard sombre de l'elfe tatouée en vert avaient quitté Maghden pour se focaliser sur le visage du citadin. Mais pas un mouvement de son esprit n'avait tenté de l'apaiser. Avant qu'il ne reprenne suffisamment ses esprit pour sortir de son propre mal, elle s'était détournée. Mais les deux femmes se lancèrent un regard rapide.

Le Chef, lui tentait de reprendre pleinement conscience de son adversaire. Il fronça légèrement les sourcils en remarquant, au bout de quelques instant, la main crispée du citadin sur son pendentif. Premier signe de faiblesse qu'il voyait depuis son arrivé. Pourquoi maintenant ? Elles... Non Elles ne l'avaient pas touché. Elles n'auraient pas enfreint cette loi. Il se referma, toujours plus méfiant en entendant la réponse de cet ennemi.

-Encore une fois tu refuses de comprendre et de choisir.

Toute ces couches de pierres qui séparaient ces enfants de leur Mère et de leur sœur avait fini par les corrompre... les faire dégénérer. Revenir sur une erreur serait toujours difficile et il avait encore devant lui un homme qui donnerait cette responsabilité à un autre. Ses enfants ? Ses petits enfants ?

-Nous sommes immortel. Les mentalités ne changent que lorsqu'on leur ouvre les yeux. Votre sécurité précaire vous a fait oublié la beauté de la Nature et la réalité de l'Oeuvre. Ceux d'entre-vous qui ont entendu les Voix lorsque le ciel s'est assombrit étaient les derniers à pouvoir retrouver les faveurs de la Mère. Elle a raison. Vous vous êtes biens trop éloignés des voies pour appartenir encore à l'Oeuvre. Maintenant ou dans un Cycle. La décision à prendre sera la même. Car dans un Cycle, ceux que tu penses incapable de l'accepter seront toujours en vie et toujours sourds. La Mère l'a voulu ainsi : ce qui ne savent pas s'adapter meurent.

Les excuses du citadin étaient presque incongrues en comparaison de son arrivée vantarde. Mais son refus n'en était pas moins vrai. Les deux femmes ne bougeaient plus. Un merle siffla au loin. Maghden sourit. Si cet homme n'avait rien à proposer. Il était temps de partir.

-Si vous n'avez rien à offrir et que vous refuser d'entendre raison. N'attendez pas de nous la moindre clémence. Continuer à violer Anaëh et nous seront impitoyable. Ici ou ailleurs.
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MessageSujet: Re: Une erreur à corriger {Terminé}   Une erreur à corriger {Terminé} I_icon_minitimeVen 4 Déc 2015 - 14:45

Écoute. Peut-être ne le comprends-tu pas, mais il fait partie de ceux qui nous chuchotent à l'oreille quelle est la meilleure solution, qui nous aident à avancer sur les chemins tortueux de la vie. Invisible, il inspire pourtant et montre sa présence en faisant danser la Première Œuvre. Doux et violent, son cœur jamais atteint est, à mon avis, l'un des plus purs qui puisse encore exister. Alors si tu doutes et que tu le ressens écoute-le, laisse-le te guider comme il guide les oiseaux dans le ciel. Alors peut-être trouveras-tu réponse à tes questions.

Neraën sentait un fin courant d'air caresser son visage, aussi doux que le toucher d'une plume, ce qui contrastait avec la situation. Alors que les mots de Maghden se faisaient durs, l'elfe écoutait, ses sens tournés vers un conseiller que Tinrael lui avait maintes fois recommandé, sans forcément lui expliquer réellement pourquoi. A écouter, son esprit se rouvrit sans faire exprès à la nature qui l'entourait, se reliant à la magie de l'Anaëh, devenant rapidement influençable par elle. Sa colère se dissipa et comme une barque sur des vagues, il était emporté par des sentiments qu'il essayait de comprendre. La Symphonie se montrait toujours être l'une des plus grandes énigmes et ne serait-ce qu'essayer de comprendre était aux yeux du mage un exercice encore difficile, d'autant plus qu'il avait encore tendance à se retirer s'il sentait être "trop" embarqué par la magie. Avoir raison ou tort... même là il ne pouvait trancher.

"Quelle mère voudrait que ses enfants s'entretuent pour une question de compréhension, dis-moi ? Quelle mère ne désirerait pas voir ses enfants revenir à la raison au lieu de mourir ?

Il y eut un court silence avant qu'un membre de la noss Dhriwian'Du n'imite le chant d'un merle. Le chef de guerre sourit, ce qui signifiait qu'il avait l'intention de se retirer. De laisser là deux camps ne pas se comprendre et un acte sans la réparation demandée.

- Si vous n'avez rien à offrir et que vous refuser d'entendre raison. N'attendez pas de nous la moindre clémence. Continuer à violer Anaëh et nous seront impitoyable. Ici ou ailleurs.

Ce fut au tour du seigneur-protecteur de sourire, un sourire indéchiffrable tant il semblait sincère, de parade, chargé de pensées et d'émotions comme dénué de tout cela. Chaleureux et froid à la fois. La glace de ses yeux semblait s'être discrètement posée sur ses lèvres suite aux dires du noss.

- Toi non plus tu ne sembles pas comprendre. La clémence n'a rien à faire là. Le temps lui est au cœur du problème parce que, vois-tu, si tu souhaites que d'ici un cycle ceux qui pensent uniquement selon les pierres changent, c'est maintenant qu'il faut agir. Et les mots prononcés ne te suffisent pas, ce que tu cherches sont des actes.

Sans précipitation aucune, ses pas parcoururent les quelques mètres qui le séparaient de son interlocuteur, laissant derrière lui l'épée double toujours fichée dans le sol. Arrêté à même pas un mètre de lui, ses yeux de glace se fichèrent dans ceux de Maghden, infligeant à ce dernier l'éternel dérangement que son regard semblait vouloir susciter, alors même qu'aucune magie ne touchait le noss - ce qui était intensifié par sa haute taille. Neraën était différent. Maghden ne pouvait que le ressentir.

- Si tu es sûr que je fais partie de ceux qui détruisent notre Sœur à tous, que nous n'avons pas écouté alors que vous essayiez de nous apprendre, que tu considères bien que la personne qui se trouve en ce moment en face de toi est un enfant... alors apprends-moi. Il fixa tour à tour les deux jeunes femmes avant de revenir au chef de noss. Apprenez-moi."

Apprendre à connaître, apprendre à se connaître, apprendre à apprendre... peut-être était-ce une solution, qui qu'elle en soit une ou non ne mettait aucun des deux camps en danger. Paroles entièrement conçues par l'esprit de l'elfe ou bien guidées par la Symphonie ? La réponse était floue pour Neraën lui-même. S'il était en accord avec ce qui venait d'être dit, il se demandait tout de même quelle pouvait être la portée de cette proposition déconcertante.
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MessageSujet: Re: Une erreur à corriger {Terminé}   Une erreur à corriger {Terminé} I_icon_minitimeDim 6 Déc 2015 - 19:33

Maghden devait se rendre à l'évidence, un mère ne voudrait pour rien au monde que ses enfants se déchirent. Une mère se sacrifiait toujours pour sa progéniture. Elle aimait plus que tout, même si elle devait en souffrir. Même si elle devait en mourir... Et c'était de cela que les plus sage d'entre eux devaient la protéger. Car Kÿria n'était pas seulement une Mère. Elle était aussi destructrice et sauvage. Et personne. Pas même ses propres enfants ne pouvaient lui demander de n'être qu'un fragment d'elle même. Ils devaient apprendre à l'aimer et à la respecter dans sa totalité. Dans toute son ambiguïté.

C'était par elle qu'ils étaient né et par elle qu'ils disparaissaient. Les autres visages que lui donnaient ses enfants sous le nom des Cinq n'étaient là que pour cacher sa véritable nature aux esprits trop fragiles.

Aussi c'est avec une certaine surprise que le chef entendit son vis à vis reprendre ses mots pour affirmer que les paroles ne suffisaient pas. Pas à pas, il approchait. Maghden ne recula pas. Les Ombres ne bougèrent pas. Le chef laissa approché son confrère désarmé. Seule la pointe d'ivoire de sa lance se posa sur la poitrine du citadin, suivant son approche sans tenter de le freiner. Mais l'avertissement était clair. Un mouvement et l'arme passeraient entre deux cotes. La blessure ne serait sans doute pas mortelle. Après tout, Kÿria les avaient voulu avec deux poumons...

Le regard de glace de cet homme était... Étrange. Si le premier réflexe du chef Noss ne fut pas de détourner les yeux ce n'était que parce qu'il les avaient perdus trop de fois dans ceux des deux femmes qui l'accompagnaient. Il pouvait sentir que l'elfe de pierre venait de changer légèrement. En quoi ? Comment ? Pourquoi ? Il était bien en peine de le dire mais leurs volontés s'affrontaient au delà des mots.

Du moins c'est ce qu'il pensait.

A ce moment précis, il n'était pas l'homme des cités qui avait mis hors combat ses guerriers... Mais la morsure de la douleur planait toujours sur son cœur. La Rancœur était tenace entre leurs deux peuples. Une vie pour les faire payer. Au delà de toute rédemption. Pour une fois ne pas penser à ce qui était juste, mais à ce qui aurait du l'être. Le sourire de la femme en rouge flotta devant ses yeux.

Son bras se tendit.

L'ivoire se teinta de rouge.

Une paume sur son poignet arrêta instantanément son mouvement.


L'arme n'était enfoncée que de quelques millimètre sous la peau du citadin. Et plus rien ne bougeait. Même la Symphonie semblait murmurée, attentive à respecter les personnes présentes.

Pour la première fois, l'une des deux femme passa devant de guerrier. Sa main repoussa la lance pouce par pouce sans que son regard ne quitte le citadin. Ses iris noires mortellement sérieuses sondaient le jeune elfe qui demandait à apprendre. Sa peau marquée de rouge resta posée contre celle de Maghden qui n'osait plus faire le moindre geste, une expression anxieuse passant malgré lui sur son visage.

Un esprit effleura celui de Neraën sans même tenter de se dissimuler. Un esprit ancien, profond, lumineux et chaleureux comme un flambeau au milieu de la nuit. Une magie qui s'insinua dans sa mémoire sans hésitation, balayant toute protection, toute résistance avec une douceur et une facilité terrifiante. Des dizaines d'années s'écoulaient en une fraction de seconde. Des souvenirs les plus anodins aux plus intimes. Sans distinction. Sans jugement. Et cette étrange conviction : le mage qui le sondait avait parfaitement conscience qu'il venait de s'ouvrir à la Symphonie.

De ses premiers pas à son couronnement en passant par l'accident magique qui avait fait de lui ce qu'il était, une myriade de couleurs, d'odeurs et de sons cascada jusqu'à se tarir.

Et la présence de la femme tatouée de vert disparue.

Cette dernière fit reculer sa jumelle et murmura encore quelques mots à l'oreille du chef... Qui fit volte face.

-Non !

Un regard sévère pour toute réponse.

-traditions sont claires. Nous ne pouvons quand même pas accepter cela !

Les mains des deux femmes se mirent de nouveau à danser. Maghden dégluti difficilement en se retournant vers le citadin. « Il n'est pas seulement ce qu'il semble être. Sa nature a été changée. »Pourquoi restaient-elle aussi vague ? Ce n'étaient pas dans leurs habitudes.

Deux pairs d'yeux cherchaient ceux du Protecteur.

-Au nom des Dhriwian'Du et de ses fondatrices, j'accepte ta demande, fils de la pierre. Nous t'apprendrons a respecter de nouveau les voies de la Déesse.

Comme s'il ne faisait que réciter sous la dictée des deux femmes, il continua :

-Chaque dernier jours de chaque ennéade, l'un des nôtres viendra te chercher à l'aube, aux portes de ta cité et t'y ramènera le matin suivant. Ni toi ni les tiens ne tenterez de trouver notre campement ou d'y pénétrer. Tu ne t'adresseras jamais directement aux Fondatrices. Tant que tu respectera cet engagement, nous n'attaquerons jamais les premiers, a moins que les tiens pénètre dans notre sanctuaire. Considère ce marché comme une trêve.

Maghden inspira profondément, n'arrivant pas à croire lui-même ce qu'il était en train de faire. Sa lance se planta dans le sol.

-Comment souhaites-tu que nous t'appelions ?
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MessageSujet: Re: Une erreur à corriger {Terminé}   Une erreur à corriger {Terminé} I_icon_minitimeMar 15 Déc 2015 - 14:51

Le temps se figea, les sens semblèrent s'estomper alors que la colère avançait, stoppant l'arme et croisant le regard de celui qui avait établi un lien avec la Symphonie. Faible par rapport à ce qu'elle pouvait faire elle-même, mais un lien tout de même. Les yeux de Neraën se plongèrent dans les siens, ne s'en détachant que lorsque son esprit sentit qu'un autre le sondait au-delà du regard : la femme tatouée de vert.

La réalité devint alors floue et, avec une grande douceur couplée de fermeté, l'esprit de celle qui ressemblait à une jeune elfe sonda celui du citadin. Caractère, lien avec la magie, histoire... sans qu'il ne sache pourquoi son esprit ne se refermait pas face à cette présence et ce fut en quelques dizaines de secondes seulement qu'il revit son propre passé, de ses premiers souvenirs de bambin à sa recherche de la noss devant laquelle il se trouvait, tout y passa. Cela allait trop vite pour que des émotions naissent réellement dans le cœur du vieil elfe mais il ressenti suffisamment longtemps cette présence chaleureuse et lumineuse lui fasse venir en tête une image, une sensation dont il ne se souvenait pas jusqu'alors : un être de lumière, imposant de par sa taille comme par de l'ancienneté qu'il semblait avoir. La même lumière que pour les elfes avec qui Neraën avait tissé un lien magique sans le vouloir, mais une aura différente. Il fronça les sourcils, ne comprenant pas, et revint à la réalité. L'elfe n'était plus, et ce fut auprès de Maghden qu'il la retrouva.

Essayant de revenir pleinement à lui, il laissa les trois protagonistes échanger sur la proposition qu'il avait faite une minute plus tôt. Il ne manqua pas de noter qu'alors qu'un seul esprit l'avait sondé, les deux femmes levèrent en même temps les mains pour parler dans un langage qui leur était propre. Qui étaient-elles exactement ? Quel était leur pouvoir ? Jusqu'où allait leur importance ? Tant de questions qu'il se posait alors que le chef guerrier se tournait vers lui, à la fois dépité et ne comprenant pas la raison de la décision des femmes. Le seigneur-protecteur le laissa parler, ne pouvant être sûr de ce qu'il se passait.

"Au nom des Dhriwian'Du et de ses fondatrices, j'accepte ta demande, fils de la pierre. Nous t'apprendrons a respecter de nouveau les voies de la Déesse. Chaque dernier jour de chaque ennéade, l'un des nôtres viendra te chercher à l'aube, aux portes de ta cité et t'y ramènera le matin suivant. Ni toi ni les tiens ne tenterez de trouver notre campement ou d'y pénétrer. Tu ne t'adresseras jamais directement aux Fondatrices. Tant que tu respecteras cet engagement, nous n'attaquerons jamais les premiers, a moins que les tiens pénètrent dans notre sanctuaire. Considère ce marché comme une trêve. Comment souhaites-tu que nous t'appelions ?
- Les miens ne tenterons pas de pénétrer dans votre sanctuaire ni d'essayer de trouver votre camp. Et si cela venait à arriver, alors votre réaction sera celle qu'elle sera. Ceux des cités seront prévenus.


Il ne put s'empêcher de regarder les deux Fondatrices, percevant seulement ce qu'elles pouvaient réellement être, avant de continuer.

- Sois assuré que je respecterai mon engagement et que je ne m'adresserai pas directement aux Fondatrices. Sache par contre que ma fonction de protecteur m'empêchera certainement de venir certaines ennéades. Je préviendrai dans ce cas.

Le grand elfe recula et se tourna pour prendre son épée, toujours plantée dans le sol. Avec un sourire et un autre regard pour le trio, il répondit à la question de Maghden.

- Vous pouvez m'appeler Neraën. C'est ainsi que je me prénomme. Mais si les tiens décidez de m'appeler autrement, alors j'accepterai ce surnom. Et comment puis-je t'appeler, chef de guerre de la noss Dhriwian'Du ?"
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MessageSujet: Re: Une erreur à corriger {Terminé}   Une erreur à corriger {Terminé} I_icon_minitimeJeu 17 Déc 2015 - 23:39

Les trois représentants de la Noss ne bougèrent pas lorsque le Citadin recula sans prêter la moindre attention à la légère coupure qui ornait son torse. Le sang du chef bouillait dans ses veines. Plus il sentait le fardeau que ce pacte impliquait, plus il sentait l'emprise des Ombres sur lui, plus il sentait ses muscles se raidir, avide de terrasser l'homme qui se donnait lui-même le titre de Protecteur. Pour rien. Pour tout. Pour Kërin. Pour lui. Mais il ne bougea pas.

« Maghden... »

Il grinçait des dents... littéralement. Mais c'était son devoir et son honneur, alors il s'avança pour retenir le Citadin une dernière fois. Le regard vrillé dans le sien, il défit d'une main experte une lanière de cuir qui entourait son arme. Sur le lien, cinq médailles rondes en vieux bronze, tellement peu entretenues qu'elle en étaient couverte de tâches.Du sang ? Peut-être pour certaines... De petits symboles y étaient gravés mais leur sens ne pouvait qu'échapper à un étranger.
Le visage toujours aussi froid, Maghden remis la lanière dans la paume de son futur élève.

« Cela t'évitera des ennuis le temps que la nouvelles se répande. Tu devrais vite retrouver ton frère avant qu'il ne reprenne connaissance et tente quelque chose qui le mènera à sa perte. »

Le guerrier s'éclipsa sans un son ni un regard en arrière. Les deux femme ne posèrent pas une fois de plus leurs yeux sur l'étranger. Leur disparition ne causa pas plus de trouble dans la Symphonie que de bruit. Même leurs pas ne faisaient pas plus de bruit que ceux d'animaux sauvages.

Quelques instants plus tard, les oiseaux se mirent à chanter.
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MessageSujet: Re: Une erreur à corriger {Terminé}   Une erreur à corriger {Terminé} I_icon_minitimeVen 18 Déc 2015 - 18:33


Faisant attention à ne pas toucher la main du dénommé Maghden, Neraën laissa l'elfe lui remettre la lanière de cuir qu'il venait de détacher de son arme. Parée de cinq petites médailles en bronze laissées en l'état suite aux différents événements qui avaient pu les toucher, cette lanière serait ainsi ce qui permettrait au seigneur-protecteur d'éviter les ennuis de la part des membres de la noss qui ne seraient pas au courant du pacte qui venait de se conclure. Fixant les yeux du noss de son regard bleu clair, le citadin inclina légèrement la tête en signe de respect et partit, sans plus regarder en arrière. Si Maghden avait raison, alors il valait mieux qu'il retrouve Falaedhel avant que celui-ci ne se réveille. Le connaissant il serait capable de se mettre en danger et il valait mieux que cela n'arrive pas.

Neraën fit quelques dizaines de mètres avant de s'arrêter, regardant étonné tout autour de lui : le chant des oiseaux. En y repensant, il était vrai qu'il ne l'avait pas entendu pendant tout le temps où il s'était trouvé face à des elfes de la noss Dhriwian'Du. Et ce n'était qu'une fois les protagonistes de cette histoire séparés qu'il sortaient de leur léthargie afin de chanter leur joie d'être. Atmosphère pesante, présence de cette noss, présence des Fondatrices ou bien tout simplement compréhension que quelque chose se jouait en ces quelques minutes précises ? Il ne le saurait sûrement jamais ; au mieux pourrait-il être à nouveau en présence de ces différentes personnes un jour. Quoi qu'il en soit, la Prime Forêt possédait nombre de secrets plus ou moins bons à percer. Et la connaître un peu mieux ne lui ferait normalement pas de mal.

Lorsqu'il eut besoin de demander à la forêt de le guider jusqu'à son ami, le protecteur posa une main douce sur le tronc d'un arbre et ouvrit son esprit à son chant - contrairement aux humanoïdes, le protecteur n'avait pas pleinement conscience qu'il pouvait créer un lien avec un élément vivant de la nature. A peine créa-t-il le contact qu'une image vint s'imposer à son esprit, la même qu'au moment où la fondatrice teintée de vert avait lu dans son esprit : l'imposant être de lumière. Au même ressentit-il une sensation de puits de sagesse, d'ancienneté et de magie, sensation qui lui semblait avoir ressentie - du moins en partie - lors de son intronisation, plus exactement quand il avait dû demander à l'Aube si elle l'acceptait. Sa main se recula, ses sourcils se froncèrent. Pensif, ses yeux fixèrent cette même main un bon moment avant qu'ils ne se relèvent, la compréhension s'affichant enfin sur le visage de l'elfe. Anornedellon lui avait parlé d'un arbre près du lac Uraal, peu de temps après la fin de la bataille qui l'avait vu naître mage. Et si... et si quoi ? Quel pouvait être le lien entre cet arbre, l'Aube et les Fondatrices, à part que chacun avait pu entrer en contact avec sa magie ? Une nouvelle énigme qui s'ouvrait à lui. Jetant un dernier regard sur sa main, il repartit. A son poignet était attachée la lanière de cuir sertie de médaillons de vieux bronze.


~~~~~~~~

Quand Falaedhel se réveilla, Neraën était à ses côtés, assis sur le corps d'un arbre mort. Il était concentré sur des petits disques à première vue très vieux et mal entretenus. Le commandant, allongé sur l'herbe, détailla sans bouger ni dire mot l'elfe aux cheveux blancs. Il remarqua chaque détail et, se doutant que Neraën savait qu'il était réveillé, entreprit de se relever.

"Même toi tu t'es fait avoir. Cela ne te ressemble pas. Et pour répondre à ta question silencieuse, ce n'est rien.

Ayant tout de même un rictus par rapport à ce "rien" qu'était la blessure au torse de son seigneur-protecteur, il concéda à ne ne pas relever ce fait qui pourrait être fort mal reçut par les conseillers.

- Il vaudrait mieux que tu changes d'habits avant de croiser Telleran, sinon tu vas finir par être enfermé dans tes propres appartements.
- Ils en seraient capables. En attendant il faudra qu'ils m'écoutent.
- As-tu réussi à obtenir quelque chose d'eux ?
- L'essentiel, Falaedhel, l'essentiel... voire même plus."


La discussion s'arrêta là, Neraën ne désirant pas dire davantage sur ce qu'il s'était passé, et ils reprirent la route pour retourner à la cité d'Eteniril. A ce moment, Neraën n'imaginait pas que la prochaine nuit serait sous l'égide de la magie ainsi que du rêve.



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